L’album se laisse lire, mais je serai moins enthousiaste que bamiléké.
Je ne suis a priori pas le cœur de cible. D’abord parce que l’intrigue vise essentiellement un jeune – voire très jeune lectorat. Je trouve que ça passe plus difficilement la barrière de l’âge, même si d’autres peuvent y trouver davantage leur compte.
Mais c’est essentiellement l’aspect graphique qui ne m’attire pas. Affaire de goût ici, donc ne vous y arrêtez pas forcément. Mais le dessin est très franchement inspiré de certains dessins animés modernes (avec des visages, des expressions virant sur ce que je n’aime pas trop du manga). Certaines scènes, certains personnages m’ont aussi fait penser à quelques publications d’Ankama/Dofus (pas mon truc là non plus). Je ne suis pas fan non plus de la colorisation informatique.
Quant à l’histoire, elle se laisse lire donc, mais sans m’avoir chamboulé. La responsabilité des humains dans certains déséquilibres naturels n’est en fait qu’effleurée, évoquée vers la fin. C’est surtout une petite histoire mignonne autour de deux sœurs, gardiennes de la Nuit pour l’une et du Jour pour l’autre. De leur affrontement, mais aussi de ce qui pourrait profiter de leur manque de coopération. Avec tout un tas de petits personnages secondaires pas très fouillés mais qui densifient certaines scènes, tout ça devrait plaire aux plus jeunes lecteurs. Lecteurs qui peuvent s’identifier à a gamine qui va rencontrer tout ce petit monde censé rester secret, hors de vue des humains.
Un petit 3 étoiles me concernant, mais il y a quand même des qualités qui peuvent plaire à d’autres (aux goûts et âges éventuellement différents des miens).
Avis après 6 tomes.
Un shonen qui ne révolutionnera rien mais que j’ai trouvé assez sympa à suivre, je suis même deg’ que ma médiathèque ne soit pas à jour sur la suite de la série. Le début est un peu poussif mais après j’ai apprécié le rythme.
Dans un monde de Fantasy, où chaque personnes se voient affublés d’une compétence, nous suivrons Fate - un jeune garde persécuté qui malencontreusement va découvrir que sa capacité n’est pas si inutile. Cette dernière se révèlera même vite surpuissante, puisqu’à chacune de ses victoires, il gagne les statistiques de son adversaire … Il y aura bien sûr une contrepartie à ce pouvoir, entraînant notre jeune héros dans un cercle vicieux.
Autant dire que ça démarre doucement avant de vite s’emballer. Au milieu de tout ça va émerger de nombreux personnages (compagnons, méchants de service, l’amour …), une quête et un peu de mystère pour titiller le lecteur.
Le dessin est random mais efficace.
Rien de foncièrement original dans ce récit donc, mais ça reste bien fait pour les amateurs du genre.
Mini spoiler : j’aime bien l’explication du pouvoir en rapport avec les 7 péchés capitaux et ce que ça peut amener pour la suite … curieux de découvrir les derniers détenteurs.
L’album nous présente quelques mois de la vie de Basile, que j’imagine être une sorte d’alter ego de l’auteur. En effet, Basile est un auteur de BD qui recherche inspiration et moyens financiers pour vivre, galère avec sa copine pour payer la bouffe, les sorties, etc. Par obligation, il s’inscrit dans une agence d’intérim, et se trouve envoyé en mission dans l’entrepôt d’une grande chaîne de supermarché. Il va y découvrir – et nous présenter par la même occasion – le fonctionnement de ce « travail de l’ombre ».
Son organisation, les multiples dangers, et surtout l’exploitation éhonté de la main d’œuvre par les agences d’intérim et la chaine de supermarchés. Les intérimaires étant les plus précaires. Les diverses formes d’adaptation de ce sous prolétariat aux exigences souvent délirantes sont bien montrées. Certains passages frôlent l’absurde, on comprend bien que les règlements ne sont que façade, et que s’y conformer est impossible – en matière de sécurité par exemple, pour ne pas écorner la rentabilité. Quant aux rapports humains, ils sont réduits au minimum entre la hiérarchie et les travailleurs comme Basile (mais aussi, turnover aidant, entre les travailleurs de bases eux-mêmes).
Ça n’est pas un reportage ou un documentaire, mais on sent que l’auteur s’inspire d’une réalité sans doute vécue (j’ai moi aussi tâté de l’intérim il y a longtemps, pour du travail à la chaine par exemple, et j’y ai retrouvé quelques similitudes).
J’ai bien aimé le dessin. Les personnages animaliers sont expressifs, et le rendu de ce Noir et Blanc assez gras est proche d’un certain underground américain, tout en gardant une fraicheur, une lisibilité – et une qualité du trait – supérieur à la moyenne de ce genre.
Une lecture intéressante, agréable, illustrant la façon dont certains individus essayent de survivre dans un milieu déshumanisant. Pour Basile, c’est passé par quitter ce boulot débile et trouver quelque chose de plus gratifiant. Mais tout le monde n’a pas cette chance hélas.
Mouais.
L’album se laisse lire, mais j’en suis sorti sur ma faim.
Disons que l’ambiance nauséabonde est bien construite, autour d’une communauté un peu en vase clôt, les relations exécrables qu’entretiennent certains protagonistes entre eux. Et le dessin de Léonie Bischoff est plutôt chouette. Ce qui fait que la lecture n’a pas été déplaisante.
Mais elle n’a hélas jamais été passionnante non plus. D’abord parce que le suspens est tout relatif, on devine quand même bien en amont le « coupable », ce qui gâche un peu le plaisir dans ce type de récit policier.
Ensuite parce que l’intrigue elle-même n’est quand même pas palpitante, et aucun personnage n’est attachant, ni trop développé d’ailleurs (à part dans la première partie la femme jouant un rôle infect).
J’avais lu une autre adaptation de Läckberg par les mêmes auteurs, « Le prédicateur », et ça m’avait davantage plu. Je ne sais pas si c’est le roman d’origine qui est moins bon, mais ici, ça ne m’a pas convaincu.
Note réelle 2,5/5.
Je ne suis a priori pas forcément le cœur de cible de ce type d’album, mais je dois dire que la lecture s’est révélée plus agréable que prévu/craint.
D’abord, le dessin de Mademoiselle Caroline n’est pas le style girly qui souvent m’horripile. Avec un trait épuré (décors escamotés, personnages quasi esquissés), elle arrive à l’essentiel, et c’est très lisible.
Quant au récit, il ne sort pas de l’ordinaire, mais c’est quand même une lecture plaisante. On y retrouve les grands classiques des crises d’adolescence, des petites guéguerres entre l’ado et ses parents. C’est souvent bien vu.
Alors, certes, rien de révolutionnaire, ça n’est jamais hilarant, mais c’est une lecture qui parlera sans doute à pas mal de parents (et à d’anciens ados n’ayant pas perdu la mémoire).
Sophie Guerrive aime s’inspirer du moyen-âge pour ses histoires (chez le même éditeur avec Capitaine Mulet, ou chez Ion). Ça l’inspire et elle ajoute sa patte à une imagerie bien maîtrisée.
Ici c’est un univers entièrement religieux, autour de moines, avec prêches, recherche du paradis et du jardin d’Eden. Un peu de fantastique, des personnages anthropomorphes, tout passe très bien.
Je me pose juste la question du public visé. Pas mal de choses sont tout public, voire visent un jeune lectorat (le dessin simple et certaines situations « mignonnes »), alors que d’autres, qui laissent entrevoir l’imaginaire médiéval, toucheront sans doute davantage des lecteurs adolescents et surtout adultes.
Sinon, comme d’habitude avec 2024, on a droit à une super maquette, un papier épais.
Une lecture agréable en tout cas.
Encombrant et familier. Martin Veyron continue sa veine de contes édifiants que j'avais déjà apprécié dans l'adaptation de la nouvelle de Tolstoï Ce qu'il faut de terre à l'homme . Il essaye de formaliser les défauts de notre époque en montrant l'ubris avec Tolstoï et ici le désir de gloire.
Mais dans un cas on a un conte court, tragique et bien ourlé et dans l'autre c'est une mosaïque de petites histoires gigognes, tirées de la mythologie grecque et de l'histoire antique, emballée dans une longue comédie ironique.
Martin Veyron aime et sait nous mener par le bout du nez par ses dialogues et ses situations rocambolesques. Il prend son temps (213 pages) et toute la place nécessaire (24/32cm) pour reconstituer un monde antique coloré de l'imaginaire des années 80 mais peut-être aussi du cinéma muet.
Beaucoup trop lourd pour lire au lit, très dense donc il faut prévoir plusieurs soirs devant soi. Si on aime Martin Veyron on aura plaisir à retrouver son trait décidé et élégant et son humour appuyé.
Sinon passez votre chemin.
C’est devenu une habitude depuis quelques années … une anthologie western à glisser sous le sapin pour les amoureux du genre.
Aujourd’hui Lawmen of the West, la 4eme exploration de Tiburce Oger du grand ouest, consacré comme son nom l’indique aux hommes de lois.
La formule est éprouvée maintenant. Autour de notre scénariste, on retrouve toujours un beau casting de dessinateurs (j'en ai même découvert 3 au passage). Hormis pour deux (dont je tairais les noms), j’ai trouvé l’ensemble appliqué.
Le liant entre les différents récits marche bien, cette fois un carnet retraçant quelques destinés (shérif, juge …).
Pas indispensable, le filon s’épuise un peu mais du boulot honnête, je l’ai même trouvé plus réussi que le précédent GunMen.
Rdv l’année prochaine avec un album consacré, cette fois, aux femmes dans l’Ouest.
2.5
Le titre va très bien pour ce one-shot parce où je ne pense pas avoir réussi à totalement rentrer dans l'histoire.
Heureusement que j'ai bien aimé le dessin et que la narration est fluide parce que je ne pense pas que j'aurais réussi à finir l'album. Il faut dire qu'il y a plusieurs pages muettes ou avec peu de textes alors ça se lit tout de même plutôt vite pour une BD avec autant de pages. Quant au scénario, ça se laisse lire, mais sans plus. Le personnage principal m'a un peu énervé par moment et je n'ai pas trop compris exactement où l'auteur voulait en venir.
En fait, j'ai eu la sensation que je regardais un film un peu intello qui, sans être chiant, était un peu incompréhensible dans ce qu'il veut montrer parce qu'il me manque des informations. Je peux comprendre que d'autres lecteurs soient plus touchés par cet album que moi. On va dire que c'était pas une lecture pour moi.
Mon avis rejoint celui d'Alix.
Il y a des qualités dans cet album, notamment le dessin que j'ai bien aimé, mais je n'ai pas trouvé que ce long one-shot était une lecture passionnante. Il faut savoir que c'est l'adaptation d'un roman américain paru au 19ème siècle. Si à l'époque montrer les horreurs de la guerre était sans doute innovateur, cela l'est moins aujourd'hui. J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu déroulement de l'intrigue dans d'autres œuvres de fictions. Certes, c'était surtout dans des histoires ou des témoignages se passant durant les deux premières guerres mondiales ou encore celle du Vietnam, mais si l'esthétique de ses récits changent, les messages sont souvent les mêmes et rien ne m'a étonné durant ma lecture et tout était convenu.
Ajoutons qu'en plus le personnage principal ne m'a pas semblé attachant et je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Cela une BD à emprunter, mais ce n'est pas une lecture qui m'a marqué.
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Le Soleil de minuit
L’album se laisse lire, mais je serai moins enthousiaste que bamiléké. Je ne suis a priori pas le cœur de cible. D’abord parce que l’intrigue vise essentiellement un jeune – voire très jeune lectorat. Je trouve que ça passe plus difficilement la barrière de l’âge, même si d’autres peuvent y trouver davantage leur compte. Mais c’est essentiellement l’aspect graphique qui ne m’attire pas. Affaire de goût ici, donc ne vous y arrêtez pas forcément. Mais le dessin est très franchement inspiré de certains dessins animés modernes (avec des visages, des expressions virant sur ce que je n’aime pas trop du manga). Certaines scènes, certains personnages m’ont aussi fait penser à quelques publications d’Ankama/Dofus (pas mon truc là non plus). Je ne suis pas fan non plus de la colorisation informatique. Quant à l’histoire, elle se laisse lire donc, mais sans m’avoir chamboulé. La responsabilité des humains dans certains déséquilibres naturels n’est en fait qu’effleurée, évoquée vers la fin. C’est surtout une petite histoire mignonne autour de deux sœurs, gardiennes de la Nuit pour l’une et du Jour pour l’autre. De leur affrontement, mais aussi de ce qui pourrait profiter de leur manque de coopération. Avec tout un tas de petits personnages secondaires pas très fouillés mais qui densifient certaines scènes, tout ça devrait plaire aux plus jeunes lecteurs. Lecteurs qui peuvent s’identifier à a gamine qui va rencontrer tout ce petit monde censé rester secret, hors de vue des humains. Un petit 3 étoiles me concernant, mais il y a quand même des qualités qui peuvent plaire à d’autres (aux goûts et âges éventuellement différents des miens).
Berserk of Gluttony
Avis après 6 tomes. Un shonen qui ne révolutionnera rien mais que j’ai trouvé assez sympa à suivre, je suis même deg’ que ma médiathèque ne soit pas à jour sur la suite de la série. Le début est un peu poussif mais après j’ai apprécié le rythme. Dans un monde de Fantasy, où chaque personnes se voient affublés d’une compétence, nous suivrons Fate - un jeune garde persécuté qui malencontreusement va découvrir que sa capacité n’est pas si inutile. Cette dernière se révèlera même vite surpuissante, puisqu’à chacune de ses victoires, il gagne les statistiques de son adversaire … Il y aura bien sûr une contrepartie à ce pouvoir, entraînant notre jeune héros dans un cercle vicieux. Autant dire que ça démarre doucement avant de vite s’emballer. Au milieu de tout ça va émerger de nombreux personnages (compagnons, méchants de service, l’amour …), une quête et un peu de mystère pour titiller le lecteur. Le dessin est random mais efficace. Rien de foncièrement original dans ce récit donc, mais ça reste bien fait pour les amateurs du genre. Mini spoiler : j’aime bien l’explication du pouvoir en rapport avec les 7 péchés capitaux et ce que ça peut amener pour la suite … curieux de découvrir les derniers détenteurs.
Opérateur 238
L’album nous présente quelques mois de la vie de Basile, que j’imagine être une sorte d’alter ego de l’auteur. En effet, Basile est un auteur de BD qui recherche inspiration et moyens financiers pour vivre, galère avec sa copine pour payer la bouffe, les sorties, etc. Par obligation, il s’inscrit dans une agence d’intérim, et se trouve envoyé en mission dans l’entrepôt d’une grande chaîne de supermarché. Il va y découvrir – et nous présenter par la même occasion – le fonctionnement de ce « travail de l’ombre ». Son organisation, les multiples dangers, et surtout l’exploitation éhonté de la main d’œuvre par les agences d’intérim et la chaine de supermarchés. Les intérimaires étant les plus précaires. Les diverses formes d’adaptation de ce sous prolétariat aux exigences souvent délirantes sont bien montrées. Certains passages frôlent l’absurde, on comprend bien que les règlements ne sont que façade, et que s’y conformer est impossible – en matière de sécurité par exemple, pour ne pas écorner la rentabilité. Quant aux rapports humains, ils sont réduits au minimum entre la hiérarchie et les travailleurs comme Basile (mais aussi, turnover aidant, entre les travailleurs de bases eux-mêmes). Ça n’est pas un reportage ou un documentaire, mais on sent que l’auteur s’inspire d’une réalité sans doute vécue (j’ai moi aussi tâté de l’intérim il y a longtemps, pour du travail à la chaine par exemple, et j’y ai retrouvé quelques similitudes). J’ai bien aimé le dessin. Les personnages animaliers sont expressifs, et le rendu de ce Noir et Blanc assez gras est proche d’un certain underground américain, tout en gardant une fraicheur, une lisibilité – et une qualité du trait – supérieur à la moyenne de ce genre. Une lecture intéressante, agréable, illustrant la façon dont certains individus essayent de survivre dans un milieu déshumanisant. Pour Basile, c’est passé par quitter ce boulot débile et trouver quelque chose de plus gratifiant. Mais tout le monde n’a pas cette chance hélas.
Le Tailleur de pierre
Mouais. L’album se laisse lire, mais j’en suis sorti sur ma faim. Disons que l’ambiance nauséabonde est bien construite, autour d’une communauté un peu en vase clôt, les relations exécrables qu’entretiennent certains protagonistes entre eux. Et le dessin de Léonie Bischoff est plutôt chouette. Ce qui fait que la lecture n’a pas été déplaisante. Mais elle n’a hélas jamais été passionnante non plus. D’abord parce que le suspens est tout relatif, on devine quand même bien en amont le « coupable », ce qui gâche un peu le plaisir dans ce type de récit policier. Ensuite parce que l’intrigue elle-même n’est quand même pas palpitante, et aucun personnage n’est attachant, ni trop développé d’ailleurs (à part dans la première partie la femme jouant un rôle infect). J’avais lu une autre adaptation de Läckberg par les mêmes auteurs, « Le prédicateur », et ça m’avait davantage plu. Je ne sais pas si c’est le roman d’origine qui est moins bon, mais ici, ça ne m’a pas convaincu. Note réelle 2,5/5.
Adoleschiante
Je ne suis a priori pas forcément le cœur de cible de ce type d’album, mais je dois dire que la lecture s’est révélée plus agréable que prévu/craint. D’abord, le dessin de Mademoiselle Caroline n’est pas le style girly qui souvent m’horripile. Avec un trait épuré (décors escamotés, personnages quasi esquissés), elle arrive à l’essentiel, et c’est très lisible. Quant au récit, il ne sort pas de l’ordinaire, mais c’est quand même une lecture plaisante. On y retrouve les grands classiques des crises d’adolescence, des petites guéguerres entre l’ado et ses parents. C’est souvent bien vu. Alors, certes, rien de révolutionnaire, ça n’est jamais hilarant, mais c’est une lecture qui parlera sans doute à pas mal de parents (et à d’anciens ados n’ayant pas perdu la mémoire).
Eden (2024)
Sophie Guerrive aime s’inspirer du moyen-âge pour ses histoires (chez le même éditeur avec Capitaine Mulet, ou chez Ion). Ça l’inspire et elle ajoute sa patte à une imagerie bien maîtrisée. Ici c’est un univers entièrement religieux, autour de moines, avec prêches, recherche du paradis et du jardin d’Eden. Un peu de fantastique, des personnages anthropomorphes, tout passe très bien. Je me pose juste la question du public visé. Pas mal de choses sont tout public, voire visent un jeune lectorat (le dessin simple et certaines situations « mignonnes »), alors que d’autres, qui laissent entrevoir l’imaginaire médiéval, toucheront sans doute davantage des lecteurs adolescents et surtout adultes. Sinon, comme d’habitude avec 2024, on a droit à une super maquette, un papier épais. Une lecture agréable en tout cas.
Erostrate
Encombrant et familier. Martin Veyron continue sa veine de contes édifiants que j'avais déjà apprécié dans l'adaptation de la nouvelle de Tolstoï Ce qu'il faut de terre à l'homme . Il essaye de formaliser les défauts de notre époque en montrant l'ubris avec Tolstoï et ici le désir de gloire. Mais dans un cas on a un conte court, tragique et bien ourlé et dans l'autre c'est une mosaïque de petites histoires gigognes, tirées de la mythologie grecque et de l'histoire antique, emballée dans une longue comédie ironique. Martin Veyron aime et sait nous mener par le bout du nez par ses dialogues et ses situations rocambolesques. Il prend son temps (213 pages) et toute la place nécessaire (24/32cm) pour reconstituer un monde antique coloré de l'imaginaire des années 80 mais peut-être aussi du cinéma muet. Beaucoup trop lourd pour lire au lit, très dense donc il faut prévoir plusieurs soirs devant soi. Si on aime Martin Veyron on aura plaisir à retrouver son trait décidé et élégant et son humour appuyé. Sinon passez votre chemin.
Lawmen of the West
C’est devenu une habitude depuis quelques années … une anthologie western à glisser sous le sapin pour les amoureux du genre. Aujourd’hui Lawmen of the West, la 4eme exploration de Tiburce Oger du grand ouest, consacré comme son nom l’indique aux hommes de lois. La formule est éprouvée maintenant. Autour de notre scénariste, on retrouve toujours un beau casting de dessinateurs (j'en ai même découvert 3 au passage). Hormis pour deux (dont je tairais les noms), j’ai trouvé l’ensemble appliqué. Le liant entre les différents récits marche bien, cette fois un carnet retraçant quelques destinés (shérif, juge …). Pas indispensable, le filon s’épuise un peu mais du boulot honnête, je l’ai même trouvé plus réussi que le précédent GunMen. Rdv l’année prochaine avec un album consacré, cette fois, aux femmes dans l’Ouest.
Au-Dedans.
2.5 Le titre va très bien pour ce one-shot parce où je ne pense pas avoir réussi à totalement rentrer dans l'histoire. Heureusement que j'ai bien aimé le dessin et que la narration est fluide parce que je ne pense pas que j'aurais réussi à finir l'album. Il faut dire qu'il y a plusieurs pages muettes ou avec peu de textes alors ça se lit tout de même plutôt vite pour une BD avec autant de pages. Quant au scénario, ça se laisse lire, mais sans plus. Le personnage principal m'a un peu énervé par moment et je n'ai pas trop compris exactement où l'auteur voulait en venir. En fait, j'ai eu la sensation que je regardais un film un peu intello qui, sans être chiant, était un peu incompréhensible dans ce qu'il veut montrer parce qu'il me manque des informations. Je peux comprendre que d'autres lecteurs soient plus touchés par cet album que moi. On va dire que c'était pas une lecture pour moi.
Le Combat d'Henry Fleming
Mon avis rejoint celui d'Alix. Il y a des qualités dans cet album, notamment le dessin que j'ai bien aimé, mais je n'ai pas trouvé que ce long one-shot était une lecture passionnante. Il faut savoir que c'est l'adaptation d'un roman américain paru au 19ème siècle. Si à l'époque montrer les horreurs de la guerre était sans doute innovateur, cela l'est moins aujourd'hui. J'ai eu l'impression d'avoir déjà lu déroulement de l'intrigue dans d'autres œuvres de fictions. Certes, c'était surtout dans des histoires ou des témoignages se passant durant les deux premières guerres mondiales ou encore celle du Vietnam, mais si l'esthétique de ses récits changent, les messages sont souvent les mêmes et rien ne m'a étonné durant ma lecture et tout était convenu. Ajoutons qu'en plus le personnage principal ne m'a pas semblé attachant et je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture. Cela une BD à emprunter, mais ce n'est pas une lecture qui m'a marqué.