Il y a parfois un peu des documentaires de Delisle dans ce récit, dans lequel l’auteur se place au centre, et pointe, l’air de rien – et sans forcer les jugements trop faciles – quelques petites désillusions après observation de sociétés éloignées de la sienne.
L’auteur a été attiré – le mot est faible pour parler d’une passion et d’une forte attente – par le bouddhisme, au point d’envisager de devenir moine. Déçu par ses rencontres dans son Canada natal, il s’envole pour un long périple au Népal, puis au Tibet, pensant y trouver les réponses aux nombreuses questions qu’ils se posent.
Si le bouddhisme en tant que tel ne le déçoit pas, il en est autrement de certains bouddhistes, et de ce qu’il découvre des sociétés tibétaines et népalaises (on a aussi droit à quelques témoignages du contrôle jusqu’à l’absurde – voir les multiples contrôles de visa lorsqu’il franchit la frontière tibétaine – exercé par la Chine dans cette région annexée qu’est le Tibet). Les observations de Bérubé désacralisent cet Orient fantasmé par des milliers d’occidentaux (les Hippies bien sûr, mais aussi de nos jours par une idéalisation du bouddhisme et des habitants de l’Himalaya).
Le récit est une expérience humaine intéressante, racontée de façon simple, plutôt réaliste et impartial. Au final, si l’auteur n’est pas devenu moine, et si sa vision des bouddhistes tibétain a sans doute parfois souffert de la réalité observée, Bérubé semble être sorti grandi et rasséréné par ce long voyage et ces rencontres.
En tout cas c’est une lecture plaisante, agréable et fluide, avec un dessin lui aussi simple mais efficace.
Si le début du récit est un peu lent et « mollasson », dès que l’on part dans la mémoire de la mère de l’auteure, dans un long flash-back, ça devient vraiment prenant.
Au travers du témoignage de plusieurs personnes (sa mère bien sûr, mais aussi deux autres, comme elle le présente en fin d’album), l’auteure a condensé un pan important et douloureux de son histoire familiale, mais aussi de l’histoire bouleversée de la Corée.
On découvre ainsi de l’intérieure la brutalité de l’occupation japonaise durant la guerre (même si c’est ici traité rapidement et presque de façon transversale – on ne voit pas les soldats japonais, mais sont évoqués les réquisitions, les enrôlements forcés, les enlèvements des « femmes de réconfort », etc.). Mais aussi et surtout la brutalité de la « guerre de Corée », poussant des centaines de milliers de personnes dans un exode m’ayant fait penser à celui qu’a connu la France au printemps 1940.
Quelques scènes hallucinantes, comme ces bombardements de l’aviation américaine sur des civils, ou les nombreuses familles séparées durant ce long reflux – comme la mère de l’auteure, qui perd de vue – définitivement hélas son mari et son fils.
Soixante ans plus tard, on retrouve la mère de l’auteure et d’autres qui attendent d’être « tirés au sort » pour avoir la chance de revoir, furtivement et sous haute surveillance et censure, des membres de leur famille vivant en Corée du Nord. Ces épisodes douloureux et presque ubuesques sont bouleversants.
Au final, on a un récit circonstancié et bien mené, qui mêle petite et grande histoire, qui ne surjoue pas le pathos, mais qui rend sensible de l’extérieur la douleur, les cicatrices qui ne peuvent se refermer, de ces familles séparées depuis des décennies.
J'avais adoré ''Nymphéas noirs'' alors j'étais bien partant pour voir la même équipe refaire l'adaptation d'un roman du même écrivain.
Ce one-shot est un peu moins bon que le premier, notamment parce que l'intrigue est un peu plus classique, mais il reste efficace. J'ai trouvé le scénario bien prenant et du début jusqu'à la fin je voulais savoir comment cela allait se terminer, surtout qu'encore une fois le scénario est bien tordu avec plein de surprises. Avec Michel Bussi, il semblerait qu'il ne faut jamais se fier à ce que l'on voit jusqu'aux révélations finales. Bien sûr, cela s'adresse avant tout au fan de polar. Ceux qui sont allergiques au genre risquent de ne pas trop accrocher au scénario qui possèdes les défauts du genre : les personnages qui semblent capables de tout faire et pleins de coïncidences qui aident bien à avancer l'intrigue. En tant que fan de polar, ces éléments ne me dérangent pas du moment que c'est bien fait, mais je peux comprendre que d'autres lecteurs risquent de s'énerver à la lecture de quelques scènes.
J'ai bien aimé le dessin. Un bon cru pour les fans de polars vraiment tordus.
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Comment je ne suis pas devenu moine
Il y a parfois un peu des documentaires de Delisle dans ce récit, dans lequel l’auteur se place au centre, et pointe, l’air de rien – et sans forcer les jugements trop faciles – quelques petites désillusions après observation de sociétés éloignées de la sienne. L’auteur a été attiré – le mot est faible pour parler d’une passion et d’une forte attente – par le bouddhisme, au point d’envisager de devenir moine. Déçu par ses rencontres dans son Canada natal, il s’envole pour un long périple au Népal, puis au Tibet, pensant y trouver les réponses aux nombreuses questions qu’ils se posent. Si le bouddhisme en tant que tel ne le déçoit pas, il en est autrement de certains bouddhistes, et de ce qu’il découvre des sociétés tibétaines et népalaises (on a aussi droit à quelques témoignages du contrôle jusqu’à l’absurde – voir les multiples contrôles de visa lorsqu’il franchit la frontière tibétaine – exercé par la Chine dans cette région annexée qu’est le Tibet). Les observations de Bérubé désacralisent cet Orient fantasmé par des milliers d’occidentaux (les Hippies bien sûr, mais aussi de nos jours par une idéalisation du bouddhisme et des habitants de l’Himalaya). Le récit est une expérience humaine intéressante, racontée de façon simple, plutôt réaliste et impartial. Au final, si l’auteur n’est pas devenu moine, et si sa vision des bouddhistes tibétain a sans doute parfois souffert de la réalité observée, Bérubé semble être sorti grandi et rasséréné par ce long voyage et ces rencontres. En tout cas c’est une lecture plaisante, agréable et fluide, avec un dessin lui aussi simple mais efficace.
L'Attente
Si le début du récit est un peu lent et « mollasson », dès que l’on part dans la mémoire de la mère de l’auteure, dans un long flash-back, ça devient vraiment prenant. Au travers du témoignage de plusieurs personnes (sa mère bien sûr, mais aussi deux autres, comme elle le présente en fin d’album), l’auteure a condensé un pan important et douloureux de son histoire familiale, mais aussi de l’histoire bouleversée de la Corée. On découvre ainsi de l’intérieure la brutalité de l’occupation japonaise durant la guerre (même si c’est ici traité rapidement et presque de façon transversale – on ne voit pas les soldats japonais, mais sont évoqués les réquisitions, les enrôlements forcés, les enlèvements des « femmes de réconfort », etc.). Mais aussi et surtout la brutalité de la « guerre de Corée », poussant des centaines de milliers de personnes dans un exode m’ayant fait penser à celui qu’a connu la France au printemps 1940. Quelques scènes hallucinantes, comme ces bombardements de l’aviation américaine sur des civils, ou les nombreuses familles séparées durant ce long reflux – comme la mère de l’auteure, qui perd de vue – définitivement hélas son mari et son fils. Soixante ans plus tard, on retrouve la mère de l’auteure et d’autres qui attendent d’être « tirés au sort » pour avoir la chance de revoir, furtivement et sous haute surveillance et censure, des membres de leur famille vivant en Corée du Nord. Ces épisodes douloureux et presque ubuesques sont bouleversants. Au final, on a un récit circonstancié et bien mené, qui mêle petite et grande histoire, qui ne surjoue pas le pathos, mais qui rend sensible de l’extérieur la douleur, les cicatrices qui ne peuvent se refermer, de ces familles séparées depuis des décennies.
Ne lâche pas ma main
J'avais adoré ''Nymphéas noirs'' alors j'étais bien partant pour voir la même équipe refaire l'adaptation d'un roman du même écrivain. Ce one-shot est un peu moins bon que le premier, notamment parce que l'intrigue est un peu plus classique, mais il reste efficace. J'ai trouvé le scénario bien prenant et du début jusqu'à la fin je voulais savoir comment cela allait se terminer, surtout qu'encore une fois le scénario est bien tordu avec plein de surprises. Avec Michel Bussi, il semblerait qu'il ne faut jamais se fier à ce que l'on voit jusqu'aux révélations finales. Bien sûr, cela s'adresse avant tout au fan de polar. Ceux qui sont allergiques au genre risquent de ne pas trop accrocher au scénario qui possèdes les défauts du genre : les personnages qui semblent capables de tout faire et pleins de coïncidences qui aident bien à avancer l'intrigue. En tant que fan de polar, ces éléments ne me dérangent pas du moment que c'est bien fait, mais je peux comprendre que d'autres lecteurs risquent de s'énerver à la lecture de quelques scènes. J'ai bien aimé le dessin. Un bon cru pour les fans de polars vraiment tordus.