J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait.
Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert.
En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits.
Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle.
Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité.
Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours.
David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie.
J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore.
Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps.
Du très bon boulot.
Impatient de rencontrer ce roi des fauves.
Et bien perso, j'ai vraiment aimé cet album. Je ne m'étendrai pas sur la qualité du dessin de Frantz Duchazeau qui n'est plus à démontrer. Le trait est enlevé et dynamique en apportant une fraicheur bienvenue.
Le scénario est original. Disons plutôt que le point de vue adopté offre une vision nuancée voire surprenante du petit prodige autrichien. J'aime beaucoup la vision de Milos Forman pour son film Amadeus, mais ici, Duchazeau nous présente un artiste qui est encore un enfant. Il est déjà très doué et sa réputation commence à s'étendre à toutes les cours d'Europe. Le jeune Mozart est exploité par une noblesse sans vergogne. Tout le monde se l'arrange, minaude, flatte, supplie le phénomène de dispenser des leçons qui ne seront jamais payées, bien évidemment. L'image donnée de la noblesse de cours est terrible, mais sans doute proche de la réalité (ça correspond à des choses lues précédemment dans divers ouvrages). On a affaire à un ramassis de vils personnes fardant leur individualisme derrière une obséquiosité de façade. Wolfgang travaille d'arrache-pied, frisant le burn-out, s'il est permis d'employer un terme contemporain. C'est finalement devant l'insistance de son père (présenté au départ comme quelqu'un de froid et d'autoritaire) qu'il finira par fuir la France pour retourner en Autriche.
Voilà pourquoi j'ai aimé cette BD : ça cause de musique tout en bénéficiant d'une narration fluide au service d'un dessin stylé, ainsi que d'un point de vue fort peu commun.
J'ai trouvé cette biographie de Jacques Prévert très bien construite derrière ce titre provocateur. Un titre qui interroge un peu comme le faisait le peintre Magritte à la même époque. Ainsi Hervé Bourhis et Christian Cailleaux prennent le parti pris audacieux de s'écarter d'une biographie chronologique exhaustive et pas à pas pour se rapprocher des particularités du personnage. Prévert qui ne dédaignait pas l'Agit-prop aurait probablement apprécié la construction de cet ouvrage pas toujours hagiographique mais qui sonne particulièrement juste.
J'ai lu l'intégrale qui s'arrête dans les années 50 après son grave accident laissant une bonne partie de la vie de l'artiste aux bons soins de la curiosité du lectorat. Personnellement j'ai lu son recueil "Paroles" comme lycéen sans être transporté par l'émotion. L'ouvrage reste d'ailleurs assez discret sur la poésie préférant mettre l'accent sur le Prévert politique et le Prévert scénariste de cinéma. C'est sa collaboration avec Marcel Carné qui a produit plusieurs chef d'œuvres du cinéma français qui me touche le plus.
Devant une telle diversité, Cailleaux ne pouvait pas se contenter s'aligner des cases où il aurait enfermer l'artiste. L'auteur propose donc un graphisme pluriel où des pages de type illustrations, affiches alternent avec des pages plus BD pour revenir à une présentation de type collage. Le trait est classique et c'est dans cette construction que se trouve l'originalité de la narration visuelle.
Un ouvrage intéressant juste et bien documenté qui fait l'effort de faire vivre le personnage plus que de le raconter.
volume 1
Très belle découverte avec cet auteur que je ne connaissais pas du tout.
Avec cette histoire d'échangisme, Andrew Tarusov nous offre un scénario solide basé sur un superbe dessin. En effet, les dessins de Tarusov sont tout simplement lumineux, à l'image de la couverture.
Certes, l'auteur nous présente des scènes de sexe explicites sur un temps très court, celui d'une rencontre à la plage.
J'ai littéralement été séduit par le style de Tarusov, qui illustre des corps parfaits de pin-up, des visages souriants, respirant la joie de vivre, bref l'auteur met en scène une partie de jambe en l'air joyeuse entre 4 adultes consentants. Un véritable hymne à l'amour libre sous le soleil.
Une bande dessinée pour adulte rafraichissante qui mérite de s'y attarder.
Une suite serait bienvenue, bien que l'histoire pourrait se conclure ici, mais le "à suivre" laisse présager de bonnes nouvelles.
Un auteur à suivre, un dessin de très bonne qualité...bref, je recommande ce bouquin des éditions "dynamite".
volume 2: Pleasure Land
C'est avec surprise que je suis tombé sur le deuxième tome de cette série érotique chez mon libraire.
J'avais adoré le premier volume qui respirait la liberté, le soleil et la bonne humeur.
Nous retrouvons Grant et Betty, notre jeune couple toujours en quête de plus de sensations sexuelles .
Là où leur première aventure se cantonnait à un décor unique, la plage, nous voyons nos deux héros s'ébattre en bonne et belle compagnie dans un véritable baisodrome avec sauna, piscine, chambre d'hôtel,boite échangiste. Certes Grant, ici, se montre moins entreprenant que dans le premier volume mais c'est un plaisir de découvrir Betty , sa compagne, dans des situations et positions très équivoques.
Car ce qui fait la force de cet album c'est le dessin lumineux d'Andrew Tarusov, qui respire la joie, la bonne humeur.
Les scènes de sexe sont toujours consentantes et les femmes y sont magnifiquement représentées.
Un ouvrage de porno chic, sur un scénario assez simple mais de très bonne qualité.
Andrew Tarusov confirme avec ce deuxième volume tout le bien que je pensais avec le tome 1.
Cerise sur le gâteau, un tome 3 est annoncé.
Un nouvel auteur est né dans le monde de la bande dessinée pour adulte, en renouvelant le genre avec prenant le parti du plaisir et de la joie de vivre.
Je recommande aux amateurs.
Je remonte la côte de cette série, certainement la plus dispensable de l’univers (avant les antipodes) mais tout à fait recommandable et sympathique.
Les scenarii se situent tous entre le tome 1 et 2 de Zénith, on suit les aventures de Marvin et Herbert avant que ce dernier ne sache se battre.
Forcément cette temporalité ne fera pas évoluer les enjeux de la série, mais j’aime beaucoup cette période où Herbert se la joue encore poule mouillée, et sa relation avec Marvin est encore pleine de camaraderie.
C’est très anecdotique (trop pour certains) mais rempli d’humour et de péripéties légères.
Il me semble que cette série a vu le jour après la non adaptation en dessin animé de l’univers. Le ton est donc assez axé jeunesse et les aventures se lisent vite, une trentaine de pages par album, mais je ne boude pas mon plaisir.
Un 1er tome gentillet mais la suite décolle bien plus, il y a franchement des passages cultes (la boucle temporel, les vampires, le peuple de Grogro...).
Les 5 premiers albums sont sous le pinceau de Larcenet, école Bill Baroud, ça convient parfaitement à l’ambiance de la série, la couverture du tome 3 l’illustre très bien, j’adore.
Le tome 6 marque un sacré changement sur le plan graphique, Alexis Nesme a un dessin bien plus léché mais on perd en mimiques et spontanéité (j’ai un peu de mal avec la tête de Herbert et ses yeux noirs, manque d’expressivité), mais l’histoire est réussie et comporte ses bons moments, les rafistolages d’Horous sont très drôles.
Je continuerai à suivre sans hésitation.
3,5+
———————————————-
Petite MàJ
Donjon Parade fait peau neuve en 2025. Pas sur le fond, qui restera le même (aventures légères et humoristiques toujours dans la même temporalité), mais bien sur la partie graphique qui se rapprochera dorénavant de Donjon Monster.
Chaque album se verra confier à un dessinateur différent, au moins 6 sont annoncés cette année (avec Delaf, Burniat …).
L’idée me plaît bien mais j’avoue être sorti sans hype particulière avec les 2ers (ceux avec Tebo et Surcouf). La faute aux récits bien trop légers, ça m’a bien plus sauté aux yeux qu’avec les précédents. Ici ça va trop vite et si c’est divertissant, ce n’est pas bien marquant, voir trop facile. Je n’ai pas retrouvé l’équilibre des scenarii passés.
Je ne bouge pas ma côte (je suis tombé dans la marmite de l’univers) mais j’espère mieux pour les prochains. Même si je pense que contrairement à Monster, les invités auront ici beaucoup plus de mal à imprimer leurs pattes et à sortir des albums mémorables.
Le concept parade m’apparaît plus limité, il faudrait augmenter la pagination pour un meilleur développement et adapter l’humour déployé en fonction de l’auteur.
MàJ tome 9 et 10 :
J’ai trouvé ces 2 tomes bien plus sympathiques que les 2 précédents, la magie a mieux fonctionné.
Les récits sont toujours aussi légers mais avec plus de passages mémorables et bien cons (la petite prune entre cadres du donjon, Sélina la loutre …).
La partie graphique accroche également davantage et accompagne parfaitement l’humour, que ce soit la rondeur surprenante du trait de Ohm ou l’expressivité de celui de Delaf.
Bref ça m’a redonné la banane.
Un titre – avec son pluriel – qui annonce très bien la couleur. Une couleur très noire !
En effet, la noirceur de la nature humaine est d’abord illustrée par cet être trituré, transformé en une sorte de Hulk difforme et « monstrueux » par des Frankenstein militaires dénués de scrupules. Mais ces militaires justement, mais aussi certains parents – les détenteurs de l’autorité en fait – incarnent tout aussi bien, sinon en pire, cette noirceur, ce fond nauséabond de l’humanité.
Accompagné par un dessin précis et détaillé, mais lui aussi très noir, le récit est souvent étouffant et déprimant. Un récit parsemé d’engueulades entre officiers, au sein des couples : la société américaine que Windsor-Smith nous donne à voir est glauque et névrosée.
C’est un album ambitieux, à l’imposante pagination, que j’ai globalement bien aimé. Seuls quelques petites choses m’ont gêné. Certaines cases sont un peu chargées, avec des phylactères nombreux et pas toujours aisés à suivre dans le bon ordre. La narration est aussi parfois un peu difficile à suivre avec ces nombreux flash-backs.
Mais bon, ce sont des détails à l’échelle de l’album entier, c’est une histoire que je vous encourage à découvrir.
Léonarde, fille du chef des armées du roi, rêve depuis longtemps que les humains, les leus et les goupils puissent enfin vivre en paix.
Les trois peuples se disputent le territoire depuis longtemps, semblent incapables de s'entendre et risquent à tout moment de réveiller le Houéran, l'entité protectrice de la forêt empêchant jusque là les conflits de prendre une tournure trop violente par peur d'une annihilation absolue et totale des trois partis aux mains dudit Houéran. Léonarde, désireuse de continuer le projet de sa mère d'un jour obtenir la paix entre les trois peuples, décide de voler un parchemin au prince qui lui permettrait, elle l'espère, de pouvoir communiquer avec les bêtes. Problème, plutôt que de lui permettre de parler aux bêtes le rituel lié au parchemin l'a directement mise dans la peau d'une bête, plus précisément dans la peau d'une goupile. Pensant d'abord avoir trouver un moyen parfait pour ouvrir des discussion entre les trois peuples, Léonarde va malheureusement constater par elle-même ce que la peur des autres inspire chez chacune des espèces, à commencer par ses anciens camarades les humains.
Un récit sur la peur et la haine des autres, sur les barrières du langage, une tension de guerre imminente, un cadre médiéval fantastique teinté de légendes bien franchouillardes, un dessin vif, simple et expressif, … Il n'y a pas à dire, ce ne sont pas les qualités qui manquent dans cette œuvre !
C'est typiquement le genre d'histoire que j'adorais dans ma jeunesse et mon enfance, mêlant aventure, situation socio-politique un minimum complexe et un propos sur l'humanité et la paix. Je dis que j'adorais ça avant mais j'apprécie toujours énormément ces récits, je veux dire par là que je suis persuadée que si j'avais eu cette BD entre les mains plus tôt j'aurais facilement pu en garder un souvenir impérissable pour de nombreuses décennies.
Je suis sans doute hyperbolique dans mon appréciation, mais ce genre de récit simple mais plus complexe qu'en apparence, mêlant action vive et propos réfléchis et surtout maîtrisant une forme fluide et un rythme entraînant, ce sont toujours des histoires qui me plaisent énormément. Je suis une grande-enfant et je n'ai pas honte de le dire !
Un très bon récit pouvant plaire à tout âge je pense !
PS : le petit 1 sur la tranche me laisse penser qu'il y aura peut-être une suite, si c'est bien le cas je l'attend avec impatience (surtout si elle se montre de la même qualité que cet album-ci).
Le Barrucuda, c'est le nom d'un navire pirate commandé par le terrible Blackdog. C'est à son bord que nous ferons la connaissance de 3 adolescents, devenus jeunes adultes au fil des tomes. Mais c'est sur l'île de Puerto Blanco que nous suivrons leurs destins croisés.
Entre violence, complots et stratagèmes il n'est pas aisé de rester en vie sur l'île des pirates ...
Une histoire de pirates qui se déroule principalement à terre, voici le pari tenté par Dufaux. Pari risqué mais pari réussi.
En effet la terre ferme semble être un théâtre beaucoup plus propice aux rebondissements que la haute mer. Questions d'espace et de densité de vauriens sans doute.
Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est le fait que l'on ne s'ennuie pas à la lecture de cette série. Il y a sans cesse des rebondissements. Cette concentration d'évenement nous maintient alerte tout au long de la lecture.
Il y a une vraie qualité cinématographique à cette série. Cela correspond d'ailleurs à une volonté exprimée par Dufaux dans sa préface.
Ensuite viennent les dessins de Jéremy qui sont remarquables. D'ailleurs de ce point de vue là il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec Murena. Cela à d'ailleurs été une de mes premières réflexion à la lecture des premières pages.
Rien d'étonnant à cela vu que Jéremy fut l'élève de Delaby et participa également à la série mère.
Force est de constater que l'élève n'est plus très loin du maitre.
Le petit point négatif que je relèverai est peut-être la longueur de la série. Six tomes. Pour certains ça parait un peu court au vue de la quantité (et de la qualité) de développement qu'il aurait été possible de faire.
Pour ma part s'il est bien d'avoir une série qui ne s'étend pas indéfiniment, j'ai été un peu frustré d'un dénouement un poil trop rapide. Avec un ou deux tomes maxi en plus je pense qu'on aurait eu le droit à une série parfaite.
Au final j'ai été largement conquis par cette série et lui réserve donc une place de choix dans ma bibliothèque.
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé deux de mes auteurs préférés. Une fois encore je n'ai pas été déçu par ce drame social évoqué dans le huis clos du tribunal. La construction du récit est très astucieuse sous des dehors classiques. Julie présumée suspecte d'un meurtre se voit contrainte d'exposer sa vie intime à un public impassible et surtout à un lecteur mis à contribution comme le dévoilera le final.
Malgré une voix off très présente et de nombreux flash back le récit reste très fluide et dynamique. J'ai bien trouvé quelques temps morts et quelques failles dans le T2 mais l'ensemble reste cohérent et solide. Il faut dire que Lapiere propose une galerie de personnages autour de la séduisante Julie avec des personnalités très bien travaillées. La description de cet amour adolescent égoïste dont est victime le couple Julie/Théo est un classique rencontré par de nombreux services sociaux qui aident des JF en difficultés. J'ai aussi beaucoup aimé les personnages d'Armand et surtout de sa femme qui sonnent vraiment justes.
Toutefois l'astuce première des auteurs est à mettre au crédit du graphisme de Grenson. Je me suis déjà exprimé sur l'admiration et l'immense plaisir de lecture que me procure cet auteur. Julie est envoûtante, les personnages sont tous finement travaillés sans aucun laissé pour compte, et les ambiances de Charleroi ou du luxe de la croisière ou de Paris renvoient à des réalités existantes. Le plus est évidemment cette séduction permanente qui émane de Julie. Grenson travaille son lecteur (surtout mâle) dès les premières images avec la tenue impeccable de Julie. Les auteurs placent subtilement leur lectorat dans le position d'un juré supplémentaire qui doit faire la part des choses entre une Julie séductrice et mythomane ou une victime sincère. Ce final superbe avec une Julie les yeux dans les yeux avec le lecteur renforce notre désarroi pour connaître le fin mot de l'histoire. Pour enfoncer le clou les deux auteurs s'amusent à conclure sur un épilogue australien qui n'explique rien puisque l'enfant est devenu ado.
Un diptyque très plaisant à redécouvrir pour un bon moment de lecture récréative.
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Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
J'avais des a priori avant d'entamer la lecture, a priori à l'endroit du parti pris graphique. Mais très vite, tout s'est envolé devant l'originalité du récit. En outre, Prévert y est présenté comme quelqu'un d'espiègle et atypique, ne supportant ni la mise en case (au sens de "mettre quelqu'un dans une case"), et la somme d'informations fournie apporte la densité qui plait au bonhomme, offrant une vue assez exhaustive de son "travail". L'homme était bien poète, mais il l'était dans tout ce qu'il entreprenait. Finalement, le dessin finit par apprivoiser l'oeil, au point qu'on le trouve en adéquation parfaite à la fois avec le propos mais également avec l'artiste. On songe parfois au dadaïsme, au surréalisme, à Picasso... En somme à tout ce qui faisait la vie culturelle d'avant-guerre jusqu'aux années 60. Tout cela est très congruent. Même le titre en forme d'antiphrase fait écho à la personnalité foisonnante de Prévert. En prime, voilà-t'y pas qu'une fois ma lecture terminée, je réalise que le scénario était signé Hervé Bourhis. Comme quoi purée, y a pas de mystère...
Le Roi des fauves
Décidément la Fantasy a le vent en poupe en ce début d'année. Après les excellents L'Île aux orcs et Fantasy - Yourcenar / Alma, ce "Le Roi des fauves" pourrait bien, lui aussi, sortir du lot dans le genre sus nommé. Ce premier tome a d'indéniables qualités, mais je vais quand même attendre le second volume (prévu pour fin d'année), il doit clôturer la série, avant de le crier sur les toits. Une adaptation du roman du même nom d'Aurélie Wellenstein, roman avec de très bonnes critiques (non lu). C'est un trio d'auteurs qui a déjà collaboré sur Robilar ou le Maistre Chat qui s'y attelle. Un récit au rythme bien dosé, des personnages attachants, à défaut d'être innovants et un scénario avec une touche d'originalité. Dans un royaume où règne l'inégalité, trois adolescents, Ivar, Oswald et Kaya, vont braver l'interdiction de chasser pour ne pas mourir de faim. Ils seront rattrapés par les soldats et jugés coupables. La sentence sera pire que la mort, ils vont être transformé en berserkirs (monstres à ressemblance animal). Pour cela on va leur faire avaler une larve (façon Alien) qui va s'occuper de la mutation sur plusieurs jours. David Chauvel maîtrise son sujet, c'est captivant et il distribue avec justesse les informations sur ce monde fantastique teinté de magie. J'aime beaucoup le dessin de Sylvain Guinebaud, je l'avais découvert avec le tome 3 de La Geste des Chevaliers Dragons. Un style qui se reconnaît au premier coup d'œil, avec cette particularité dans l'expression des visages, des mimiques poussées à l'extrême. Perso, j'adore. Les couleurs de Lou sont superbes et changent suivant les différents espaces temps. Du très bon boulot. Impatient de rencontrer ce roi des fauves.
Mozart à Paris
Et bien perso, j'ai vraiment aimé cet album. Je ne m'étendrai pas sur la qualité du dessin de Frantz Duchazeau qui n'est plus à démontrer. Le trait est enlevé et dynamique en apportant une fraicheur bienvenue. Le scénario est original. Disons plutôt que le point de vue adopté offre une vision nuancée voire surprenante du petit prodige autrichien. J'aime beaucoup la vision de Milos Forman pour son film Amadeus, mais ici, Duchazeau nous présente un artiste qui est encore un enfant. Il est déjà très doué et sa réputation commence à s'étendre à toutes les cours d'Europe. Le jeune Mozart est exploité par une noblesse sans vergogne. Tout le monde se l'arrange, minaude, flatte, supplie le phénomène de dispenser des leçons qui ne seront jamais payées, bien évidemment. L'image donnée de la noblesse de cours est terrible, mais sans doute proche de la réalité (ça correspond à des choses lues précédemment dans divers ouvrages). On a affaire à un ramassis de vils personnes fardant leur individualisme derrière une obséquiosité de façade. Wolfgang travaille d'arrache-pied, frisant le burn-out, s'il est permis d'employer un terme contemporain. C'est finalement devant l'insistance de son père (présenté au départ comme quelqu'un de froid et d'autoritaire) qu'il finira par fuir la France pour retourner en Autriche. Voilà pourquoi j'ai aimé cette BD : ça cause de musique tout en bénéficiant d'une narration fluide au service d'un dessin stylé, ainsi que d'un point de vue fort peu commun.
Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
J'ai trouvé cette biographie de Jacques Prévert très bien construite derrière ce titre provocateur. Un titre qui interroge un peu comme le faisait le peintre Magritte à la même époque. Ainsi Hervé Bourhis et Christian Cailleaux prennent le parti pris audacieux de s'écarter d'une biographie chronologique exhaustive et pas à pas pour se rapprocher des particularités du personnage. Prévert qui ne dédaignait pas l'Agit-prop aurait probablement apprécié la construction de cet ouvrage pas toujours hagiographique mais qui sonne particulièrement juste. J'ai lu l'intégrale qui s'arrête dans les années 50 après son grave accident laissant une bonne partie de la vie de l'artiste aux bons soins de la curiosité du lectorat. Personnellement j'ai lu son recueil "Paroles" comme lycéen sans être transporté par l'émotion. L'ouvrage reste d'ailleurs assez discret sur la poésie préférant mettre l'accent sur le Prévert politique et le Prévert scénariste de cinéma. C'est sa collaboration avec Marcel Carné qui a produit plusieurs chef d'œuvres du cinéma français qui me touche le plus. Devant une telle diversité, Cailleaux ne pouvait pas se contenter s'aligner des cases où il aurait enfermer l'artiste. L'auteur propose donc un graphisme pluriel où des pages de type illustrations, affiches alternent avec des pages plus BD pour revenir à une présentation de type collage. Le trait est classique et c'est dans cette construction que se trouve l'originalité de la narration visuelle. Un ouvrage intéressant juste et bien documenté qui fait l'effort de faire vivre le personnage plus que de le raconter.
Swinging Island
volume 1 Très belle découverte avec cet auteur que je ne connaissais pas du tout. Avec cette histoire d'échangisme, Andrew Tarusov nous offre un scénario solide basé sur un superbe dessin. En effet, les dessins de Tarusov sont tout simplement lumineux, à l'image de la couverture. Certes, l'auteur nous présente des scènes de sexe explicites sur un temps très court, celui d'une rencontre à la plage. J'ai littéralement été séduit par le style de Tarusov, qui illustre des corps parfaits de pin-up, des visages souriants, respirant la joie de vivre, bref l'auteur met en scène une partie de jambe en l'air joyeuse entre 4 adultes consentants. Un véritable hymne à l'amour libre sous le soleil. Une bande dessinée pour adulte rafraichissante qui mérite de s'y attarder. Une suite serait bienvenue, bien que l'histoire pourrait se conclure ici, mais le "à suivre" laisse présager de bonnes nouvelles. Un auteur à suivre, un dessin de très bonne qualité...bref, je recommande ce bouquin des éditions "dynamite". volume 2: Pleasure Land C'est avec surprise que je suis tombé sur le deuxième tome de cette série érotique chez mon libraire. J'avais adoré le premier volume qui respirait la liberté, le soleil et la bonne humeur. Nous retrouvons Grant et Betty, notre jeune couple toujours en quête de plus de sensations sexuelles . Là où leur première aventure se cantonnait à un décor unique, la plage, nous voyons nos deux héros s'ébattre en bonne et belle compagnie dans un véritable baisodrome avec sauna, piscine, chambre d'hôtel,boite échangiste. Certes Grant, ici, se montre moins entreprenant que dans le premier volume mais c'est un plaisir de découvrir Betty , sa compagne, dans des situations et positions très équivoques. Car ce qui fait la force de cet album c'est le dessin lumineux d'Andrew Tarusov, qui respire la joie, la bonne humeur. Les scènes de sexe sont toujours consentantes et les femmes y sont magnifiquement représentées. Un ouvrage de porno chic, sur un scénario assez simple mais de très bonne qualité. Andrew Tarusov confirme avec ce deuxième volume tout le bien que je pensais avec le tome 1. Cerise sur le gâteau, un tome 3 est annoncé. Un nouvel auteur est né dans le monde de la bande dessinée pour adulte, en renouvelant le genre avec prenant le parti du plaisir et de la joie de vivre. Je recommande aux amateurs.
Donjon Parade
Je remonte la côte de cette série, certainement la plus dispensable de l’univers (avant les antipodes) mais tout à fait recommandable et sympathique. Les scenarii se situent tous entre le tome 1 et 2 de Zénith, on suit les aventures de Marvin et Herbert avant que ce dernier ne sache se battre. Forcément cette temporalité ne fera pas évoluer les enjeux de la série, mais j’aime beaucoup cette période où Herbert se la joue encore poule mouillée, et sa relation avec Marvin est encore pleine de camaraderie. C’est très anecdotique (trop pour certains) mais rempli d’humour et de péripéties légères. Il me semble que cette série a vu le jour après la non adaptation en dessin animé de l’univers. Le ton est donc assez axé jeunesse et les aventures se lisent vite, une trentaine de pages par album, mais je ne boude pas mon plaisir. Un 1er tome gentillet mais la suite décolle bien plus, il y a franchement des passages cultes (la boucle temporel, les vampires, le peuple de Grogro...). Les 5 premiers albums sont sous le pinceau de Larcenet, école Bill Baroud, ça convient parfaitement à l’ambiance de la série, la couverture du tome 3 l’illustre très bien, j’adore. Le tome 6 marque un sacré changement sur le plan graphique, Alexis Nesme a un dessin bien plus léché mais on perd en mimiques et spontanéité (j’ai un peu de mal avec la tête de Herbert et ses yeux noirs, manque d’expressivité), mais l’histoire est réussie et comporte ses bons moments, les rafistolages d’Horous sont très drôles. Je continuerai à suivre sans hésitation. 3,5+ ———————————————- Petite MàJ Donjon Parade fait peau neuve en 2025. Pas sur le fond, qui restera le même (aventures légères et humoristiques toujours dans la même temporalité), mais bien sur la partie graphique qui se rapprochera dorénavant de Donjon Monster. Chaque album se verra confier à un dessinateur différent, au moins 6 sont annoncés cette année (avec Delaf, Burniat …). L’idée me plaît bien mais j’avoue être sorti sans hype particulière avec les 2ers (ceux avec Tebo et Surcouf). La faute aux récits bien trop légers, ça m’a bien plus sauté aux yeux qu’avec les précédents. Ici ça va trop vite et si c’est divertissant, ce n’est pas bien marquant, voir trop facile. Je n’ai pas retrouvé l’équilibre des scenarii passés. Je ne bouge pas ma côte (je suis tombé dans la marmite de l’univers) mais j’espère mieux pour les prochains. Même si je pense que contrairement à Monster, les invités auront ici beaucoup plus de mal à imprimer leurs pattes et à sortir des albums mémorables. Le concept parade m’apparaît plus limité, il faudrait augmenter la pagination pour un meilleur développement et adapter l’humour déployé en fonction de l’auteur. MàJ tome 9 et 10 : J’ai trouvé ces 2 tomes bien plus sympathiques que les 2 précédents, la magie a mieux fonctionné. Les récits sont toujours aussi légers mais avec plus de passages mémorables et bien cons (la petite prune entre cadres du donjon, Sélina la loutre …). La partie graphique accroche également davantage et accompagne parfaitement l’humour, que ce soit la rondeur surprenante du trait de Ohm ou l’expressivité de celui de Delaf. Bref ça m’a redonné la banane.
Monstres
Un titre – avec son pluriel – qui annonce très bien la couleur. Une couleur très noire ! En effet, la noirceur de la nature humaine est d’abord illustrée par cet être trituré, transformé en une sorte de Hulk difforme et « monstrueux » par des Frankenstein militaires dénués de scrupules. Mais ces militaires justement, mais aussi certains parents – les détenteurs de l’autorité en fait – incarnent tout aussi bien, sinon en pire, cette noirceur, ce fond nauséabond de l’humanité. Accompagné par un dessin précis et détaillé, mais lui aussi très noir, le récit est souvent étouffant et déprimant. Un récit parsemé d’engueulades entre officiers, au sein des couples : la société américaine que Windsor-Smith nous donne à voir est glauque et névrosée. C’est un album ambitieux, à l’imposante pagination, que j’ai globalement bien aimé. Seuls quelques petites choses m’ont gêné. Certaines cases sont un peu chargées, avec des phylactères nombreux et pas toujours aisés à suivre dans le bon ordre. La narration est aussi parfois un peu difficile à suivre avec ces nombreux flash-backs. Mais bon, ce sont des détails à l’échelle de l’album entier, c’est une histoire que je vous encourage à découvrir.
Léonarde
Léonarde, fille du chef des armées du roi, rêve depuis longtemps que les humains, les leus et les goupils puissent enfin vivre en paix. Les trois peuples se disputent le territoire depuis longtemps, semblent incapables de s'entendre et risquent à tout moment de réveiller le Houéran, l'entité protectrice de la forêt empêchant jusque là les conflits de prendre une tournure trop violente par peur d'une annihilation absolue et totale des trois partis aux mains dudit Houéran. Léonarde, désireuse de continuer le projet de sa mère d'un jour obtenir la paix entre les trois peuples, décide de voler un parchemin au prince qui lui permettrait, elle l'espère, de pouvoir communiquer avec les bêtes. Problème, plutôt que de lui permettre de parler aux bêtes le rituel lié au parchemin l'a directement mise dans la peau d'une bête, plus précisément dans la peau d'une goupile. Pensant d'abord avoir trouver un moyen parfait pour ouvrir des discussion entre les trois peuples, Léonarde va malheureusement constater par elle-même ce que la peur des autres inspire chez chacune des espèces, à commencer par ses anciens camarades les humains. Un récit sur la peur et la haine des autres, sur les barrières du langage, une tension de guerre imminente, un cadre médiéval fantastique teinté de légendes bien franchouillardes, un dessin vif, simple et expressif, … Il n'y a pas à dire, ce ne sont pas les qualités qui manquent dans cette œuvre ! C'est typiquement le genre d'histoire que j'adorais dans ma jeunesse et mon enfance, mêlant aventure, situation socio-politique un minimum complexe et un propos sur l'humanité et la paix. Je dis que j'adorais ça avant mais j'apprécie toujours énormément ces récits, je veux dire par là que je suis persuadée que si j'avais eu cette BD entre les mains plus tôt j'aurais facilement pu en garder un souvenir impérissable pour de nombreuses décennies. Je suis sans doute hyperbolique dans mon appréciation, mais ce genre de récit simple mais plus complexe qu'en apparence, mêlant action vive et propos réfléchis et surtout maîtrisant une forme fluide et un rythme entraînant, ce sont toujours des histoires qui me plaisent énormément. Je suis une grande-enfant et je n'ai pas honte de le dire ! Un très bon récit pouvant plaire à tout âge je pense ! PS : le petit 1 sur la tranche me laisse penser qu'il y aura peut-être une suite, si c'est bien le cas je l'attend avec impatience (surtout si elle se montre de la même qualité que cet album-ci).
Barracuda
Le Barrucuda, c'est le nom d'un navire pirate commandé par le terrible Blackdog. C'est à son bord que nous ferons la connaissance de 3 adolescents, devenus jeunes adultes au fil des tomes. Mais c'est sur l'île de Puerto Blanco que nous suivrons leurs destins croisés. Entre violence, complots et stratagèmes il n'est pas aisé de rester en vie sur l'île des pirates ... Une histoire de pirates qui se déroule principalement à terre, voici le pari tenté par Dufaux. Pari risqué mais pari réussi. En effet la terre ferme semble être un théâtre beaucoup plus propice aux rebondissements que la haute mer. Questions d'espace et de densité de vauriens sans doute. Ce que j'ai particulièrement apprécié c'est le fait que l'on ne s'ennuie pas à la lecture de cette série. Il y a sans cesse des rebondissements. Cette concentration d'évenement nous maintient alerte tout au long de la lecture. Il y a une vraie qualité cinématographique à cette série. Cela correspond d'ailleurs à une volonté exprimée par Dufaux dans sa préface. Ensuite viennent les dessins de Jéremy qui sont remarquables. D'ailleurs de ce point de vue là il est difficile de ne pas faire le rapprochement avec Murena. Cela à d'ailleurs été une de mes premières réflexion à la lecture des premières pages. Rien d'étonnant à cela vu que Jéremy fut l'élève de Delaby et participa également à la série mère. Force est de constater que l'élève n'est plus très loin du maitre. Le petit point négatif que je relèverai est peut-être la longueur de la série. Six tomes. Pour certains ça parait un peu court au vue de la quantité (et de la qualité) de développement qu'il aurait été possible de faire. Pour ma part s'il est bien d'avoir une série qui ne s'étend pas indéfiniment, j'ai été un peu frustré d'un dénouement un poil trop rapide. Avec un ou deux tomes maxi en plus je pense qu'on aurait eu le droit à une série parfaite. Au final j'ai été largement conquis par cette série et lui réserve donc une place de choix dans ma bibliothèque.
La Femme accident
C'est avec plaisir que j'ai retrouvé deux de mes auteurs préférés. Une fois encore je n'ai pas été déçu par ce drame social évoqué dans le huis clos du tribunal. La construction du récit est très astucieuse sous des dehors classiques. Julie présumée suspecte d'un meurtre se voit contrainte d'exposer sa vie intime à un public impassible et surtout à un lecteur mis à contribution comme le dévoilera le final. Malgré une voix off très présente et de nombreux flash back le récit reste très fluide et dynamique. J'ai bien trouvé quelques temps morts et quelques failles dans le T2 mais l'ensemble reste cohérent et solide. Il faut dire que Lapiere propose une galerie de personnages autour de la séduisante Julie avec des personnalités très bien travaillées. La description de cet amour adolescent égoïste dont est victime le couple Julie/Théo est un classique rencontré par de nombreux services sociaux qui aident des JF en difficultés. J'ai aussi beaucoup aimé les personnages d'Armand et surtout de sa femme qui sonnent vraiment justes. Toutefois l'astuce première des auteurs est à mettre au crédit du graphisme de Grenson. Je me suis déjà exprimé sur l'admiration et l'immense plaisir de lecture que me procure cet auteur. Julie est envoûtante, les personnages sont tous finement travaillés sans aucun laissé pour compte, et les ambiances de Charleroi ou du luxe de la croisière ou de Paris renvoient à des réalités existantes. Le plus est évidemment cette séduction permanente qui émane de Julie. Grenson travaille son lecteur (surtout mâle) dès les premières images avec la tenue impeccable de Julie. Les auteurs placent subtilement leur lectorat dans le position d'un juré supplémentaire qui doit faire la part des choses entre une Julie séductrice et mythomane ou une victime sincère. Ce final superbe avec une Julie les yeux dans les yeux avec le lecteur renforce notre désarroi pour connaître le fin mot de l'histoire. Pour enfoncer le clou les deux auteurs s'amusent à conclure sur un épilogue australien qui n'explique rien puisque l'enfant est devenu ado. Un diptyque très plaisant à redécouvrir pour un bon moment de lecture récréative.