Les derniers avis (118 avis)

Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série L'Abomination de Dunwich
L'Abomination de Dunwich

Je suis sorti un peu déçu de la lecture de cette ènime adaptation d'une nouvelle de Lovecraft par Tanabe. L'Abomination de Dunwich est une de mes nouvelles de Lovecraft préféré avec ''Le Cauchemar d'Innsmouth'' dont Tanabe en avait fait une bonne adaptation et je pensais que ça serait encore une fois le cas. J'ai eu un peu peur lorsque j'ai vu que c'était une série en 3 tomes. Je trouve déjà que les adaptations en deux tomes des histoires de Lovecraft par Tanabe contiennent souvent des longueurs, qu'est-ce que ça sera avec 3 tomes ? Ben la réponse est simple: des longueurs et encore des longueurs. Mon intérêt pour un récit que j'aime bien a baissé au fil des tomes, le premier tome est passionnant, le deuxième m'a captivé jusque vers le milieu où je commençais à trouver que cela trainait un peu et le troisième tome m'a un peu ennuyé. Je comprends que d'autres lecteurs vont trouver que le rythme lent va très bien pour bien installer le sentiment horreur chez le lecteur, mais personnellement je pense qu'on aurait pu facilement condensé l'histoire en deux tomes sans aucun problème

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Les Indésirables
Les Indésirables

Immédiatement après l’attaque japonaise sur Pearl Harbor, des milliers d’habitants des Etats-Unis aux origines japonaises ont été – au mépris des règles démocratique et d’une certaine vision de l’humanité – déportés et incarcérés dans des camps aux Etats-Unis. Ça n’est pas le seul ni le premier comics à traiter de ce sujet. Ça n’est clairement pas le meilleur à le faire. Si le sujet est intéressant et scandaleux, je suis ressorti très moyennement satisfait de ma lecture. D’abord à cause du dessin. Il est très lisible, certes. Mais pas de tout à mon coup. D’une part la colorisation au rouleau gomme toute nuance, est très froide et pas du tout à mon goût. Le dessin lui-même manque de détails (pour les personnages et les décors – quasi escamotés). Il n’est pas non plus exempt de défauts. Quant à l’intrigue, je n’ai pas été convaincu par le procédé utilisé. L’auteure – par un subterfuge bizarre – se trouve « déplacée » dans le temps, pour se trouver déportée en même temps et au même endroit que ses grands-parents, avec ses connaissances du futur. Ça donne quelque chose de bancal je trouve. J’aurais préféré soit un roman graphique s’inspirant des faits, soit un témoignage documentaire se passant de ce truc scénaristique qui n’apporte rien d’intéressant. Sinon, cela reprend les grandes lignes de la vie dans ces camps, avec des informations intéressantes concernant les différentes catégories (selon qu’on était immigré de première ou de deuxième ou troisième génération). Mais ça le fait sans m’avoir captivé, le ton, les dialogues manquent sans doute de coffre. Et le lien entre l’auteure – qui avait perdu les souvenirs de ses racines – et ses grands-parents déportés est un peu distendu. Si les apparitions de Trump avec ses diatribes anti-immigrés peuvent faire sens et rappeler de douloureux souvenirs, c’est assez mal lié ici, mal exploité, je ne sais pas. Bref, un sujet douloureux, mais qui ici ne m’a pas captivé. Je dois dire que le dessin à lui seul m’a d’emblée mis sur le reculoir. Note réelle 2,5/5.

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Dernière Rose de l'été
La Dernière Rose de l'été

J’ai à peu près les mêmes ressentis au sortir de cette lecture que pour l’album précédent de Lucas Harari. Un ressenti globalement positif, mais une petite frustration, l’impression que ça pouvait être encore meilleur. Disons qu’ici ça me laisse davantage sur ma faim. Parmi les constantes, il y a bien évidemment l’aspect graphique (là encore très bien mis en valeur par le beau travail éditorial de Sarbacane – très grand format, papier épais, mise en page aérée). Une ligne claire presque stylisée. Avec là encore une prédilection pour les villas d’architecte, des décors assez froids. Tout ceci participe de l’ambiance ambiguë développée, froide et instillant un certain malaise. C’est d’ailleurs cette ambiance que j’ai trouvée la plus réussie. Plus que l’intrigue elle-même, finalement un peu décevante, en grande partie à cause d’une fin un peu bizarre. Pour le reste, il y a du Hitchcock dans la façon de construire l’intrigue, les rapports entre les personnages, dans la façon de créer une tension mystérieuse. N’était la fin (l’impression d’un soufflé qui retombe en laissant le lecteur un peu décontenancé), j’aurais sans doute davantage apprécié cette histoire, qui se laisse quand même lire agréablement, elle prend son temps, un rythme lent et des personnages qui gardent tous leur part de mystère (comme ce cousin hâbleur qui prête sa villa au héros, et dont j’ai longtemps attendu de le voir surgir pour occuper une place plus importante dans l’histoire).

09/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Guerre
La Guerre

Je ne sais pas trop quoi penser de cet album, que ce soit au niveau du scénario ou du dessin. L’ensemble est étrange, et, malgré des choses qui m’ont dérangé, j’admets pourtant que c’est une lecture intrigante, intéressante. Le dessin de Loïc Sécheresse est lisible, avec un trait moderne tout en courbe – un peu de Blutch dans le rendu de certaines cases. Pas forcément mon truc ici, pas toujours très lisible (la colorisation est volontairement très sombre parfois). Mais finalement il fait le boulot et accompagne bien le scénario de Cadène. Scénario un peu foutraque. A la suite d’une dispute, un jeune couple est responsable d’un accident causant la mort de plusieurs personnes. Cette scène va ensuite les hanter. Mais ils ne montrent pas de regrets. C’est surtout qu’ils vont ensuite faire des choses dures, voire dégueulasse, se comporter comme des ordures, comme s’ils voulaient se faire du mal, comme si la fange morale dans laquelle ils vont se plonger (mention spéciale à quelques scènes finales avec leur gamin comme témoin) pouvait leur donner un exutoire aux airs de purgatoire. Mais Cadène ne lève pas toutes les ambigüités. Et on voit bien (voir les discours lors du mariage) qu’avant même l’accident, ces deux personnages, grands bourgeois pétris de préjugés de classe, racistes et snobs, n’étaient à la base pas débordants d’empathie. L’accident est-il le déclencheur, le révélateur, ou fait-il partie de leur « vie normale » ? Je regrette juste une fin trop brutale.

09/01/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Astérios - Le Minotaure
Astérios - Le Minotaure

L'ambition de Serge Letendre avec cette BD était d'humaniser un personnage mythologique célèbre et je trouve qu'il a atteint son but. Il s'attache à présenter la vie du fameux minotaure de la légende de manière à la fois respectueuse du mythe, de l'Histoire antique (notamment grâce aux décors et costumes de Frédéric Peynet) mais aussi de la psychologie d'un tel personnage. Puisqu'on le suit depuis sa naissance, on est témoin avec lui du traumatisme d'être à la fois un simple bébé puis enfant très costaud mais sans haine et en même temps un monstre aux yeux des humains, partagé entre l'amour que lui portent ses parents adoptifs et sa sœur, et la haine, la peur ou le mépris des autres. Et on le voit aussi en proie aux pulsions violentes de sa nature physique, qu'on imagine ici imposées par les dieux, pulsions qu'il maîtrise comme il le peut et quand il le peut. En parlant de ses parents adoptifs, on suit également de près le parcours de Dédale, le créateur du labyrinthe et père d'Icare, avec un choix a priori inédit de la part des auteurs de lui faire aussi endosser le rôle de père adoptif du minotaure. Je ne suis pas sûr de ce que cela apporte hormis éventuellement une mise en scène précise du moment clé ayant entrainé l'enfermement du minotaure, mais ça permet au moins de continuer à le suivre comme le second personnage principal du récit. J'ai aimé tout le soin apporté à rendre cette histoire crédible et respectueuse, ainsi que le soin apporté au graphisme et à donner vie à Athènes et à la Crète antique. La mise en scène est vivante et malgré le fait que la narration se fasse sous la forme d'un long flash back, le rythme est bon et on s'attache bien tant à l'intrigue qu'aux personnages. Là où j'ai été un peu déçu c'est par la fin assez abrupte puisqu'on s'arrête assez net à la sortie de Thésée du labyrinthe alors que, ayant suivi d'aussi près le parcours d'Asterios et de Dédale, j'aurais eu envie d'une part de mieux apprécier le résultat des actes et paroles du minotaure avec Thésée, et d'autre part de voir ce qu'il se passe ensuite et qu'on connait par la légende : le vol d'Icare, le retour tragique de Thésée à Athènes et toutes autres conséquences de ce qu'il s'est déroulé sous nos yeux. Cela donne presque l'impression qu'il manque un second tome, ou au moins un dernier bon chapitre.

09/01/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série Maya
Maya

2.5 Une série humoristique pour les jeunes qui ne m'a qu'à moitié convaincu. Il faut dire que j'ai mis un temps à comprendre le format du contenu de l'album. J'ai cru au début que je lisais une longue aventure alors qu'on fait se sont plus des histoires courtes, mais dont on indique jamais le début ou la fin, le lecteur doit jouer aux devinettes. Le ton de l'album est un mélange d'humour et de poésie avec cette petite fille qui demande à son grand-papa des questions sur la vie en générale. Il y a des moments plus sérieux comme lorsqu'elle imagine que ses parents sont encore vivants. Ça rappelle des séries comme 'Jojo' et c'est là le gros défaut de ce premier et pour l'instant unique tome: les personnages, les situations et l'humour m'ont tout semblé convenu et manqué d'originalité. Mais bon je pense que le public-cible va plus apprécier que moi. Il faut dire que le dessin est vraiment agréable à regarder, c'est typique le genre de dessin humoristique franco-belge qui me donnais envie de lire une BD. Je conseil toutefois un emprunt à la bibliothèque de la part des parents.

08/01/2025 (modifier)
Par Emka
Note: 3/5
Couverture de la série Ceux qui me restent
Ceux qui me restent

Cette histoire nous emmène dans une relation père-fille marquée par les non-dits et les malentendus, sur fond de mémoire vacillante. Florent, un père vieillissant rongé par Alzheimer, et Lilie, une fille qui revient vers lui trop tard, sont au cœur d’un récit à la fois simple et universel. Une narration touchante, mais qui m'a laissé sur ma faim. J'ai retrouvé dans le dessin de Laurent Bonneau ce que j'avais aimé dans L'Étreinte. Des grandes cases au fusain, mêlées à des touches de couleur parcimonieuses, notamment ce jaune obsédant du ciré de Lilie, créent une atmosphère qui fonctionne bien. Le mélange des techniques – fusain, crayon, et ajout numérique – donne un résultat riche, même si je le trouve un peu étrange parfois. Côté scénario, Damien Marie livre une construction que j'ai trouvée assez brillante. On avance dans cette histoire comme dans un brouillard, avec un scénario qui se délite comme les souvenirs de Florent. Ce récit fragmenté épouse parfaitement le thème central, celui de la mémoire qui s’en va et ne revient que par morceaux. Ce n’est pas seulement le drame d’un homme qui perd pied, mais aussi celui d’une relation entre un père et sa fille qui tente de survivre à l’oubli. Tout est suggéré avec délicatesse, sans jamais tomber dans le pathos ou la facilité.. Cette confusion est bien amenée, et les dialogues sonnent juste, mais l’ensemble se lit très (trop ?) vite. J'aurais aimé creuser davantage les sentiments de Lilie, son quotidien face à la maladie de son père, ou encore explorer plus profondément leurs souvenirs communs. L’émotion est là, mais elle manque parfois d’impact à cause d’un format trop court. Ça touche, mais ça ne bouscule pas. En conclusion, Ceux qui me restent est un bel album, mais un peu léger pour un one-shot à ce prix. L’histoire, bien que sincère et très bien amenée aurait gagné à s’étirer davantage. C’est une œuvre qui trouverait mieux sa place dans un recueil qu’en album unique. Un moment agréable en tous les cas.

08/01/2025 (modifier)
Par Benoit
Note: 3/5
Couverture de la série Universal War Two
Universal War Two

La série est bien et novatrice. Par contre le temps de parution entre les titres est devenu délirant c'est fort dommage. Les 6 premiers sont passés on est à la moitié de UW2 et on attend Il reste en théorie 9 volumes autant le dire on en verra jamais la fin c'est balot... A un moment il faut bien torcher la fin sinon les ayants-droits vont nous pondre des trucs à la mort moi le noeud pour finir et prolonger les droits.

08/01/2025 (modifier)
Couverture de la série La Ferme des Animaux (Odyr)
La Ferme des Animaux (Odyr)

Il faut que je le confesse, je n'ai jamais lu la Ferme des Animaux de Georges Orwell. J'ai été abreuvée de citations et de références de cette œuvre, j'ai participé à de longues discussion sur le sens des représentations de cette histoire, je connaissais déjà la trame de bout en bout, je connais bien les équivalents historiques de ce récit, j'ai même déjà vu une adaptation en court métrage d'animation ; mais jamais au grand jamais je n'avais lu le texte d'origine jusqu'ici. Je ressens le besoin de commencer par ça car je ne pourrais pas ici parler du travail d'adaptation ou encore de celui de la traduction (quoi que, après recherche, je constate que Josée Kamoun avait déjà traduit 1984, donc je suppose qu'elle connait pas mal l'écriture d'Orwell). Cet album est donc mon premier contact avec le texte d'origine (enfin, traduit ; enfin, nous nous comprenons). L'histoire, donc, pour celleux ne la connaissant pas, est celle d'une ferme dans laquelle les animaux ont un jour eu assez de se faire opprimer et ont décidé de lancer une révolte contre le fermier. Ladite révolte a été un succès et les animaux vivent d'abord en paix, enfin libérés de leurs chaînes. Mais voilà, dans l'ombre, certaines personnes aimeraient bien un retour de l'ancien fonctionnement, surtout si cette fois-ci cela pourrait être eux qui dirigent. Pour celleux l'ignorant, La Ferme des Animaux est une mise en métaphore de l'histoire du communisme et de l'URSS. La quasi-totalité des personnages représente un acteur de cette partie de l'Histoire, certains-e-s même des parties de la population. Sénateur est Lénine, Napoléon est Staline, Boule-de-Neige est Trotsky, les chiens sont la force armée, le corbeau est l’Église, Boxeur est l'ouvrier par excellence et les humains sont la noblesse et les bourgeois (les anciens et les nouveaux dirigeants). Je me doute que chacun des autres animaux, ne serait-ce que par leur espèce, représente quelqu'un ou une part de la population, mais si l'on m'en avait parlé je ne m'en souviens plus. L'œuvre d'origine est bonne et cette adaptation l'est tout autant. Le dessin d'Ordy n'est pas ce qui me fait le plus rêver, mais ses traits tout en peinture sont objectivement très travaillés et ont un certain charme. On pourrait se demander si continuer d'adapter cette œuvre est toujours nécessaire, je pense personnellement que oui. Même si mes professeur-euse-s d'histoires (à commencer par mon père) grinceraient des dents en lisant la suite de ma phrase, je pense qu'il est nécessaire d'apprendre du passé pour éviter certaines répétitions. Certes, la phrase est maladroite, on pourrait croire qu'elle exprime l'idée que l'histoire est cyclique, mais je l'apprécie car elle permet de transmettre rapidement et facilement l'idée que des procédés passés, qu'ils soient politiques, militaires, économiques, naturels ou sociaux peuvent toujours réapparaitre. Certes, les données changent, mais si nous n'avions pas appris des dangers de l'orage aurait-on pensé à éviter de sortir par crainte de la foudre ? Qu'un mouvement socio-politique né de bonnes intentions voit ses idéaux pervertis, qu'un groupe aux allures humanistes promette monts et merveilles aux populations afin de s'assurer le pouvoir, qu'une ère de liberté vire rapidement à la tyrannie, qu'un peuple se fasse endoctriner progressivement, ... Toutes ces choses se sont passées, se passent encore aujourd'hui et risquent toujours d'arriver à l'avenir. Alors, même si les visages changent, que la scène se complexifie, que de nouveaux enjeux voient le jour, cela ne change pas le fait que certains fonds, eux, restent. "Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d'autres".

08/01/2025 (modifier)
Couverture de la série Freaks of the Heartland
Freaks of the Heartland

Étrange cette histoire. Elle se laisse lire, mais la conclusion m’a quelque peu laissé sur ma faim. Suite à d’obscurs événements (qu’on n’explique pas vraiment, seuls des « nuages » sont brièvement évoqués un instant), toutes les femmes d’un petit bled paumé au fin fond des États-Unis semblent avoir accouché de « monstres », des « freaks que chaque famille a cachés, élevés comme des animaux prisonniers (et maltraités). Jusqu’au jour où la révolte éclate et où ils s’enfuient, poursuivis par des « géniteurs » qui veulent les éliminer. Les deux premiers tiers de l’intrigue sont prenants, c’est très rythmé, et on est embarqué et intrigué par cette histoire, au point d’oublier de se poser des questions sur une quelconque crédibilité (tous les freaks ont des aspects différents mais « hideux », ressemblant parfois à des bêtes sauvages, tandis que d’autres ont des formes humaines juste disproportionnées). On est d’autant plus embarqué que dessin et colorisation sont très chouettes, et collent parfaitement au ton de l’histoire. Mais voilà, comme je l’ai dit, la fin est décevante. Car du coup tout est trop court et trop brutal. Certes, je ne sais pas s’il est possible de trouver quelque chose de satisfaisant pour finir ce type de récit, mais là c’est à la fois brutal, voire bâclé, et aussi improbable pour les dernières cases : un retour à une certaine « normalité » dénote trop ici. Une cote mal taillée me fait arrondir aux trois étoiles, mais j’étais plutôt parti pour en attribuer une de plus.

08/01/2025 (modifier)