Les derniers avis (152 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Nos Mondes perdus
Nos Mondes perdus

2.5 Je n'ai jamais été un gros fan des dinosaures, alors que j'ai grandi dans une décennie où les gens semblaient penser que c'était pratiquement obligatoire que les petits garçons les adorent. Donc la paléontologie n'est pas un sujet qui me passionne, mais j'aime bien apprendre comment une discipline s'est formée. Cette ouvrage montre l'évolution de l'étude des dinosaures au fil du temps et c'est pas trop mal, mais pas raconté de manière passionnante. On retrouve les défauts et les qualités de Marion Montaigne. Au niveau des qualités, le dessin humoristique est sympa, l'humour fonctionne souvent et l'autrice est bonne dans la vulgarisation scientifique. Là où ça marche moins est que la narration manque vraiment de dynamisme. En plus, l'autrice parle aussi de sa vie et son intérêt pour les dinosaures. C'est pas totalement inintéressant, sauf qu'au début cela donne un scénario décousu et durant tout le premier chapitre je ne savais pas trop où l'autrice voulait en venir. C'est vraiment à la lecture du second chapitre que cela devient plus clair et que j'ai commencé à trouver certains passages un peu intéressants.

09/02/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 3/5
Couverture de la série Dune - Les Eaux du Kanly
Dune - Les Eaux du Kanly

Brian Herbert et Kevin J. Anderson, coauteurs des romans préquelles de Dune, continuent d’adapter et de développer l’univers de Frank Herbert en BD, avec ce récit inédit suivant Gurney Halleck immédiatement après la défaite de Arrakeen. Chronologiquement les évènements se déroulent donc en parallèle à l’histoire originale. L’intrigue est simple mais efficace : il s’agit d’une bête histoire de vengeance (le mot « kanly » signifiant querelle, vendetta). Le récit est prenant et rondement mené, mais assez convenu. On retrouve aussi ce manque d’émotion, caractéristique récurrente de l’univers froid et calculé de Frank Herbert. Brian Herbert et Kevin J. Anderson s’associent à des dessinateurs différents pour chaque histoire, et c’est l’italien Francesco Mortarino (qui a bossé pour Marvel) qui prend ici les rênes. Son style est maitrisé et parfaitement adapté au récit… j’ai notamment apprécié les visages, qui donnent beaucoup de caractère aux personnages. Voilà, un album peu marquant, mais qui développe l’univers de Dune et qui intéressera sans doute les fans du roman original.

08/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Jacques Damour
Jacques Damour

L’album semble adapter un roman de Zola, que je ne connais pas (Zola lui-même est un personnage de l’intrigue, rencontrant les protagonistes pour qu’ils lui racontent leur histoire, dont il tirerait un roman, justement). Disons que si ça se laisse lire, ça m’a globalement laissé sur ma faim. L’histoire en elle-même n’est ni palpitante ni follement originale. Ce sont surtout quelques à-côtés qui m’ont intéressé. D’abord une bonne reconstitution de Paris et de sa région dans le dernier tiers du XIXème siècle. Ensuite le personnage de Berru, hâbleur et ambigu à souhait. La Commune, qui occupe la seconde partie de l’ouvrage, est un peu escamotée. On sent que Zola, qui dénoncent pourtant dans ses articles de presse et certains romans les inégalités sociales, n’est pas un révolutionnaire. Le commentaire (tiré du roman de Zola ?) de l’avant dernière page : « Ils en sont toujours au bonheur universel, obtenu par une extermination générale » se comprend dans le dialogue qui le précède. Mais il donne une image caricaturale de l’action révolutionnaire des communards. Et surtout passe par pertes et profits ceux qui ont réellement massacré, c’est-à-dire les Versaillais de Thiers – et pas forcément au nom d’idéaux émancipateurs. Du coup ça me gêne. Le dessin de Gaël Henri est inégal et pas forcément ma came, mais il passe bien. Disons que j’ai lu l’album sans déplaisir, mais sans jamais trop m’attacher à l’intrigue. Note réelle 2,5/5.

08/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Bayou Bastardise
Bayou Bastardise

Je me retrouve très bien dans l’avis de Ro. Que ce soit pour la note ou pour son « explication ». En effet, j’ai eu beaucoup de mal à entrer – et aussi à rester – dans cette histoire (que j’ai lue dans l’intégrale). D’abord parce que c’est très décousu au départ, on multiplie les protagonistes. Et puis aussi parce que l’emploi de très nombreux termes « exotiques », cajuns en particulier hache pas mal la lecture (même si la plupart des termes sont traduits en bas de page, j’ai trouvé parfois gênant le procédé, cela enlève de la fluidité de lecture). Je me suis quand même accroché. En grande partie parce que j’ai trouvé plutôt chouette le travail graphique de Neyef (déjà très apprécié sur d’autres séries). J’aime son trait, mais aussi sa colorisation. Pour le reste, si l’ambiance du bayou est bien rendue, avec un univers un peu « fin de race », dégénérescent, les difficultés rencontrées au départ pour entrer dans l’histoire ont sans doute joué pour me la rendre moins captivante qu’elle n’aurait pu l’être, même si au bout d’un moment c’est un peu plus clair. Mais ça se laisse quand même lire. Bien sûr avec ce dessin que je trouve très agréable (et original). Mais aussi parce que c’est dynamique, avec toujours cette violence permanente (souvent présente dans les publications du Label 619) qui fait qu’on ne patauge pas longtemps dans les marais. Une lecture pas désagréable, pas inoubliable non plus.

08/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Julie Wood - Saison 2
Julie Wood - Saison 2

Julie Wood était une série créée par Jean Graton en parallèle de Michel Vaillant. L'objectif était de créer une nouvelle héroïne, cette fois féminine, et de quitter le monde de l'automobile pure pour celui de la moto. Au bout de 8 tomes toutefois, Graton n'a plus eu suffisamment de temps pour continuer ses aventures en solo et l'avait plutôt intégrée aux aventures de la famille Vaillant, en tant que compagne de Steve Warson. Mais si vous ne connaissiez pas Julie Wood, ça n'a aucune importance car ce qui se présente comme une saison 2 de ses aventures est en réalité un reboot complet, reprenant la série à ses tous débuts, en la transposant de nos jours, alors que Julie a tout juste 18 ans. Ce reboot respecte les codes de la série originelle, et notamment l'entourage familial de Julie qui vit chez son oncle, garagiste californien, avec son frère mécanicien qui la soutient. Et le scénariste, Philippe Pelaez dédie son premier cycle à la résolution d'un mystère qui demeurait dans la série de Graton : dans quelles circonstances sont morts les parents de Julie ? C'est en effet à un polar que nous avons droit, dans le monde de la moto, aussi bien celui de la compétition que celui des gangs de bikers qui font des rodéos sur les avenues de Los Angeles. Un homme est mort lors de l'un de ceux-ci sauf que ce n'est pas un accident : il a reçu une balle dans la tête. Et l'enquête amène les flics du LAPD à interroger l'oncle de Julie qui semble cacher quelque chose à ce sujet. Julie et son frère sont bien décidés à comprendre de quoi il s'agit. C'est une série d'aventure pour les amoureux de la moto et la compétition mécanique. Le dessin est sympa pour tout ce qui est décors et véhicules. J'apprécie moins les visages qui sont peu expressifs et trop changeants, notamment au niveau des bouches qui ressortent bizarrement. Les couleurs manquent légèrement d'élégance mais j'aime leur clarté. Comme dans Michel Vaillant, les précisions sur les courses et les techniques de pilotage sont nombreuses et précises, peut-être un peu rébarbatives pour qui ne se passionne pas pour le sujet, mais également instructives. Toutefois, même si la moto est partout dans cette histoire, c'est davantage l'ambiance polar à l'américaine qui ressort de cette première aventure. Il y a un tueur à gages, un complot qui parait mafieux, des magouilles dans l'ombre, et Julie, son frère et leurs proches qui enquêtent au péril de leur vie... avec un secret de famille en toile de fond. La trame scénaristique tient la route (ça tombe bien vu la thématique) mais amène peu de surprise au monde des BD d'aventures policières. L'omniprésence de la moto en général apporte heureusement cette originalité qui pourra faire ressortir la série du lot.

08/02/2025 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5
Couverture de la série Hope one
Hope one

Avec ses couvertures très engageantes, l'annonce d'un huis-clos spatial oppressant et la promesse d'un récit vite achevé en deux tomes, je me suis laissé séduire sans grande surprise par Hope One, qui semblait avoir tout pour me plaire. Et finalement, c'est un peu plus complexe que ça. Est-ce que j'ai aimé ? Oui, sans aucun doute. Est-ce que j'ai été déçu ? Probablement, oui. Est-ce que je suis satisfait d'être déçu ? Bizarrement, j'ai encore envie de dire oui... Il faut dire que 'Fane effectue des choix narratifs particulièrement clivants dans son récit, et moins on en sait, mieux ce sera, même si on augmentera également nos chances d'être particulièrement frustré à l'arrivée. On laissera donc le lecteur en juger. En l'état, 'Fane nous propose un scénario plutôt malin, assez bien ficelé, mais qui laisse peut-être entrevoir un peu trop vite certains éléments qui nous aiguillent vers la fin. Une fin qui plaira aux uns, pas aux autres, mais qui a toutefois le mérite de la cohérence. On y croit volontiers, et même si, au fur et à mesure de la lecture du second tome, on comprend peut-être un peu trop tôt de quoi il en retourne, reconnaissons que l'efficacité est entretenue jusqu'au bout. Une efficacité due principalement à des personnages bien croqués, notamment dans le tome 2, avec son duo d'enquêteurs très convaincant. L'ambiance à la Fargo fonctionne bien, et fait oublier la frustration d'être redescendu sur Terre un peu trop vite après la fin engageante du premier tome. De quoi, en tous cas, nous faire oublier le changement de dessinateur, guère très grave mais légèrement décevant dans la mesure où il ne se fait pas dans le bon sens, le trait de 'Fane surpassant sans aucun doute celui de Grelin. Malgré tout, vue la structure narrative du récit, changer de dessinateur entre les deux tomes semble tout à fait logique. Bref, difficile de recommander cette lecture à qui que ce soit. Pour ma part, ça a plutôt fonctionné, mais il faut bien prévenir un éventuel futur lecteur qu'il ne trouvera pas ici ce à quoi il pourrait s'attendre. Et à la réflexion, c'est quand même plutôt une qualité.

08/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Jardin d'hiver
Le Jardin d'hiver

Jusqu’aux trois-quarts de l’album, je trouvais qu’on avait là un Dillies bien plus noir et désespéré que toutes les œuvres de lui que j’avais déjà lues. Jusqu’à l’éclaircie finale. Qui arrive comme un rayon de soleil transperçant violemment les décors froids et l’ambiance morne et pluvieuse, voire même l’histoire franchement triste. Cette éclaircie finale amène des happy-end là où ne les attendait plus. Reste que je suis resté un peu sur ma faim concernant l’histoire elle-même. Non pas du fait de sa tonalité souvent triste, mais plutôt parce que je l’ai trouvée un peu trop légère, manquant d’aspérités. Mais malgré ce relatif manque de fond, jamais je n’ai eu envie de décrocher, tant j’ai accroché au travail graphique de La Padula (proche de celui de Sandoval). Un trait très original, une colorisation que j’ai aussi appréciée – au point de presque regretter les couleurs vives de la fin ! Note réelle 3,5/5.

07/02/2025 (modifier)
Par Kadath
Note: 3/5
Couverture de la série Freaks Agency
Freaks Agency

Je poursuis l’exploration des BD d’inspiration lovecraftienne et ce début de série de série de François Baranger s’en sortait plutôt bien ! Cet auteur est bien connu depuis quelques années avec ses parutions de nouvelles de Lovecraft illustrées. Ses dessins sont souvent saisissants. Dans la présente série (parue avant les nouvelles illustrées) le dessin est dans un registre descriptif avec un style très réaliste pour la représentation des personnages et des horreurs rencontrées (si on peut parler de réalisme…). Normalement je préfère quand la mise en image des horreurs lovecraftiennes reste plus dans la suggestion… Oui mais ici nous ne sommes pas dans le cadre d’adaptations de Lovecraft mais plutôt de la transposition de cet imaginaire dans une période beaucoup plus contemporaine : on est plus proche de l’univers Delta Green (agence gouvernementale en lutte contre l’horreur, pour les amateurs de jeux de rôle…). Et dans ce contexte, le style de Baranger était parfaitement adapté : c’est vraiment dommage que la série ne soit pas allée jusqu’à son terme…

07/02/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Kivu
Kivu

BD s'appuyant sur un très beau projet : dénoncer l'organisation de l'exploitation des mines de Coltan en République Démocratique du Congo en rappelant la haute responsabilité des multinationales dans les exactions commises. Cette dénonciation se fera via une fiction construite autour d'un ingénieur naïf d'une multinationale aux mains sales, découvrant le désastre social, refusant d'y prendre part et désireux de protéger les victimes collatérales des exactions auxquelles il fut sans son consentement mêlé. C'est du Van Hamme, autrement dit, c'est habilement traité du point de vue du rythme et de la clarté de l'intrigue, mais c'est aussi un traitement du sujet par le biais du genre action-aventure, sans grande finesse donc. La curiosité du lecteur est titillée, le sujet est en effet brûlant, mais la mise en perspective de la mondialisation, les conséquences de la technophilie de nos sociétés occidentales, etc. ne sont nullement abordées, au plus esquissées dans la préface. L'information est passée sans cris ni heurts, la colère retombe vite, le vertige est évité.

07/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Salamandres
Les Salamandres

Dans ce monde dystopique rétro-futuriste, les Conseillers veulent votre bien et pour cela interdisent tous les abus, vous sanctionnant si vous consommez de la viande ou de l'alcool ou si vous perturbez l'ordre public. Par une surveillance omniprésente, ils instaurent une loi hypocrite et taisent toute information sur les manifestations de mécontents. Dans ce monde vivent aussi les Salamandres, des humains qui ont muté en lézard humanoïde depuis que ce qui s'est apparenté à un virus les a transformés. Ils sont relégués à l'écart de la société, avec des droits réduits par rapport aux vrais humains, peut-être de peur qu'ils transmettent leur maladie aux autres. Le héros est Graham Gomez, ancien journaliste polémique empêché de faire son boulot, reconverti en boucher jusqu'à ce que la viande soit interdite, et finalement en quête d'un petit boulot de conducteur de train pour obtenir l'agrément pour avoir un enfant avec sa femme. Quand la Société qui gère la protection des humains lui offre un voyage sensationnel vers Mars pour des raisons marketing, il flaire l'arnaque et préfère refuser le cadeau. Mais c'est difficile de refuser quelque chose à une entreprise aussi puissante. J'ai d'abord cru que cette BD allait apporter du neuf dans le domaine des récits de SF dystopiques. Déjà grâce à son graphisme attrayant, une ligne claire et ronde qui rappelle un peu celle de Brüno et dont les couleurs chatoyantes contrastent avec l'oppression de cette société fictive. Ensuite parce que nombre d'éléments originaux la composent : cette idée d'une société qui veut vous protéger de vous-mêmes et pousse la chose jusqu'à interdire tous les plaisirs et ce qui vous ferait sortir du rang, ces personnes transformées en salamandres qui vivent parmi et à côté des humains normaux, ce héros un peu loser et râleur au passé complexe, et cette étrange proposition qu'on lui fait de partir sur Mars. On est vite curieux de voir où les auteurs vont nous mener et ce qu'ils vont dévoiler de cette dystopie. Malheureusement, la suite de l'intrigue emprunte des chemins un peu tortueux pour ne finalement pas raconter grand chose de plus original. Les péripéties que subit le héros donnent l'impression que le scénario fait deux pas en avant un pas en arrière. Les motivations des protagonistes ne sont pas claires et paraissent changeantes. Beaucoup de retournements de situation ne suivent pas la logique des uns et des autres, et certaines péripéties paraissent même franchement dispensables. Je pense par exemple au besoin d'assommer le héros pour l'amener dans un endroit secret, puis immédiatement après le droguer pour l'amener dans un autre : quel besoin d'avoir agi en deux étapes alors qu'il était déjà à la merci de ceux qui l'accompagnaient à ce moment là ? Et plus tard quel besoin d'avoir absolument le héros comme participant à ce voyage spatial alors qu'ils prouvent qu'ils peuvent donner l'apparence qu'ils veulent à n'importe qui sur les médias ? Beaucoup de choses ne collent pas et paraissent cousues de fil blanc pour aboutir à une trop classique critique désabusée d'une société dystopique. Un peu déçu donc, mais j'ai apprécié tout de même quelques bonnes idées et le fait qu'on ait droit à une histoire dense, bien dessinée, et plutôt divertissante malgré ses défauts de construction et de logique interne.

07/02/2025 (modifier)