Les derniers avis (46954 avis)

Couverture de la série Des bombes et des hommes
Des bombes et des hommes

Estelle Dumas s’est fortement inspirée de son expérience pour bâtir ce récit (Isabelle est son alter ego, et elle explique en fin d’album les faits et personnages ayant servi de modèle). Cette expérience a aussi donné lieu à un film documentaire – que je n’ai pas vu. Les guerres consécutives à l’éclatement de la Yougoslavie dans les années 1990, et en particulier le siège de Sarajevo et des zones bosniaques par les Serbes ont donné lieu à de nombreux albums, plus ou moins développés et intéressant (Gorazde, Fax de Sarajevo ou Sarajevo-Tango, pour rester sur des albums que j’ai déjà lus). Je dirais que cet album se situe dans une moyenne un chouia décevante. En fait, certains partis pris scénaristiques et graphiques m’ont un peu gêné. D’abord c’est beaucoup trop centré sur le personnage d’Estelle/Isabelle. Elle accapare trop l’attention, au détriment d’une explication plus poussée de la situation (tout n’est pas clair et expliqué pour qui ne connaitrait pas la situation locale de l’époque !). Et Isabelle est parfois horripilante. Ensuite le dessin – pas désagréable au demeurant, n’est pas toujours très clair, en particulier pour les personnages, avec pas mal de visages se ressemblant. En particulier ceux d’Isabelle et de Tara : la première fois que l’on est passé de l’une à l’autre je n’ai rien compris, jusqu’à ce que je me rende compte de ma méprise au bout de quelques pages. Bon, ces remarques mises à part, c’est quand même une illustration – même si elle est imparfaite et partielle – d’une dure réalité, en particulier vue du côté des humanitaires, qui devaient user du système D pour faire parvenir aux Bosniaques sous le feu serbe nourriture et soutien moral.

20/03/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Cassiopée
Cassiopée

Cambrioleurs de père en fils... et en fille. Cassiopée est une jeune collégienne qui a été éduquée toute sa vie à être une cambrioleuse hors-pair, aussi douée pour la voltige et l'escalade que pour le piratage informatique. Vivant seule avec son grand frère depuis la mort de leur père, ils vont de pays en pays en fonction de leurs contrats et viennent de revenir à Paris, ville de naissance de Cassiopée. Tandis qu'elle s'intègre dans son nouveau collège, devant faire face à une bande de harceleurs, elle est aussi confrontée à une machination mettant en danger sa famille dans le cadre de leur dernier contrat en date. Cassiopée est une série jeunesse destinées au pré-ados du collège. C'est une série d'action à mi-chemin entre des histoires sérieuses dans un décor réaliste avec de vrais dangers, et un sens plus léger de jeune héroïne surdouée qui vit de vraies aventures en secret. Il faut en effet accepter le concept d'une fille aussi jeune et aussi talentueuse, capable de tout faire comme une super cambrioleuse, entre Catwoman, Cat's Eyes et... Fantomette pour les plus anciens. Le dessin de Luisa Russo est d'influence manga. Cela a ses avantages - un style dynamique qui parle bien aux jeunes lecteurs et des visages réussis et expressifs - et ses défauts - des décors raides laissant un sentiment de vide et des perspectives parfois très ratées comme dans la scène finale du pemier tome. L'intrigue elle-même parait très jeune, avec un nombre de clichés au goût d'immaturité. L'histoire de harcèlement a collège est caricaturale et bourrée de facilités, de réactions peu crédibles des personnages et de raccourcis. Les intrigues de cambriolage, elles, ont davantage le bénéfice de leur côté aventureux et d'un concept de départ qui laisse plus de liberté et moins d'obligation de crédibilité. Le rythme narratif est bon et on se laisse plutôt prendre au jeu si l'on passe outre les facilités parfois irritantes. J'apprécie notamment la personnalité de l'héroïne, avec des valeurs et une bonne manière de les appréhender. Ça peut être le début d'une sympathique série jeunesse mais elle va devoir approfondir un peu son scénario et éviter les clichés pour convaincre davantage.

20/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Meadowlark - Un récit noir et initiatique
Meadowlark - Un récit noir et initiatique

Un polar sans fioriture, plutôt sec et violent. Il ne faut pas s’attendre à une intrigue très étoffer, ni à des rebondissements toutes les deux pages. Ça n’est pas un thriller. Mais sur un laps de temps très ramassé (quelques heures pour l’essentiel de l’intrigue) et autour de quelques personnages, Ethan Hawk propose un récit haletant, brut de décoffrage. Très noir aussi. Mais ça n’est pas que l’histoire linéaire d’une évasion de prison qui tourne mal, se glisse dans le scénario quelque chose qui lui donne une certaine profondeur : les relations taiseuses, presque ébauchées trop tard entre un homme et son fils, Cooper. Il y a juste un petit détail qui m’a chiffonné. Dans l’histoire Cooper doit à un moment conduire la bagnole que son père – grièvement blessé ne peut plus conduire : il le fait au départ de façon maladroite, en disant ne pas savoir conduire du tout. Jusqu’ici tout va bien. Mais dans l’épilogue censé se dérouler deux semaines plus tard, le beau-père de Cooper lui propose de conduire sa bagnole « pour inaugurer ton permis ». Et d’ailleurs Cooper quitte le domicile familial au volant d’une bagnole. Voilà quelqu’un qui a passé son permis en accéléré !!! Mais bon, à part ce détail, l’histoire se laisse lire facilement, et agréablement. C’est aussi dû au dessin de Greg Ruth, un style réaliste au trait fin et agréable, lui aussi sans fioriture, mais très plaisant.

20/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Serment des lampions
Le Serment des lampions

C’est clairement un album à réserver à un jeune public (j’aurais volontiers classé l’album en jeunesse) ! Adolescent à la rigueur, mais l’adulte que je suis n’est pas vraiment le cœur de cible. Mais pour le public cible, l’histoire peut captiver. Pas exempt d’une certaine naïveté, celle-ci bascule assez rapidement vers quelque chose de fantastique et poétique, dès lors que les deux gamins se sont séparés de leurs copains, et qu’ils ont rencontré l’ours. S’ensuit un voyage où animaux et humains conversent, où la nature omniprésente se révèle plus riche qu’on ne le pensait. Le dessin est simple, mais efficace, et aussi agréable. Et il ne pâtit pas trop du petit format. Les différentes colorisation – tendant vers la bichromie – sont plaisantes.

20/03/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Moheeb sur le parking
Moheeb sur le parking

Moheeb est un jeune réfugié afghan en attente de décision sur sa demande d'asile en Belgique. Sans domicile, il passe la quasi totalité de son temps sur le petit parking d'une bourgade proche de Bruxelles où il occupe son temps en jouant au foot seul ou avec quelques amis. Outre la petite association qui le soutient dans ses démarches et deux autres adolescents réfugiés comme lui, il y a aussi la copine de l'un des deux ainsi qu'un jeune belge avec qui il s'est plus ou moins lié d'amitié. A part taper la balle et avoir quelques rares conversations, Moheeb semble ne rien faire de ses journées et ruminer en silence des soucis dont il ne veut pas parler. Moheeb sur le parking est un roman graphique tout en atmosphère. Il présente le quotidien des mineurs demandeurs d'asile en Belgique comme probablement dans d'autres pays d'Europe, un quotidien fait d'incertitude et d'attente, de souvenirs de ce qu'on a laissé au pays et de maigres espoirs de ce qu'on peut obtenir ici. Ce qui ajoute encore plus de complexité dans l'esprit déjà suffisamment tourmenté d'un adolescent, en particulier celui de Moheeb qui, outre des soucis de santé cache aussi des remords ou un passé qui lui ronge l'esprit. Comme dans Merel, Clara Lodewick prend le temps de poser l'ambiance de ce petit coin de Belgique qu'elle nous présente. S'attardant sur une foule de détails anecdotiques, de sons, d'images, elle crée son décor et sa petite galerie de personnages. C'est comme un voyage sensitif, on s'y croirait. Très réaliste, au point de mettre en scène l'ennui même de cette situation qui s'éternise. Le lecteur n'a que les dialogues de ce quotidien peu avenant pour comprendre les non-dits qui se cachent derrière, et pour essayer de comprendre ce qu'il y a dans l'esprit de cet ado taiseux. Si la curiosité et l'atmosphère si réaliste, presque voyeuse, poussent le lecteur jusqu'au bout de l'album, il faut admettre qu'il demeure partiellement hermétique, donnant l'impression d'avoir été témoin d'une tranche de vie comme d'un strip tease où rien ne progresse vraiment. Il pointe le doigt sur la précarité de la vie des demandeurs d'asile, surtout des mineurs, et montre comment il s'intègre à un quotidien de Belgique rurale un peu médiocre. Mais il est difficile de s'y attacher tant les non-dits sont nombreux et tant les réactions des uns et des autres ne se laissent pas deviner. Cela donne l'impression qu'il y a de nombreux mystères en attente de résolution sans que rien ne vienne finalement éclairer cela d'autre chose que d'une morosité globale. Il manque une véritable intrigue qui viendrait récompenser cette longue attente, cette foule de détails si banals et pourtant si nombreux dans la narration choisie par l'autrice. On a certes l'impression d'avoir été transportés auprès d'un jeune homme en situation difficile et d'avoir été à ses côtés le temps d'une longue lecture pour tenter de mieux les comprendre, lui et le contexte qui l'entourent, mais on en ressort sans que rien n'ait été résolu si ce n'est une légère bouffée d'espoir purement psychologique en toute fin d'album. Je reste légèrement perplexe de ce voyage immobile qui m'a été offert. Peut-être certaines choses et discrètes révélations m'ont-elles échappé...

20/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Lettres d'amour de 0 à 10
Lettres d'amour de 0 à 10

Hmm, j'avoue être restée assez hermétique face à cet album. D'un côté j'ai bien aimé cet aspect "fantaisie du quotidien", cette grande famille jeune et chaotique rencontrant l'autre bien plus ordonnée et vieille (en tout cas dans son fonctionnement) et décidant de leur venir en aide. J'ai bien aimé l'idée de l'amitié entre ces deux enfants (quoi que Victoire voit déjà les fiançailles), tout comme j'ai aimé l'idée de parler d'un problème de famille (ici le père est absent) et toute cette résolution autour des lettres. Mais en même temps, j'avoue que la forme ne m'a pas enchantée. Les grands appartements parisiens, le petit-fils qui vouvoie sa grand-mère, la bonne, les prénoms très chicos, ... Ouais, que voulez-vous, ça me dépayse. Je sais que c'est techniquement pour distinguer la famille d'Ernest et celle de Victoire, mais Victoire vit elle aussi dans un grand appartement parisien et iels ont clairement l'air d'aller dans une école chic (ou alors je sors de la zone sans le savoir). En vrai c'est peut-être bête, mais le fait que tout ceci se passe dans un univers richou qui ne me parle pas et ne m'intéresse pas nécessairement, le tout joint au dessin qui ne m'a vraiment pas marqué (sans être laid, hein), fait que je n'ai pas réussi à vraiment rentrer dans l'album. Je vois bien qu'il y a des thèmes, des idées qui sur le papier me plaisent, mais je suis sincèrement bien embêtée pour ce qui est de dire si oui ou non c'est ici bien réalisé. En tout cas, je n'ai pas senti une grande originalité ou une grande prise de risque face à d'autres récits du même genre. L'album n'est pas mauvais, hein, mais, mon choc culturel mis à part, il n'en est pas non plus excellent.

19/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Annie Zoo
Annie Zoo

Annie est timide, Annie pleure souvent, Annie ne se sent bien qu'entourée de ses peluches. Malheureusement, Annie, comme toute personne perçue comme faible par les gens qui la croisent, subie bien souvent les moqueries et l'irrespect d'autrui. Alors, que se passerait-il si un beau jour Annie découvrait qu'elle avait le pouvoir de transformer les gens... en peluches d'animaux ? Cet album est une jolie métaphore, une mise en image sur ce que ressentent tous-tes les enfants perçu-e-s comme différent-e-s, qui par leur sensibilité et le rejet des autres souhaiteraient bien souvent avoir un super pouvoir pour tout régler (l'espèce humaine étant ce qu'elle est, je met ma main à couper que l'expérience est relativement universelle). Cet album met donc Annie face à la situation où elle pourrait rendre coup pour coup ce que les autres lui font ressentir. Bien que l'on se doute vers où l'histoire va nous mener, j'avoue avoir bien aimé la révélation de fin d'album, j'ai trouvé ça bien trouvé comme démonstration de la maturité d'Annie et de son pas en avant vers une affirmation de ce qu'elle est. Mon appréciation du dessin est mitigée. Je trouve à la fois les traits des personnages vraiment intéressants et les visages jolis, mais en même temps certaines cases paraissent un peu trop fouillis par moments. Cela fait parti du style, mais il n'empêche que le résultat m'a autant plu que déplu. En tout cas l'album en lui-même m'a plu.

19/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Boule de neige (Nathan)
Boule de neige (Nathan)

La courte aventure d'un jeune renard polaire qui s'est retrouvé séparé de sa famille par accident. Alors il avance, cherche à retrouver sa famille, fait des rencontres, ... C'est une courte histoire muette pour tout petit, une première lecture d'aventure animalière. C'est mignon, simple et prenant pour de jeunes lecteur-ice-s. Une belle première lecture et une très bonne porte d'entrée dans le média de la bande-dessinée pour les plus jeunes. Après, si on aime les petits animaux trop choupi-mignons, cela reste agréable à tout âge. Comme le reste de la collection "Mini Bulles", le petit dossier fourni au début aide à la lecture (et à une discussion entre parent et enfant).

19/03/2025 (modifier)
Couverture de la série Coco et Moumouche
Coco et Moumouche

Coco le loup n'arrive pas à construire sa tour de jouet, chaque fois qu'il s'éloigne celle-ci s'effondre. Il n'en peut plus, alors il décide de se cacher pour voir qui est responsable. Me croiriez-vous si je vous disais que le coupable était une mouche ? Une première lecture sur le thème de la patience et l'entraide. Comme le reste de la collection "Mini Bulles", le petit dossier fourni au début aide à la lecture (et à une discussion entre parent et enfant). (L'album étant vraiment très court, j'ai mine de rien assez peu à dire ; Ro, comment fais-tu ?!)

19/03/2025 (modifier)
Couverture de la série L'Étreinte
L'Étreinte

Un petit pavé qui se laisse lire, mais au final j’en suis quand même sorti un chouia déçu. Dans l’entretien croisé de fin d’album, les auteurs précisent leur processus de création : le dessinateur a semble-t-il donné l’impulsion, le scénariste a suivi – l’inverse de la plupart des BD. Pourquoi pas ? Mais du coup « l’illustration » prend souvent le dessus, dans de longs déroulés un peu statiques, au détriment de l’intrigue elle-même. Une intrigue du coup pleine de longueurs. Il faut dire que le héros est perdu dans des considérations évanescentes : il ressasse certains moments passés avec la femme qu’il aimait et qui est dans le coma – dont elle ne sortira pas – après un accident, dialogue avec elle – du moins avec son « fantôme », tout en enquêtant de façon maniaque et presque inexpliquée sur une femme inconnue prise en photo sur une plage en Espagne). On a donc deux récits parallèles, tous deux menés sur un rythme lent et contemplatif, parfois ennuyeux. C’est un peu froid, et on a du mal à s’attacher au drame vécu par le héros (et sa femme), ses atermoiements devenant un peu lassants. Pour revenir au dessin, il possède d’indéniables qualités. Je l’ai trouvé beau sur les décors et plans larges. Mais les personnages, et en particulier les visages, posent problème. Esthétiquement je n’ai pas accroché, on a l’impression qu’ils sont tous ridés, sans âge, le rendu est un peu bizarre. Note réelle 2,5/5.

19/03/2025 (modifier)