Les derniers avis (47084 avis)

Par Khaz
Note: 3/5
Couverture de la série Chroniques de la lune noire
Chroniques de la lune noire

Je ne vous le cacherai pas, je suis un fanboy des Chroniques de la Lune Noire. Et pourtant je ne donnerai que 3 étoiles. Étonnant pour un fanboy. Je vais expliquer pourquoi : Tome 0 à 14 + les 5 tomes des arcanes (note 5/5) : C'est le Graal. Quoi qu'un peu austère pour quelqu'un qui découvre cette œuvre en 2025. Car oui, les chroniques de la lune noire c'est vieux, les premiers tomes sont moches, voire brouillons. Je peux comprendre qu'on ne puisse pas aimer mais ce qui fait la richesse de cette BD c'est son univers et son histoire. Au fur et à mesure des BD l'histoire nous tient en haleine et personnellement j'ai adoré. Je ne comprends pas le bashing sur le dessinateur Cyril PONTET, certes il a mis du temps pour s'approprier les personnages mais il faut pas exagérer, il a largement fait le taff, surtout sur le tome 13 et 14, c'est la consécration, les dessins sont vraiment magnifiques. On pouvait sentir que PONTET et FROIDEVAL étaient a 200% sur leur chef d'oeuvre. Tome 15 à 22 (note 2/5) : Et puis environ 4 ans plus tard, vient le tome 15. L'ambiance dark fantasy n'est plus. Nouveau dessinateur et donc nouveau style. Les planches ne sont pas moches, et c'est plutôt le contraire, malgré la rupture avec l'ambiance des précédents tomes, ANGLERAUD en met plein la vue avec des planches magnifiques. En ce qui concerne le scénario : il est éclaté au sol. Ni plus ni moins. Le FROIDEVAL de ce second cycle est un imposteur. L'histoire se concentre sur la reconstruction de l'empire de Wismerhill pendant de nombreux tomes. Il y a un ennemi par ci, un autre par la. Les combats durent 2 ou 4 pages et on passe à la suite. Le pire tome c'est le 19, Une semaine ordinaire, le pire de tous. A la fin j'ai regardé de nouveau la couverture pour voir si je ne m'étais pas trompé de BD tellement c'était nul à mourir. Une des scènes les plus ridicules : Wismerhill qui se déplace sur le champ de bataille en volant comme Superman pour ensuite se faire éclater par le Démon Mouche. Scénario incroyablement mauvais. Puis les encadrements avec sa fille et Petite fille qui commentent l'histoire, d'un ridicule.... Bref je m'arrête là. Ce second cycle avait un potentiel énorme et tout est gâché, bâclé. C'est incompréhensible. Le tome 22 sera le dernier pour ma part.

12/04/2025 (modifier)
Par Hervé
Note: 3/5
Couverture de la série Zoe Carrington
Zoe Carrington

livre 1 Depuis plusieurs années, je ne pense pas avoir raté un seul album signé Jim, même lorsqu'il ne réalise que le scénario comme L'Étreinte, fort réussi au passage. Bien sûr, en débutant cette nouvelle aventure, on ne peut que songer à l'inoubliable Une nuit à Rome, mais avec le personnage de Simon, qui, prend une place prépondérante, Jim réussi à nous entrainer dans son nouveau récit. Le ton de l'album est surtout humoristique, en particulier la scène du repas de famille de Simon qui est certes exagérée mais désopilante. Une galerie de personnages aussi folkloriques les uns que les autres vient évidement agrémenter la lecture. Même si l'on retrouve des thèmes chers à Jim : l'amitié, les retrouvailles et le temps qui passe, j'ai beaucoup aimé ce premier volume qui s'achève sur une révélation que j'avais tout de même vu venir. J'ai hâte de découvrir la suite des aventures de Zoé Carrington, personnage aussi déjantée qu'inquiétante. livre 2 Nous avions quitté les principaux protagonistes sur un suspens plus que surprenant . Ce second album donne une part belle à la relation entre Simon et Zoé, entre une fête digne de "very bad trip" et une course poursuite assez incroyable. Bien sûr les lecteurs d' Une nuit à Rome ne seront pas déçus car nous retrouvons les thèmes récurrents présents chez Jim comme l'amitié, la recherche de l'amour voire de l'amour impossible avec des personnages hauts en couleur. Mais, dans cet album, Joue encore plus avec nos sentiments surtout dans le dernier tiers de l'album. Avec ce final, que je n'avais pas vu venir, Jim prouve qu'il peut encore retourner le lecteur jusqu'à la dernière page. Le dessin de Jim est toujours aussi élégant, aidé en cela par les décors de Rémi Torregrossa et les couleurs de Delphine.

20/02/2024 (MAJ le 12/04/2025) (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
Couverture de la série Inlandsis Inlandsis
Inlandsis Inlandsis

Benjamin Adam, avec son compère Thomas Cadène, nous avait agréablement surpris avec Soon il y a cinq ans, un récit d’anticipation qui imaginait l’évolution de la Terre dans les cent années à venir. Avec « Inlandsis Inlandsis », Adam récidive dans un registre assez voisin, mais cette fois seul aux commandes. Le futur décrit est plus proche de nous mais guère réjouissant, puisqu’évidemment la fonte des glaciers se poursuit, avec son lot croissant de catastrophes dans une France où l’extrême-droite religieuse a pris le pouvoir. Le personnage principal, Marie, vit à Nantes avec son fils et un nouveau compagnon, Romuald. Alors qu’elle doit gérer la mission de deux auteurs de BD en Antarctique, une visite médicale lui confirme ses craintes : elle est en train de perdre la mémoire, mettant en péril l’équilibre du foyer. Difficile de parler de façon synthétique de cette bande dessinée, dont il s’agit ici du premier tome, tant les thématiques abordées sont nombreuses et variées. Benjamin Adam semble avoir tenté ici de relier le global à l’intime, en associant la question prégnante du moment, le réchauffement climatique, aux inquiétudes personnelles d’une jeune femme, Marie, inquiétudes liées au diagnostic médical qui menace de bouleverser sa vie. A cela, il intègre un contexte politique et social que beaucoup peuvent redouter actuellement, en imaginant un gouvernement français dirigé par l’extrême-droite avec l’appui d’un milliardaire réactionnaire dont le nom n’aura même pas besoin d’être cité ici… La narration effectue un va-et-vient entre l’Inlandsis de l’Antarctique, où l’on suit le quotidien des deux auteurs confrontés à un problème de restriction de leurs vivres suite à une erreur de commande, et la France, où Marie tente d’encaisser le choc. On apprécie l’extrapolation réaliste et pertinente d’Adam, si anxiogène soit-elle, de notre futur proche à nous autres Français, de même que tous les thèmes qui se succèdent tout au long du livre. Là où le bât blesse, c’est que cette profusion donne une impression de dispersion, et le lecteur finit par s’y perdre. On pourra toujours considérer que c’est une lecture exigeante, et elle l’est par son contenu, mais la forme semble quelque peu en retrait par rapport au fond. Ce qui avait pu séduire dans Soon, cette grammaire narrative innovante qui est véritablement la marque de fabrique de Benjamin Adam et qui fonctionnait, peine ici à convaincre. Même si l’on sent chez l’auteur une volonté de jouer la carte de l’authenticité, la tournure formelle avant-gardiste semble en opposition avec un tel objectif. Alors qu’on devrait être touché par ce qui arrive à la protagoniste principale, condamnée à perdre la mémoire, on ressent curieusement peu d’émotion. Si les textes et dialogues se veulent hyper réalistes, ils sont abondants, un peu trop peut-être, qui plus est truffés d'échanges SMS, et on éprouve parfois des difficultés à identifier les interlocuteurs, à savoir qui dit quoi, malgré les codes couleur associés aux phylactères. Cela est dû en partie au style graphique un rien minimaliste, un style moderne qu’on apprécie certes, mais apparaît comme éclipsé par la partition textuelle. Le résultat, c’est une narration morcelée et confuse, qui gêne la fluidité de lecture et amenuise l’attention portée à l’histoire, qui en outre manque de ressorts véritablement marquants. Du reste, on a du mal à comprendre pourquoi l’éditeur a opté pour ce petit format, qui n’arrange rien à l’affaire, d'autant que le livre fait tout de même près de 300 pages. Un format plus classique aurait pu au moins permettre d’accroître l’intérêt pour le dessin et la mise en page, mais la nécessité d’avoir une très bonne vue risque de dissuader une partie des bédéphiles de se plonger dans cet ouvrage. Malgré un pitch qui suscitait l’envie, « Inlandsis Inlandsis » s’avère une déception, d’autant plus regrettable quand il s’agit d’un auteur en qui l’on pouvait placer beaucoup d’espoir, notamment par son propos stimulant la réflexion. La suite pourra-t-elle rattraper cette déception ? On aimerait évidemment bien le croire…

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Star Wars - Dark Vador (2015)
Star Wars - Dark Vador (2015)

La première série consacrée à Dark Vador sous l’ère Disney. Elle peut se lire en parallèle de Star Wars (2015) qui partage la même Time line (mais côté Rebelle). Nous nous situerons entre les épisodes IV et V niveau péripéties. Après la destruction de l’étoile noire, Vador n’est plus dans les petits papiers de l’Empereur, il devra regagner sa confiance et prouver sa valeur face à d’autres candidats potentiels au rôle d’apprenti. Vador ne fera qu’une bouchée des menaces … La série introduit de nouveaux personnages que j’aime bien : Docteur Aphra et le duo de droïdes psychopathes. Ça ne transcende pas grand chose mais ça se laisse lire facile, d’autant que la réalisation reste correcte. Lecture détente.

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Krazy Kat
Krazy Kat

Difficile d’évaluer cette série. Et je vais sans doute me contenter d’une cote mal taillée (les notes précédentes sont d’ailleurs ventilées un peu partout). J’ai emprunté les deux premiers tomes de la réédition des Rêveurs. Disons tout d’abord que c’est du très beau travail ! Dans la lignée de ce que faisait le Futuropolis historique avec ses imposants albums patrimoniaux au grand format à l’italienne. Un format classique ici – mais très grand ! Ce qui permet une présentation aérée. Le travail éditorial (textes de présentation, très grand format, marque-pages, papier épais) est remarquable. Je ne connaissais pas le travail d’Herriman, et je découvre ici un auteur étonnant. Malgré tous les indices qui « datent » ces strips, une bonne partie des dialogues, de la construction, n’indiquent pas qu’ils ont cent ans ! En effet, il y a un certain absurde, pas mal de non-sens, qui lui donnent une patine moderne. Le fait que plusieurs gags n’ont pas forcément de chute, ou que ce soit parfois abscons, est aussi étonnant, pour des strips de l’entre-deux guerres. Ceci étant dit, j’ai quand même eu du mal avec cette lecture. J’ai l’ai étalée sur une période assez longue, au milieu d’autres lectures, pour espacer les strips, qui sont parfois un chouia indigestes. Il faut dire qu’ils étaient à l’origine conçus pour aérer un magazine, et que la lecture de plusieurs centaines d’entre eux d’une seule traite n’est pas recommandée. Si le dessin minimaliste passe plutôt bien sur ce genre de production, les strips eux-mêmes ne m’ont pas forcément enthousiasmé. Passé l’admiration que j’ai pu ressentir pour le travail éditorial, et pour la relative modernité du travail d’Herriman, la lecture proprement dite ne m’a pas captivé plus que ça, et j’ai au final survolé le deuxième gros tome, piochant au hasard quelques strips. Je suis content d’avoir découvert ce travail, mais je passe à autre chose sans trop de regrets. Je ne connaissais pas cette série lorsque j’ai interviewé Woodring, mais j’aurais bien aimé savoir s’il la connaissait, et si elle avait pu un peu influencer la création de certains de ses personnages de Frank.

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Cas David Zimmerman
Le Cas David Zimmerman

Je suis un peu frustré car j'aime bien le travail de Lucas Harari. Mais ici je ne suis jamais rentré dans ce récit fantastique qui introduit la thématique du genre. Seul le final m'a sorti de ma torpeur qui s'est installée au fil des (trop) nombreuses pages souvent muettes. 350 pages pour retrouver son moi profond de trentenaire urbain, ce n'est pas vraiment de l'économie de moyens en ces temps de bilans carbone. La narration est donc premièrement visuelle axée sur l'ambiance. C'est techniquement bien fait avec le soutien d'une mise en couleur qui sonne juste avec le parcours de David et Rachel. J'ai toutefois trouvé les personnages figés. Pas ma tasse de thé. 2.5

12/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Nimona
Nimona

Ayant beaucoup aimé le film d'animation adapté de cet album et ayant toujours voulu essayer une BD de ND Stevenson j'ai décidé d'enfin lire Nimona. J'y ai retrouvé plus ou moins la même histoire que dans le film, à savoir les aventures d'un chevalier cherchant à dénoncer les abus du pouvoir en place et aidé (relativement contre son gré, surtout au début) par sa jeune acolyte aux tendances destructrices, l'éponyme Nimona. Sauf que sous cette trame similaire, j'ai tout de même bien l'impression que l'adaptation animée, sortie bien plus tard, est également la version la plus aboutie de l'œuvre. On retrouve tout de même dans l'album le sujet de l'oppression, de la peur de la différence et du rejet de ce que l'on ne comprend pas, mais là où le film avait un message clair (en parlant très clairement de la situation queer mondiale actuelle par exemple) ici tout est un peu plus flou. La fin, notamment, est laissé bien trop ouverte. L'état oppressif a disparu, Nimona aussi, on ne donne pas vraiment de conclusion, de mot final sur la métaphore de la peur des autres et de son utilisation pour contrôler des populations, on ne sait pas vraiment quoi en penser. L'histoire reste bonne, la lecture est vraiment très agréable, mais le tout manque de consistance, de fignolage, d'une véritable conclusion. Il y aussi un petit côté étrange dans le scénario de cette BD, cette fois-ci complètement absent de l'adaptation animée susnommée : au début de l'histoire, le statut de méchant de Ballister semble être "légalisé", il semble obéir à la même équipe de direction qui s'occupe des héros. En effet, initialement, Nimona lui fait croire que c'est l'institut qui l'a envoyée aider Ballister, la même institut qui protège la ville DE Ballister. Il semblerait qu'au début du projet, ND Stevenson souhaitait créer un cadre parodique où les nobles héros et les perfides méchants obéiraient tous-tes à des règles strictes établies et suivraient les directives d'une même institution, on le voit notamment dans les premiers échanges entre Ballister et Goldenloin, sa Némésis (et plus si affinité). Cela aurait fait une bonne base pour un récit comique, et l'album ici présent reste en partie comique (surtout en contrastant ce conflit héroïsme/vilénie si ordonné avec la personnalité extrêmement chaotique et incontrôlable de Nimona), mais pourtant tout ceci est rapidement oublié, glissé sous le tapis sans jamais être réabordé. Sans doute dû au fait que cette histoire était à l'origine écrite et postée en ligne, que ND Stevenson a dû vouloir changer de direction à un moment, à peut-être tout simplement oublié ce point de détail en avançant, … Il n'empêche, c'est dommage. L'œuvre reste bien, j'insiste, la lecture est intéressante et le dessin de Stevenson, bien que simple, me parait très charmant. Il n'empêche que je recommanderai davantage l'adaptation animée que l'album d'origine si jamais le postulat de base vous a plu.

12/04/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Clown
Le Clown

J'avais trouvé cette BD il y a des années, lu et peu apprécié son histoire, puis remisé celle-ci dans un coin de ma bibliothèque. Cette année, alors que je m'occupe de la ranger, l'éclaircir et la réarranger je retombe dessus. Je repousse la lecture pendant quelques temps puis je m'y attelle, et je suis bien moins décidé au sortir de ma lecture. Le temps faisant son ouvrage, je suis moins embêté par le dessin qui est présenté ici. Inspiré du manga mais pas seulement, la BD oscille entre plusieurs styles visuels dans un noir et blanc qui joue avec son absence de couleur pour créer l'ambiance, les volumes et souligner son sujet. Ainsi deux femmes centrales au récit s'opposent par leur chevelure noire ou blanche. Et l'opposition est le centre de cette histoire : une opposition entre les classes populaires et les privilégiés, entre ceux qui peuvent s'occuper de leur famille et ceux qui laissent leurs vieux mourir dans la rue. C'est aussi une histoire de la violence des plus démunis, violence qu'ils subissent quotidiennement. C'est la misère des rues, des prostituées, des vieux. Un récit autour d'un saltimbanque qui, répondant à l'image consacrée, est un clown triste dont le drame est central au récit. Lorsque je l'avais lu la première fois, le récit m'avait indifféré. Sans doute porté par le personnage central dont je n'arrivais pas à comprendre les choix. Aujourd'hui je suis plus instruit sur certaines choses, notamment la question de la misère, des classes sociales et de la violence oppressive qu'une société fait exister en son sein. Et je trouve que cette BD répond à ces problématiques là. De fait, je la trouve aujourd'hui plus intéressante. Pas indispensable, mais suffisamment bien pour que j'estime que je la garderais. C'est un drame sur la pauvreté, la misère des plus démunis qui ne s'est jamais vraiment arrêtée.

12/10/2017 (MAJ le 11/04/2025) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Lolo et Sucette
Lolo et Sucette

Alors qu'il s'agissait d'une BD plus ou moins subversive au moment de sa sortie, j'ai une certaine tendresse pour Lolo et Sucette même s'il ne s'agit pas de la meilleure oeuvre de ces deux auteurs. Yann et Marc Hardy avaient en effet déjà collaboré auparavant sur l'encore plus corrosif mais jouissif La Patrouille des Libellules. Mais avec Lolo et Sucette, je retiens surtout l'exploit d'avoir su faire publier chez Dupuis une série sur la prostitution qui n'y va pas par quatre chemins et ose des blagues bien salaces voire un peu glauques, tout en restant dans un esprit suffisamment léger pour s'adapter un peu à l'esprit Dupuis. Le pari de faire rire avec des prostituées en héroïnes était audacieux, surtout dans le cadre d’un tel éditeur grand public. Il faut reconnaître que l’idée est originale et que certains gags font mouche, surtout quand l’humour se teinte d’ironie ou de noirceur. J’ai apprécié la galerie de clients, souvent caricaturaux mais bien croqués. Mais c'est surtout le dessin de Hardy que j'aime, nerveux et expressif. Il donne une vraie sensualité à ses personnages féminins, un vrai humour à ses situations et en même temps ce trait un brin brouillon qui ajoute à l'ambiance subversive de l'œuvre. On notera qu'entre le premier et le dernier tome de la série, ce trait évolue, allant vers plus de maîtrise et plus d'épure. Je le trouve un peu moins charmant sur la fin, mais quand même toujours bon. Cela dit, l’humour ne fonctionne pas toujours. Certains gags tombent à plat ou virent au glauque, et j’ai parfois eu l’impression que les auteurs voulaient choquer plus que faire rire. Il y a un vrai décalage entre le ton volontairement léger et les situations parfois un peu sordides. On s’attache tout de même à ces deux héroïnes, Lolo la grande gueule et Sucette la douce ingénue, mais l’ensemble manque un peu de finesse et de régularité.

11/04/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Toxique
Toxique

Matthias Bourdelier, ancien libraire, est aussi un ancien élève du Cesan, établissement spécialisé dans la BD. Son premier album connu est ce recueil de saynètes où il propose de vivre différentes relations toxiques. le plus souvent il s'agit de conversations entre amis ou amants sur une terrasse, au cours d'une soirée, sur l'oreiller. Les dialogues sont assez fins, même si pas toujours crédibles, mais on est bien sûr dans le registre de la caricature, avec de l'exagération et du raccourci pour appuyer les effets. Et cela fait mouche la plupart du temps, on voit bien les red flags apparaître au fil des conversations, les silences coupables, les situations d'emprise, le côté passif-agressif de certain(e)s. Les situations sont assez diversifiées pour qu'on ait un éventail assez large. Graphiquement et en termes de mise en scène il y a une parenté avec ce que fait Fabcaro dans ses BD absurdes, un style relativement réaliste avec des poses répétées tout le long du sketch, (mais avec des variations (un bras qui se lève, par exemple). Ce qui permet de se concentrer sur l'essentiel, les dialogues. Seul petit regret, que les relations toxiques au boulot soient finalement peu ou pas traitées.

11/04/2025 (modifier)