Je ne connais pas le roman d’origine, mais cette adaptation se révèle une lecture agréable et prenante.
J’ai bien aimé le ton littéraire et désabusé du héros/narrateur qui, avec le décor d’Amérique profonde et vaguement déshéritée donne à ce récit une « touche Steinbeck » qui apporte quelque chose de fort à l’intrigue. Une intrigue centrée sur l’histoire d’un adolescent, puis d’un homme poursuivi toute sa vie par le malheur. Une histoire de tueur en série non élucidée, une histoire familiale (parents, compagnes) des plus noires, on est là dans un cadre polar très typé, mais réussi. Car pour ce qui de cet aspect, jusqu’au bout le lecteur croit s’approcher de la vérité, qui m’a surpris lorsqu’elle s’est révélée au grand jour sur la fin.
Mais le récit lui-même, par-delà l’aspect polar, voire même indépendamment de lui, vaut le détour. Il est bien mené, jamais ennuyeux. Et le dessin de Guérineau – comme toujours – est fluide et très agréable, avec un jeu sur la colorisation – sobre – intéressant.
J'ai été particulièrement touché par cet album en forme de journal intime. On comprend très rapidement que cette l'histoire relate l'enfance de l'auteur lui-même. Le récit est écrit à la première personne et Frédéric Bihel se dessine, revenant avec sa mère dans le petit village du Limousin qui l'a vu grandir à partir de ses 6 ans.
Ce qui frappe d'emblée c'est la mélancolie. L'auteur a d'ailleurs choisi pour ouvrir le récit cette citation: "j'ai commencé tôt la nostagie". Ca donne le ton. Plus qu'une nostalgie d'ailleurs, c'est une profonde mélancolie, voire une grande tristesse par moment qui nous prend et qui m'a longtemps accompagné après avoir refermé le livre. Pourtant l'enfance de ce petit garçon qu'on découvre n'est pas décrite comme étant particulièrement triste ou difficile. Certes il semble un peu seul, un peu reveur. Et certes, il y a bien quelques brimades à l'école mais rien de plus ce que n'importe qui n'a sans doute déjà vécu lui-même.
Il est difficile de mettre des mots précis pour décrire cette mélancolie que j'ai ressentie dès le début. Sans doute le dessin très fin et très doux accentue ce sentiment. L'utilisation du crayon à mine et du fusain renforce le coté fragile du récit et du souvenir, comme si un coup de gomme pouvait tout effacer. L'atmosphère des années 70 est extrêmement bien rendue aussi avec ce sentiment un peu bizarre que le temps s'écoulait plus lentement à cette époque et dans cette campagne. "Chaque jour est un continent à lui tout seul" peut-on lire dans cette première partie. Pour avoir grandi dans cette région également (dans les années 80 pour ma part), ces planches ont véritablement vibré en moi. L'utilisation de la couleur par petites touches est astucieuse et vient mettre en évidence un élément précis du récit, comme un morceau souvenir d'enfance plus prégnant.
La deuxieme partie voit l'enfant s'installer à Limoges avec sa mère. Là encore la description simple mais extremement parlante de leur nouveau cadre de vie m'a remplit de mélancolie: "On vit maintenant dans un plus petit appartement, plus vetuste. Mais tout va bien". Il va se passer un événement important qui va amener un dénouement que j'ai trouvé absolument bouleversant. Mais il est difficile d'en dire plus sans abimer la lecture de ceux qui vondront découvrir cette très belle et très intime histoire.
A découvrir!
Alors que presque tout a déjà été dit sur cet album qui a remporté le Fauve d’or à Angoulême (ainsi que le Grand Prix de la Critique ACBD), notamment sur le parallèle entre son thème et les attentats de Charlie en 2015, dont Luz a échappé de justesse, je n’aurai pas grand-chose à rajouter pour dire le bien que j’en pense.
Luz propose ici une narration découpée en courtes séquences, dont la première évoque le moment où Otto Mueller est en train de créer l’œuvre en question. Malgré cette impression de lire une fiction inspirée de la réalité, on est ici autant dans le registre documentaire, étant donné l’important travail de recherche effectué par l’ancien caricaturiste de Charlie Hebdo. Mais ce n’est pas une biographie puisque l’« aventure » de cette peinture se termine à notre époque, en passant par la période noire où les nazis arrivent au pouvoir, alors que Mueller vient de casser sa pipe. Le parti pris très elliptique permet une lecture assez fluide, et l’originalité de l’objet est de ne jamais montrer la peinture. Il faudra attendre la fin du récit pour en voir une interprétation de Luz lui-même, assez proche de l’original au demeurant.
Avec une économie de moyens, Luz a su produire quelques trouvailles graphiques, notamment au début où Mueller apparaît progressivement en train de peindre ses « Zwei Halbakte », tandis que les silhouettes des deux femmes se dévoilent en tant que cadre scénique. Même si le style est ici plus proche des codes de la BD, Luz ne s’est pas pour autant départi de sa patte de caricaturiste, celle que j’appréciais tant du temps de Charlie. Il subsiste ici toujours une ironie grinçante, même s’il faut l’avouer, le rire était plus libérateur à l’époque où Luz s’en prenait aux Mégret de Vitrolles. Mais depuis, on peut le comprendre, l’auteur a pris en gravité depuis sa reconversion en bédéiste, et le sujet de la violence faite aux artistes ne prête pas forcément à la gaudriole. D’autant que le contexte étatsunien rend la question plus prégnante que jamais, alors que Trump a exprimé la volonté de retirer des œuvres considérées comme « wokistes » des bibliothèques…
Quant au dessin, s’il reste un peu dans l’esquisse, cela n’éclipse pas le talent de Luz dont le coup de patte unique parvient à croquer les excès et le ridicule de ses contemporains. L’auteur a su également introduire de la tendresse et de la poésie, de l’émotion aussi, prouvant qu’il a réussi par son art à se libérer — partiellement ou pas, du moins on l’espère — du traumatisme des attentats.
Venant ainsi percuter l’actualité, « Deux filles nues » apparaît comme un ouvrage de salubrité publique, que le jury angoumoisin a mis de façon très judicieuse sous le feu des projecteurs. Un livre qui devrait garnir toutes les bibliothèques de France et d’ailleurs, en espérant qu’un certain parti extrémiste — dont on ne citera pas le nom — ne décide lui-même de constituer sa liste noire d’ouvrages « dégénérés », le jour où il aura — si la tendance devait hélas se confirmer — les faveurs de l’électorat hexagonal.
Contrairement à gruizzli je fais partie du public qui aime bien ce type de témoignage. C'est probablement pour cela que je suis généreux dans ma notation. Le sujet peut toucher une grande partie de la population dès 40 ans. Si il y a des facteurs prédisposants cela reste un risque soudain qui ne prévient pas et qui laisse souvent patients et familles dans une incompréhension totale. Le récit de Xavier Bétaucourt sur l'accident (AVC) du journaliste Bruno Cadène montre très bien les grandes problématiques qui se dressent devant Bruno et son entourage. En premier lieu il y a le rapport au temps et à l'acceptation de vivre à un rythme bien plus lent que le monde moderne nous impose. Cadène est diminué mais nous montre le chemin de certaines valeurs pas toujours bankables : l'humilité, la ténacité ou la solidarité. Le récit ne développe pas de grandes actions dynamiques ou dramatiques mais cela correspond pleinement au fond du sujet qui fait accepter une rééducation lente avec des petites progressions mais aussi des abandons.
Comme nous sommes dans une histoire vraie le happy end peut servir de modèle pour bien des personnes qui se battent pour retrouver tout ou partie de leur motricité physique ou linguistique.
Le graphisme d'Olivier Perret fait sobrement le travail sans esbroufe dans un style documentaire bien lisible. La mise en couleur où les jaunes et ocres dominent est basique mais rend cette ambiance fade des salles d'hôpitaux.
En creux la série rend hommage à la chaîne de soins qui a permis à Bruno d'être sauvé et de pouvoir commencer une nouvelle vie.
Un récit documentaire bien mené sur un sujet peu visité. Une lecture rapide qui peut aider des malades. 3.5
Je tourne autour de cet album depuis sa sortie, il m'a eu à l'usure...
Les éditions Kinaye nous propose un magnifique écrin au grand format.
J'ai eu du mal à classer ce récit, car si la plus grande partie de l'histoire est orientée jeunesse, quelques scènes sont très violentes.
Le point fort de cet ouvrage est incontestablement la partie graphique dans un style qui fait penser dans son trait et sa colorisation à Moebius et à Miyazaki. Une touche manga très présente, principalement dans les expressions des personnages (humain et animal). J'ai apprécié l'originalité des décors et de la mise en page. Un dessin qui manque parfois de maîtrise, mais l'ensemble est vraiment très bon et permet une immersion dans ce monde mélangeant science-fiction et fantasy.
Le monde d'Aeon, Mima et Ish font partie d'une caste inférieure, leur vie est toute tracée, elle sera corvéable au service de la reine Nyw'Olin. Mais leur amour va leur donner le courage de s'échapper et de partir à la recherche de l'Usil, un éden sous la protection de La'ab, le frère de Nyw'Olin.
Un récit bien structuré, linéaire et sans grande surprise, c'est surtout l'univers de cette planète fantasy que met en place Jules Naleb qui m'a fasciné. Une petite présentation sur les premières pages nous plonge dans ce monde sous le joug d'une reine cruelle, elle ne rêve que de vengeance. Une lecture agréable, le rythme est soutenu.
D'autres albums devraient suivre pour approfondir le monde d'Aeon. Je serai du voyage.
Jules Naleb un artiste à découvrir.
Pour l'adulte que je suis, la juste note serait de 3 étoiles. Mais je prends en compte le public visé : jeune (mais pas trop) --> 4 étoiles.
Tiens, il y a eu plusieurs avis postés dernièrement, pourquoi ne pas les rejoindre ?
J'avais découvert l'album il y a de ça plusieurs années quand j'étais au collège, bien avant que l'innommable adaptation de Kechiche ne voit le jour. Je me rappelle l'avoir beaucoup aimé (il faut dire que j'étais en plein début de ma passion pour les histoires d'amour à l'époque) et je trouve que l'album reste toujours bon aujourd'hui.
L'histoire est celle de Clémentine et d'Emma, deux jeunes femmes s'étant aimées passionnément. En fait, l'histoire est surtout celle de la mort de Clémentine, puisque son histoire nous sera racontée par les journaux qu'elle a légué à Emma.
Découverte des sentiments amoureux, acceptation de soi, passion dévorante, désir sexuel, tromperies, mort, … Ah, c'est sûr, moi qui apprécie les histoires d'amour tragiques avec pathos dégoulinant, je suis servie !
Bon, ce pathos est peut-être un défaut de l'œuvre, si je me doit d'être objective, mais il n'en est pas moins réaliste. L'acceptation compliquée de son homosexualité (en tout cas de son saphisme ici), les histoires d'amour passionnées mais chaotiques, les morts malheureuses, la culpabilité, … tout cela fait partie de notre réalité. Bon, on pourrait considérer que l'album rentre tout de même dans le cliché "bury your gays" mais je lui pardonne volontiers car l'histoire reste prenante et bien écrite.
Le dessin de Julie Maroh est très beau, notamment au niveau des visages (je les trouve très vivants, surtout au niveau des yeux et des lèvres). L'utilisation des teintes de gris uniquement contrastés par l'éponyme couleur bleue donne une très belle esthétique à l'album durant les flashbacks.
Pas aussi excellente que dans mes souvenirs mais une histoire d'amour qui mérite tout de même sa bonne réputation.
(Note réelle 3,5)
Cette BD de Yoann Kavege propose deux récits captivants en un seul ouvrage. L’histoire d’Alma, qui est pleine d’aventures et de questionnements intérieurs, se mêle à celle de Yourcenar, qui explore la mémoire et beaucoup plus philosophique. Le dessin est élégant et les couleurs enrichissent parfaitement l’atmosphère de chaque récit. Un excellent mélange de réflexion et d’introspection, qui ravira les amateurs de récits profonds et littéraires.
L’album divise visiblement, et ne recueille d’ailleurs pas beaucoup d’avis, malgré la présence de Tardi au dessin.
Eh bien moi je l’ai bien aimé. D’abord, pour revenir sur Tardi, parce que j’aime bien ce qu’il fait. Il excelle encore à représenter la banlieue parisienne, et il le fait d’autant plus volontiers que c’est pour mettre en avant des idées politiques (très à gauche) qui lui sont chères, ainsi qu’une dénonciation de certains pouvoirs politiques (le Gaullisme) et policier, durant les années 1960-1970.
Tardi est aussi impliqué par le fait d’illustrer le travail de sa compagne. Qui nous présente ici un récit quasiment autobiographique, ainsi qu’une plongée dans l’histoire sociale et politique de ces deux décennies, du point de vue de l’extrême gauche. Ça a en tout cas le mérite de remettre sur le devant de la scène un certain nombre de faits et d’idées, oubliés, que ce soit autour de la guerre d’Algérie, des violences policières et patronales, ou de celles des gauchistes, dans ces années où l’État français s’est souvent éloigné de ses principes et de ses valeurs défendues (toute ressemblance avec certains faits plus récents – autour de la répression des Gilets jaunes par exemple – ne pourrait être que fortuite…).
La narration est agréable, même si elle reprend de façon chronologique les luttes dans lesquelles Elise/Dominique Grange a été impliquée. Le sujet m’intéresse, et son traitement m’a plu.
Un étrange ovni que celui-ci ! Lefeuvre signe ici une œuvre à la fois très complète et un peu courte.
Très complet, l'univers de Lefeuvre l'est indéniablement. Les prémisses du récit sont captivantes à souhait, et les diverses ramifications qu'il emprunte par la suite sont très bien trouvées et pleines de sens. Les multiples personnages inventés et mis en scène par l'auteur sont tous intéressants, et Lefeuvre sait quoi en faire.
Et en même temps, la bande dessinée n'aurait pas manqué d'une vingtaine de pages en plus, voire d'un développement sur 2 ou 3 tomes. Une fois le concept lancé, on peut le développer à l'infini, et il aurait été agréable de pouvoir se promener davantage dans cet univers, une fois qu'on en a bien compris les codes. Mais bon, ça ne m'empêchera par de relire ce one shot !
Ce qui rend Tom et William aussi réussi, malgré quelques séquences d'une trop grande confusion narrative, c'est évidemment son magnifique dessin. Le trait extrêmement rigoureux de Lefeuvre alterne à merveille entre le réalisme et une stylisation évoquant certains types de comics. C'est très pertinent vu le sujet, et surtout incroyablement élégant.
Alors certes, la lecture de ce one shot est un peu trop rapide, et on aurait aimé que l'auteur développe davantage les innombrables potentialités de son univers, mais en attendant, c'est agréable à lire, original et bien trouvé. Voilà une BD qu'on n'a pas l'impression d'avoir déjà lu mille fois mais qu'on a diablement envie de relire !
Si « Retour à Tomioka » a toutes les apparences d’une lecture jeunesse, elle devrait pouvoir séduire tout aussi bien les grands enfants jusqu’à 77 ans et plus… Il est d’ailleurs difficile de classer cet album dans une catégorie quelconque. Aventure intimiste et poétique, « Retour à Tomioka » est un manga au format franco-belge, co-réalisé par deux auteurs français : Laurent Galandon au scénario et Michaël Crouzat au dessin, ce dernier étant un nouveau venu dans la bande dessinée.
Elément notable : d’’un sujet anxiogène lié à la catastrophe de Fukushima, les auteurs ont réussi à produire quelque chose d’étonnamment apaisant… C’est une très belle lecture qu’ils nous offrent, en plaçant au cœur de l’histoire deux orphelins, en particulier le jeune Osamu qui est prêt à braver les restrictions de circulation imposées par le gouvernement pour rendre un hommage décent à sa grand-mère qui vient de décéder. Lui seul semble en capacité de communiquer avec les yokai, ces petites créatures espiègles issues du folklore japonais, ce qui ajoutera une touche d’humour au récit tout en permettant de prendre du recul.
En évitant le pathos lié à cette terrible tragédie, Laurent Galandon et Michaël Crouzat ont réussi à produire un récit que l’on pourrait croire imaginé par Hayao Miyazaki lui-même, un récit où la nature fait jaillir toute sa puissante poésie à la façon d’un feu d’artifice, mais cette fois dans la foulée d’une catastrophe nucléaire. Car même si la région de Fukushima semble rayée de la carte, cette nature en mutation, symbolisée par un yokai atomique monstrueux, montre qu’elle est toujours là et cherche à reprendre l’ascendant sur une invention humaine spectaculaire qui aurait échappé à son créateur…
D’un point de vue graphique, si l’univers évoque celui de Miyazaki, on ne peut également s’empêcher de penser à Jirô Taniguchi pour cette façon de produire une atmosphère rassurante dans ce Japon bien ordonné. Le trait tout en simplicité de Michaël Crouzat est maîtrisé, de même que le cadrage et la mise en page, et quand on sait que cet auteur a longtemps officié dans le dessin animé, il n’y a guère de quoi être surpris, tant les séquences s’enchaînent avec une plaisante fluidité. On pourra relever également le beau travail sur la couleur d’Andrès Garrido Martin et Clara Patiño Bueno, avec des tonalités évoluant en fonction des passages.
Tout cela fait de « Retour à Tomioka » une réussite incontestable qui a largement mérité son prix jeunesse à Angoulême. Il y a beaucoup de magie dans cet album qui nous invite à conserver la meilleure part de notre enfance, cette part qui donne accès au monde invisible et que l’on a trop souvent tendance à oublier lorsque vient l’âge adulte.
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Seul le silence
Je ne connais pas le roman d’origine, mais cette adaptation se révèle une lecture agréable et prenante. J’ai bien aimé le ton littéraire et désabusé du héros/narrateur qui, avec le décor d’Amérique profonde et vaguement déshéritée donne à ce récit une « touche Steinbeck » qui apporte quelque chose de fort à l’intrigue. Une intrigue centrée sur l’histoire d’un adolescent, puis d’un homme poursuivi toute sa vie par le malheur. Une histoire de tueur en série non élucidée, une histoire familiale (parents, compagnes) des plus noires, on est là dans un cadre polar très typé, mais réussi. Car pour ce qui de cet aspect, jusqu’au bout le lecteur croit s’approcher de la vérité, qui m’a surpris lorsqu’elle s’est révélée au grand jour sur la fin. Mais le récit lui-même, par-delà l’aspect polar, voire même indépendamment de lui, vaut le détour. Il est bien mené, jamais ennuyeux. Et le dessin de Guérineau – comme toujours – est fluide et très agréable, avec un jeu sur la colorisation – sobre – intéressant.
Les Crayons
J'ai été particulièrement touché par cet album en forme de journal intime. On comprend très rapidement que cette l'histoire relate l'enfance de l'auteur lui-même. Le récit est écrit à la première personne et Frédéric Bihel se dessine, revenant avec sa mère dans le petit village du Limousin qui l'a vu grandir à partir de ses 6 ans. Ce qui frappe d'emblée c'est la mélancolie. L'auteur a d'ailleurs choisi pour ouvrir le récit cette citation: "j'ai commencé tôt la nostagie". Ca donne le ton. Plus qu'une nostalgie d'ailleurs, c'est une profonde mélancolie, voire une grande tristesse par moment qui nous prend et qui m'a longtemps accompagné après avoir refermé le livre. Pourtant l'enfance de ce petit garçon qu'on découvre n'est pas décrite comme étant particulièrement triste ou difficile. Certes il semble un peu seul, un peu reveur. Et certes, il y a bien quelques brimades à l'école mais rien de plus ce que n'importe qui n'a sans doute déjà vécu lui-même. Il est difficile de mettre des mots précis pour décrire cette mélancolie que j'ai ressentie dès le début. Sans doute le dessin très fin et très doux accentue ce sentiment. L'utilisation du crayon à mine et du fusain renforce le coté fragile du récit et du souvenir, comme si un coup de gomme pouvait tout effacer. L'atmosphère des années 70 est extrêmement bien rendue aussi avec ce sentiment un peu bizarre que le temps s'écoulait plus lentement à cette époque et dans cette campagne. "Chaque jour est un continent à lui tout seul" peut-on lire dans cette première partie. Pour avoir grandi dans cette région également (dans les années 80 pour ma part), ces planches ont véritablement vibré en moi. L'utilisation de la couleur par petites touches est astucieuse et vient mettre en évidence un élément précis du récit, comme un morceau souvenir d'enfance plus prégnant. La deuxieme partie voit l'enfant s'installer à Limoges avec sa mère. Là encore la description simple mais extremement parlante de leur nouveau cadre de vie m'a remplit de mélancolie: "On vit maintenant dans un plus petit appartement, plus vetuste. Mais tout va bien". Il va se passer un événement important qui va amener un dénouement que j'ai trouvé absolument bouleversant. Mais il est difficile d'en dire plus sans abimer la lecture de ceux qui vondront découvrir cette très belle et très intime histoire. A découvrir!
Deux Filles nues
Alors que presque tout a déjà été dit sur cet album qui a remporté le Fauve d’or à Angoulême (ainsi que le Grand Prix de la Critique ACBD), notamment sur le parallèle entre son thème et les attentats de Charlie en 2015, dont Luz a échappé de justesse, je n’aurai pas grand-chose à rajouter pour dire le bien que j’en pense. Luz propose ici une narration découpée en courtes séquences, dont la première évoque le moment où Otto Mueller est en train de créer l’œuvre en question. Malgré cette impression de lire une fiction inspirée de la réalité, on est ici autant dans le registre documentaire, étant donné l’important travail de recherche effectué par l’ancien caricaturiste de Charlie Hebdo. Mais ce n’est pas une biographie puisque l’« aventure » de cette peinture se termine à notre époque, en passant par la période noire où les nazis arrivent au pouvoir, alors que Mueller vient de casser sa pipe. Le parti pris très elliptique permet une lecture assez fluide, et l’originalité de l’objet est de ne jamais montrer la peinture. Il faudra attendre la fin du récit pour en voir une interprétation de Luz lui-même, assez proche de l’original au demeurant. Avec une économie de moyens, Luz a su produire quelques trouvailles graphiques, notamment au début où Mueller apparaît progressivement en train de peindre ses « Zwei Halbakte », tandis que les silhouettes des deux femmes se dévoilent en tant que cadre scénique. Même si le style est ici plus proche des codes de la BD, Luz ne s’est pas pour autant départi de sa patte de caricaturiste, celle que j’appréciais tant du temps de Charlie. Il subsiste ici toujours une ironie grinçante, même s’il faut l’avouer, le rire était plus libérateur à l’époque où Luz s’en prenait aux Mégret de Vitrolles. Mais depuis, on peut le comprendre, l’auteur a pris en gravité depuis sa reconversion en bédéiste, et le sujet de la violence faite aux artistes ne prête pas forcément à la gaudriole. D’autant que le contexte étatsunien rend la question plus prégnante que jamais, alors que Trump a exprimé la volonté de retirer des œuvres considérées comme « wokistes » des bibliothèques… Quant au dessin, s’il reste un peu dans l’esquisse, cela n’éclipse pas le talent de Luz dont le coup de patte unique parvient à croquer les excès et le ridicule de ses contemporains. L’auteur a su également introduire de la tendresse et de la poésie, de l’émotion aussi, prouvant qu’il a réussi par son art à se libérer — partiellement ou pas, du moins on l’espère — du traumatisme des attentats. Venant ainsi percuter l’actualité, « Deux filles nues » apparaît comme un ouvrage de salubrité publique, que le jury angoumoisin a mis de façon très judicieuse sous le feu des projecteurs. Un livre qui devrait garnir toutes les bibliothèques de France et d’ailleurs, en espérant qu’un certain parti extrémiste — dont on ne citera pas le nom — ne décide lui-même de constituer sa liste noire d’ouvrages « dégénérés », le jour où il aura — si la tendance devait hélas se confirmer — les faveurs de l’électorat hexagonal.
Silence radio - 36 mois pour me relever d’un AVC
Contrairement à gruizzli je fais partie du public qui aime bien ce type de témoignage. C'est probablement pour cela que je suis généreux dans ma notation. Le sujet peut toucher une grande partie de la population dès 40 ans. Si il y a des facteurs prédisposants cela reste un risque soudain qui ne prévient pas et qui laisse souvent patients et familles dans une incompréhension totale. Le récit de Xavier Bétaucourt sur l'accident (AVC) du journaliste Bruno Cadène montre très bien les grandes problématiques qui se dressent devant Bruno et son entourage. En premier lieu il y a le rapport au temps et à l'acceptation de vivre à un rythme bien plus lent que le monde moderne nous impose. Cadène est diminué mais nous montre le chemin de certaines valeurs pas toujours bankables : l'humilité, la ténacité ou la solidarité. Le récit ne développe pas de grandes actions dynamiques ou dramatiques mais cela correspond pleinement au fond du sujet qui fait accepter une rééducation lente avec des petites progressions mais aussi des abandons. Comme nous sommes dans une histoire vraie le happy end peut servir de modèle pour bien des personnes qui se battent pour retrouver tout ou partie de leur motricité physique ou linguistique. Le graphisme d'Olivier Perret fait sobrement le travail sans esbroufe dans un style documentaire bien lisible. La mise en couleur où les jaunes et ocres dominent est basique mais rend cette ambiance fade des salles d'hôpitaux. En creux la série rend hommage à la chaîne de soins qui a permis à Bruno d'être sauvé et de pouvoir commencer une nouvelle vie. Un récit documentaire bien mené sur un sujet peu visité. Une lecture rapide qui peut aider des malades. 3.5
Ish & Mima - Aeon world
Je tourne autour de cet album depuis sa sortie, il m'a eu à l'usure... Les éditions Kinaye nous propose un magnifique écrin au grand format. J'ai eu du mal à classer ce récit, car si la plus grande partie de l'histoire est orientée jeunesse, quelques scènes sont très violentes. Le point fort de cet ouvrage est incontestablement la partie graphique dans un style qui fait penser dans son trait et sa colorisation à Moebius et à Miyazaki. Une touche manga très présente, principalement dans les expressions des personnages (humain et animal). J'ai apprécié l'originalité des décors et de la mise en page. Un dessin qui manque parfois de maîtrise, mais l'ensemble est vraiment très bon et permet une immersion dans ce monde mélangeant science-fiction et fantasy. Le monde d'Aeon, Mima et Ish font partie d'une caste inférieure, leur vie est toute tracée, elle sera corvéable au service de la reine Nyw'Olin. Mais leur amour va leur donner le courage de s'échapper et de partir à la recherche de l'Usil, un éden sous la protection de La'ab, le frère de Nyw'Olin. Un récit bien structuré, linéaire et sans grande surprise, c'est surtout l'univers de cette planète fantasy que met en place Jules Naleb qui m'a fasciné. Une petite présentation sur les premières pages nous plonge dans ce monde sous le joug d'une reine cruelle, elle ne rêve que de vengeance. Une lecture agréable, le rythme est soutenu. D'autres albums devraient suivre pour approfondir le monde d'Aeon. Je serai du voyage. Jules Naleb un artiste à découvrir. Pour l'adulte que je suis, la juste note serait de 3 étoiles. Mais je prends en compte le public visé : jeune (mais pas trop) --> 4 étoiles.
Le Bleu est une couleur chaude
Tiens, il y a eu plusieurs avis postés dernièrement, pourquoi ne pas les rejoindre ? J'avais découvert l'album il y a de ça plusieurs années quand j'étais au collège, bien avant que l'innommable adaptation de Kechiche ne voit le jour. Je me rappelle l'avoir beaucoup aimé (il faut dire que j'étais en plein début de ma passion pour les histoires d'amour à l'époque) et je trouve que l'album reste toujours bon aujourd'hui. L'histoire est celle de Clémentine et d'Emma, deux jeunes femmes s'étant aimées passionnément. En fait, l'histoire est surtout celle de la mort de Clémentine, puisque son histoire nous sera racontée par les journaux qu'elle a légué à Emma. Découverte des sentiments amoureux, acceptation de soi, passion dévorante, désir sexuel, tromperies, mort, … Ah, c'est sûr, moi qui apprécie les histoires d'amour tragiques avec pathos dégoulinant, je suis servie ! Bon, ce pathos est peut-être un défaut de l'œuvre, si je me doit d'être objective, mais il n'en est pas moins réaliste. L'acceptation compliquée de son homosexualité (en tout cas de son saphisme ici), les histoires d'amour passionnées mais chaotiques, les morts malheureuses, la culpabilité, … tout cela fait partie de notre réalité. Bon, on pourrait considérer que l'album rentre tout de même dans le cliché "bury your gays" mais je lui pardonne volontiers car l'histoire reste prenante et bien écrite. Le dessin de Julie Maroh est très beau, notamment au niveau des visages (je les trouve très vivants, surtout au niveau des yeux et des lèvres). L'utilisation des teintes de gris uniquement contrastés par l'éponyme couleur bleue donne une très belle esthétique à l'album durant les flashbacks. Pas aussi excellente que dans mes souvenirs mais une histoire d'amour qui mérite tout de même sa bonne réputation. (Note réelle 3,5)
Fantasy - Yourcenar / Alma
Cette BD de Yoann Kavege propose deux récits captivants en un seul ouvrage. L’histoire d’Alma, qui est pleine d’aventures et de questionnements intérieurs, se mêle à celle de Yourcenar, qui explore la mémoire et beaucoup plus philosophique. Le dessin est élégant et les couleurs enrichissent parfaitement l’atmosphère de chaque récit. Un excellent mélange de réflexion et d’introspection, qui ravira les amateurs de récits profonds et littéraires.
Elise et les nouveaux partisans
L’album divise visiblement, et ne recueille d’ailleurs pas beaucoup d’avis, malgré la présence de Tardi au dessin. Eh bien moi je l’ai bien aimé. D’abord, pour revenir sur Tardi, parce que j’aime bien ce qu’il fait. Il excelle encore à représenter la banlieue parisienne, et il le fait d’autant plus volontiers que c’est pour mettre en avant des idées politiques (très à gauche) qui lui sont chères, ainsi qu’une dénonciation de certains pouvoirs politiques (le Gaullisme) et policier, durant les années 1960-1970. Tardi est aussi impliqué par le fait d’illustrer le travail de sa compagne. Qui nous présente ici un récit quasiment autobiographique, ainsi qu’une plongée dans l’histoire sociale et politique de ces deux décennies, du point de vue de l’extrême gauche. Ça a en tout cas le mérite de remettre sur le devant de la scène un certain nombre de faits et d’idées, oubliés, que ce soit autour de la guerre d’Algérie, des violences policières et patronales, ou de celles des gauchistes, dans ces années où l’État français s’est souvent éloigné de ses principes et de ses valeurs défendues (toute ressemblance avec certains faits plus récents – autour de la répression des Gilets jaunes par exemple – ne pourrait être que fortuite…). La narration est agréable, même si elle reprend de façon chronologique les luttes dans lesquelles Elise/Dominique Grange a été impliquée. Le sujet m’intéresse, et son traitement m’a plu.
Tom et William
Un étrange ovni que celui-ci ! Lefeuvre signe ici une œuvre à la fois très complète et un peu courte. Très complet, l'univers de Lefeuvre l'est indéniablement. Les prémisses du récit sont captivantes à souhait, et les diverses ramifications qu'il emprunte par la suite sont très bien trouvées et pleines de sens. Les multiples personnages inventés et mis en scène par l'auteur sont tous intéressants, et Lefeuvre sait quoi en faire. Et en même temps, la bande dessinée n'aurait pas manqué d'une vingtaine de pages en plus, voire d'un développement sur 2 ou 3 tomes. Une fois le concept lancé, on peut le développer à l'infini, et il aurait été agréable de pouvoir se promener davantage dans cet univers, une fois qu'on en a bien compris les codes. Mais bon, ça ne m'empêchera par de relire ce one shot ! Ce qui rend Tom et William aussi réussi, malgré quelques séquences d'une trop grande confusion narrative, c'est évidemment son magnifique dessin. Le trait extrêmement rigoureux de Lefeuvre alterne à merveille entre le réalisme et une stylisation évoquant certains types de comics. C'est très pertinent vu le sujet, et surtout incroyablement élégant. Alors certes, la lecture de ce one shot est un peu trop rapide, et on aurait aimé que l'auteur développe davantage les innombrables potentialités de son univers, mais en attendant, c'est agréable à lire, original et bien trouvé. Voilà une BD qu'on n'a pas l'impression d'avoir déjà lu mille fois mais qu'on a diablement envie de relire !
Retour à Tomioka
Si « Retour à Tomioka » a toutes les apparences d’une lecture jeunesse, elle devrait pouvoir séduire tout aussi bien les grands enfants jusqu’à 77 ans et plus… Il est d’ailleurs difficile de classer cet album dans une catégorie quelconque. Aventure intimiste et poétique, « Retour à Tomioka » est un manga au format franco-belge, co-réalisé par deux auteurs français : Laurent Galandon au scénario et Michaël Crouzat au dessin, ce dernier étant un nouveau venu dans la bande dessinée. Elément notable : d’’un sujet anxiogène lié à la catastrophe de Fukushima, les auteurs ont réussi à produire quelque chose d’étonnamment apaisant… C’est une très belle lecture qu’ils nous offrent, en plaçant au cœur de l’histoire deux orphelins, en particulier le jeune Osamu qui est prêt à braver les restrictions de circulation imposées par le gouvernement pour rendre un hommage décent à sa grand-mère qui vient de décéder. Lui seul semble en capacité de communiquer avec les yokai, ces petites créatures espiègles issues du folklore japonais, ce qui ajoutera une touche d’humour au récit tout en permettant de prendre du recul. En évitant le pathos lié à cette terrible tragédie, Laurent Galandon et Michaël Crouzat ont réussi à produire un récit que l’on pourrait croire imaginé par Hayao Miyazaki lui-même, un récit où la nature fait jaillir toute sa puissante poésie à la façon d’un feu d’artifice, mais cette fois dans la foulée d’une catastrophe nucléaire. Car même si la région de Fukushima semble rayée de la carte, cette nature en mutation, symbolisée par un yokai atomique monstrueux, montre qu’elle est toujours là et cherche à reprendre l’ascendant sur une invention humaine spectaculaire qui aurait échappé à son créateur… D’un point de vue graphique, si l’univers évoque celui de Miyazaki, on ne peut également s’empêcher de penser à Jirô Taniguchi pour cette façon de produire une atmosphère rassurante dans ce Japon bien ordonné. Le trait tout en simplicité de Michaël Crouzat est maîtrisé, de même que le cadrage et la mise en page, et quand on sait que cet auteur a longtemps officié dans le dessin animé, il n’y a guère de quoi être surpris, tant les séquences s’enchaînent avec une plaisante fluidité. On pourra relever également le beau travail sur la couleur d’Andrès Garrido Martin et Clara Patiño Bueno, avec des tonalités évoluant en fonction des passages. Tout cela fait de « Retour à Tomioka » une réussite incontestable qui a largement mérité son prix jeunesse à Angoulême. Il y a beaucoup de magie dans cet album qui nous invite à conserver la meilleure part de notre enfance, cette part qui donne accès au monde invisible et que l’on a trop souvent tendance à oublier lorsque vient l’âge adulte.