Les derniers avis (30915 avis)

Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série The One Hand & The Six Fingers
The One Hand & The Six Fingers

Un comics sous forme de fascicule, il y en aura cinq, un par mois. Autre particularité, chaque fascicule va nous proposer deux points de vue différents d'une même histoire. D'abord celle de l'inspecteur Ari Nassar qui vient de fêter son départ en retraite, elle sera suivie de celle d'un tueur en série. Ram V et Laurence Campbell s'occupent de notre inspecteur, tandis que Dan Watters et Sumit Kumar du serial killer et Lee Loughridge aux couleurs. Fascicule 1. Une entrée en matière réussie, l'intrigue prend doucement forme et j'aime beaucoup cette lecture en parallèle des deux points de vue. L'inspecteur Ari est intrigant, c'est aussi un solitaire qui cherche la compagnie féminine dans une boutique spécialisée dans l'Intelligence Artificielle, sous forme de robots. Il va reprendre du service sur une enquête qu'il a déjà résolue deux fois dans le passé... Côté tueur en série, on découvre un jeune homme doctorant en archéologie, un petit gars comme beaucoup d'autres, il a un job d'appoint pour joindre les deux bouts. Des personnages que nos scénaristes prennent le temps de bien développer. Un polar noir, dans un monde futuriste, qui tient ses promesses, c'est captivant et j'ai hâte d'être au prochain numéro. Notre trio (Campbell, Kumar et Loughridge) réalise un formidable boulot. La partie graphique nous plonge de plein pied dans cette mégalopole bouillonnante et inquiétante. J'ai adoré le choix des couleurs. Plus qu'à attendre le 28 février.

07/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Jolies ténèbres
Jolies ténèbres

Alors ça, c'est glauque à souhait. Jolies ténèbres, c'est un conte macabre, un récit fantastique mêlant les joies enfantines aux horreurs plus sombres et cruelles du monde réel. Tout commence dans l'esprit d'une jeune fille… morte. Oui, ici, nous allons suivre des petits êtres humanoïdes tout droit sortis de l'imaginaire d'une enfant et qui vont devoir tenter de survivre hors de sa tête lorsque celle-ci meurt en pleine forêt dans des circonstances inconnues. Le sujet, en réalité, ne sera pas la mort de la jeune fille en elle-même (si ce n'est à la rigueur que tout ce récit pourrait être interprété comme une métaphore pour la mort symbolique de l'enfance et un passage forcé et dramatique à l'âge adulte et ses horreurs plus froides). Ici, nous allons suivre ces petits personnages à l'apparence si innocente progressivement se transformer en monstres. Vols, inégalités, meurtres, survie en milieu hostiles, … On comprend très rapidement que l'on ne nous raconte pas ici une histoire joyeuse. Comme le nom de l'album l'indique, nous avons ici un croisement du beau, du mignon, de l'idéal (de l'idéalisé, même) et du terrifiant, du monstrueux, du froid, du réel. Seuls une poignée de personnages semblent objectivement sympathiques, mais bien évidemment, comme souvent dans ce genre de récit, ce sont elleux qui subiront les pires tragédies. Aurore, notre protagoniste, est une jeune rêveuse, souhaitant l'entraide, la paix avec les animaux et tout simplement que tout le monde puisse vivre en harmonie. Cette histoire est celle de ses désillusion, de la perte de son innocence, de sa découverte presque trop cruelle des pires aspects de l'humanité. Elle qui n'était qu'une sorte de poupée idéalisée au début, ne rêvant que de fêtes, de thés et de son beau prince, elle finira traumatisée, froide, monstrueuse à son tour. L'album retourne, met sincèrement mal à l'aise par moment, et surtout réussi son pari de faire de ce récit une rencontre entre une leçon de vie poétique et imagée et une version horrifique du roman "Les Chapardeurs" de Mary Norton. Le dessin de Kerascoët est, comme toujours, très beau. Iels arrivent toujours à donner des visages et des apparences adorables à leurs personnages, ce qui aide beaucoup pour le contraste avec les évènements affreux que ces petits êtres vivent. Les dernières planches beaucoup plus froides et terrifiantes m'ont vraiment bluffée. L'album m'a sincèrement retournée. C'est glauque, prenant, angoissant, … La lecture est on ne peut plus recommandée pour moi.

07/02/2025 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Homme qui tua Chris Kyle
L'Homme qui tua Chris Kyle

Je n'ai franchement aucune affinité avec toute cette histoire, dont je ne connais pas le film d'ailleurs (American Sniper). Mais Nury et Brüno qui s'associent pour parler de ça, c'est suffisant pour me donner envie. Et j'ai donc commencé la BD sans trop d'attente, ce qui m'a permis de complètement l'apprécier. En effet, la BD pose deux conditions pour une lecture agréable : ne pas s'attendre à une histoire exhaustive, ne pas s'attendre à une considération sur les personnes. Ne connaissant pas l'histoire, donc, j'ai été surpris que l'ensemble présente les faits et (presque) que les faits. Les auteurs ne se posent jamais en père-la-morale et se contentent de présenter tout les personnages, leurs idées, comment cette journée arriva et ce qu'il en résultat. Mais aussi la suite, avec la veuve de Chris Kyle, tout ce qui s'est passé autour de son image etc ... Ce qui fait la confusion possible de plusieurs lecteurs et lectrices, c'est que la BD semble vouloir explorer cette histoire aux personnages assez peu manichéen, alors que le propos des auteurs me semble tout autre. Bien qu'il ne mette que les faits allant jusqu'à retranscrire des interviews télévisuelles, c'est dans l'organisation des pages que j'ai senti ce qui se jouait. Pour moi (du haut de mon expérience de lecteur), les auteurs veulent utiliser cette histoire pour présenter une société, la société américaine, dans toutes ses contradictions. Une société qui ne s'occupe pas de la santé de ses milliers de vétérans, fasciné par les armes à feux, embrassant la violence comme solution (le slogan est incroyable !), utilisant toute histoire pour faire de l'argent, capitalisant sur le succès populaire ... Pour moi, cette BD est surtout une constatation de ce qu'est l'Amérique de Chris Kyle. Une Amérique qui ne fait pas du tout rêver et qui semble surtout un échec cuisant. Voir la jeune veuve sortir livre sur livre et créer des sociétés en profitant de la mort de son mari me parait indécent, mais c'est l'Amérique ! Voir les personnages utilisés en tout sens, les procès s'empiler, les interviews (parfois lunaire) se succéder, le tout baigné des valeurs bien USA (arme, protestantisme, procès, argent ...). C'est une fin bien amère qui est présentée, à mon gout, lorsque l'on voit encore une page de mort qui s'entasse, morts anonymes qui ne seront jamais déplorés ... La BD est une enquête sur un sujet qui n'est pas le meurtre de Chris Kyle et dont j'ai l'impression que le sous-titre est le plus important : une histoire Américaine.

07/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Fronde fiscale - Antoine Deltour - Parcours d'un lanceur d'alerte
Fronde fiscale - Antoine Deltour - Parcours d'un lanceur d'alerte

Cet album est très intéressant. D’une part parce qu’il explique de façon très simple et très claire comment les multinationales s’exonèrent des obligations collectives en matière fiscale, en jouant sur les règles, avec la complicité de dirigeants politiques, et d’États aux allures de paradis fiscaux – ici le Luxembourg, avec des boites de Conseils et d’Audit spécialisées pour les conseiller à frauder le fisc. L’autre intérêt est de montrer, au travers de ce qui est arrivé à Antoine Deltour, qui travaillait dans l’un de ces cabinets géants (qui œuvrent pour « accompagner » les multinationales du monde entier – celles qui ont des « sièges sociaux » ne contenant qu’une boîte aux lettres au Luxembourg) et qui est devenu « lanceur d’alerte », fournissant des documents à "Cash Investigation" - entre autres. C’est le début pour lui d’un harcèlement judiciaire de la part de son ancien employeur – secondé par la justice luxembourgeoise au début. Cela interroge donc aussi sur le statut de lanceur d’alerte, officiellement défendu, mais qui en fait est plus que fragile. Et il faut beaucoup de courage pour le devenir et le rester, puisque plusieurs années de combat judiciaire, de pressions diverses s’ensuivent. La narration est agréable et limpide, y compris lorsque Deltour explique les mécanismes de la fraude. On reste pourtant dégoûté en comprenant que rien n’a changé sur le fond, puisque les mécanismes qui permettent aux multinationales d’utiliser le dumping fiscal et les complicités des dirigeants leur permettent toujours de ne presque rien payer en impôts sur leurs réels bénéfices. Comme le rappelle Deltour (et c’est le moteur de son action), ceci entraine la baisse des investissements dans l’éducation, le social, les hôpitaux, etc., puisque l’argent qui leur serait nécessaire est détourné au profit des actionnaires des grands groupes, suite à quelques jeux d’écriture. Un album peu épais, vite lu, mais instructif (à compléter avec quelques articles du Monde diplo, quelques émissions d’Élise Lucet – qui se fend de la préface et certains livres et BD de Denis Robert). Une lecture recommandée.

07/02/2025 (modifier)
Couverture de la série La Gloire de mon Père
La Gloire de mon Père

"La Gloire de mon père" et Le Château de ma Mère , sa suite, ont la particularité d'être des excellents romans bénéficiant de très bonnes adaptations ciné et BD. J'aime beaucoup l'univers marseillais de Pagnol et je trouve que la collection proposée par Stocco et Stoffel rend fidèlement hommage à ce grand artiste. Pagnol est un auteur très "cinématographique" dans ses récits. C'est donc presque naturel de retrouver le même déroulé scénaristique dans la série. Pas de surprise donc mais un plaisir évident de retrouver cet équilibre entre l'intimité de l'enfance heureuse, la peinture sociétale et sociale de ce début de siècle où la séparation de l'Eglise et de l'Etat est une grande affaire, et la pointe d'ironie sur l'image idolâtrée du père. Les dialogues sont souvent issus du roman ce qui apporte une belle qualité littéraire à la série. Le graphisme de Tanco qui manie humour des expressions et précision des paysages contribue grandement à la qualité d'une lecture dont je ne me lasserai jamais.

07/02/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Welcome back, Alice
Welcome back, Alice

Shuzo Oshimi est décidément un auteur à part et cette série le prouve encore une fois. L'auteur aime parler de sujets durs et souvent tabous sans prendre les gants et ce n'est donc pas une lecture que je recommande à tout le monde. Il y a des passages très crus montant la sexualité et les fantasmes d'adolescents qui risquent de choquer les âmes sensibles. L'histoire met en avant trois adolescents qui sont mal dans leur peau et surtout dans les rôles que leur donne la société japonaise qui est très conformiste et rigide sur ce que doit être un homme et ce que doit être une femme et gare à celui ou celle qui ne tient pas son rôle convenablement. Je ne vois pas trop quoi ajouter de plus à l'avis de gruizzli hormis que je suis souvent d'accord avec son avis. L'auteur réussit le tour de force de montrer du sordide sans tomber dans l'exploitation de bas étages. On sent un amour pour les personnages même lorsqu'ils font des trucs malsains. Il faut dire que l'auteur se sent concerné par le sujet et a donc mis beaucoup de lui-même dans cette série... Les 7 tomes se lisent bien. Il faut dire qu'il y a souvent peu de texte durant plusieurs pages de suite. La mise en scène est incroyable.

07/02/2025 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Brave Bell
Brave Bell

Brave Bell est un manga dense qui apporte une trame originale mêlant de nombreuses thématiques et qui ne se laisse pas deviner. Cela commence comme un shonen classique, avec un héros lycéen qui a la particularité d'être le fils d'un chef yakuza et d'avoir une vie scolaire particulière à cause de l'aura que cela implique. Une seule fille au lycée ose en effet le traiter d'égal à égal, mais hormis cela il se sent bien seul. Jusqu'au jour où tout le clan de sa famille est massacré par une organisation inconnue et qu'il se retrouve avec la vengeance comme seul objectif. Mais avant cela, il doit découvrir ce que contient le coffre bancaire que son père lui a laissé en héritage. Qu'elle n'est pas sa surprise de découvrir qu'une jeune fille y est hébergée, une petite soeur qui lui était inconnue et dont il apprend qu'elle détient un pouvoir surnaturel de même que l'une des antagonistes qu'il rencontre par la même occasion ! C'est avec l'aide de cette enfant et de ses pouvoirs, ainsi qu'avec le soutien de sa seule amie du lycée, qu'il va continuer à mener l'enquête pour comprendre qui est cette organisation qui a tué sa famille. Un scénario complexe et intense pour un récit plutôt noir, avec une dose de polar et une autre de fantastique. On sent qu'il dispose d'un scénariste d'une part et d'un dessinateur d'autre part, contrairement à ces séries manga où un seul auteur s'occupe des deux. Car en effet le dessin est ici tout aussi pro et travaillé que le scénario. Les planches sont soigneusement réalisées, avec un trait réaliste et détaillé. Il y a un gros boulot derrière ça et la narration reste très lisible. L'histoire est rythmée, très prenante, avec une bonne intelligence dans son déroulement et sa mise en scène. Il se passe beaucoup en un unique tome d'introduction et on se demande vraiment où l'intrigue va nous mener pour se terminer en 6 tomes. A suivre de près.

06/02/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Crevette
La Crevette

Une BD qui se lit le sourire aux lèvres. Le plaisir de retrouver le duo de Celle qui fit le bonheur des insectes. Je suis un peu embêté, je ne peux pas vous dévoiler ce qui se cache derrière cette crevette, il faut garder la surprise. Bon d'accord, un indice : il ne s'agit pas du crustacé. Un Vaudeville à l'ancienne, où l'amour ne sera pas absent, dans le Paris de 1953. On va côtoyer la lingerie fine dans le magasin la Divine, un magasin dirigé par l'acariâtre Séraphin. Un album savoureux aux situations cocasses, aux dialogues truculents et aux personnages attachants. Il y a évidemment la jolie Aline (aux seins riquiqui) qui va découvrir le petit secret de son patron, l'exubérante Brigitte à la forte poitrine (bonnet F), mais aussi un mannequin du magasin, le témoin immobile de tout ce petit monde. Un récit sur un rythme soutenu, à l'humour savamment dosé et agrémenté de la voix off du mannequin. Et le message de fond pourrait être : ce n'est pas parce que la nature ne vous a pas gâté que vous n'avez pas droit au bonheur. Un Zidrou en grande forme ! Le dessin de Paul Salomone est toujours aussi beau. Un trait fin, lisible et expressif rehaussé par de superbes couleurs à l'aquarelle. Il magnifie ce Paris des années cinquante. La mise en page est dynamique. La couverture avec cette crevette au milieu d'un cœur formé par des soutiens-gorge est un parfait condensé de cette comédie. Un album qui donne la banane ! ;) Coup de cœur.

06/02/2025 (modifier)
Couverture de la série Garulfo
Garulfo

Garulfo, c'est l'histoire d'une grenouille éponyme qui, las de sa condition de batracien et envieuse des humains qu'elle idéalise depuis toujours, va un jour trouver une fée pour exaucer son souhait : pouvoir devenir un homme. Malheureusement, l'humanité est bien loin de l'image optimiste qu'il en avait, et c'est bientôt la cruauté, l'injustice et la vilenie qui feront son monde. A moins qu'il puisse parvenir à redevenir une grenouille insouciante… Ajoutez à cela un prince humain qui lui aurait bien besoin d'une bonne dose d'empathie et d'une leçon de gentillesse et de politesse et vous aurez la base de cette série : un conte sur la nature humaine. Des textes bien construits, une histoire jouant des codes des récits chevaleresques, des clins d'œil à des contes bien connus de-ci de-là, un propos filé sur la cruauté humaine et, par son libre arbitre, le potentiel de l'humanité à devenir meilleure, … bref, l'œuvre est pleine de qualités. C'est du bon, du très bon même. Pourtant ça n'atteint pas le "culte" pour moi. Cela n'en est pas loin, je ne saurais pas vraiment dire ce qui manquerait, mais c'est mon ressenti : très bon mais pas parfait. (Note réelle 3,5)

06/02/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Zoc
Zoc

Moi, j’ai beaucoup aimé. Je vois que les autres lecteurs ont trouvé cette lecture un peu « creuse » ou « légère », ce que je comprends parfaitement. La narration est très contemplative, il ne se passe finalement pas grand-chose, il s’agit plus d’une promenade poétique, un peu onirique, et remplie de symbolisme. J’y ai personnellement vu une réflexion sur notre place dans la société, le rôle que nous y jouons, l’importance de nos contributions personnelles… des thèmes plus que jamais importants. Oui, la réflexion reste superficielle, mais cela ne m’a pas dérangé. Graphiquement c’est surprenant, avec une ligne claire rappelant un peu le style Ghibli. En tout cas, j’ai trouvé les planches magnifiques, et surtout parfaitement lisibles. Un moment de lecture introspectif et paisible.

06/02/2025 (modifier)