Bec fait du Bec, mais ici sans trop d’esbroufe, donc ça passe bien, même pour ceux qui ne sont pas forcément amateur de son style.
Piochant un peu partout les influences SF (il le revendique d’ailleurs en entrée du premier tome), du début de « La planète des singes » à « Dune » (les vers) en passant par « La planète interdite (référence la plus évidente ici – jusqu’au nom des morbius).
Il réutilise aussi pas mal de ses marottes. Un univers forcément très sombre, une planète inhospitalière en voie de colonisation (avec bien sûr un consortium privé aux actions et intérêts égoïstes), des menaces omniprésentes empêchant toute baisse de tension, et une inévitable civilisation extra-terrestre ayant laissé des traces – et quelques énigmes.
Mais bon là il n’abuse pas trop de tout ça, et il n’y a pas trop non plus de charabia inutile, il va à l’essentiel, sacrifiant la psychologie des personnages (il se débarrasse d’ailleurs aisément des personnages pour n’en garder que quelques rares), mais aussi ne développant pas outre mesure l’univers et l’histoire. Conclue en trois tomes, elle mise essentiellement sur l’action, et une montée en tension régulière, jusqu’au final dramatique, qui volontairement ne réponds pas aux questions que les acteurs et les lecteurs se posaient sur cette planète et ses occupants (anciens ou contemporains de l’intrigue).
Ça se laisse lire donc, et le dessin de Sentenac – pas toujours suffisamment lisible à mon goût – accompagne bien cette intrigue, en livrant de belles planches de paysages où les tempêtes éclairent temporairement un univers baigné par une nuit polaire et glaciale.
Une honnête série du genre, qui contentera les amateurs de Bec et au-delà.
Amateurs de Pacific Rim et d'Evangelion, vous ne serez vraiment pas dépaysés avec cette BD. Dans un monde futuriste, des monstres type kaijus sont apparus sur Terre en passant par un portail ouvert dans les airs et ont ravagé une partie de la civilisation humaine. Celle-ci s'est réorganisée en bloquant les monstres derrière des murs gigantesques et en fabriquant des méchas seuls capables de les affronter. Des corporations très mercantiles gèrent ces méchas et organisent les combats comme des spectacles de téléréalité. Et comme dans Neon Genesis Evangelion, les pilotes de ces méchas doivent se synchroniser avec l'esprit de ces machines... esprit issu de cerveaux humains pour une connexion plus fusionnelle. Quand l'héroïne monte à bord du plus perfectionné d'entre eux, elle se retrouve en connexion directe avec celui qui était un ancien soldat tué par les monstres et elle ne sait bientôt plus faire la différence entre leurs deux êtres et leurs souvenirs.
C'est un album de belle qualité. Le dessin est très pro, fonctionnant aussi bien pour dépeindre ce futur réaliste et ses protagonistes que pour l'ambiance un peu amère qui s'en dégage. Les monstres ont aussi de la gueule... mais... que ce soit eux ou les méchas, ils sont régulièrement cadrés trop serrés pour s'en faire une idée claire et cela rend les scènes d'action souvent difficiles à déchiffrer.
L'histoire est prenante sur une bonne moitié tandis qu'on est happé par son récit entre Running Man et Evangelion, et qu'on cherche à en apprendre plus sur l'esprit de ce soldat et sur sa relation avec la pilote de mécha. Cependant, j'avoue que j'attendais davantage de développement au récit et j'ai été un peu déçu par le déroulement de sa seconde moitié et là encore la manière dont ce qu'il s'y déroule m'a tellement rappelé un épisode d'Evangelion en particulier, avant ici d'aboutir à une fin un peu plate et qui n'a pas su me toucher.
Une très belle entame donc, quoiqu'un peu convenue dans son contexte, mais un final moins convaincant à mon goût.
Batman – Curse of the White Knight est le deuxième tome de la série dédiée à la sombre chauve-souris par Sean Murphy. Pour pouvoir profiter de cet album, il est indispensable de lire Batman –White Knight au préalable (à ce sujet, merci Gaston !!! j’avais commencé Curse of the White Knight et je n’y comprenais pas grand-chose jusqu’à ce que je lise ton avis et reprenne les choses dans l’ordre). De plus, la fin de Curse of the White Knight est telle qu’elle oblige le lecteur à lire une suite pour en retirer satisfaction. En clair, Batman – Curse of the White Knight n’est en rien un one-shot mais bel et bien un tome de transition se situant entre White Knight et Beyond the White Knight.
J’ai trouvé cet album encore plus à mon goût au niveau graphique mais nettement inférieur à White Knight au niveau du scénario. Il y a pourtant pas mal d’idées intéressantes mais trop d’éléments sont juste évoqués. Sean Murphy nourrit son univers, en accordant notamment beaucoup d’espace aux origines de la famille Wayne, mais laisse la plupart des portes ouvertes. A la fin de ce tome, j’ai juste l’impression que celui-ci a servi uniquement de mise en place en vue d’un troisième tome (Beyond the White Knight) qui, je l’espère, nous délivrera quelques clés. Ce sentiment est renforcé par certains passages qui ne sont jamais que des redites par rapport à White Knight ainsi que par le chapitre consacré au dr Freeze, qui fait un peu « Tiens ! Je clape ça là, ça fera du volume ».
Considéré comme un one-shot, cet album est très frustrant et peu prenant. On ne comprend rien à la situation de départ (si on n’a pas lu White Knight) et la fin ne débouche sur pas grand-chose de concret (si on ne poursuit pas cette lecture avec sa suite, Beyond the White Knight). Donc pour moi, si on considère qu’il s’agit d’un one-shot, c’est un gros bof.
Mais considéré comme un tome 2, nous avons un album qui permet à son auteur d’étoffer son univers et de continuer à soulever certains points dignes d’intérêt. Ce tome est inférieur à White Knight en termes d’intensité et de révélations jouissives mais c’est un tome de transition tout à fait acceptable, pour peu que la suite soit à la hauteur.
Entre neige et loup est un gentil conte, joliment illustré et fortement influencé par la culture asiatique. Il ne développe pas vraiment de morale et son histoire est cousue de fil blanc même si la part d’ombre d’un des personnages permet d’apporter un peu de noirceur à cet univers.
En gros, une île isolée du monde, un hiver perpétuel, une gamine et son papa, une maman absente, des amis animaux (deux grenouilles et un chat) : l’héroïne va braver la neige pour partir à la recherche de son papa, disparu lors d’une sortie en mer et, chemin faisant, va explorer l’île, retrouver des souvenirs enfouis et se découvrir un don. Tout finit bien dans une scène de grand pardon. On y aborde des thèmes comme le respect de la parole donnée, la filiation ou encore la peur de l’inconnu mais sans que ces thèmes ne donnent lieu à une leçon de vie. La scénariste insiste sur l'aspect poétique de son récit, sans vraiment me convaincre : ses haiku me semblent trop énigmatiques pour atteindre un jeune public (cible première de ce livre) et leur sonorité ne m'a pas spécialement séduit.
Je n’ai pas été ébloui, je n’ai pas été déçu. Ça se laisse lire mais ça n’aura pas réussi à me marquer. Pas mal sans plus.
PS : cet album s'inscrit dans le même univers que D'Ambre et de Feu, des mêmes auteures, mais se lit de manière totalement indépendante.
2.5
J'ai été un peu déçu par ce documentaire dont j'attendais peut-être un peu trop vu que j'aime bien les documentaires qui tournent autour de la religion.
Je n'ai pas eu l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau. Il faut dire que c'est surtout centré sur l'occident et les religions non-occidentales qu'on met en avant sont surtout des religions dont je connaissais déjà la genèse comme la mythologie égyptienne et l'Islam. Malgré tout, ce n'est pas nécessairement un défaut parce que l'album aurait pu être une bonne synthèse sur la religion au travers les siècles, un bon outil pour ceux qui n'ont pas envie de lire des dizaines de livres d'histoire. Sauf que je trouve que la narration manque de fluidité et j'ai eu un peu de difficulté à finir l'album, alors que le sujet me passionne. L'humour ne fonctionne pas sur moi.
En gros, un documentaire avec des informations intéressantes, mais présenté de manière peu captivante. Le dessin est pas mal.
Istin (créateur de l’univers) et Jarry, se retrouvent ici sur une nouvelle série Fantasy. La principale surprise est ne pas les retrouver chez Soleil ! Car, pour le reste, les amateurs de leurs créations vont se retrouver en terrain très familier.
La série semble prévue en cinq tomes (mais on peut tout à fait imaginer les connaissant que ça ne soit qu’un premier cycle, si le succès est au rendez-vous !).
Jarry est un vieux routier, il connait son affaire, et donc l’univers développé avec Istin est suffisamment riche pour y insérer moult intrigues, tout en restant quand même dans quelque chose de bien balisé. La carte du monde telle que présentée dans les doubles pages de garde est ainsi très classique pour le genre. J’aurais à son propos deux petites remarques à faire : je n’y ai pas trouvé la ville – pourtant importante semble-t-il – de Djaname’Syrt où démarre l’intrigue. Et sur une carte, ce sont des golfes, et non des golfs qui devraient apparaitre (merci la relecture !).
J’ai lu le premier tome (seul disponible dans ma médiathèque – je découvre d’ailleurs en l’avisant qu’un deuxième vient juste de paraitre). Disons que ça se laisse lire, c’est rythmé. Mais il manque pour le moment des surprises, quelque chose qui ferait sortir cette série de la masse des productions du genre, et de ces auteurs, qui, s’ils ne placent pas ici nains, orcs, elfes et autres créatures fantasy, restent un peu trop à mon goût dans leur zone de confort, et surtout dans un certain déjà vu pour le lecteur.
Le dessin est globalement bon, mais irrégulier, et pas exempt de défauts pour les personnages. La colorisation est agréable, et adaptée à un univers et à des péripéties assez sombres.
A voir ce que ça donnera par la suite. Mais pour le moment, malgré un premier tome relativement bien construit, je reste un peu sur ma faim.
Je reste un peu sur ma faim avec cet album d’Horacio Altuna que je me suis procuré chez un bouquiniste durant le festival BD d’Angers. Pourtant au premier abord, avec des dessins particulièrement admirables - qui font penser à ceux de Manara - tout était réuni pour que cette bande dessinée soit une petite pépite oubliée.
Il est vrai que visuellement c’est magnifique … surtout les personnages féminins. Vais-je me régaler ? Pour ça il faut que l’histoire tienne la route. Et c’est là où le bât blesse !
L’histoire se résume à suivre un cameraman payé pour filmer des scènes sensationnelles pour une chaîne de télévision. Oui je le répète les dessins collent parfaitement à l’ambiance sombre et décadente de cette société où la violence et le voyeurisme sont au cœur des médias mais très vite le scénario s’essouffle après pourtant un départ sur les chapeaux de roues. Le rythme baisse en intensité et au final je me suis rapidement ennuyé, pas au point de ne pas finir ma lecture mais plutôt en survolant les dernières planches.
Cet album sans doute avant-gardiste à l’époque qui anticipe les dérives de la télé-réalité moderne peut plaire à vos petits yeux ébahis mais ne vous attendez pas cependant à une BD cultissime.
dessins = 4 / Histoire = 2
Je n'ai pas accroché à cette chronique intimiste d'une maison d'étudiant(e)s au Japon. Presque 400 pages pour les états d'âmes de trois jeunes femmes venues perfectionner leur japonais ( mais qui parlent toujours en américain) c'est long. Il y donc de nombreux endroits où je me suis désintéressé des aléas sentimentaux ou du job de l'une ou l'autre.
Il faut noter que les dialogues où les jeunes femmes parlent en japonais sont dans les deux langues. C'est un avantage pour bien comprendre la situation due au langage mais cela prend de la place et conduit à des dialogues assez basiques.
Par contre j'ai apprécié le graphisme de Harmony Becker qui est très souple et bien expressif. L'autrice utilise différents styles pour bien faire ressortir la situation . Cela peut être très détaillé en semi réaliste ou alors utilisé un style plus manga avec des visages déformés. C'est un graphisme moderne qui devrait plaire aux ados. D'ailleurs à mes yeux la narration est surtout visuelle ce qui conduit à ce volumineux ouvrage. Les extérieurs sont peu nombreux mais quand ils existent ils sont soignés( tenues traditionnelles, quartier, nature fleurie)
Un petit 3 pour une lecture en pointillé qui ne m'a pas apporté.
Avec cette série, Herik Hanna renoue avec ses héros entraperçus dans Sept détectives.
Nous les découvrirons cette fois, un à un le temps d’un album. Les récits se veulent indépendants mais mieux vaut les lire dans l’ordre et connaître leur précédente aventure commune.
La partie graphique est confiée à chaque fois à un dessinateur différent (exception toutefois pour S. Guinebaud qui assure également la conclusion). Les styles seront différents mais le tout fait force d’une certaine homogénéité. On aura ses préférences mais ceux sont surtout les intrigues qui feront le sel des tomes.
Je ne suis pas féru du genre polar détective privé mais le scénariste s’en sort dans l’ensemble plutôt habilement. Rien de vraiment marquant, cependant ça s’amuse assez avec les codes pour un moment pas déplaisant, ça manque juste d’un petit fil rouge.
Au programme :
Enquêtes campagnarde pour le 1er (plutôt fun), à Hollywood pour le 2 (le plus faible), huis clos dans un manoir pour le 3 (classique), Paris pour le 4 (sympa et pas que par chauvinisme), Londres pour le 5 (le meilleur à ce stade), le 6 approfondira le complexe John Eaton (surprenant) et enfin le dernier sur Else … ce n’est pas une conclusion en apothéose (quoique) mais ça boucle la boucle de façon honnête et satisfaisante.
Du boulot correct pour les amateurs, on peut papillonner en fonction de son attirance pour un personnage mais c’est bien plus sympa dans son ensemble. Sinon la version courte pour avoir le « dénouement » de Sept détectives, c’est de ne lire que les tomes 6 et 7.
Avec cette série, rien de franchement nouveau dans le monde des Isekai mais ça reste potable pour les amateurs. Notre héros ne sera juste pas le seul à être enlevé et téléporté pour participer à ce jeu de survie dans un monde fantasy.
Pour retourner sur la terre, le seul espoir des joueurs est de terminer l’ensemble des niveaux en complétant les donjons et en battant les boss … mission quasi impossible tant la difficulté est hardue et la survie problématique. La mort n’est jamais bien loin et seul les plus forts survivront. Précisons également que chaque joueur, à son arrivée, se verra confier un pouvoir/compétence où on distinguera 2 catégories : les fighters et les crafteurs ; que chaque niveau est supervisé par une sorte d’administrateur (un lapin, un babouin, un lion …) qui feront avancer un peu le pourquoi du comment des mystères de ce monde, et qu’à chaque victoire d’un boss, le donjon se réinitialise dans sa forme d’origine. Voilà pour le fond.
Nous y suivrons Dawoon, faible humain qui survivra à un piège lors de la réinitialisation du donjon. Cet événement étant inédit pour le jeu, notre héros vivra désormais en marge des règles du système et deviendra comme un bug dans la matrice. Nous irons désormais de deus ex machina en deus ex machina avec lui.
Il pourra refaire les donjons autant qu’il le souhaite et acquerra de nombreuses autres compétences en cours de route (le côté RPG est très présent) mais jamais vraiment combattantes, toujours autour du crafting. Ça ne l’empêchera pas d’avancer et d’affronter de nombreuses menaces seul. Il deviendra petit à petit comme un dieu.
C’est loin d’être exceptionnel mais ça reste sympatoche à lire pour peu que l’on ne soit pas allergique au genre. Il faut aimer le coté « petit nid douillet et bien manger », notre héros étant obnubilé par ces aspects (et étant le seul à pouvoir les réaliser), comme le côté méchante créature (à l’instant T) qui deviendra meilleure pote du héros par la suite …
Bref rien de fou et pas spécialement dès plus trépidant sur la longueur, une réalisation lambda … cependant quand même divertissant. Pas le pire mais pas le mieux lu.
Un petit 3*.
Nota : le format initial étant webtoon, malgré la bonne fluidité des planches je suis toujours un peu dérangé par leur composition .
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Siberia 56
Bec fait du Bec, mais ici sans trop d’esbroufe, donc ça passe bien, même pour ceux qui ne sont pas forcément amateur de son style. Piochant un peu partout les influences SF (il le revendique d’ailleurs en entrée du premier tome), du début de « La planète des singes » à « Dune » (les vers) en passant par « La planète interdite (référence la plus évidente ici – jusqu’au nom des morbius). Il réutilise aussi pas mal de ses marottes. Un univers forcément très sombre, une planète inhospitalière en voie de colonisation (avec bien sûr un consortium privé aux actions et intérêts égoïstes), des menaces omniprésentes empêchant toute baisse de tension, et une inévitable civilisation extra-terrestre ayant laissé des traces – et quelques énigmes. Mais bon là il n’abuse pas trop de tout ça, et il n’y a pas trop non plus de charabia inutile, il va à l’essentiel, sacrifiant la psychologie des personnages (il se débarrasse d’ailleurs aisément des personnages pour n’en garder que quelques rares), mais aussi ne développant pas outre mesure l’univers et l’histoire. Conclue en trois tomes, elle mise essentiellement sur l’action, et une montée en tension régulière, jusqu’au final dramatique, qui volontairement ne réponds pas aux questions que les acteurs et les lecteurs se posaient sur cette planète et ses occupants (anciens ou contemporains de l’intrigue). Ça se laisse lire donc, et le dessin de Sentenac – pas toujours suffisamment lisible à mon goût – accompagne bien cette intrigue, en livrant de belles planches de paysages où les tempêtes éclairent temporairement un univers baigné par une nuit polaire et glaciale. Une honnête série du genre, qui contentera les amateurs de Bec et au-delà.
Dawnrunner
Amateurs de Pacific Rim et d'Evangelion, vous ne serez vraiment pas dépaysés avec cette BD. Dans un monde futuriste, des monstres type kaijus sont apparus sur Terre en passant par un portail ouvert dans les airs et ont ravagé une partie de la civilisation humaine. Celle-ci s'est réorganisée en bloquant les monstres derrière des murs gigantesques et en fabriquant des méchas seuls capables de les affronter. Des corporations très mercantiles gèrent ces méchas et organisent les combats comme des spectacles de téléréalité. Et comme dans Neon Genesis Evangelion, les pilotes de ces méchas doivent se synchroniser avec l'esprit de ces machines... esprit issu de cerveaux humains pour une connexion plus fusionnelle. Quand l'héroïne monte à bord du plus perfectionné d'entre eux, elle se retrouve en connexion directe avec celui qui était un ancien soldat tué par les monstres et elle ne sait bientôt plus faire la différence entre leurs deux êtres et leurs souvenirs. C'est un album de belle qualité. Le dessin est très pro, fonctionnant aussi bien pour dépeindre ce futur réaliste et ses protagonistes que pour l'ambiance un peu amère qui s'en dégage. Les monstres ont aussi de la gueule... mais... que ce soit eux ou les méchas, ils sont régulièrement cadrés trop serrés pour s'en faire une idée claire et cela rend les scènes d'action souvent difficiles à déchiffrer. L'histoire est prenante sur une bonne moitié tandis qu'on est happé par son récit entre Running Man et Evangelion, et qu'on cherche à en apprendre plus sur l'esprit de ce soldat et sur sa relation avec la pilote de mécha. Cependant, j'avoue que j'attendais davantage de développement au récit et j'ai été un peu déçu par le déroulement de sa seconde moitié et là encore la manière dont ce qu'il s'y déroule m'a tellement rappelé un épisode d'Evangelion en particulier, avant ici d'aboutir à une fin un peu plate et qui n'a pas su me toucher. Une très belle entame donc, quoiqu'un peu convenue dans son contexte, mais un final moins convaincant à mon goût.
Batman - Curse of the White Knight
Batman – Curse of the White Knight est le deuxième tome de la série dédiée à la sombre chauve-souris par Sean Murphy. Pour pouvoir profiter de cet album, il est indispensable de lire Batman –White Knight au préalable (à ce sujet, merci Gaston !!! j’avais commencé Curse of the White Knight et je n’y comprenais pas grand-chose jusqu’à ce que je lise ton avis et reprenne les choses dans l’ordre). De plus, la fin de Curse of the White Knight est telle qu’elle oblige le lecteur à lire une suite pour en retirer satisfaction. En clair, Batman – Curse of the White Knight n’est en rien un one-shot mais bel et bien un tome de transition se situant entre White Knight et Beyond the White Knight. J’ai trouvé cet album encore plus à mon goût au niveau graphique mais nettement inférieur à White Knight au niveau du scénario. Il y a pourtant pas mal d’idées intéressantes mais trop d’éléments sont juste évoqués. Sean Murphy nourrit son univers, en accordant notamment beaucoup d’espace aux origines de la famille Wayne, mais laisse la plupart des portes ouvertes. A la fin de ce tome, j’ai juste l’impression que celui-ci a servi uniquement de mise en place en vue d’un troisième tome (Beyond the White Knight) qui, je l’espère, nous délivrera quelques clés. Ce sentiment est renforcé par certains passages qui ne sont jamais que des redites par rapport à White Knight ainsi que par le chapitre consacré au dr Freeze, qui fait un peu « Tiens ! Je clape ça là, ça fera du volume ». Considéré comme un one-shot, cet album est très frustrant et peu prenant. On ne comprend rien à la situation de départ (si on n’a pas lu White Knight) et la fin ne débouche sur pas grand-chose de concret (si on ne poursuit pas cette lecture avec sa suite, Beyond the White Knight). Donc pour moi, si on considère qu’il s’agit d’un one-shot, c’est un gros bof. Mais considéré comme un tome 2, nous avons un album qui permet à son auteur d’étoffer son univers et de continuer à soulever certains points dignes d’intérêt. Ce tome est inférieur à White Knight en termes d’intensité et de révélations jouissives mais c’est un tome de transition tout à fait acceptable, pour peu que la suite soit à la hauteur.
Entre Neige et Loup
Entre neige et loup est un gentil conte, joliment illustré et fortement influencé par la culture asiatique. Il ne développe pas vraiment de morale et son histoire est cousue de fil blanc même si la part d’ombre d’un des personnages permet d’apporter un peu de noirceur à cet univers. En gros, une île isolée du monde, un hiver perpétuel, une gamine et son papa, une maman absente, des amis animaux (deux grenouilles et un chat) : l’héroïne va braver la neige pour partir à la recherche de son papa, disparu lors d’une sortie en mer et, chemin faisant, va explorer l’île, retrouver des souvenirs enfouis et se découvrir un don. Tout finit bien dans une scène de grand pardon. On y aborde des thèmes comme le respect de la parole donnée, la filiation ou encore la peur de l’inconnu mais sans que ces thèmes ne donnent lieu à une leçon de vie. La scénariste insiste sur l'aspect poétique de son récit, sans vraiment me convaincre : ses haiku me semblent trop énigmatiques pour atteindre un jeune public (cible première de ce livre) et leur sonorité ne m'a pas spécialement séduit. Je n’ai pas été ébloui, je n’ai pas été déçu. Ça se laisse lire mais ça n’aura pas réussi à me marquer. Pas mal sans plus. PS : cet album s'inscrit dans le même univers que D'Ambre et de Feu, des mêmes auteures, mais se lit de manière totalement indépendante.
Sacré Dieu !
2.5 J'ai été un peu déçu par ce documentaire dont j'attendais peut-être un peu trop vu que j'aime bien les documentaires qui tournent autour de la religion. Je n'ai pas eu l'impression d'avoir appris grand chose de nouveau. Il faut dire que c'est surtout centré sur l'occident et les religions non-occidentales qu'on met en avant sont surtout des religions dont je connaissais déjà la genèse comme la mythologie égyptienne et l'Islam. Malgré tout, ce n'est pas nécessairement un défaut parce que l'album aurait pu être une bonne synthèse sur la religion au travers les siècles, un bon outil pour ceux qui n'ont pas envie de lire des dizaines de livres d'histoire. Sauf que je trouve que la narration manque de fluidité et j'ai eu un peu de difficulté à finir l'album, alors que le sujet me passionne. L'humour ne fonctionne pas sur moi. En gros, un documentaire avec des informations intéressantes, mais présenté de manière peu captivante. Le dessin est pas mal.
Empires
Istin (créateur de l’univers) et Jarry, se retrouvent ici sur une nouvelle série Fantasy. La principale surprise est ne pas les retrouver chez Soleil ! Car, pour le reste, les amateurs de leurs créations vont se retrouver en terrain très familier. La série semble prévue en cinq tomes (mais on peut tout à fait imaginer les connaissant que ça ne soit qu’un premier cycle, si le succès est au rendez-vous !). Jarry est un vieux routier, il connait son affaire, et donc l’univers développé avec Istin est suffisamment riche pour y insérer moult intrigues, tout en restant quand même dans quelque chose de bien balisé. La carte du monde telle que présentée dans les doubles pages de garde est ainsi très classique pour le genre. J’aurais à son propos deux petites remarques à faire : je n’y ai pas trouvé la ville – pourtant importante semble-t-il – de Djaname’Syrt où démarre l’intrigue. Et sur une carte, ce sont des golfes, et non des golfs qui devraient apparaitre (merci la relecture !). J’ai lu le premier tome (seul disponible dans ma médiathèque – je découvre d’ailleurs en l’avisant qu’un deuxième vient juste de paraitre). Disons que ça se laisse lire, c’est rythmé. Mais il manque pour le moment des surprises, quelque chose qui ferait sortir cette série de la masse des productions du genre, et de ces auteurs, qui, s’ils ne placent pas ici nains, orcs, elfes et autres créatures fantasy, restent un peu trop à mon goût dans leur zone de confort, et surtout dans un certain déjà vu pour le lecteur. Le dessin est globalement bon, mais irrégulier, et pas exempt de défauts pour les personnages. La colorisation est agréable, et adaptée à un univers et à des péripéties assez sombres. A voir ce que ça donnera par la suite. Mais pour le moment, malgré un premier tome relativement bien construit, je reste un peu sur ma faim.
Imaginaire
Je reste un peu sur ma faim avec cet album d’Horacio Altuna que je me suis procuré chez un bouquiniste durant le festival BD d’Angers. Pourtant au premier abord, avec des dessins particulièrement admirables - qui font penser à ceux de Manara - tout était réuni pour que cette bande dessinée soit une petite pépite oubliée. Il est vrai que visuellement c’est magnifique … surtout les personnages féminins. Vais-je me régaler ? Pour ça il faut que l’histoire tienne la route. Et c’est là où le bât blesse ! L’histoire se résume à suivre un cameraman payé pour filmer des scènes sensationnelles pour une chaîne de télévision. Oui je le répète les dessins collent parfaitement à l’ambiance sombre et décadente de cette société où la violence et le voyeurisme sont au cœur des médias mais très vite le scénario s’essouffle après pourtant un départ sur les chapeaux de roues. Le rythme baisse en intensité et au final je me suis rapidement ennuyé, pas au point de ne pas finir ma lecture mais plutôt en survolant les dernières planches. Cet album sans doute avant-gardiste à l’époque qui anticipe les dérives de la télé-réalité moderne peut plaire à vos petits yeux ébahis mais ne vous attendez pas cependant à une BD cultissime. dessins = 4 / Histoire = 2
Himawari house
Je n'ai pas accroché à cette chronique intimiste d'une maison d'étudiant(e)s au Japon. Presque 400 pages pour les états d'âmes de trois jeunes femmes venues perfectionner leur japonais ( mais qui parlent toujours en américain) c'est long. Il y donc de nombreux endroits où je me suis désintéressé des aléas sentimentaux ou du job de l'une ou l'autre. Il faut noter que les dialogues où les jeunes femmes parlent en japonais sont dans les deux langues. C'est un avantage pour bien comprendre la situation due au langage mais cela prend de la place et conduit à des dialogues assez basiques. Par contre j'ai apprécié le graphisme de Harmony Becker qui est très souple et bien expressif. L'autrice utilise différents styles pour bien faire ressortir la situation . Cela peut être très détaillé en semi réaliste ou alors utilisé un style plus manga avec des visages déformés. C'est un graphisme moderne qui devrait plaire aux ados. D'ailleurs à mes yeux la narration est surtout visuelle ce qui conduit à ce volumineux ouvrage. Les extérieurs sont peu nombreux mais quand ils existent ils sont soignés( tenues traditionnelles, quartier, nature fleurie) Un petit 3 pour une lecture en pointillé qui ne m'a pas apporté.
Détectives
Avec cette série, Herik Hanna renoue avec ses héros entraperçus dans Sept détectives. Nous les découvrirons cette fois, un à un le temps d’un album. Les récits se veulent indépendants mais mieux vaut les lire dans l’ordre et connaître leur précédente aventure commune. La partie graphique est confiée à chaque fois à un dessinateur différent (exception toutefois pour S. Guinebaud qui assure également la conclusion). Les styles seront différents mais le tout fait force d’une certaine homogénéité. On aura ses préférences mais ceux sont surtout les intrigues qui feront le sel des tomes. Je ne suis pas féru du genre polar détective privé mais le scénariste s’en sort dans l’ensemble plutôt habilement. Rien de vraiment marquant, cependant ça s’amuse assez avec les codes pour un moment pas déplaisant, ça manque juste d’un petit fil rouge. Au programme : Enquêtes campagnarde pour le 1er (plutôt fun), à Hollywood pour le 2 (le plus faible), huis clos dans un manoir pour le 3 (classique), Paris pour le 4 (sympa et pas que par chauvinisme), Londres pour le 5 (le meilleur à ce stade), le 6 approfondira le complexe John Eaton (surprenant) et enfin le dernier sur Else … ce n’est pas une conclusion en apothéose (quoique) mais ça boucle la boucle de façon honnête et satisfaisante. Du boulot correct pour les amateurs, on peut papillonner en fonction de son attirance pour un personnage mais c’est bien plus sympa dans son ensemble. Sinon la version courte pour avoir le « dénouement » de Sept détectives, c’est de ne lire que les tomes 6 et 7.
Dungeon reset
Avec cette série, rien de franchement nouveau dans le monde des Isekai mais ça reste potable pour les amateurs. Notre héros ne sera juste pas le seul à être enlevé et téléporté pour participer à ce jeu de survie dans un monde fantasy. Pour retourner sur la terre, le seul espoir des joueurs est de terminer l’ensemble des niveaux en complétant les donjons et en battant les boss … mission quasi impossible tant la difficulté est hardue et la survie problématique. La mort n’est jamais bien loin et seul les plus forts survivront. Précisons également que chaque joueur, à son arrivée, se verra confier un pouvoir/compétence où on distinguera 2 catégories : les fighters et les crafteurs ; que chaque niveau est supervisé par une sorte d’administrateur (un lapin, un babouin, un lion …) qui feront avancer un peu le pourquoi du comment des mystères de ce monde, et qu’à chaque victoire d’un boss, le donjon se réinitialise dans sa forme d’origine. Voilà pour le fond. Nous y suivrons Dawoon, faible humain qui survivra à un piège lors de la réinitialisation du donjon. Cet événement étant inédit pour le jeu, notre héros vivra désormais en marge des règles du système et deviendra comme un bug dans la matrice. Nous irons désormais de deus ex machina en deus ex machina avec lui. Il pourra refaire les donjons autant qu’il le souhaite et acquerra de nombreuses autres compétences en cours de route (le côté RPG est très présent) mais jamais vraiment combattantes, toujours autour du crafting. Ça ne l’empêchera pas d’avancer et d’affronter de nombreuses menaces seul. Il deviendra petit à petit comme un dieu. C’est loin d’être exceptionnel mais ça reste sympatoche à lire pour peu que l’on ne soit pas allergique au genre. Il faut aimer le coté « petit nid douillet et bien manger », notre héros étant obnubilé par ces aspects (et étant le seul à pouvoir les réaliser), comme le côté méchante créature (à l’instant T) qui deviendra meilleure pote du héros par la suite … Bref rien de fou et pas spécialement dès plus trépidant sur la longueur, une réalisation lambda … cependant quand même divertissant. Pas le pire mais pas le mieux lu. Un petit 3*. Nota : le format initial étant webtoon, malgré la bonne fluidité des planches je suis toujours un peu dérangé par leur composition .