Parmi les "Lucky Luke vu par" que j'ai lu dans un style un peu caricatural, c'est celui dont j'ai le plus apprécié le dessin et la mise en page.
Et parmi les 6 histoires de "Lucky Luke vu par", je place celle-ci en 4eme position en ce qui concerne le scénario. Je l'ai trouvé certes original et parfois même amusant, mais il ne m'a pas particulièrement emballé. J'en ai déjà oublié une grande partie. Mais pour le petit moment sans ennui que j'ai passé, et parce que Lucky luke sur un vélo c'est rigolo, je lui attribue tout de même un 2.5 que j'arrondis à 3.
Treize ans déjà ont passé depuis les tragiques attentats en Norvège. Avec « Appels en absence », Nora Dasnes, jeune autrice norvégienne, s’efforce de raconter, par le biais du personnage de Rebekka, les événements tels qu’elle les a vécus. Le récit nous met donc dans les pas de cette adolescente qui s’apprête à retourner au lycée, alors que le souvenir des attentats, survenus au cours de l’été, est encore vif. Rebekka était à Oslo à ce moment-là, mais les images de la fusillade repassent en boucle dans sa tête, inlassablement, donnant lieu chez elle à mille tourments, mille questionnements. Pourquoi dans un pays habituellement si tranquille, la violence a-t-elle fait irruption de manière si brutale ? Quelles étaient les motivations du tueur ?
Pourtant, la vie continue, et la rentrée a eu lieu, même si on sait que des chaises resteront vides. Heureusement, Rebekka retrouve sa meilleure copine de lycée, Fariba, à qui elle pourra faire part de ses tourments. Celle-ci, en tant que musulmane adepte du voile, aurait pu avoir quelques raisons de s’inquiéter. En effet, elle dut affronter, juste après l’attentat, les remarques agressives de quelques passants, alors qu’on n’en connaissait pas encore l’auteur. Pourtant, Fariba, qui vient de s’inscrire au parti des jeunes travailleurs (lequel était visé par le terroriste), s’avérera la plus optimiste en épaulant Rebekka dans ses moments de doute.
Il est vrai que pour cette dernière, ce n’est guère chez elle qu’elle trouvera du réconfort. Sa mère, de par son travail dans la police, est souvent absente. Son frère Joakim, scotché toute la journée devant son jeu vidéo, semble indifférent au monde qui l’entoure, ce qui plonge Rebekka dans un complet désarroi. Comment exprimer ce qu’elle ressent dans un tel contexte ? Le spectacle annuel prévu prochainement dans son lycée pourra-t-elle lui en fournir l’occasion ? Bien sûr, il y a ce nouveau camarade de lycée, Daniel, un garçon intelligent, qui lui fait la cour et dont le charme ne la laisse pas insensible. Mais Rebekka, très à fleur de peau en raison des récents événements, a du mal à se montrer totalement disponible. En attendant, c’est devant son ordinateur qu’elle tente de fixer ses interrogations concernant l’attentat.
« Appels en absence », voilà un titre qui résume bien les états d’âme de la jeune fille. Nora Dasnes nous livre un récit intime et sensible, empreint de sincérité, sans esbroufe et sans voyeurisme. Le message délivré, empreint d’humanité, s’avère en conclusion généreux et positif. L’autrice n’évite pas complètement les bons sentiments, et le livre pourrait paraître quelque peu naïf à certains égards, mais le propos correspond assez bien à ce qui peut se passer dans la tête d’une jeune personne de seize ans confrontée à un tel événement. A ce titre, il touchera certainement davantage un public de « young adult », mais pourrait laisser les plus âgés sur leur faim. Le bémol aurait plutôt trait au dessin, qui pêche par son côté amateur. Très minimaliste, il évoque davantage les esquisses maladroites (voire bâclées) d’un dessinateur en herbe, même s’il faut bien l’admettre, on sent une plus grande maîtrise sur le cadrage et la mise en page. Si l’on fait abstraction de la partie graphique, on pourra donc tout de même répondre présent à ces appels du cœur.
Matt Kindt est un auteur assez original, mais j’ai souvent du mal avec ses productions, n’y trouvant que rarement ce que d’autres ont su voir d’extraordinaire.
Avec cette histoire de géant, je dirais que j’en sors avec un ressenti mitigé, mais globalement positif.
J’ai été surpris par le petit format, plutôt rare chez Futuropolis. Mais c’est un format que j’aime bien agréable, et le travail éditorial (avec un papier qui donne un rendu proche du carnet) est bien fait.
J’ai bien aimé le dessin simple et efficace de Kindt, et encore plus la colorisation. Je regrette juste un format de caractère un peu trop petit et, format oblige – une lecture qui s’en est trouvée un peu plus difficile qu’espéré.
L’histoire est intéressante. Sorte de biographie d’un géant fictif (même si Kindt s’est peut-être inspiré de cas réels), vue en trois étapes, racontées par les trois femmes qui ont compté pour lui : sa mère, sa femme, puis sa fille, qui se lance en fin d’album dans une recherche de son père.
Il faut dire que celui-ci est un géant particulier, dont la croissance ne finit jamais, ce qui le met peu à peu à l’écart de ses proches, puis de la société toute entière. Ce dernier aspect aurait pu être davantage creusé.
Pas l’album du siècle. Mais, alors qu’au départ je ne savais pas où kindt voulait nous amener, et alors que je pensais m’ennuyer, j’ai finalement fini ma lecture globalement satisfait.
Un diptyque qui n’a rien d’original, mais qui propose une lecture dynamique et agréable. Disons que c’est une lecture d’emprunt, qui donne une petite demi-heure sans prise de tête.
Car c’est très vite lu, au point que je pense que ça aurait pu tenir en un tome d’une soixantaine de pages.
Rien n’est vraiment creusé, l’intrigué est assez linéaire, et les personnages manquent d’aspérité, sont plutôt manichéen et caricaturaux. Du coup on ne s’attache pas trop à eux, on suit l’intrigue, on arrive à la fin (un peu abrupte – mais pourquoi pas ?), et on passe à autre chose, en oubliant rapidement cette lecture pop-corn.
Le dessin fait le travail. J’ai surtout apprécié les couleurs, très sombres et efficaces, bien adaptées au scénario.
Par contre, toutes les explications sur les termes australiens, données en bas de cases, sont le plus souvent bien trop petites et difficiles à déchiffrer.
Note réelle 2,5/5.
Mouais. J’ai lu sans trop de déplaisir la série, mais je l’ai bien moins appréciée que la majorité de mes prédécesseurs.
Ça se lit bien, la narration est dynamique (pas mal d’action, un méchant et ses séides vraiment retors en particulier). On ne s’ennuie pas, ce qui est pas mal.
Le dessin est lui aussi globalement dynamique et agréable, très lisible (je n’aime pas trop les gros yeux de Zorn et Dirna par contre).
Mais j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de longueurs, de passages trop étirés. L’intrigue aurait gagné à être resserrée. Certains passages sont un peu mièvres, en particulier lorsque Zorn et Dirna se retrouvent avec leur père et leur « mère » (le troisième tome est celui qui m’a le plus énervé à ce propos).
Une série à emprunter à l’occasion, mais qui m’a laissé sur ma faim.
Je n’ai lu que le premier tome d’ailleurs je pourrai limite faire un quasi copier-coller de mon avis sur "La princesse de Mars".
C’est la deuxième série qui sort dans la collection autour de Edgard Rice Burroughs. On y retrouve les mêmes qualités et défauts … mais je trouve Au coeur de la terre un cran au-dessus et plus fun.
Déjà le trait m’a paru plus original même si je ne suis pas fan des têtes, le dessinateur m’a semblé davantage s’amuser avec cet univers.
Niveau histoire, Burroughs « pompe » deux célèbres romans : Voyage au centre de la terre de Jules Vernes et Le monde perdu de A.C. Doyle pour les mixer et proposer un récit sous stéroïde.
Nous y suivrons un duo de chercheurs d’or (le cerveau et les muscles) qui arrive par erreur dans le noyau interne, ils découvriront tout un monde inspiré de la préhistoire.
Une aventure hautement improbable qui a vieilli mais qui passe encore à condition d’être pas trop regardant. Ça va vite, il y a un zeste d’humour avec le cerveau, les muscles ayant le rôle du chevalier blanc (trait indécrottable des héros de l’auteur, surtout qu’ils se sentent tous investis d’une mission, à savoir apporter leur suprématie), une demoiselle en détresse … cahier des charges rempli pour le lectorat de l’époque.
Basique et maintenant trop classique pour réellement conseiller mais un emprunt détente. Je n’y reviendrais pas mais je ne suis pas mécontent de découvrir de cette façon des écrits de l’auteur qui ont fait rêver les générations précédentes.
A noter en fin de tome, la présence du toujours très bon dossier de Patrice Louinet qui revient sur ce qu’on vient de lire.
Avec cette série, Glénat et Morvan inaugurent une nouvelle collection consacrée aux écrits de E.R. Burroughs (Tarzan …). Je trouve l’intention plutôt louable, on retrouve exactement la même formule que dans Les Univers de Stefan Wul ou Conan le cimmérien.
La princesse de Mars est en fait le 1er cycle des aventures de John Carter, un héros très connu chez nos amis anglo-saxons … beaucoup moins chez nous.
Perso je l’ai découvert il y a quelques années lors de la sortie du film qui lui était consacré (et qui a fait un sacré four). Ce dernier ne m’avait pas convaincu, l’histoire notamment et même si on la retrouve, je serai un peu coulant sur la version bd même si je garde des réserves.
Déjà graphiquement, je n’ai pas trouvé ça exceptionnel. C’est fluide et efficace mais pas vraiment beau ou tonitruant. J’ai trouvé ça bien mollasson alors que je pense qu’il y avait vraiment matière à s’éclater. Le bestiaire reste cependant réussi.
Niveau histoire, c’est un peu n’importe quoi. Disons qu’il ne faut pas trop être exigeant sur une plausibilité quelconque.
Ici, un cow-boy se retrouve transporter sur la planète Mars, il jouira du même pouvoir que les Dupont(d) dans On a marché sur la lune, ce qui lui sera bien pratique pour découvrir et survivre dans cette nouvelle société composée d’aliens et d’humanoïdes. Notre héros va vite s’adapter en montrant sa force aux autochtones, puis se donnera comme mission de sauver une princesse.
On va pas se mentir, ce (type de) récit a méchamment vieilli (il date de 1912) et apparaît très basique aujourd’hui. Par contre pour l’époque, ça a longtemps cartonné : dépaysant, rempli d’actions et qui prônait la « bonne » morale (l’homme blanc qui poursuit la conquête de l’Ouest entre autre chose).
Bien dispensable, dur de moderniser le fond mais une petite curiosité pour ma part.
L’album se conclut par un excellent dossier de Patrice Louinet qui replace admirablement le contexte, l’auteur et les thématiques de l’histoire.
J'avais bien envie de lire cette BD et la réédition récente en petit format m'a permis de l'acquérir à moindre prix, ce que je ne regrette pas.
En effet, si la BD est belle au niveau des dessins et des couleurs, elle est aussi vite lue et sans grande histoire qui marque. C'est une BD joliment dessinée avec une trame narrative légère qui se conclue rapidement sans trop de double lecture. C'est simple dans le déroulé avec une anthropomorphisation des animaux qui permets quelques échanges sur la sexualité et la dualité entre liberté et sécurité, mais aussi quelques ajouts sur la guerre en Irak.
Rien de bien transcendant mais une BD simple, qui se laisse porter. C'est surtout pour le dessin que j'ai apprécié ma lecture : les jeux de lumière avec des contrastes nets, les couleurs pour différencier les zones, c'est bien mené et je trouve que l'ensemble a une grande qualité esthétique.
Disons que c'est une BD dans la moyenne mais dans l'honnête moyenne.
Je ne connaissais pas Antonio Pigafetta, principalement connu pour son précieux récit détaillant l'expédition autour du globe menée par Ferdinand Magellan entre 1519 et 1522.
C'est intéressant, même si pour l'un des récits les plus célèbres de l'exploration maritime, on en n'apprend pas énormément ici. Il y a peu de dialogue, une narration efficace mais peu détaillée, la BD raconte les événements assez rapidement.. ce qui n'est pas pour me déplaire. C'est une lecture rapide qui attisera la curiosité de ceux qui voudront s'intéresser de plus près à cette expédition.
La grande force de cette BD réside plus dans son style graphique très réaliste ainsi que dans sa colorisation, qui nous immergent complètement à cette époque. Certaines cases ressemblent à de très belles peintures. Cela dit j'ai trouvé les navires peut-être un peu trop lisses et neufs pour des navires d'exploration.
Une petite lecture sympathique idéal pour un emprunt.
C'est l'histoire de 6 personnes dans une petite ville de campagne, qui vont former d'une certaine manière 3 couples d'âges différents. Chacun a son passé, ses soucis, ses doutes. Ils vont se retrouver, s'apprécier, se soutenir et s'attacher. Et pour la touche d'originalité, il s'avère que les animaux des environs ont fait le choix d'observer ces humains, d'écouter leurs discussions et de voir comment les choses vont se passer. Des observateurs au même titre que le lecteur, si ce n'est qu'ils amènent leurs propres réflexions sur le sujet, vus par leurs yeux, et que cela permet une forme de distanciation qui ajoute un peu de profondeur au sujet.
Cet album m'est apparu un peu vain mais il dégage quelques belles émotions et une agréable philosophie. J'ai apprécié sa lecture, j'ai trouvé les personnages sympathiques et j'avais bien envie de les suivre et de voir comment ils allaient évoluer. Le rythme narratif est bien dosé, sautant d'un personnage à l'autre pour tenir le lecteur en éveil sans que cela devienne confus. Le dessin est lui aussi très plaisant.
Si je ne mets pas une note plus élevée c'est parce qu'au-delà du simple plaisir et du divertissement, l'intrigue ne m'aura pas particulièrement marqué.
C'est une BD qu'on lit avec le sourire, qui distille quelques bonnes idées sur la vie, les relations humaines et le temps qui passe, mais qui s'oublie un peu vite une fois refermée.
Note : 3,5/5
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Lucky Luke - Lucky Luke se recycle
Parmi les "Lucky Luke vu par" que j'ai lu dans un style un peu caricatural, c'est celui dont j'ai le plus apprécié le dessin et la mise en page. Et parmi les 6 histoires de "Lucky Luke vu par", je place celle-ci en 4eme position en ce qui concerne le scénario. Je l'ai trouvé certes original et parfois même amusant, mais il ne m'a pas particulièrement emballé. J'en ai déjà oublié une grande partie. Mais pour le petit moment sans ennui que j'ai passé, et parce que Lucky luke sur un vélo c'est rigolo, je lui attribue tout de même un 2.5 que j'arrondis à 3.
Appels en absence
Treize ans déjà ont passé depuis les tragiques attentats en Norvège. Avec « Appels en absence », Nora Dasnes, jeune autrice norvégienne, s’efforce de raconter, par le biais du personnage de Rebekka, les événements tels qu’elle les a vécus. Le récit nous met donc dans les pas de cette adolescente qui s’apprête à retourner au lycée, alors que le souvenir des attentats, survenus au cours de l’été, est encore vif. Rebekka était à Oslo à ce moment-là, mais les images de la fusillade repassent en boucle dans sa tête, inlassablement, donnant lieu chez elle à mille tourments, mille questionnements. Pourquoi dans un pays habituellement si tranquille, la violence a-t-elle fait irruption de manière si brutale ? Quelles étaient les motivations du tueur ? Pourtant, la vie continue, et la rentrée a eu lieu, même si on sait que des chaises resteront vides. Heureusement, Rebekka retrouve sa meilleure copine de lycée, Fariba, à qui elle pourra faire part de ses tourments. Celle-ci, en tant que musulmane adepte du voile, aurait pu avoir quelques raisons de s’inquiéter. En effet, elle dut affronter, juste après l’attentat, les remarques agressives de quelques passants, alors qu’on n’en connaissait pas encore l’auteur. Pourtant, Fariba, qui vient de s’inscrire au parti des jeunes travailleurs (lequel était visé par le terroriste), s’avérera la plus optimiste en épaulant Rebekka dans ses moments de doute. Il est vrai que pour cette dernière, ce n’est guère chez elle qu’elle trouvera du réconfort. Sa mère, de par son travail dans la police, est souvent absente. Son frère Joakim, scotché toute la journée devant son jeu vidéo, semble indifférent au monde qui l’entoure, ce qui plonge Rebekka dans un complet désarroi. Comment exprimer ce qu’elle ressent dans un tel contexte ? Le spectacle annuel prévu prochainement dans son lycée pourra-t-elle lui en fournir l’occasion ? Bien sûr, il y a ce nouveau camarade de lycée, Daniel, un garçon intelligent, qui lui fait la cour et dont le charme ne la laisse pas insensible. Mais Rebekka, très à fleur de peau en raison des récents événements, a du mal à se montrer totalement disponible. En attendant, c’est devant son ordinateur qu’elle tente de fixer ses interrogations concernant l’attentat. « Appels en absence », voilà un titre qui résume bien les états d’âme de la jeune fille. Nora Dasnes nous livre un récit intime et sensible, empreint de sincérité, sans esbroufe et sans voyeurisme. Le message délivré, empreint d’humanité, s’avère en conclusion généreux et positif. L’autrice n’évite pas complètement les bons sentiments, et le livre pourrait paraître quelque peu naïf à certains égards, mais le propos correspond assez bien à ce qui peut se passer dans la tête d’une jeune personne de seize ans confrontée à un tel événement. A ce titre, il touchera certainement davantage un public de « young adult », mais pourrait laisser les plus âgés sur leur faim. Le bémol aurait plutôt trait au dessin, qui pêche par son côté amateur. Très minimaliste, il évoque davantage les esquisses maladroites (voire bâclées) d’un dessinateur en herbe, même s’il faut bien l’admettre, on sent une plus grande maîtrise sur le cadrage et la mise en page. Si l’on fait abstraction de la partie graphique, on pourra donc tout de même répondre présent à ces appels du cœur.
L'Histoire secrète du géant
Matt Kindt est un auteur assez original, mais j’ai souvent du mal avec ses productions, n’y trouvant que rarement ce que d’autres ont su voir d’extraordinaire. Avec cette histoire de géant, je dirais que j’en sors avec un ressenti mitigé, mais globalement positif. J’ai été surpris par le petit format, plutôt rare chez Futuropolis. Mais c’est un format que j’aime bien agréable, et le travail éditorial (avec un papier qui donne un rendu proche du carnet) est bien fait. J’ai bien aimé le dessin simple et efficace de Kindt, et encore plus la colorisation. Je regrette juste un format de caractère un peu trop petit et, format oblige – une lecture qui s’en est trouvée un peu plus difficile qu’espéré. L’histoire est intéressante. Sorte de biographie d’un géant fictif (même si Kindt s’est peut-être inspiré de cas réels), vue en trois étapes, racontées par les trois femmes qui ont compté pour lui : sa mère, sa femme, puis sa fille, qui se lance en fin d’album dans une recherche de son père. Il faut dire que celui-ci est un géant particulier, dont la croissance ne finit jamais, ce qui le met peu à peu à l’écart de ses proches, puis de la société toute entière. Ce dernier aspect aurait pu être davantage creusé. Pas l’album du siècle. Mais, alors qu’au départ je ne savais pas où kindt voulait nous amener, et alors que je pensais m’ennuyer, j’ai finalement fini ma lecture globalement satisfait.
Back to perdition
Un diptyque qui n’a rien d’original, mais qui propose une lecture dynamique et agréable. Disons que c’est une lecture d’emprunt, qui donne une petite demi-heure sans prise de tête. Car c’est très vite lu, au point que je pense que ça aurait pu tenir en un tome d’une soixantaine de pages. Rien n’est vraiment creusé, l’intrigué est assez linéaire, et les personnages manquent d’aspérité, sont plutôt manichéen et caricaturaux. Du coup on ne s’attache pas trop à eux, on suit l’intrigue, on arrive à la fin (un peu abrupte – mais pourquoi pas ?), et on passe à autre chose, en oubliant rapidement cette lecture pop-corn. Le dessin fait le travail. J’ai surtout apprécié les couleurs, très sombres et efficaces, bien adaptées au scénario. Par contre, toutes les explications sur les termes australiens, données en bas de cases, sont le plus souvent bien trop petites et difficiles à déchiffrer. Note réelle 2,5/5.
Zorn & Dirna
Mouais. J’ai lu sans trop de déplaisir la série, mais je l’ai bien moins appréciée que la majorité de mes prédécesseurs. Ça se lit bien, la narration est dynamique (pas mal d’action, un méchant et ses séides vraiment retors en particulier). On ne s’ennuie pas, ce qui est pas mal. Le dessin est lui aussi globalement dynamique et agréable, très lisible (je n’aime pas trop les gros yeux de Zorn et Dirna par contre). Mais j’ai trouvé qu’il y avait pas mal de longueurs, de passages trop étirés. L’intrigue aurait gagné à être resserrée. Certains passages sont un peu mièvres, en particulier lorsque Zorn et Dirna se retrouvent avec leur père et leur « mère » (le troisième tome est celui qui m’a le plus énervé à ce propos). Une série à emprunter à l’occasion, mais qui m’a laissé sur ma faim.
Au cœur de la terre
Je n’ai lu que le premier tome d’ailleurs je pourrai limite faire un quasi copier-coller de mon avis sur "La princesse de Mars". C’est la deuxième série qui sort dans la collection autour de Edgard Rice Burroughs. On y retrouve les mêmes qualités et défauts … mais je trouve Au coeur de la terre un cran au-dessus et plus fun. Déjà le trait m’a paru plus original même si je ne suis pas fan des têtes, le dessinateur m’a semblé davantage s’amuser avec cet univers. Niveau histoire, Burroughs « pompe » deux célèbres romans : Voyage au centre de la terre de Jules Vernes et Le monde perdu de A.C. Doyle pour les mixer et proposer un récit sous stéroïde. Nous y suivrons un duo de chercheurs d’or (le cerveau et les muscles) qui arrive par erreur dans le noyau interne, ils découvriront tout un monde inspiré de la préhistoire. Une aventure hautement improbable qui a vieilli mais qui passe encore à condition d’être pas trop regardant. Ça va vite, il y a un zeste d’humour avec le cerveau, les muscles ayant le rôle du chevalier blanc (trait indécrottable des héros de l’auteur, surtout qu’ils se sentent tous investis d’une mission, à savoir apporter leur suprématie), une demoiselle en détresse … cahier des charges rempli pour le lectorat de l’époque. Basique et maintenant trop classique pour réellement conseiller mais un emprunt détente. Je n’y reviendrais pas mais je ne suis pas mécontent de découvrir de cette façon des écrits de l’auteur qui ont fait rêver les générations précédentes. A noter en fin de tome, la présence du toujours très bon dossier de Patrice Louinet qui revient sur ce qu’on vient de lire.
La Princesse de Mars
Avec cette série, Glénat et Morvan inaugurent une nouvelle collection consacrée aux écrits de E.R. Burroughs (Tarzan …). Je trouve l’intention plutôt louable, on retrouve exactement la même formule que dans Les Univers de Stefan Wul ou Conan le cimmérien. La princesse de Mars est en fait le 1er cycle des aventures de John Carter, un héros très connu chez nos amis anglo-saxons … beaucoup moins chez nous. Perso je l’ai découvert il y a quelques années lors de la sortie du film qui lui était consacré (et qui a fait un sacré four). Ce dernier ne m’avait pas convaincu, l’histoire notamment et même si on la retrouve, je serai un peu coulant sur la version bd même si je garde des réserves. Déjà graphiquement, je n’ai pas trouvé ça exceptionnel. C’est fluide et efficace mais pas vraiment beau ou tonitruant. J’ai trouvé ça bien mollasson alors que je pense qu’il y avait vraiment matière à s’éclater. Le bestiaire reste cependant réussi. Niveau histoire, c’est un peu n’importe quoi. Disons qu’il ne faut pas trop être exigeant sur une plausibilité quelconque. Ici, un cow-boy se retrouve transporter sur la planète Mars, il jouira du même pouvoir que les Dupont(d) dans On a marché sur la lune, ce qui lui sera bien pratique pour découvrir et survivre dans cette nouvelle société composée d’aliens et d’humanoïdes. Notre héros va vite s’adapter en montrant sa force aux autochtones, puis se donnera comme mission de sauver une princesse. On va pas se mentir, ce (type de) récit a méchamment vieilli (il date de 1912) et apparaît très basique aujourd’hui. Par contre pour l’époque, ça a longtemps cartonné : dépaysant, rempli d’actions et qui prônait la « bonne » morale (l’homme blanc qui poursuit la conquête de l’Ouest entre autre chose). Bien dispensable, dur de moderniser le fond mais une petite curiosité pour ma part. L’album se conclut par un excellent dossier de Patrice Louinet qui replace admirablement le contexte, l’auteur et les thématiques de l’histoire.
Les Seigneurs de Bagdad (Pride of Baghdad)
J'avais bien envie de lire cette BD et la réédition récente en petit format m'a permis de l'acquérir à moindre prix, ce que je ne regrette pas. En effet, si la BD est belle au niveau des dessins et des couleurs, elle est aussi vite lue et sans grande histoire qui marque. C'est une BD joliment dessinée avec une trame narrative légère qui se conclue rapidement sans trop de double lecture. C'est simple dans le déroulé avec une anthropomorphisation des animaux qui permets quelques échanges sur la sexualité et la dualité entre liberté et sécurité, mais aussi quelques ajouts sur la guerre en Irak. Rien de bien transcendant mais une BD simple, qui se laisse porter. C'est surtout pour le dessin que j'ai apprécié ma lecture : les jeux de lumière avec des contrastes nets, les couleurs pour différencier les zones, c'est bien mené et je trouve que l'ensemble a une grande qualité esthétique. Disons que c'est une BD dans la moyenne mais dans l'honnête moyenne.
Pigafetta
Je ne connaissais pas Antonio Pigafetta, principalement connu pour son précieux récit détaillant l'expédition autour du globe menée par Ferdinand Magellan entre 1519 et 1522. C'est intéressant, même si pour l'un des récits les plus célèbres de l'exploration maritime, on en n'apprend pas énormément ici. Il y a peu de dialogue, une narration efficace mais peu détaillée, la BD raconte les événements assez rapidement.. ce qui n'est pas pour me déplaire. C'est une lecture rapide qui attisera la curiosité de ceux qui voudront s'intéresser de plus près à cette expédition. La grande force de cette BD réside plus dans son style graphique très réaliste ainsi que dans sa colorisation, qui nous immergent complètement à cette époque. Certaines cases ressemblent à de très belles peintures. Cela dit j'ai trouvé les navires peut-être un peu trop lisses et neufs pour des navires d'exploration. Une petite lecture sympathique idéal pour un emprunt.
Nos rives partagées
C'est l'histoire de 6 personnes dans une petite ville de campagne, qui vont former d'une certaine manière 3 couples d'âges différents. Chacun a son passé, ses soucis, ses doutes. Ils vont se retrouver, s'apprécier, se soutenir et s'attacher. Et pour la touche d'originalité, il s'avère que les animaux des environs ont fait le choix d'observer ces humains, d'écouter leurs discussions et de voir comment les choses vont se passer. Des observateurs au même titre que le lecteur, si ce n'est qu'ils amènent leurs propres réflexions sur le sujet, vus par leurs yeux, et que cela permet une forme de distanciation qui ajoute un peu de profondeur au sujet. Cet album m'est apparu un peu vain mais il dégage quelques belles émotions et une agréable philosophie. J'ai apprécié sa lecture, j'ai trouvé les personnages sympathiques et j'avais bien envie de les suivre et de voir comment ils allaient évoluer. Le rythme narratif est bien dosé, sautant d'un personnage à l'autre pour tenir le lecteur en éveil sans que cela devienne confus. Le dessin est lui aussi très plaisant. Si je ne mets pas une note plus élevée c'est parce qu'au-delà du simple plaisir et du divertissement, l'intrigue ne m'aura pas particulièrement marqué. C'est une BD qu'on lit avec le sourire, qui distille quelques bonnes idées sur la vie, les relations humaines et le temps qui passe, mais qui s'oublie un peu vite une fois refermée. Note : 3,5/5