Je reconnais des qualités à cette adaptation de Lizano. En particulier son séquençage en courts chapitres qui reprend le rythme des feuilletons chers à Leblanc - mais aussi à l'adaptation télévisée (que je n'ai pas vue, bien qu'étant d'une génération contemporaine à sa diffusion).
Conclusions et introductions des chapitres mélangent résumé et cliffhanger, publicités, détails biographiques sur Leblanc ou information sur le feuilleton télé. Ce sont presque ces passages qui m'ont le plus intéressé.
Car pour le reste, si ça se laisse lire, ça ne m'a pas réellement captivité. Dialogues et narration n'ont pas su me faire passer le mystère du récit d'origine. Et le dessin de Lizano, très lisible au demeurant, n'est pas non plus le plus adapté à ce type de récit (selon moi en tout cas).
Note réelle 2,5/5.
C'est avec Monstres que j'avais découvert le talent de Barry Windsor-Smith ; j'avais même pris une grosse claque ! J'étais donc curieux de découvrir cet album réédité par Delcourt qui n'avait jamais été traduit en France.
La couverture est classieuse, et le trait de Barry Windsor-Smith toujours aussi magistral. C'est plus du côté scénario que l'auteur peine à nous convaincre. Il avait d'ailleurs essuyé un refus de Marvel quand il avait voulu publier cette histoire qui devait être le troisième volet de Lifedeath ; qu'à cela ne tienne, on transforme le personnage principal en cette majestueuse divinité qu'est Adastra, et le tour est joué !
Toute la première partie en voix off est assez pompeuse, limite mystique, ce qui n'aide pas à embarquer le lecteur. Heureusement, quand les dialogues s'installent, la narration devient plus fluide, impliquant plus le lecteur qui n'était jusqu'ici qu'un lointain spectateur.
Mais la grande qualité de ce court récit tient au dessin de Barry Windsor-Smith. Toujours aussi puissant et racé, ses planches sont de véritables pépites qu'on admire pendant de longues minutes. Si certaines sont parfois il est vrai chargées, cela n'enlève en rien à son talent.
Une oeuvre qui ravira les fans de l'auteur et séduira ceux qui le découvrent, plus pour son trait que pour l'histoire en elle même.
Sous cette couverture qui ne paie pas de mine se cache un grand récit grec, celui de la vie du vaniteux qui a brûlé le Temple d'Artemis à Ephèse dans le simple but de devenir célèbre. Si le personnage et son acte sont authentiques, sa vraie histoire n'est pas connue et c'est donc une vie imaginaire que Martin Veyron nous dépeint, un moyen pour lui de rassembler et mettre en image de nombreux autres mythes et anecdotes historiques de la Grèce Antique.
On sent que l'auteur a une grande affection pour ce monde, sa mythologie et son esprit. Ce qu'il nous raconte prouve une belle érudition en la matière puisqu'il ne s'agit pas des mythes les plus célèbres et que c'est aussi pour lui toute une manière de redonner vie au monde antique ainsi qu'à quelques dialogues dignes du Banquet de Platon.
J'aime aussi grandement la Grèce Antique et j'ai aimé la vie que Martin Veyron a su lui insuffler. On sent un monde qui vit, des personnages qui ont une vraie histoire, une vie intime et qui ne sont pas là que pour poser comme des acteurs sur une scène de théâtre. J'ai aimé le respect dont il fait preuve pour leurs us et coutumes. On s'y perd entre réalisme historique, mythologie et simple folklore, comme on peut l'être dans une société imprégénée de ses histoires et de ses dieux. A travers le parcours d'Erostrate, j'ai aimé retrouvé ces lieux et cet esprit, ainsi que redécouvrir quelques légendes que je connaissais mal ou que j'ignorais.
Toutefois, il faut pour cela endurer le caractère de ce fameux Erostrate et son insupportable vanité. Doué d'une beauté théoriquement digne d'Apollon, même si le dessin ne lui rend que peu hommage, tout lui sourit trop facilement malgré ses idées égoïstes et narcissiques. Jusqu'à ce que finalement il attire sur lui la jalousie et l'opprobre mais qu'il s'en fiche car il reste obnubilé par son idée de célèbrité. Du coup, autant les légendes, personnages et anecdotes historiques d'époque sont intéressantes, autant il faut supporter l'état d'esprit de ce personnage pénible et de ceux qui le côtoient. Et cela rend la lecture un peu laborieuse, d'autant qu'on a aussi parfois l'impression d'une succession de digressions et de mythes racontés qui tombent parfois comme des cheveux sur la soupe dans une narration globale qui manque de rythme.
J'ai donc à la fois aimé cette plongée dans la Grèce Antique et son esprit, et moins aimé ses personnages et leur parcours, mais je reste sur une bonne impression d'ensemble. Ce qui me fait de nouveau regretter cette couverture qui ne met pas en valeur une BD qui mériterait qu'on y porte davantage attention.
Nelson Lobster met en scène les aventures d'un vieux marin qui fuit la mort (littéralement), incarnée ici par une jolie jeune femme: en effet, tant qu'il n'a pas fini d'écrire ses mémoires, la mort ne pourra pas venir le chercher. Mais cette dernière se considère trompée, et tente de revenir sur leur marché.
On suit donc deux histoires parallèles mais séparées dans chacun des trois tomes: d'un côté une aventure passée de Lobster, tirée de ses mémoires, et racontée sous forme de flash-backs, et de l'autre une aventure contemporaine où Lobster tente d'échapper aux assassins de la grande faucheuse.
Les histoires sont assez sympathiques, tant elles rappellent, par leur esprit enjoué, le baron de Münchausen ou bien le vaillant petit tailleur des frères Grimm.
Car notre héro, bien que courageux, l'emporte avant tout par sa malignité et sa compassion.
Le tout avec une "origin story" assez touchante. A la fois pour lui, mais aussi pour un ancien agent de la mort qui est passée de son côté, également par compassion.
Hélas, le passé des deux protagonistes reste parcouru de plusieurs zones d'ombres qui resteront à jamais sans réponse, la série ayant été plus que probablement arrêtée avant la fin, même si la conclusion peut se suffire à elle-même.
Certes, les dessins ne sont pas des plus beaux. Mais ils restent de mon point de vue limite plus réussis que Antarès, Bellatrix et autres mochetés pourtant appréciées.
Pour moi le scénario apporte une belle bouffée d'optimisme qui compense les faiblesses graphiques indéniables. J'ai passé un bon moment à lire le triptyque.
Une nouvelle version des origines des amazones et de Wonder Woman.
Globalement, on reprend ce que George Perez a fait lorsqu'il a repris Wonder Woman dans les années 80 et on étire cela en une minisérie. Je comprends qu'un lecteur qui n'a jamais lu un comics Wonder Woman trouve le scénario génial, mais personnellement j'ai eu l'impression de lire une version longue d'un récit que je connaissais déjà. Cela se laisse lire et il y a des bonnes scènes, mais j'ai lu cela sans grande passionnant.
Le dessin est très bon, mais souffre du problème qu'on retrouve souvent avec les dessinateurs qui veulent montrer à quel point ils sont de grands artistes. Il y a des cases qui sont de toute beauté, mais parfois au détriment de la lisibilité. À plusieurs reprises, je ne savais pas l'ordre de lecture des cases.
Un album à lire pour ceux qui veulent découvrir l'univers de Wonder Woman sans tomber dans un comics de super-héros où il faut lire wikipédia pour comprendre le scénario.
2.5
Je rejoins l'avis de Ro sur ce documentaire.
Je l'ai lu parce le futur de la planète est un sujet qui me préoccupe beaucoup et notamment tout ce qui tourne autour de ce que l'on devrait faire face à la crise climatique et disons que je suis resté sur ma fin.
Alors que la BD ''Le Monde sans fin'' était très bon dans la vulgarisation, ici on est dans du documentaire oû j'ai l'impression qu'on oublie parfois le grand public (donc quelqu'un comme moi qui a des connaissances scientifique nulles) pour un public qui connait déjà le sujet. Tout est raconté de manière peu passionnante, on dirait le cours d'un vieux prof à moitié-endormis qui te balance à la figure pleins de chiffres et d'informations.
Et puis si le discours de Jean-Marc Jancovici est matière à débat, il a le mérite d'êtres clair et précis. Ici, je ne suis pas certain de ce que l'auteur voulait vraiment dire. Le titre suggérait que le sujet principal serait que continuer une croissance sans fin juste en la regardant plus écologie était une utopie et que le système capitaliste touche à sa fin, mais à la place j'ai eu un truc qui partait dans tous les sens et que je ne sais pas si je vais être capable de bien résumer.
Publié il y a 17 ans, cet album est hélas toujours d'actualité. Sans doute plus même, étant données les idées éculées et nauséabondes véhiculées par certains médias et personnages politiques concernant l'immigration.
A chaque fois que j'entends la phrase de Rocard (plusieurs reprise ici): "la France ne peut accueillir toute la misère du monde ", prononcée par des dirigeants dont la politique accentue cette misère, et qui se voilent la face lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les valeurs de la République, ça me révulse.
Enfin bref, les histoires regroupées ici sont issues de témoignages de migrants, en but à la violence durant leur migration (ou en arrivant aux frontières de l'espace Schengen), ou aux tracasseries et à l'absurdité de l'administration. Individuellement ou collectivement elles délivrent un message militant, qui ne doit et ne peut laisser le lecteur indifférent.
Deux bémols toutefois me concernant. D'abord le changement de dessinateur et donc de style d'une histoire à l'autre. Je n'en suis pas fan. Mais bon ici ça passe.
Mais c'est surtout que la majorité des histoires s'arrêtent brutalement, c'est un peu frustrant qu'elles ne soient pas plus développées.
Mais ça reste une lecture fortement recommandée.
Note réelle 2,5/5.
Vous avez aimé Battle Royale ? Vous reprendrez bien une petite dose létale version 2.0 ?
20 ans après, c'est sur une île-campus que la République d'Extrême-Orient va remettre le couvert pour "réguler les éléments posant problème". Cette île est régit par 'Sister', une intelligence artificielle qui va rapidement expliquer aux jeunes qui s'y trouvent les règles de ce nouveau "jeu".
Là on se dit que ça sent la redite, mais petite subtilité, c'est cette fois-ci en équipe de 5 que nos protagonistes vont devoir combattre pour survivre : seul le groupe restant en vie pourra se sortir de cette nasse mortifère... Du coup ça change la donne ; ok, on est plus seul, mais ça veut aussi dire des embrouilles possibles en plus et du monde à gérer...
Alors oui, on est dans un tome introductif où il faut bien planter le décor et le contexte, il faut aussi introduire les personnages et déjà approfondir certains d'entre eux. Pour autant, les premiers cadavres ne se font pas attendre, et les animosités non plus... Ambiance assurée ^^
Côté dessin, comme pour la série mère, on reste sur un dessin réaliste bien géré qui exacerbe les tensions et les situations dramatiques. Les scènes de violence sont bien traitées et enfoncent le clou... voire plus si affinités !
Bref, les amateurs de la série d'origine devraient s'y retrouver ; il faudra attendre sans doute quelques tomes pour voir si on évite les redites ou le copier/coller.
Le classique de L. Frank Baum n'a de cesse d'être adapté, et Jungle, dont la collection Pépites comporte déjà pas mal d'adaptations jeunesse, se devait d'avoir la sienne.
C'est ainsi que l'infatigable Maxe L'Hermenier s'est attelé à cette transposition, qui ma foi me semble assez fidèle dans son déroulement (mes vagues souvenirs d'autres adaptations semblent correspondre). C'est un récit enlevé, pétri de bonnes intentions (jusque-là), avec des personnages bienveillants et très divers.
Côté graphique c'est Hélène Canac qui s'en occupe. J'avais bien aimé son one shot Tout jaune, même s'il était très perfectible, notamment au niveau du dessin. Ici elle progresse encore, mais n'a pas encore atteint sa maturité. Ce qui ne l'empêche pas de composer des cases et des pleines pages très agréables à l'œil, s'occupant elle-même des couleurs.
Le premier tome s'achève sur l'arrivée du groupe de héros à la Cité d'Emeraude, un petit cliffhanger, suivi d'un cahier pédagogique assez sympa et diversifié avec des questionnaires et des jeux.
Voici une nouvelle série qui va nous permettre de suivre un trio original.
Sumire est une chatte nakomata (c'est un y?kai en forme de chat, issu du folklore japonais) qui ayant perdu sa maîtresse va errer jusqu'à trouver l'entrée du monde des démons. Là, elle entre au service d'une femme qui a des collections bien étranges... Heureusement, l'arrivée de deux nouvelles servantes vont la sortir d'un très mauvais pas : Ivy, la cyborg, et Rose la morte-vivante sont en fait là pour récupérer une mystérieuse magie qui permettra de récupérer les pouvoirs du véritable roi des démons, leur maître.
Si les personnages, qu'il s'agisse des protagonistes ou des personnages secondaires sont originaux la plupart du temps, le fil de l'histoire reste classique (remettre un roi déchu sur son trône) ou parfois nébuleux (J'avoue ne pas avoir saisi l'intérêt du chapitre 3 chez les forgerons... oO ).
Heureusement le graphisme de Yugata Tanabe est de très bonne facture (Mention spéciale aux costumes des personnages qu'il représente !). Les cadrages et découpages sont réussis et on se laisse tranquillement prendre par ce trio de soubrettes au pays des démons.
Pas sûr que je me passionne pour cette histoire, mais ça tient relativement la route grâce à un graphisme travaillé et efficace.
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L'île aux 30 cercueils
Je reconnais des qualités à cette adaptation de Lizano. En particulier son séquençage en courts chapitres qui reprend le rythme des feuilletons chers à Leblanc - mais aussi à l'adaptation télévisée (que je n'ai pas vue, bien qu'étant d'une génération contemporaine à sa diffusion). Conclusions et introductions des chapitres mélangent résumé et cliffhanger, publicités, détails biographiques sur Leblanc ou information sur le feuilleton télé. Ce sont presque ces passages qui m'ont le plus intéressé. Car pour le reste, si ça se laisse lire, ça ne m'a pas réellement captivité. Dialogues et narration n'ont pas su me faire passer le mystère du récit d'origine. Et le dessin de Lizano, très lisible au demeurant, n'est pas non plus le plus adapté à ce type de récit (selon moi en tout cas). Note réelle 2,5/5.
Adastra in Africa
C'est avec Monstres que j'avais découvert le talent de Barry Windsor-Smith ; j'avais même pris une grosse claque ! J'étais donc curieux de découvrir cet album réédité par Delcourt qui n'avait jamais été traduit en France. La couverture est classieuse, et le trait de Barry Windsor-Smith toujours aussi magistral. C'est plus du côté scénario que l'auteur peine à nous convaincre. Il avait d'ailleurs essuyé un refus de Marvel quand il avait voulu publier cette histoire qui devait être le troisième volet de Lifedeath ; qu'à cela ne tienne, on transforme le personnage principal en cette majestueuse divinité qu'est Adastra, et le tour est joué ! Toute la première partie en voix off est assez pompeuse, limite mystique, ce qui n'aide pas à embarquer le lecteur. Heureusement, quand les dialogues s'installent, la narration devient plus fluide, impliquant plus le lecteur qui n'était jusqu'ici qu'un lointain spectateur. Mais la grande qualité de ce court récit tient au dessin de Barry Windsor-Smith. Toujours aussi puissant et racé, ses planches sont de véritables pépites qu'on admire pendant de longues minutes. Si certaines sont parfois il est vrai chargées, cela n'enlève en rien à son talent. Une oeuvre qui ravira les fans de l'auteur et séduira ceux qui le découvrent, plus pour son trait que pour l'histoire en elle même.
Erostrate
Sous cette couverture qui ne paie pas de mine se cache un grand récit grec, celui de la vie du vaniteux qui a brûlé le Temple d'Artemis à Ephèse dans le simple but de devenir célèbre. Si le personnage et son acte sont authentiques, sa vraie histoire n'est pas connue et c'est donc une vie imaginaire que Martin Veyron nous dépeint, un moyen pour lui de rassembler et mettre en image de nombreux autres mythes et anecdotes historiques de la Grèce Antique. On sent que l'auteur a une grande affection pour ce monde, sa mythologie et son esprit. Ce qu'il nous raconte prouve une belle érudition en la matière puisqu'il ne s'agit pas des mythes les plus célèbres et que c'est aussi pour lui toute une manière de redonner vie au monde antique ainsi qu'à quelques dialogues dignes du Banquet de Platon. J'aime aussi grandement la Grèce Antique et j'ai aimé la vie que Martin Veyron a su lui insuffler. On sent un monde qui vit, des personnages qui ont une vraie histoire, une vie intime et qui ne sont pas là que pour poser comme des acteurs sur une scène de théâtre. J'ai aimé le respect dont il fait preuve pour leurs us et coutumes. On s'y perd entre réalisme historique, mythologie et simple folklore, comme on peut l'être dans une société imprégénée de ses histoires et de ses dieux. A travers le parcours d'Erostrate, j'ai aimé retrouvé ces lieux et cet esprit, ainsi que redécouvrir quelques légendes que je connaissais mal ou que j'ignorais. Toutefois, il faut pour cela endurer le caractère de ce fameux Erostrate et son insupportable vanité. Doué d'une beauté théoriquement digne d'Apollon, même si le dessin ne lui rend que peu hommage, tout lui sourit trop facilement malgré ses idées égoïstes et narcissiques. Jusqu'à ce que finalement il attire sur lui la jalousie et l'opprobre mais qu'il s'en fiche car il reste obnubilé par son idée de célèbrité. Du coup, autant les légendes, personnages et anecdotes historiques d'époque sont intéressantes, autant il faut supporter l'état d'esprit de ce personnage pénible et de ceux qui le côtoient. Et cela rend la lecture un peu laborieuse, d'autant qu'on a aussi parfois l'impression d'une succession de digressions et de mythes racontés qui tombent parfois comme des cheveux sur la soupe dans une narration globale qui manque de rythme. J'ai donc à la fois aimé cette plongée dans la Grèce Antique et son esprit, et moins aimé ses personnages et leur parcours, mais je reste sur une bonne impression d'ensemble. Ce qui me fait de nouveau regretter cette couverture qui ne met pas en valeur une BD qui mériterait qu'on y porte davantage attention.
Nelson Lobster
Nelson Lobster met en scène les aventures d'un vieux marin qui fuit la mort (littéralement), incarnée ici par une jolie jeune femme: en effet, tant qu'il n'a pas fini d'écrire ses mémoires, la mort ne pourra pas venir le chercher. Mais cette dernière se considère trompée, et tente de revenir sur leur marché. On suit donc deux histoires parallèles mais séparées dans chacun des trois tomes: d'un côté une aventure passée de Lobster, tirée de ses mémoires, et racontée sous forme de flash-backs, et de l'autre une aventure contemporaine où Lobster tente d'échapper aux assassins de la grande faucheuse. Les histoires sont assez sympathiques, tant elles rappellent, par leur esprit enjoué, le baron de Münchausen ou bien le vaillant petit tailleur des frères Grimm. Car notre héro, bien que courageux, l'emporte avant tout par sa malignité et sa compassion. Le tout avec une "origin story" assez touchante. A la fois pour lui, mais aussi pour un ancien agent de la mort qui est passée de son côté, également par compassion. Hélas, le passé des deux protagonistes reste parcouru de plusieurs zones d'ombres qui resteront à jamais sans réponse, la série ayant été plus que probablement arrêtée avant la fin, même si la conclusion peut se suffire à elle-même. Certes, les dessins ne sont pas des plus beaux. Mais ils restent de mon point de vue limite plus réussis que Antarès, Bellatrix et autres mochetés pourtant appréciées. Pour moi le scénario apporte une belle bouffée d'optimisme qui compense les faiblesses graphiques indéniables. J'ai passé un bon moment à lire le triptyque.
Wonder Woman Historia
Une nouvelle version des origines des amazones et de Wonder Woman. Globalement, on reprend ce que George Perez a fait lorsqu'il a repris Wonder Woman dans les années 80 et on étire cela en une minisérie. Je comprends qu'un lecteur qui n'a jamais lu un comics Wonder Woman trouve le scénario génial, mais personnellement j'ai eu l'impression de lire une version longue d'un récit que je connaissais déjà. Cela se laisse lire et il y a des bonnes scènes, mais j'ai lu cela sans grande passionnant. Le dessin est très bon, mais souffre du problème qu'on retrouve souvent avec les dessinateurs qui veulent montrer à quel point ils sont de grands artistes. Il y a des cases qui sont de toute beauté, mais parfois au détriment de la lisibilité. À plusieurs reprises, je ne savais pas l'ordre de lecture des cases. Un album à lire pour ceux qui veulent découvrir l'univers de Wonder Woman sans tomber dans un comics de super-héros où il faut lire wikipédia pour comprendre le scénario.
Le Mirage de la croissance verte
2.5 Je rejoins l'avis de Ro sur ce documentaire. Je l'ai lu parce le futur de la planète est un sujet qui me préoccupe beaucoup et notamment tout ce qui tourne autour de ce que l'on devrait faire face à la crise climatique et disons que je suis resté sur ma fin. Alors que la BD ''Le Monde sans fin'' était très bon dans la vulgarisation, ici on est dans du documentaire oû j'ai l'impression qu'on oublie parfois le grand public (donc quelqu'un comme moi qui a des connaissances scientifique nulles) pour un public qui connait déjà le sujet. Tout est raconté de manière peu passionnante, on dirait le cours d'un vieux prof à moitié-endormis qui te balance à la figure pleins de chiffres et d'informations. Et puis si le discours de Jean-Marc Jancovici est matière à débat, il a le mérite d'êtres clair et précis. Ici, je ne suis pas certain de ce que l'auteur voulait vraiment dire. Le titre suggérait que le sujet principal serait que continuer une croissance sans fin juste en la regardant plus écologie était une utopie et que le système capitaliste touche à sa fin, mais à la place j'ai eu un truc qui partait dans tous les sens et que je ne sais pas si je vais être capable de bien résumer.
Paroles sans papiers
Publié il y a 17 ans, cet album est hélas toujours d'actualité. Sans doute plus même, étant données les idées éculées et nauséabondes véhiculées par certains médias et personnages politiques concernant l'immigration. A chaque fois que j'entends la phrase de Rocard (plusieurs reprise ici): "la France ne peut accueillir toute la misère du monde ", prononcée par des dirigeants dont la politique accentue cette misère, et qui se voilent la face lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les valeurs de la République, ça me révulse. Enfin bref, les histoires regroupées ici sont issues de témoignages de migrants, en but à la violence durant leur migration (ou en arrivant aux frontières de l'espace Schengen), ou aux tracasseries et à l'absurdité de l'administration. Individuellement ou collectivement elles délivrent un message militant, qui ne doit et ne peut laisser le lecteur indifférent. Deux bémols toutefois me concernant. D'abord le changement de dessinateur et donc de style d'une histoire à l'autre. Je n'en suis pas fan. Mais bon ici ça passe. Mais c'est surtout que la majorité des histoires s'arrêtent brutalement, c'est un peu frustrant qu'elles ne soient pas plus développées. Mais ça reste une lecture fortement recommandée. Note réelle 2,5/5.
Battle Royale - Enforcers
Vous avez aimé Battle Royale ? Vous reprendrez bien une petite dose létale version 2.0 ? 20 ans après, c'est sur une île-campus que la République d'Extrême-Orient va remettre le couvert pour "réguler les éléments posant problème". Cette île est régit par 'Sister', une intelligence artificielle qui va rapidement expliquer aux jeunes qui s'y trouvent les règles de ce nouveau "jeu". Là on se dit que ça sent la redite, mais petite subtilité, c'est cette fois-ci en équipe de 5 que nos protagonistes vont devoir combattre pour survivre : seul le groupe restant en vie pourra se sortir de cette nasse mortifère... Du coup ça change la donne ; ok, on est plus seul, mais ça veut aussi dire des embrouilles possibles en plus et du monde à gérer... Alors oui, on est dans un tome introductif où il faut bien planter le décor et le contexte, il faut aussi introduire les personnages et déjà approfondir certains d'entre eux. Pour autant, les premiers cadavres ne se font pas attendre, et les animosités non plus... Ambiance assurée ^^ Côté dessin, comme pour la série mère, on reste sur un dessin réaliste bien géré qui exacerbe les tensions et les situations dramatiques. Les scènes de violence sont bien traitées et enfoncent le clou... voire plus si affinités ! Bref, les amateurs de la série d'origine devraient s'y retrouver ; il faudra attendre sans doute quelques tomes pour voir si on évite les redites ou le copier/coller.
Le Magicien d'Oz (Jungle)
Le classique de L. Frank Baum n'a de cesse d'être adapté, et Jungle, dont la collection Pépites comporte déjà pas mal d'adaptations jeunesse, se devait d'avoir la sienne. C'est ainsi que l'infatigable Maxe L'Hermenier s'est attelé à cette transposition, qui ma foi me semble assez fidèle dans son déroulement (mes vagues souvenirs d'autres adaptations semblent correspondre). C'est un récit enlevé, pétri de bonnes intentions (jusque-là), avec des personnages bienveillants et très divers. Côté graphique c'est Hélène Canac qui s'en occupe. J'avais bien aimé son one shot Tout jaune, même s'il était très perfectible, notamment au niveau du dessin. Ici elle progresse encore, mais n'a pas encore atteint sa maturité. Ce qui ne l'empêche pas de composer des cases et des pleines pages très agréables à l'œil, s'occupant elle-même des couleurs. Le premier tome s'achève sur l'arrivée du groupe de héros à la Cité d'Emeraude, un petit cliffhanger, suivi d'un cahier pédagogique assez sympa et diversifié avec des questionnaires et des jeux.
Monster Maid - L'Excellent travail d'une domestique monstrueuse
Voici une nouvelle série qui va nous permettre de suivre un trio original. Sumire est une chatte nakomata (c'est un y?kai en forme de chat, issu du folklore japonais) qui ayant perdu sa maîtresse va errer jusqu'à trouver l'entrée du monde des démons. Là, elle entre au service d'une femme qui a des collections bien étranges... Heureusement, l'arrivée de deux nouvelles servantes vont la sortir d'un très mauvais pas : Ivy, la cyborg, et Rose la morte-vivante sont en fait là pour récupérer une mystérieuse magie qui permettra de récupérer les pouvoirs du véritable roi des démons, leur maître. Si les personnages, qu'il s'agisse des protagonistes ou des personnages secondaires sont originaux la plupart du temps, le fil de l'histoire reste classique (remettre un roi déchu sur son trône) ou parfois nébuleux (J'avoue ne pas avoir saisi l'intérêt du chapitre 3 chez les forgerons... oO ). Heureusement le graphisme de Yugata Tanabe est de très bonne facture (Mention spéciale aux costumes des personnages qu'il représente !). Les cadrages et découpages sont réussis et on se laisse tranquillement prendre par ce trio de soubrettes au pays des démons. Pas sûr que je me passionne pour cette histoire, mais ça tient relativement la route grâce à un graphisme travaillé et efficace.