Bon, autant le dire d’emblée, c’est une lecture très dense, aride sur le fond et sur la forme. Pas une lecture détente empruntée au hasard en tout cas.
Sous couvert d’un dialogue entre Murat et Benasayag, c’est en fait l’adaptation par le premier d’un ouvrage du second. Et la partie proprement BD est un peu minimaliste dans la mise en scène, l’action et le dessin. Mais elle est très raccord avec le propos, et la symbiose est parfaite. Mais ça accentue le côté froid et aride évoqué plus haut.
Il s’agit de montrer comment le développement de l’informatique, des intelligences plus ou moins artificielles, l’utilisation des écrans, des réseaux sociaux, ont pu modifier l’activité, la réflexion de l’Homme, ont pu agir sur ce qui en est le cœur, leur cerveau.
La réflexion de Benasayag s’appuie sur des sociologues, des spécialistes en sciences diverses, des philosophes. C’est intéressant mais, même s’il n’y a finalement pas énormément de texte – en tout cas si les pages sont relativement aérées – c’est un album qui ne se lit pas en cinq minutes !
C’est aussi un album qui nous pousse à réfléchir, à l’heure où des chaines de télé proposent aux annonceurs « du temps de cerveau disponible », et où notre cerveau (ce qu’il contient et sa machinerie) est peu à peu colonisé par des idées et des machines qui peuvent nous faire perdre notre « libre arbitre ». Un éclairage intéressant donc, sur des évolutions pas franchement plaisantes.
Note réelle 3,5/5.
J’ai un ressenti très proche de celui d’Alix. C’est une lecture globalement plaisante, mais pas marquante, sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas.
L’intrigue est finalement assez minimaliste. C’est une longue course poursuite à travers l’espace et sur diverses planètes, entre notre héros (un mini cerf astronaute cherchant à protéger une sorte d’œuf) et une sorte de chevalier de l’espace chevauchant un grand cerf voyageant dans l’espace. On est là plus dans de la SF que dans du roman graphique comme ça a été référencé, mais bon.
Pas mal de péripéties, mais à chaque fois ça repart après quelques castagnes, sans que l’un ou l’autre ne soit trop « abimés » (idem pour le vaisseau du héros, franchement très solide !). J’avoue n’avoir pas tout saisi de la fin par contre.
Le dessin m’a lui aussi procuré un ressenti ambivalent. Je le trouve souvent très joli, mais aussi à plusieurs reprises manquant singulièrement de clarté.
Un album en grande partie muet, une histoire linéaire, un dessin inégal : je suis un peu resté sur ma faim.
Un album qui ne s’embarrasse pas trop de crédibilité, ni de bâtir un scénario digne de ce nom. Tout est misé sur une action survitaminée, et tout tourne autour des actions de l’héroïne, qui accapare la couverture et l’essentiel des cases.
Pour faire simple, Kali, une jeune femme, visiblement membre d’une sorte de gang féminin, trahie par les siennes – qui se sont rangées derrière le dictateur local – se lance dans une expédition vengeresse, dézinguant tout ce qui bouge, dans une profusion de coups de feu, d’explosions et de cadavres.
Il faut dire que la donzelle a de la ressource ! A elle seule, elle élimine des dizaines de combattants surarmés, à pied ou sur sa moto. On le voit, ça ne cherche pas la crédibilité. D’ailleurs dès le départ, nous la découvrons se baladant avec un gros couteau planté dans le dos, qu’elle finit par enlever sans que cela – pas plus que les quelques balles ou coups de poings reçus plus tard – ne l’empêche de traverser un désert, d’échapper à tous les dangers.
On est dans un décor vaguement post-apocalypse, un coin perdu dominé par un dictateur fascisant, avec un petit air de Mad Max aussi. Les nanas – dont Kali, sont nombreuses et toutes des bimbos armées et vêtues de tout un tas de vêtements en cuir jouant plus sur une esthétique motarde sexy que sur le côté pratique ou nécessaire.
C’est donc une lecture défouloir, sans prétention autre que de proposer une action violente (il ne faut donc pas avoir d'attentes trop exigeantes hors de cette action pétaradante). Dans le genre c’est bien fichu, et le dessin de Sammelin ne s’embarrasse pas non plus de détails. Mais il est agréable.
J’avais lu – et grandement apprécié – il n’y a pas si longtemps L'Ascension du Haut Mal, et j’ai donc rapidement cherché à lire ce « Babel », présenté comme une sorte de suite ou de surgeon du Haut-Mal.
Je dois dire que si j’ai lu avec plaisir cette série, elle m’a moins marqué que le Haut-Mal. Plus courte, moins ambitieuse. Mais aussi différente. Sans doute moins centrée sur la famille et son frère, moins « autobiographique ». Même si évidemment plusieurs passages font allusion aux médecins rencontrés pour soigner le frangin (on retrouve parfois un épisode plus développé dans la Haut-Mal, comme l’opération du cerveau que les parents ont – heureusement – refusée).
Il y a surtout plus de digressions sur le contexte, plus éloigné, car David B (qui nous avait montré dans le Haut-Mal être passionné par les guerres) nous gratifie de quelques visions personnelles de certains conflits (Biafra, guerres rituelles papoues, guerre d’Algérie, etc.). Cette dernière étant d’ailleurs abandonnée avant son terme (un « à suivre » en fin du second album indique que l’auteur avait prévu de faire au moins un tome supplémentaire).
Le dessin est aussi un peu différent. Moins de Noir et Blanc tranché ici, plus de couleurs (dégradés de rose et de rouge essentiellement). J’aime bien ce dessin et son rendu un peu stylisé parfois. J’ai un peu moins accroché au rendu grisâtre de la dernière partie du second tome sur la guerre d’Algérie.
Une série intéressante, mais moins captivante et marquante que L'Ascension du Haut Mal, mais ça complète un peu cette précédente série.
Note réelle 3,5/5.
Mon 2eme Jeff Lemire après Le Labyrinthe inachevé.
L’album se laisse lire agréablement mais en terme de récit et profondeur, on est assez loin de la portée du labyrinthe.
Cette fois l’auteur s’associe à Emi Lenox (une inconnue pour ma part) pour ce travail à 4 mains. Ils jouent avec un monde super héroïque mais ce dernier ne sert que de toile de fond pour une intrigue limite huis clos où l’on suivra surtout une bande de gamins. Leur personnalité ressortira en cours de route après la découverte du cadavre de Plutona dans la forêt qui leur sert de terrain de jeu.
Comment réagiront ils ?
Pour le savoir, il faudra lire ce comics … J’ai trouvé la mise en page plutôt agréable, tout comme l’idée de cette confrontation. En tout cas, ça se lit très facilement mais ça ne dépassera pas malheureusement le simple pas mal, il manque un petit truc pour relever mais je ne saurai même dire quoi exactement.
Mon premier David Snug.
Un drôle d'album où l'auteur réalise une autofiction sur "sa vie pas très palpitante". Et je confirme, ce n'est pas très palpitant.
Sur un ton léger et humoristique, Snug nous donne son point de vue sur la valeur du travail. Il le fait en instaurant un dialogue entre le Snug d'aujourd'hui et celui qu'il était en tant que jeune adulte, l'expérience et la naïveté.
Sa vision du monde du travail est loin d'être idyllique, il dénonce le mode de fonctionnement de notre société au travers ses différentes expériences professionnelles. Des saynètes, sur une page, plus ou moins intéressantes, un humour pas toujours hilarant, par contre j'ai apprécié les gags répétitifs, comme le "je t'ai dit de t'asseoir ?" à chaque fois qu'il se présente chez divers organismes type ANPE ou devant le patronat.
On sent rapidement de quel côté penche le cœur de Snug, celui de l'indépendance et de la liberté. C'est cynique, mais loin d'être marquant.
Le dessin simple et caricatural, en noir et blanc, de Snug me laisse indifférent, il fait le job pour ce genre de récit, mais vraiment rien de plus.
Un petit 3 étoiles.
J'avais bien accroché au style de Claire Fauvel avec La Guerre de Catherine ma première lecture mais ici j'ai été un peu moins séduit . Pourtant les thématiques abordées me restent chères: la banlieue des talents, l'amitié , la réussite féminine. Fauvel y ajoute de nombreuses autres problématiques autour de la personnalité de Nawel jeune maghrébine de Créteil qui va devoir gérer sa double culture dans des problématiques comme tradition/modernité, laïcité/religion, individualisme/communautarisme, confiance/trahison. Cela fait un peu beaucoup, ce qui conduit à ce que certains passages n'approfondissent pas les difficultés. Ainsi la réussite des jeunes filles semble un peu trop rapide et facile. Toutefois l'autrice introduit un élément sentimental imprévu qui donne une direction inattendue dans un final séduisant. La narration est bien fluide et je ne me suis jamais ennuyé.
J'aime bien le trait rond de l'autrice qui donne beaucoup de vie à ses héroïnes. Malheureusement j'ai trouvé certaines cases manquant de finitions dans les visages de scènes de groupes.
Une lecture distrayante sur des thèmes bien modernes. Un bon 3
La première chose que l’on remarque, je pense, c’est le style graphique choisi par Romain Renard. Celui-ci reste très fidèle à ses précédents travaux (voir « Melvile ») mais son trait et sa colorisation risquent de désarçonner les lecteurs de Comanche. A titre personnel, je suis un peu partagé. D’une part, j’aime vraiment le trait de l’artiste mais d’autre part je trouve que ses personnages semblent trop souvent collés sur les décors et ne font donc pas pleinement partie de celui-ci.
Au niveau du scénario, Romain Renard nous offre un récit solide, bien construit mais peut-être un peu trop prévisible à mon goût. C’est cependant agréable à lire, avec des personnages fidèles à leur image (à commencer par Red Dust, bien évidemment) et des références pertinentes à la série mère.
Conforme à sa marque de fabrique, Romain Renard a enregistré quelques morceaux de musique destinés à accompagner cette lecture. Un peu court pour couvrir l'ensemble de la lecture en question, il s'agit tout de même d'un très sympathique bonus qui ajoute à l'ambiance générale du récit.
Agréable à lire mais pas spécialement marquant, cet hommage a cependant le mérite de l’originalité graphique, Romain Renard parvenant à amener les personnages dans son univers sans jamais chercher à imiter Hermann. Pas mal, quoi, mais j’en attendais tellement que je sors un peu déçu de cette lecture.
C’est le genre de récit qui, commencé sur un ton, nous laisse craindre une histoire cousue de fil blanc avant de nous cueillir à froid grâce à un changement de direction aussi soudain que bien préparé. Par conséquent, c’est le genre de récit que je suis heureux de lire… sans avoir rien lu à son sujet au préalable (pas même le quatrième de couverture), car pour moi, cet effet de surprise est essentiel à mon appréciation d’ensemble.
Côté dessin, j’ai apprécié la lisibilité de celui-ci. Les yeux des personnages sont parfois un peu étranges mais finalement, cela leur apporte une froideur qui cadre bien avec l’univers. La mise en page est soignée et principalement axée sur la lisibilité d’ensemble. C’est agréable à lire, expressif comme il se doit et adapté à un large public.
Certains développements m’ont moins convaincu, surtout dans la dernière partie mais dans l’ensemble, j’ai bien aimé cet album. Vraiment pas mal du tout !
L’histoire imaginée par Nicolas Delestret a le mérite d’être très originale. Il reprend le concept de purgatoire tel que vu par la religion catholique (une étape dans la purification de l’âme avant d’atteindre le paradis) mais situe ce dernier dans un hôtel perdu. Seul un majordome y accueille les défunts et les aide à trouver la paix.
Cet univers intrigue dans son art d’associer des éléments très réalistes (le quai de gare, l’hôtel) et d’autres bien plus fantastiques (la manière dont les défunt se perçoivent, la matérialisation du côté sombre des âmes). L’ambiance est dans l’ensemble très réussie même si j’aurais aimé un peu plus de finesse dans le trait et de profondeur dans les cases.
Le scénario tient la route et le personnage central est touchant, tant dans sa volonté de bien faire que dans son déni.
Pris par l’histoire et bien aidé par une mise en page très aérée, j’ai lu l’album d’une traite, désireux de connaître la destinée de ces différents personnages. C’est donc une lecture que je ne peux que recommander. Pas un chef-d’œuvre mais un récit original et touchant. Vraiment pas mal !
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Cerveaux augmentés (Humanité diminuée ?)
Bon, autant le dire d’emblée, c’est une lecture très dense, aride sur le fond et sur la forme. Pas une lecture détente empruntée au hasard en tout cas. Sous couvert d’un dialogue entre Murat et Benasayag, c’est en fait l’adaptation par le premier d’un ouvrage du second. Et la partie proprement BD est un peu minimaliste dans la mise en scène, l’action et le dessin. Mais elle est très raccord avec le propos, et la symbiose est parfaite. Mais ça accentue le côté froid et aride évoqué plus haut. Il s’agit de montrer comment le développement de l’informatique, des intelligences plus ou moins artificielles, l’utilisation des écrans, des réseaux sociaux, ont pu modifier l’activité, la réflexion de l’Homme, ont pu agir sur ce qui en est le cœur, leur cerveau. La réflexion de Benasayag s’appuie sur des sociologues, des spécialistes en sciences diverses, des philosophes. C’est intéressant mais, même s’il n’y a finalement pas énormément de texte – en tout cas si les pages sont relativement aérées – c’est un album qui ne se lit pas en cinq minutes ! C’est aussi un album qui nous pousse à réfléchir, à l’heure où des chaines de télé proposent aux annonceurs « du temps de cerveau disponible », et où notre cerveau (ce qu’il contient et sa machinerie) est peu à peu colonisé par des idées et des machines qui peuvent nous faire perdre notre « libre arbitre ». Un éclairage intéressant donc, sur des évolutions pas franchement plaisantes. Note réelle 3,5/5.
Moon deer
J’ai un ressenti très proche de celui d’Alix. C’est une lecture globalement plaisante, mais pas marquante, sur laquelle je ne reviendrai sans doute pas. L’intrigue est finalement assez minimaliste. C’est une longue course poursuite à travers l’espace et sur diverses planètes, entre notre héros (un mini cerf astronaute cherchant à protéger une sorte d’œuf) et une sorte de chevalier de l’espace chevauchant un grand cerf voyageant dans l’espace. On est là plus dans de la SF que dans du roman graphique comme ça a été référencé, mais bon. Pas mal de péripéties, mais à chaque fois ça repart après quelques castagnes, sans que l’un ou l’autre ne soit trop « abimés » (idem pour le vaisseau du héros, franchement très solide !). J’avoue n’avoir pas tout saisi de la fin par contre. Le dessin m’a lui aussi procuré un ressenti ambivalent. Je le trouve souvent très joli, mais aussi à plusieurs reprises manquant singulièrement de clarté. Un album en grande partie muet, une histoire linéaire, un dessin inégal : je suis un peu resté sur ma faim.
Kali
Un album qui ne s’embarrasse pas trop de crédibilité, ni de bâtir un scénario digne de ce nom. Tout est misé sur une action survitaminée, et tout tourne autour des actions de l’héroïne, qui accapare la couverture et l’essentiel des cases. Pour faire simple, Kali, une jeune femme, visiblement membre d’une sorte de gang féminin, trahie par les siennes – qui se sont rangées derrière le dictateur local – se lance dans une expédition vengeresse, dézinguant tout ce qui bouge, dans une profusion de coups de feu, d’explosions et de cadavres. Il faut dire que la donzelle a de la ressource ! A elle seule, elle élimine des dizaines de combattants surarmés, à pied ou sur sa moto. On le voit, ça ne cherche pas la crédibilité. D’ailleurs dès le départ, nous la découvrons se baladant avec un gros couteau planté dans le dos, qu’elle finit par enlever sans que cela – pas plus que les quelques balles ou coups de poings reçus plus tard – ne l’empêche de traverser un désert, d’échapper à tous les dangers. On est dans un décor vaguement post-apocalypse, un coin perdu dominé par un dictateur fascisant, avec un petit air de Mad Max aussi. Les nanas – dont Kali, sont nombreuses et toutes des bimbos armées et vêtues de tout un tas de vêtements en cuir jouant plus sur une esthétique motarde sexy que sur le côté pratique ou nécessaire. C’est donc une lecture défouloir, sans prétention autre que de proposer une action violente (il ne faut donc pas avoir d'attentes trop exigeantes hors de cette action pétaradante). Dans le genre c’est bien fichu, et le dessin de Sammelin ne s’embarrasse pas non plus de détails. Mais il est agréable.
Babel (Vertige Graphic)
J’avais lu – et grandement apprécié – il n’y a pas si longtemps L'Ascension du Haut Mal, et j’ai donc rapidement cherché à lire ce « Babel », présenté comme une sorte de suite ou de surgeon du Haut-Mal. Je dois dire que si j’ai lu avec plaisir cette série, elle m’a moins marqué que le Haut-Mal. Plus courte, moins ambitieuse. Mais aussi différente. Sans doute moins centrée sur la famille et son frère, moins « autobiographique ». Même si évidemment plusieurs passages font allusion aux médecins rencontrés pour soigner le frangin (on retrouve parfois un épisode plus développé dans la Haut-Mal, comme l’opération du cerveau que les parents ont – heureusement – refusée). Il y a surtout plus de digressions sur le contexte, plus éloigné, car David B (qui nous avait montré dans le Haut-Mal être passionné par les guerres) nous gratifie de quelques visions personnelles de certains conflits (Biafra, guerres rituelles papoues, guerre d’Algérie, etc.). Cette dernière étant d’ailleurs abandonnée avant son terme (un « à suivre » en fin du second album indique que l’auteur avait prévu de faire au moins un tome supplémentaire). Le dessin est aussi un peu différent. Moins de Noir et Blanc tranché ici, plus de couleurs (dégradés de rose et de rouge essentiellement). J’aime bien ce dessin et son rendu un peu stylisé parfois. J’ai un peu moins accroché au rendu grisâtre de la dernière partie du second tome sur la guerre d’Algérie. Une série intéressante, mais moins captivante et marquante que L'Ascension du Haut Mal, mais ça complète un peu cette précédente série. Note réelle 3,5/5.
Plutona
Mon 2eme Jeff Lemire après Le Labyrinthe inachevé. L’album se laisse lire agréablement mais en terme de récit et profondeur, on est assez loin de la portée du labyrinthe. Cette fois l’auteur s’associe à Emi Lenox (une inconnue pour ma part) pour ce travail à 4 mains. Ils jouent avec un monde super héroïque mais ce dernier ne sert que de toile de fond pour une intrigue limite huis clos où l’on suivra surtout une bande de gamins. Leur personnalité ressortira en cours de route après la découverte du cadavre de Plutona dans la forêt qui leur sert de terrain de jeu. Comment réagiront ils ? Pour le savoir, il faudra lire ce comics … J’ai trouvé la mise en page plutôt agréable, tout comme l’idée de cette confrontation. En tout cas, ça se lit très facilement mais ça ne dépassera pas malheureusement le simple pas mal, il manque un petit truc pour relever mais je ne saurai même dire quoi exactement.
Dépôt de bilan de compétences
Mon premier David Snug. Un drôle d'album où l'auteur réalise une autofiction sur "sa vie pas très palpitante". Et je confirme, ce n'est pas très palpitant. Sur un ton léger et humoristique, Snug nous donne son point de vue sur la valeur du travail. Il le fait en instaurant un dialogue entre le Snug d'aujourd'hui et celui qu'il était en tant que jeune adulte, l'expérience et la naïveté. Sa vision du monde du travail est loin d'être idyllique, il dénonce le mode de fonctionnement de notre société au travers ses différentes expériences professionnelles. Des saynètes, sur une page, plus ou moins intéressantes, un humour pas toujours hilarant, par contre j'ai apprécié les gags répétitifs, comme le "je t'ai dit de t'asseoir ?" à chaque fois qu'il se présente chez divers organismes type ANPE ou devant le patronat. On sent rapidement de quel côté penche le cœur de Snug, celui de l'indépendance et de la liberté. C'est cynique, mais loin d'être marquant. Le dessin simple et caricatural, en noir et blanc, de Snug me laisse indifférent, il fait le job pour ce genre de récit, mais vraiment rien de plus. Un petit 3 étoiles.
La Nuit est mon royaume
J'avais bien accroché au style de Claire Fauvel avec La Guerre de Catherine ma première lecture mais ici j'ai été un peu moins séduit . Pourtant les thématiques abordées me restent chères: la banlieue des talents, l'amitié , la réussite féminine. Fauvel y ajoute de nombreuses autres problématiques autour de la personnalité de Nawel jeune maghrébine de Créteil qui va devoir gérer sa double culture dans des problématiques comme tradition/modernité, laïcité/religion, individualisme/communautarisme, confiance/trahison. Cela fait un peu beaucoup, ce qui conduit à ce que certains passages n'approfondissent pas les difficultés. Ainsi la réussite des jeunes filles semble un peu trop rapide et facile. Toutefois l'autrice introduit un élément sentimental imprévu qui donne une direction inattendue dans un final séduisant. La narration est bien fluide et je ne me suis jamais ennuyé. J'aime bien le trait rond de l'autrice qui donne beaucoup de vie à ses héroïnes. Malheureusement j'ai trouvé certaines cases manquant de finitions dans les visages de scènes de groupes. Une lecture distrayante sur des thèmes bien modernes. Un bon 3
Revoir Comanche
La première chose que l’on remarque, je pense, c’est le style graphique choisi par Romain Renard. Celui-ci reste très fidèle à ses précédents travaux (voir « Melvile ») mais son trait et sa colorisation risquent de désarçonner les lecteurs de Comanche. A titre personnel, je suis un peu partagé. D’une part, j’aime vraiment le trait de l’artiste mais d’autre part je trouve que ses personnages semblent trop souvent collés sur les décors et ne font donc pas pleinement partie de celui-ci. Au niveau du scénario, Romain Renard nous offre un récit solide, bien construit mais peut-être un peu trop prévisible à mon goût. C’est cependant agréable à lire, avec des personnages fidèles à leur image (à commencer par Red Dust, bien évidemment) et des références pertinentes à la série mère. Conforme à sa marque de fabrique, Romain Renard a enregistré quelques morceaux de musique destinés à accompagner cette lecture. Un peu court pour couvrir l'ensemble de la lecture en question, il s'agit tout de même d'un très sympathique bonus qui ajoute à l'ambiance générale du récit. Agréable à lire mais pas spécialement marquant, cet hommage a cependant le mérite de l’originalité graphique, Romain Renard parvenant à amener les personnages dans son univers sans jamais chercher à imiter Hermann. Pas mal, quoi, mais j’en attendais tellement que je sors un peu déçu de cette lecture.
Un loup pour l'homme
C’est le genre de récit qui, commencé sur un ton, nous laisse craindre une histoire cousue de fil blanc avant de nous cueillir à froid grâce à un changement de direction aussi soudain que bien préparé. Par conséquent, c’est le genre de récit que je suis heureux de lire… sans avoir rien lu à son sujet au préalable (pas même le quatrième de couverture), car pour moi, cet effet de surprise est essentiel à mon appréciation d’ensemble. Côté dessin, j’ai apprécié la lisibilité de celui-ci. Les yeux des personnages sont parfois un peu étranges mais finalement, cela leur apporte une froideur qui cadre bien avec l’univers. La mise en page est soignée et principalement axée sur la lisibilité d’ensemble. C’est agréable à lire, expressif comme il se doit et adapté à un large public. Certains développements m’ont moins convaincu, surtout dans la dernière partie mais dans l’ensemble, j’ai bien aimé cet album. Vraiment pas mal du tout !
Le Dernier Quai
L’histoire imaginée par Nicolas Delestret a le mérite d’être très originale. Il reprend le concept de purgatoire tel que vu par la religion catholique (une étape dans la purification de l’âme avant d’atteindre le paradis) mais situe ce dernier dans un hôtel perdu. Seul un majordome y accueille les défunts et les aide à trouver la paix. Cet univers intrigue dans son art d’associer des éléments très réalistes (le quai de gare, l’hôtel) et d’autres bien plus fantastiques (la manière dont les défunt se perçoivent, la matérialisation du côté sombre des âmes). L’ambiance est dans l’ensemble très réussie même si j’aurais aimé un peu plus de finesse dans le trait et de profondeur dans les cases. Le scénario tient la route et le personnage central est touchant, tant dans sa volonté de bien faire que dans son déni. Pris par l’histoire et bien aidé par une mise en page très aérée, j’ai lu l’album d’une traite, désireux de connaître la destinée de ces différents personnages. C’est donc une lecture que je ne peux que recommander. Pas un chef-d’œuvre mais un récit original et touchant. Vraiment pas mal !