Les derniers avis (9286 avis)

Couverture de la série De pierre et d'os
De pierre et d'os

Les superbes aquarelles de Krassinsky nous invitent à un beau voyage initiatique en pleine nuit arctique. Un régal pour les yeux et les esprits des vents et des glaces. Jean-Paul Krassinsky (né en 1972) est un auteur de BD connu pour quelques belles aquarelles. Ce dessinateur réputé adapte ici un roman (sorti en 2020) de Bérengère Cournut : De pierre et d'os, une fable initiatique qui suit le parcours d'une jeune inuite au pays des glaces. Uqsuralik est encore une jeune fille et l'album s'ouvre avec l'apparition de ses premières règles. Elle va se faire surprendre par la banquise qui se brise et l'éloigne de l'igloo familial. Elle se retrouve seule, séparée des siens, en pleine nuit arctique. Elle n'a pour compagnons que quelques chiens et il va lui falloir "chasser avec eux, apprendre d'eux, ou bien mourir par eux, il n'y a pas d'autre choix possible". Après plusieurs jours de marche et de survie difficile, elle rencontre un autre groupe d'humains, plusieurs familles à géométrie variable comme le veut la coutume, mais avec des "femmes mal tatouées et des chasseurs maladroits". Ils l'accueillent car "quiconque peuple la banquise par une telle nuit est le bienvenu" et ils vont l'appeler Arnaautuq ce qui veut dire garçon manqué. Elle n'est pas forcément la bienvenue, c'est une bouche de plus à nourrir et l'un des hommes va même la "couper en deux". L'album est précédé de la réputation du roman bien sûr (prix du roman Fnac 2019), mais ce sont surtout les superbes aquarelles de Krassinsky qui vont appâter l'amateur de BD. De véritables peintures qui se déploient sur de grandes pages (au format presque carré) avec des tableaux tantôt grandioses, tantôt intimes. On passe des étoiles sur la banquise glacée aux fleurs sur la toundra verdoyante au printemps. Ces magnifiques dessins comptent pour beaucoup dans le charme envoûtant de cette aventure écrite au féminin. Au cours de ce grand voyage initiatique, la jeune fille deviendra femme, mère, chasseuse et même chamane. La survie de ces nomades est réglée sur les saisons, la chasse et la pêche. Et là-bas on est obligé de compter les bouches à nourrir avant l'hiver aussi précisément que les réserves de gibier. L'album est généreux (200 pages) et le lecteur verra défiler les saisons puis les années, les générations. À travers Uqsuralik et ses multiples rencontres, le texte, adapté du livre de Bérengère Cournut, va nous permettre de découvrir les coutumes, les traditions, les chants et les superstitions du peuple de l'arctique. C'est un très beau voyage, éprouvant, émouvant.

25/04/2025 (modifier)
Par Gotham007
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série L'Incal
L'Incal

Culte. Tout simplement. Dessin, scénario, tout y est. La référence BD SF des années 80. Prochainement (2029?) en salle dans un cinéma près de chez vous avec Taika Waititi aux commandes. À noter que Nicolas Winding Refn s’y était cassé les dents néanmoins.

24/04/2025 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Les Enfants de Buchenwald
Les Enfants de Buchenwald

C'est assez incroyable. Après tous les films, qu'ils soient documentaires ou pas, les bouquins, les livres d'Histoire, et même toutes les BD consacrées à la deuxième guerre mondiale et à ses suites, on en apprend encore. Cette fois-ci c'est le sujet des enfants de Buchenwald qui sont sur le devant de la scène. En avril 1945 ce camp de concentration situé près de Weimar est donc libéré, mais il faudra près de deux mois pour que le millier d'enfants qui s'y trouvaient, privés de famille, puissent enfin en partir. Il faut dire qu'à l'époque, personne ou presque ne voulait d'un millier de bouches de plus à nourrir, à fortiori parce qu'il s'agissait d'enfants juifs (sic). C'est donc par l'action combinée de l'OSE (Œuvre de Secours des Enfants) et de la Croix-Rouge qu'ils pourront enfin trouver une solution de transit. C'est ainsi que plus de 400 d'entre eux se sont retrouvés dans un château de l'Eure, en Normandie, encadrés par une poignée de personnes pleines de bonnes volontés et bienveillantes. Car abîmés par ce séjour à Buchenwald, les enfants sont devenus extrêmement méfiants, querelleurs, estimant que tout bien à portée peut leur appartenir ; d'autres encore n'attendaient rien de cette situation transitoire, et ont même tenté d'en finir... Il y a tant de désespoir, de chagrin, tant de malheurs chez ces enfants qi ont tout perd, compris leurs familles... Plutôt que de raconter des trajectoires individuelles, déjà marquantes en soi, la journaliste et militante Dominique Missika a mixé celles-ci, nous faisant suivre l'évolution d'un petit groupe de cinq enfants aux caractères et aux histoires liées. Certains iront chez des familles d'adoption, d'autres en Israël, d'autres encore aux Etats-Unis, leur rêve ou celui de leurs parents. L'ensemble est tout de même bien écrit, on éprouve beaucoup de compassion pour ces enfants. Si le dessin, réalisé par Anaïs Depommier est maîtrisé, clair et très lisible, il est à mon goût un peu "lisse". J'imagine que ce choix était dicté par l'intention d'être apprécié par le lectorat adolescent, mais je suis quand même un peu déçu de ce côté-là. L'ensemble est quand même très intéressant.

23/04/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Sandman - Nuits Éternelles
Sandman - Nuits Éternelles

Ce "Sandman - Nuits Éternelles" est une bombe. Le plaisir de retrouver la plume de Neil Gaiman, il raconte des histoires comme personne. Toujours son phrasé si singulier empreint d'onirisme, de noirceur et de mysticisme qui transporte le lecteur dans une autre dimension. Le plaisir aussi de retrouver les Éternels, chacun aura droit à son petit récit. Mais c'est surtout le panel de dessinateurs qui vont se succéder qui m'a émerveillé. Death. Deux histoires sans lien apparent dans des espaces temps différents, dont une sur le principe d'un jour sans fin. Une île de la lagune de Venise comme décor. On ne peut pas tromper Death, un jour ou l'autre c'est elle qui gagne, quoi qu'on fasse. Le dessin de Philip Craig Russel me séduit toujours autant, j'aime son trait fin, doux et chaleureux. Les couleurs de Lovern Kindzierski sont dépaysantes. Très beau ! 4 étoiles. Desire. Il y a forcément un prix à payer pour contrôler le désir et l'amour. C'est Milo Manara qui s'occupe de la partie graphique et le résultat m'a laissé bouche bée, les femmes sont désirables, sensuelles et souvent dénudées (il est vrai qu'elles sortent toutes du même moule). Les chaudes couleurs sont superbes. Que c'est beau ! 4 étoiles. Dream. Dream vient présenter sa fiancée, Killalla de l'Éclat, à sa famille au cours d'un colloque réunissant toutes les galaxies. Débats et trahison seront au menu. Je découvre Miguelanxo Prado et là je prends un belle claque dans la tronche. Des planches magnifiques, les décors sont féeriques et les couleurs mates apportent une ambiance onirique. Magnifique ! 4,5 étoiles. Despair. 15 portraits du désespoir. Des récits singuliers, on n'est plus vraiment dans de la bande dessinée. Une succession de tableaux accompagnés de textes positionnés soit à côté, soit sur le tableau même. Dave McKean est à la conception graphique et Barron Storey au dessin et le résultat est surprenant. Une mise en page qui va d'une pleine page à 51 cases pour une planche. Je disais donc des tableaux parce qu'il s'agit d'œuvres d'art. Un mélange hétéroclite d'expressionnisme, de futurisme, de surréalisme... Je suis amateur de ce type d'expérimentations. 4,5 étoiles. Delirium. Plusieurs personnages mentalement déséquilibrés vont venir en aide à Délire. J'ai eu le bonheur de suivre l'évolution graphique de Bill Sienkiewicz, de ses débuts sur Moon Knight dans les années 80/81, puis sur The New Mutants - L'Intégrale et son Elektra (Delcourt) jusqu'à ce "Sandman - Nuits Éternelles". Je suis totalement sous le charme de son travail, il fait partie des rares artistes à élever le comics au rang d'art à part entière. La mise en page est un chaos ordonné. Grandiose ! 5 étoiles. Destruction. Au large de la Sardaigne, des fouilles archéologiques doivent dévoiler le futur. Le dessin de Glenn Fabry fait très classique lorsqu'on le compare à ses prédécesseurs, tout comme la colorisation de Chris Chuckry. Agréable. 3,5 étoiles. Destiny. Destiny et son livre. Frank Quitely propose de magnifiques planches, libres de cases, au trait fin et minutieux et aux couleurs dans des tons ternes et brumeux. Superbe ! 4 étoiles. Une alchimie parfaite entre texte et dessin pour une explosion des plaisirs. Culte et coup de cœur.

21/04/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série The Holy Grail of Eris
The Holy Grail of Eris

J'ai emprunté ce manga un peu par hasard sans trop savoir à quoi m'attendre, surtout que Soleil a souvent tendance à publier des mangas qui sont souvent pas terrible. Et ben cette série a vraiment été une bonne surprise ! C'est l'adaptation d'un light novel et scénarisé par l'auteur lui-même ! L'action se passe encore une fois dans un univers médiéval d'inspiration européenne quoiqu'il y a pas d'élément de fantasy. Le seul truc surnaturel est la présente d’un fantôme. Le récit m'a bien surpris. Depuis quelques années, il y a plusieurs histoires venant du Japon mettant en vedette une fille riche qui semble méchante au début, mais qui est en faite victime d'une société sexiste ou alors on apprends qu'elle ont une personnalité complexe....Lorsque j'ai vu le début avec cette Scarlett que tout le monde considère comme une grosse méchante qui mérite de mourir, je me disais qu'on allait montrer que c'était juste une pauvre victime....et ben non même si la tuer était disproportionner et qu'elle semble avoir été victime d'un complot, Scarlett est vraiment méchante et fière de l'être ! Parfois, j'aime bien suivre les histoires mettant en vedette un personnage pleins de défauts du moment qu'ils réussissent à être amusant et c'est le cas de Scarlett qui a pleins de défauts sans devenir insupportable. L'histoire mets donc en vedette le fantôme d'une noble peu sympathique et une héroïne pure et naïve qui est la seule qui voit Scarlett et qui va finir par l'aider à ce venger de ceux qui lui ont fait du mal sauf que l'enquête attire l'attention de gens qui vont vouloir se débarrasser de l'héroïne. Parallèlement, Scarlett aide l'héroïne a survire dans le monde cruel des nobles en lui disant quoi faire voir même en la possédant pour affronter des ennemis. Le scénario est vraiment prenant avec des mystères dont j'ai envie de connaitre les solutions. Il y a une galerie de personnages mémorables et l'intrigue avance bien même si dans les premiers tomes j'avais un peu peur que l'intrigue principale avance trop lentement. Le dessin est très bon aussi et l’humour fonctionne bien. Franchement, c'est vraiment une bonne surprise avec ce récit qui sort du lot des centaines d'histoires venant du Japon mettant en vedette le monde des nobles dans un pays fictif inspiré par l'Europe.

20/04/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Isaac le pirate
Isaac le pirate

J'ai enfin lu les volume 2,3 et 4 et cela ne faiblit pas. Chapeau bas. Il me manque encore le dernier... Tome 1 (Les Amériques, trouvé par hasard d'occasion) je trouve le regard de Blain très subtile, en particulier sur les rapports homme/femme de l'époque, sur la place de la religion, ce que je n'attendais pas forcément dans une BD de pirate. Le dessin de Blain que je qualifierais de réaliste stylisé, sait être expressif, et lorsque son trait exagère dans le mouvement grandiloquent ou au contraire dans l'humour, les dialogues réajustent le ton. Les couleurs sont un peu ternes en revanche. Le fait qu'Isaac soit un dessinateur compulsif, et que ce soit la première série en solo de l'auteur, laisse à penser que Blain y a mis beaucoup de lui (en tout cas pas physiquement si l'on en juge par la tête carrée du personnage et celle toute mince de la photo de wikipédia. ) Cette proximité nous aide sans doute à nous identifier à ce personnage, jeune, imaginatif, et naïf par certains cotés qui se trouve ballotté dans une aventure inespérée. Le rôle de sa compagne qui reste à Paris n'est pas effacé, et l'on suit aussi ses stratégies de survie, qui sont d'autres aventures, peut-être plus originales finalement... En lisant l'avis d'Alix, j'ai très envie de lire la suite, puisque le premier album est le moins bien noté. Pourtant c'est bien ce volume qui a eu le prix du meilleur Album au festival d'Angoulême en 2002.

02/02/2025 (MAJ le 20/04/2025) (modifier)
Par Simili
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Le Bleu est une couleur chaude
Le Bleu est une couleur chaude

Cette œuvre ne faisait pas du tout partie de ma liste à lire et je suis tombé un peu par hasard dessus à la bibliothèque. Je me suis donc lancé dans cette lecture sans attente particulière. Je ne savais pas du tout de quoi cela allait parler, le dessin m'attirait sans outre mesure, bref une bd qui aurait pu passer sous les radars comme tant d'autres Et qu'est ce que cela aurait été dommage pour moi. Il y a tant de choses dedans qui m'ont fait penser à une personne chère à mon cœur que je n'ai pas pu la dissocier d'une des héroïnes. C'est drôle comme par moment certains ouvrages vous accaparent, peuvent avoir une telle résonnance en vous. Le Bleu est une couleur chaude c'est l'histoire des deux adolescentes découvrant leur homosexualité au milieu des années 90, leur combat contre cette idée tout d'abord, puis l'acceptation mais sans pour autant pouvoir l'assumer et l'afficher au grand jour. C'est l'histoire de ce combat pour pouvoir juste vivre heureuses une vie qu'elles ont choisie sans avoir à supporter le regard et les préjugés des autres. J'ai grosso modo l'âge de Clémence dans les années 90. Ce regard et ces discours sur l'homosexualité sont vrais à cette époque et 30 ans plus tard si les choses ont évolué, il n'en reste pas moins encore ces relents de rejet dans une grande partie de la société. J'ai vu dans cette ouvrage un appel. Pas un appel à l'aide mais un appel à vivre heureux(se), à rejeter le regard des autres car la vie est courte très courte et on ne sait quand elle va s'arrêter. Alors mieux vaut en profiter Il est clair que je vais offrir cet ouvrage à la personne qui m'est chère pour l'inviter à vivre sa vie pleinement.

20/04/2025 (modifier)
Par Canarde
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Rébétissa (L'Antidote)
Rébétissa (L'Antidote)

En refermant chacun des deux tomes, une vague d'émotion silencieuse vous déséquilibre, comme quand l'eau se retire du sable sous vos pieds. Vous n'avez d'autre choix que de mettre un pied devant l'autre en regardant l'horizon, sans savoir si le vent du large vous mouille ou vous sèche les yeux... Dans ce dyptique, il y a quelque chose qui rappelle les films italiens des années 50 qui racontent la pauvreté de l'après-guerre. Je me souviens que j'avais un peu poussé mon tout jeune ado à regarder "La strada" avec nous et à la fin il m'avait dit : mais pourquoi vous aimez les films tristes ? En réalité ce n'est pas tant la tristesse que la douleur, l'injustice qui paraît, lorsqu'on est jeune, inutile, contre-productive, inacceptable... et en aucun cas belle. Pourquoi lorsqu'on est adulte, on peut trouver beau un roman, un film, une pièce de théâtre qui ne raconte que des échecs ? Je repense souvent à la question de mon fils lorsque je suis émue par une oeuvre d'art. Cette BD raconte la fin d'un art, décidée par un dictateur grec. Ce chant triste et autodérisoire, accompagné d'instruments à cordes, raconte le destin des immigrés turcs dans les années 30. Comme souvent , les tyrans agissent comme des enfants, la pauvreté revendiquée, le recit des échecs les embarrasse autant que les habitudes étrangères. Contrairement à Grogro, je n'arrive pas vraiment à comprendre le mécanisme qui aboutit à cette émotion, ce sentiment d'appartenance qui nait à la lecture de cette histoire, si lointaine à tout point de vue : les année 20, la Grèce, des musiciens fauchés et immigrés, qu'ont-ils de commun avec moi, finalement ? Eh bien c'est là le miracle : leur situation sans issue ressemble à la nôtre. Nous nous reconnaissons dans ce sentiment à la fois d'impasse et de la nécessité toujours recommencée, de génération en génération, de perséverer. Le dessin est bien-sûr très réussi : La lumière méditerranéenne, le modelé des paupières de tous ces regards fatigués, les ravages de la coco sur des jeunes visages, les silhouettes dansantes dans l'ivresse, l'ombre des oliviers ou celle des canisses abritant un repas dans la douceur de l'air... Mais j'ai du mal à croire que le dessin puisse faire le travail à lui seul. Les personnages, leur humour et leur rage, et la musique absente, (qui reste imaginaire pour le lecteur qui est trop pris par l'histoire pour chercher sur internet les traces de ce fado grec... ) s'enchevêtrent dans un scénario complexe, difficile à se remémorer, comme si notre tête avait cogné sur des rochers en suivant les remous du fleuve triste... Si vous êtes assez vieux, vous aimerez cette histoire.

20/04/2025 (modifier)
Couverture de la série Zorn & Dirna
Zorn & Dirna

Il y a plus de 15 ans, j'avais plutôt été emballé par cette série. Force est de constater qu'en vieillissant et après avoir lu pas mal de bandes dessinées, je suis de moins en moins fan de ce genre de Bd de chez Soleil. En effet, bien que le scénario et l'idée de départ soit très originaux (la mort a été enfermée dans un psyché, ce qui n'empêche pas les corps de se décrépir et de pourrir...), je trouve à présent que les personnages sont un peu trop tranchés et caricaturaux et l'enchainement des événements peu crédible. Splata et Seldnör se remettent ainsi beaucoup trop rapidement des horreurs qu'ils ont subies et certains dialogues sont vraiment trop décalés par rapport au contexte et au thème de l'Héroïc-Fantasy. A cela s'ajoute un côté plutôt énervant de nos deux petits héros que sont Zorn et Dirna et certains gags un peu lourds (le retour répétitif du gitan qui zozote au fil des tomes, les changements de corps masculins/féminins, etc.). Enfin, était-il vraiment nécessaire de dédier 5 pages du tome 5 à une scène de sexe entre Splata et Seldnör/Kerozinn ? Personnellement, je n'en ai pas perçu la plus-value... Concernant le graphisme, le côté enfantin et très rond du dessin, notamment au niveau des visages de Zorn & Dirna, et la mise en couleur très prononcée avec des couleurs très vives et contrastées, tranchent avec la noirceur et la violence des scènes rencontrées. Dommage que l'ensemble reste trop informatisé et lisse à mon goût. Une série à réserver aux amateurs du genre dont je ne conseillerais à présent plus l'achat. Note réelle : 2,5 SCENARIO (Originalité, Histoire, personnages) : 5/10 GRAPHISME (Dessin, colorisation) : 6/10 NOTE GLOBALE : 11/20

01/04/2009 (MAJ le 19/04/2025) (modifier)
Couverture de la série Seuls sont les indomptés
Seuls sont les indomptés

Bon, j'arrive après la bataille. Les cinq avis précédents oscillent entre 3/5 et 4/5. Je les ai lus, et j'ai compris ce que tous ont "aimé" et "pas aimé" dans cette BD. Alors oui le film avec Kirk Douglas, oui le livre d'Edward Abbey, oui tout ça. On a vu le film (un grand souvenir d'enfance pour moi), lu le livre (pas mon préféré d'Abbey, mais quand même), et, forcément, quand on a vu la couverture de la BD chez son libraire préféré, ben on s'est dit "banco". Résultat : je le dis en toute franchise, et c'est une première pour moi : voilà l'un des rarissime cas où la BD est supérieure au livre. Rien de moins. Et pourtant, j'adore Abbey, ses clefs à mollette, ses déserts perdus, ses héros fatigués du monde… Mais là, Max de Radiguès et Hugo Piette livrent non pas une adaptation, mais une réécriture de la trame du roman. Une version surexposée (merci les couleurs), aiguisée jusqu'au fil, une réduction au sens culinaire du mot : on chauffe, on chauffe, on élimine la flotte et le superflu pour garder le suc, l'ampleur de l'histoire, l'odeur du sable et des cailloux, le rat-rat-rat des pales d'hélico, le refus de la jument Whisky face à chaque obstacle. Bon sang, c'est virtuose… Alors oui, c'est pas Usual Suspect et la fin ne cueille pas le spectateur. Mais faudrait pas oublier que c'est le second roman d'Abbey, écrit à 29 ans. Oui, encore, il ne s'était pas foulé pour le titre. Se contentant d'un "The brave cowboy" qui ne risquait pas d'attiser la curiosité des lecteurs un peu exigeants. Mais cette version là, cette BD solaire et crépusculaire à la fois, moi je la veux sur mon étagère. Et je l'offre aux amis à qui je suis sûr de faire plaisir.

18/04/2025 (modifier)