Une BD sympathique, qui parle d'un pays jamais clairement nommé mais dans le Moyen-Orient, en suivant le parcours de deux personnages : Abel et Georges. Ils sont amis, ils vivent au jour le jour, et Abel aime sa voisine ...
Le récit semble classique au début, mais après un premier chapitre posant les bases d'une jeunesse qui s'amuse dans un pays bien différent du nôtre, les parties suivantes font marche avant bien vite en transférant les protagonistes trente ans plus tard. La cinquantaine, la bedaine, les morveux, l'hypothèque... Et Abel vit ailleurs (ce qui semble être les USA), rejoint par Georges qui n'est jamais parti lui. Il s'occupe du père d'Abel. Et Abel a une fille adolescente qui n'a jamais vu son pays d'origine.
Sous couvert d'une histoire de retour au pays, il y a une vraie interrogation sur l'immigration, les deuxièmes générations, la façon dont les pays évoluent même sans nous. Georges et Abel sont dans une opposition idéologique qui ne connait pas vraiment de résolution finale. On pose des questions ouvertes, et j'ai été surpris que la BD n'aborde pas frontalement ce qui s'apparente à une nouvelle révolution arabe sous l'angle politique. Les personnages sont clairement plus dans des questionnements personnels, mais lorsqu'un tel tournant semble apparaitre, il est difficile de ne pas s'interroger sur le poids que chacun peut y apporter.
La BD est sympathique, comme je l'ai dit, principalement parce qu'elle alterne des flash-back et des retours au présent, avec le but clair de présenter les raisons du départ d'Abel en fin de BD. Sauf que j'ai assez vite saisi l'astuce et compris ce qui s'était passé (dans les grandes lignes), tandis que le récit présente un Abel fermé, refusant catégoriquement de rentrer au pays ou d'accueillir Georges, le faisant passer pour un trouduc pendant une bonne partie de la BD. Le portrait manque de nuances et de contrastes. Georges à la main sur le cœur et malgré ses discours, décide de partir brutalement : pourquoi ? Il aurait fallu présenter plus ses regrets, ses inquiétudes, ses envies. De même, Abel, même en connaissant l'évènement, reste trop monolithique dans sa position et ne semble s'émouvoir de rien, même avec sa fille. C'est dommage, j'aurais aimé qu'on puisse plus facilement trouver la nuance chez ces deux personnages.
En somme, c'est une bonne BD sur un sujet délicat traité plutôt simplement, avec un manque de nuances qui coûte une étoile. Mais en dehors de ces considérations, je la trouve lisible et accessible.
Je ne vais pas me démarquer des avis précédents. J'ai trouvé cette lecture rapide pleine de bons sentiments et sympathique. C'est vraiment adapté pour un public du cycle 3 scolaire. J'aime bien les récits qui prennent la cité comme univers. Malheureusement la narration textuelle ne réussit pas à approfondir suffisamment l'intériorité de la jeune Nejma pour me faire rentrer totalement dans le récit. Pourtant il y a des éléments porteurs comme la fausse-vraie violence introduite par cet engouement pour le catch ou la route nationale à la fois signe d'évasion et de danger. Ce sont d'ailleurs ces deux éléments qui portent la tension dramatique du récit. Un récit qui veut combattre les apriori dangereux comme Nejma l'apprend à ses dépens. Malheureusement la tension retombe un peu trop vite dans des happy-end un peu faciles mais qui plairont sûrement aux plus jeunes par les valeurs transmises.
J'ai apprécié le graphisme de Balez. Avec son trait gras et ses couleurs franches il rappelle l'ambiance des tags que l'on peut encore voir sur certains murs le long des lignes de banlieues. L'ambiance froide d'une esplanade de cité l'hiver est bien rendue.
Une récit linéaire et simple d'accès pour un jeune public avec de belles intentions.
C’est un peu étonnant de retrouver aux manettes de cet album deux auteurs qui ont déjà officié dans la série mère ou sur beaucoup de ses spin-of. Disons que ça pose la question même de l’existence de cette collection, puisque cet album aurait tout aussi bien pu prendre place dans la série Thorgal - même s’il doit s’insérer entre deux tomes "anciens".
Ceci étant dit, c’est un album qui se laisse lire. Pour rebondir sur ma remarque précédente, l’intérêt – pour les auteurs, mais du coup aussi pour les lecteurs – est que cette collection permet aux auteurs de développer une intrigue sur une pagination plus importante (presque l’équivalent de deux tomes « classiques »). Et ici on a une histoire qui se laisse lire, plutôt agréablement. Qui ne révolutionne rien, mais s’intègre bien dans la saga, avec un Thorgal amnésique et perdu, entre les mains (et les bras !) de la belle et perfide Kriss de Valnor.
J’ai juste tiqué à propos du nombre de ses propres guerriers et guerrières que Kriss exécute ou fait exécuter.
Quant au dessin de Surzhenko, ça n’est certes pas Rosinski, mais son style est bon et agréable, et dans la lignée du maître polonais. J’ai d’ailleurs davantage été convaincu par le dessin que par le scénario.
A emprunter à l’occasion, l’achat étant avant tout à réserver aux fans de la série, qui y trouveront un « Thorgal » ordinaire (j’ai abandonné depuis longtemps la série – qui m’avait procuré de chouettes moments de lecture).
Je suis un peu partagé, parce que l’adulte que je suis a quand même trouvé un peu linéaire et manichéenne cette histoire, où le bien triomphe sans qu’on n’en ait jamais réellement douté, les gentils et la nature étant saufs, après avoir tous été menacés, le seul personnage de méchant finissant forcément mal.
Mais voilà, c’est je pense avant tout – et uniquement – une série qui s’adresse à un jeune lectorat. Si ça passe difficilement la barrière de l’âge (en tout cas pour moi), les plus jeunes y trouveront leur compte. Dans les valeurs généreuses mises en avant. Mais aussi dans le dessin rondouillard (là aussi pas forcément mon truc, mais ça passe bien et c’est adapté au cœur de cible).
Je regrette juste une histoire qui manque un peu de fond. Sur près de 70 pages, cela aurait pu être un peu plus étoffé, densifié, en creusant intrigue et personnalités des protagonistes.
Voilà un album documentaire particulièrement complet et précis sur l'histoire du football. De ses ancêtres les premiers jeux de ballons, à ses origines modernes, cet album retrace l'histoire du football avec un grand H. Chaque chapitre s'attarde sur une période de l'histoire du ballon rond. Que ce soit les grands jalons qui ont amenés ce sport à évoluer, ou que ce soit plus des anecdotes majeures, les auteurs détaillent avec précisions des moments importants du football, en ajoutant la dimension sociétale de ce sport.
La création des premiers club, les origines syndicales et industrielles de certains d'entre eux, l'histoire du foot féminin, l'apparition du foot sur les différents continents, des changements liés à des évènements historiques ... l'éventail est large et brosse un portrait complet de l'histoire du foot. Le point commun entre tout ça, c'est l'aspect très documenté qui frappe et qui ressort de chaque chapitre. Ceux-ci sont largement alimentés par des dates, des noms, des faits et des détails. C'est autre chose que les aventures de Zizou ou Mbappé en BD. C'est bien évidemment pas tout à fait destiné au même public.
La mise en image et le découpage sont dynamiques et illustre bien le propos. On a un album assez dense, une douzaine de chapitres pour 140 pages qu'on n'a pas vraiment envie de lire d'une traite. Le sujet, même s'il est brillamment documenté, ne passionnera pas le premier venu. On ne va pas se mentir, c'est un album pour les fans de foot. Il y a peu de chance que la création du club de West Ham par des industriels anglais dans les années 1880 ça passionne tout un chacun.
Dans son genre, ce récit est un album plutôt très bien fait. Du bon travail documentaire, bien mis en page, à réserver aux aficionados du ballon rond.
Visuellement cet album est magnifique, les planches nous proposent des architectures absolument délirantes toujours en mouvement. Comme le dit Noirdésir dans son avis, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour embarquer vraiment le lecteur, tout ça est un peu froid et sans âme.
En ce qui concerne le scénario disons que c'est tout de même un brin complexe et au début il faut s'accrocher. Plus l'histoire avance plus l'on est confronté à des dialogues très obscurs, si bien qu'à certains moments j'ai eu l'impression de lire un cours de philo. A plus d'un titre ces dialogues m'ont perdu.
Au final un album visuellement presque parfait, mais dont l'intrigue peuplée d'IA ne m'a que peu touché.
"La piste de l'Oregon" nous raconte l'histoire d'un convoi de colons partis s'installer dans l'ouest sauvage américain. Iels sont guidés, en tout cas aidé-e-s, dans leur périple par un couple qui fera office de protagonistes : Pierre Charpentier, un français, et Wakanda, une amérindienne, tous-tes deux marié-e-s.
Plus que la conquête de l'ouest, ce premier album se centre sur le sujet des inégalités, du sexisme, du traitement horrible des populations locales et des esclaves par les blancs, du racisme et de la violence des colons donc. Pierre et Wakanda tentent tous deux d'éviter des bains de sang inutiles (même si Pierre, malgré ses désirs humanistes, étant blanc lui-même, reste malheureusement biaisé par moment). Lorsque leur route croisera celle d'un mystérieux homme noir qui semble fuir quelque chose, les tensions montent, jusqu'à ce qu'un vol survienne durant le trajet ; et c'est ainsi que l'intrigue se lance.
Des discours humanistes et égalitaires, une dénonciation du caractère au mieux passif et indifférent, au pire cruel, des blancs vis à vis des autres, un duo de protagonistes unis mais aux avis parfois divergents, ...
La prémisse est prometteuse (je n'ai pas un grand amour du western mais j'avoue que j'ai été curieuse d'essayer cette lecture), malheureusement j'avoue avoir trouvé le résultat un peu trop... naïf. Pas très loin du manichéisme, si vous voyez. Par là je n'essaie pas du tout de dire que le massacre des populations, le vol des terres et la cruauté et la barbarie sans nom dont ont fait preuve les américain-e-s lors de leur "conquête de l'ouest" avaient en réalité un aspect bénéfique ou positif caché (vraiment très loin de mon point de vue sur cette partie de l'histoire), mais c'est surtout que le discours humaniste m'a parfois semblé être surligné au feutre rouge. J'exagère peut-être, parce qu'en tout cas j'adhère on ne peut mieux à ce discours, mais sa forme m'a ici semblé peu subtile. En vrai, c'est surtout la scène d'explication à la toute fin, façon "whodunit" que j'ai trouvée assez mal amenée, les révélations tombent vraiment comme un cheveu sur la soupe. La naïveté du récit s'explique par son statut d’œuvre tout public, la facilité des révélations de fin m'a vraiment paru mal fichue.
J'aime bien le couple Pierre/Wakanda sur le papier, mais j'avoue avoir trouvé leur relation mine de rien assez en retrait dans ce récit. Je n'aurais pas dit non à les voir un peu plus parler, se disputer ou même faire des blagues (comme lorsque Wakanda parodie un phrasé pseudo autochtone tel que l'imaginent certain-e-s blanc-he-s). En tout cas j'aurais aimé que leur relation soit un tantinet plus étoffée.
Pour l'anecdote, le vendeur en magasin m'avait dit que cet album était le premier d'une série qui venait de se lancer. Bon, en fait il n'en est rien, en atteste le site de l'éditeur et le joli petit FIN sur la dernière page. Mais je me dis que, si suite il y avait eu, je n'aurais pas été contre voir ces deux personnages et leur relation être davantage développés.
Le traitement presque trop enfantin de cette histoire (surtout en considérant les sujets abordés - racisme, discrimination systémique, viol, ...) m'a personnellement un peu gênée, mais le statut d’œuvre tout public peut sans doute l'expliquer. J'ai trouvé nos deux personnages principaux bons dans leur concept mais peu éclatants dans leur exécution, même si je leur reconnais d'être sympathiques. Personnellement, je pense que cette série mérite 3 étoiles, bonne pour un public jeune, sans doute moins convaincante pour un public adulte.
A voir ce que quelqu'un d'autre en dirait.
Hmm, difficile pour moi de former un avis poussé à partir de ce premier tome.
D'un côté j'ai une grande affection pour les récits barrés et délirant, de l'autre je suis assez réfractaire au récits qui s'éparpillent trop. D'un côté j'aime le dessin très crayonné et stylisé de Paru Itagaki, de l'autre je n'ai pas été pour l'instant très convaincue de l'histoire qu'elle essaye de raconter.
L'histoire est celle d'un jeune garçon qui est le descendant secret du père noël (Santa Claus, rien que ça), qui vit dans un futur dystopique où le Japon a vu sa situation économique et démographique grandement chuter. Les enfants sont vus comme des denrées précieuses, les saisons n'existent plus, plus personne n'ose rêver, … Alors, quand une jeune fille (un tantinet explosive - aux méthodes meurtrières dirons-nous) décide de faire appel au Père Noël pour retrouver sa meilleure amie disparue, c'est une aventure rocambolesque qui commence.
Le scénario est déjanté, l'action est dantesque et explosive (il faut dire qu'avec un Père Noël si musculeux, on n'en attendais pas moins), le dessin est vifs et imaginatif, … C'est du bon, en tout cas c'est très intriguant et la lecture n'est vraiment pas désagréable.
Pourtant, l'œuvre n'en est pas moins un peu trop chaotique, introduisant souvent des idées à la volée (des skis tranchants comme des lames peuvent apparaître comme par magie au pieds de notre héros, par exemple). En fait, je ne sais pas vraiment si tel ou tel aspect du chaos ambiant m'a vraiment plu ou non. En tout cas, encore une fois, la lecture n'était pas désagréable, et je me dis que cela reste un premier album (à vrai dire je reprocherais justement que pour l'instant l'intrigue ne m'a pas vraiment semblée commencer, où alors à la toute fin seulement).
Je ne sais pas encore si je lirais la suite, en tout cas j'ai envie de me montrer un peu plus positive que l'avis de Spooky. Je reviendrais sans doute plus tard pour étoffer tout cela et voir s'il y aurait des choses à ajouter ou modifier.
(Note réelle 2,5)
Une histoire sombre dans l'Italie contemporaine, une histoire de petites gens minables et de lieux sordides. C'est sur, c'est pas la BD qui met en joie le matin !
Autour d'une histoire d'un gars sans boulot, alcoolique et sans avenir, la BD fait quelque chose de très bref au final. La préparation prend près de la moitié de l'album et la résolution les dernières page, tandis que nous aurons droit à une scène supplémentaire à la fin du récit. L'ensemble se lit donc très vite et apporte assez peu de gras à l'ensemble. C'est dommage, puisqu'il y avait matière à faire bien plus, surtout autour du racisme, bien présenté, des questions de bâtiments gris et terne, notamment la jolie métaphore des boules à neige, enfermant les gens dans une neige sale ...
Bref, la BD a de belles idées et aurait pu aller au-delà de sa proposition, en l'état c'est seulement bien. Et je dois dire que ça m'embête un peu, lorsqu'on voit le prix du volume et le temps investi dedans. De fait, j'ai pu le lire en bibliothèque mais l'achat ne semble pas franchement recommandé. Je regrette un peu, la lecture était plaisante et la BD a de beaux atouts, mais ça ne dépasse pas le "bien".
Assez bizarre ce roman graphique qui tient autant de l'autobiographie intimiste et familiale que du documentaire sur un sujet qui a priori n'a rien à voir : la culture et l'économie du ginseng.
C'est un ouvrage de Craig Thompson dont j'adore le dessin. Son trait est si spécifique que j'ai eu du mal à trouver celui auquel il me faisait penser avant de me dire qu'il avait la même maîtrise, fluidité et clarté narrative qu'un Will Eisner. C'est un graphisme qui me fait immédiatement plonger dans la lecture avec envie et plaisir.
Il s'agit d'une certaine manière d'une continuité de l'excellent Blankets - Manteau de neige. Craig Thompson vient compléter le point de vue qu'il avait alors donné sur sa famille et qui s'était focalisé sur certains de ses aspects, notamment la Foi et sa relation avec son petit frère. On apprend en particulier qu'il nous avait caché dans cet ouvrage qu'il avait une sœur, d'âge intermédiaire entre son frère et lui. Avec cet ouvrage, il nous permet de revenir sur leur situation familial avec 20 ans de plus de recul et de maturité, et de montrer comment à la fois les choses se sont apaisées mais comment aussi cette petite fraternité a bien du mal à trouver sa place dans le monde du fait de l'éducation particulière qu'ils ont reçue.
Cette place dans le monde, l'auteur va tenter de la rechercher en revenant à ses racines campagnardes, racines qui ont été marquées durant toute leur jeunesse par des travaux dans les champs de ginseng qui font la renommée de son petit coin paumé du Wisconsin. Et c'est donc avec un vrai reportage documentaire sur le ginseng qu'il va accompagner son parcours intellectuel autobiographique.
Pour vous dire à quel point je connaissais le ginseng, il me suffit d'avouer que je le confondais allègrement avec le gingembre. J'ai donc appris énormément de choses avec ce documentaire, et pas que sur la plante et son agriculture mais aussi sur toute la culture au sens plus humain du terme qui s'est développée autour, dans le Wisconsin mais aussi évidemment en Asie, en Corée, en Chine ou encore au Laos. Et comment ces cultures se sont mélangées pour former l'économie moderne du ginseng et de ses dérivés pharmaceutiques.
Et comment tout cela a marqué directement ou indirectement la vie de Craig Thomson et de sa famille...
Tout cela m'est apparu intéressant et original... mais trop dense, trop éparpillé, pas assez structuré. C'est un album très long à lire dans lequel on se perd facilement. Les enchainements sont souvent abrupts, avec régulièrement de nouveaux entretiens de l'auteur avec des personnes dont on ne sait pas ou plus qui ils sont et comment on est passé de la discussion précédente à celle-là. On se demande longtemps où l'auteur veut en venir à mélanger autant ce documentaire très fouillé sur le ginseng et sa vie familiale, on comprend vaguement ce qu'il veut transmettre mais ça reste flou, trop dispersé. On est très loin de l'intensité que j'avais ressentie à la lecture de Blankets. Ici on sent un auteur qui se cherche encore malgré sa maturité artistique et qui n'a pas réussi à ordonner clairement le fil de ses pensées dans son gros ouvrage.
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Les Fusibles
Une BD sympathique, qui parle d'un pays jamais clairement nommé mais dans le Moyen-Orient, en suivant le parcours de deux personnages : Abel et Georges. Ils sont amis, ils vivent au jour le jour, et Abel aime sa voisine ... Le récit semble classique au début, mais après un premier chapitre posant les bases d'une jeunesse qui s'amuse dans un pays bien différent du nôtre, les parties suivantes font marche avant bien vite en transférant les protagonistes trente ans plus tard. La cinquantaine, la bedaine, les morveux, l'hypothèque... Et Abel vit ailleurs (ce qui semble être les USA), rejoint par Georges qui n'est jamais parti lui. Il s'occupe du père d'Abel. Et Abel a une fille adolescente qui n'a jamais vu son pays d'origine. Sous couvert d'une histoire de retour au pays, il y a une vraie interrogation sur l'immigration, les deuxièmes générations, la façon dont les pays évoluent même sans nous. Georges et Abel sont dans une opposition idéologique qui ne connait pas vraiment de résolution finale. On pose des questions ouvertes, et j'ai été surpris que la BD n'aborde pas frontalement ce qui s'apparente à une nouvelle révolution arabe sous l'angle politique. Les personnages sont clairement plus dans des questionnements personnels, mais lorsqu'un tel tournant semble apparaitre, il est difficile de ne pas s'interroger sur le poids que chacun peut y apporter. La BD est sympathique, comme je l'ai dit, principalement parce qu'elle alterne des flash-back et des retours au présent, avec le but clair de présenter les raisons du départ d'Abel en fin de BD. Sauf que j'ai assez vite saisi l'astuce et compris ce qui s'était passé (dans les grandes lignes), tandis que le récit présente un Abel fermé, refusant catégoriquement de rentrer au pays ou d'accueillir Georges, le faisant passer pour un trouduc pendant une bonne partie de la BD. Le portrait manque de nuances et de contrastes. Georges à la main sur le cœur et malgré ses discours, décide de partir brutalement : pourquoi ? Il aurait fallu présenter plus ses regrets, ses inquiétudes, ses envies. De même, Abel, même en connaissant l'évènement, reste trop monolithique dans sa position et ne semble s'émouvoir de rien, même avec sa fille. C'est dommage, j'aurais aimé qu'on puisse plus facilement trouver la nuance chez ces deux personnages. En somme, c'est une bonne BD sur un sujet délicat traité plutôt simplement, avec un manque de nuances qui coûte une étoile. Mais en dehors de ces considérations, je la trouve lisible et accessible.
Babyface
Je ne vais pas me démarquer des avis précédents. J'ai trouvé cette lecture rapide pleine de bons sentiments et sympathique. C'est vraiment adapté pour un public du cycle 3 scolaire. J'aime bien les récits qui prennent la cité comme univers. Malheureusement la narration textuelle ne réussit pas à approfondir suffisamment l'intériorité de la jeune Nejma pour me faire rentrer totalement dans le récit. Pourtant il y a des éléments porteurs comme la fausse-vraie violence introduite par cet engouement pour le catch ou la route nationale à la fois signe d'évasion et de danger. Ce sont d'ailleurs ces deux éléments qui portent la tension dramatique du récit. Un récit qui veut combattre les apriori dangereux comme Nejma l'apprend à ses dépens. Malheureusement la tension retombe un peu trop vite dans des happy-end un peu faciles mais qui plairont sûrement aux plus jeunes par les valeurs transmises. J'ai apprécié le graphisme de Balez. Avec son trait gras et ses couleurs franches il rappelle l'ambiance des tags que l'on peut encore voir sur certains murs le long des lignes de banlieues. L'ambiance froide d'une esplanade de cité l'hiver est bien rendue. Une récit linéaire et simple d'accès pour un jeune public avec de belles intentions.
Thorgal Saga - Shaïgan
C’est un peu étonnant de retrouver aux manettes de cet album deux auteurs qui ont déjà officié dans la série mère ou sur beaucoup de ses spin-of. Disons que ça pose la question même de l’existence de cette collection, puisque cet album aurait tout aussi bien pu prendre place dans la série Thorgal - même s’il doit s’insérer entre deux tomes "anciens". Ceci étant dit, c’est un album qui se laisse lire. Pour rebondir sur ma remarque précédente, l’intérêt – pour les auteurs, mais du coup aussi pour les lecteurs – est que cette collection permet aux auteurs de développer une intrigue sur une pagination plus importante (presque l’équivalent de deux tomes « classiques »). Et ici on a une histoire qui se laisse lire, plutôt agréablement. Qui ne révolutionne rien, mais s’intègre bien dans la saga, avec un Thorgal amnésique et perdu, entre les mains (et les bras !) de la belle et perfide Kriss de Valnor. J’ai juste tiqué à propos du nombre de ses propres guerriers et guerrières que Kriss exécute ou fait exécuter. Quant au dessin de Surzhenko, ça n’est certes pas Rosinski, mais son style est bon et agréable, et dans la lignée du maître polonais. J’ai d’ailleurs davantage été convaincu par le dessin que par le scénario. A emprunter à l’occasion, l’achat étant avant tout à réserver aux fans de la série, qui y trouveront un « Thorgal » ordinaire (j’ai abandonné depuis longtemps la série – qui m’avait procuré de chouettes moments de lecture).
Le Grand Migrateur
Je suis un peu partagé, parce que l’adulte que je suis a quand même trouvé un peu linéaire et manichéenne cette histoire, où le bien triomphe sans qu’on n’en ait jamais réellement douté, les gentils et la nature étant saufs, après avoir tous été menacés, le seul personnage de méchant finissant forcément mal. Mais voilà, c’est je pense avant tout – et uniquement – une série qui s’adresse à un jeune lectorat. Si ça passe difficilement la barrière de l’âge (en tout cas pour moi), les plus jeunes y trouveront leur compte. Dans les valeurs généreuses mises en avant. Mais aussi dans le dessin rondouillard (là aussi pas forcément mon truc, mais ça passe bien et c’est adapté au cœur de cible). Je regrette juste une histoire qui manque un peu de fond. Sur près de 70 pages, cela aurait pu être un peu plus étoffé, densifié, en creusant intrigue et personnalités des protagonistes.
Une Histoire populaire du football
Voilà un album documentaire particulièrement complet et précis sur l'histoire du football. De ses ancêtres les premiers jeux de ballons, à ses origines modernes, cet album retrace l'histoire du football avec un grand H. Chaque chapitre s'attarde sur une période de l'histoire du ballon rond. Que ce soit les grands jalons qui ont amenés ce sport à évoluer, ou que ce soit plus des anecdotes majeures, les auteurs détaillent avec précisions des moments importants du football, en ajoutant la dimension sociétale de ce sport. La création des premiers club, les origines syndicales et industrielles de certains d'entre eux, l'histoire du foot féminin, l'apparition du foot sur les différents continents, des changements liés à des évènements historiques ... l'éventail est large et brosse un portrait complet de l'histoire du foot. Le point commun entre tout ça, c'est l'aspect très documenté qui frappe et qui ressort de chaque chapitre. Ceux-ci sont largement alimentés par des dates, des noms, des faits et des détails. C'est autre chose que les aventures de Zizou ou Mbappé en BD. C'est bien évidemment pas tout à fait destiné au même public. La mise en image et le découpage sont dynamiques et illustre bien le propos. On a un album assez dense, une douzaine de chapitres pour 140 pages qu'on n'a pas vraiment envie de lire d'une traite. Le sujet, même s'il est brillamment documenté, ne passionnera pas le premier venu. On ne va pas se mentir, c'est un album pour les fans de foot. Il y a peu de chance que la création du club de West Ham par des industriels anglais dans les années 1880 ça passionne tout un chacun. Dans son genre, ce récit est un album plutôt très bien fait. Du bon travail documentaire, bien mis en page, à réserver aux aficionados du ballon rond.
Horizons obliques
Visuellement cet album est magnifique, les planches nous proposent des architectures absolument délirantes toujours en mouvement. Comme le dit Noirdésir dans son avis, je trouve qu'il manque un petit quelque chose pour embarquer vraiment le lecteur, tout ça est un peu froid et sans âme. En ce qui concerne le scénario disons que c'est tout de même un brin complexe et au début il faut s'accrocher. Plus l'histoire avance plus l'on est confronté à des dialogues très obscurs, si bien qu'à certains moments j'ai eu l'impression de lire un cours de philo. A plus d'un titre ces dialogues m'ont perdu. Au final un album visuellement presque parfait, mais dont l'intrigue peuplée d'IA ne m'a que peu touché.
La Piste de l'Oregon
"La piste de l'Oregon" nous raconte l'histoire d'un convoi de colons partis s'installer dans l'ouest sauvage américain. Iels sont guidés, en tout cas aidé-e-s, dans leur périple par un couple qui fera office de protagonistes : Pierre Charpentier, un français, et Wakanda, une amérindienne, tous-tes deux marié-e-s. Plus que la conquête de l'ouest, ce premier album se centre sur le sujet des inégalités, du sexisme, du traitement horrible des populations locales et des esclaves par les blancs, du racisme et de la violence des colons donc. Pierre et Wakanda tentent tous deux d'éviter des bains de sang inutiles (même si Pierre, malgré ses désirs humanistes, étant blanc lui-même, reste malheureusement biaisé par moment). Lorsque leur route croisera celle d'un mystérieux homme noir qui semble fuir quelque chose, les tensions montent, jusqu'à ce qu'un vol survienne durant le trajet ; et c'est ainsi que l'intrigue se lance. Des discours humanistes et égalitaires, une dénonciation du caractère au mieux passif et indifférent, au pire cruel, des blancs vis à vis des autres, un duo de protagonistes unis mais aux avis parfois divergents, ... La prémisse est prometteuse (je n'ai pas un grand amour du western mais j'avoue que j'ai été curieuse d'essayer cette lecture), malheureusement j'avoue avoir trouvé le résultat un peu trop... naïf. Pas très loin du manichéisme, si vous voyez. Par là je n'essaie pas du tout de dire que le massacre des populations, le vol des terres et la cruauté et la barbarie sans nom dont ont fait preuve les américain-e-s lors de leur "conquête de l'ouest" avaient en réalité un aspect bénéfique ou positif caché (vraiment très loin de mon point de vue sur cette partie de l'histoire), mais c'est surtout que le discours humaniste m'a parfois semblé être surligné au feutre rouge. J'exagère peut-être, parce qu'en tout cas j'adhère on ne peut mieux à ce discours, mais sa forme m'a ici semblé peu subtile. En vrai, c'est surtout la scène d'explication à la toute fin, façon "whodunit" que j'ai trouvée assez mal amenée, les révélations tombent vraiment comme un cheveu sur la soupe. La naïveté du récit s'explique par son statut d’œuvre tout public, la facilité des révélations de fin m'a vraiment paru mal fichue. J'aime bien le couple Pierre/Wakanda sur le papier, mais j'avoue avoir trouvé leur relation mine de rien assez en retrait dans ce récit. Je n'aurais pas dit non à les voir un peu plus parler, se disputer ou même faire des blagues (comme lorsque Wakanda parodie un phrasé pseudo autochtone tel que l'imaginent certain-e-s blanc-he-s). En tout cas j'aurais aimé que leur relation soit un tantinet plus étoffée. Pour l'anecdote, le vendeur en magasin m'avait dit que cet album était le premier d'une série qui venait de se lancer. Bon, en fait il n'en est rien, en atteste le site de l'éditeur et le joli petit FIN sur la dernière page. Mais je me dis que, si suite il y avait eu, je n'aurais pas été contre voir ces deux personnages et leur relation être davantage développés. Le traitement presque trop enfantin de cette histoire (surtout en considérant les sujets abordés - racisme, discrimination systémique, viol, ...) m'a personnellement un peu gênée, mais le statut d’œuvre tout public peut sans doute l'expliquer. J'ai trouvé nos deux personnages principaux bons dans leur concept mais peu éclatants dans leur exécution, même si je leur reconnais d'être sympathiques. Personnellement, je pense que cette série mérite 3 étoiles, bonne pour un public jeune, sans doute moins convaincante pour un public adulte. A voir ce que quelqu'un d'autre en dirait.
Sanda
Hmm, difficile pour moi de former un avis poussé à partir de ce premier tome. D'un côté j'ai une grande affection pour les récits barrés et délirant, de l'autre je suis assez réfractaire au récits qui s'éparpillent trop. D'un côté j'aime le dessin très crayonné et stylisé de Paru Itagaki, de l'autre je n'ai pas été pour l'instant très convaincue de l'histoire qu'elle essaye de raconter. L'histoire est celle d'un jeune garçon qui est le descendant secret du père noël (Santa Claus, rien que ça), qui vit dans un futur dystopique où le Japon a vu sa situation économique et démographique grandement chuter. Les enfants sont vus comme des denrées précieuses, les saisons n'existent plus, plus personne n'ose rêver, … Alors, quand une jeune fille (un tantinet explosive - aux méthodes meurtrières dirons-nous) décide de faire appel au Père Noël pour retrouver sa meilleure amie disparue, c'est une aventure rocambolesque qui commence. Le scénario est déjanté, l'action est dantesque et explosive (il faut dire qu'avec un Père Noël si musculeux, on n'en attendais pas moins), le dessin est vifs et imaginatif, … C'est du bon, en tout cas c'est très intriguant et la lecture n'est vraiment pas désagréable. Pourtant, l'œuvre n'en est pas moins un peu trop chaotique, introduisant souvent des idées à la volée (des skis tranchants comme des lames peuvent apparaître comme par magie au pieds de notre héros, par exemple). En fait, je ne sais pas vraiment si tel ou tel aspect du chaos ambiant m'a vraiment plu ou non. En tout cas, encore une fois, la lecture n'était pas désagréable, et je me dis que cela reste un premier album (à vrai dire je reprocherais justement que pour l'instant l'intrigue ne m'a pas vraiment semblée commencer, où alors à la toute fin seulement). Je ne sais pas encore si je lirais la suite, en tout cas j'ai envie de me montrer un peu plus positive que l'avis de Spooky. Je reviendrais sans doute plus tard pour étoffer tout cela et voir s'il y aurait des choses à ajouter ou modifier. (Note réelle 2,5)
Du Charme du parking à étages
Une histoire sombre dans l'Italie contemporaine, une histoire de petites gens minables et de lieux sordides. C'est sur, c'est pas la BD qui met en joie le matin ! Autour d'une histoire d'un gars sans boulot, alcoolique et sans avenir, la BD fait quelque chose de très bref au final. La préparation prend près de la moitié de l'album et la résolution les dernières page, tandis que nous aurons droit à une scène supplémentaire à la fin du récit. L'ensemble se lit donc très vite et apporte assez peu de gras à l'ensemble. C'est dommage, puisqu'il y avait matière à faire bien plus, surtout autour du racisme, bien présenté, des questions de bâtiments gris et terne, notamment la jolie métaphore des boules à neige, enfermant les gens dans une neige sale ... Bref, la BD a de belles idées et aurait pu aller au-delà de sa proposition, en l'état c'est seulement bien. Et je dois dire que ça m'embête un peu, lorsqu'on voit le prix du volume et le temps investi dedans. De fait, j'ai pu le lire en bibliothèque mais l'achat ne semble pas franchement recommandé. Je regrette un peu, la lecture était plaisante et la BD a de beaux atouts, mais ça ne dépasse pas le "bien".
Ginseng roots
Assez bizarre ce roman graphique qui tient autant de l'autobiographie intimiste et familiale que du documentaire sur un sujet qui a priori n'a rien à voir : la culture et l'économie du ginseng. C'est un ouvrage de Craig Thompson dont j'adore le dessin. Son trait est si spécifique que j'ai eu du mal à trouver celui auquel il me faisait penser avant de me dire qu'il avait la même maîtrise, fluidité et clarté narrative qu'un Will Eisner. C'est un graphisme qui me fait immédiatement plonger dans la lecture avec envie et plaisir. Il s'agit d'une certaine manière d'une continuité de l'excellent Blankets - Manteau de neige. Craig Thompson vient compléter le point de vue qu'il avait alors donné sur sa famille et qui s'était focalisé sur certains de ses aspects, notamment la Foi et sa relation avec son petit frère. On apprend en particulier qu'il nous avait caché dans cet ouvrage qu'il avait une sœur, d'âge intermédiaire entre son frère et lui. Avec cet ouvrage, il nous permet de revenir sur leur situation familial avec 20 ans de plus de recul et de maturité, et de montrer comment à la fois les choses se sont apaisées mais comment aussi cette petite fraternité a bien du mal à trouver sa place dans le monde du fait de l'éducation particulière qu'ils ont reçue. Cette place dans le monde, l'auteur va tenter de la rechercher en revenant à ses racines campagnardes, racines qui ont été marquées durant toute leur jeunesse par des travaux dans les champs de ginseng qui font la renommée de son petit coin paumé du Wisconsin. Et c'est donc avec un vrai reportage documentaire sur le ginseng qu'il va accompagner son parcours intellectuel autobiographique. Pour vous dire à quel point je connaissais le ginseng, il me suffit d'avouer que je le confondais allègrement avec le gingembre. J'ai donc appris énormément de choses avec ce documentaire, et pas que sur la plante et son agriculture mais aussi sur toute la culture au sens plus humain du terme qui s'est développée autour, dans le Wisconsin mais aussi évidemment en Asie, en Corée, en Chine ou encore au Laos. Et comment ces cultures se sont mélangées pour former l'économie moderne du ginseng et de ses dérivés pharmaceutiques. Et comment tout cela a marqué directement ou indirectement la vie de Craig Thomson et de sa famille... Tout cela m'est apparu intéressant et original... mais trop dense, trop éparpillé, pas assez structuré. C'est un album très long à lire dans lequel on se perd facilement. Les enchainements sont souvent abrupts, avec régulièrement de nouveaux entretiens de l'auteur avec des personnes dont on ne sait pas ou plus qui ils sont et comment on est passé de la discussion précédente à celle-là. On se demande longtemps où l'auteur veut en venir à mélanger autant ce documentaire très fouillé sur le ginseng et sa vie familiale, on comprend vaguement ce qu'il veut transmettre mais ça reste flou, trop dispersé. On est très loin de l'intensité que j'avais ressentie à la lecture de Blankets. Ici on sent un auteur qui se cherche encore malgré sa maturité artistique et qui n'a pas réussi à ordonner clairement le fil de ses pensées dans son gros ouvrage.