Les derniers avis (7411 avis)

Couverture de la série Silver Surfer - Black
Silver Surfer - Black

Cette réédition de Silver Surfer Black dans la collection Marvel Prestige est une véritable réussite. Le grand format met enfin en valeur l’immense travail de Tradd Moore, dont le style psychédélique et organique emporte le lecteur dans un voyage visuel unique. Ses planches, à la fois foisonnantes et déstabilisantes, traduisent parfaitement la chute du Surfer dans l’inconnu et son face-à-face avec ses peurs les plus profondes. Les couleurs éclatantes de Dave Stewart amplifient encore ce sentiment d’immersion cosmique, entre beauté vertigineuse et inquiétante étrangeté. Donny Cates signe quant à lui un scénario à la fois intime et grandiose. Il propose une réflexion profonde sur la nature de Norrin Radd, sa culpabilité, son héritage et la rédemption qu’il recherche. Le récit navigue habilement entre introspection poétique et spectacle épique, mêlant des affrontements d’ampleur cosmique à des moments de doute et de fragilité. On y retrouve les grandes thématiques qui font la force du Silver Surfer, mais explorées avec une intensité nouvelle. Silver Surfer Black est une œuvre marquante, qui peut parfois déconcerter par ses expérimentations visuelles mais qui offre une expérience rare et mémorable. Grâce à cette édition prestige, les planches prennent toute leur ampleur et donnent au lecteur la sensation d’assister à une véritable odyssée cosmique. Une pépite qui rend justice à l’un des personnages les plus fascinants de l’univers Marvel. Je partage totalement l’analyse de Présence, qui a su saisir toute l’essence de ce récit. Une œuvre qui mérite sans hésitation un 5/5.

01/10/2025 (modifier)
Par Présence
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Dernier debout - Jack Johnson, fils d’esclaves et champion du monde
Le Dernier debout - Jack Johnson, fils d’esclaves et champion du monde

Aucune personne de couleur dans ce monde n’a assez d’argent pour changer le noir en blanc. - Ce tome contient une biographie du champion de boxe Jack Johnson (1878-1946). Son édition originale date de 2024. Il a été réalisé par Youssef Daoudi pour les dessins et les aplats de rouge, par Adrian Matejka pour la poésie (mention portée en lieu et place de scénario), et traduit par Sidonie van den Dries. Il compte trois cent huit pages de bande dessinée. En fin de tome se trouvent une chronologie des événements réels en quarante dates, une bibliographie sélective recensant une douzaine d’ouvrages, et deux pages de remerciements un quart rédigé par le dessinateur sur le mode collaboratif avec le scénariste, et trois quarts rédigés par ce dernier sur les quinze ans qu’il a consacré à ce projet, explicitant sa démarche. Jack Johnson expose que : Depuis la nuit des temps, les hommes n’ont cessé de combattre avant de se battre pour de l’agent. Ils se battaient avec les mains. Ils se battaient avec des cailloux, des bâtons. Ils se battaient pour conquérir les jolies femmes. Ils se battaient pour avoir de la viande, et le privilège de s’asseoir près du feu les soirs d’hiver. Les matchs de boxe ne sont qu’une version plus distrayante de ces luttes préhistoriques… et il est le meilleur combattant que la Terre ait porté. Le 4 juillet 1910, l’aube avait des allures de châtiment… À Reno, les anciens disaient que le soleil n’avait jamais été aussi proche. C’était le genre de chaleur qui vide les verres d’eau comme par magie et fait bouillir la sueur sur les fronts. Les œufs cuisaient sans feu. Les cigares s’allumaient spontanément. Ça n’a pourtant pas dissuadé les 20.000 spectateurs de débarquer en automobile, à cheval et en voiture à cheval. Des trains arrivaient toutes les demi-heures des quatre coins du pays. Quand les wagons étaient bondés, les fans voyageaient sur le toit. On était prêt à se ligoter à une locomotive pour assister au Combat du siècle. Bien sûr, Tex Rickard a choisi d’organiser le combat entre Johnson et Jeffries dans le Nevada. Et bien sûr, il a choisi Reno. Reno, où il était aussi facile et aussi bon marché de divorcer que de se faire servir un verre de whisky. Les parieurs, les supporters, les prostituées et les fans de combat ont envahi les rues, les poches pleines à craquer d’argent liquide. Presque tous les paris étaient en faveur de Jeffries. Les pickpockets et les petits voleurs étaient à l’œuvre. Les tickets étaient vendus aussitôt imprimés. Seuls 16.000 fans déchaînés purent s’en procurer un. Tous ces imbéciles pariaient contre Johnson. C’est comment déjà, le dicton sur le fou et son argent. Dans le désert, le soleil était presque au zénith. La chaleur était de plus en plus torride, mais les supporters en costume continuaient d’affluer. Les scieries et les charpentiers travaillaient dans la journée, en plein cagnard, et la nuit à la lumière des torches. Ils avaient eu moins de trois semaines pour construire le stade. L’air sentait la sciure, la sueur et la résine de pin des planches qu’on utilisait pour faire les gradins. On entendait encore les marteaux et les scie à l’œuvre, pendant que les spectateurs faisaient la queue. Mais ils l’ont terminé à temps. Johnson est prêt. Il est prêt depuis le jour où il a quitté Gavelstone pour faire fortune. Il est possible que le lecteur ait déjà entendu parler de Jack Johnson, soit parce qu’il apprécie la boxe, soit parce qu’il apprécie le jazz (l’album A tribute to Jack Johnson, 1971, de Miles Davis, 1926-1991), soit parce qu’il est familier avec l’histoire des Afro-Américains. Il est également possible qu’il découvre son histoire avec cette bande dessinée. Un rapide feuilletage montre des dessins dans un registre réaliste, avec un encrage parfois un peu acéré, parfois un peu pâteux, des aplats de noirs aux formes irrégulières, qui confèrent une rudesse certaine aux personnages, évoquant une vie dure, de combat, en parfaite adéquation avec les combats de boxe. Le lecteur peut y déceler comme une réminiscence de la virilité des dessins de Joe Kubert et de ceux de Jordi Bernet. Il comprend immédiatement que l’usage de la teinte rouge avec une légère nuance de rose permet de rehausser les éléments participant aux différentes formes de violence, à l’intensité d’un moment, à une forme de domination économique ou sociale. Il remarque également que dans le fil d’une forme traditionnelle de bande dessinée avec cases et phylactères, se trouvent des pages s’apparentant à une illustration accompagnée d’un texte, souvent disposé en de courtes lignes, à l’instar d’un poème. Le récit commence en 1910 par l’explication du choix de la ville pour le combat de boxe opposant Jack Johnson à James J. Jeffries (1875-1953), l’arrivée des spectateurs, le prix des tickets, la détermination de Jack Johnson, l’ambiance ouvertement raciste et agressivement raciste, et un interlude dans le futur (du récit) en 1938 où Johnson se tient sur scène en train de raconter son histoire. En page quarante-six le lecteur découvre la mention Round 1 : il comprend que vont suivre quinze chapitres, chacun correspondant à un round du combat, avec un va et vient entre les souvenirs du boxeur, ses déclarations lors de son seul en scène, et ses commentaires sur sa condition, sur l’époque, sur les enjeux sous-jacents. Les auteurs font preuve d’une réelle honnêteté en consacrant une part significative au combat du siècle (qualificatif d’époque), à la boxe, qui est au cœur de l’identité de Johnson, qui constitue son métier professionnel, qui est indissociable de son caractère, de sa personnalité, de son histoire. D’un autre côté, le récit reste dans la narration, sans vulgarisation des techniques de boxe. La lecture s’avère très facile, éloignée des tics habituels d’un ouvrage de nature historique : pas de pavé de texte explicatif avec des cases d’illustrations, pas de reportage chronologique. Voire s’il n’y prête pas attention, le lecteur peut passer à côté du lien direct entre la façon de raconter le combat au temps présent, et Jack Johnson sur scène s’adressant à un public. La narration visuelle commence par trois pages aérées : trois cases de la largeur de la page sur la première, puis deux, puis trois. Les dessins se focalisent sur les poings en train de boxer dans le vide, avec un court texte en-dessous de chaque case. Puis ils passent aux paysages aux alentours de Reno : des montagnes dans le lointain, un lézard en gros plan, une voiture soulevant un nuage de poussière, une moto d’époque, l‘arrivée du train… Le lecteur apprécie vite cette reconstitution historique visuelle, avec une sensation palpable de textures, avec une apparence de matières mises à l’épreuve par le temps et par l’usure, avec cette sensation d’une réalité dure, rugueuse et âpre. L’artiste met à profit la pagination conséquente pour mettre en œuvre trois types de mises en page différentes. Il réalise des pages descriptives, denses en information visuelles, que ce soit pour les décors, les paysages, les personnages et les tenues vestimentaires, une approche réaliste de documentée. À d’autres moments, il se focalise sur les personnages, soit en pied, soit en gros plan, bougeant et se déplaçant sur un fond vide, pour mieux faire ressortir leurs mouvements (par exemple celui des boxeurs), ou le langage corporel entre deux personnes, Jack et son épouse, ou son agent, ou autre. Le lecteur découvre également un certain nombre de séquences avec des fonds de pages noir (gouttières et bordures), avec parfois uniquement Jack Johnson en train de parler, ou bien une illustration d’un objet, d’une affiche accompagnée d’un texte disposé en courtes lignes, comme un poème. Lorsque les auteurs évoquent les réactions des journaux, le dessinateur peut adopter une mise en page avec des manchettes et des colonnes de journal, des illustrations à la manière des dessins humoristiques ou caricaturaux de l’époque. Cette mise en œuvre de formats différents participe au rythme de la lecture et à sa diversité. En outre, le lecteur ressent rapidement le qualificatif donné au scénariste : poésie d’Adrian Matejka. Lors des séquences avec une illustration accompagnée d’un texte disposé en courtes lignes, il voit en quoi cela participe d’une forme de poésie, très réaliste, sans rime (même si elles peuvent s’être perdues à la traduction), des réflexions construites sur la base d’un état d’esprit, au cours desquelles le narrateur prend du recul sur sa condition, sur l’image que le monde renvoie de lui, sur sa nécessaire adaptation à la réalité de la place assignée aux Afro-Américains par la société. Les auteurs mettent en scène le racisme de manière frontale, sans prendre de pincette, tel que Jack Johnson l’a vécu, ou plutôt l’a affronté, tel qu’issu de l’histoire des esclaves. Ils savent entremêler de manière organique la pratique professionnelle de la boxe, le mur auxquels se heurtent les Afro-Américains (dont la Color Line), et la personnalité de Jack Johnson à la fois boxeur par vocation, à la fois individu animé par la combativité dans la vie de tous les jours comme sur le ring. Ainsi, cet être humain apparaît comme un produit de l’environnement dans lequel il est né et a grandi, comme un combattant dans l’âme, comme une personne faisant preuve de recul sur sa situation sociale, sur les forces systémiques auxquelles il est confronté, qui modèlent sa vie, qui l’emprisonnent dans un rôle. La construction narrative et la sensibilité du récit vont bien au-delà d’une biographie rigoureuse : le lecteur éprouve une forte sympathie pour Jack Johnson, associée à une empathie profonde, comprenant aussi bien que ressentant sa frustration qu’il transforme en rage combative pour vaincre ses adversaires, exercer son art à la hauteur de son talent, exulter au-delà des limites systémiques de la société de l’époque. Dans le même temps, ils montrent aussi les aspects négatifs d’un tel mode de vie, à commencer pour sa compagne Etta Duryer. Un boxeur de légende à plus d’un titre : premier champion du monde poids lourds noir, confronté de plein fouet au racisme très ouvert de la société de son pays. Les auteurs font usage des spécificités et des capacités de la bande dessinée, avec maîtrise et inventivité, dans une forme conçue sur mesure, pour une expressivité protéiforme. Le lecteur découvre la biographie de Jack Johnson, fait l’expérience de l’oppression systémique, ressent pleinement la combativité qui l’anime et sa capacité à sublimer la colère générée par le racisme. Être Jack Johnson.

01/10/2025 (modifier)
Couverture de la série Gung Ho
Gung Ho

J’ai vraiment adoré Gung Ho ! De base, je suis un grand fan des univers post-apocalyptiques, peu importe le format : en films (World War Z, Je suis une légende), en comics (The Walking Dead), en romans ou même en jeux vidéo (Metro 2033, The Last of Us). Du coup, cette BD cochait déjà toutes les cases pour moi… et elle a largement dépassé mes attentes. Ce que j’ai trouvé génial, c’est la manière dont l’univers est construit : brutal, oppressant mais aussi hyper crédible. On sent le danger omniprésent, et en même temps, on retrouve cette énergie de la jeunesse qui refuse de plier, même face au chaos. Les personnages sont marquants, chacun avec ses faiblesses et ses coups de rage, ce qui les rend super attachants et humains. Graphiquement, c’est une claque : le trait est nerveux, les planches regorgent de détails, et les couleurs donnent une identité visuelle unique à la BD. L’ambiance est tellement immersive qu’on a l’impression de marcher dans ce monde ravagé aux côtés des héros. Si comme moi vous aimez les récits post-apo qui mélangent tension, humanité et adrénaline, foncez les yeux fermés !

30/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Zaï Zaï Zaï Zaï
Zaï Zaï Zaï Zaï

Zaï Zaï Zaï Zaï est une bande dessinée aussi absurde qu’hilarante. Tout part d’un détail insignifiant – un auteur de BD qui oublie sa carte de fidélité au supermarché – et s’emballe jusqu’à devenir une véritable cavale nationale. Fabcaro transforme une situation banale en une critique féroce de la société, des médias, de la consommation et de nos petites habitudes quotidiennes. Le ton est volontairement décalé : chaque page regorge de répliques absurdes et de situations improbables, qui finissent pourtant par mettre le doigt sur des travers bien réels. Le dessin simple et épuré colle parfaitement à l’humour et laisse toute la place aux dialogues. C’est une lecture rapide mais percutante, qui fait rire tout en amenant à réfléchir. On se surprend à y voir un miroir ironique de notre époque, entre paranoïa, jugements hâtifs et emballement médiatique.

29/09/2025 (modifier)
Par Blatte147
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Vie pleine de joie du triste chien Cornelius
La Vie pleine de joie du triste chien Cornelius

Probablement à ce jour, la meilleure bd que j'ai lue de toute ma courte vie. En réalité, le livre Cornélius n'est pas une bd, et il n'a rien à faire sur ce site. Prendre Cornélius comme une bande dessinée est une erreur, il faut prendre comme un mythe, un mythe ayant traversé les âges, ayant traversé les époques, et ayant traversé les visions (fausses, car il n'y en a en réalité qu'un) d'auteurs différents. C'est pas facile de décrire ce livre, cela semble être un enchaîné de planches, de bd ou d'illustration, avec plus ou moins de liens entre elles, semblant toutes venir d'époques, et d'auteurs différents, toujours tournant autour du chien Cornelius. La préface nous le dit clairement : "Ce livre est le premier d'une série de quarante volumes [...] dans le but de rassembler une partie de la production autour du personnage, né il y a 300 ans dans la République de Maïame" Les notes de fin de pages (que certains ont sauté) le font aussi comprendre, Cornélius a une importance incroyable dans ce monde, cest l'équivalent de Picsou ! l'auteur nous révèle aussi sa grande connaissance de l'histoire de la bande dessinée et de ses codes à travers le temps. chaque page semble fourmiller de détails propres à l'époque où elle serait soi-disante sortie. certaines pages rappellent les bd de Mafalda, d'autres les publicités des magazines anciens, ou encore d'autres, semblant toutes droites sorties d'un fanzine étudiant. C'est une sensation qui ne m'était jamais arrivé, Cornélius est une bd, donnant envie de lire. Cornélius est une bd donnant envie de s'instruire, c'est une bd donnant envie d'apprendre l'histoire, c'est une bd qui m'a donné envie d'en lire d'autres. Certaines personnes se sont plaint de l'histoire de Cornélius, la trouvant peu intéressante, c'est là ce que je trouve génial. Il faut avoir de l'imagination avec Cornélius. dans un monde parallèle, il existe des millions d'histoires de ce chien, ce faisant, je demande alors "quelle importance ?" Parmis toutes les œuvres de Cornélius, il y en a forcément des mieux, mais cette bd de 300 pages n'est qu'un episode parmis tant d'autre, il ne faut pas le prendre au sérieux. Mon avis est vraiment trèss nul, comparé au truc génial qu'est Cornélius, je ne peux donc que vous conseiller fe vous jeter dedans, sans prêter attention aux avis extérieurs, comme je l'ai fait.

29/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Batman - Année Un (Year One)
Batman - Année Un (Year One)

Batman: Year One est un classique incontournable qui retrace les débuts de Batman avec une intensité et une profondeur rarement égalées. Frank Miller signe un scénario sobre mais puissant, centré sur la transformation de Bruce Wayne en justicier et ses premiers pas dans Gotham, tout en explorant la corruption de la ville et le rôle des forces de l’ordre. Le dessin de David Mazzucchelli est épuré mais extrêmement efficace : chaque planche transmet à la fois le climat oppressant de Gotham et la tension psychologique des personnages. Le récit est rythmé, dramatique et crédible, loin des excès habituels des super-héros, ce qui rend cette lecture encore plus marquante. En résumé : Année Un est une origin story exemplaire, sombre, réaliste et captivante. C’est un must pour tout fan de Batman, débutant ou connaisseur.

25/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Wolverine - Arme X
Wolverine - Arme X

L’Arme X est une lecture incontournable pour tout fan de Wolverine. Barry Windsor-Smith signe à la fois le scénario et le dessin, et réussit à livrer un récit glaçant sur les origines du mutant canadien. On est plongé dans un laboratoire froid et déshumanisé, où Logan est réduit à l’état de cobaye, torturé physiquement et psychologiquement, jusqu’à devenir l’arme vivante que l’on connaît. Ce qui frappe, c’est l’ambiance oppressante : peu de dialogues, beaucoup de narration intérieure, et un rythme qui reflète parfaitement l’horreur du conditionnement. Le style graphique, à la fois détaillé et cru, accentue la brutalité et la souffrance qui transpirent à chaque page. C’est un récit dur, violent, parfois dérangeant, mais d’une puissance incroyable. Plus qu’une simple “origin story”, c’est une plongée dans la perte d’humanité et la transformation forcée en machine à tuer. L’Arme X est un classique sombre et essentiel de l’univers X-Men, qui reste aujourd’hui encore l’un des portraits les plus marquants de Wolverine.

25/09/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Des filles normales
Des filles normales

Je n'ai jusqu'alors pas eu la chance de lire La Falaise, premier roman graphique a priori fort réussi mais déstabilisant, de Manon Debaye. Cette seconde œuvre retint néanmoins fortement mon attention : le style visuel m'attirait assez (un trait fin, précis et pourtant peu assuré, associé à de délicates couleurs crayonnées), la thématique musicale me réjouissait évidemment (des ados fans d'un musicien rock, composant elles-mêmes de la musique), le sujet féministe (le regard des hommes sur les corps féminins, ici adolescents), brûlant en cette rentrée littéraire, réclamait idéologiquement et professionnellement mon attention. Ce fut un choc ! De ces BD qui, une fois refermées, vous laissent coi quelques instants, les yeux possiblement humides de colère, l'esprit et les idées s'agitant frénétiquement, pour recréer du lien avec les thématiques sociétales contemporaines et les combats à mener, avec des souvenirs de lectures, films ou chansons ravivés. Manon Debaye est parvenue en quelques situations, à dresser un portrait assez juste de trois amies dissemblables et longtemps inséparables. Ce qu'elles se confient, ce qu'elles cachent, les personnalités des unes et des autres via les ascendances, décisions et prises de parole. Mais ici, contrairement à la merveille de Vanyda Celle que..., la cruauté affleure de toute part installant un malaise jusque dans des situations espérées rêvées (comme celle de la rencontre avec leur idole). Le véritable sujet s'impose alors : comment le regard des hommes sur les femmes façonne le monde, les corps, les attitudes... influençant sournoisement jusqu'au regard des mères ou celui des meilleures amies, atteignant naturellement l'estime de soi. La BD choisit d'aller vers le terrible drame, sans spectaculaire, ni panache, en demeurant dans un effroi glacial et contenu. La seconde partie évoquera l'après, la culpabilité, la reconstruction, la résilience, l'impossible oubli. Mini faiblesse du récit et des illustrations, ces destins brisés ne nous apparaitront pas avec clarté, les nouveaux visages entraperçus (ou vieillis ou appartenant à de nouveaux personnages), pas toujours aisément identifiables, créeront un doute et une distance, pas inintéressants d'ailleurs car renforçant l'impact du retournement de situation final. Et permettant furieusement d'insister sur les déterminismes sociaux engendrant honte et silence plutôt que colère et combat, sur l'affreuse réalité de ces situations tristement communes, peu perceptibles pour un œil extérieur même bienveillant. BD féministe importante, qui s'inscrit dans une urgence (au même titre que "Notre affaire", "Les Yeux d'Alex", Rouge signal, "Une obsession", "Ces lignes qui tracent mon corps"...), une dynamique sociétale contemporaine chamboulant enfin le petit monde de la BD, longtemps demeuré en retrait sur ces sujets.

24/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Wolverine - Old Man Logan
Wolverine - Old Man Logan

Old Man Logan est une histoire marquante de l’univers Marvel, qui ose sortir des sentiers battus. Mark Millar et Steve McNiven livrent un récit post-apocalyptique où Logan n’est plus le X-Men invincible qu’on connaît, mais un vieil homme brisé, hanté par son passé. Le ton est sombre, violent et parfois cruel, ce qui donne un souffle inédit au personnage. Le scénario joue habilement avec l’univers Marvel en montrant un futur où les héros ont disparu et où les méchants règnent. La découverte progressive des événements qui ont poussé Logan à renoncer à la violence est captivante et poignante. Quant aux dessins de McNiven, ils sont d’une puissance incroyable : les paysages désolés et les scènes d’action sanglantes marquent durablement. C’est une lecture incontournable pour ceux qui apprécient les récits plus matures et désespérés, proches d’un western crépusculaire.

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Locke & Key
Locke & Key

J’ai découvert Locke & Key par l’adaptation Netflix et, même si j’avais trouvé la série sympa, elle ne m’avait pas complètement marqué. Du coup, j’ai décidé de tenter l’œuvre originale en comics… et franchement, je ne regrette pas une seconde ! Le contraste m’a bluffé : le scénario est beaucoup plus sombre, plus intense et bien mieux ficelé que celui de la série. Les personnages gagnent en profondeur, leurs blessures et leurs évolutions m’ont beaucoup plus touché. On ressent vraiment le poids du drame familial et le côté horrifique est nettement plus glaçant. Les dessins de Gabriel Rodríguez sont incroyables : précis, expressifs et inventifs, ils donnent vie à Keyhouse et aux clés d’une façon que la série n’a jamais réussi à égaler. Chaque planche a une atmosphère qui te plonge directement dans l’histoire. En bref, si vous avez aimé la série, foncez sur les comics : c’est un tout autre niveau. Locke & Key en version originale est sombre, captivant et bien meilleur que son adaptation.

22/09/2025 (modifier)