Il y a quelque chose qui m'a particulièrement touché dans Ailefroide - Altitude 3954 et Le Loup du même auteur, alors que je ne suis pas plus attiré que cela par la montagne à la base. Et j'ai retrouvé cette même densité dans cette histoire, un équilibre entre des thèmes universels et une mise en scène qui sait laisser de l’espace. Le récit, simple en apparence, explore des sujets comme l’amour, la violence et la mémoire avec une retenue qui lui donne sa force. Tout tourne autour de cette figure centrale, cette reine, métaphore d’un passé qu’on porte malgré soi, avec tout ce qu’il peut avoir de beau et de douloureux.
Le dessin accompagne bien cette narration. Pas de surenchère, mais un soin apporté aux détails, une attention particulière à ce qui se joue dans les regards, les gestes. Les choix de couleurs, parfois tranchés, parfois plus feutrés, participent à cette oscillation constante entre la dureté et la douceur. Cela donne une vraie cohérence à l’ensemble, même si certains passages, un peu appuyés, pourraient paraître moins nécessaires.
Ce qui reste, au final, c’est cette atmosphère. Pas tant une histoire marquante qu’un climat, une manière de raconter qui trouve son rythme sans chercher à en faire trop. Une lecture qui n’impressionne pas par ses grands effets, mais qui, par petites touches, laisse une empreinte discrète mais durable. Bref, encore une belle lecture, merci M. Rochette.
En s’inspirant des écrits du dramaturge et écrivain Diastème, Alain Kokor nous propose une tragédie contemporaine qui fera sans nul doute chavirer les cœurs les plus romanesques. Les deux amants, personnages récurrents dans l’œuvre de Diastème, sont des jeunes gens qui s’aiment, passent beaucoup de temps ensemble et cherchent à fuir la réalité d’un monde trop dur en se récitant des passages d’« Andromaque », la célèbre tragédie lyrique de Racine à laquelle ils s’identifient totalement. Enfants uniques livrés à eux-mêmes, ils trouvent du réconfort dans leur amour naissant, un amour exclusif que Simon va compromettre par un acte de folie : se taillader le bras en tentant d’y graver le nom de Lucie. Effrayée par son geste, Lucie va fuir en Bretagne chez son oncle mais Simon va « piquer » la mob de son père, afin, dit-il, de la « délivrer ». Jusqu’au dénouement, quelque peu imprévu, le récit fera des va-et-vient temporels entre le séjour à l’asile de Simon et les raisons qui ont conduit à son internement.
Très bien construite et assez captivante, la narration va évoluer en se centrant principalement sur le personnage de Simon, qui n’hésitera pas à s’abimer pour sauver l’amour qu’il croyait être réciproque avec Lucie. En effet, ce garçon possède un cœur pur, un rien romanesque. Et le monde est bien trop étroit pour abriter sa quête d’absolu, vers laquelle il cherche à entraîner son amante, en vain. Au docteur qui lui affirme que ce n’est pas en faisant des allers et retours dans la réalité qu’il s’en sortira, Simon lui rétorque qu’il a accepté l’idée d’être fou. Sa folie, c’est de ne pas lire jusqu’au bout les romans, ou de ne pas s’en souvenir, tout comme il refuse de croire à la fin de son histoire avec Lucie.
A l’image du récit, les personnages sont réalistes et attachants, y compris les deux pensionnaires de la clinique Barthelemy et « La Gosse ». Le mélange de mélancolie et de résilience dont fait preuve Simon est assez touchant, le lecteur ressent à la fois de la fascination et de l’empathie par rapport à son refus de la fatalité et le contrôle qu’il opère sur sa propre folie. Mais tout de même, le pauvre garçon semble se complaire dans son déni, ignorant sans doute que le retour de l’être aimé, ça ne se voit que dans les romans à l’eau de rose… il devrait pourtant le savoir, lui qui est si friand de tragédies !
Si le dessin de Kokor peut paraître parfois esquissé, il n’en est pas moins stylé et convient bien à l’ambiance intimiste du récit. Centré surtout sur les personnages et les attitudes, il sait restituer des paysages quand il le faut pour donner une respiration allégeant la descente aux enfers vécue par Simon, ou se faire plus abstrait pour traduire par exemple les effets de la camisole chimique. Pas de mise en couleurs ici, on reste principalement sur une monochromie discrète, douce-amère pourrait-on dire, ou une bichromie oscillant entre le beige et le rouge, plus rarement sur le bleu et le vert.
Que l’on croit ou pas aux histoires d’amour avec un grand A, on pourra trouver beaucoup de charme à ce roman graphique, d’une authenticité qui ne pourra laisser de glace. On pourra peut-être regretter le fait que le récit se détourne totalement de Lucie après l’épisode « des bras tailladés » pour se centrer uniquement sur Simon. On aurait aimé en savoir plus sur l’évolution psychologique de l’adolescente et ses « ciels changeants » à elle, même si cela risquait d’altérer l’effet de surprise du dénouement final. Une chose est sûre, « Simon et Lucie » est une œuvre marquante et qui ne laissera pas indifférent.
Un documentaire bien ficelé, circonstancié – le dossier final complète très bien la partie proprement BD. Comme d’autre avant lui, il confirme l’absence totale de débat éclairé dès qu’il s’agit de nucléaire (ici on est même franchement dans une caricature de tout ce qui est fait pour le contourner !). Il confirme aussi la violence employée sous Macron pour faire taire les mouvements sociaux.
Les auteurs nous présente donc un dossier complet de ce scandale, qui nie la démocratie, mais qui menace aussi d’une épée de Damoclès les générations futures, tout en faisant croire que des débats ont lieu et que ceux qui s’opposent à l’enfouissement des déchets nucléaire (à Bure ou ailleurs) sont des dangers pour la société (voir les fortunes investies, les moyens déployés pour « surveiller » et brider tous les individus qui de près oui de loin pourraient constituer un obstacle à ce projet, voir le harcèlement quotidien subi par certains riverains).
Mais, dans un pays où un ministre de l’Intérieur peut qualifier de terroriste n’importe quel écologiste, et saluer les dirigeants d’entreprises polluantes, on n’attend plus grand-chose hélas.
On est donc amené à lire cet album avec rage et/ou déprime. Mais au moins participe-t-il de l’information nécessaire au débat qui devrait, qui aurait dû avoir lieu concernant le nucléaire (puisque rien n’avait été anticipé concernant le devenir des déchets). Je me rappelle les sarcasmes des médias français (entre autres) lorsque les Soviétiques niaient l’existence d’un nuage radioactif suite à l’explosion de Tchernobyl (ou son caractère dangereux). Mais nous subissons le même type de désinformation, et la même négation des droits démocratiques. La façon dont tout est fait pour rendre les quelques habitants du secteurs dépendants des subventions en dit long sur les méthodes mafieuses employées.
Le nouvel album “Ton père, ce héros” de Didier Tronchet est vraiment bien. C’est une belle découverte. Même si cette BD est très éloignée de mes thèmes habituels, celle-ci se distingue par sa grande tendresse et son humour simple mais ô combien jubilatoire. Que cela fait du bien !
Adaptée de son roman paru en 2006, cette œuvre autobiographique explore la relation entre un père et son fils à travers des souvenirs émouvants et souvent drôles. Et je l’avoue sans vergogne, durant cette lecture, j’ai ri de bon cœur.
L’album est une véritable ode à la paternité, où Didier Tronchet partage des moments intimes et complices avec son fils Antoine. A chaque page vous plongerez dans une nouvelle scène de vie, parfois à travers un seul dessin ou parfois en pleine page. Cela donne du rythme bien évidemment et cela se lit bien. Bravo à Didier Tronchet qui a réussi à capturer l’essence de la relation père-fils avec une grande tendresse, avec humour tout en subtilité, rendant chaque anecdote poignante.
Coté graphique, pas trop de surprise. C’est du Didier Tronchet pur jus. Un style libre et expressif, qui ajoute une dimension supplémentaire à l’émotion véhiculée par la complicité d’un père et son fils.
Vous voulez sourire ? Vous voulez ressentir l’amour inconditionnel d’un papa à son fiston ? cet album est pour vous. Je recommande chaudement.
L'Atlantide existe toujours mais elle a perdu l'énergie qui alimentait sa technologie et elle a régressé pour devenir une société de bergers et de ramasseurs de coquillages. Le souvenir de leur passé demeure et il est enseigné à l'école. Mais les enfants de l'île savent qu'ils ne pourront jamais la quitter car les courants marins y ramènent toujours les bateaux qui tentent de s'en éloigner. Le jeune Icare vit avec sa grand-mère dans sa bergerie et s'il est secrètement amoureux de la sage et belle Kalio, il ne se doute pas que ce qu'il ressent physiquement en sa présence n'est pas un coup de foudre mais une véritable émanation d'électricité, cette fameuse énergie qui manque à l'Atlantide. Il découvre alors que les élus comme lui capables de produire cette électricité se cachent car depuis plus d'un siècle de mystérieux personnages sortent du fond de l'océan pour s'emparer d'eux et les faire disparaitre à jamais.
Excellente série d'aventure tous publics, cette BD mêle des thèmes de la mythologie grecque et de l'aventure science fictionnelle classique à base de dangers, de super-pouvoirs et de civilisations mystérieuses. Elle propose une belle gamme de protagonistes tous intéressants, même le plus abruti d'entre eux qui brutalise le jeune héros et cache ses tourments sentimentaux derrière sa violence stupide. Le jeune héros est facilement attachant et courageux malgré sa faiblesse physique. Celle dont il est amoureux est charmante et très intelligente. Sa petite sœur est mignonne malgré son mutisme. La grand-mère est pleine de vie, de sagesse et se comporte exactement comme il faut pour à la fois protéger et laisser s'épanouir son petit-fils.
C'est une BD aussi dépaysante qu'entrainante qui capte le lecteur avec un excellent rythme et une très grosse envie de tenir compagnie aux jeunes héros et d'aller de l'avant avec eux pour partir à l'aventure et découvrir les mystères autour de leur île, de la fameuse armée de Neptune et des pouvoirs dont sont dotés les élus. Les amoureux des Mystérieuses Cités d'Or y retrouveront d'ailleurs des éléments qui leur sont chers.
Très bonne série pour jeunes et moins jeunes, j'ai très envie de lire la suite.
Mon avis est forcément subjectif car si cette BD avait eu pour thème le R&B ou le hip-hop, j'aurais été largement moins intéressé. J'étais en effet un gentil hardos dans ma jeunesse (comme le dit Sylvain Dorange dans cet album, on ne disait pas métalleux à l'époque) et j'adorais Metallica, Iron Maiden, RATM, Killing Joke et autres Sepultura... sans même savoir qu'il y avait une différence entre Hard Rock et Metal, et sans même savoir distinguer un genre de metal d'un autre même si forcément j'avais déjà entendu différents noms que j'attribuais plus ou moins à certains styles. Cet album m'a fait découvrir l'énorme quantité de ces genres et m'a fait réaliser que non seulement il y en avait beaucoup que je ne connaissais pas du tout si ce n'est de nom, mais aussi que mes groupes préférés étaient dispersés dans des genres différents sans même que je le sache. Et qu'a contrario, ce n'est pas parce que j'aimais un groupe d'un certain genre que j'aimais forcément les autres groupes du même genre.
Cet album est structuré en 20 chapitres dédiés à chacun de ces genres de metal, ainsi qu'une poignée sur la fin sur les styles musicaux proches du metal (Hard rock, grunge et punk), les groupes de metal français ou encore les festivals de musique metal.
Après une page titre, chaque chapitre contient une histoire courte en bande dessinée consistant soit à un témoignage personnel sur le rapport entre l'auteur et ce style de metal, soit au témoignage ou récit du parcours d'un des musiciens ou intervenants de ces groupes de metal, soit à une évocation plus ou moins libre de l'esprit même de ce genre de metal (ce qui donne un récit bien gore pour le death metal par exemple, et bien malsain pour le black metal).
Et suite à cette histoire, on a droit à une double page de texte et de photos décrivant l'histoire et les caractéristiques de chacun de ces genres de metal, leurs groupes phares ainsi que des anecdotes, des conseils d'écoute et aussi un concert phare qui aura marqué l'histoire du genre.
En ce qui concerne les BD elles-mêmes, s'agissant d'un collectif, on en a les caractéristiques habituels : du bon et du moins bon, tant en matière de graphisme que de contenu des histoires. Globalement, ça reste pro et plutôt bien fait, avec quelques BD qui m'ont vraiment intéressé ou su me rappeler ma jeunesse.
La lecture de cet album m'aura en quasi permanence donné envie de réécouter telle ou telle musique que j'adorais ou voulais redécouvrir, ainsi que d'écouter ces titres de groupes et de genres que je ne connaissais pas encore. A travers lui, on découvre l'histoire du metal, depuis le moment où il s'est détaché du hard rock, avec son âge d'or dans les années 80 puis ses résurgences dans les décennies suivantes et jusqu'à nos jours. Entre les années 90 et aujourd'hui, je réalise que bien des genres se sont succédés sans que je suive leur évolution. Il m'aura également largement instruit sur un domaine musical que j'aimais sans en connaitre les détails ; à la fois plus restreint que mes goûts musicaux puisque le grunge et le hard rock en sont exclus, mais aussi plus vaste avec ces si nombreux genres différents. Et j'ai pu aussi découvrir le côté étonnant de certains de ses genres encore plus extrêmes que je l'imaginais... avec une sincérité qui ne me donne pas vraiment envie de les écouter ceci étant dit.
A moins d'être véritablement curieux, cet album ne parlera probablement vraiment qu'aux amateurs de metal et de rock en général, mais si c'est votre cas, je le trouve chouette et très instructif.
Un documentaire-choc qui parle de tout l'horreur du génocide rwandais et de la lutte pour faire condamner des coupables qui se sont enfuit pénard en France.
C'est encore une fois une lecture qui peut être dur pour certains lecteurs tellement ce qui est montré est violent. Ça pue la mort pratiquement à chaque page et on se mets à se questionner sur l'humanité. Comment est-ce que des humains peuvent être tellement imprégner de haines qu'ils se mettent à commettre des massacres aussi meurtriers ? Et comment d'autres peuvent regarder sans rien faire alors qu'ils pouvaient stop les massacres ? Et pourquoi des politiques sont restés aussi passives et que la justice française a trainé autant avant d'emmener devant la justice des responsables du génocide vivant sur son territoire depuis des décennies ?
Le documentaire est prenant avec un bon résumé historique du Rwanda qui explique comment on en est arrivé à un génocide et aussi comment les gens vivent depuis qu'il a eu lieu. Le dessin est pas mal et j'ai bien aimé que les couleurs choisies sont des couleurs sombres, je pense pas que la BD aurait aussi bien fonctionné si c'était fait avec des couleurs vives.
Une petite comédie italienne (comme il s’en faisait dans les années 1960). Alfred part d’un postulat ultra classique : deux personnes qui ne se connaissent pas se croisent dans un mariage, vont se découvrir et amorcer une relation (ou pas…). Mais sur ce canevas déjà-vu, Alfred nous présente quelque chose d’original, et d’agréable.
Le sentiment qui domine après cette lecture est la légèreté. Et pourtant, mine de rien, Alfred aborde des thèmes parfois lourds. Mais il le fait par la bande – sans vraiment les approfondir d’ailleurs – comme le retour que le héros fait sur sa vie et sur sa relation avec sa fille juste à la fin en regardant une expo photo.
C’est globalement du romantisme léger, mais Alfred y ajoute quelques pointes d’humour (le héros est maladroit et se retrouve bêtement dans la mouise, se fait agresser et moquer, etc.). Quelques pointes poétiques aussi (l’intervention du taureau par exemple). Tout ceci accompagne très bien le récit, assez léger donc (à tous points de vue) et sympathique.
Apogée est une saga de space-opera mettant en scène le conflit interplanétaire entre une civilisation belliqueuse et expansionniste, les Ouroboros, et une puissante fédération de civilisations extraterrestres, le Complexe. Nous suivons cette guerre par les yeux de quatre personnages principaux, deux adolescents issus d'une civilisation mineure du Complexe, une journaliste Ouroboros opposée au conflit et ayant rejoint les rangs du Complexe, et enfin un humain, soldat Romain arraché à sa planète pour une mystérieuse raison et qui se retrouve perdu dans ce conflit futuriste où seul son entrainement militaire lui permet d'y apporter un peu d'aide.
Je suis très bon client de ce genre de récit de science-fiction sans limite, entre aventure épique à l'ancienne, anticipation technologique et contexte géopolitique spatial qui n'est pas sans réfléter certaines réalités de notre bonne vieille Terre. A noter qu'il est probable que la série se déroule dans le même univers que Renaissance mais des milliers d'années plus tôt.
La forme est ici très académique, avec un dessin propre, des décors planétaires exotiques et des technologies surprenantes et imaginatives. Les différentes races extraterrestres me convainquent un peu moins, car trop souvent humanoïdes façon races de Star Trek, et aussi par leurs faciés parfois un peu moches, mais je passe outre volontiers.
Le ton de la narration m'a aussi un peu surpris au départ, en particulier les héros adolescents qui parlent et ont des préoccupations beaucoup trop similaires aux jeunes humains de nos jours avec leurs réseaux sociaux, leurs portables et leur râleries d'ados. Ca brise un peu l'ambiance de science-fiction en donnant l'impression de s'apparenter à une parodie du monde moderne. Heureusement, cet aspect disparait au bout de quelques pages quand on rentre vraiment dans l'action.
Et après ça, j'ai accroché pour de bon. C'est du space opera à grand spectacle, avec des civilisations et des véhicules étonnants, des batailles épiques, de l'action et du dynamisme. On la suit à échelle "humaine" grâce aux quatre protagonistes, tout en ayant quelques aperçus également de ce qu'il se passe ailleurs pour une vision plus globale des évènements. En parallèle, le lecteur est poussé par l'envie d'en savoir plus, de voir où les choses vont nous mener, et aussi par le mystère plus précis portant sur ce qui a amené ce soldat romain à être transporté sur une planète extraterrestre : pourquoi ? Par qui ? Et dans quel but ?
J'ai très envie de lire la suite en espérant qu'elle ne déçoive pas.
Po po po po po ! Attention avec Survival Warn Springs vous allez vous régaler. Oui oui c’est une œuvre magistrale qui témoigne du talent inégalé de Christophe Bec au scénario et de Valério Giangiordano au dessin. Dès les premières pages, vous plongez dans un univers montagneux d’une intensité rare. Christophe Bec, connu pour ses récits captivants et ses intrigues complexes, nous offre – encore une fois - ici une histoire riche en émotions et en rebondissements. Chaque personnage est finement ciselé, avec des motivations profondes et des arcs narratifs saisissants. C’est du grand art !
Le dessin de Valério Giangiordano est tout simplement époustouflant. Ses illustrations détaillées et expressives donnent vie à ce monde ingrat avec une précision et une beauté qui captivent l’œil. Les paysages désolés, les scènes d’action dynamiques et les moments de calme introspectif sont rendus avec une maîtrise technique impressionnante. Chaque case est une œuvre d’art en soi, contribuant à vous immergez totalement dans l’histoire.
La collaboration entre Christophe et Valério est une véritable symbiose artistique. Le scénario de christophe, avec ses dialogues percutants et ses situations dramatiques, trouve un écho parfait dans les dessins de Valério. Ensemble, ils créent une atmosphère oppressante et poignante, où l’espoir et le désespoir se côtoient constamment. Cel duo est remarquable !
Christophe sait s’entourer encore et encore de dessinateurs talentueux. Bravo.
Survival Warn Springs n’est pas seulement une bande dessinée, c’est une expérience sensorielle et émotionnelle. Les thèmes abordés, tels que la survie, la résilience et la nature humaine, sont traités avec une profondeur et une sensibilité rare. Cette œuvre est un témoignage de la capacité de la bande dessinée à explorer des sujets complexes et à toucher le lecteur de manière profonde. Bing ! Une fleche dans ton coeur !
Survival Warn Springs est une réussite éclatante. C’est une lecture incontournable pour tous les amateurs de bande dessinée et une preuve supplémentaire du génie créatif de Christophe Bec ! Je ne peux que recommander chaudement de courir chez votre libraire pour vous procurer cet album.
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La Dernière Reine (Rochette)
Il y a quelque chose qui m'a particulièrement touché dans Ailefroide - Altitude 3954 et Le Loup du même auteur, alors que je ne suis pas plus attiré que cela par la montagne à la base. Et j'ai retrouvé cette même densité dans cette histoire, un équilibre entre des thèmes universels et une mise en scène qui sait laisser de l’espace. Le récit, simple en apparence, explore des sujets comme l’amour, la violence et la mémoire avec une retenue qui lui donne sa force. Tout tourne autour de cette figure centrale, cette reine, métaphore d’un passé qu’on porte malgré soi, avec tout ce qu’il peut avoir de beau et de douloureux. Le dessin accompagne bien cette narration. Pas de surenchère, mais un soin apporté aux détails, une attention particulière à ce qui se joue dans les regards, les gestes. Les choix de couleurs, parfois tranchés, parfois plus feutrés, participent à cette oscillation constante entre la dureté et la douceur. Cela donne une vraie cohérence à l’ensemble, même si certains passages, un peu appuyés, pourraient paraître moins nécessaires. Ce qui reste, au final, c’est cette atmosphère. Pas tant une histoire marquante qu’un climat, une manière de raconter qui trouve son rythme sans chercher à en faire trop. Une lecture qui n’impressionne pas par ses grands effets, mais qui, par petites touches, laisse une empreinte discrète mais durable. Bref, encore une belle lecture, merci M. Rochette.
Simon & Lucie - Les Ciels changeants
En s’inspirant des écrits du dramaturge et écrivain Diastème, Alain Kokor nous propose une tragédie contemporaine qui fera sans nul doute chavirer les cœurs les plus romanesques. Les deux amants, personnages récurrents dans l’œuvre de Diastème, sont des jeunes gens qui s’aiment, passent beaucoup de temps ensemble et cherchent à fuir la réalité d’un monde trop dur en se récitant des passages d’« Andromaque », la célèbre tragédie lyrique de Racine à laquelle ils s’identifient totalement. Enfants uniques livrés à eux-mêmes, ils trouvent du réconfort dans leur amour naissant, un amour exclusif que Simon va compromettre par un acte de folie : se taillader le bras en tentant d’y graver le nom de Lucie. Effrayée par son geste, Lucie va fuir en Bretagne chez son oncle mais Simon va « piquer » la mob de son père, afin, dit-il, de la « délivrer ». Jusqu’au dénouement, quelque peu imprévu, le récit fera des va-et-vient temporels entre le séjour à l’asile de Simon et les raisons qui ont conduit à son internement. Très bien construite et assez captivante, la narration va évoluer en se centrant principalement sur le personnage de Simon, qui n’hésitera pas à s’abimer pour sauver l’amour qu’il croyait être réciproque avec Lucie. En effet, ce garçon possède un cœur pur, un rien romanesque. Et le monde est bien trop étroit pour abriter sa quête d’absolu, vers laquelle il cherche à entraîner son amante, en vain. Au docteur qui lui affirme que ce n’est pas en faisant des allers et retours dans la réalité qu’il s’en sortira, Simon lui rétorque qu’il a accepté l’idée d’être fou. Sa folie, c’est de ne pas lire jusqu’au bout les romans, ou de ne pas s’en souvenir, tout comme il refuse de croire à la fin de son histoire avec Lucie. A l’image du récit, les personnages sont réalistes et attachants, y compris les deux pensionnaires de la clinique Barthelemy et « La Gosse ». Le mélange de mélancolie et de résilience dont fait preuve Simon est assez touchant, le lecteur ressent à la fois de la fascination et de l’empathie par rapport à son refus de la fatalité et le contrôle qu’il opère sur sa propre folie. Mais tout de même, le pauvre garçon semble se complaire dans son déni, ignorant sans doute que le retour de l’être aimé, ça ne se voit que dans les romans à l’eau de rose… il devrait pourtant le savoir, lui qui est si friand de tragédies ! Si le dessin de Kokor peut paraître parfois esquissé, il n’en est pas moins stylé et convient bien à l’ambiance intimiste du récit. Centré surtout sur les personnages et les attitudes, il sait restituer des paysages quand il le faut pour donner une respiration allégeant la descente aux enfers vécue par Simon, ou se faire plus abstrait pour traduire par exemple les effets de la camisole chimique. Pas de mise en couleurs ici, on reste principalement sur une monochromie discrète, douce-amère pourrait-on dire, ou une bichromie oscillant entre le beige et le rouge, plus rarement sur le bleu et le vert. Que l’on croit ou pas aux histoires d’amour avec un grand A, on pourra trouver beaucoup de charme à ce roman graphique, d’une authenticité qui ne pourra laisser de glace. On pourra peut-être regretter le fait que le récit se détourne totalement de Lucie après l’épisode « des bras tailladés » pour se centrer uniquement sur Simon. On aurait aimé en savoir plus sur l’évolution psychologique de l’adolescente et ses « ciels changeants » à elle, même si cela risquait d’altérer l’effet de surprise du dénouement final. Une chose est sûre, « Simon et Lucie » est une œuvre marquante et qui ne laissera pas indifférent.
Cent mille ans - Bure ou le scandale enfoui des déchets nucléaires
Un documentaire bien ficelé, circonstancié – le dossier final complète très bien la partie proprement BD. Comme d’autre avant lui, il confirme l’absence totale de débat éclairé dès qu’il s’agit de nucléaire (ici on est même franchement dans une caricature de tout ce qui est fait pour le contourner !). Il confirme aussi la violence employée sous Macron pour faire taire les mouvements sociaux. Les auteurs nous présente donc un dossier complet de ce scandale, qui nie la démocratie, mais qui menace aussi d’une épée de Damoclès les générations futures, tout en faisant croire que des débats ont lieu et que ceux qui s’opposent à l’enfouissement des déchets nucléaire (à Bure ou ailleurs) sont des dangers pour la société (voir les fortunes investies, les moyens déployés pour « surveiller » et brider tous les individus qui de près oui de loin pourraient constituer un obstacle à ce projet, voir le harcèlement quotidien subi par certains riverains). Mais, dans un pays où un ministre de l’Intérieur peut qualifier de terroriste n’importe quel écologiste, et saluer les dirigeants d’entreprises polluantes, on n’attend plus grand-chose hélas. On est donc amené à lire cet album avec rage et/ou déprime. Mais au moins participe-t-il de l’information nécessaire au débat qui devrait, qui aurait dû avoir lieu concernant le nucléaire (puisque rien n’avait été anticipé concernant le devenir des déchets). Je me rappelle les sarcasmes des médias français (entre autres) lorsque les Soviétiques niaient l’existence d’un nuage radioactif suite à l’explosion de Tchernobyl (ou son caractère dangereux). Mais nous subissons le même type de désinformation, et la même négation des droits démocratiques. La façon dont tout est fait pour rendre les quelques habitants du secteurs dépendants des subventions en dit long sur les méthodes mafieuses employées.
Ton père, ce héros
Le nouvel album “Ton père, ce héros” de Didier Tronchet est vraiment bien. C’est une belle découverte. Même si cette BD est très éloignée de mes thèmes habituels, celle-ci se distingue par sa grande tendresse et son humour simple mais ô combien jubilatoire. Que cela fait du bien ! Adaptée de son roman paru en 2006, cette œuvre autobiographique explore la relation entre un père et son fils à travers des souvenirs émouvants et souvent drôles. Et je l’avoue sans vergogne, durant cette lecture, j’ai ri de bon cœur. L’album est une véritable ode à la paternité, où Didier Tronchet partage des moments intimes et complices avec son fils Antoine. A chaque page vous plongerez dans une nouvelle scène de vie, parfois à travers un seul dessin ou parfois en pleine page. Cela donne du rythme bien évidemment et cela se lit bien. Bravo à Didier Tronchet qui a réussi à capturer l’essence de la relation père-fils avec une grande tendresse, avec humour tout en subtilité, rendant chaque anecdote poignante. Coté graphique, pas trop de surprise. C’est du Didier Tronchet pur jus. Un style libre et expressif, qui ajoute une dimension supplémentaire à l’émotion véhiculée par la complicité d’un père et son fils. Vous voulez sourire ? Vous voulez ressentir l’amour inconditionnel d’un papa à son fiston ? cet album est pour vous. Je recommande chaudement.
Foudroyants
L'Atlantide existe toujours mais elle a perdu l'énergie qui alimentait sa technologie et elle a régressé pour devenir une société de bergers et de ramasseurs de coquillages. Le souvenir de leur passé demeure et il est enseigné à l'école. Mais les enfants de l'île savent qu'ils ne pourront jamais la quitter car les courants marins y ramènent toujours les bateaux qui tentent de s'en éloigner. Le jeune Icare vit avec sa grand-mère dans sa bergerie et s'il est secrètement amoureux de la sage et belle Kalio, il ne se doute pas que ce qu'il ressent physiquement en sa présence n'est pas un coup de foudre mais une véritable émanation d'électricité, cette fameuse énergie qui manque à l'Atlantide. Il découvre alors que les élus comme lui capables de produire cette électricité se cachent car depuis plus d'un siècle de mystérieux personnages sortent du fond de l'océan pour s'emparer d'eux et les faire disparaitre à jamais. Excellente série d'aventure tous publics, cette BD mêle des thèmes de la mythologie grecque et de l'aventure science fictionnelle classique à base de dangers, de super-pouvoirs et de civilisations mystérieuses. Elle propose une belle gamme de protagonistes tous intéressants, même le plus abruti d'entre eux qui brutalise le jeune héros et cache ses tourments sentimentaux derrière sa violence stupide. Le jeune héros est facilement attachant et courageux malgré sa faiblesse physique. Celle dont il est amoureux est charmante et très intelligente. Sa petite sœur est mignonne malgré son mutisme. La grand-mère est pleine de vie, de sagesse et se comporte exactement comme il faut pour à la fois protéger et laisser s'épanouir son petit-fils. C'est une BD aussi dépaysante qu'entrainante qui capte le lecteur avec un excellent rythme et une très grosse envie de tenir compagnie aux jeunes héros et d'aller de l'avant avec eux pour partir à l'aventure et découvrir les mystères autour de leur île, de la fameuse armée de Neptune et des pouvoirs dont sont dotés les élus. Les amoureux des Mystérieuses Cités d'Or y retrouveront d'ailleurs des éléments qui leur sont chers. Très bonne série pour jeunes et moins jeunes, j'ai très envie de lire la suite.
Metal (Rinaudo)
Mon avis est forcément subjectif car si cette BD avait eu pour thème le R&B ou le hip-hop, j'aurais été largement moins intéressé. J'étais en effet un gentil hardos dans ma jeunesse (comme le dit Sylvain Dorange dans cet album, on ne disait pas métalleux à l'époque) et j'adorais Metallica, Iron Maiden, RATM, Killing Joke et autres Sepultura... sans même savoir qu'il y avait une différence entre Hard Rock et Metal, et sans même savoir distinguer un genre de metal d'un autre même si forcément j'avais déjà entendu différents noms que j'attribuais plus ou moins à certains styles. Cet album m'a fait découvrir l'énorme quantité de ces genres et m'a fait réaliser que non seulement il y en avait beaucoup que je ne connaissais pas du tout si ce n'est de nom, mais aussi que mes groupes préférés étaient dispersés dans des genres différents sans même que je le sache. Et qu'a contrario, ce n'est pas parce que j'aimais un groupe d'un certain genre que j'aimais forcément les autres groupes du même genre. Cet album est structuré en 20 chapitres dédiés à chacun de ces genres de metal, ainsi qu'une poignée sur la fin sur les styles musicaux proches du metal (Hard rock, grunge et punk), les groupes de metal français ou encore les festivals de musique metal. Après une page titre, chaque chapitre contient une histoire courte en bande dessinée consistant soit à un témoignage personnel sur le rapport entre l'auteur et ce style de metal, soit au témoignage ou récit du parcours d'un des musiciens ou intervenants de ces groupes de metal, soit à une évocation plus ou moins libre de l'esprit même de ce genre de metal (ce qui donne un récit bien gore pour le death metal par exemple, et bien malsain pour le black metal). Et suite à cette histoire, on a droit à une double page de texte et de photos décrivant l'histoire et les caractéristiques de chacun de ces genres de metal, leurs groupes phares ainsi que des anecdotes, des conseils d'écoute et aussi un concert phare qui aura marqué l'histoire du genre. En ce qui concerne les BD elles-mêmes, s'agissant d'un collectif, on en a les caractéristiques habituels : du bon et du moins bon, tant en matière de graphisme que de contenu des histoires. Globalement, ça reste pro et plutôt bien fait, avec quelques BD qui m'ont vraiment intéressé ou su me rappeler ma jeunesse. La lecture de cet album m'aura en quasi permanence donné envie de réécouter telle ou telle musique que j'adorais ou voulais redécouvrir, ainsi que d'écouter ces titres de groupes et de genres que je ne connaissais pas encore. A travers lui, on découvre l'histoire du metal, depuis le moment où il s'est détaché du hard rock, avec son âge d'or dans les années 80 puis ses résurgences dans les décennies suivantes et jusqu'à nos jours. Entre les années 90 et aujourd'hui, je réalise que bien des genres se sont succédés sans que je suive leur évolution. Il m'aura également largement instruit sur un domaine musical que j'aimais sans en connaitre les détails ; à la fois plus restreint que mes goûts musicaux puisque le grunge et le hard rock en sont exclus, mais aussi plus vaste avec ces si nombreux genres différents. Et j'ai pu aussi découvrir le côté étonnant de certains de ses genres encore plus extrêmes que je l'imaginais... avec une sincérité qui ne me donne pas vraiment envie de les écouter ceci étant dit. A moins d'être véritablement curieux, cet album ne parlera probablement vraiment qu'aux amateurs de metal et de rock en général, mais si c'est votre cas, je le trouve chouette et très instructif.
Rwanda - À la poursuite des génocidaires
Un documentaire-choc qui parle de tout l'horreur du génocide rwandais et de la lutte pour faire condamner des coupables qui se sont enfuit pénard en France. C'est encore une fois une lecture qui peut être dur pour certains lecteurs tellement ce qui est montré est violent. Ça pue la mort pratiquement à chaque page et on se mets à se questionner sur l'humanité. Comment est-ce que des humains peuvent être tellement imprégner de haines qu'ils se mettent à commettre des massacres aussi meurtriers ? Et comment d'autres peuvent regarder sans rien faire alors qu'ils pouvaient stop les massacres ? Et pourquoi des politiques sont restés aussi passives et que la justice française a trainé autant avant d'emmener devant la justice des responsables du génocide vivant sur son territoire depuis des décennies ? Le documentaire est prenant avec un bon résumé historique du Rwanda qui explique comment on en est arrivé à un génocide et aussi comment les gens vivent depuis qu'il a eu lieu. Le dessin est pas mal et j'ai bien aimé que les couleurs choisies sont des couleurs sombres, je pense pas que la BD aurait aussi bien fonctionné si c'était fait avec des couleurs vives.
Senso
Une petite comédie italienne (comme il s’en faisait dans les années 1960). Alfred part d’un postulat ultra classique : deux personnes qui ne se connaissent pas se croisent dans un mariage, vont se découvrir et amorcer une relation (ou pas…). Mais sur ce canevas déjà-vu, Alfred nous présente quelque chose d’original, et d’agréable. Le sentiment qui domine après cette lecture est la légèreté. Et pourtant, mine de rien, Alfred aborde des thèmes parfois lourds. Mais il le fait par la bande – sans vraiment les approfondir d’ailleurs – comme le retour que le héros fait sur sa vie et sur sa relation avec sa fille juste à la fin en regardant une expo photo. C’est globalement du romantisme léger, mais Alfred y ajoute quelques pointes d’humour (le héros est maladroit et se retrouve bêtement dans la mouise, se fait agresser et moquer, etc.). Quelques pointes poétiques aussi (l’intervention du taureau par exemple). Tout ceci accompagne très bien le récit, assez léger donc (à tous points de vue) et sympathique.
Apogée
Apogée est une saga de space-opera mettant en scène le conflit interplanétaire entre une civilisation belliqueuse et expansionniste, les Ouroboros, et une puissante fédération de civilisations extraterrestres, le Complexe. Nous suivons cette guerre par les yeux de quatre personnages principaux, deux adolescents issus d'une civilisation mineure du Complexe, une journaliste Ouroboros opposée au conflit et ayant rejoint les rangs du Complexe, et enfin un humain, soldat Romain arraché à sa planète pour une mystérieuse raison et qui se retrouve perdu dans ce conflit futuriste où seul son entrainement militaire lui permet d'y apporter un peu d'aide. Je suis très bon client de ce genre de récit de science-fiction sans limite, entre aventure épique à l'ancienne, anticipation technologique et contexte géopolitique spatial qui n'est pas sans réfléter certaines réalités de notre bonne vieille Terre. A noter qu'il est probable que la série se déroule dans le même univers que Renaissance mais des milliers d'années plus tôt. La forme est ici très académique, avec un dessin propre, des décors planétaires exotiques et des technologies surprenantes et imaginatives. Les différentes races extraterrestres me convainquent un peu moins, car trop souvent humanoïdes façon races de Star Trek, et aussi par leurs faciés parfois un peu moches, mais je passe outre volontiers. Le ton de la narration m'a aussi un peu surpris au départ, en particulier les héros adolescents qui parlent et ont des préoccupations beaucoup trop similaires aux jeunes humains de nos jours avec leurs réseaux sociaux, leurs portables et leur râleries d'ados. Ca brise un peu l'ambiance de science-fiction en donnant l'impression de s'apparenter à une parodie du monde moderne. Heureusement, cet aspect disparait au bout de quelques pages quand on rentre vraiment dans l'action. Et après ça, j'ai accroché pour de bon. C'est du space opera à grand spectacle, avec des civilisations et des véhicules étonnants, des batailles épiques, de l'action et du dynamisme. On la suit à échelle "humaine" grâce aux quatre protagonistes, tout en ayant quelques aperçus également de ce qu'il se passe ailleurs pour une vision plus globale des évènements. En parallèle, le lecteur est poussé par l'envie d'en savoir plus, de voir où les choses vont nous mener, et aussi par le mystère plus précis portant sur ce qui a amené ce soldat romain à être transporté sur une planète extraterrestre : pourquoi ? Par qui ? Et dans quel but ? J'ai très envie de lire la suite en espérant qu'elle ne déçoive pas.
Survival - Warm Springs
Po po po po po ! Attention avec Survival Warn Springs vous allez vous régaler. Oui oui c’est une œuvre magistrale qui témoigne du talent inégalé de Christophe Bec au scénario et de Valério Giangiordano au dessin. Dès les premières pages, vous plongez dans un univers montagneux d’une intensité rare. Christophe Bec, connu pour ses récits captivants et ses intrigues complexes, nous offre – encore une fois - ici une histoire riche en émotions et en rebondissements. Chaque personnage est finement ciselé, avec des motivations profondes et des arcs narratifs saisissants. C’est du grand art ! Le dessin de Valério Giangiordano est tout simplement époustouflant. Ses illustrations détaillées et expressives donnent vie à ce monde ingrat avec une précision et une beauté qui captivent l’œil. Les paysages désolés, les scènes d’action dynamiques et les moments de calme introspectif sont rendus avec une maîtrise technique impressionnante. Chaque case est une œuvre d’art en soi, contribuant à vous immergez totalement dans l’histoire. La collaboration entre Christophe et Valério est une véritable symbiose artistique. Le scénario de christophe, avec ses dialogues percutants et ses situations dramatiques, trouve un écho parfait dans les dessins de Valério. Ensemble, ils créent une atmosphère oppressante et poignante, où l’espoir et le désespoir se côtoient constamment. Cel duo est remarquable ! Christophe sait s’entourer encore et encore de dessinateurs talentueux. Bravo. Survival Warn Springs n’est pas seulement une bande dessinée, c’est une expérience sensorielle et émotionnelle. Les thèmes abordés, tels que la survie, la résilience et la nature humaine, sont traités avec une profondeur et une sensibilité rare. Cette œuvre est un témoignage de la capacité de la bande dessinée à explorer des sujets complexes et à toucher le lecteur de manière profonde. Bing ! Une fleche dans ton coeur ! Survival Warn Springs est une réussite éclatante. C’est une lecture incontournable pour tous les amateurs de bande dessinée et une preuve supplémentaire du génie créatif de Christophe Bec ! Je ne peux que recommander chaudement de courir chez votre libraire pour vous procurer cet album.