Les derniers avis (46837 avis)

Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Ivre du Japon
Ivre du Japon

C'est le 3e manga de JP Nishi que je lis. Après celui où il racontait son propre séjour de japonais en France, et avant celui où il raconte sa vie de couple avec une française, cet album là raconte la vie de celle qui va devenir sa femme, une journaliste française venue vivre au Japon. C'est donc la vision du Japon par une française qui nous est offerte ici, une vision qui s'étale des années 90 à 2019 avec une découverte de plus en plus approfondie tandis que la narratrice, Karen, s'imprègne de la culture locale et parle de mieux en mieux la langue. Les visions d'un français au Japon ne sont plus très originales de nos jours tant j'ai pu en lire mais comme j'aime ce pays, je suis toujours attiré par le sujet. Le dessin de JP Nishi est reconnaissable dans sa simplicité. Il est efficace et arrive à son but, raconter une histoire et faire passer des idées, mais ce n'est pas vraiment pour le dessin que je conseillerais cette lecture. Ce qui surprend, c'est que c'est JP Nishi qui retranscrit la vie et les paroles de sa femme. Tout donne donc l'impression que c'est la femme qui parle, voire même qui se dessine, et qui montre elle-même la vision qu'elle a de son mari, le fameux JP Nishi, alors que son nom n'est même pas cité au scénario. La mise en abîme est un peu déstabilisante par moment. L'album est structuré en chapitres qui sont visiblement des épisodes prépubliés séparément puisqu'on a souvent droit à une même introduction en guise de rappel du contexte sur les premières cases de chacun. Et du coup, ça leur permet d'aborder des thèmes différents, et aussi de se situer à des moments différents dans la biographie de Karen. Les premiers épisodes m'ont laissé un peu froid. Il faut dire que la spécialité de l'héroïne quand elle est arrivée au Japon était la technologie et la narration se focalise trop sur ces sujets là, vantant la technologie japonaise de l'époque et notamment des éléments qui parleront peu aux lecteurs français comme le façon I-mode qui servaient au téléphones mobiles japonais. Ce n'est pas passionnant. Heureusement, à partir du moment où il lui a été proposé d'écrire un livre sur les japonais eux-mêmes et non plus leur technologie, les sujets deviennent plus intéressants et vivants. On sent clairement la passion de la narratrice pour le Japon, et inversement elle n'hésite pas à mettre en avant les défauts de la France qui semblent lui sauter encore plus aux yeux après de nombreuses années de vie à Tokyo. C'est parfois un peu partial mais comme c'est une opinion, ça passe. Je n'ai pas été complètement captivé cette lecture mais je l'ai trouvée intéressante et elle a réussi à m'apprendre des choses que je ne savais pas encore sur le Japon et ses habitants.

22/11/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Comme tout le monde
Comme tout le monde

Une lecture sympathique. Jalil est le champion d'un jeu télévisé intitulé "Comme tout le monde". Il peut deviner ce que pense la majorité des gens quelque soit le sujet. Cette particularité va donner des idées à une société de sondages. Ladite société va engager une jeune comédienne, Claire, pour le séduire et lui faire tester, à son insu, un très grand nombre de produits et ainsi en tirer des bénéfices. Une lecture agréable qui pointe du doigt notre société de consommation et ses travers, nos hommes politiques ne sont pas épargnés. Mais c'est avant tout une histoire d'amour, et elle ne sera pas un long fleuve tranquille. Le scénario est intéressant, après une premiere partie qui met en place l'histoire de belle manière, la suite est moins surprenante, elle rentre dans le rang. En effet, on devine assez rapidement comment va se terminer ce récit. Tous les personnages, premiers et seconds rôles, sont très bien campés et apportent de la crédibilité au récit. J'ai aimé le côté garce de Claire, tout en restant très attachante. Le dessin de Rudy Spiesser a du charme, son trait fin, lisible et légèrement caricatural est très expressif. Claire dégage de la sensualité et Jalil de la bonhomie. Du bon travail. Une intégrale recommandable.

22/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Chumbo
Chumbo

C’est à la fois une sorte de saga familiale, mais aussi une histoire du Brésil depuis un siècle, dans lesquelles s’est lancé Matthias Lehmann. J’ai trouvé dans ces deux trajectoires parallèles quelques accointances avec Deux Frères - y compris pour ce qui est de tout ce qui sépare les deux frères Severino et Ramires. Je ne connaissais pas les liens familiaux que Lehmann entretient avec le Brésil. Mais on sent bien qu’ils sont forts, et qu’il s’intéresse à l’histoire récente de ce pays. C’est d’ailleurs cette partie historique, cette vision de la dictature (de son avènement à son mode de fonctionnement) qui sont les aspects les plus intéressants dans cet album. Car j’ai moins accroché à l‘évolution des relations familiales au sein du clan Wallace. Les femmes en particulier ne sont pas très captivantes en tant que « personnages ». Si le destin de Severino est central, il reste quand même un peu falot. Quant à son frangin, Ramires, il est extrêmement pathétique (il apporte une touche d’humour involontaire pas désagréable, mais on ne s’attache pas à lui). Peut-être Ramires met-il aussi en avant l’opportunisme, l’absence de scrupules et le cynisme qui ont permis à la dictature de perdurer, je ne sais pas. L’album se laisse lire agréablement, même si je lui reproche quelques longueurs. Mais Lehmann rend fluide sa narration, en y plaçant des publicités, et j’aime bien son travail en Noir et Blanc.

22/11/2024 (modifier)
Couverture de la série L'Enfer c'est les hôtes
L'Enfer c'est les hôtes

Karibou est un auteur assez inégal, qui alterne – me concernant en tout cas – réussites et déceptions. Cet album se situe entre les deux. L’histoire se déroule aux enfers. Avant leur « inauguration. Lucifer vient d’emménager, tout est encore en travaux, et le premier « client », Caïn, arrive, et tout n’est pas encore prêt. Du coup Lucifer fait visiter les lieux, et présente à Caïn démons et horreurs qui vont prochainement accueillir ceux dont le paradis n’a pas voulu. Il y a une histoire complète, mais beaucoup de pages se finissent par une « chute ». L’ensemble est inégal, certains passages m’ont laissé froid. Surtout, il n’y a pas autant d’humour, en tout cas d’humour con et/ou noir que je l’attendais, venant de Karibou. Mais ça se laisse quand même lire, en donnant une vision un peu décalée et étonnante des enfers, Lucifer peinant à impressionner un Caïn un peu blasé. Note réelle 2,5/5.

22/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Les Tuniques Bleues - Des histoires courtes par...
Les Tuniques Bleues - Des histoires courtes par...

Je ne suis pas un fan hardcore des tuniques bleues mais je considère la série comme un classique. Ça fait pratiquement 3 décennies que je ne m’en suis pas approché mais j’en garde d’excellents souvenirs. Cet album me faisait de l’œil depuis sa sortie, bien content de le découvrir enfin. Je n’en garderai pas un grand souvenir mais le résultat est plutôt sympathique. L’ensemble du casting s’applique pour rendre un bel hommage à nos 2 héros. J’ai apprécié les différentes pattes graphiques. Par contre la globalité des récits laissent un peu sur la faim, trop courts et peu marquants. Niveau copie conforme à l’univers, l’histoire avec les snipers s’en tire le mieux mais j’avoue avoir nettement préféré les propositions « plus osées » d’Aimée De Jongh et du duo Frasier/Chamblain, elles amènent un beau supplément d’âme. Ça ne m’a pas donné envie de me replonger dans la série mère, mais très chouette de renouer de cette façon avec des héros de son enfance. Exercice réussi.

21/11/2024 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Journal de bord d'un taxi parisien
Journal de bord d'un taxi parisien

Les strips en 8 cases d'un chauffeur qui voit passer dans son taxi tous les stéréotypes de la société moderne mais aussi plusieurs personnalités françaises, et qui ne se fait pas prier pour leur dire leurs quatre vérités, quitte à les envoyer chier voire les insulter sans vergogne. On est dans le cadre d'un gars qui dit tout fort ce que chacun pense tout bas, ou du moins n'oserait pas dire à ces gens là. Et chaque saynète est suivie d'une page de texte issue du blog de l'auteur où il développe davantage sa pensée et ce qu'il reproche à la société et aux gens sur tels ou tels sujets. Du coup, ça défoule, ça dénonce, ça dit beaucoup de choses vraies, ça fait sourire et ça amène même à quelques réflexions. Peut-être pas forcément des réflexions très poussées toutefois car autant le personnage critique toutes les franges de la société (sauf les prostituées... ainsi que les bobos, j'ai noté) mais il n'apporte pas de solution ou d'alternative. Il y a aussi beaucoup de politique dont certaines actualités ou personnages en particulier qui étaient sur le devant de la scène il y a quelques années et sont un peu dépassées actuellement et donc font moins mouche. A noter que tout n'est pas que critique des passagers puisqu'on a aussi droit à intervalles réguliers à des moments où le chauffeur transporte une pute dont il est secrètement amoureux, ou bien sa nièce qui a la langue bien pendue malgré son jeune âge. Ces moments donnent un peu d'humanité au personnage et permettent de ne pas voir en lui qu'un rageux. Côté dessin, c'est du strip comique sympa, plutôt soigné malgré plusieurs réutilisations des mêmes dessins du visage du chauffeur de taxi pour se simplifier un peu le travail. A propos de celui-ci, je trouve aussi son visage souvent trop narquois voire agressif : cela réduit la portée et la finesse de ses interventions qui auraient gagné à être plus insidieuses. Même si le message politique de ces gags est très marqué et parfois un peu lourd sur un album complet, l'aspect défouloir et les piques acerbes et régulièrement justes font sourire et leurs cibles sont suffisamment variées pour ne pas ennuyer le lecteur.

21/11/2024 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Cyberpunk 2077 - XOXO
Cyberpunk 2077 - XOXO

Un comics 100% polonais. :-) L'univers de Cyberpunk 2077 ne m'intéresse pas plus que ça, par contre cet album, comme Cyberpunk 2077 - Ta voix, a l'avantage d'avoir au générique un dessinateur que j'apprécie. Ici Jakub Rebelka, dont j'ai découvert récemment le style si particulier avec Judas. Une histoire qui m'a laissé perplexe... Pour apprécier un tant soit peu ce récit, je pense qu'il faut le prendre comme une fable. Celle d'un cyborg qui tombe amoureux d'une femme lors d'un braquage d'un gang ennemi, tout en se remémorant un dessin animé. Deux histoires qui n'en font qu'une pour cette romance à sens unique. Un récit très violent accompagné d'une dose de sexe et d'une narration singulière où le texte se fait rare. Une intrigue sans surprise. Une lecture très rapide malgré les 112 pages. Un comics qui vaut surtout pour son visuel. Rebelka propose deux styles différents, l'un qui s'inspire des cartoons de Tex Avery, principalement pour son loup fou d'excitation et d'amour devant la pin-up et l'autre, plus organique et d'une noirceur extrême. Un trait gras, sale et très expressif, magnifiquement mis en valeur par de superbes couleurs tapantes. Indéniablement un artiste à suivre. Trois étoiles de justesse (merci à Rebelka).

21/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Dans les pins - 5 ballades meurtrières
Dans les pins - 5 ballades meurtrières

A part la dernière, que j’ai trouvée un peu trop quelconque, les histoires regroupées dans ce recueil se laissent lire facilement. Semble-t-il inspirées de ballades, chansons plus ou moins populaires et anciennes, elles donnent toutes à voir une part de la noirceur de l’humanité – en tout cas de certains hommes ou femmes. Elles sont par contre souvent très courtes. Le fait qu’elle mettent en image des chansons explique sans doute en partie ce manque de « développement ». Mais ça reste un peu frustrant, comme si on n’avait sous les yeux que la version abrégée. Bon, elles ne sont pas non plus bâclées, mais elles installent une ambiance qu’on aurait pu voir plus utilisée. Le dessin est agréable, utilisant une bichromie différente à chaque fois. Au final, un album plaisant mais un peu frustrant. A emprunter à l’occasion.

21/11/2024 (modifier)
Couverture de la série Chaque jour Dracula
Chaque jour Dracula

Je ne suis pas le cœur de cible, et j’arrondis aux trois étoiles (note réelle 2,5) en tenant compte du jeune lectorat visé. Et du message quand même important qui est véhiculé, autour du harcèlement (scolaire ici), et des moyens à employer pour sortir de son emprise. Cela dit, l’histoire ne m’a pas captivé plus que ça. Et je n’ai pas non plus compris pourquoi avoir utilisé un jeune vampire, si ce n’est comme « produit d’appel » pour les jeunes lecteurs, tant finalement l’histoire aurait sans doute pu s’en passer. Vite lu (une trentaine de pages), cet album peut éventuellement alimenter les discussions entre parents et enfants à propos de ce sujet sensible.

21/11/2024 (modifier)
Couverture de la série La Forêt des Renards Pendus
La Forêt des Renards Pendus

Une lecture sympathique, même si j’ai trouvé qu’il y avait des longueurs, certains passages auraient pu être élagués je pense. Pour le reste, ce récit se déroule gentiment (je ne connais pas le roman d’origine), et Dumontheuil a sans doute été séduit par la situation un peu cocasse qui regroupe dans un coin complètement perdu de la forêt nordique finlandaise un braqueur en fuite avec ses lingots d’or, un officier en disponibilité (et en crise existentielle), un renard plus ou moins apprivoisé, une vieille elle aussi en fuite (mais elle c’est pour éviter la maison de retraite), et deux prostituées ! La façon dont notre braqueur constitue sa petite communauté est amusante, comme le sont certaines scènes et certains dialogues. On n’est pas loin du loufoque parfois (et l’album se finit d’ailleurs par une scène pleine d’humour noir et grotesque). Le dessin de Dumontheuil est agréable, plus « classique » que dans la majorité de ses autres productions. Une histoire qui se laisse lire agréablement donc, même si, comme je l’ai dit, certains passages sont trop étirés.

21/11/2024 (modifier)