Une nouvelle série signée du duo Nury / Bruno, forcement ça m'intéresse.
J'adore le style du dessinateur et comme d'habitude, je ne suis pas déçu. Il faut dire que l'époque choisie pour ce récit se prête à merveille à son style. Les gueules de ses personnages collent parfaitement aux années 60-70, époque dans laquelle il a dessiné bon nombre d'albums. Eh bien, ça fonctionne tout aussi bien avec les années 40. Niveau graphique c'est donc le pied. D'autant qu'au delà des personnages on a droit à de bons cadrages bien cinématographiques, des couleurs aux petits oignons et en bonus quelques fausses couvertures de magazines dont il a le secret.
Du coté du scénario, j'ai certes passé un bon moment de lecture (j'ai englouti l'album d'une traite), mais j'ai quelques réserves. J'ai bien aimé la façon dont ça démarre, j'ai bien aimé ce personnage mystérieux. Mais je ne suis pas totalement convaincu par le développement de l'intrigue. Le coté un peu fantastique / mystique de certaines séquences ne m'a pas trop emballé.
Je serai quand même un client curieux de la suite - une BD de Bruno c'est toujours un plaisir - même si je n'envisage pas tellement un virage dans le style de l'histoire qui me fasse revoir ma note à la hausse.
Comme dans Alex - Gentleman détective, François Dimberton met en scène un détective privé qui ne peut que rappeler Gil Jourdan. Mais là encore, on n'est pas tout à fait dans la copie. Certes, le duo principal et les bons mots du sidekick obligatoire pourront évoquer Tillieux (sans forcément briller autant), mais les deux récits présents dans l'unique album édité réussissent à trouver leur ton, grâce à un scénario bien construit.
Le dessin est efficace, typique de cette bande dessinée classique "à la Tillieux". Il fonctionne bien et on se retrouve totalement dans cette atmosphère policière légèrement rocambolesque, mais pas trop, qui évoque les plus belles heures du film noir, le tout sur un ton bien plus léger. Bref, une petite pépite qui se retrouve comme souvent pile poil entre les 3 et les 4 étoiles !
Découverte en vide-greniers, j'ai instantanément aimé cette bande dessinée pour l'ambiance qu'elle dégageait. Le dessin de Serge Carrère annonçait des aventures naïves et trépidantes dans la veine des récits jeunesse des années 60. Et de fait, la promesse est globalement tenue. L'ambiance est savoureuse, le dessin dynamique et simple de Carrère fonctionne merveilleusement bien, et on se laisse emporter avec grand plaisir.
Le problème est qu'au scénario, on retrouve Patrick Cothias. Et ceux qui, comme moi, n'ont pas encore digéré la merde dans laquelle il a plongé la pourtant si prometteuse saga Le Lièvre de Mars, gardent un mauvais souvenir de ce nom... Ici, bien sûr, le carnage est moins grande ampleur. Mais Cothias multiplie les twists invraisemblables qui rendent le scénario franchement décevant. Rien de catastrophique, car on ne s'attend pas à des merveilles, mais on était en droit d'espérer mieux !
Reste une petite saga pour enfants composée de deux tomes agréables à lire, même si on peut déplorer qu'ils ne nous restent pas plus en mémoire.
Cette biographie en bande dessinée a le mérite de ne pas suivre la vie de Simone Veil de façon linéaire, mais de se concentrer sur deux moments majeurs : le vote de la Loi Veil sur l'avortement à l'Assemblée nationale, et la manière dont sa famille a été frappée par la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Le récit commence par une séquence très politique, exposant le contexte tendu du débat sur l'IVG et comment Simone Veil s'est retrouvée en première ligne pour défendre ce projet de loi jusqu'à son adoption. Ce n'est qu'ensuite, à travers des flashbacks déclenchés par les échanges violents à l'Assemblée, que l'on découvre ses souvenirs : son adolescence dans le Sud de la France sous l'Occupation, puis la déportation de sa famille dans les camps.
En réalité, c'est la partie politique qui m'a le plus intéressé. Les BD sur la Shoah sont nombreuses et j'en ai lu beaucoup, dont l'une retraçait le témoignage d'une femme ayant justement côtoyé Simone Veil à Auschwitz, avec un récit plus dense et plus poignant. J'ai donc eu un sentiment de déjà-vu, sans l'émotion forte que ce sujet peut normalement susciter. En revanche, le contexte politique, avec Giscard à l'Élysée et Chirac à Matignon, est présenté de manière claire. J'étais particulièrement curieux de voir comment Simone Veil allait défendre sa loi et manœuvrer pour la faire adopter. Mais là encore, une forme de frustration s'est installée. En dehors de son discours d'introduction, on la voit surtout encaisser les attaques virulentes de ses opposants sans vraiment réagir, rencontrer un prêtre pour s'assurer du silence de l'Église, puis... rien de plus. Le récit n'explique ni les stratégies employées ni la façon dont elle a su rallier les soutiens nécessaires. On comprend mal ce qui a fait de ce combat un succès et pourquoi il lui vaut autant de reconnaissance politique.
Au final, j'ai trouvé cette lecture globalement intéressante, avec une biographie bien réalisée, mais je reste sur ma faim. J'aurais aimé mieux comprendre le combat de Simone Veil, ses choix, ses actions, et ce qui a permis la réussite de cette loi historique.
Je ressors de cette lecture avec un avis mitigé, mais globalement positif.
Le dessin d’abord, qui s’éloigne du manga classique, ne surjouant pas les émotions des personnages. Le trait est inégal, parfois maladroit (quelques erreurs de perspectives), proche d’un certain underground aussi. J’ai trouvé ça surprenant pour un manga, mais ça passe très bien, et j’ai bien aimé au final ce graphisme (et tous les petits détails parfois surprenants et hors de propos comme « déposés » ici et là dans pas mal de cases).
L’histoire est difficile à apprivoiser. La narration est un peu décousue, on ne sait pas trop pendant longtemps où ça va aller. Tout semble se dérouler dans une ambiance de merde (le titre annonce la couleur !), dans laquelle nous suivons des gamins des rues, Blanko et Noiro, étranges, violents. Autour d’eux des flics, des yakuzas et d’autres personnages plus ou moins paumés ou décalés.
L’intrigue est relativement inclassable. Mais, au milieu d’un récit qui aurait pu virer au glauque et se contenter d’une noirceur désespérée, des touches de fantastique, de poésie s’invitent (les chats, les mômes escaladant immeubles et pylônes, etc.). Résumer l’intrigue est difficile – je n’ai d’ailleurs pas forcément tout saisi – mais la lecture se révèle plaisante.
Un manga à réserver aux lecteurs curieux, mais dont l’originalité m’a convaincu d’aller voir d‘autres œuvres du même auteur.
Stepánka Jislová livre ici une autobiographie intime, fruit de trois années de travail, dans laquelle elle retrace son parcours amoureux depuis l’enfance jusqu’à l’atteinte d’un certain équilibre sentimental. Multipliant les relations sans lendemain, elle explore sans détour cette quête inlassable de l’amour, oscillant entre espoir, désillusion et réflexion introspective. L’album ne se contente pas d’énumérer les faits : il cherche à comprendre, à analyser les mécanismes qui l’ont conduite à saboter ses histoires dès qu’elles prenaient une tournure trop concrète.
Dès les premières pages, le schéma apparaît clairement : elle tombe facilement amoureuse, mais se désintéresse tout aussi vite dès que la relation s’installe, repartant à la recherche d’une nouvelle conquête dans un cycle épuisant et frustrant. Présentée ainsi, elle évoque ces adolescentes instables qui enchaînent les relations comme on feuillette un catalogue, ce qui, dans un premier temps, peut rendre son personnage difficile à trouver attachant. Son dessin, à la fois précis et épuré, n’aide pas toujours à créer l’empathie attendue : si certaines compositions sont élégantes, la froideur de certains visages ou leur stylisation trop géométrique peuvent créer une distance.
La lecture reste néanmoins fluide, et l’ancrage dans un contexte tchèque peu courant ajoute une touche d’exotisme qui éveille l’intérêt. Quelques trouvailles narratives viennent dynamiser l’ensemble, notamment lorsqu’elle donne brièvement la parole à ceux qui ont partagé sa vie et présentent leur propre point de vue, mais l’album souffre de longueurs. Certains passages, trop verbeux ou trop didactiques, manquent de relief et peinent à captiver.
En refermant l’ouvrage, on comprend mieux la démarche de l’autrice et on perçoit combien cet exercice lui a sans doute permis de mieux se comprendre elle-même. On se réjouit de la voir visiblement avoir su atteindre une forme de sérénité, mais en tant que lecteur, on ressort de cette lecture plus respectueux que réellement touché. L’ouvrage se lit avec intérêt, mais sans véritable plaisir.
C'est en jouant à un jeu de société que j'ai découvert cette bande dessinée ! En effet, j'ai été très séduit par les dessins de l'excellent L'Expédition perdue, et quand j'ai su que Garen Ewing avait également fait de la bande dessinée, cela m'a paru une évidence, j'ai donc voulu découvrir ce dont il était capable. Et c'est à mon avis plutôt une réussite.
Le récit d'Ewing est vraiment sympathique, il sait très bien reprendre les codes d'histoires comme Indiana Jones ou Les Aventures de Tintin en étant bien dans l'hommage et l'inspiration, jamais dans la redite. Cela donne une histoire d'aventures tout ce qu'il y a de plus classique, dans laquelle les amateurs d'ambiance vintage comme moi se retrouveront totalement. Bien sûr, je suis d'accord avec à peu près tout ce que dit Eric2Vzoul sur le rythme du récit, qui met un peu trop de temps à démarrer, ou sur le manque flagrant de charisme du personnage principal.
Néanmoins, je trouve que le scénario est assez solidement construit, et que les trois tomes nous emmènent dans divers arcs narratifs qui fonctionnent tous bien. C'est donc très classique, et très plaisant à lire, le suspense est là et l'action est efficace.
Maintenant, je dois bien admettre avoir rencontré par moments quelques difficultés à lire de manière fluide cette bande dessinée. J'attribue cela à deux raisons. Outre le trait un peu épais du dessin, qui ne donne pas au récit la finesse qu'il aurait pu avoir, le choix d'une police de caractère prédéfinie dégage beaucoup moins de caractère que dans un lettrage classique. Peut-être est-elle juste mal choisie, mais j'avais régulièrement du mal à m'impliquer dans ce que disaient les personnages, car j'avais plus l'impression qu'un ordinateur me parlait au lieu d'un humain.
L'autre point va être beaucoup plus sanglant... J'aime beaucoup les éditions BD Must, elles font un travail d'édition assez formidable et surtout, elles savent ressortir et mettre en valeur des auteurs et des récits oubliés comme personne. Ici, le travail éditorial est plutôt joli, là n'est pas la question. Le problème est qu'on est dans un récit traduit de l'anglais, et que BD Must n'avait visiblement pas les moyens de se payer un traducteur ou un relecteur convenable. Outre certaines tournures de phrase très alambiquées, ou trop proches de l'anglais... le texte est truffé de fautes d'orthographe !!! Qu'on en laisse passer une de temps en temps, ça peut se comprendre, mais là, j'ai relevé plus d'une vingtaine de fautes par albums ! Et des fautes faciles ! Un -s oublié au pluriel, un verbe à la 2e personne du pluriel qui se termine en -er... Même si je peux comprendre le manque de moyens d'une petite structure comme BD Must, là, c'est quand même assez honteux, je suis désolé de devoir le dire malgré tout l'amour que je leur porte. On pourrait se dire que c'est du détail, mais ça a gâché toute ma lecture. On se demande à chaque phrase si elle va être correctement traduite et si elle sera bien française...
C'est vraiment dommage, car cela nuit terriblement à la lecture d'albums qui, sans cela, auraient probablement été bien plus agréables à lire. Et honnêtement, je pense que sans cela, j'aurais été bien plus immergé dans le récit, et j'aurais mis une 4e étoile.
Malheureusement, le problème est bel et bien là. Cela ne gâche heureusement pas complètement la qualité de l'histoire, et je le redis, j'ai beaucoup apprécié cette plongée dans un récit d'aventures à l'ancienne, qui sait trouver sa propre voie sans jamais se laisser étouffer par les références. C'est une bonne histoire qui a sa propre originalité, même si quelques péripéties passent trop vite. Dans l'ensemble, on sent que Garen Ewing est vraiment un auteur de bon calibre, qui mériterait juste d'être un peu plus ou un peu mieux entouré pour que sa bande dessinée puisse avoir la même qualité que celles des professionnels du genre.
Je ne m’enflamme pas plus mais franchement pas mal cette trilogie, une bonne porte d’entrée dans la collection consacrée aux mythes de l’antiquité ou pour découvrir tout simplement notre héros plus en détails.
La partie graphique est certes sage (ou académique) mais plutôt soignée dans son rendu, les couvertures pètent la classe. Bref bien sympa à suivre.
Concernant le récit, les connaisseurs ne seront pas bien surpris, la collection tend à restituer de manière fidèle les légendes, il n’y aura pas de digressions. Cependant, j’ai été vraiment agréablement surpris de la complétude du sujet, on aura droit à l’avant, le pendant et l’après des 12 travaux. Sans doute la première fois que je vois son portrait dans son ensemble.
Je garde une préférence pour "La Gloire d’Héra" ou la vision d’Edouard Cour mais une série bien honnête, une des meilleures dans cette collection.
Voilà un récit jeunesse qui réussit globalement son pari de présenter un personnage intéressant des mythes arthuriens, de façon simple, sans être simpliste, même si le récit est quand même partiel.
Mais c’est uniquement centré sur le personnage de Perceval, le reste du mythe et les autres personnages/chevaliers n’apparaissant pas, ou de façon marginale, comme Arthur lui-même. On reste centré sur l’obsession de Perceval de devenir chevalier, de briller (dans tous les sens du terme). Cela met en avant l’idéal chevaleresque (ce que la plupart des chansons de geste faisaient). Mais ici on s’adresse à un jeune lectorat, donc on va rester sur un jeune homme naïf et obstiné, imperméable à certaines réalités.
Ça se laisse lire – sûrement davantage pour le public visé, bien sûr. Le dessin, un peu statique et anguleux, est globalement réussi, et le rendu est même souvent très joli.
La lecture est globalement agréable, et j’ai appris certaines choses concernant la période de la prohibition, et surtout concernant les zones frontalières entre États-Unis et Canada, zones de transits, et donc aussi de trafics pas toujours légaux, forcément !
Je dois même dire que c’est la partie « historique » qui m’a le plus pu, davantage que la partie « roman graphique » qui, elle, se révèle un peu moins captivante.
Au cœur du récit, Queen Lil, une femme au fort tempérament, qui possède un bel immeuble, le Palace of Sin, sis exactement à la frontière entre Canada et États-Unis (une entrée dans chaque pays !). Ceci lui permet de jongler avec les différences légales entre les deux pays, ce qui sera un atout lorsque la prohibition va s'installer aux États-Unis. En sus de la vente d’alcool (officiellement d’un seul côté de sa « maison », celle située côté canadien), Queen Lil développe à l’étage une maison close. Une ligne reliant Boston à Montréal s’arrête opportunément juste devant le Palace !
Un dossier assez complet et très intéressant complète très bien la lecture, présentant la prohibition, l’évolution des zones frontières, et les personnages principaux (qui ont tous existé).
La narration du récit n’est pas désagréable, mais je ne l’ai pas trouvée emballante. Ça se laisse lire, mais j’attendais plus de fougue chez Lil, et l’action semble se dérouler comme au ralenti. Idem pour le dessin, qui fait le travail, est lisible, mais un peu trop statique.
Mais c’est en tout cas une lecture qui reste intéressante.
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Electric Miles
Une nouvelle série signée du duo Nury / Bruno, forcement ça m'intéresse. J'adore le style du dessinateur et comme d'habitude, je ne suis pas déçu. Il faut dire que l'époque choisie pour ce récit se prête à merveille à son style. Les gueules de ses personnages collent parfaitement aux années 60-70, époque dans laquelle il a dessiné bon nombre d'albums. Eh bien, ça fonctionne tout aussi bien avec les années 40. Niveau graphique c'est donc le pied. D'autant qu'au delà des personnages on a droit à de bons cadrages bien cinématographiques, des couleurs aux petits oignons et en bonus quelques fausses couvertures de magazines dont il a le secret. Du coté du scénario, j'ai certes passé un bon moment de lecture (j'ai englouti l'album d'une traite), mais j'ai quelques réserves. J'ai bien aimé la façon dont ça démarre, j'ai bien aimé ce personnage mystérieux. Mais je ne suis pas totalement convaincu par le développement de l'intrigue. Le coté un peu fantastique / mystique de certaines séquences ne m'a pas trop emballé. Je serai quand même un client curieux de la suite - une BD de Bruno c'est toujours un plaisir - même si je n'envisage pas tellement un virage dans le style de l'histoire qui me fasse revoir ma note à la hausse.
Celsius
Comme dans Alex - Gentleman détective, François Dimberton met en scène un détective privé qui ne peut que rappeler Gil Jourdan. Mais là encore, on n'est pas tout à fait dans la copie. Certes, le duo principal et les bons mots du sidekick obligatoire pourront évoquer Tillieux (sans forcément briller autant), mais les deux récits présents dans l'unique album édité réussissent à trouver leur ton, grâce à un scénario bien construit. Le dessin est efficace, typique de cette bande dessinée classique "à la Tillieux". Il fonctionne bien et on se retrouve totalement dans cette atmosphère policière légèrement rocambolesque, mais pas trop, qui évoque les plus belles heures du film noir, le tout sur un ton bien plus léger. Bref, une petite pépite qui se retrouve comme souvent pile poil entre les 3 et les 4 étoiles !
Coline Maillard (Une aventure de)
Découverte en vide-greniers, j'ai instantanément aimé cette bande dessinée pour l'ambiance qu'elle dégageait. Le dessin de Serge Carrère annonçait des aventures naïves et trépidantes dans la veine des récits jeunesse des années 60. Et de fait, la promesse est globalement tenue. L'ambiance est savoureuse, le dessin dynamique et simple de Carrère fonctionne merveilleusement bien, et on se laisse emporter avec grand plaisir. Le problème est qu'au scénario, on retrouve Patrick Cothias. Et ceux qui, comme moi, n'ont pas encore digéré la merde dans laquelle il a plongé la pourtant si prometteuse saga Le Lièvre de Mars, gardent un mauvais souvenir de ce nom... Ici, bien sûr, le carnage est moins grande ampleur. Mais Cothias multiplie les twists invraisemblables qui rendent le scénario franchement décevant. Rien de catastrophique, car on ne s'attend pas à des merveilles, mais on était en droit d'espérer mieux ! Reste une petite saga pour enfants composée de deux tomes agréables à lire, même si on peut déplorer qu'ils ne nous restent pas plus en mémoire.
Simone Veil - L'Immortelle
Cette biographie en bande dessinée a le mérite de ne pas suivre la vie de Simone Veil de façon linéaire, mais de se concentrer sur deux moments majeurs : le vote de la Loi Veil sur l'avortement à l'Assemblée nationale, et la manière dont sa famille a été frappée par la Shoah pendant la Seconde Guerre mondiale. Le récit commence par une séquence très politique, exposant le contexte tendu du débat sur l'IVG et comment Simone Veil s'est retrouvée en première ligne pour défendre ce projet de loi jusqu'à son adoption. Ce n'est qu'ensuite, à travers des flashbacks déclenchés par les échanges violents à l'Assemblée, que l'on découvre ses souvenirs : son adolescence dans le Sud de la France sous l'Occupation, puis la déportation de sa famille dans les camps. En réalité, c'est la partie politique qui m'a le plus intéressé. Les BD sur la Shoah sont nombreuses et j'en ai lu beaucoup, dont l'une retraçait le témoignage d'une femme ayant justement côtoyé Simone Veil à Auschwitz, avec un récit plus dense et plus poignant. J'ai donc eu un sentiment de déjà-vu, sans l'émotion forte que ce sujet peut normalement susciter. En revanche, le contexte politique, avec Giscard à l'Élysée et Chirac à Matignon, est présenté de manière claire. J'étais particulièrement curieux de voir comment Simone Veil allait défendre sa loi et manœuvrer pour la faire adopter. Mais là encore, une forme de frustration s'est installée. En dehors de son discours d'introduction, on la voit surtout encaisser les attaques virulentes de ses opposants sans vraiment réagir, rencontrer un prêtre pour s'assurer du silence de l'Église, puis... rien de plus. Le récit n'explique ni les stratégies employées ni la façon dont elle a su rallier les soutiens nécessaires. On comprend mal ce qui a fait de ce combat un succès et pourquoi il lui vaut autant de reconnaissance politique. Au final, j'ai trouvé cette lecture globalement intéressante, avec une biographie bien réalisée, mais je reste sur ma faim. J'aurais aimé mieux comprendre le combat de Simone Veil, ses choix, ses actions, et ce qui a permis la réussite de cette loi historique.
Amer Béton
Je ressors de cette lecture avec un avis mitigé, mais globalement positif. Le dessin d’abord, qui s’éloigne du manga classique, ne surjouant pas les émotions des personnages. Le trait est inégal, parfois maladroit (quelques erreurs de perspectives), proche d’un certain underground aussi. J’ai trouvé ça surprenant pour un manga, mais ça passe très bien, et j’ai bien aimé au final ce graphisme (et tous les petits détails parfois surprenants et hors de propos comme « déposés » ici et là dans pas mal de cases). L’histoire est difficile à apprivoiser. La narration est un peu décousue, on ne sait pas trop pendant longtemps où ça va aller. Tout semble se dérouler dans une ambiance de merde (le titre annonce la couleur !), dans laquelle nous suivons des gamins des rues, Blanko et Noiro, étranges, violents. Autour d’eux des flics, des yakuzas et d’autres personnages plus ou moins paumés ou décalés. L’intrigue est relativement inclassable. Mais, au milieu d’un récit qui aurait pu virer au glauque et se contenter d’une noirceur désespérée, des touches de fantastique, de poésie s’invitent (les chats, les mômes escaladant immeubles et pylônes, etc.). Résumer l’intrigue est difficile – je n’ai d’ailleurs pas forcément tout saisi – mais la lecture se révèle plaisante. Un manga à réserver aux lecteurs curieux, mais dont l’originalité m’a convaincu d’aller voir d‘autres œuvres du même auteur.
Coups de coeur
Stepánka Jislová livre ici une autobiographie intime, fruit de trois années de travail, dans laquelle elle retrace son parcours amoureux depuis l’enfance jusqu’à l’atteinte d’un certain équilibre sentimental. Multipliant les relations sans lendemain, elle explore sans détour cette quête inlassable de l’amour, oscillant entre espoir, désillusion et réflexion introspective. L’album ne se contente pas d’énumérer les faits : il cherche à comprendre, à analyser les mécanismes qui l’ont conduite à saboter ses histoires dès qu’elles prenaient une tournure trop concrète. Dès les premières pages, le schéma apparaît clairement : elle tombe facilement amoureuse, mais se désintéresse tout aussi vite dès que la relation s’installe, repartant à la recherche d’une nouvelle conquête dans un cycle épuisant et frustrant. Présentée ainsi, elle évoque ces adolescentes instables qui enchaînent les relations comme on feuillette un catalogue, ce qui, dans un premier temps, peut rendre son personnage difficile à trouver attachant. Son dessin, à la fois précis et épuré, n’aide pas toujours à créer l’empathie attendue : si certaines compositions sont élégantes, la froideur de certains visages ou leur stylisation trop géométrique peuvent créer une distance. La lecture reste néanmoins fluide, et l’ancrage dans un contexte tchèque peu courant ajoute une touche d’exotisme qui éveille l’intérêt. Quelques trouvailles narratives viennent dynamiser l’ensemble, notamment lorsqu’elle donne brièvement la parole à ceux qui ont partagé sa vie et présentent leur propre point de vue, mais l’album souffre de longueurs. Certains passages, trop verbeux ou trop didactiques, manquent de relief et peinent à captiver. En refermant l’ouvrage, on comprend mieux la démarche de l’autrice et on perçoit combien cet exercice lui a sans doute permis de mieux se comprendre elle-même. On se réjouit de la voir visiblement avoir su atteindre une forme de sérénité, mais en tant que lecteur, on ressort de cette lecture plus respectueux que réellement touché. L’ouvrage se lit avec intérêt, mais sans véritable plaisir.
Les Aventures de Julius Chancer
C'est en jouant à un jeu de société que j'ai découvert cette bande dessinée ! En effet, j'ai été très séduit par les dessins de l'excellent L'Expédition perdue, et quand j'ai su que Garen Ewing avait également fait de la bande dessinée, cela m'a paru une évidence, j'ai donc voulu découvrir ce dont il était capable. Et c'est à mon avis plutôt une réussite. Le récit d'Ewing est vraiment sympathique, il sait très bien reprendre les codes d'histoires comme Indiana Jones ou Les Aventures de Tintin en étant bien dans l'hommage et l'inspiration, jamais dans la redite. Cela donne une histoire d'aventures tout ce qu'il y a de plus classique, dans laquelle les amateurs d'ambiance vintage comme moi se retrouveront totalement. Bien sûr, je suis d'accord avec à peu près tout ce que dit Eric2Vzoul sur le rythme du récit, qui met un peu trop de temps à démarrer, ou sur le manque flagrant de charisme du personnage principal. Néanmoins, je trouve que le scénario est assez solidement construit, et que les trois tomes nous emmènent dans divers arcs narratifs qui fonctionnent tous bien. C'est donc très classique, et très plaisant à lire, le suspense est là et l'action est efficace. Maintenant, je dois bien admettre avoir rencontré par moments quelques difficultés à lire de manière fluide cette bande dessinée. J'attribue cela à deux raisons. Outre le trait un peu épais du dessin, qui ne donne pas au récit la finesse qu'il aurait pu avoir, le choix d'une police de caractère prédéfinie dégage beaucoup moins de caractère que dans un lettrage classique. Peut-être est-elle juste mal choisie, mais j'avais régulièrement du mal à m'impliquer dans ce que disaient les personnages, car j'avais plus l'impression qu'un ordinateur me parlait au lieu d'un humain. L'autre point va être beaucoup plus sanglant... J'aime beaucoup les éditions BD Must, elles font un travail d'édition assez formidable et surtout, elles savent ressortir et mettre en valeur des auteurs et des récits oubliés comme personne. Ici, le travail éditorial est plutôt joli, là n'est pas la question. Le problème est qu'on est dans un récit traduit de l'anglais, et que BD Must n'avait visiblement pas les moyens de se payer un traducteur ou un relecteur convenable. Outre certaines tournures de phrase très alambiquées, ou trop proches de l'anglais... le texte est truffé de fautes d'orthographe !!! Qu'on en laisse passer une de temps en temps, ça peut se comprendre, mais là, j'ai relevé plus d'une vingtaine de fautes par albums ! Et des fautes faciles ! Un -s oublié au pluriel, un verbe à la 2e personne du pluriel qui se termine en -er... Même si je peux comprendre le manque de moyens d'une petite structure comme BD Must, là, c'est quand même assez honteux, je suis désolé de devoir le dire malgré tout l'amour que je leur porte. On pourrait se dire que c'est du détail, mais ça a gâché toute ma lecture. On se demande à chaque phrase si elle va être correctement traduite et si elle sera bien française... C'est vraiment dommage, car cela nuit terriblement à la lecture d'albums qui, sans cela, auraient probablement été bien plus agréables à lire. Et honnêtement, je pense que sans cela, j'aurais été bien plus immergé dans le récit, et j'aurais mis une 4e étoile. Malheureusement, le problème est bel et bien là. Cela ne gâche heureusement pas complètement la qualité de l'histoire, et je le redis, j'ai beaucoup apprécié cette plongée dans un récit d'aventures à l'ancienne, qui sait trouver sa propre voie sans jamais se laisser étouffer par les références. C'est une bonne histoire qui a sa propre originalité, même si quelques péripéties passent trop vite. Dans l'ensemble, on sent que Garen Ewing est vraiment un auteur de bon calibre, qui mériterait juste d'être un peu plus ou un peu mieux entouré pour que sa bande dessinée puisse avoir la même qualité que celles des professionnels du genre.
Héraclès
Je ne m’enflamme pas plus mais franchement pas mal cette trilogie, une bonne porte d’entrée dans la collection consacrée aux mythes de l’antiquité ou pour découvrir tout simplement notre héros plus en détails. La partie graphique est certes sage (ou académique) mais plutôt soignée dans son rendu, les couvertures pètent la classe. Bref bien sympa à suivre. Concernant le récit, les connaisseurs ne seront pas bien surpris, la collection tend à restituer de manière fidèle les légendes, il n’y aura pas de digressions. Cependant, j’ai été vraiment agréablement surpris de la complétude du sujet, on aura droit à l’avant, le pendant et l’après des 12 travaux. Sans doute la première fois que je vois son portrait dans son ensemble. Je garde une préférence pour "La Gloire d’Héra" ou la vision d’Edouard Cour mais une série bien honnête, une des meilleures dans cette collection.
Perceval (Bruneau)
Voilà un récit jeunesse qui réussit globalement son pari de présenter un personnage intéressant des mythes arthuriens, de façon simple, sans être simpliste, même si le récit est quand même partiel. Mais c’est uniquement centré sur le personnage de Perceval, le reste du mythe et les autres personnages/chevaliers n’apparaissant pas, ou de façon marginale, comme Arthur lui-même. On reste centré sur l’obsession de Perceval de devenir chevalier, de briller (dans tous les sens du terme). Cela met en avant l’idéal chevaleresque (ce que la plupart des chansons de geste faisaient). Mais ici on s’adresse à un jeune lectorat, donc on va rester sur un jeune homme naïf et obstiné, imperméable à certaines réalités. Ça se laisse lire – sûrement davantage pour le public visé, bien sûr. Le dessin, un peu statique et anguleux, est globalement réussi, et le rendu est même souvent très joli.
Queen Lil & les femmes de la prohibition
La lecture est globalement agréable, et j’ai appris certaines choses concernant la période de la prohibition, et surtout concernant les zones frontalières entre États-Unis et Canada, zones de transits, et donc aussi de trafics pas toujours légaux, forcément ! Je dois même dire que c’est la partie « historique » qui m’a le plus pu, davantage que la partie « roman graphique » qui, elle, se révèle un peu moins captivante. Au cœur du récit, Queen Lil, une femme au fort tempérament, qui possède un bel immeuble, le Palace of Sin, sis exactement à la frontière entre Canada et États-Unis (une entrée dans chaque pays !). Ceci lui permet de jongler avec les différences légales entre les deux pays, ce qui sera un atout lorsque la prohibition va s'installer aux États-Unis. En sus de la vente d’alcool (officiellement d’un seul côté de sa « maison », celle située côté canadien), Queen Lil développe à l’étage une maison close. Une ligne reliant Boston à Montréal s’arrête opportunément juste devant le Palace ! Un dossier assez complet et très intéressant complète très bien la lecture, présentant la prohibition, l’évolution des zones frontières, et les personnages principaux (qui ont tous existé). La narration du récit n’est pas désagréable, mais je ne l’ai pas trouvée emballante. Ça se laisse lire, mais j’attendais plus de fougue chez Lil, et l’action semble se dérouler comme au ralenti. Idem pour le dessin, qui fait le travail, est lisible, mais un peu trop statique. Mais c’est en tout cas une lecture qui reste intéressante.