Je me retrouve dans les avis de Emka et du Grand A : je ne trouve pas le personnage très attirant. Ce faisant j'ai été séduit par la fluidité de la narration qui ne laisse pas le temps de souffler ni de se poser pour prendre du recul sur certaines situations. En effet d'un côté le récit ne cache pas certaines actions très sombres ( 2 meurtres, de la piraterie impitoyable) mais l'auteur les met sous le tapis à une vitesse affolante. Ensuite ce côté hagiographique me gêne car on est toujours le parasite de quelqu'un. Il reste que la première partie est instructive sur le rappel de courants de pensée qui existaient au début du XXème siècle. L'ouvrage est bien documenté et s'appuie sur de nombreuses biographies.
Le graphisme est moderne et agréable. Il aide beaucoup à la fluidité de la narration et travaille beaucoup sur l'émotionnel.
C'est ce déséquilibre vers l'émotion qui m'empêche d'adhérer plus à ma lecture.
J'attendais bien plus d'auteurs comme Vehlmann et Yoann que j'apprécie. Je suis fan de Spirou mais cela ne me dérange pas que l'on retravaille le personnage pour le contextualiser dans une époque donnée. J'ai, d'ailleurs bien aimé le T1 de ce "diptyque". Un Spirou au langage emprunté du dernier rapport du GIEC et culpabilisé par son empreinte carbone dans ses moindres actes. J'ai bien aimé cette réflexion en filigrane de Velhmann sur la difficulté à se dégager d'un héritage historique basé sur la consommation d'énergie. Un premier tome dynamique avec des personnages intéressants qui rentrent bien dans l'univers de Spirou. Las j'ai trouvé le T2 largement en dessous. En premier lieu, il n'y a pas vraiment de continuité entre les deux opus. Ensuite le scénario sur la base d'un jeu par éliminations plus ou moins mortelles avec un Spirou looser est si prévisible que cela en devient ennuyeux. Enfin je trouve que Velhmann a du mal a bien gérer les contradictions induites par ses thématiques ( sobriété/technologie). C'est particulièrement vrai pour la problématique violence et non violence comme on le voit dans l'épisode Spip.
Le final revient dans du classique mais je me demande où Vehlmann veut nous conduire. Je ne demande qu'à être surpris et je sais que l'auteur possède le talent pour.
Le graphisme de Yoann fait très bien le travail avec ce Spirou au look moderne et assez décalé dans son profil de looser qui en prend plein la tête mais qui au final reste indestructible.
Un diptyque qui manque de continuité et qui a du mal à avoir un cap précis à mes yeux.
L’histoire est assez linéaire et manque d’aspérités ou d’originalité (même si ça me fait bizarre d’écrire ça sur ce sujet sensible et scandaleux). Il y a juste cet homme qui spontanément offre son aide à la femme battue, puis propose de tuer son mari qui est un personnage singulier. Pour le reste, nous suivons le calvaire de Mélanie, régulièrement battue par son mari dans une relation toxique, sous les yeux de leur fille, jusqu’à ce que Mélanie, ayant eu la chance de croiser les bonnes personnes, parviennent à fuir son bourreau (ça s’arrête un peu brutalement, et on ne sait pas s’il y a eu des « rechutes »).
Reste que le sujet mérite qu’on s’y intéresse – le nombre de femmes violentées, voire tuées par leur conjoint restant très important. Et le dessin de Pierre Lorenzi, pas très détaillé, est pourtant agréable, avec une colorisation douce. Un style que j’ai plutôt aimé.
Une série post-apocalypse assez classique. Le format moyen des albums, les couvertures – et en partie le dessin de Damour – donnent une image un peu rétro à cette histoire. Mais disons que, sur un canevas déjà pas mal vu ailleurs, cette série se laisse lire.
Sur l’arrière-plan post-apocalypse (une catastrophe pour le moment inexpliquée, mais dont on nous livre quelques bribes des conséquences lors de plusieurs flash-backs), les scénaristes ont greffé une histoire un peu polar, puisqu’une ancienne flic enquête sur plusieurs meurtres ayant eu lieu dans la petite communauté (surnommée « La Source ») au sein de laquelle elle vit.
Différents clans cohabitent dans cette communauté, et surtout une autre communauté, celle des « Cheminots » plus violente (une violence brute et presque caricaturale) apparait à partir du deuxième tome, pour dynamiser l’intrigue et créer une menace latente (jusqu’ici finalement on avait presque l’impression que ce monde post-apocalypse était un petit paradis champêtre).
La fin de ce deuxième tome voit la communauté de La Source se diviser, les dangers menacer. Un cycle prend fin (avec la fin de l’enquête policière). Mais cette fin très ouverte appelle clairement une suite. A voir ce que donneront les cycles suivants. En l’état, c’est une série qui se laisse lire, et où les auteurs ont semé suffisamment de petits détails qui leur permettront de développer l’histoire globale.
Quant au dessin de Damour, je le trouve parfois un peu trop gras. Mais il est lisible et dynamique, et mes remarques sont essentiellement affaire de goût, il fait très bien le boulot.
Je n'ai jamais été un grand fan de la série télé, bien que la regarder au second ou au troisième degré peut être amusant, avec ses bonhommes en mousse, ses pyrotechnies et ses trampolines :)
Pierre Frisano est un dessinateur que j'aime beaucoup, il a son style à lui, reconnaissable du 1er coup d'œil. Parfois, ses planches sont un peu confuses, on dirait qu'il expérimente des trucs, surtout qu'il aime déborder de ses cases, voire de ses planches. Un bon noir et blanc auquel la couleur n'apporte souvent pas grand chose. Les pinailleurs râleront sur des tics de dessin, des décors à la limite de l'abstrait, mais ce dessinateur est au dessus du lot, bien que méconnu, hélas pour lui.
Claude Moliterni est peut-être un bon expert de la BD, mais ses scénarios sont raplapla, peut importe la série. Parfois, il peut y avoir quelques bonnes idées, mais ce ne fut pas le cas pour San Ku Kai. En lisant certaines planches, je me demande si Moliterni n'a pas dit à Frisano : fais-toi plaisir, je trouverai bien quelque chose à raconter. Si on a du talent, ça peut donner quelque chose de très bon, mais ce ne fut pas le cas ici.
Nous avons d'un côté un bon dessinateur ayant son style, et de l'autre un scénariste que je qualifierai d'amateur, même si l'homme est favorablement connu dans le monde de la BD. Un bon critique ne fait pas forcément un bon scénariste. Bref, tout ceci donne la moyenne, arrondi à 3, bicoz j'aime le dessin.
Avis mitigé.
Pas car je n'ai pas aimé, je suis on ne peut plus d'accord avec le sujet de la cause écologique et de la nécessité de prendre des mesures radicales pour faire changer les choses, j'apprécie également la forme humoristique décalée aux allures un peu con-con, mais étrangement j'ai trouvé que les deux ne faisaient pas tant bon ménage que ça.
Je m'explique : le propos de fond (enfin, il est ouvertement énoncé, mais vous me comprenez) sur la catastrophe écologique et l'impact humain désastreux sur la nature et les espèces animales est juste, je le rejoins, je ne peux encore une fois que plussoyer la nécessité d'actions concrètes et avec de réels impacts pour faire changer les choses (pas de demi-mesure quand la situation est catastrophique). Et pourtant, j'ai tout de même eu ce sentiment de manque de nuance. Pas de nuance à la "non mais techniquement c'est pas si grave que ça" ou "on ne va quand-même pas changer TOUTES nos habitudes", plutôt de la nuance quant à la façon dont le propos est amené. La forme très portée sur l'humour con-con, les dessins à l'aspect presque enfantins, l'opposition représentée de manière aussi caricaturée, … tout ça donne immédiatement des cartouches pour les discours opposants afin de pouvoir glisser la situation sous le tapis (en désignant cela comme une diabolisation sans nuance, en accusant de n'appeler qu'à l'affect sans réel fondement, …). Je ne dis pas que les gens ne s'inquiètent pas plus d'un match de foot que de la situation écologique ou que les forces policières ne rient pas de bon cœur en tabassant du gauchiste, mais quand-même là c'est un peu gros dans la retranscription. Or, pour des problèmes aussi ancrés dans le réel et aussi urgent à pointer du doigts (pour celleux souhaitant faire remarquer que la situation est pointée du doigt un peu partout depuis plus d'une dizaine d'années, j'aimerais rappeler que la situation ne s'est pas améliorée et qu'elle a même empirée), je pense quand-même qu'une forme plus sérieuse, sans pour autant être rébarbative, serait la meilleure solution.
Il n'empêche, si j’omets le fait que le fond se veut revendicateur et engagé, la forme humoristique m'a quand-même plue. Certes, quelques gags ne font pas mouches, certains deviennent un peu lourds à la longue (comme le running gag de la licorne ou encore Michel qui veut tout le temps baiser), mais il n'empêche que j'ai bien ri à ma lecture. C'est une histoire autour d'un groupe de révolution animalier, dont les membres (sauf exception) sont tous-tes plus cons les un-e-s que les autres, et qui se battent contre des policiers amateurs de tabassage de gauchistes et des journalistes tellement biaisés que ça en devient parodique.
C'est loufoque, sans être révolutionnaire (mdr), mais ça m'a fait rire.
Après, je me dis que, par sa forme enfantine, le propos est peut-être plus grossier afin de pouvoir aussi sensibiliser ou en tout cas aborder le sujet auprès des enfants. Cela ne change rien au problème que cela pose par rapport à un discours d'opposition, mais je peux plus facilement comprendre la démarche sous cet angle.
Lu le fameux : " Gung Ho " !
Pour ma part, un 7/10 essentiellement pour l'ambiance. Mais pour l'histoire, on reste quand même sur sa faim. Le début est pas mal, mais cela fait penser pour l'atmosphère à la série TV : Walking Dead, mais en moins bien et en beaucoup plus ado (avec un côté " Game of Thrones " (cf les antagonistes et l'Aria asiatique virevoletante à la flèche qui tue).
Montrer des seins d'ado (qui, au passage, ressemblent dans les premiers tomes à tout sauf à des seins, sorte de balle pokemon surmontée d'une cerise confite) toutes les 20 pages pour compenser un scénario un peu paresseux, c'est juste (réplique d'un des personnages : " Tu pourrais remettre ton tee-shirt, s'il te plaît ? Ah oui, ok, mais c'était le quart d'heure imposé : je montre mes seins ").
Et la fin, c'est jeu vidéo et compagnie. On déssoude un personnage qui a éliminé tout le monde parce qu'on ne saurait pas trop quoi en faire après, on sort des mega monstres (syndrome du boss de fin de niveau) venus de nulle part et on [spoiler] en guise de conclusion. L'ambiance est réussie, mais pour le reste, c'est un peu bourrin quand même... Cela tourne à la guerre ados contre adultes, est-ce vraiment crédible dans leur situation ? La scène du toit, c'est un peu long, amusant un peu, long surtout.
J'ai bien aimé Archer (un personnage certes sympathique, mais je conserve des doutes sur la cohérence de sa trajectoire, elle est à la fois vraisemblable et un peu étrange).
Je garderai donc le souvenir d'un univers réussi, de pistes prometteuses, mais jamais véritablement exploitées. On a le sentiment que lorsqu'il fallait rentrer dans le vif du sujet, exploiter le matériau, les auteurs ont reculé à chaque fois.
Si le propos avait été un peu plus adulte, ça aurait été vraiment chouette ! J'avais bien aimé le tome " Chronique des immortels " quand c'était sorti (c'était il y a longtemps), mais il me semble que je n'avais pas trop suivi la suite déjà, les auteurs ont certainement un truc, mais ils ont du mal pour l'instant à tenir leur histoire sur la durée.
Note réelle (!) : 3,5.
Je suis sorti de cette lecture avec un avis mitigé. J’ai lu la série d’une traite dans l’intégrale (dont la couverture m’avait fait de l’œil), mais j’en attendais davantage je pense.
En fait, si le point de départ avait de quoi titiller ma curiosité, j’ai trouvé que l’exploitation de cette lutte entre créatures plus ou moins « classiques » (vampires en tête) et une sorte de confrérie, les « druides » laissait à désirer.
D’abord parce que trop de passages m’ont paru obscurs, m’ont clairement échappé. Le scénario n’est franchement pas limpide. Et tout ceci est accentué par dessin et colorisation. Le dessin possède de réelles qualités certes, mais lui aussi parfois manque de clarté (surtout que beaucoup de scènes se déroulent de nuit).
Enfin, j’ai trouvé que les scènes de baston (surtout dans le dernier tome) s’étalaient beaucoup trop, masquant difficilement une intrigue finalement pas si étoffée que ça.
Une série fantastique qui m’a laissé sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Cet album est un hybride. Une petite moitié des histoires est sous forme de récit illustré, alors que la majorité est une bande dessinée classique.
Nous sommes donc dans la peau de Ronaldo-Choupinou, alias Chakipu, un félin pris comme bouc émissaire par son jeune maître, Sylvère. En représailles le chat essaie régulièrement de faire la peau à l'adolescent indélicat, aidé par une équipe de bras cassés, mais échoue bien sûr lamentablement. Jusqu'au jour où celui-ci rencontre son premier amour, et c'est là que l'affection que porte Chakipu à Sylvère se révèle...
C'est clairement une BD à destination de la jeunesse, des préadolescents qui adorent les animaux, même si dans ce cas les animaux représentés ne sont pas mignons, enfin pas tout le temps... La relation d'amour-haine qu'entretient le chat avec son maître est assez bien représentée, on alterne entre les deux, et c'est plutôt sympa dans l'ensemble. Sophie Souad, scénariste danoise, dit avoir une peur bleue des chats et préférer les chiens, mais on rigole quand même de ses inventions.
Le dessin de Thomas Hjosthaab est net et très lisible, on comprend bien ce qu'il se passe dans ses planches et illustrations qu'il met lui-même en couleurs.
Sympa.
Un album important parce qu'il rappelle la mémoire d'Anna Politkovskaïa, une journaliste russe qui dénonçait le régime de Poutine et qui a fini assassinée le jour de l'anniversaire de ce dernier !
Mais bon ce n'est pas parce qu'une BD a de bonnes intentions que cela en fait automatiquement un excellent album. J'ai trouvé le résultat correct, mais comme trop souvent avec les documentaires en BD, le dossier à la fin est plus intéressant que la BD elle-même. Il faut dire que la BD est au final un peu courte et se lit rapidement vu le peu de cases et de textes qu'il y a par case.
Il y a un bon résumé des magouilles de Poutine durant les premières années de son règne, notamment en Tchétchénie. Un lecteur qui a déjà lu sur le sujet ne va pas apprendre grand chose, mais c'est un bon résumé de départ pour ceux qui n'y connaissent rien. J'aurais aimé qu'on en apprenne un peu plus sur la pauvre Politkovskaïa en dehors des reportages qu'elle a faits. Le dessin est pas trop mal sans être exceptionnel.
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Le Travailleur de la nuit
Je me retrouve dans les avis de Emka et du Grand A : je ne trouve pas le personnage très attirant. Ce faisant j'ai été séduit par la fluidité de la narration qui ne laisse pas le temps de souffler ni de se poser pour prendre du recul sur certaines situations. En effet d'un côté le récit ne cache pas certaines actions très sombres ( 2 meurtres, de la piraterie impitoyable) mais l'auteur les met sous le tapis à une vitesse affolante. Ensuite ce côté hagiographique me gêne car on est toujours le parasite de quelqu'un. Il reste que la première partie est instructive sur le rappel de courants de pensée qui existaient au début du XXème siècle. L'ouvrage est bien documenté et s'appuie sur de nombreuses biographies. Le graphisme est moderne et agréable. Il aide beaucoup à la fluidité de la narration et travaille beaucoup sur l'émotionnel. C'est ce déséquilibre vers l'émotion qui m'empêche d'adhérer plus à ma lecture.
Supergroom
J'attendais bien plus d'auteurs comme Vehlmann et Yoann que j'apprécie. Je suis fan de Spirou mais cela ne me dérange pas que l'on retravaille le personnage pour le contextualiser dans une époque donnée. J'ai, d'ailleurs bien aimé le T1 de ce "diptyque". Un Spirou au langage emprunté du dernier rapport du GIEC et culpabilisé par son empreinte carbone dans ses moindres actes. J'ai bien aimé cette réflexion en filigrane de Velhmann sur la difficulté à se dégager d'un héritage historique basé sur la consommation d'énergie. Un premier tome dynamique avec des personnages intéressants qui rentrent bien dans l'univers de Spirou. Las j'ai trouvé le T2 largement en dessous. En premier lieu, il n'y a pas vraiment de continuité entre les deux opus. Ensuite le scénario sur la base d'un jeu par éliminations plus ou moins mortelles avec un Spirou looser est si prévisible que cela en devient ennuyeux. Enfin je trouve que Velhmann a du mal a bien gérer les contradictions induites par ses thématiques ( sobriété/technologie). C'est particulièrement vrai pour la problématique violence et non violence comme on le voit dans l'épisode Spip. Le final revient dans du classique mais je me demande où Vehlmann veut nous conduire. Je ne demande qu'à être surpris et je sais que l'auteur possède le talent pour. Le graphisme de Yoann fait très bien le travail avec ce Spirou au look moderne et assez décalé dans son profil de looser qui en prend plein la tête mais qui au final reste indestructible. Un diptyque qui manque de continuité et qui a du mal à avoir un cap précis à mes yeux.
Une place au paradis
L’histoire est assez linéaire et manque d’aspérités ou d’originalité (même si ça me fait bizarre d’écrire ça sur ce sujet sensible et scandaleux). Il y a juste cet homme qui spontanément offre son aide à la femme battue, puis propose de tuer son mari qui est un personnage singulier. Pour le reste, nous suivons le calvaire de Mélanie, régulièrement battue par son mari dans une relation toxique, sous les yeux de leur fille, jusqu’à ce que Mélanie, ayant eu la chance de croiser les bonnes personnes, parviennent à fuir son bourreau (ça s’arrête un peu brutalement, et on ne sait pas s’il y a eu des « rechutes »). Reste que le sujet mérite qu’on s’y intéresse – le nombre de femmes violentées, voire tuées par leur conjoint restant très important. Et le dessin de Pierre Lorenzi, pas très détaillé, est pourtant agréable, avec une colorisation douce. Un style que j’ai plutôt aimé.
La Source
Une série post-apocalypse assez classique. Le format moyen des albums, les couvertures – et en partie le dessin de Damour – donnent une image un peu rétro à cette histoire. Mais disons que, sur un canevas déjà pas mal vu ailleurs, cette série se laisse lire. Sur l’arrière-plan post-apocalypse (une catastrophe pour le moment inexpliquée, mais dont on nous livre quelques bribes des conséquences lors de plusieurs flash-backs), les scénaristes ont greffé une histoire un peu polar, puisqu’une ancienne flic enquête sur plusieurs meurtres ayant eu lieu dans la petite communauté (surnommée « La Source ») au sein de laquelle elle vit. Différents clans cohabitent dans cette communauté, et surtout une autre communauté, celle des « Cheminots » plus violente (une violence brute et presque caricaturale) apparait à partir du deuxième tome, pour dynamiser l’intrigue et créer une menace latente (jusqu’ici finalement on avait presque l’impression que ce monde post-apocalypse était un petit paradis champêtre). La fin de ce deuxième tome voit la communauté de La Source se diviser, les dangers menacer. Un cycle prend fin (avec la fin de l’enquête policière). Mais cette fin très ouverte appelle clairement une suite. A voir ce que donneront les cycles suivants. En l’état, c’est une série qui se laisse lire, et où les auteurs ont semé suffisamment de petits détails qui leur permettront de développer l’histoire globale. Quant au dessin de Damour, je le trouve parfois un peu trop gras. Mais il est lisible et dynamique, et mes remarques sont essentiellement affaire de goût, il fait très bien le boulot.
San Ku Kai
Je n'ai jamais été un grand fan de la série télé, bien que la regarder au second ou au troisième degré peut être amusant, avec ses bonhommes en mousse, ses pyrotechnies et ses trampolines :) Pierre Frisano est un dessinateur que j'aime beaucoup, il a son style à lui, reconnaissable du 1er coup d'œil. Parfois, ses planches sont un peu confuses, on dirait qu'il expérimente des trucs, surtout qu'il aime déborder de ses cases, voire de ses planches. Un bon noir et blanc auquel la couleur n'apporte souvent pas grand chose. Les pinailleurs râleront sur des tics de dessin, des décors à la limite de l'abstrait, mais ce dessinateur est au dessus du lot, bien que méconnu, hélas pour lui. Claude Moliterni est peut-être un bon expert de la BD, mais ses scénarios sont raplapla, peut importe la série. Parfois, il peut y avoir quelques bonnes idées, mais ce ne fut pas le cas pour San Ku Kai. En lisant certaines planches, je me demande si Moliterni n'a pas dit à Frisano : fais-toi plaisir, je trouverai bien quelque chose à raconter. Si on a du talent, ça peut donner quelque chose de très bon, mais ce ne fut pas le cas ici. Nous avons d'un côté un bon dessinateur ayant son style, et de l'autre un scénariste que je qualifierai d'amateur, même si l'homme est favorablement connu dans le monde de la BD. Un bon critique ne fait pas forcément un bon scénariste. Bref, tout ceci donne la moyenne, arrondi à 3, bicoz j'aime le dessin.
La Révolte sans précédent
Avis mitigé. Pas car je n'ai pas aimé, je suis on ne peut plus d'accord avec le sujet de la cause écologique et de la nécessité de prendre des mesures radicales pour faire changer les choses, j'apprécie également la forme humoristique décalée aux allures un peu con-con, mais étrangement j'ai trouvé que les deux ne faisaient pas tant bon ménage que ça. Je m'explique : le propos de fond (enfin, il est ouvertement énoncé, mais vous me comprenez) sur la catastrophe écologique et l'impact humain désastreux sur la nature et les espèces animales est juste, je le rejoins, je ne peux encore une fois que plussoyer la nécessité d'actions concrètes et avec de réels impacts pour faire changer les choses (pas de demi-mesure quand la situation est catastrophique). Et pourtant, j'ai tout de même eu ce sentiment de manque de nuance. Pas de nuance à la "non mais techniquement c'est pas si grave que ça" ou "on ne va quand-même pas changer TOUTES nos habitudes", plutôt de la nuance quant à la façon dont le propos est amené. La forme très portée sur l'humour con-con, les dessins à l'aspect presque enfantins, l'opposition représentée de manière aussi caricaturée, … tout ça donne immédiatement des cartouches pour les discours opposants afin de pouvoir glisser la situation sous le tapis (en désignant cela comme une diabolisation sans nuance, en accusant de n'appeler qu'à l'affect sans réel fondement, …). Je ne dis pas que les gens ne s'inquiètent pas plus d'un match de foot que de la situation écologique ou que les forces policières ne rient pas de bon cœur en tabassant du gauchiste, mais quand-même là c'est un peu gros dans la retranscription. Or, pour des problèmes aussi ancrés dans le réel et aussi urgent à pointer du doigts (pour celleux souhaitant faire remarquer que la situation est pointée du doigt un peu partout depuis plus d'une dizaine d'années, j'aimerais rappeler que la situation ne s'est pas améliorée et qu'elle a même empirée), je pense quand-même qu'une forme plus sérieuse, sans pour autant être rébarbative, serait la meilleure solution. Il n'empêche, si j’omets le fait que le fond se veut revendicateur et engagé, la forme humoristique m'a quand-même plue. Certes, quelques gags ne font pas mouches, certains deviennent un peu lourds à la longue (comme le running gag de la licorne ou encore Michel qui veut tout le temps baiser), mais il n'empêche que j'ai bien ri à ma lecture. C'est une histoire autour d'un groupe de révolution animalier, dont les membres (sauf exception) sont tous-tes plus cons les un-e-s que les autres, et qui se battent contre des policiers amateurs de tabassage de gauchistes et des journalistes tellement biaisés que ça en devient parodique. C'est loufoque, sans être révolutionnaire (mdr), mais ça m'a fait rire. Après, je me dis que, par sa forme enfantine, le propos est peut-être plus grossier afin de pouvoir aussi sensibiliser ou en tout cas aborder le sujet auprès des enfants. Cela ne change rien au problème que cela pose par rapport à un discours d'opposition, mais je peux plus facilement comprendre la démarche sous cet angle.
Gung Ho
Lu le fameux : " Gung Ho " ! Pour ma part, un 7/10 essentiellement pour l'ambiance. Mais pour l'histoire, on reste quand même sur sa faim. Le début est pas mal, mais cela fait penser pour l'atmosphère à la série TV : Walking Dead, mais en moins bien et en beaucoup plus ado (avec un côté " Game of Thrones " (cf les antagonistes et l'Aria asiatique virevoletante à la flèche qui tue). Montrer des seins d'ado (qui, au passage, ressemblent dans les premiers tomes à tout sauf à des seins, sorte de balle pokemon surmontée d'une cerise confite) toutes les 20 pages pour compenser un scénario un peu paresseux, c'est juste (réplique d'un des personnages : " Tu pourrais remettre ton tee-shirt, s'il te plaît ? Ah oui, ok, mais c'était le quart d'heure imposé : je montre mes seins "). Et la fin, c'est jeu vidéo et compagnie. On déssoude un personnage qui a éliminé tout le monde parce qu'on ne saurait pas trop quoi en faire après, on sort des mega monstres (syndrome du boss de fin de niveau) venus de nulle part et on [spoiler] en guise de conclusion. L'ambiance est réussie, mais pour le reste, c'est un peu bourrin quand même... Cela tourne à la guerre ados contre adultes, est-ce vraiment crédible dans leur situation ? La scène du toit, c'est un peu long, amusant un peu, long surtout. J'ai bien aimé Archer (un personnage certes sympathique, mais je conserve des doutes sur la cohérence de sa trajectoire, elle est à la fois vraisemblable et un peu étrange). Je garderai donc le souvenir d'un univers réussi, de pistes prometteuses, mais jamais véritablement exploitées. On a le sentiment que lorsqu'il fallait rentrer dans le vif du sujet, exploiter le matériau, les auteurs ont reculé à chaque fois. Si le propos avait été un peu plus adulte, ça aurait été vraiment chouette ! J'avais bien aimé le tome " Chronique des immortels " quand c'était sorti (c'était il y a longtemps), mais il me semble que je n'avais pas trop suivi la suite déjà, les auteurs ont certainement un truc, mais ils ont du mal pour l'instant à tenir leur histoire sur la durée. Note réelle (!) : 3,5.
Le Manoir des Murmures
Je suis sorti de cette lecture avec un avis mitigé. J’ai lu la série d’une traite dans l’intégrale (dont la couverture m’avait fait de l’œil), mais j’en attendais davantage je pense. En fait, si le point de départ avait de quoi titiller ma curiosité, j’ai trouvé que l’exploitation de cette lutte entre créatures plus ou moins « classiques » (vampires en tête) et une sorte de confrérie, les « druides » laissait à désirer. D’abord parce que trop de passages m’ont paru obscurs, m’ont clairement échappé. Le scénario n’est franchement pas limpide. Et tout ceci est accentué par dessin et colorisation. Le dessin possède de réelles qualités certes, mais lui aussi parfois manque de clarté (surtout que beaucoup de scènes se déroulent de nuit). Enfin, j’ai trouvé que les scènes de baston (surtout dans le dernier tome) s’étalaient beaucoup trop, masquant difficilement une intrigue finalement pas si étoffée que ça. Une série fantastique qui m’a laissé sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Chakipu
Cet album est un hybride. Une petite moitié des histoires est sous forme de récit illustré, alors que la majorité est une bande dessinée classique. Nous sommes donc dans la peau de Ronaldo-Choupinou, alias Chakipu, un félin pris comme bouc émissaire par son jeune maître, Sylvère. En représailles le chat essaie régulièrement de faire la peau à l'adolescent indélicat, aidé par une équipe de bras cassés, mais échoue bien sûr lamentablement. Jusqu'au jour où celui-ci rencontre son premier amour, et c'est là que l'affection que porte Chakipu à Sylvère se révèle... C'est clairement une BD à destination de la jeunesse, des préadolescents qui adorent les animaux, même si dans ce cas les animaux représentés ne sont pas mignons, enfin pas tout le temps... La relation d'amour-haine qu'entretient le chat avec son maître est assez bien représentée, on alterne entre les deux, et c'est plutôt sympa dans l'ensemble. Sophie Souad, scénariste danoise, dit avoir une peur bleue des chats et préférer les chiens, mais on rigole quand même de ses inventions. Le dessin de Thomas Hjosthaab est net et très lisible, on comprend bien ce qu'il se passe dans ses planches et illustrations qu'il met lui-même en couleurs. Sympa.
Anna Politkovskaïa - Journaliste dissidente
Un album important parce qu'il rappelle la mémoire d'Anna Politkovskaïa, une journaliste russe qui dénonçait le régime de Poutine et qui a fini assassinée le jour de l'anniversaire de ce dernier ! Mais bon ce n'est pas parce qu'une BD a de bonnes intentions que cela en fait automatiquement un excellent album. J'ai trouvé le résultat correct, mais comme trop souvent avec les documentaires en BD, le dossier à la fin est plus intéressant que la BD elle-même. Il faut dire que la BD est au final un peu courte et se lit rapidement vu le peu de cases et de textes qu'il y a par case. Il y a un bon résumé des magouilles de Poutine durant les premières années de son règne, notamment en Tchétchénie. Un lecteur qui a déjà lu sur le sujet ne va pas apprendre grand chose, mais c'est un bon résumé de départ pour ceux qui n'y connaissent rien. J'aurais aimé qu'on en apprenne un peu plus sur la pauvre Politkovskaïa en dehors des reportages qu'elle a faits. Le dessin est pas trop mal sans être exceptionnel.