Un petit peu déçue, mais c'est sans doute mon attente qui est en cause !
C'est une longue conversation de bistro entre la patronne, le barman et un pilier au sujet d'une nouvelle cliente qui publie des BD étranges et humoristique dans un magasine...Ils essayent de décripter le personnage à partir de ses strips, chacun avec ses moyens. Le plus touchant c'est cette divergence d'interprétations.
Le parallèle entre la vie au bar et les historiettes dessinées est bien trouvé mais pas parfaitement convaincant non plus. ( avec le même dispositif, je trouve Les Ennemis du peuple plus réussi.)
Par ailleurs, compte tenu du petit nombre de personnage (4) , le tissage de 2 histoires d'amour paraît un peu exagéré !
Bref, pour moi, il manque un peu de matière ( seconds rôles, complexité de l'intrigue...) ; cela reste une sorte de dessin de presse élargi, et pas désagréable.
Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois.
Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées.
Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages.
J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite.
Une adaptation sympathique de Valérian par Lupano, même si je dois dire que c'est une BD qui reste légère et pas franchement indispensable à lire.
J'aime beaucoup la série-mère même si je n'y suis pas attaché par souvenirs nostalgiques (je les ai lu bien plus tard), mais c'est une idée sympathique que de laisser la série être utilisée par d'autres auteurs pour en proposer une vision. Ici, Lupano qui se propose de faire une petite réécriture des personnages et de leurs aventures à sa sauce. C'est d'ailleurs assez marqué dans son style autour de certaines idées que l'on sent bien chez l'auteur (questions financières notamment).
Donc qu'en est-il de de l'histoire et l'adaptation ? C'est sympathique, je dirais pas non plus que ça dépasse ce cadre. Je trouve que l'histoire prend différentes pistes assez vite, même si tout reste autour d'une certaine histoire centrale, et chacun vivra ses péripéties dans son coin. Valérian les mains dans le cambouis et l'action, Laureline en négociations et dans l'action aussi. On retrouve les personnages principaux et quelques secondaires, des péripéties, de l'action, de l'humour, c'est envolé et l'histoire se tiens. Maintenant, ça a quelques défauts de ce genre : c'est un one-shoot qui s'inscrit dans un univers, il ne développe rien et conclut tout à la fin de son volume.
C'est ce qui me rappelle pourquoi j'aime plus certaines reprises de séries que d'autres : c'est quand quelque chose en plus vient se greffer dedans. Une petite pique, une certaine considération, le petit plus qui manque ici. Au-delà des questions financières (magouille, blanchiment, ...) qu'on sent poindre, il n'y a pas réellement cette idée qui me ferait adhérer complètement à l'histoire.
Pour moi c'est donc du très bon, mais pas au-delà. Manque le petit détail, quoi.
Je ne peux pas dire mieux que mes prédécesseurs.
Mais j'avoue que toutes les BD que j'ai lu sur la mythologie grecque ont eu tendance à me faire le même effet.
Il y a tellement de personnages et d'histoires à caser que ça finit par ressembler à une liste des courses, on survole chaque anecdote sans parvenir à s'en émouvoir.
Le regard féminin ne réussit pas à aller contre ce défaut sans cesse renouvelé.
Le dessin est un peut approximatif mais expressif et joyeux. C'est la couleur qui est originale, on dirait que c'est fait au feutre, cela donne une spontanéité un peu enfantine, mais aussi laisse un peu trop de blancs qui perturbent parfois la lisibilité.
Le fond est sympathique, il s'agit d'une quête qui a la particularité d'être fondée sur un mensonge. Le motif de la quête est lui aussi difficile à scénariser sans tomber dans la ritournelle, d'oú l'idée de prévoir une chanson à chaque nouveau châpitre, ( avec une bande son à écouter et les paroles en fin d'album.) pour assumer ce travers inévitable.
Donc plein de bonnes idées, mais l'éditeur s'est trompé dans la volumétrie : le volume est énorme et monotone, donc soit on part sur une série qui permet de développer mieux chaque histoire, soit on fait une bonne vieille histoire à l'ancienne avec 3 étapes et la dernière qui retourne la situation...
En tout cas, il y a du bon, et ça peut être un livre à lire le soir avec des enfants, en vacances par exemple, un soir par chapitre. Chaque âge comprendra les choses différemment.
J'avais repéré le dessin de Laurent Bonneau avec Metropolitan il y a 15 ans : j'avais apprécié le trait précis, les lumières d'un maitre de l'aquarelle et quelque chose de calme apporté à l'intrigue pourtant alambiquée. Mais j'avais perdu de vu cet auteur.
Pour ce volume, je me demande si c'est ce qu'on attend d'une bande dessinée. Cela se rapproche du travail ( un peu marginal ?) de Thierry Murat quand il adapte en BD des chefs d'œuvre de la littérature avec 2 dessins par page, très peu de dialogues et une voix Off puissante. Sauf que dans cet album les textes sont de Laurent Bonneau donc, c'était un peu casse-gueule.
Et bien j'avoue que ça m'a touché, c'est plutôt une réflexion illustrée...sur la responsabilité, je dirais. J'ai du relire certaines phrases pour arriver à me les approprier. Le titre "l'essentiel" n'est peut-être pas tout à fait juste, mais on sent qu'il y a un effort pour ramasser en peu de mots ses préoccupations du moment.
Il vagabonde de sujet en sujet, utilisant ses ateliers BD en prison (univers très contrasté, gris bleu et géométrique) et sa vie quotidienne ( toute colorée et organique) comme contre-point à ses réflexions. L'amour, les moments de la vie qui vous transforment, la liberté ...
L'objet livre lui-même contribue à une sorte de grandiloquence : papier épais, page non numérotées, jamais plus d'un personnage à la fois sur chaque case, des techniques graphiques variées...
Et à travers tout ça, une beauté qui pourra paraître à certains inutilement esthétisante...
Donc n'y allez pas la fleur au fusil , ce n'est pas une fiction haletante, c'est à la fois un exercice de style graphique et littéraire.
Si vous avez une dent contre les bobos, ça ne va pas le faire... Votre dégoût social va parler pour vous.
Une série qui démarre sur les chapeaux de roue, mais dont le rythme faiblit quelque peu par la suite. C’est d’ailleurs étonnant, j’ai trouvé que c’était plus rythmé et dense lorsque tout se passait quasiment au même endroit, et que dans les deux tomes suivants, alors qu’au contraire les personnages étaient toujours en mouvement et traversaient une partie des États-Unis, le rythme faiblissait. Mais c’est quand même une lecture que j’ai appréciée.
D’abord parce que j’ai bien aimé le dessin de Cuzor (et la colorisation qui l’accompagne). Un trait réaliste très agréable et fluide.
Ensuite parce que cette histoire, qui prend racine dans l’Amérique profonde de l’entre-deux guerres, au moment où la crise frappe durement les plus faibles/pauvres, utilise plutôt bien ces décors. Avec une bonne utilisation des hobos et de leurs habitudes. Idem pour le blues (surtout dans le dernier tome). Seul le personnage du shériff, un peu trop caricatural dans sa traque des deux fugitifs pour se faire réélire, m’a moins convaincu.
Rien d’extraordinaire, mais une lecture sympathique.
Note réelle 3,5/5.
Je reste circonspect sur l'intérêt de ma lecture. J'ai hésité entre 2 et 3 mais le traitement sans vulgarité des scènes de sexe pourtant explicites me fait être indulgent.
Comme déjà souligné, malgré la crudité de beaucoup de scènes l'érotisme laisse la place à l'humour. On sourit plus que l'on rit des situations somme toute assez classiques proposées par Zep. Le manque d'approches séductrices pour nous livrer des couples immédiatement dans un lit nuit à l'attrait de la série. A la longue les gags pourtant assez bons donnent une impression de catalogue un peu lassant.
Toutefois Zep évite deux écueils : la vulgarité et le côté femme objet dans la relation sexuelle.
Le dessin de Zep permet de positionner ses personnages en monsieur et madame "tout le monde". Pas de mannequins femmes à la poitrine surgonflée ou de pénis version anaconda.
Une lecture en passant mais que je situe mi figue mi raisin.
2.5
Je n'ai jamais été un gros fan des dinosaures, alors que j'ai grandi dans une décennie où les gens semblaient penser que c'était pratiquement obligatoire que les petits garçons les adorent.
Donc la paléontologie n'est pas un sujet qui me passionne, mais j'aime bien apprendre comment une discipline s'est formée. Cette ouvrage montre l'évolution de l'étude des dinosaures au fil du temps et c'est pas trop mal, mais pas raconté de manière passionnante.
On retrouve les défauts et les qualités de Marion Montaigne. Au niveau des qualités, le dessin humoristique est sympa, l'humour fonctionne souvent et l'autrice est bonne dans la vulgarisation scientifique. Là où ça marche moins est que la narration manque vraiment de dynamisme. En plus, l'autrice parle aussi de sa vie et son intérêt pour les dinosaures. C'est pas totalement inintéressant, sauf qu'au début cela donne un scénario décousu et durant tout le premier chapitre je ne savais pas trop où l'autrice voulait en venir. C'est vraiment à la lecture du second chapitre que cela devient plus clair et que j'ai commencé à trouver certains passages un peu intéressants.
Brian Herbert et Kevin J. Anderson, coauteurs des romans préquelles de Dune, continuent d’adapter et de développer l’univers de Frank Herbert en BD, avec ce récit inédit suivant Gurney Halleck immédiatement après la défaite de Arrakeen. Chronologiquement les évènements se déroulent donc en parallèle à l’histoire originale.
L’intrigue est simple mais efficace : il s’agit d’une bête histoire de vengeance (le mot « kanly » signifiant querelle, vendetta). Le récit est prenant et rondement mené, mais assez convenu. On retrouve aussi ce manque d’émotion, caractéristique récurrente de l’univers froid et calculé de Frank Herbert.
Brian Herbert et Kevin J. Anderson s’associent à des dessinateurs différents pour chaque histoire, et c’est l’italien Francesco Mortarino (qui a bossé pour Marvel) qui prend ici les rênes. Son style est maitrisé et parfaitement adapté au récit… j’ai notamment apprécié les visages, qui donnent beaucoup de caractère aux personnages.
Voilà, un album peu marquant, mais qui développe l’univers de Dune et qui intéressera sans doute les fans du roman original.
L’album semble adapter un roman de Zola, que je ne connais pas (Zola lui-même est un personnage de l’intrigue, rencontrant les protagonistes pour qu’ils lui racontent leur histoire, dont il tirerait un roman, justement).
Disons que si ça se laisse lire, ça m’a globalement laissé sur ma faim. L’histoire en elle-même n’est ni palpitante ni follement originale. Ce sont surtout quelques à-côtés qui m’ont intéressé.
D’abord une bonne reconstitution de Paris et de sa région dans le dernier tiers du XIXème siècle. Ensuite le personnage de Berru, hâbleur et ambigu à souhait.
La Commune, qui occupe la seconde partie de l’ouvrage, est un peu escamotée. On sent que Zola, qui dénoncent pourtant dans ses articles de presse et certains romans les inégalités sociales, n’est pas un révolutionnaire. Le commentaire (tiré du roman de Zola ?) de l’avant dernière page : « Ils en sont toujours au bonheur universel, obtenu par une extermination générale » se comprend dans le dialogue qui le précède. Mais il donne une image caricaturale de l’action révolutionnaire des communards. Et surtout passe par pertes et profits ceux qui ont réellement massacré, c’est-à-dire les Versaillais de Thiers – et pas forcément au nom d’idéaux émancipateurs. Du coup ça me gêne.
Le dessin de Gaël Henri est inégal et pas forcément ma came, mais il passe bien.
Disons que j’ai lu l’album sans déplaisir, mais sans jamais trop m’attacher à l’intrigue.
Note réelle 2,5/5.
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L'Inconnue du bar (Dans la tête de...)
Un petit peu déçue, mais c'est sans doute mon attente qui est en cause ! C'est une longue conversation de bistro entre la patronne, le barman et un pilier au sujet d'une nouvelle cliente qui publie des BD étranges et humoristique dans un magasine...Ils essayent de décripter le personnage à partir de ses strips, chacun avec ses moyens. Le plus touchant c'est cette divergence d'interprétations. Le parallèle entre la vie au bar et les historiettes dessinées est bien trouvé mais pas parfaitement convaincant non plus. ( avec le même dispositif, je trouve Les Ennemis du peuple plus réussi.) Par ailleurs, compte tenu du petit nombre de personnage (4) , le tissage de 2 histoires d'amour paraît un peu exagéré ! Bref, pour moi, il manque un peu de matière ( seconds rôles, complexité de l'intrigue...) ; cela reste une sorte de dessin de presse élargi, et pas désagréable.
Lune de miel
Avec cet album, Bastien Vivès nous offre une aventure digne des bons films de série B. Cela va très vite, à peine fait-on la connaissance de Sophie et de Quentin, que nous sommes plongés dans une aventure qui va vite les dépasser . Dans la verve d'"A la poursuite du diamant vert", les dialogues sont bien ciselés, les situations s'enchainent à un rythme effréné , bref je ne mes suis pas ennuyé une seconde à la lecture de ce premier volume d'une histoire qui en comptera deux, je crois. Et les amateurs de bd savoureront les références aux collectionneurs d'éditions originales, et le dédain de Sophie pour les bandes dessinées. Le dessin de Vivès est plus fouillé qu'à l’accoutumée , et j'ai bien apprécié la mise en couleur, assez inhabituelle chez lui, tout comme le format de 48 pages. J'ai hâte de savoir ce que Bastien Vivès nous réserve pour la suite.
Valérian - Shingouzlooz.Inc
Une adaptation sympathique de Valérian par Lupano, même si je dois dire que c'est une BD qui reste légère et pas franchement indispensable à lire. J'aime beaucoup la série-mère même si je n'y suis pas attaché par souvenirs nostalgiques (je les ai lu bien plus tard), mais c'est une idée sympathique que de laisser la série être utilisée par d'autres auteurs pour en proposer une vision. Ici, Lupano qui se propose de faire une petite réécriture des personnages et de leurs aventures à sa sauce. C'est d'ailleurs assez marqué dans son style autour de certaines idées que l'on sent bien chez l'auteur (questions financières notamment). Donc qu'en est-il de de l'histoire et l'adaptation ? C'est sympathique, je dirais pas non plus que ça dépasse ce cadre. Je trouve que l'histoire prend différentes pistes assez vite, même si tout reste autour d'une certaine histoire centrale, et chacun vivra ses péripéties dans son coin. Valérian les mains dans le cambouis et l'action, Laureline en négociations et dans l'action aussi. On retrouve les personnages principaux et quelques secondaires, des péripéties, de l'action, de l'humour, c'est envolé et l'histoire se tiens. Maintenant, ça a quelques défauts de ce genre : c'est un one-shoot qui s'inscrit dans un univers, il ne développe rien et conclut tout à la fin de son volume. C'est ce qui me rappelle pourquoi j'aime plus certaines reprises de séries que d'autres : c'est quand quelque chose en plus vient se greffer dedans. Une petite pique, une certaine considération, le petit plus qui manque ici. Au-delà des questions financières (magouille, blanchiment, ...) qu'on sent poindre, il n'y a pas réellement cette idée qui me ferait adhérer complètement à l'histoire. Pour moi c'est donc du très bon, mais pas au-delà. Manque le petit détail, quoi.
Bâtardes de Zeus
Je ne peux pas dire mieux que mes prédécesseurs. Mais j'avoue que toutes les BD que j'ai lu sur la mythologie grecque ont eu tendance à me faire le même effet. Il y a tellement de personnages et d'histoires à caser que ça finit par ressembler à une liste des courses, on survole chaque anecdote sans parvenir à s'en émouvoir. Le regard féminin ne réussit pas à aller contre ce défaut sans cesse renouvelé. Le dessin est un peut approximatif mais expressif et joyeux. C'est la couleur qui est originale, on dirait que c'est fait au feutre, cela donne une spontanéité un peu enfantine, mais aussi laisse un peu trop de blancs qui perturbent parfois la lisibilité. Le fond est sympathique, il s'agit d'une quête qui a la particularité d'être fondée sur un mensonge. Le motif de la quête est lui aussi difficile à scénariser sans tomber dans la ritournelle, d'oú l'idée de prévoir une chanson à chaque nouveau châpitre, ( avec une bande son à écouter et les paroles en fin d'album.) pour assumer ce travers inévitable. Donc plein de bonnes idées, mais l'éditeur s'est trompé dans la volumétrie : le volume est énorme et monotone, donc soit on part sur une série qui permet de développer mieux chaque histoire, soit on fait une bonne vieille histoire à l'ancienne avec 3 étapes et la dernière qui retourne la situation... En tout cas, il y a du bon, et ça peut être un livre à lire le soir avec des enfants, en vacances par exemple, un soir par chapitre. Chaque âge comprendra les choses différemment.
L'Essentiel
J'avais repéré le dessin de Laurent Bonneau avec Metropolitan il y a 15 ans : j'avais apprécié le trait précis, les lumières d'un maitre de l'aquarelle et quelque chose de calme apporté à l'intrigue pourtant alambiquée. Mais j'avais perdu de vu cet auteur. Pour ce volume, je me demande si c'est ce qu'on attend d'une bande dessinée. Cela se rapproche du travail ( un peu marginal ?) de Thierry Murat quand il adapte en BD des chefs d'œuvre de la littérature avec 2 dessins par page, très peu de dialogues et une voix Off puissante. Sauf que dans cet album les textes sont de Laurent Bonneau donc, c'était un peu casse-gueule. Et bien j'avoue que ça m'a touché, c'est plutôt une réflexion illustrée...sur la responsabilité, je dirais. J'ai du relire certaines phrases pour arriver à me les approprier. Le titre "l'essentiel" n'est peut-être pas tout à fait juste, mais on sent qu'il y a un effort pour ramasser en peu de mots ses préoccupations du moment. Il vagabonde de sujet en sujet, utilisant ses ateliers BD en prison (univers très contrasté, gris bleu et géométrique) et sa vie quotidienne ( toute colorée et organique) comme contre-point à ses réflexions. L'amour, les moments de la vie qui vous transforment, la liberté ... L'objet livre lui-même contribue à une sorte de grandiloquence : papier épais, page non numérotées, jamais plus d'un personnage à la fois sur chaque case, des techniques graphiques variées... Et à travers tout ça, une beauté qui pourra paraître à certains inutilement esthétisante... Donc n'y allez pas la fleur au fusil , ce n'est pas une fiction haletante, c'est à la fois un exercice de style graphique et littéraire. Si vous avez une dent contre les bobos, ça ne va pas le faire... Votre dégoût social va parler pour vous.
O'Boys
Une série qui démarre sur les chapeaux de roue, mais dont le rythme faiblit quelque peu par la suite. C’est d’ailleurs étonnant, j’ai trouvé que c’était plus rythmé et dense lorsque tout se passait quasiment au même endroit, et que dans les deux tomes suivants, alors qu’au contraire les personnages étaient toujours en mouvement et traversaient une partie des États-Unis, le rythme faiblissait. Mais c’est quand même une lecture que j’ai appréciée. D’abord parce que j’ai bien aimé le dessin de Cuzor (et la colorisation qui l’accompagne). Un trait réaliste très agréable et fluide. Ensuite parce que cette histoire, qui prend racine dans l’Amérique profonde de l’entre-deux guerres, au moment où la crise frappe durement les plus faibles/pauvres, utilise plutôt bien ces décors. Avec une bonne utilisation des hobos et de leurs habitudes. Idem pour le blues (surtout dans le dernier tome). Seul le personnage du shériff, un peu trop caricatural dans sa traque des deux fugitifs pour se faire réélire, m’a moins convaincu. Rien d’extraordinaire, mais une lecture sympathique. Note réelle 3,5/5.
Happy Sex
Je reste circonspect sur l'intérêt de ma lecture. J'ai hésité entre 2 et 3 mais le traitement sans vulgarité des scènes de sexe pourtant explicites me fait être indulgent. Comme déjà souligné, malgré la crudité de beaucoup de scènes l'érotisme laisse la place à l'humour. On sourit plus que l'on rit des situations somme toute assez classiques proposées par Zep. Le manque d'approches séductrices pour nous livrer des couples immédiatement dans un lit nuit à l'attrait de la série. A la longue les gags pourtant assez bons donnent une impression de catalogue un peu lassant. Toutefois Zep évite deux écueils : la vulgarité et le côté femme objet dans la relation sexuelle. Le dessin de Zep permet de positionner ses personnages en monsieur et madame "tout le monde". Pas de mannequins femmes à la poitrine surgonflée ou de pénis version anaconda. Une lecture en passant mais que je situe mi figue mi raisin.
Nos Mondes perdus
2.5 Je n'ai jamais été un gros fan des dinosaures, alors que j'ai grandi dans une décennie où les gens semblaient penser que c'était pratiquement obligatoire que les petits garçons les adorent. Donc la paléontologie n'est pas un sujet qui me passionne, mais j'aime bien apprendre comment une discipline s'est formée. Cette ouvrage montre l'évolution de l'étude des dinosaures au fil du temps et c'est pas trop mal, mais pas raconté de manière passionnante. On retrouve les défauts et les qualités de Marion Montaigne. Au niveau des qualités, le dessin humoristique est sympa, l'humour fonctionne souvent et l'autrice est bonne dans la vulgarisation scientifique. Là où ça marche moins est que la narration manque vraiment de dynamisme. En plus, l'autrice parle aussi de sa vie et son intérêt pour les dinosaures. C'est pas totalement inintéressant, sauf qu'au début cela donne un scénario décousu et durant tout le premier chapitre je ne savais pas trop où l'autrice voulait en venir. C'est vraiment à la lecture du second chapitre que cela devient plus clair et que j'ai commencé à trouver certains passages un peu intéressants.
Dune - Les Eaux du Kanly
Brian Herbert et Kevin J. Anderson, coauteurs des romans préquelles de Dune, continuent d’adapter et de développer l’univers de Frank Herbert en BD, avec ce récit inédit suivant Gurney Halleck immédiatement après la défaite de Arrakeen. Chronologiquement les évènements se déroulent donc en parallèle à l’histoire originale. L’intrigue est simple mais efficace : il s’agit d’une bête histoire de vengeance (le mot « kanly » signifiant querelle, vendetta). Le récit est prenant et rondement mené, mais assez convenu. On retrouve aussi ce manque d’émotion, caractéristique récurrente de l’univers froid et calculé de Frank Herbert. Brian Herbert et Kevin J. Anderson s’associent à des dessinateurs différents pour chaque histoire, et c’est l’italien Francesco Mortarino (qui a bossé pour Marvel) qui prend ici les rênes. Son style est maitrisé et parfaitement adapté au récit… j’ai notamment apprécié les visages, qui donnent beaucoup de caractère aux personnages. Voilà, un album peu marquant, mais qui développe l’univers de Dune et qui intéressera sans doute les fans du roman original.
Jacques Damour
L’album semble adapter un roman de Zola, que je ne connais pas (Zola lui-même est un personnage de l’intrigue, rencontrant les protagonistes pour qu’ils lui racontent leur histoire, dont il tirerait un roman, justement). Disons que si ça se laisse lire, ça m’a globalement laissé sur ma faim. L’histoire en elle-même n’est ni palpitante ni follement originale. Ce sont surtout quelques à-côtés qui m’ont intéressé. D’abord une bonne reconstitution de Paris et de sa région dans le dernier tiers du XIXème siècle. Ensuite le personnage de Berru, hâbleur et ambigu à souhait. La Commune, qui occupe la seconde partie de l’ouvrage, est un peu escamotée. On sent que Zola, qui dénoncent pourtant dans ses articles de presse et certains romans les inégalités sociales, n’est pas un révolutionnaire. Le commentaire (tiré du roman de Zola ?) de l’avant dernière page : « Ils en sont toujours au bonheur universel, obtenu par une extermination générale » se comprend dans le dialogue qui le précède. Mais il donne une image caricaturale de l’action révolutionnaire des communards. Et surtout passe par pertes et profits ceux qui ont réellement massacré, c’est-à-dire les Versaillais de Thiers – et pas forcément au nom d’idéaux émancipateurs. Du coup ça me gêne. Le dessin de Gaël Henri est inégal et pas forcément ma came, mais il passe bien. Disons que j’ai lu l’album sans déplaisir, mais sans jamais trop m’attacher à l’intrigue. Note réelle 2,5/5.