Les derniers avis (156 avis)

Couverture de la série Le Jardin d'hiver
Le Jardin d'hiver

Jusqu’aux trois-quarts de l’album, je trouvais qu’on avait là un Dillies bien plus noir et désespéré que toutes les œuvres de lui que j’avais déjà lues. Jusqu’à l’éclaircie finale. Qui arrive comme un rayon de soleil transperçant violemment les décors froids et l’ambiance morne et pluvieuse, voire même l’histoire franchement triste. Cette éclaircie finale amène des happy-end là où ne les attendait plus. Reste que je suis resté un peu sur ma faim concernant l’histoire elle-même. Non pas du fait de sa tonalité souvent triste, mais plutôt parce que je l’ai trouvée un peu trop légère, manquant d’aspérités. Mais malgré ce relatif manque de fond, jamais je n’ai eu envie de décrocher, tant j’ai accroché au travail graphique de La Padula (proche de celui de Sandoval). Un trait très original, une colorisation que j’ai aussi appréciée – au point de presque regretter les couleurs vives de la fin ! Note réelle 3,5/5.

07/02/2025 (modifier)
Par Kadath
Note: 3/5
Couverture de la série Freaks Agency
Freaks Agency

Je poursuis l’exploration des BD d’inspiration lovecraftienne et ce début de série de série de François Baranger s’en sortait plutôt bien ! Cet auteur est bien connu depuis quelques années avec ses parutions de nouvelles de Lovecraft illustrées. Ses dessins sont souvent saisissants. Dans la présente série (parue avant les nouvelles illustrées) le dessin est dans un registre descriptif avec un style très réaliste pour la représentation des personnages et des horreurs rencontrées (si on peut parler de réalisme…). Normalement je préfère quand la mise en image des horreurs lovecraftiennes reste plus dans la suggestion… Oui mais ici nous ne sommes pas dans le cadre d’adaptations de Lovecraft mais plutôt de la transposition de cet imaginaire dans une période beaucoup plus contemporaine : on est plus proche de l’univers Delta Green (agence gouvernementale en lutte contre l’horreur, pour les amateurs de jeux de rôle…). Et dans ce contexte, le style de Baranger était parfaitement adapté : c’est vraiment dommage que la série ne soit pas allée jusqu’à son terme…

07/02/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
Couverture de la série Kivu
Kivu

BD s'appuyant sur un très beau projet : dénoncer l'organisation de l'exploitation des mines de Coltan en République Démocratique du Congo en rappelant la haute responsabilité des multinationales dans les exactions commises. Cette dénonciation se fera via une fiction construite autour d'un ingénieur naïf d'une multinationale aux mains sales, découvrant le désastre social, refusant d'y prendre part et désireux de protéger les victimes collatérales des exactions auxquelles il fut sans son consentement mêlé. C'est du Van Hamme, autrement dit, c'est habilement traité du point de vue du rythme et de la clarté de l'intrigue, mais c'est aussi un traitement du sujet par le biais du genre action-aventure, sans grande finesse donc. La curiosité du lecteur est titillée, le sujet est en effet brûlant, mais la mise en perspective de la mondialisation, les conséquences de la technophilie de nos sociétés occidentales, etc. ne sont nullement abordées, au plus esquissées dans la préface. L'information est passée sans cris ni heurts, la colère retombe vite, le vertige est évité.

07/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Salamandres
Les Salamandres

Dans ce monde dystopique rétro-futuriste, les Conseillers veulent votre bien et pour cela interdisent tous les abus, vous sanctionnant si vous consommez de la viande ou de l'alcool ou si vous perturbez l'ordre public. Par une surveillance omniprésente, ils instaurent une loi hypocrite et taisent toute information sur les manifestations de mécontents. Dans ce monde vivent aussi les Salamandres, des humains qui ont muté en lézard humanoïde depuis que ce qui s'est apparenté à un virus les a transformés. Ils sont relégués à l'écart de la société, avec des droits réduits par rapport aux vrais humains, peut-être de peur qu'ils transmettent leur maladie aux autres. Le héros est Graham Gomez, ancien journaliste polémique empêché de faire son boulot, reconverti en boucher jusqu'à ce que la viande soit interdite, et finalement en quête d'un petit boulot de conducteur de train pour obtenir l'agrément pour avoir un enfant avec sa femme. Quand la Société qui gère la protection des humains lui offre un voyage sensationnel vers Mars pour des raisons marketing, il flaire l'arnaque et préfère refuser le cadeau. Mais c'est difficile de refuser quelque chose à une entreprise aussi puissante. J'ai d'abord cru que cette BD allait apporter du neuf dans le domaine des récits de SF dystopiques. Déjà grâce à son graphisme attrayant, une ligne claire et ronde qui rappelle un peu celle de Brüno et dont les couleurs chatoyantes contrastent avec l'oppression de cette société fictive. Ensuite parce que nombre d'éléments originaux la composent : cette idée d'une société qui veut vous protéger de vous-mêmes et pousse la chose jusqu'à interdire tous les plaisirs et ce qui vous ferait sortir du rang, ces personnes transformées en salamandres qui vivent parmi et à côté des humains normaux, ce héros un peu loser et râleur au passé complexe, et cette étrange proposition qu'on lui fait de partir sur Mars. On est vite curieux de voir où les auteurs vont nous mener et ce qu'ils vont dévoiler de cette dystopie. Malheureusement, la suite de l'intrigue emprunte des chemins un peu tortueux pour ne finalement pas raconter grand chose de plus original. Les péripéties que subit le héros donnent l'impression que le scénario fait deux pas en avant un pas en arrière. Les motivations des protagonistes ne sont pas claires et paraissent changeantes. Beaucoup de retournements de situation ne suivent pas la logique des uns et des autres, et certaines péripéties paraissent même franchement dispensables. Je pense par exemple au besoin d'assommer le héros pour l'amener dans un endroit secret, puis immédiatement après le droguer pour l'amener dans un autre : quel besoin d'avoir agi en deux étapes alors qu'il était déjà à la merci de ceux qui l'accompagnaient à ce moment là ? Et plus tard quel besoin d'avoir absolument le héros comme participant à ce voyage spatial alors qu'ils prouvent qu'ils peuvent donner l'apparence qu'ils veulent à n'importe qui sur les médias ? Beaucoup de choses ne collent pas et paraissent cousues de fil blanc pour aboutir à une trop classique critique désabusée d'une société dystopique. Un peu déçu donc, mais j'ai apprécié tout de même quelques bonnes idées et le fait qu'on ait droit à une histoire dense, bien dessinée, et plutôt divertissante malgré ses défauts de construction et de logique interne.

07/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Adieu Birkenau
Adieu Birkenau

Enième témoignage en BD de survivant de la Shoah, j'avoue avoir fait pas mal le tour de la chose, aussi terrible soit-elle. Ce qui m'a plu dans celle-ci c'est le côté enjoué et plein de vie de la narratrice qui change des mutiques et colériques témoins auxquels je suis plus habitué, que ce soit par exemple le père dans Maus ou la majorité des témoins de Les Mémoires de la Shoah pour une lecture plus récente. Les auteurs et Ginette elle-même la présentent comme une jeune femme naïve, optimiste et souriante avant le drame, et par bonheur elle a visiblement réussi à le redevenir après lui. Cette joie de vivre et son apparence potelée et rayonnante apportent le juste contraste avec son état physique et mental à la sortie des camps, et en même temps la touche d'espoir montrant que certains arrivent à surmonter l'horreur et à retrouver le goût de vivre plus tard. Sur la forme, le dessin est plutôt agréable, en particulier justement pour ce physique qu'il sait donner à ses personnages. Le rythme est bon et ne s'appesantit pas trop sur le pathos pour ne rester que sur les faits. Toutefois, j'ai aussi trouvé que le passage dans les camps était traité de manière un peu superficiel, avec des non-dits qui ne permettaient pas forcément de comprendre bien tout ce qu'il s'y passait. Cela vient probablement du fait qu'on n'y voit que ce que l'héroïne a pu y voir et s'en souvenir, donc sans forcément une vue d'ensemble claire, mais en même temps j'ai eu l'impression que certaines informations n'étaient pas vraiment transmises. On y voit par exemple sur la fin des gens mourir lors des transports et dans le train, comme si ça arrivait comme ça, soudainement, et sans la lente explication de l'horreur qu'ils ont subie et pourquoi ils sont morts. Parmi les BD sur la Shoah que j'ai pu lire, celle-ci est l'une des plus humaines grâce au charisme de sa narratrice et héroïne. Mais elle m'a transmis un peu moins d'informations et d'émotions que d'autres lectures préalables.

07/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Mona Agent X
Mona Agent X

Je serais beaucoup moins sévère que l'avis précédent. Evidemment on ne s'attend pas à ce que ce genre de série postule pour le prix Goscinny. Toutefois j'ai trouvé que Hopkins avait construit un récit qui équilibre les scènes classiques, les soft et explicites en fonction des situations. Il y a même une pointe d'humour puisque la scénariste prête son patronyme à la charmante Mona. Dans une ambiance de TV réalité truquée puis d'images de People trafiquée pour en faire du porno, Mona se retrouve comme agent spéciale qui devra donner de son corps pour ses missions. Cette dernière partie aurait mérité d'être plus développée car cela arrive de façon peu compréhensible. Une deuxième partie était envisagée par les auteurs mais elle ne verra probablement jamais le jour et je le regrette . Graphiquement je trouve le travaille soigné avec une belle ligne claire et des situations qui rappelle un peu des scènes de Manara en plus explicites. Perso je ne suis pas déçu de ma lecture même si j'aurais aimé quelques pages de plus pour admirer cette Mona en action d'agent. Un bon 3

07/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Life is strange
Life is strange

Bon, Life is Strange, à la base - à la toute base- c'est un jeu vidéo sorti en 2015 et qui raconte l'histoire de Max, une étudiante en photographie qui va gagner du jour au lendemain la capacité de rembobiner le temps. Le jeu est une sorte de film interactif dans lequel l'importance des choix, les conséquences de ces choix et le champs des possibles sont au centre de la narration. C'est un jeu qui parle de la vie, de l'importance de nos choix et de ce qu'ils font de nous, dans une ambiance très nostalgique et mélancolique (avec aussi beaucoup de drames). Ce jeu a été un de mes premiers coups de cœur vidéoludiques à sa sortie (et toujours un de mes préférés) et je ne peux que vous conseiller d'y jouer. Suite à son succès, une sorte de franchise est née, chaque nouvel opus vidéoludique se centrant sur un personnage ayant toujours deux points communs avec les autres : iels sont jeunes et iels ont un pouvoir très puissant (sauf deux exceptions). De tous ces autres, je n'ai joué qu'à Before the Storm, une préquelle au premier Life is Strange centré sur Chloé. Pourquoi est-ce que je vous parle de tout ça ? Parce qu'ici, on se centre sur Max et Chloé, les personnages principaux de ce premier opus, des personnages que j'aime, auxquels je suis très attachée et que cette série se veut être une continuation narrative du jeu. Comment faire suite à un jeu où tout le sel vient du fait que de nombreux embranchements sont possibles et que donc plusieurs conséquences existent ? Eh bien, ici, fort heureusement, on a une solution en béton : Max, notre voyageuse temporelle. L'intrigue de cette série part du fait que Max, toujours hantée par les évènements du jeu, commence à vivre ce qu'elle appelle des battements, elle glisse petit à petit dans d'autres univers, des réalités créées à partir de choix différents. Sujet parfaitement en accord avec le jeu et les personnages donc. J'ai trouvé tout ce sujet du deuil et du fait d'aller de l'avant, ou plus précisément de murir après avoir vécu quelque chose d'affreux, très bon. Là encore, nos personnages mûrissent en apprenant qu'au delà de l'importance de nos choix sur notre avenir, nos choix passés font en réalité de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Au delà du fait que le sujet et l'histoire sont bon-ne-s, je suis aussi comblée en tant que passionnée du jeu de base. Je retrouve des personnages qui me sont chers, je peux voir la continuation de leur évolution, les voir vivre les conséquences des évènements du jeu, je peux aussi voir du Pricefield canon ! Bah ouais, j'ai été biberonnée à ce ship, laissez-moi apprécier le fait d'avoir une autre œuvre de la licence les canoniser, ne serait-ce que dans un univers (répétez après moi : "Double Exposure n'est jamais arrivé"). J'ai pu remarquer un clin d’œil à Before the Storm lors d'un dialogue, peut-être y avait-il d'autres références aux autres jeux, mais je ne les connais que de loin. Je n'étais pas sûre d'aimer l'idée d'introduire de nouveaux personnages avec pouvoirs dans l'intrigue, mais je trouve qu'ici les deux nouveaux ajouts se marient bien avec le thème (l'un peut disparaître, ne plus avoir aucune importance sur le monde qui l'entoure, l'autre peut voir les possibilités, les mondes différents, mais ne peut pas agir sur elleux). Tout de même un défaut, je trouve les dessins trop figés, pas assez expressifs ou vivants. L'histoire est bonne mais mon appréciation a été diminuée à cause de la forme qui m'a parue parfois un peu molle (surtout le découpage de certains battements dans le premier album). Plusieurs des dessins des couvertures alternatives m'ont parus meilleurs, mais que voulez-vous, ça doit être une affaire de goût. Il n'empêche, un petit coup de cœur.

06/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Heartstopper
Heartstopper

Heartstopper est un webcomics d'une autrice britannique qui a commencé comme un spin-off de Solitaire, son roman pour jeunes adultes racontant l'histoire d'amour entre une jeune fille et un garçon qui est son opposé en caractère, et qui développe la romance du petit frère gay de celle-ci avec un gentil rugbyman de son lycée. Charly est réputé dans son lycée pour être gay et a subi l'année précédente un harcèlement qui a heureusement pris fin. Il a quand même du mal à s'intégrer du fait de cette réputation involontaire qui attire les regards sur lui. Aussi est-il surpris de voir le beau Nick, membre à l'aise de l'équipe de rugby du lycée et théoriquement hétéro, se rapprocher de lui et devenir un excellent ami... voire plus puisque affinités. C'est le début d'une tendre histoire d'amour entre les deux garçons dont les tomes nous feront découvrir les différentes étapes de la rencontre à la vie de couple bien installée, en passant par la découverte de l'identité sexuelle, les réflexions sur le coming-out, les premiers instants ensemble, intimes ou pas, les confidences aux ami(e)s, anciens et nouveaux, mais aussi le combat contre un trouble mental impactant l'un des deux personnages. C'est clairement une série pour ados et jeunes adultes, prenant la forme d'un webcomics au trait lâché, pas très appliqué, pour produire vite et raconter beaucoup de choses en peu de coups de crayons. Pour autant, et même si certains personnages se ressemblent beaucoup, ce n'est pas moche et ça fonctionne bien. Charly est assez mignon dans son style fragile, Nick aussi dans un style différent, plus bon gars costaud, et d'autres personnages sont bons, notamment la sœur de Charly et son éternel air méfiant et protecteur. La mise en scène marche bien également, même si à titre personnel je zappe les passages un peu trop longs de bisous et de câlins. La romance naissante des deux tourtereaux est prenante dans le premier tome. Certes, elle est un peu facile, le beau gars étant attiré par le mignon héros, mais les deux sont attachants, leur relation et entourage assez crédibles, et c'est plaisant de les suivre. Pour les tomes suivants, leur couple est établi pour de bon et la période de doute et de séduction laisse la place au développement de leur vie à deux et à leurs relations avec leurs proches et la société en général. Il y a moins le côté romantique et attractif du début car l'accent est davantage mis sur le réalisme et les développements naturels d'une telle relation : coming-out, intimité, relations familiales, ainsi également qu'une thématique plus médicale dans le quatrième tome puisque Charly y souffre de problèmes psychologiques et doit consulter pour cela (cette partie du récit m'a un peu plus ennuyé à vrai dire). Ce sont donc deux amoureux que l'on suit, avec leurs problématiques spécifiquement liées à leur relation homosexuelle (à noter à ce propos que Nick s'identifie comme bi plutôt que simplement gay) ainsi que les relations avec leurs amis, faisant majoritairement partie de la communauté LGBT eux aussi. C'est d'ailleurs un reproche que je fais assez souvent à ce genre de récits pour jeunes adultes, le pourcentage un peu trop irréaliste de LGBT dans leur univers : ici même les profs sont gays ou lesbiennes. Certes, c'est parce que l'histoire s'intéresse plus spécifiquement à eux et occulte en partie le monde plus hétéro qui les entoure, mais ça fausse aussi un peu le réalisme de l'ensemble. C'est mignon, assez touchant parfois, et sympathique à suivre. Toutefois l'intérêt s'étiole pour moi au fil des tomes tandis que la relation de couple des héros devient de plus en plus établie. Je ne sais pas combien de tomes l'autrice prévoit encore d'écrire mais je ne suis pas sûr d'aller jusqu'au bout.

06/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Myrtis
Myrtis

Je vais me montrer un peu plus positive dans ma note que Gaston, car je trouve qu'il y a quand-même des bonnes choses là-dedans. Premièrement, l'action. Alors non, pas les scènes d'actions à proprement parler, il y en a deux/trois et pour le coup je trouve leur découpage bizarre. Non, l'action en elle-même. Les mouvements si vous préférez. Je trouve qu'Elsa Brants (que je découvre ici) a un bon sens de la pose, du mouvement comique. Certains passages à l'humour simplistes fonctionnent parfaitement ici simplement grâce aux poses et expressions de Myrtis, et surtout grâce à leur enchaînement. Le trait est simple, peut-être trop simple pour certain-e-s (décors épurés, personnages aux visages parfois réduits à quelques traits, …) mais je trouve que, d'une part cela sert bien ici - encore une fois car cela permet une plus grande fluidité de mouvements et un champs de déformations corporelles plus libre - et d'autre part le style "manga rétro" a son charme. Ensuite, Myrtis. Alors, je ne vais pas vous mentir, elle est insupportable... mais c'est le but. C'est une princesse précieuse, égoïste, égocentrique, orgueilleuse, poissarde, … Pourtant on finit par s'y attacher. Bon, certes, à certains passage elle est vraiment difficile à vivre (si peu), mais son désir de liberté et ses déboires - bien souvent causés par elle-même - parviennent à créer une attache. En tout cas cela a marché chez moi. Et puis, généralement, quand un personnage arrive à me faire rire par les tronches qu'iels tirent, cela suffit à me les rendre un minimum sympathique. Après, il y a tout de même des défauts. J'aime les récit chaotiques, mais ici ça l'est parfois un peu trop. Certains passages partaient trop dans le loufoque ou s'enchaînaient parfois bien trop vite. Un peu trop de références au monde réel aussi (la plupart m'ont faite sourire, mais il y a des moments où l'on sature). Il y a aussi le fait que l'évolution, ou en tout cas le début de maturation, de Myrtis à la fin du troisième tome m'a paru un peu trop rapide. J'aurais peut-être préféré qu'elle soit amenée au préalable. Même si, il est vrai, le récit étant avant tout là pour le gag et la déconne, ce n'était peut-être pas une priorité. Bref, pas un chef d'œuvre mais une œuvre parodique qui peut tout de même plaire. En tout cas ça se laisse lire sans déplaisir. Mention spéciale pour la discussion téléphonique du tome 3. Très simple, très con-con, mais le découpage, les expressions et l'enchaînement des répliques m'ont faite sincèrement rire.

06/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Le Fruit le plus doux
Le Fruit le plus doux

Depuis quelques années, Gabriele Di Caro est devenu une valeur sûre des éditions Tabou. Je l’avais découvert avec ses histoires courtes plutôt chouettes de Sous le Paradis, et surtout avec une série plus longue et plus ambitieuse (et très réussie), Les Arcanes de la Maison Fleury. C’est donc avec de belles attentes que je le retrouve ici, dans un décor totalement différent du XIXème siècle londonien de « La maison Fleury », puisque l’intrigue se déroule dans l’Amérique profonde, durant les années 1950. C’est l’occasion pour Di Caro de s’en donner à cœur joie avec des femmes à poitrines opulentes, dans un style pin-up torride. Ce tome inaugural plante le décor, pose les personnages, et lance l’intrigue. Une intrigue qui, par-delà les nombreuses scènes de sexe, n’a pas encore livré toutes ses clés. Sur une histoire à la base assez quelconque – un improbable concours de production de fruits dans un bled paumé – Di Car greffe quelques intrigues secondaires. L’ancienne disparition d’une jeune femme pourrait faire basculer l’ensemble vers du polar. Mais pour l’instant ce qui m’a surpris, ce sont les passages « fantastiques », autour des rêves de Ronald (en tout cas je pensais que ça n’était que des rêves), et du caractère très particulier de ses « fruits », pour le coup mal défendus. J’attends de voir ce que ça va donner par la suite. Pour le moment je suis un peu circonspect (un peu moins captivant que "La maison Fleury" pour le moment), même si la narration est fluide, et si ça se laisse lire sans problème. Par contre le dessin de Di Caro est franchement très bon, une nouvelle fois ! Dynamique et fluide, et bien sûr excellent pour les scènes de sexe. Mais pas seulement, car les décors et les vêtements d’époque sont aussi bien rendus.

06/02/2025 (modifier)