Heartstopper est un webcomics d'une autrice britannique qui a commencé comme un spin-off de Solitaire, son roman pour jeunes adultes racontant l'histoire d'amour entre une jeune fille et un garçon qui est son opposé en caractère, et qui développe la romance du petit frère gay de celle-ci avec un gentil rugbyman de son lycée.
Charly est réputé dans son lycée pour être gay et a subi l'année précédente un harcèlement qui a heureusement pris fin. Il a quand même du mal à s'intégrer du fait de cette réputation involontaire qui attire les regards sur lui. Aussi est-il surpris de voir le beau Nick, membre à l'aise de l'équipe de rugby du lycée et théoriquement hétéro, se rapprocher de lui et devenir un excellent ami... voire plus puisque affinités. C'est le début d'une tendre histoire d'amour entre les deux garçons dont les tomes nous feront découvrir les différentes étapes de la rencontre à la vie de couple bien installée, en passant par la découverte de l'identité sexuelle, les réflexions sur le coming-out, les premiers instants ensemble, intimes ou pas, les confidences aux ami(e)s, anciens et nouveaux, mais aussi le combat contre un trouble mental impactant l'un des deux personnages.
C'est clairement une série pour ados et jeunes adultes, prenant la forme d'un webcomics au trait lâché, pas très appliqué, pour produire vite et raconter beaucoup de choses en peu de coups de crayons. Pour autant, et même si certains personnages se ressemblent beaucoup, ce n'est pas moche et ça fonctionne bien. Charly est assez mignon dans son style fragile, Nick aussi dans un style différent, plus bon gars costaud, et d'autres personnages sont bons, notamment la sœur de Charly et son éternel air méfiant et protecteur. La mise en scène marche bien également, même si à titre personnel je zappe les passages un peu trop longs de bisous et de câlins.
La romance naissante des deux tourtereaux est prenante dans le premier tome. Certes, elle est un peu facile, le beau gars étant attiré par le mignon héros, mais les deux sont attachants, leur relation et entourage assez crédibles, et c'est plaisant de les suivre. Pour les tomes suivants, leur couple est établi pour de bon et la période de doute et de séduction laisse la place au développement de leur vie à deux et à leurs relations avec leurs proches et la société en général. Il y a moins le côté romantique et attractif du début car l'accent est davantage mis sur le réalisme et les développements naturels d'une telle relation : coming-out, intimité, relations familiales, ainsi également qu'une thématique plus médicale dans le quatrième tome puisque Charly y souffre de problèmes psychologiques et doit consulter pour cela (cette partie du récit m'a un peu plus ennuyé à vrai dire).
Ce sont donc deux amoureux que l'on suit, avec leurs problématiques spécifiquement liées à leur relation homosexuelle (à noter à ce propos que Nick s'identifie comme bi plutôt que simplement gay) ainsi que les relations avec leurs amis, faisant majoritairement partie de la communauté LGBT eux aussi. C'est d'ailleurs un reproche que je fais assez souvent à ce genre de récits pour jeunes adultes, le pourcentage un peu trop irréaliste de LGBT dans leur univers : ici même les profs sont gays ou lesbiennes. Certes, c'est parce que l'histoire s'intéresse plus spécifiquement à eux et occulte en partie le monde plus hétéro qui les entoure, mais ça fausse aussi un peu le réalisme de l'ensemble.
C'est mignon, assez touchant parfois, et sympathique à suivre. Toutefois l'intérêt s'étiole pour moi au fil des tomes tandis que la relation de couple des héros devient de plus en plus établie. Je ne sais pas combien de tomes l'autrice prévoit encore d'écrire mais je ne suis pas sûr d'aller jusqu'au bout.
Je vais me montrer un peu plus positive dans ma note que Gaston, car je trouve qu'il y a quand-même des bonnes choses là-dedans.
Premièrement, l'action. Alors non, pas les scènes d'actions à proprement parler, il y en a deux/trois et pour le coup je trouve leur découpage bizarre. Non, l'action en elle-même. Les mouvements si vous préférez. Je trouve qu'Elsa Brants (que je découvre ici) a un bon sens de la pose, du mouvement comique. Certains passages à l'humour simplistes fonctionnent parfaitement ici simplement grâce aux poses et expressions de Myrtis, et surtout grâce à leur enchaînement. Le trait est simple, peut-être trop simple pour certain-e-s (décors épurés, personnages aux visages parfois réduits à quelques traits, …) mais je trouve que, d'une part cela sert bien ici - encore une fois car cela permet une plus grande fluidité de mouvements et un champs de déformations corporelles plus libre - et d'autre part le style "manga rétro" a son charme.
Ensuite, Myrtis. Alors, je ne vais pas vous mentir, elle est insupportable... mais c'est le but. C'est une princesse précieuse, égoïste, égocentrique, orgueilleuse, poissarde, … Pourtant on finit par s'y attacher. Bon, certes, à certains passage elle est vraiment difficile à vivre (si peu), mais son désir de liberté et ses déboires - bien souvent causés par elle-même - parviennent à créer une attache. En tout cas cela a marché chez moi. Et puis, généralement, quand un personnage arrive à me faire rire par les tronches qu'iels tirent, cela suffit à me les rendre un minimum sympathique.
Après, il y a tout de même des défauts. J'aime les récit chaotiques, mais ici ça l'est parfois un peu trop. Certains passages partaient trop dans le loufoque ou s'enchaînaient parfois bien trop vite. Un peu trop de références au monde réel aussi (la plupart m'ont faite sourire, mais il y a des moments où l'on sature).
Il y a aussi le fait que l'évolution, ou en tout cas le début de maturation, de Myrtis à la fin du troisième tome m'a paru un peu trop rapide. J'aurais peut-être préféré qu'elle soit amenée au préalable. Même si, il est vrai, le récit étant avant tout là pour le gag et la déconne, ce n'était peut-être pas une priorité.
Bref, pas un chef d'œuvre mais une œuvre parodique qui peut tout de même plaire. En tout cas ça se laisse lire sans déplaisir.
Mention spéciale pour la discussion téléphonique du tome 3. Très simple, très con-con, mais le découpage, les expressions et l'enchaînement des répliques m'ont faite sincèrement rire.
Depuis quelques années, Gabriele Di Caro est devenu une valeur sûre des éditions Tabou. Je l’avais découvert avec ses histoires courtes plutôt chouettes de Sous le Paradis, et surtout avec une série plus longue et plus ambitieuse (et très réussie), Les Arcanes de la Maison Fleury.
C’est donc avec de belles attentes que je le retrouve ici, dans un décor totalement différent du XIXème siècle londonien de « La maison Fleury », puisque l’intrigue se déroule dans l’Amérique profonde, durant les années 1950.
C’est l’occasion pour Di Caro de s’en donner à cœur joie avec des femmes à poitrines opulentes, dans un style pin-up torride.
Ce tome inaugural plante le décor, pose les personnages, et lance l’intrigue. Une intrigue qui, par-delà les nombreuses scènes de sexe, n’a pas encore livré toutes ses clés.
Sur une histoire à la base assez quelconque – un improbable concours de production de fruits dans un bled paumé – Di Car greffe quelques intrigues secondaires. L’ancienne disparition d’une jeune femme pourrait faire basculer l’ensemble vers du polar. Mais pour l’instant ce qui m’a surpris, ce sont les passages « fantastiques », autour des rêves de Ronald (en tout cas je pensais que ça n’était que des rêves), et du caractère très particulier de ses « fruits », pour le coup mal défendus.
J’attends de voir ce que ça va donner par la suite. Pour le moment je suis un peu circonspect (un peu moins captivant que "La maison Fleury" pour le moment), même si la narration est fluide, et si ça se laisse lire sans problème.
Par contre le dessin de Di Caro est franchement très bon, une nouvelle fois ! Dynamique et fluide, et bien sûr excellent pour les scènes de sexe. Mais pas seulement, car les décors et les vêtements d’époque sont aussi bien rendus.
Le dessin d’Elena Ominetti – que j’ai déjà vu sur plusieurs albums érotiques chez le même éditeur – m’a un peu rappelé le trait de Chauzy. En bien plus chaud quand même ! Il est agréable, sans être vraiment détaillé. Disons qu’il est très « efficace », et qu’il amène suffisamment de sensualité dans les scènes de sexe, qui occupent l’essentiel de l’album.
L’intrigue en elle-même est assez minimaliste. Nous suivons les trois rencontres d’un homme, Cyril, et d’une femme, Oni, à chaque fois à plusieurs années d’intervalle. Ces rencontres font des étincelles, car les deux s’initient mutuellement à des jeux érotiques torrides, réalisent leurs fantasmes.
Chaytan a construit un scénario assez basique. Mais pas complètement bourrin. En effet, s’il n’y a pas d’intrigue très élaborée, les amateurs du genre apprécieront certainement ces longs épisodes dans lesquels Cyril et Oni prennent du plaisir brut, s’excitent mutuellement par les mots autant que par leurs corps.
Du bon porno sans fioriture. A réserver aux amateurs avertis, mais dans le genre basique, c’est plutôt bien fait.
J’avais découverte cette héroïne de fumetti avec l’intégrale publiée il y a quelques années par Dynamite.
Tabou a décidé de relancer en France les aventures de cette tueuse à gages très spéciale. Aventures toujours scénarisées par Marco Delizia. Mais ici je trouve qu’il introduit un peu plus d’humour, d’autodérision – ce qui n’est pas plus mal. Ça accentue le côté un peu déjanté de certains passages, et justifie certaines scènes de « transition » entre les scènes de cul.
Mais que les amateurs se rassurent, le cul reste central dans l’histoire, comme dans la vie de Ramba, qui a un appétit insatiable, et qui n’hésite toujours pas à prendre du plaisir avec ceux qu’elle est chargée d’éliminer.
Delizia est ici accompagné par un nouveau dessinateur (que je découvre). Son style est beaucoup plus caricatural – ce qui accentue l’aspect un peu comique de certaines situations. L’autre changement concerne la colorisation. On est passé du Noir et Blanc à une colorisation plutôt tapante. Le rendu n’est pas désagréable en tout cas.
Les amateurs du genre – et de la motarde tueuse – y trouveront sans doute leur compte. Personnellement, je verrais d’un bon œil l’humour se développer davantage à l’avenir si Ramba acceptait d’autres contrat (pour le moment, après une longue période sans tuer, elle est devenue shampouineuse dans un salon de coiffure !).
A peine ont-ils fini leur série Thrace, que Trifogli (scénario et dessin) et Celestini (couleurs) remettent le couvert, pour une autre série historique. Mais cette fois-ci on a quitté la Rome antique, pour la France du XVIIIème siècle. Plutôt emballé par « Thrace », c’est avec beaucoup d’envie que je me suis plongé dans cette nouvelle série, elle aussi prévue en trois tomes. Je ne sais par contre pas encore si, comme pour « Thrace », il y aura une version plus hard publiée en parallèle chez Tabou – même si l’on peut aisément deviner où des scènes plus scabreuses pourraient se loger.
Le dessin de Trifogli est toujours aussi élégant. Efficace, fluide et agréable à l’œil. Et son compère Celestini à la colorisation sait lui aussi bien y faire.
Quant à l’intrigue, si elle n’est pas follement originale, elle est bien menée. Ce tome inaugural plante bien le décor, présente bien les personnages qui vont animer la suite, avec des intrigues et quiproquos mêlés. La vengeance préparée par l’héroïne Françoise, qui se déguise en homme et prend des leçons d’escrime pour se venger de l’homme qui a tué son père en duel, rappelle un peu en les renouvelant, quelques films de cape et d’épée.
Pour le moment la narration est plaisante, et on accepte de bonne grâce quelques facilités (c’est fou les hasards qui vont faire se croiser Françoise, sa sœur, et le tueur de leur père (ainsi que sa maîtresse et son fils). Ledit fils incognito, prend des leçons d’escrime au même endroit que Françoise, qui elle se grime en homme… Du déjà-vu mais ici c’est bien amené.
A voir donc pour la suite. Mais pour le moment, Trifogli réussit bien à passer des intrigues de la Rome antique au Paris de Louis XV.
S'il faut retenir une chose de cet album de Perna et Bedouel, c'est indéniablement sa beauté graphique ! Comme beaucoup de pages sont sans dialogues, on a tout le loisir d'admirer la vision de l'espace et de la lune proposée par Fabien Bedouel, c'est particulièrement élégant, et de ce fait, très immersif.
C'est le principal intérêt qu'on en retirera car, finalement, sur le fond, Kosmos n'a pas grand-chose à nous proposer. On comprend bien l'idée de la réflexion sur les fake news et les théories du complot, c'est d'ailleurs une bonne idée, mais on comprend moins l'intérêt d'inventer une nouvelle théorie montée (à ma connaissance) de toute pièce pour aborder le sujet. Ce sera moins pertinent de partir en guerre contre les complotistes, après ça...
Ce qui m'a plus accroché, en revanche, c'est la réflexion intéressante sur le patriotisme et la propagande, qui finissent par écraser les vies d'hommes ou de femmes avec leur consentement. Une terrible réalité effleurée ici, de manière toutefois assez profonde. Cela donne une vraie force aux personnages principaux, et c'est plutôt un bien.
Et même si, à la fin de l'album, j'avais un peu envie de dire : "Tout ça pour ça ?", je ne peux pas bouder le réel plaisir que j'ai eu à tourner les pages de ce récit spatial pseudo-historique, qui se lit fort agréablement.
Julien Hervieux continue de faire découvrir des anecdotes étonnantes qui se sont produit pendant les guerres (surtout les deux mondiales, mais pas que) et de faire le portrait de gens exceptionnelles.
Ici, c'est un spin-off mettant en avant des figures féminines qui sont loin des stéréotypes sexistes que l'on porte sur le sexe supposément faible. Les histoires sont dessinées logiquement par une dessinatrice et j'aime bien son trait. C'est du dessin humoristique comme je l'aime.
Bon question humour, les gags ne fonctionnent pas trop, mais les histoires restent intéressantes à lire et j'en ai appris des choses incroyables. Une lecture agréable si on est friands d'anecdotes qui sortent de l'ordinaire.
Une série humoristique qui mets en vedette le quotidien d'un homme ordinaire qui possède une imagination extraordinaire.
Le ton de cette série est assez différent de ce qu'il se fait habituellement chez Fluide Glacial. Déjà, l'humour se retrouve souvent dans la chute alors que les meilleurs auteurs de ce magazine pouvaient déconner pratiquement à chaque cases, mais aussi parce qu'il y a un coté poétique qui m'a un peu surpris.
C'est vraiment le coté tendre de plusieurs de ses histoires courtes qui m'a charmé parce que ce qui est de l'humour, il y a des fois où j'ai souris, mais ce n'est pas de la grande rigolade comme aux grandes heures de Fluide Glacial. Je trouve même mignon la relation entre Léon et la femme qu'il aime. Le dessin du fils Solé est très bon comme d'habitude, dommage que jusqu'à présent il n'a pas réussi à illustrer des histoires que je trouve aussi extraordinaire que son coup de crayon.
Une série à emprunter à la bibliothèque.
Je me retrouve dans les avis de Emka et du Grand A : je ne trouve pas le personnage très attirant. Ce faisant j'ai été séduit par la fluidité de la narration qui ne laisse pas le temps de souffler ni de se poser pour prendre du recul sur certaines situations. En effet d'un côté le récit ne cache pas certaines actions très sombres ( 2 meurtres, de la piraterie impitoyable) mais l'auteur les met sous le tapis à une vitesse affolante. Ensuite ce côté hagiographique me gêne car on est toujours le parasite de quelqu'un. Il reste que la première partie est instructive sur le rappel de courants de pensée qui existaient au début du XXème siècle. L'ouvrage est bien documenté et s'appuie sur de nombreuses biographies.
Le graphisme est moderne et agréable. Il aide beaucoup à la fluidité de la narration et travaille beaucoup sur l'émotionnel.
C'est ce déséquilibre vers l'émotion qui m'empêche d'adhérer plus à ma lecture.
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Heartstopper
Heartstopper est un webcomics d'une autrice britannique qui a commencé comme un spin-off de Solitaire, son roman pour jeunes adultes racontant l'histoire d'amour entre une jeune fille et un garçon qui est son opposé en caractère, et qui développe la romance du petit frère gay de celle-ci avec un gentil rugbyman de son lycée. Charly est réputé dans son lycée pour être gay et a subi l'année précédente un harcèlement qui a heureusement pris fin. Il a quand même du mal à s'intégrer du fait de cette réputation involontaire qui attire les regards sur lui. Aussi est-il surpris de voir le beau Nick, membre à l'aise de l'équipe de rugby du lycée et théoriquement hétéro, se rapprocher de lui et devenir un excellent ami... voire plus puisque affinités. C'est le début d'une tendre histoire d'amour entre les deux garçons dont les tomes nous feront découvrir les différentes étapes de la rencontre à la vie de couple bien installée, en passant par la découverte de l'identité sexuelle, les réflexions sur le coming-out, les premiers instants ensemble, intimes ou pas, les confidences aux ami(e)s, anciens et nouveaux, mais aussi le combat contre un trouble mental impactant l'un des deux personnages. C'est clairement une série pour ados et jeunes adultes, prenant la forme d'un webcomics au trait lâché, pas très appliqué, pour produire vite et raconter beaucoup de choses en peu de coups de crayons. Pour autant, et même si certains personnages se ressemblent beaucoup, ce n'est pas moche et ça fonctionne bien. Charly est assez mignon dans son style fragile, Nick aussi dans un style différent, plus bon gars costaud, et d'autres personnages sont bons, notamment la sœur de Charly et son éternel air méfiant et protecteur. La mise en scène marche bien également, même si à titre personnel je zappe les passages un peu trop longs de bisous et de câlins. La romance naissante des deux tourtereaux est prenante dans le premier tome. Certes, elle est un peu facile, le beau gars étant attiré par le mignon héros, mais les deux sont attachants, leur relation et entourage assez crédibles, et c'est plaisant de les suivre. Pour les tomes suivants, leur couple est établi pour de bon et la période de doute et de séduction laisse la place au développement de leur vie à deux et à leurs relations avec leurs proches et la société en général. Il y a moins le côté romantique et attractif du début car l'accent est davantage mis sur le réalisme et les développements naturels d'une telle relation : coming-out, intimité, relations familiales, ainsi également qu'une thématique plus médicale dans le quatrième tome puisque Charly y souffre de problèmes psychologiques et doit consulter pour cela (cette partie du récit m'a un peu plus ennuyé à vrai dire). Ce sont donc deux amoureux que l'on suit, avec leurs problématiques spécifiquement liées à leur relation homosexuelle (à noter à ce propos que Nick s'identifie comme bi plutôt que simplement gay) ainsi que les relations avec leurs amis, faisant majoritairement partie de la communauté LGBT eux aussi. C'est d'ailleurs un reproche que je fais assez souvent à ce genre de récits pour jeunes adultes, le pourcentage un peu trop irréaliste de LGBT dans leur univers : ici même les profs sont gays ou lesbiennes. Certes, c'est parce que l'histoire s'intéresse plus spécifiquement à eux et occulte en partie le monde plus hétéro qui les entoure, mais ça fausse aussi un peu le réalisme de l'ensemble. C'est mignon, assez touchant parfois, et sympathique à suivre. Toutefois l'intérêt s'étiole pour moi au fil des tomes tandis que la relation de couple des héros devient de plus en plus établie. Je ne sais pas combien de tomes l'autrice prévoit encore d'écrire mais je ne suis pas sûr d'aller jusqu'au bout.
Myrtis
Je vais me montrer un peu plus positive dans ma note que Gaston, car je trouve qu'il y a quand-même des bonnes choses là-dedans. Premièrement, l'action. Alors non, pas les scènes d'actions à proprement parler, il y en a deux/trois et pour le coup je trouve leur découpage bizarre. Non, l'action en elle-même. Les mouvements si vous préférez. Je trouve qu'Elsa Brants (que je découvre ici) a un bon sens de la pose, du mouvement comique. Certains passages à l'humour simplistes fonctionnent parfaitement ici simplement grâce aux poses et expressions de Myrtis, et surtout grâce à leur enchaînement. Le trait est simple, peut-être trop simple pour certain-e-s (décors épurés, personnages aux visages parfois réduits à quelques traits, …) mais je trouve que, d'une part cela sert bien ici - encore une fois car cela permet une plus grande fluidité de mouvements et un champs de déformations corporelles plus libre - et d'autre part le style "manga rétro" a son charme. Ensuite, Myrtis. Alors, je ne vais pas vous mentir, elle est insupportable... mais c'est le but. C'est une princesse précieuse, égoïste, égocentrique, orgueilleuse, poissarde, … Pourtant on finit par s'y attacher. Bon, certes, à certains passage elle est vraiment difficile à vivre (si peu), mais son désir de liberté et ses déboires - bien souvent causés par elle-même - parviennent à créer une attache. En tout cas cela a marché chez moi. Et puis, généralement, quand un personnage arrive à me faire rire par les tronches qu'iels tirent, cela suffit à me les rendre un minimum sympathique. Après, il y a tout de même des défauts. J'aime les récit chaotiques, mais ici ça l'est parfois un peu trop. Certains passages partaient trop dans le loufoque ou s'enchaînaient parfois bien trop vite. Un peu trop de références au monde réel aussi (la plupart m'ont faite sourire, mais il y a des moments où l'on sature). Il y a aussi le fait que l'évolution, ou en tout cas le début de maturation, de Myrtis à la fin du troisième tome m'a paru un peu trop rapide. J'aurais peut-être préféré qu'elle soit amenée au préalable. Même si, il est vrai, le récit étant avant tout là pour le gag et la déconne, ce n'était peut-être pas une priorité. Bref, pas un chef d'œuvre mais une œuvre parodique qui peut tout de même plaire. En tout cas ça se laisse lire sans déplaisir. Mention spéciale pour la discussion téléphonique du tome 3. Très simple, très con-con, mais le découpage, les expressions et l'enchaînement des répliques m'ont faite sincèrement rire.
Le Fruit le plus doux
Depuis quelques années, Gabriele Di Caro est devenu une valeur sûre des éditions Tabou. Je l’avais découvert avec ses histoires courtes plutôt chouettes de Sous le Paradis, et surtout avec une série plus longue et plus ambitieuse (et très réussie), Les Arcanes de la Maison Fleury. C’est donc avec de belles attentes que je le retrouve ici, dans un décor totalement différent du XIXème siècle londonien de « La maison Fleury », puisque l’intrigue se déroule dans l’Amérique profonde, durant les années 1950. C’est l’occasion pour Di Caro de s’en donner à cœur joie avec des femmes à poitrines opulentes, dans un style pin-up torride. Ce tome inaugural plante le décor, pose les personnages, et lance l’intrigue. Une intrigue qui, par-delà les nombreuses scènes de sexe, n’a pas encore livré toutes ses clés. Sur une histoire à la base assez quelconque – un improbable concours de production de fruits dans un bled paumé – Di Car greffe quelques intrigues secondaires. L’ancienne disparition d’une jeune femme pourrait faire basculer l’ensemble vers du polar. Mais pour l’instant ce qui m’a surpris, ce sont les passages « fantastiques », autour des rêves de Ronald (en tout cas je pensais que ça n’était que des rêves), et du caractère très particulier de ses « fruits », pour le coup mal défendus. J’attends de voir ce que ça va donner par la suite. Pour le moment je suis un peu circonspect (un peu moins captivant que "La maison Fleury" pour le moment), même si la narration est fluide, et si ça se laisse lire sans problème. Par contre le dessin de Di Caro est franchement très bon, une nouvelle fois ! Dynamique et fluide, et bien sûr excellent pour les scènes de sexe. Mais pas seulement, car les décors et les vêtements d’époque sont aussi bien rendus.
ONI - Plaisirs intimes
Le dessin d’Elena Ominetti – que j’ai déjà vu sur plusieurs albums érotiques chez le même éditeur – m’a un peu rappelé le trait de Chauzy. En bien plus chaud quand même ! Il est agréable, sans être vraiment détaillé. Disons qu’il est très « efficace », et qu’il amène suffisamment de sensualité dans les scènes de sexe, qui occupent l’essentiel de l’album. L’intrigue en elle-même est assez minimaliste. Nous suivons les trois rencontres d’un homme, Cyril, et d’une femme, Oni, à chaque fois à plusieurs années d’intervalle. Ces rencontres font des étincelles, car les deux s’initient mutuellement à des jeux érotiques torrides, réalisent leurs fantasmes. Chaytan a construit un scénario assez basique. Mais pas complètement bourrin. En effet, s’il n’y a pas d’intrigue très élaborée, les amateurs du genre apprécieront certainement ces longs épisodes dans lesquels Cyril et Oni prennent du plaisir brut, s’excitent mutuellement par les mots autant que par leurs corps. Du bon porno sans fioriture. A réserver aux amateurs avertis, mais dans le genre basique, c’est plutôt bien fait.
Ramba (Delizia)
J’avais découverte cette héroïne de fumetti avec l’intégrale publiée il y a quelques années par Dynamite. Tabou a décidé de relancer en France les aventures de cette tueuse à gages très spéciale. Aventures toujours scénarisées par Marco Delizia. Mais ici je trouve qu’il introduit un peu plus d’humour, d’autodérision – ce qui n’est pas plus mal. Ça accentue le côté un peu déjanté de certains passages, et justifie certaines scènes de « transition » entre les scènes de cul. Mais que les amateurs se rassurent, le cul reste central dans l’histoire, comme dans la vie de Ramba, qui a un appétit insatiable, et qui n’hésite toujours pas à prendre du plaisir avec ceux qu’elle est chargée d’éliminer. Delizia est ici accompagné par un nouveau dessinateur (que je découvre). Son style est beaucoup plus caricatural – ce qui accentue l’aspect un peu comique de certaines situations. L’autre changement concerne la colorisation. On est passé du Noir et Blanc à une colorisation plutôt tapante. Le rendu n’est pas désagréable en tout cas. Les amateurs du genre – et de la motarde tueuse – y trouveront sans doute leur compte. Personnellement, je verrais d’un bon œil l’humour se développer davantage à l’avenir si Ramba acceptait d’autres contrat (pour le moment, après une longue période sans tuer, elle est devenue shampouineuse dans un salon de coiffure !).
La Duelliste
A peine ont-ils fini leur série Thrace, que Trifogli (scénario et dessin) et Celestini (couleurs) remettent le couvert, pour une autre série historique. Mais cette fois-ci on a quitté la Rome antique, pour la France du XVIIIème siècle. Plutôt emballé par « Thrace », c’est avec beaucoup d’envie que je me suis plongé dans cette nouvelle série, elle aussi prévue en trois tomes. Je ne sais par contre pas encore si, comme pour « Thrace », il y aura une version plus hard publiée en parallèle chez Tabou – même si l’on peut aisément deviner où des scènes plus scabreuses pourraient se loger. Le dessin de Trifogli est toujours aussi élégant. Efficace, fluide et agréable à l’œil. Et son compère Celestini à la colorisation sait lui aussi bien y faire. Quant à l’intrigue, si elle n’est pas follement originale, elle est bien menée. Ce tome inaugural plante bien le décor, présente bien les personnages qui vont animer la suite, avec des intrigues et quiproquos mêlés. La vengeance préparée par l’héroïne Françoise, qui se déguise en homme et prend des leçons d’escrime pour se venger de l’homme qui a tué son père en duel, rappelle un peu en les renouvelant, quelques films de cape et d’épée. Pour le moment la narration est plaisante, et on accepte de bonne grâce quelques facilités (c’est fou les hasards qui vont faire se croiser Françoise, sa sœur, et le tueur de leur père (ainsi que sa maîtresse et son fils). Ledit fils incognito, prend des leçons d’escrime au même endroit que Françoise, qui elle se grime en homme… Du déjà-vu mais ici c’est bien amené. A voir donc pour la suite. Mais pour le moment, Trifogli réussit bien à passer des intrigues de la Rome antique au Paris de Louis XV.
Kosmos
S'il faut retenir une chose de cet album de Perna et Bedouel, c'est indéniablement sa beauté graphique ! Comme beaucoup de pages sont sans dialogues, on a tout le loisir d'admirer la vision de l'espace et de la lune proposée par Fabien Bedouel, c'est particulièrement élégant, et de ce fait, très immersif. C'est le principal intérêt qu'on en retirera car, finalement, sur le fond, Kosmos n'a pas grand-chose à nous proposer. On comprend bien l'idée de la réflexion sur les fake news et les théories du complot, c'est d'ailleurs une bonne idée, mais on comprend moins l'intérêt d'inventer une nouvelle théorie montée (à ma connaissance) de toute pièce pour aborder le sujet. Ce sera moins pertinent de partir en guerre contre les complotistes, après ça... Ce qui m'a plus accroché, en revanche, c'est la réflexion intéressante sur le patriotisme et la propagande, qui finissent par écraser les vies d'hommes ou de femmes avec leur consentement. Une terrible réalité effleurée ici, de manière toutefois assez profonde. Cela donne une vraie force aux personnages principaux, et c'est plutôt un bien. Et même si, à la fin de l'album, j'avais un peu envie de dire : "Tout ça pour ça ?", je ne peux pas bouder le réel plaisir que j'ai eu à tourner les pages de ce récit spatial pseudo-historique, qui se lit fort agréablement.
Le Petit Théâtre des opérations - Toujours prêtes !
Julien Hervieux continue de faire découvrir des anecdotes étonnantes qui se sont produit pendant les guerres (surtout les deux mondiales, mais pas que) et de faire le portrait de gens exceptionnelles. Ici, c'est un spin-off mettant en avant des figures féminines qui sont loin des stéréotypes sexistes que l'on porte sur le sexe supposément faible. Les histoires sont dessinées logiquement par une dessinatrice et j'aime bien son trait. C'est du dessin humoristique comme je l'aime. Bon question humour, les gags ne fonctionnent pas trop, mais les histoires restent intéressantes à lire et j'en ai appris des choses incroyables. Une lecture agréable si on est friands d'anecdotes qui sortent de l'ordinaire.
Monsieur Léon
Une série humoristique qui mets en vedette le quotidien d'un homme ordinaire qui possède une imagination extraordinaire. Le ton de cette série est assez différent de ce qu'il se fait habituellement chez Fluide Glacial. Déjà, l'humour se retrouve souvent dans la chute alors que les meilleurs auteurs de ce magazine pouvaient déconner pratiquement à chaque cases, mais aussi parce qu'il y a un coté poétique qui m'a un peu surpris. C'est vraiment le coté tendre de plusieurs de ses histoires courtes qui m'a charmé parce que ce qui est de l'humour, il y a des fois où j'ai souris, mais ce n'est pas de la grande rigolade comme aux grandes heures de Fluide Glacial. Je trouve même mignon la relation entre Léon et la femme qu'il aime. Le dessin du fils Solé est très bon comme d'habitude, dommage que jusqu'à présent il n'a pas réussi à illustrer des histoires que je trouve aussi extraordinaire que son coup de crayon. Une série à emprunter à la bibliothèque.
Le Travailleur de la nuit
Je me retrouve dans les avis de Emka et du Grand A : je ne trouve pas le personnage très attirant. Ce faisant j'ai été séduit par la fluidité de la narration qui ne laisse pas le temps de souffler ni de se poser pour prendre du recul sur certaines situations. En effet d'un côté le récit ne cache pas certaines actions très sombres ( 2 meurtres, de la piraterie impitoyable) mais l'auteur les met sous le tapis à une vitesse affolante. Ensuite ce côté hagiographique me gêne car on est toujours le parasite de quelqu'un. Il reste que la première partie est instructive sur le rappel de courants de pensée qui existaient au début du XXème siècle. L'ouvrage est bien documenté et s'appuie sur de nombreuses biographies. Le graphisme est moderne et agréable. Il aide beaucoup à la fluidité de la narration et travaille beaucoup sur l'émotionnel. C'est ce déséquilibre vers l'émotion qui m'empêche d'adhérer plus à ma lecture.