Deux tout jeunes adultes qui partent une semaine à vélo. De très bons amis à moi ont fait cette expérience : deux semaines pour joindre Die à Grenade. C'est sans doute pourquoi j'ai eu envie de lire cette BD. Effectivement l'aventurette est bien représentée, les observations sont justes, mais ça reste un peu à la surface des choses, c'est assez difficile d'en tirer une nourriture pour nous qui sommes à l'extérieur. A part l'épisode de la rencontre avec un vieil agriculteur qui va leur réparer une roue et faire part de son horizon affectif et social, pour le reste : c'est un peu plat : sans guère de passé ni d'avenir.
Contrairement à Emka, je trouve que c'est le dessin qui fait l'originalité de cet album. On pourra reconnaitre la patte de ce Florent Pierre il me semble, même s'il est assez difficile de différencier les deux héros : une petite barbe de 3 jours sur l'un des deux aurait aidé (je dis ça parce qu'il y a une photo en fin d'album qui donne cette piste) . Comme MacArthur, j'ai été ragaillardie par la colorisation, lumineuse et bien choisie qui redonne le sourire après une rincée, ou en arrivant au bercail.
Ce que je retiens, c'est une réelle aptitude à traduire les subtilités météorologiques, les heures du jour par l'inclinaison de la lumière et une belle observation de leur génération. Il manque encore l'expérience qui leur fera trouver, caché dans les replis de leur quotidien ou de leurs racines, ce qu'ils sont les seuls à pouvoir transmettre, ce qui servira aux autres...
Bref des auteurs à suivre...
Le western est un genre tellement codifié qu'il est assez difficile de le renouveler et de produire des intrigues originales. Makyo nous propose l'histoire de deux frères jumeaux, séparés à la naissance. L'un est élevé par une blanche, l'autre par une tribu d'indiens. Ce premier tome se focalise sur la vie et l'éducation de Dead Smile, l'enfant élevé par Kate, une veuve dont les conditions de vie sont ultra précaires. L'histoire s'étire sur de nombreuses années, on suit l'évolution de l'enfant jusqu'à l'adolescence.
L'idée de départ est sympa, mais globalement le déroulement de ce premier tome est linéaire et sans trop de surprises. Heureusement que quelques péripéties agrémentent le récit. La petite dimension mystique basée sur les croyances des indiens, n'apporte pour le moment pas un plus incroyable à l'histoire. On a surtout hâte de voir ce que va donner l'histoire lorsque les destins des 2 frères sont se rejoindre. Il faudra attendre le second tome pour cela.
L'éditeur présente le dessinateur comme un passionné du genre. Il faut lui reconnaitre un certain talent, notamment dans tous les décors qui font voyager en Arizona. L'environnement rocailleux typique de cette région est très réussi. On plonge plus que volontiers dans l'ambiance chaude et aride qui sert de décor à notre histoire. Il ne reste plus qu'à espérer quelques bonnes surprises dans la seconde partie du dyptique.
La lecture est plutôt agréable, même si je n’en suis pas sorti aussi enthousiaste que mon prédécesseur.
Mais je dois dire que le public visé (jeunes adolescents je pense) pourra aisément y trouver son compte.
Parce que les valeurs et sentiments mis en avant sont quand même positifs, autour de l’amitié, de l’amour (pour ses parents, pour une sœur jumelle, etc.). Mise à part la chasseuse de fantômes, tous les personnages qui de prime abord pouvaient avoir des côtés négatifs ou inquiétants (le père de Camille, le surveillant Moreau) montrent leurs fêlures et intègrent le happy-end final. Bon j’admets que l’adulte que je suis tique un peu, mais je ne suis pas le cœur de cible.
Le dessin et la mise en page sont fluide et agréables. Pas exempts de défauts, et les yeux paraissent un peu gros.
Du fantastique sympa, un peu trop sucré à mon goût, mais plaisant pour de jeunes lecteurs.
Du classique, mais du bon boulot. Du polar/thriller bien fichu qui utilise bien l’arrière-plan de l’URSS de la guerre froide – et de la Russie de l’après éclatement de 1991.
Le scénario manque sans doute de surprise – on devine assez longtemps avant les révélations les principaux tenants et aboutissants. Mais ça n’empêche néanmoins pas l’intrigue d’être plaisante à suivre. Car c’est rythmé, on ne s’ennuie pas. Tout juste Giroud a-t-il un peu trop abusé parfois d’une baguette magique – cet ingénieur et ses amis qui squattent les sous-sols d’une usine désaffectée, et qui tirent le héros de toutes les griffes, parfois de façon miraculeuse.
Mais bon, comme je l’ai dit, les amateurs du genre y trouveront leur compte. Giroud n’abuse pas de jolies pépés et le héros n’est pas monolithique (même s’il s’adapte quand même rapidement à son existence de quasi espions).
Un navire pirate qui erre dans la brume, un équipage de réprouvés qui ont fait le serment de ne plus jamais revenir à terre, une ambiance de purgatoire où chacun expie ses pêchés passés en attendant une hypothétique issue qui ne peut être que la mort. Lors d'un bref échouage sur les récifs d'une île déserte, l'héroïne, qui pleure la mort de son bébé qu'elle a laissé se noyer alors qu'elle se perdait dans l'alcool, recueille un étrange oeuf lumineux qui va grandir en une sorte de sirène. Le capitaine, de son côté, a récupéré sans le savoir un oeuf sombre qui va les transformer, lui et son navire.
Carcoma est une oeuvre qui ressemble à peu d'autres.
Andrés Garrido n'est pour le moment connu en France que pour le dessin de la série Love love love dont le ton est radicalement différent. Son graphisme y exalait des influences du manga et de l'animation. On retrouve ici légèrement ces influences mais tout y est plus personnel, plus intime. Ici chaque personnage a une morphologie et un visage bien différent, très expressif. La mise en scène fonctionne très bien et contribue à l'atmosphère d'ensemble du récit.
Il se dégage de ce dernier et du dessin une ambiance pesante, à la fois désespérée et en colère, proche de l'onirisme.
Ce navire pirate rappelle parfois le Hollandais volant de Pirates des Caraïbes, parfois le terrible bateau pirate des histoires annexes de Watchmen. Mais en réalité les membres de son équipage n'ont pour réel ennemi qu'eux-mêmes, leurs remords et cette chose qui métamorphose leur capitaine et accentue sa propre folie. En parallèle, c'est toute l'humanité de leurs relations qui est mise à nu, une relation faite de conflits et d'une forme d'amitié ou de sens de la famille qui a du mal à s'exprimer. Leurs dialogues sont pleins de rage et de recherche d'un peu de bonheur. Et il y a tout ce mystère autour de ces sortes de sirènes, de leurs intentions bonnes ou mauvaises, et de ce qu'il va pouvoir advenir dans ce purgatoire brumeux. Y aura-t-il une lueur d'espoir à la fin ou sont-ils tous condamnés à purger leurs pêchés jusqu'à ce que la mort les libère ?
C'est un récit fort, à l'ambiance marquante. C'est un récit d'auteur dont on sent nombre de différentes influences tout en dégageant sa propre personnalité. L'histoire est intrigante, mais son sens exact persiste à échapper au lecteur, ne laissant ressentir que sa sombre poésie fataliste. Toutefois, la dernière partie de la BD part un peu trop dans l'action et la destruction, brisant l'atmosphère de conte funèbre du reste du récit. Et la conclusion laisse un peu sur sa faim, dans une part d'incompréhension qui laisse à penser qu'il faut la prendre juste comme une oeuvre artistique sans forcément de message clair ni d'explication à tout.
C'est une oeuvre qui se ressent en première lecture, puis qui doit probablement se laisser digérer et qui invite à une future relecture pour mieux l'appréhender.
Je dis souvent qu'avec Christophe Bec, c'est tout ou rien. Mais parfois, c'est tout et rien. Avec Le Meilleur Job du Monde, c'est totalement le cas.
Le premier tome commence d'excellente manière. Le concept est accrocheur, l'atmosphère réussie, on a vraiment envie de comprendre de quoi il retourne réellement, et ce qu'il se passe sur cette île mystérieuse... Le problème est qu'à la fin du 1er tome, on a déjà toutes les clés en mains ! Même s'il nous reste à comprendre le but du méchant au travers de son étrange plan, on a compris tout le reste, et rien jusqu'à la fin du 3e tome ne viendra nous contredire. Bec aurait tout de même pu veiller à distiller de manière un peu plus équilibrée les différents twists du récit. En l'état, dès le 1er tome, on sait où on a mis les pieds, et la lecture des deux tomes suivants ne fait que le confirmer, sans jamais réussir à nous emmener là où ne s'y attend pas.
C'est bien dommage, car passé le tome 1, on commence à se lasser, donc. Tout est tellement programmatique et très cliché qu'on sait exactement où le récit va nous balader. Et quand on referme le 3e tome, on se demande quand même un peu : "Tout ça pour ça ?".
Mais bon, reconnaissons-le, la lecture n'est jamais totalement déplaisante. Bec sait tout de même écrire un scénario, et le dessin de Fonteniz est plutôt élégant. Suffisamment, en tous cas, pour qu'on continue à tourner les pages de cette trilogie qui se laisse bien lire (et surtout, très rapidement). De là à dire qu'on s'en souviendra dans quelques mois, il y a un pas.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
La Ride
Deux tout jeunes adultes qui partent une semaine à vélo. De très bons amis à moi ont fait cette expérience : deux semaines pour joindre Die à Grenade. C'est sans doute pourquoi j'ai eu envie de lire cette BD. Effectivement l'aventurette est bien représentée, les observations sont justes, mais ça reste un peu à la surface des choses, c'est assez difficile d'en tirer une nourriture pour nous qui sommes à l'extérieur. A part l'épisode de la rencontre avec un vieil agriculteur qui va leur réparer une roue et faire part de son horizon affectif et social, pour le reste : c'est un peu plat : sans guère de passé ni d'avenir. Contrairement à Emka, je trouve que c'est le dessin qui fait l'originalité de cet album. On pourra reconnaitre la patte de ce Florent Pierre il me semble, même s'il est assez difficile de différencier les deux héros : une petite barbe de 3 jours sur l'un des deux aurait aidé (je dis ça parce qu'il y a une photo en fin d'album qui donne cette piste) . Comme MacArthur, j'ai été ragaillardie par la colorisation, lumineuse et bien choisie qui redonne le sourire après une rincée, ou en arrivant au bercail. Ce que je retiens, c'est une réelle aptitude à traduire les subtilités météorologiques, les heures du jour par l'inclinaison de la lumière et une belle observation de leur génération. Il manque encore l'expérience qui leur fera trouver, caché dans les replis de leur quotidien ou de leurs racines, ce qu'ils sont les seuls à pouvoir transmettre, ce qui servira aux autres... Bref des auteurs à suivre...
Le Sacrifice des aigles
Le western est un genre tellement codifié qu'il est assez difficile de le renouveler et de produire des intrigues originales. Makyo nous propose l'histoire de deux frères jumeaux, séparés à la naissance. L'un est élevé par une blanche, l'autre par une tribu d'indiens. Ce premier tome se focalise sur la vie et l'éducation de Dead Smile, l'enfant élevé par Kate, une veuve dont les conditions de vie sont ultra précaires. L'histoire s'étire sur de nombreuses années, on suit l'évolution de l'enfant jusqu'à l'adolescence. L'idée de départ est sympa, mais globalement le déroulement de ce premier tome est linéaire et sans trop de surprises. Heureusement que quelques péripéties agrémentent le récit. La petite dimension mystique basée sur les croyances des indiens, n'apporte pour le moment pas un plus incroyable à l'histoire. On a surtout hâte de voir ce que va donner l'histoire lorsque les destins des 2 frères sont se rejoindre. Il faudra attendre le second tome pour cela. L'éditeur présente le dessinateur comme un passionné du genre. Il faut lui reconnaitre un certain talent, notamment dans tous les décors qui font voyager en Arizona. L'environnement rocailleux typique de cette région est très réussi. On plonge plus que volontiers dans l'ambiance chaude et aride qui sert de décor à notre histoire. Il ne reste plus qu'à espérer quelques bonnes surprises dans la seconde partie du dyptique.
Hantée
La lecture est plutôt agréable, même si je n’en suis pas sorti aussi enthousiaste que mon prédécesseur. Mais je dois dire que le public visé (jeunes adolescents je pense) pourra aisément y trouver son compte. Parce que les valeurs et sentiments mis en avant sont quand même positifs, autour de l’amitié, de l’amour (pour ses parents, pour une sœur jumelle, etc.). Mise à part la chasseuse de fantômes, tous les personnages qui de prime abord pouvaient avoir des côtés négatifs ou inquiétants (le père de Camille, le surveillant Moreau) montrent leurs fêlures et intègrent le happy-end final. Bon j’admets que l’adulte que je suis tique un peu, mais je ne suis pas le cœur de cible. Le dessin et la mise en page sont fluide et agréables. Pas exempts de défauts, et les yeux paraissent un peu gros. Du fantastique sympa, un peu trop sucré à mon goût, mais plaisant pour de jeunes lecteurs.
Secrets - Le Serpent sous la glace
Du classique, mais du bon boulot. Du polar/thriller bien fichu qui utilise bien l’arrière-plan de l’URSS de la guerre froide – et de la Russie de l’après éclatement de 1991. Le scénario manque sans doute de surprise – on devine assez longtemps avant les révélations les principaux tenants et aboutissants. Mais ça n’empêche néanmoins pas l’intrigue d’être plaisante à suivre. Car c’est rythmé, on ne s’ennuie pas. Tout juste Giroud a-t-il un peu trop abusé parfois d’une baguette magique – cet ingénieur et ses amis qui squattent les sous-sols d’une usine désaffectée, et qui tirent le héros de toutes les griffes, parfois de façon miraculeuse. Mais bon, comme je l’ai dit, les amateurs du genre y trouveront leur compte. Giroud n’abuse pas de jolies pépés et le héros n’est pas monolithique (même s’il s’adapte quand même rapidement à son existence de quasi espions).
Carcoma
Un navire pirate qui erre dans la brume, un équipage de réprouvés qui ont fait le serment de ne plus jamais revenir à terre, une ambiance de purgatoire où chacun expie ses pêchés passés en attendant une hypothétique issue qui ne peut être que la mort. Lors d'un bref échouage sur les récifs d'une île déserte, l'héroïne, qui pleure la mort de son bébé qu'elle a laissé se noyer alors qu'elle se perdait dans l'alcool, recueille un étrange oeuf lumineux qui va grandir en une sorte de sirène. Le capitaine, de son côté, a récupéré sans le savoir un oeuf sombre qui va les transformer, lui et son navire. Carcoma est une oeuvre qui ressemble à peu d'autres. Andrés Garrido n'est pour le moment connu en France que pour le dessin de la série Love love love dont le ton est radicalement différent. Son graphisme y exalait des influences du manga et de l'animation. On retrouve ici légèrement ces influences mais tout y est plus personnel, plus intime. Ici chaque personnage a une morphologie et un visage bien différent, très expressif. La mise en scène fonctionne très bien et contribue à l'atmosphère d'ensemble du récit. Il se dégage de ce dernier et du dessin une ambiance pesante, à la fois désespérée et en colère, proche de l'onirisme. Ce navire pirate rappelle parfois le Hollandais volant de Pirates des Caraïbes, parfois le terrible bateau pirate des histoires annexes de Watchmen. Mais en réalité les membres de son équipage n'ont pour réel ennemi qu'eux-mêmes, leurs remords et cette chose qui métamorphose leur capitaine et accentue sa propre folie. En parallèle, c'est toute l'humanité de leurs relations qui est mise à nu, une relation faite de conflits et d'une forme d'amitié ou de sens de la famille qui a du mal à s'exprimer. Leurs dialogues sont pleins de rage et de recherche d'un peu de bonheur. Et il y a tout ce mystère autour de ces sortes de sirènes, de leurs intentions bonnes ou mauvaises, et de ce qu'il va pouvoir advenir dans ce purgatoire brumeux. Y aura-t-il une lueur d'espoir à la fin ou sont-ils tous condamnés à purger leurs pêchés jusqu'à ce que la mort les libère ? C'est un récit fort, à l'ambiance marquante. C'est un récit d'auteur dont on sent nombre de différentes influences tout en dégageant sa propre personnalité. L'histoire est intrigante, mais son sens exact persiste à échapper au lecteur, ne laissant ressentir que sa sombre poésie fataliste. Toutefois, la dernière partie de la BD part un peu trop dans l'action et la destruction, brisant l'atmosphère de conte funèbre du reste du récit. Et la conclusion laisse un peu sur sa faim, dans une part d'incompréhension qui laisse à penser qu'il faut la prendre juste comme une oeuvre artistique sans forcément de message clair ni d'explication à tout. C'est une oeuvre qui se ressent en première lecture, puis qui doit probablement se laisser digérer et qui invite à une future relecture pour mieux l'appréhender.
Le Meilleur Job du Monde
Je dis souvent qu'avec Christophe Bec, c'est tout ou rien. Mais parfois, c'est tout et rien. Avec Le Meilleur Job du Monde, c'est totalement le cas. Le premier tome commence d'excellente manière. Le concept est accrocheur, l'atmosphère réussie, on a vraiment envie de comprendre de quoi il retourne réellement, et ce qu'il se passe sur cette île mystérieuse... Le problème est qu'à la fin du 1er tome, on a déjà toutes les clés en mains ! Même s'il nous reste à comprendre le but du méchant au travers de son étrange plan, on a compris tout le reste, et rien jusqu'à la fin du 3e tome ne viendra nous contredire. Bec aurait tout de même pu veiller à distiller de manière un peu plus équilibrée les différents twists du récit. En l'état, dès le 1er tome, on sait où on a mis les pieds, et la lecture des deux tomes suivants ne fait que le confirmer, sans jamais réussir à nous emmener là où ne s'y attend pas. C'est bien dommage, car passé le tome 1, on commence à se lasser, donc. Tout est tellement programmatique et très cliché qu'on sait exactement où le récit va nous balader. Et quand on referme le 3e tome, on se demande quand même un peu : "Tout ça pour ça ?". Mais bon, reconnaissons-le, la lecture n'est jamais totalement déplaisante. Bec sait tout de même écrire un scénario, et le dessin de Fonteniz est plutôt élégant. Suffisamment, en tous cas, pour qu'on continue à tourner les pages de cette trilogie qui se laisse bien lire (et surtout, très rapidement). De là à dire qu'on s'en souviendra dans quelques mois, il y a un pas.