Les Humanoïdes Associés publient en même temps deux BD muettes qui, très différentes l’une de l’autre, se révèlent toutes deux intrigantes et originales. Même si j’ai clairement été davantage touché par Cometa, j’ai quand même plutôt apprécié cet album.
J’ai toutefois été dérouté par la construction des planches, qui m’a parfois un peu gêné, ne sachant pas toujours comment lire ces multiples petites cases. Mais globalement ça passe, et je dirais même que ça donne un certain charme à l’ensemble.
L’histoire est à la fois simple et déroutante. J’ai en particulier bien aimé la fin, qui donne à l’intrigue un air de cycle qui recommence, mais aussi une sorte de parenthèse enchantée, dans un univers finalement post-apocalypse. La rencontre de cette astronaute envoyée en dernier recours – suite à un tirage au sort – vers l’espace lointain, pour trouver une hypothétique solution aux malheurs de la Terre, et d'un étrange Robot géant, reste énigmatique (avec sur la fin une explosion de fleurs – aux allures de boulons – inexpliquée), cela peut être un rêve ou la réalité, peu importe : seul importe le voyage, la rencontre.
Une histoire que les lecteurs peuvent interpréter diversement je pense, mais dont la lecture est plutôt agréable.
Bon, à première vue je ne serais jamais allée vers cette série, les couvertures me faisaient penser à une sorte d'ecchi visant clairement un public masculin (notamment à cause de la couverture du tome 4), mais à la vue du nom de l'autrice, Kuzushiro, qui a également écrit The Moon on a Rainy Night (que je me souviens avoir apprécié il y a plusieurs années), j'ai décidé de donner sa chance à cette histoire.
Bonne pioche ? Mauvaise pioche ? Hmm, mitigée mais malheureusement je pense dire que cela a été une mauvaise pioche pour moi.
L'histoire est prometteuse : on suit une mangaka durant sa vie de tous les jours, et plus précisément sa vie professionnelle (les délais à respecter, les cahiers des charges à suivre, les rencontre avec tous les représentant-e-s de la chaîne de production, l'entente avec ses assistantes, tout y passe). Le petit twist ? Notre mangaka a l'esprit mal placée et interprète presque toutes ses interactions professionnelles sous l'angle de la relation amoureuse (voire sexuelle), en particulier dans sa relation avec son éditrice. Le twist (bis) ? L'éditrice en question visualise également leur relation professionnelle comme étant intime et romantique (il semble même rapidement sous entendu qu'elle éprouve de réels sentiments amoureux).
Un mélange entre un documentaire sur le quotidien d'un-e mangaka et une histoire romantique dans un cadre de travail c'est prometteur. Le hic, c'est que j'ai malheureusement trouvé que le résultat n'était pas à la hauteur du potentiel.
Premier défaut, sans doute personnel : j'ai trouvé que la volonté de retranscrire de manière très précise et documentée le travail d'un-e mangaka professionel-le et l'histoire d'amour délirante se mélangent en réalité assez mal. Cela se joue sans doute à peu de choses, mais ici j'ai vraiment trouvé que les deux directions se nuisaient mutuellement : certains passages m'ont fait dire que le tout aurait mérité d'être plus sérieux, alors que d'autres m'ont fait dire qu'au contraire il aurait fallu pousser le délire plus loin. Après, avoir le cul entre deux chaises (pour citer ma mamie), ce n'est pas une faute impardonnable, c'est juste dommage.
Sur la romance, justement, je tenais à dire que je l'ai trouvé... décevante. Quasi-absente serait sans doute le mot qui conviendrait le mieux. C'est un yuri, donc même si l'album viserait un public masculin je m'attend tout de même à un traitement minimum des sentiments amoureux, mais ici le tout fait très... timide. En fait les allusions romantiques (et sexuelles...) répétées de la mangaka sont constamment traitées comme des blagues et mis à part les trop rares passages où l'on montre son éditrice éprouver un attachement pour elle nous ne voyons pas vraiment de sentiments forts entre elles deux (si ce n'est leur sincère attachement en tant que collègues qui se respectent). Un peu dommage quand je m'étais lancé dans cette série spécifiquement pour trouver une romance (j'ai pourtant souvenir que The Moon on a Rainy Night parlait clairement de romance, pourtant...). Bon, la présentation détaillée de la chaîne de production d'un manga au Japon reste intéressant.
Défaut spécifique à la version française enfin : l'une des assistantes de la mangaka la vouvoie. Bon, jusque là rien de grave, mais la mangaka, elle, la tutoie. Cela ne semble rien, je sais que cela existe des gens qui ne se parlent pas sur un même registre, mais vu comme elles travaillent avec complicité et qu'on montre dès le début qu'elles se connaissent bien, cela m'a semblé bizarre dès le premier chapitre. Alors, quand on nous révèle plus tard que l'assistante est en fait la petite sœur d'une des amies de lycée de la mangaka (amie qu'elle tutoie et qui la tutoie, d'ailleurs), cela semble encore plus bizarre. Je ne sais pas, cela m'a semblé être un choix de traduction hasardeux, cela créé une distance entre deux personnages que la mise en scène montre clairement très complices.
Bon, malgré tous les reproches que j'ai à donner à cette série, je ne la rejette pas complètement non plus. Certes la romance mise en arrière plan m'a déçue, certes le design moe des personnages ne m'a absolument pas parlé, certes je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, ... Oui, bon, je lui reproche quand-même beaucoup de choses, mais je reconnais ne pas avoir été son public cible (en tout cas je n'ai pas été touchée par ce que voulait écrire Kuzushiro). Encore une fois, la présentation du quotidien d'un-e mangaka est intéressant à lire et il y a même quelques scènes qui arrivent à montrer un bon potentiel comique (je pense notamment aux répliques souvent absurdement sérieuses et emphatiques de la collègue/rivale/squatteuse alcoolique de notre mangaka principale). C'est juste dommage que ce potentiel comique ne parvienne pas à pleinement faire ses preuves et parasite quelques fois malgré lui les moments un peu plus sérieux.
L'autrice s'est très probablement inspirée d'anecdotes de sa vie pour écrire cette série, ce qui rend d'ailleurs certaines répliques comme celle où la mangaka réfléchi à un projet de nouvelle série et pense à un projet sur la langue des signes qui lui aurait été inspiré par un membre de sa famille atteint de surdité (comme dans The Moon on a Rainy Night).
Bref, une série pas inintéressante à proprement parler mais qui n'a pas réussie à m'atteindre.
(Note réelle 2,5)
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Hedra
Les Humanoïdes Associés publient en même temps deux BD muettes qui, très différentes l’une de l’autre, se révèlent toutes deux intrigantes et originales. Même si j’ai clairement été davantage touché par Cometa, j’ai quand même plutôt apprécié cet album. J’ai toutefois été dérouté par la construction des planches, qui m’a parfois un peu gêné, ne sachant pas toujours comment lire ces multiples petites cases. Mais globalement ça passe, et je dirais même que ça donne un certain charme à l’ensemble. L’histoire est à la fois simple et déroutante. J’ai en particulier bien aimé la fin, qui donne à l’intrigue un air de cycle qui recommence, mais aussi une sorte de parenthèse enchantée, dans un univers finalement post-apocalypse. La rencontre de cette astronaute envoyée en dernier recours – suite à un tirage au sort – vers l’espace lointain, pour trouver une hypothétique solution aux malheurs de la Terre, et d'un étrange Robot géant, reste énigmatique (avec sur la fin une explosion de fleurs – aux allures de boulons – inexpliquée), cela peut être un rêve ou la réalité, peu importe : seul importe le voyage, la rencontre. Une histoire que les lecteurs peuvent interpréter diversement je pense, mais dont la lecture est plutôt agréable.
Ici, on a toujours une raison de sourire
Bon, à première vue je ne serais jamais allée vers cette série, les couvertures me faisaient penser à une sorte d'ecchi visant clairement un public masculin (notamment à cause de la couverture du tome 4), mais à la vue du nom de l'autrice, Kuzushiro, qui a également écrit The Moon on a Rainy Night (que je me souviens avoir apprécié il y a plusieurs années), j'ai décidé de donner sa chance à cette histoire. Bonne pioche ? Mauvaise pioche ? Hmm, mitigée mais malheureusement je pense dire que cela a été une mauvaise pioche pour moi. L'histoire est prometteuse : on suit une mangaka durant sa vie de tous les jours, et plus précisément sa vie professionnelle (les délais à respecter, les cahiers des charges à suivre, les rencontre avec tous les représentant-e-s de la chaîne de production, l'entente avec ses assistantes, tout y passe). Le petit twist ? Notre mangaka a l'esprit mal placée et interprète presque toutes ses interactions professionnelles sous l'angle de la relation amoureuse (voire sexuelle), en particulier dans sa relation avec son éditrice. Le twist (bis) ? L'éditrice en question visualise également leur relation professionnelle comme étant intime et romantique (il semble même rapidement sous entendu qu'elle éprouve de réels sentiments amoureux). Un mélange entre un documentaire sur le quotidien d'un-e mangaka et une histoire romantique dans un cadre de travail c'est prometteur. Le hic, c'est que j'ai malheureusement trouvé que le résultat n'était pas à la hauteur du potentiel. Premier défaut, sans doute personnel : j'ai trouvé que la volonté de retranscrire de manière très précise et documentée le travail d'un-e mangaka professionel-le et l'histoire d'amour délirante se mélangent en réalité assez mal. Cela se joue sans doute à peu de choses, mais ici j'ai vraiment trouvé que les deux directions se nuisaient mutuellement : certains passages m'ont fait dire que le tout aurait mérité d'être plus sérieux, alors que d'autres m'ont fait dire qu'au contraire il aurait fallu pousser le délire plus loin. Après, avoir le cul entre deux chaises (pour citer ma mamie), ce n'est pas une faute impardonnable, c'est juste dommage. Sur la romance, justement, je tenais à dire que je l'ai trouvé... décevante. Quasi-absente serait sans doute le mot qui conviendrait le mieux. C'est un yuri, donc même si l'album viserait un public masculin je m'attend tout de même à un traitement minimum des sentiments amoureux, mais ici le tout fait très... timide. En fait les allusions romantiques (et sexuelles...) répétées de la mangaka sont constamment traitées comme des blagues et mis à part les trop rares passages où l'on montre son éditrice éprouver un attachement pour elle nous ne voyons pas vraiment de sentiments forts entre elles deux (si ce n'est leur sincère attachement en tant que collègues qui se respectent). Un peu dommage quand je m'étais lancé dans cette série spécifiquement pour trouver une romance (j'ai pourtant souvenir que The Moon on a Rainy Night parlait clairement de romance, pourtant...). Bon, la présentation détaillée de la chaîne de production d'un manga au Japon reste intéressant. Défaut spécifique à la version française enfin : l'une des assistantes de la mangaka la vouvoie. Bon, jusque là rien de grave, mais la mangaka, elle, la tutoie. Cela ne semble rien, je sais que cela existe des gens qui ne se parlent pas sur un même registre, mais vu comme elles travaillent avec complicité et qu'on montre dès le début qu'elles se connaissent bien, cela m'a semblé bizarre dès le premier chapitre. Alors, quand on nous révèle plus tard que l'assistante est en fait la petite sœur d'une des amies de lycée de la mangaka (amie qu'elle tutoie et qui la tutoie, d'ailleurs), cela semble encore plus bizarre. Je ne sais pas, cela m'a semblé être un choix de traduction hasardeux, cela créé une distance entre deux personnages que la mise en scène montre clairement très complices. Bon, malgré tous les reproches que j'ai à donner à cette série, je ne la rejette pas complètement non plus. Certes la romance mise en arrière plan m'a déçue, certes le design moe des personnages ne m'a absolument pas parlé, certes je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, ... Oui, bon, je lui reproche quand-même beaucoup de choses, mais je reconnais ne pas avoir été son public cible (en tout cas je n'ai pas été touchée par ce que voulait écrire Kuzushiro). Encore une fois, la présentation du quotidien d'un-e mangaka est intéressant à lire et il y a même quelques scènes qui arrivent à montrer un bon potentiel comique (je pense notamment aux répliques souvent absurdement sérieuses et emphatiques de la collègue/rivale/squatteuse alcoolique de notre mangaka principale). C'est juste dommage que ce potentiel comique ne parvienne pas à pleinement faire ses preuves et parasite quelques fois malgré lui les moments un peu plus sérieux. L'autrice s'est très probablement inspirée d'anecdotes de sa vie pour écrire cette série, ce qui rend d'ailleurs certaines répliques comme celle où la mangaka réfléchi à un projet de nouvelle série et pense à un projet sur la langue des signes qui lui aurait été inspiré par un membre de sa famille atteint de surdité (comme dans The Moon on a Rainy Night). Bref, une série pas inintéressante à proprement parler mais qui n'a pas réussie à m'atteindre. (Note réelle 2,5)