Un spin-off de Dad que j'ai trouvé correct.
On retrouve le charme et l'humour de la série, mais cela m'a fait plutôt sourire alors que la série mère me fait souvent rigolée. Il faut dire qu'à la place de gags en une planche, on a droit à un petit dessin qui accompagne le texte et c'est un exercice très difficile. Il y a tout de même plusieurs gags un peu trop convenu à mon gout.
Il faut dire qu'une des qualités de Dad est que les personnages et leurs situations évoluent au fil des tomes alors qu'ici on est dans du basique 'père célibataire embarrassant qui a des filles difficiles'.
Cela reste correct et c'est mieux que la plupart des manuels/guides en BD que j'ai vu, mais c'est pas un indispensable si on est pas déjà fan de la série.
Je profite de la récente sortie de l’intégrale pour réécrire mon avis sur cette série, que j’ai globalement bien aimée, et qui se distingue de la grande majorité des productions du genre par une volonté évidente d’élaborer un réel scénario, et de ne pas se contenter d’enchainer les scènes de sexe.
Les scènes de sexe, justement, sont nombreuses et variées (positions, partenaires), avec une héroïne, Mara, franchement très ouverte en ce domaine. Mais il y a aussi des intrigues policières (et un complot qui « chapeaute » le tout), avec même quelques passages fantastiques (pas forcément toujours très heureux). Mara est une écrivaine, mais aussi enquêtrice, n’hésitant pas à payer de sa personne, mais aussi à sévir : justicière parfois sadique, elle peut être violente.
Le dessin est agréable (important pour ce genre d’œuvre). Il évolue à partir du deuxième tome – je ne suis pas forcément fan de cette évolution. La colorisation (apparemment à l’informatique) n’est pas ma préférée.
Cossimo Ferri et Master Tabou (le pseudo du directeur de collection) ont fait le pari d’un érotisme « haut de gamme », avec un dessin soigné et un vrai scénario, construit, et qui donne une certaine crédibilité aux personnages – même si ça n’est pas non plus le scénario le plus alambiqué que j’aie lu, hein…
J’ai été un peu moins convaincu par les derniers tomes, qui confirment une évolution qui ne m'a pas forcément plu. D'abord le dessin - et la colorisation surtout, que j'ai trouvés moins intéressants que sur les débuts de la série, cette colorisation informatique lissant trop à mon goût le trait de Ferri.
Ensuite l'intrigue elle-même : le fantastique et certaines situations (voir les scènes finales du tome 5) ont fait perdre en crédibilité un personnage et une série ancrés dans un certain réalisme.
Ces bémols mis à part, on a là une série qui sort du lot du genre et qui, malgré mes remarques (qui n’engagent que mes goûts personnels), ne peut que plaire aux amateurs d’histoire érotique qui ne recherchent pas que du cul bourrin. Avec cette série, Cosimo Ferri montrait son talent, ce que ses plus récentes productions ont confirmé.
Note réelle 3,5/5.
Cosimo Ferri livre là une nouvelle série embrassant le cœur de la mythologie grecque. Comme sa précédente série mythologique sur Achille, elle va s’étaler sur 3 tomes.
Ferri est avant tout connu pour ses productions « pour adultes », mais il ne faut pas le prendre ici de haut, on sent qu’il aime vraiment son sujet, et qu’il ne fait pas n’importe quoi avec ce matériau historico-mythologique : il a fait le choix du classicisme.
D’abord en ne s’écartant pas trop (quelques rares libertés ou inventions narratives) de ce que nous savons du texte du vieil aède : de nombreuses citations en grec ancien parsèment d’ailleurs l’album. Tout au plus construit-il son histoire un peu différemment, puisque nous commençons quasiment par la fin (Ulysse quitte Calypso), et c’est par bribes et flash-backs que nous apprenons quelques détails de la fin du siège de Troie et de quelques mésaventures d’Ulysse (le tout entrecoupé de passage à Ithaque, avec Pénélope luttant contre les menaces de prétendants opportunistes et Télémaque cherchant désespérément des nouvelles de son père). En fait l’essentiel nous sera narré dans les deux derniers albums. Ce qui promet une certaine densité, vu ce qu’il y a à raconter !
Du classique aussi au niveau du dessin, qui est très bon. Ferri a clairement choisi de s’inspirer – il le revendique – des maîtres anciens. Les personnages, masculins surtout, son ainsi proches des peintures de Rubens (pour les corps musculeux) ou de Le Brun. Bon, ses femmes sont elles davantage bombasses et là le seul classicisme que l’on pourrait invoquer aurait trait au porno.
Comme pour « Achille », Ferri a sorti en même temps deux versions, une pornographique chez Tabou, une purement aventure chez Graph Zeppelin. Je suis juste surpris du changement de titre (pour différencier les versions j’imagine), alors que l’histoire en elle-même est exactement la même.
Dans le version Tabou, les scènes de sexe sont plutôt bien amenées, variées, et souvent courtes (puisqu’elles sont censées disparaitre dans la version Graph Zeppelin). Dans le domaine érotique, Ferri est un vieux routier, et dessine très bien ce genre de chose. La lecture est globalement agréable (visuellement et au niveau de la narration).
A noter que j’ai d’abord lu la version Graph Zeppelin, expurgée de toutes les scènes de sexe (et donc d’une quinzaine de pages). En plus de la lecture proprement dite, je m’amusais à imaginer là où ces scènes allaient s’insérer dans la version Tabou (c’était facile à deviner), et comment elles allaient pouvoir passer sans alourdir ou casser la narration. En tout cas cette version expurgée et raccourcie passe très bien, il n’y a pas de sautes dans la narration, la lecture est agréable.
********************************
MAJ après lecture du deuxième tome:
Cet album est dans la continuité du précédent. C'est à dire que Ferri reste très fidèle au texte d'Homère (qu'il cite abondamment), ce qui ne peut que plaire aux amateurs de cet univers, même si une certaine froideur des dialogues peut parfois surprendre (Ulysse en particulier ne déclenche pas forcément l'empathie: mais on n'est pas dans un péplum hollywoodien). En tout cas je reste toujours sur ma belle impression du tome inaugural.
Ma seule petite frustration (mais je l'avais pressenti en voyant ce qui restait à traiter en deux tomes), c'est que certains épisodes sont un peu vite expédiés.
Enfin, n'ayant pour le moment pas lu la version plus hard de Tabou, j'avoue être curieux de la découvrir, car à part vers la fin, je ne sais pas trop où Ferri va caser ses scènes de sexe.
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MAJ après lecture du troisième et dernier tome:
La lecture de ce dernier tome confirme la belle impression laissée par les précédents. Ferri réussit très bien à rendre le texte original (parfois cité directement), dont il ne s'écarte pas beaucoup. Les amateurs de l'épopée ne seront donc pas surpris, aucun "passage obligé" ne manque. Mais ils ne seront pas non plus déçus !
En effet, c'est vraiment du bel ouvrage. Peut-être trop classique et respectueux du texte original, je ne sais pas. C'est en tout cas une des rares réserves que l'on peut faire à cette adaptation: un chouia "coincée" dans un genre théâtral un peu statique. Et aussi (mais là c'est affaire de vision personnelle), j'aurais bien vu Ferri développer davantage cette épopée, en ne se contentant pas de trois albums. Mais ne boudons pas notre plaisir, les amateurs d'Histoire antique, de mythes et d'aventure y trouveront leur compte.
Quant au dessin, il reste efficace et agréable (avec des hommes musculeux et des femmes aux formes opulentes). Cette version "soft" est aussi réussie que la version plus "hot" de chez Tabou.
Note réelle 3,5/5.
Un roman graphique aux faux airs de documentaire, sur un drame dont les conséquences brise encore de nombreuses familles en Argentine : les enfants volés aux opposants de la dictature (les jeunes parents étaient exécutés, les enfants « placés » dans des familles proches du régime).
Nous suivons ici deux hommes, deux copains, dont l’un a des doutes sur ses origines, fait faire des tests ADN, que son pote fait aussi pour l’accompagner. La surprise scénaristique étant éventée, ne reste au final que la démonstration du crime, et la difficile reconstruction de ceux qui « découvrent » leur passé, le sort funeste de leur parents biologiques (et parfois la face cachée et très noire de leurs parents adoptifs).
La narration est fluide et agréable, et le dessin, fin et léger, accompagne bien ce récit, globalement intéressant et plaisant à lire.
Note réelle 3,5/5.
Sans fioriture, et sans rien d’extraordinaire en fait, Max de Radiguès réussit quand même ici à nous proposer un petit album sympathique, une lecture plaisante.
Tout tourne essentiellement autour de cinq personnages, enfermés dans un module spatial, une mission sur Mars. L’auteur ayant réalisé une grande partie du récit durant le confinement de 2020, il a pu y puiser quelques idées. Comment éviter l’ennui ? Faut-il maintenir la routine habituelle sans qu’elle soit justifier par les contingences sociales, du travail (car nos 5 « astronautes », suite à une alerte attentat – qui donne son titre à l’album – doivent abandonner leurs expériences, et juste rester coupés du monde en attendant la fin de l’alerte) ?
L’auteur, avec son dessin très simple habituel, et sans dynamiter trop l’histoire, parvient quand même à garder l’intérêt du lecteur en apportant quelques petites surprises amusantes dans la seconde partie.
Face à cette unanimité d'avis et même si j'avais détesté Georges Clooney du même auteur, il fallait que je tente l'aventure. Et de fait, voilà qui me réconcilie un peu avec Valette !
Mon plus gros point négatif est le dessin, dans lequel je n'ai pas réussi à me plonger. On arrive un peu à passer outre pour accrocher à un scénario bien plus réussi, mais je trouve qu'au vu du pastiche de film d'aventures que nous propose Valette, ça aurait eu du sens de préférer un style plus réaliste, plus typé aventure qu'humour.
Mon autre point négatif est plus léger : l'humour est très inégal. Il est parfois très drôle mais descend régulièrement dans un pipi-caca qui n'a que peu d'intérêt. Cela dit, rien de rédhibitoire et il faut en venir aux points positifs.
Malgré les blagues pipi-caca dispensables, l'humour m'a également fait rire pas mal de fois. Il faut dire que le scénario concocté par Valette est franchement réussi, il sait dérouler une vraie histoire avec des péripéties qui ont du sens (si j'ose dire !) dans le cadre du récit. Tout se déroule de manière assez cohérente après qu'on a accepté les codes de cet univers totalement absurde, et on se prend régulièrement au jeu. Le scénario se révèle donc plutôt bien ficelé et étrangement accrocheur, souvent rehaussé par un humour qui donne tout leur sel à des situations sans queue ni tête !
Bref, si ça ne figurera pas dans mes BD cultes principalement à cause d'un dessin que je n'aime pas, je reconnais que cet humour d'entreprise totalement absurde fait suffisamment mouche pour qu'on passe un bon moment. Pas sûr que ce soit au point de me faire relire un jour ce tome.
Ça commence comme un brûlot dénonçant frontalement les violences policières, et certaines dérives très droitières de la France contemporaine puis, par petites touches, une forme de fantastique un peu loufoque s’invite, certains passages (avec la fusion entre un Pétain revenant fusionnant avec Macron) tournant à la farce grotesque.
La critique sociale et politique reste acerbe, on sent un auteur très engagé. Mais le ton loufoque et quasi parodique de certaines scènes rend aussi plus fluide et digeste la lecture, d’un album au petit format, mais à la pagination conséquente.
Mais le défouloir potache garde quand même une certaine charge politique et polémique, et globalement j’ai trouvé parfois amusante, souvent intéressante cette lecture.
On a là une sympathique adaptation d’un classique de Dickens (maintes fois adapté sur tous les supports).
Rodolphe est ici resté assez fidèle au récit d’origine, en présentant un Scrooge aigri, acariâtre, une vieille peau asociale, un égoïste qui ne comprend pas la recherche du bonheur ou les formes de solidarité que les autres opposent à son invariable sécheresse. Un comportement pas trop dans "l'esprit de Noël".
Et, peu à peu, Scrooge va s’ouvrir, s’attendrir, dans une opération de rédemption qui lui donne finalement le beau rôle. Un conte de Noël que les jeunes lecteurs apprécieront. D’autant que le dessin (et la colorisation) d’Estelle Meyrand sont plutôt agréables.
Je suis devant la page blanche de mon smartphone avant d'écrire ces quelques lignes. Mais à la différence d'Éloïse, je n'ai pas perdu la mémoire et je ne suis pas assis sur un banc. On va donc suivre cette jeune femme a la recherche de son passé. Elle va, par brides, commencer à le reconstituer...
Boulet nous propose un récit léger. Je ne me suis pas ennuyé à suivre l'enquête sur la recherche d'identité d'Éloïse, mais rien de transcendant, ça reste conventionnel. On ne saura rien du pourquoi de son amnésie et la conclusion ne m'a pas convaincu. Je ne me suis pas attaché au personnage d'Éloïse, par contre j'ai aimé la petite dose d'humour qui se balade lors de ses pérégrinations.
Une histoire sympathique, mais pas marquante. Elle sera vite oubliée.
Le dessin de Pénélope Bagieu est simple et efficace, mais trop lisse à mon goût. Des couleurs basiques et une mise en page classique ne rehaussent pas la partie graphique.
Pas mal, sans plus.
Incontestablement une très bonne bd et pourtant je n’ai pas été charmé totalement. D’où ma note qui peut paraître sévère, d’autant que les 2 auteurs livrent du beau boulot.
En fait, je m’attendais tellement a du lourd à la vue du casting que j’ai été déçu de tomber sur « du juste sympa ».
Depuis MangeCoeur J-B Andreae est un artiste que j’aime suivre. Son style allie toujours finesse et magie dans une belle élégance. Difficilement critiquable, en plus son bestiaire et personnages sont plutôt attachants.
Je me méfiais plus du scénariste Fabien Vehlmann dont les histoires ne m’ont pas tout le temps attrapé.
Le récit de La cuisine des ogres se situe un peu entre les deux. Alors que j’adore les contes et que j’apprécie celui-ci (je suis juste dur), mon intérêt vacillait au fil des pages. J’aime l’univers et la fin, mais ça m’a semblé un chouïa trop dilué. Je ne saurais trop dire si c’est pas assez court ou en manque de péripéties pour le nombre de pages pour me contenter pleinement.
C’est quand même très cool à lire, rien que pour le plaisir graphique, l’univers en place et le tous publics.
3,5
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Manuel du Dad (presque) parfait
Un spin-off de Dad que j'ai trouvé correct. On retrouve le charme et l'humour de la série, mais cela m'a fait plutôt sourire alors que la série mère me fait souvent rigolée. Il faut dire qu'à la place de gags en une planche, on a droit à un petit dessin qui accompagne le texte et c'est un exercice très difficile. Il y a tout de même plusieurs gags un peu trop convenu à mon gout. Il faut dire qu'une des qualités de Dad est que les personnages et leurs situations évoluent au fil des tomes alors qu'ici on est dans du basique 'père célibataire embarrassant qui a des filles difficiles'. Cela reste correct et c'est mieux que la plupart des manuels/guides en BD que j'ai vu, mais c'est pas un indispensable si on est pas déjà fan de la série.
Mara
Je profite de la récente sortie de l’intégrale pour réécrire mon avis sur cette série, que j’ai globalement bien aimée, et qui se distingue de la grande majorité des productions du genre par une volonté évidente d’élaborer un réel scénario, et de ne pas se contenter d’enchainer les scènes de sexe. Les scènes de sexe, justement, sont nombreuses et variées (positions, partenaires), avec une héroïne, Mara, franchement très ouverte en ce domaine. Mais il y a aussi des intrigues policières (et un complot qui « chapeaute » le tout), avec même quelques passages fantastiques (pas forcément toujours très heureux). Mara est une écrivaine, mais aussi enquêtrice, n’hésitant pas à payer de sa personne, mais aussi à sévir : justicière parfois sadique, elle peut être violente. Le dessin est agréable (important pour ce genre d’œuvre). Il évolue à partir du deuxième tome – je ne suis pas forcément fan de cette évolution. La colorisation (apparemment à l’informatique) n’est pas ma préférée. Cossimo Ferri et Master Tabou (le pseudo du directeur de collection) ont fait le pari d’un érotisme « haut de gamme », avec un dessin soigné et un vrai scénario, construit, et qui donne une certaine crédibilité aux personnages – même si ça n’est pas non plus le scénario le plus alambiqué que j’aie lu, hein… J’ai été un peu moins convaincu par les derniers tomes, qui confirment une évolution qui ne m'a pas forcément plu. D'abord le dessin - et la colorisation surtout, que j'ai trouvés moins intéressants que sur les débuts de la série, cette colorisation informatique lissant trop à mon goût le trait de Ferri. Ensuite l'intrigue elle-même : le fantastique et certaines situations (voir les scènes finales du tome 5) ont fait perdre en crédibilité un personnage et une série ancrés dans un certain réalisme. Ces bémols mis à part, on a là une série qui sort du lot du genre et qui, malgré mes remarques (qui n’engagent que mes goûts personnels), ne peut que plaire aux amateurs d’histoire érotique qui ne recherchent pas que du cul bourrin. Avec cette série, Cosimo Ferri montrait son talent, ce que ses plus récentes productions ont confirmé. Note réelle 3,5/5.
Ulysse (Graph Zeppelin)
Cosimo Ferri livre là une nouvelle série embrassant le cœur de la mythologie grecque. Comme sa précédente série mythologique sur Achille, elle va s’étaler sur 3 tomes. Ferri est avant tout connu pour ses productions « pour adultes », mais il ne faut pas le prendre ici de haut, on sent qu’il aime vraiment son sujet, et qu’il ne fait pas n’importe quoi avec ce matériau historico-mythologique : il a fait le choix du classicisme. D’abord en ne s’écartant pas trop (quelques rares libertés ou inventions narratives) de ce que nous savons du texte du vieil aède : de nombreuses citations en grec ancien parsèment d’ailleurs l’album. Tout au plus construit-il son histoire un peu différemment, puisque nous commençons quasiment par la fin (Ulysse quitte Calypso), et c’est par bribes et flash-backs que nous apprenons quelques détails de la fin du siège de Troie et de quelques mésaventures d’Ulysse (le tout entrecoupé de passage à Ithaque, avec Pénélope luttant contre les menaces de prétendants opportunistes et Télémaque cherchant désespérément des nouvelles de son père). En fait l’essentiel nous sera narré dans les deux derniers albums. Ce qui promet une certaine densité, vu ce qu’il y a à raconter ! Du classique aussi au niveau du dessin, qui est très bon. Ferri a clairement choisi de s’inspirer – il le revendique – des maîtres anciens. Les personnages, masculins surtout, son ainsi proches des peintures de Rubens (pour les corps musculeux) ou de Le Brun. Bon, ses femmes sont elles davantage bombasses et là le seul classicisme que l’on pourrait invoquer aurait trait au porno. Comme pour « Achille », Ferri a sorti en même temps deux versions, une pornographique chez Tabou, une purement aventure chez Graph Zeppelin. Je suis juste surpris du changement de titre (pour différencier les versions j’imagine), alors que l’histoire en elle-même est exactement la même. Dans le version Tabou, les scènes de sexe sont plutôt bien amenées, variées, et souvent courtes (puisqu’elles sont censées disparaitre dans la version Graph Zeppelin). Dans le domaine érotique, Ferri est un vieux routier, et dessine très bien ce genre de chose. La lecture est globalement agréable (visuellement et au niveau de la narration). A noter que j’ai d’abord lu la version Graph Zeppelin, expurgée de toutes les scènes de sexe (et donc d’une quinzaine de pages). En plus de la lecture proprement dite, je m’amusais à imaginer là où ces scènes allaient s’insérer dans la version Tabou (c’était facile à deviner), et comment elles allaient pouvoir passer sans alourdir ou casser la narration. En tout cas cette version expurgée et raccourcie passe très bien, il n’y a pas de sautes dans la narration, la lecture est agréable. ******************************** MAJ après lecture du deuxième tome: Cet album est dans la continuité du précédent. C'est à dire que Ferri reste très fidèle au texte d'Homère (qu'il cite abondamment), ce qui ne peut que plaire aux amateurs de cet univers, même si une certaine froideur des dialogues peut parfois surprendre (Ulysse en particulier ne déclenche pas forcément l'empathie: mais on n'est pas dans un péplum hollywoodien). En tout cas je reste toujours sur ma belle impression du tome inaugural. Ma seule petite frustration (mais je l'avais pressenti en voyant ce qui restait à traiter en deux tomes), c'est que certains épisodes sont un peu vite expédiés. Enfin, n'ayant pour le moment pas lu la version plus hard de Tabou, j'avoue être curieux de la découvrir, car à part vers la fin, je ne sais pas trop où Ferri va caser ses scènes de sexe. ******************************* MAJ après lecture du troisième et dernier tome: La lecture de ce dernier tome confirme la belle impression laissée par les précédents. Ferri réussit très bien à rendre le texte original (parfois cité directement), dont il ne s'écarte pas beaucoup. Les amateurs de l'épopée ne seront donc pas surpris, aucun "passage obligé" ne manque. Mais ils ne seront pas non plus déçus ! En effet, c'est vraiment du bel ouvrage. Peut-être trop classique et respectueux du texte original, je ne sais pas. C'est en tout cas une des rares réserves que l'on peut faire à cette adaptation: un chouia "coincée" dans un genre théâtral un peu statique. Et aussi (mais là c'est affaire de vision personnelle), j'aurais bien vu Ferri développer davantage cette épopée, en ne se contentant pas de trois albums. Mais ne boudons pas notre plaisir, les amateurs d'Histoire antique, de mythes et d'aventure y trouveront leur compte. Quant au dessin, il reste efficace et agréable (avec des hommes musculeux et des femmes aux formes opulentes). Cette version "soft" est aussi réussie que la version plus "hot" de chez Tabou. Note réelle 3,5/5.
Vies volées (Matz)
Un roman graphique aux faux airs de documentaire, sur un drame dont les conséquences brise encore de nombreuses familles en Argentine : les enfants volés aux opposants de la dictature (les jeunes parents étaient exécutés, les enfants « placés » dans des familles proches du régime). Nous suivons ici deux hommes, deux copains, dont l’un a des doutes sur ses origines, fait faire des tests ADN, que son pote fait aussi pour l’accompagner. La surprise scénaristique étant éventée, ne reste au final que la démonstration du crime, et la difficile reconstruction de ceux qui « découvrent » leur passé, le sort funeste de leur parents biologiques (et parfois la face cachée et très noire de leurs parents adoptifs). La narration est fluide et agréable, et le dessin, fin et léger, accompagne bien ce récit, globalement intéressant et plaisant à lire. Note réelle 3,5/5.
Alerte 5
Sans fioriture, et sans rien d’extraordinaire en fait, Max de Radiguès réussit quand même ici à nous proposer un petit album sympathique, une lecture plaisante. Tout tourne essentiellement autour de cinq personnages, enfermés dans un module spatial, une mission sur Mars. L’auteur ayant réalisé une grande partie du récit durant le confinement de 2020, il a pu y puiser quelques idées. Comment éviter l’ennui ? Faut-il maintenir la routine habituelle sans qu’elle soit justifier par les contingences sociales, du travail (car nos 5 « astronautes », suite à une alerte attentat – qui donne son titre à l’album – doivent abandonner leurs expériences, et juste rester coupés du monde en attendant la fin de l’alerte) ? L’auteur, avec son dessin très simple habituel, et sans dynamiter trop l’histoire, parvient quand même à garder l’intérêt du lecteur en apportant quelques petites surprises amusantes dans la seconde partie.
Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Face à cette unanimité d'avis et même si j'avais détesté Georges Clooney du même auteur, il fallait que je tente l'aventure. Et de fait, voilà qui me réconcilie un peu avec Valette ! Mon plus gros point négatif est le dessin, dans lequel je n'ai pas réussi à me plonger. On arrive un peu à passer outre pour accrocher à un scénario bien plus réussi, mais je trouve qu'au vu du pastiche de film d'aventures que nous propose Valette, ça aurait eu du sens de préférer un style plus réaliste, plus typé aventure qu'humour. Mon autre point négatif est plus léger : l'humour est très inégal. Il est parfois très drôle mais descend régulièrement dans un pipi-caca qui n'a que peu d'intérêt. Cela dit, rien de rédhibitoire et il faut en venir aux points positifs. Malgré les blagues pipi-caca dispensables, l'humour m'a également fait rire pas mal de fois. Il faut dire que le scénario concocté par Valette est franchement réussi, il sait dérouler une vraie histoire avec des péripéties qui ont du sens (si j'ose dire !) dans le cadre du récit. Tout se déroule de manière assez cohérente après qu'on a accepté les codes de cet univers totalement absurde, et on se prend régulièrement au jeu. Le scénario se révèle donc plutôt bien ficelé et étrangement accrocheur, souvent rehaussé par un humour qui donne tout leur sel à des situations sans queue ni tête ! Bref, si ça ne figurera pas dans mes BD cultes principalement à cause d'un dessin que je n'aime pas, je reconnais que cet humour d'entreprise totalement absurde fait suffisamment mouche pour qu'on passe un bon moment. Pas sûr que ce soit au point de me faire relire un jour ce tome.
Cauchemar
Ça commence comme un brûlot dénonçant frontalement les violences policières, et certaines dérives très droitières de la France contemporaine puis, par petites touches, une forme de fantastique un peu loufoque s’invite, certains passages (avec la fusion entre un Pétain revenant fusionnant avec Macron) tournant à la farce grotesque. La critique sociale et politique reste acerbe, on sent un auteur très engagé. Mais le ton loufoque et quasi parodique de certaines scènes rend aussi plus fluide et digeste la lecture, d’un album au petit format, mais à la pagination conséquente. Mais le défouloir potache garde quand même une certaine charge politique et polémique, et globalement j’ai trouvé parfois amusante, souvent intéressante cette lecture.
Scrooge - Un chant de Noël
On a là une sympathique adaptation d’un classique de Dickens (maintes fois adapté sur tous les supports). Rodolphe est ici resté assez fidèle au récit d’origine, en présentant un Scrooge aigri, acariâtre, une vieille peau asociale, un égoïste qui ne comprend pas la recherche du bonheur ou les formes de solidarité que les autres opposent à son invariable sécheresse. Un comportement pas trop dans "l'esprit de Noël". Et, peu à peu, Scrooge va s’ouvrir, s’attendrir, dans une opération de rédemption qui lui donne finalement le beau rôle. Un conte de Noël que les jeunes lecteurs apprécieront. D’autant que le dessin (et la colorisation) d’Estelle Meyrand sont plutôt agréables.
La Page blanche
Je suis devant la page blanche de mon smartphone avant d'écrire ces quelques lignes. Mais à la différence d'Éloïse, je n'ai pas perdu la mémoire et je ne suis pas assis sur un banc. On va donc suivre cette jeune femme a la recherche de son passé. Elle va, par brides, commencer à le reconstituer... Boulet nous propose un récit léger. Je ne me suis pas ennuyé à suivre l'enquête sur la recherche d'identité d'Éloïse, mais rien de transcendant, ça reste conventionnel. On ne saura rien du pourquoi de son amnésie et la conclusion ne m'a pas convaincu. Je ne me suis pas attaché au personnage d'Éloïse, par contre j'ai aimé la petite dose d'humour qui se balade lors de ses pérégrinations. Une histoire sympathique, mais pas marquante. Elle sera vite oubliée. Le dessin de Pénélope Bagieu est simple et efficace, mais trop lisse à mon goût. Des couleurs basiques et une mise en page classique ne rehaussent pas la partie graphique. Pas mal, sans plus.
La Cuisine des ogres
Incontestablement une très bonne bd et pourtant je n’ai pas été charmé totalement. D’où ma note qui peut paraître sévère, d’autant que les 2 auteurs livrent du beau boulot. En fait, je m’attendais tellement a du lourd à la vue du casting que j’ai été déçu de tomber sur « du juste sympa ». Depuis MangeCoeur J-B Andreae est un artiste que j’aime suivre. Son style allie toujours finesse et magie dans une belle élégance. Difficilement critiquable, en plus son bestiaire et personnages sont plutôt attachants. Je me méfiais plus du scénariste Fabien Vehlmann dont les histoires ne m’ont pas tout le temps attrapé. Le récit de La cuisine des ogres se situe un peu entre les deux. Alors que j’adore les contes et que j’apprécie celui-ci (je suis juste dur), mon intérêt vacillait au fil des pages. J’aime l’univers et la fin, mais ça m’a semblé un chouïa trop dilué. Je ne saurais trop dire si c’est pas assez court ou en manque de péripéties pour le nombre de pages pour me contenter pleinement. C’est quand même très cool à lire, rien que pour le plaisir graphique, l’univers en place et le tous publics. 3,5