Zénith, c’est pour moi le pilier de l’univers de Donjon. L’humour absurde s’impose comme la marque de fabrique de cette époque, avec des personnages aussi improbables qu’attachants. Herbert, l’anti-héros parfait, et Marvin, le dragon végétarien, évoluent dans un monde bourré de clins d’œil aux jeux de rôle et à l’heroic fantasy, tout en renversant les clichés habituels du genre.
Le style graphique, au départ minimaliste avec Trondheim, a pris un tournant avec l’arrivée de Boulet qui a su apporter un souffle nouveau tout en restant fidèle à l’esprit de la série. L’évolution des personnages, bien qu’inscrite dans un univers volontairement décalé, donne une véritable consistance à leurs aventures. Les tomes successifs, s’ils gardent ce ton léger et parodique, apportent une vraie profondeur à l’intrigue, notamment avec les ramifications entre les différentes époques de l’univers Donjon.
En fait, Donjon Zénith n’est pas qu’une simple parodie : sous l’apparence légère, il y a un vrai savoir-faire narratif.
Tout simplement un incontournable, que ce soit pour ses personnages inoubliables ou son humour singulier. Ce n’est peut-être pas toujours aussi surprenant qu’à ses débuts, mais l’univers reste solide et attachant, un must pour les amateurs de fantasy et de BD d’aventure.
Une belle et bonne surprise. On peut se dire qu’un sujet aussi lourd que la création de la première bombe atomique peut vite devenir indigeste, et pourtant, à aucun moment on n’est noyé sous les faits historiques. Les auteurs ont réussi à rendre cette histoire captivante, presque cinématographique, sans tomber dans le documentaire rigide. L’énormité du sujet est traitée avec finesse, sans excès ni emphase. C’est l’histoire de l’Histoire, mais racontée à hauteur d’hommes et de femmes, à travers ceux qui l’ont faite et subie.
Le dessin, est simple, précis, très efficace. Il capte bien la tension croissante à mesure que l’on s’approche de l’explosion finale. Ce choix graphique minimaliste fait que rien ne détourne notre attention de l’essentiel : l’humanité derrière la technologie destructrice. On suit le cheminement qui mène à Hiroshima, sans jugement direct, juste un constat implacable de la mécanique qui se met en place.
Ce que j’ai apprécié dans La Bombe, c’est la manière dont chaque acteur de cette course nucléaire est humanisé. Oppenheimer, bien sûr, mais aussi les physiciens moins connus, les politiciens, et même les citoyens de Hiroshima. Pas de super-héros ici, juste des individus face à des choix impossibles. La BD évite le manichéisme, ce qui la rend encore plus intéressante.
Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre explications techniques, scènes de vie, et moments de tension. On n’est jamais submergé par la complexité scientifique, tout est fluide, accessible. Et même si on sait comment ça finit, la lecture reste prenante jusqu’à la dernière page.
En bref, La Bombe est une réussite. Un ouvrage dense, mais qui se lit avec une vraie fluidité, où la complexité du sujet n’étouffe jamais la narration.
Voici une série qui ne cherche pas à innover pour le plaisir, mais qui prend un concept classique et le magnifie. Chaque tome offre la perspective d’un des membres d’une équipe de nettoyeurs de cadavres, ces invisibles qui passent après les décès anonymes. Ce qui pourrait être une énième variation d’une histoire déjà vue devient ici un polar noir très bien réalisé grâce à la profondeur des personnages et à une ambiance particulièrement poisseuse.
Le dessin de Julien Monier est efficace et colle parfaitement à l’atmosphère de décomposition et de misère humaine que dépeint Gaet’s au scénario. Pas besoin de contempler les planches pendant des heures, car c’est le récit qui nous happe, avec ses dialogues crus et sa structure implacable.
Chaque tome dévoile un peu plus l’histoire en changeant de point de vue, et c’est là tout l’intérêt : les pièces du puzzle s’assemblent au fur et à mesure, révélant des facettes inattendues des personnages. On pourrait croire que la série tournerait en rond, mais non. Même si certains moments sont peut-être un peu répétitifs, l’alternance des points de vue maintient l’intérêt, et on finit par s’attacher à cette bande de bras cassés.
Les couleurs, dans des tons terreux, accentuent la noirceur de l’univers. L’intrigue ne révolutionne pas le genre, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Un polar vraiment intéressant et maitrisé. Coup de coeur pour moi.
Calvin et Hobbes, c’est le premier cadeau que je me suis fait avec mon premier salaire : l'intégrale d'occasion. J'avais évidemment eu l'occasion de les lire avant mais comme pour beaucoup ici, c'est un peu la madeleine de Proust. Avec cette série, Bill Watterson a réussi à capturer une sorte de magie de l’enfance, tout en y insufflant une bonne dose de philosophie et d’humour. Chaque strip est une petite tranche de vie où l’imaginaire débordant de Calvin nous transporte dans des aventures folles, toujours accompagné de son fidèle tigre Hobbes, qui, selon les moments, est soit une simple peluche, soit un tigre plus vrai que nature.
Ce qui est très bon avec Calvin et Hobbes, c’est la justesse des dialogues et des situations. Calvin est un gamin infernal, avec des réflexions d’adulte souvent cyniques, mais toujours drôles et pertinentes. Il questionne le monde, la société, les adultes, avec cette insolence propre aux enfants. Hobbes, de son côté, est un parfait contrepoint, plus sage, plus réfléchi, mais toujours partant pour une bonne bagarre ou une escapade dans la nature.
J'adore aussi le dessin de Watterson : simple mais super expressif et qui peut partir en live dans la mise en page quand Calvin part dans ses rêves. Le dessinateur n'est pas beaucoup plus sage que celui qu'il dessine.
Ce qui rend cette série aussi intemporelle, c’est l’équilibre parfait entre l’humour absurde, parfois cartoonesque, et des moments beaucoup plus tendres, voire mélancoliques. La relation entre Calvin et Hobbes est au cœur de tout ça. Hobbes représente cette part d’enfance qui ne veut jamais grandir, ce besoin de rêver, de s’évader, même quand le monde des adultes semble peser de plus en plus lourd sur les épaules de Calvin.
Bien plus qu’une simple série de gags en strip. C’est un petit bijou qui parle de l’enfance, de l’amitié, et du monde avec une intelligence et une sensibilité rares. Une série qui vieillit très bien. Je ne regretterai jamais ce premier achat !
Voici un album qui mérite clairement d'être beaucoup plus connu qu'il ne l'est. Un album qui frappe dès la première page par son audace et sa maîtrise graphique. Le noir et blanc est d’une précision remarquable, chaque trait de bic délimite avec finesse un Paris en pleine ébullition, et les jeux de lumière, particulièrement sur les visages d’animaux anthropomorphes, sont d’une grande beauté. Le choix d’un style animalier rappelle les classiques du genre, mais ici Lozes réussit à s’approprier ce registre avec une originalité certaine. J'ai été vraiment bluffé par le niveau de détail et c'est en comprenant après que Lozes y a passé 10 ans que je comprends mieux !
Le concept des deux récits en miroir est vraiment intéressant : on choisit son point d’entrée dans l’histoire, chaque chemin mène à une enquête bien ficelée. Néanmoins, après avoir exploré les deux voies, je trouve que le scénario fonctionne mieux dans un sens que dans l’autre. Un des récits s’impose avec plus de fluidité et d’impact, tandis que l’autre paraît moins évident. On se prend au jeu de vouloir comprendre comment les deux récits se lient, et le procédé n’a rien d’un simple gadget : c’est une véritable expérience de lecture. Il y a des scènes où l’on sent clairement la connexion entre les deux histoires, mais cette mécanique n’est pas toujours maintenue avec la même force tout au long du livre.
Malgré ces qualités indéniables, j’ai ressenti quelques bémols qui m’ont empêché de lui attribuer une note parfaite (la barre est haute pour un 5). D’abord, certains mouvements des personnages semblent un peu étranges. Le dessin est certes exceptionnel dans les détails et les expressions, mais il y a parfois une certaine rigidité dans les mouvements.
Ensuite, l’évolution des époques révolutionnaires m’a un peu perdu. On passe d’une époque à l’autre (Mai 68, la Commune, l’Occupation…), mais sans que cela soit véritablement justifié par le récit. L’effet est visuellement intéressant, il renforce l’idée d’un Paris toujours en lutte, toujours en révolte, mais je n’ai pas vraiment compris ce que cela apportait à l’histoire elle-même (en dehors de ce côté lutte qui est important). Ce choix semble plus esthétique qu’intrinsèquement lié à l’intrigue, ce qui laisse un léger sentiment de confusion.
Cela dit je chipote, il faut bien quand on lit les avis précédents. L’Orfèvre reste un album marquant. Le polar noir, oppressant, la construction narrative en miroir, et l’audace graphique font de cette première BD une belle prouesse. Il y a un talent indéniable chez Lozes, notamment dans la manière dont il gère ses personnages et l’atmosphère d’un Paris en proie à la violence. C’est un coup de cœur pour moi, mais ce flou sur les sauts temporels et quelques maladresses dans l’animation des personnages me poussent à lui donner un solide 4 étoiles plutôt qu’un 5. On est proche de la perfection, mais il manque un petit quelque chose pour franchir ce dernier cap.
Au moment où vous lisez ces lignes, des « migrants » sont peut-être en train de quitter le rivage libyen sur des canots pourris, d’autres dérivent au milieu de la Méditerranée dans des conditions critiques, avec probablement rien dans le ventre si ce n’est la peur… Leur objectif ? Rejoindre l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure, fuir avant tout la misère, la guerre ou les persécutions dans des pays en crise. Mais avant qu’ils ne puissent trouver une hypothétique terre d’asile, c’est encore un véritable parcours du combattant auquel ils seront confrontés. La plupart d’entre eux, venus d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient voire du Bangladesh, convergeront vers la Lybie, un pays « accueillant » faisant office d’entonnoir, où les réseaux mafieux organisent des trafics d’êtres humains dans des conditions ignobles.
Pour témoigner de tout cela, Lucas Vallerie a pris place durant près d’un mois à bord du désormais célèbre Geo Barents, le navire de sauvetage de Médecins sans frontières qui a fait à plusieurs reprises les gros titres de la presse. Un vrai travail journalistique auquel il a imprimé son regard d’auteur-dessinateur, en décrivant le quotidien des sauveteurs de façon saisissante.
Loin d’être un documentaire convenu, « Traversées » parvient contre toute attente à captiver le lecteur de bout en bout. Vallerie ne se contente pas de décrire froidement ce qu’il a vécu, mais transforme son témoignage en aventure palpitante, en s’impliquant avec une sincérité très touchante et un réalisme qui nous absorbe littéralement. En côtoyant ces sauveteurs, qui font figure de héros des temps modernes (près de la moitié étant des femmes), l’auteur nous fait vivre des opérations parfois périlleuses qui nous font prendre conscience du désespoir de ces gens, un désespoir si profond qu’il les pousse à risquer leur vie pour traverser une Méditerranée souvent tumultueuse et imprévisible. A ce titre, on retiendra la scène terrible du naufrage page 63, qui provoquera la noyade de 30% des cent passagers d’un frêle esquif gonflable…
Autre point fort du récit, Lucas Vallerie donne un visage à ces personnes vues souvent par les médias comme des cohortes anonymes, voire par certaines publications extrémistes comme des envahisseurs cautionnant la théorie si chère à certains politiciens démagogues : le fameux « grand remplacement ». Ce faisant, il décrit leur parcours semé d’embuches, le plus tragique étant celui de la camerounaise Jeannette et sa fille Ina
L’auteur possède un trait simple et abouti, tout à fait sympathique, avec un sens du détail équilibré pour restituer la réalité de son séjour à bord du navire mais aussi pour aussi pour retranscrire les témoignages de plusieurs réfugiés. Les portraits qu’il nous donne à voir des sauveteurs ne sont rien de moins que des hommages mérités. Mais les autres qu’il a fait des personnes secourues, bien plus nombreux, provoquent une émotion irrépressible, sans pathos inutile. J’ai moi-même été bouleversé à plusieurs reprises, c’est dire à quel point ce récit comporte une puissance immersive.
On ne trouvera rien qui puisse jouer en défaveur de ce très beau documentaire empreint d’humanité, auquel Lucas Vallerie a même su glisser une touche d’humour, qui contrebalance à bon escient l’âpreté du propos et ne diminue en rien sa force. Aux réfractaires qui argumenteront probablement que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, précisons que « Traversées » se situe à l’écart de tout discours politique. En effet, les équipes du Geo Barents n’ont pour seul rôle d’agir comme tout humain digne de ce nom se devrait de le faire : sauver des vies, point barre. S’opposer à cela ne reviendrait-il pas à promouvoir la non-assistance à personne en danger ?
Plusieurs pages peuvent être découpées (mais ça serait vraiment dommage de gâcher ce livre si vous avez l’insigne chance de tomber dessus !), les consignes pour monter son « décor/maquette » occupant elles-mêmes plusieurs pages de BD.
Car Tardi donne ici la pleine mesure de son talent, pour décrire l’horreur de la première guerre mondiale – l’horreur de la guerre tout simplement. Le très grand format de cette belle collection permet de découvrir de belles planches aérées.
Les amateurs de Tardi ne seront pas surpris, il a maintes fois dépeint ces tranchées et les pauvres bougres que l’on a envoyé au casse-pipe. Au travers de textes où pointent l’ironie, l’amertume, c’est encore une fois pour Tardi l’occasion de dénoncer la guerre, les officiers planqués, l’absurdité d’une boucherie dont les victimes ont perdu le sens (à l’image de ce soldat corse fusillé pour avoir mal interprété – car mal compris – une consigne).
De « belles images d’Epinal », un triste et beau réquisitoire. Un très bel album, sans doute moins facile à dégotter que C'était la guerre des tranchées, son chef d’œuvre du genre (mais Varlot soldat, ou Putain de guerre ! complètent son travail sur le sujet).
J'avais été moyennement séduit par l'univers de Pico Bogue que je trouvais un peu intello pour des enfants aussi jeunes. Une fois n'est pas coutume j'ai préféré le spin off de cette série.
Je me suis beaucoup plus retrouvé dans cet univers de doudous si attachants. Ana et ses six doudous proposent une vraie plongée poétique dans le monde de l'imaginaire de la période qui suit la très petite enfance.
Cette période où l'enfant commence à créer son propre univers sans les parents grâce aux doudous. Les auteurs emploient un ton particulièrement juste sans mièvrerie pour faire vivre cette ambiance.
La vingtaine de pages suffit pour nous entrainer dans une histoire dynamique et pleine de fantaisie attendrissante. Chaque petite histoire met l'accent sur une thématique particulière un peu dans le genre de "Max et Lili" mais en plus poétique.
Le graphisme d'Alexis Dormal est toujours aussi réussi. Ses personnages sont tellement expressifs et drôles mis en valeurs par une excellente mise en couleur très lumineuse. Le découpage est moderne Dormal équilibrant les pleines pages lumineuses avec des pages plus classiques qui donnent beaucoup de rythme à la narration visuelle.
Une très bonne série pour les lecteurs et lectrices débutant(e)s.
Voilà encore une belle surprise à côté de laquelle je serais passé si je ne venais pas ici régulièrement. J'adore ce genre de saga familiale qui s’étend sur plusieurs décennies et qui te fait plonger dans un univers où chaque membre de la tribu a son caractère bien trempé. C’est vraiment dans la lignée des grandes sagas à la Malaussène de Pennac ou Les Vieux Fourneaux : des personnages hauts en couleur, des histoires qui se croisent, se répondent, et une bonne dose d’humanité.
L’intrigue suit cette tribu un peu décalée, avec ses conflits, ses moments de tendresse, et surtout son envie de vivre librement, à l’écart des conventions. Chaque génération apporte son lot de drames et de réjouissances, et c’est cette continuité sur plusieurs décennies qui donne toute sa richesse au récit. On voit évoluer les personnages, on s’attache à eux, et au fil des pages, on a l’impression de faire partie de cette tribu indocile.
Le dessin accompagne parfaitement l’ambiance du récit. Ce n’est pas forcément le genre de style qui tape à l’œil, mais il capte bien les émotions et l’énergie de la famille. Les moments d’humour sont là, bien placés, et malgré la longueur de la saga, on ne s’ennuie jamais. Il y a cette fluidité dans le récit qui fait qu’on enchaîne les tomes sans vraiment s’en rendre compte.
Encore une belle trouvaille, merci Grogro d'avoir influencé les autres si je comprends bien :). C’est le genre de lecture qui te laisse un bon feeling, avec ce mélange de nostalgie et de joie de vivre, comme une bouffée d’air frais dans un monde où tout va trop vite. Une saga à savourer doucement, comme un bon vin qu’on laisse vieillir pour en apprécier toutes les nuances
Deux auteurs dont on connait la complicité – et ce depuis pas mal d’albums ! Ici cela se sent et explique sans doute la fluidité du récit.
L’intrigue est difficile à résumer, et elle a sans doute dû être pas mal improvisée par ces deux auteurs. C’est un récit assez poétique, un genre que j’apprécie vraiment. Poésie des textes déjà. Mais aussi des images.
En effet, le dessin de Mattotti est vraiment très chouette. Très simple, très fluide, plein de trouvailles graphiques. Une grande légèreté, mais aussi une grande force. C’est parfois nerveux, hachuré, et souvent porté par les courbes. Un bestiaire original, mais surtout de superbes planches muettes, dans lesquelles Mattotti donne libre court à son talent, alternant cases quasi minimalistes et cases très chargées.
Un gros coup de cœur visuel !
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Donjon Zenith
Zénith, c’est pour moi le pilier de l’univers de Donjon. L’humour absurde s’impose comme la marque de fabrique de cette époque, avec des personnages aussi improbables qu’attachants. Herbert, l’anti-héros parfait, et Marvin, le dragon végétarien, évoluent dans un monde bourré de clins d’œil aux jeux de rôle et à l’heroic fantasy, tout en renversant les clichés habituels du genre. Le style graphique, au départ minimaliste avec Trondheim, a pris un tournant avec l’arrivée de Boulet qui a su apporter un souffle nouveau tout en restant fidèle à l’esprit de la série. L’évolution des personnages, bien qu’inscrite dans un univers volontairement décalé, donne une véritable consistance à leurs aventures. Les tomes successifs, s’ils gardent ce ton léger et parodique, apportent une vraie profondeur à l’intrigue, notamment avec les ramifications entre les différentes époques de l’univers Donjon. En fait, Donjon Zénith n’est pas qu’une simple parodie : sous l’apparence légère, il y a un vrai savoir-faire narratif. Tout simplement un incontournable, que ce soit pour ses personnages inoubliables ou son humour singulier. Ce n’est peut-être pas toujours aussi surprenant qu’à ses débuts, mais l’univers reste solide et attachant, un must pour les amateurs de fantasy et de BD d’aventure.
La Bombe
Une belle et bonne surprise. On peut se dire qu’un sujet aussi lourd que la création de la première bombe atomique peut vite devenir indigeste, et pourtant, à aucun moment on n’est noyé sous les faits historiques. Les auteurs ont réussi à rendre cette histoire captivante, presque cinématographique, sans tomber dans le documentaire rigide. L’énormité du sujet est traitée avec finesse, sans excès ni emphase. C’est l’histoire de l’Histoire, mais racontée à hauteur d’hommes et de femmes, à travers ceux qui l’ont faite et subie. Le dessin, est simple, précis, très efficace. Il capte bien la tension croissante à mesure que l’on s’approche de l’explosion finale. Ce choix graphique minimaliste fait que rien ne détourne notre attention de l’essentiel : l’humanité derrière la technologie destructrice. On suit le cheminement qui mène à Hiroshima, sans jugement direct, juste un constat implacable de la mécanique qui se met en place. Ce que j’ai apprécié dans La Bombe, c’est la manière dont chaque acteur de cette course nucléaire est humanisé. Oppenheimer, bien sûr, mais aussi les physiciens moins connus, les politiciens, et même les citoyens de Hiroshima. Pas de super-héros ici, juste des individus face à des choix impossibles. La BD évite le manichéisme, ce qui la rend encore plus intéressante. Le rythme est bien maîtrisé, alternant entre explications techniques, scènes de vie, et moments de tension. On n’est jamais submergé par la complexité scientifique, tout est fluide, accessible. Et même si on sait comment ça finit, la lecture reste prenante jusqu’à la dernière page. En bref, La Bombe est une réussite. Un ouvrage dense, mais qui se lit avec une vraie fluidité, où la complexité du sujet n’étouffe jamais la narration.
RIP
Voici une série qui ne cherche pas à innover pour le plaisir, mais qui prend un concept classique et le magnifie. Chaque tome offre la perspective d’un des membres d’une équipe de nettoyeurs de cadavres, ces invisibles qui passent après les décès anonymes. Ce qui pourrait être une énième variation d’une histoire déjà vue devient ici un polar noir très bien réalisé grâce à la profondeur des personnages et à une ambiance particulièrement poisseuse. Le dessin de Julien Monier est efficace et colle parfaitement à l’atmosphère de décomposition et de misère humaine que dépeint Gaet’s au scénario. Pas besoin de contempler les planches pendant des heures, car c’est le récit qui nous happe, avec ses dialogues crus et sa structure implacable. Chaque tome dévoile un peu plus l’histoire en changeant de point de vue, et c’est là tout l’intérêt : les pièces du puzzle s’assemblent au fur et à mesure, révélant des facettes inattendues des personnages. On pourrait croire que la série tournerait en rond, mais non. Même si certains moments sont peut-être un peu répétitifs, l’alternance des points de vue maintient l’intérêt, et on finit par s’attacher à cette bande de bras cassés. Les couleurs, dans des tons terreux, accentuent la noirceur de l’univers. L’intrigue ne révolutionne pas le genre, mais ce n’est pas ce qu’on lui demande. Un polar vraiment intéressant et maitrisé. Coup de coeur pour moi.
Calvin et Hobbes
Calvin et Hobbes, c’est le premier cadeau que je me suis fait avec mon premier salaire : l'intégrale d'occasion. J'avais évidemment eu l'occasion de les lire avant mais comme pour beaucoup ici, c'est un peu la madeleine de Proust. Avec cette série, Bill Watterson a réussi à capturer une sorte de magie de l’enfance, tout en y insufflant une bonne dose de philosophie et d’humour. Chaque strip est une petite tranche de vie où l’imaginaire débordant de Calvin nous transporte dans des aventures folles, toujours accompagné de son fidèle tigre Hobbes, qui, selon les moments, est soit une simple peluche, soit un tigre plus vrai que nature. Ce qui est très bon avec Calvin et Hobbes, c’est la justesse des dialogues et des situations. Calvin est un gamin infernal, avec des réflexions d’adulte souvent cyniques, mais toujours drôles et pertinentes. Il questionne le monde, la société, les adultes, avec cette insolence propre aux enfants. Hobbes, de son côté, est un parfait contrepoint, plus sage, plus réfléchi, mais toujours partant pour une bonne bagarre ou une escapade dans la nature. J'adore aussi le dessin de Watterson : simple mais super expressif et qui peut partir en live dans la mise en page quand Calvin part dans ses rêves. Le dessinateur n'est pas beaucoup plus sage que celui qu'il dessine. Ce qui rend cette série aussi intemporelle, c’est l’équilibre parfait entre l’humour absurde, parfois cartoonesque, et des moments beaucoup plus tendres, voire mélancoliques. La relation entre Calvin et Hobbes est au cœur de tout ça. Hobbes représente cette part d’enfance qui ne veut jamais grandir, ce besoin de rêver, de s’évader, même quand le monde des adultes semble peser de plus en plus lourd sur les épaules de Calvin. Bien plus qu’une simple série de gags en strip. C’est un petit bijou qui parle de l’enfance, de l’amitié, et du monde avec une intelligence et une sensibilité rares. Une série qui vieillit très bien. Je ne regretterai jamais ce premier achat !
L'Orfèvre (Lozes)
Voici un album qui mérite clairement d'être beaucoup plus connu qu'il ne l'est. Un album qui frappe dès la première page par son audace et sa maîtrise graphique. Le noir et blanc est d’une précision remarquable, chaque trait de bic délimite avec finesse un Paris en pleine ébullition, et les jeux de lumière, particulièrement sur les visages d’animaux anthropomorphes, sont d’une grande beauté. Le choix d’un style animalier rappelle les classiques du genre, mais ici Lozes réussit à s’approprier ce registre avec une originalité certaine. J'ai été vraiment bluffé par le niveau de détail et c'est en comprenant après que Lozes y a passé 10 ans que je comprends mieux ! Le concept des deux récits en miroir est vraiment intéressant : on choisit son point d’entrée dans l’histoire, chaque chemin mène à une enquête bien ficelée. Néanmoins, après avoir exploré les deux voies, je trouve que le scénario fonctionne mieux dans un sens que dans l’autre. Un des récits s’impose avec plus de fluidité et d’impact, tandis que l’autre paraît moins évident. On se prend au jeu de vouloir comprendre comment les deux récits se lient, et le procédé n’a rien d’un simple gadget : c’est une véritable expérience de lecture. Il y a des scènes où l’on sent clairement la connexion entre les deux histoires, mais cette mécanique n’est pas toujours maintenue avec la même force tout au long du livre. Malgré ces qualités indéniables, j’ai ressenti quelques bémols qui m’ont empêché de lui attribuer une note parfaite (la barre est haute pour un 5). D’abord, certains mouvements des personnages semblent un peu étranges. Le dessin est certes exceptionnel dans les détails et les expressions, mais il y a parfois une certaine rigidité dans les mouvements. Ensuite, l’évolution des époques révolutionnaires m’a un peu perdu. On passe d’une époque à l’autre (Mai 68, la Commune, l’Occupation…), mais sans que cela soit véritablement justifié par le récit. L’effet est visuellement intéressant, il renforce l’idée d’un Paris toujours en lutte, toujours en révolte, mais je n’ai pas vraiment compris ce que cela apportait à l’histoire elle-même (en dehors de ce côté lutte qui est important). Ce choix semble plus esthétique qu’intrinsèquement lié à l’intrigue, ce qui laisse un léger sentiment de confusion. Cela dit je chipote, il faut bien quand on lit les avis précédents. L’Orfèvre reste un album marquant. Le polar noir, oppressant, la construction narrative en miroir, et l’audace graphique font de cette première BD une belle prouesse. Il y a un talent indéniable chez Lozes, notamment dans la manière dont il gère ses personnages et l’atmosphère d’un Paris en proie à la violence. C’est un coup de cœur pour moi, mais ce flou sur les sauts temporels et quelques maladresses dans l’animation des personnages me poussent à lui donner un solide 4 étoiles plutôt qu’un 5. On est proche de la perfection, mais il manque un petit quelque chose pour franchir ce dernier cap.
Traversées - La Route de l'aventure
Au moment où vous lisez ces lignes, des « migrants » sont peut-être en train de quitter le rivage libyen sur des canots pourris, d’autres dérivent au milieu de la Méditerranée dans des conditions critiques, avec probablement rien dans le ventre si ce n’est la peur… Leur objectif ? Rejoindre l’Europe dans l’espoir d’une vie meilleure, fuir avant tout la misère, la guerre ou les persécutions dans des pays en crise. Mais avant qu’ils ne puissent trouver une hypothétique terre d’asile, c’est encore un véritable parcours du combattant auquel ils seront confrontés. La plupart d’entre eux, venus d’Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient voire du Bangladesh, convergeront vers la Lybie, un pays « accueillant » faisant office d’entonnoir, où les réseaux mafieux organisent des trafics d’êtres humains dans des conditions ignobles. Pour témoigner de tout cela, Lucas Vallerie a pris place durant près d’un mois à bord du désormais célèbre Geo Barents, le navire de sauvetage de Médecins sans frontières qui a fait à plusieurs reprises les gros titres de la presse. Un vrai travail journalistique auquel il a imprimé son regard d’auteur-dessinateur, en décrivant le quotidien des sauveteurs de façon saisissante. Loin d’être un documentaire convenu, « Traversées » parvient contre toute attente à captiver le lecteur de bout en bout. Vallerie ne se contente pas de décrire froidement ce qu’il a vécu, mais transforme son témoignage en aventure palpitante, en s’impliquant avec une sincérité très touchante et un réalisme qui nous absorbe littéralement. En côtoyant ces sauveteurs, qui font figure de héros des temps modernes (près de la moitié étant des femmes), l’auteur nous fait vivre des opérations parfois périlleuses qui nous font prendre conscience du désespoir de ces gens, un désespoir si profond qu’il les pousse à risquer leur vie pour traverser une Méditerranée souvent tumultueuse et imprévisible. A ce titre, on retiendra la scène terrible du naufrage page 63, qui provoquera la noyade de 30% des cent passagers d’un frêle esquif gonflable… Autre point fort du récit, Lucas Vallerie donne un visage à ces personnes vues souvent par les médias comme des cohortes anonymes, voire par certaines publications extrémistes comme des envahisseurs cautionnant la théorie si chère à certains politiciens démagogues : le fameux « grand remplacement ». Ce faisant, il décrit leur parcours semé d’embuches, le plus tragique étant celui de la camerounaise Jeannette et sa fille Ina L’auteur possède un trait simple et abouti, tout à fait sympathique, avec un sens du détail équilibré pour restituer la réalité de son séjour à bord du navire mais aussi pour aussi pour retranscrire les témoignages de plusieurs réfugiés. Les portraits qu’il nous donne à voir des sauveteurs ne sont rien de moins que des hommages mérités. Mais les autres qu’il a fait des personnes secourues, bien plus nombreux, provoquent une émotion irrépressible, sans pathos inutile. J’ai moi-même été bouleversé à plusieurs reprises, c’est dire à quel point ce récit comporte une puissance immersive. On ne trouvera rien qui puisse jouer en défaveur de ce très beau documentaire empreint d’humanité, auquel Lucas Vallerie a même su glisser une touche d’humour, qui contrebalance à bon escient l’âpreté du propos et ne diminue en rien sa force. Aux réfractaires qui argumenteront probablement que l’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, précisons que « Traversées » se situe à l’écart de tout discours politique. En effet, les équipes du Geo Barents n’ont pour seul rôle d’agir comme tout humain digne de ce nom se devrait de le faire : sauver des vies, point barre. S’opposer à cela ne reviendrait-il pas à promouvoir la non-assistance à personne en danger ?
Le Trou d'obus
Plusieurs pages peuvent être découpées (mais ça serait vraiment dommage de gâcher ce livre si vous avez l’insigne chance de tomber dessus !), les consignes pour monter son « décor/maquette » occupant elles-mêmes plusieurs pages de BD. Car Tardi donne ici la pleine mesure de son talent, pour décrire l’horreur de la première guerre mondiale – l’horreur de la guerre tout simplement. Le très grand format de cette belle collection permet de découvrir de belles planches aérées. Les amateurs de Tardi ne seront pas surpris, il a maintes fois dépeint ces tranchées et les pauvres bougres que l’on a envoyé au casse-pipe. Au travers de textes où pointent l’ironie, l’amertume, c’est encore une fois pour Tardi l’occasion de dénoncer la guerre, les officiers planqués, l’absurdité d’une boucherie dont les victimes ont perdu le sens (à l’image de ce soldat corse fusillé pour avoir mal interprété – car mal compris – une consigne). De « belles images d’Epinal », un triste et beau réquisitoire. Un très bel album, sans doute moins facile à dégotter que C'était la guerre des tranchées, son chef d’œuvre du genre (mais Varlot soldat, ou Putain de guerre ! complètent son travail sur le sujet).
Ana Ana
J'avais été moyennement séduit par l'univers de Pico Bogue que je trouvais un peu intello pour des enfants aussi jeunes. Une fois n'est pas coutume j'ai préféré le spin off de cette série. Je me suis beaucoup plus retrouvé dans cet univers de doudous si attachants. Ana et ses six doudous proposent une vraie plongée poétique dans le monde de l'imaginaire de la période qui suit la très petite enfance. Cette période où l'enfant commence à créer son propre univers sans les parents grâce aux doudous. Les auteurs emploient un ton particulièrement juste sans mièvrerie pour faire vivre cette ambiance. La vingtaine de pages suffit pour nous entrainer dans une histoire dynamique et pleine de fantaisie attendrissante. Chaque petite histoire met l'accent sur une thématique particulière un peu dans le genre de "Max et Lili" mais en plus poétique. Le graphisme d'Alexis Dormal est toujours aussi réussi. Ses personnages sont tellement expressifs et drôles mis en valeurs par une excellente mise en couleur très lumineuse. Le découpage est moderne Dormal équilibrant les pleines pages lumineuses avec des pages plus classiques qui donnent beaucoup de rythme à la narration visuelle. Une très bonne série pour les lecteurs et lectrices débutant(e)s.
Les Indociles
Voilà encore une belle surprise à côté de laquelle je serais passé si je ne venais pas ici régulièrement. J'adore ce genre de saga familiale qui s’étend sur plusieurs décennies et qui te fait plonger dans un univers où chaque membre de la tribu a son caractère bien trempé. C’est vraiment dans la lignée des grandes sagas à la Malaussène de Pennac ou Les Vieux Fourneaux : des personnages hauts en couleur, des histoires qui se croisent, se répondent, et une bonne dose d’humanité. L’intrigue suit cette tribu un peu décalée, avec ses conflits, ses moments de tendresse, et surtout son envie de vivre librement, à l’écart des conventions. Chaque génération apporte son lot de drames et de réjouissances, et c’est cette continuité sur plusieurs décennies qui donne toute sa richesse au récit. On voit évoluer les personnages, on s’attache à eux, et au fil des pages, on a l’impression de faire partie de cette tribu indocile. Le dessin accompagne parfaitement l’ambiance du récit. Ce n’est pas forcément le genre de style qui tape à l’œil, mais il capte bien les émotions et l’énergie de la famille. Les moments d’humour sont là, bien placés, et malgré la longueur de la saga, on ne s’ennuie jamais. Il y a cette fluidité dans le récit qui fait qu’on enchaîne les tomes sans vraiment s’en rendre compte. Encore une belle trouvaille, merci Grogro d'avoir influencé les autres si je comprends bien :). C’est le genre de lecture qui te laisse un bon feeling, avec ce mélange de nostalgie et de joie de vivre, comme une bouffée d’air frais dans un monde où tout va trop vite. Une saga à savourer doucement, comme un bon vin qu’on laisse vieillir pour en apprécier toutes les nuances
Guirlanda
Deux auteurs dont on connait la complicité – et ce depuis pas mal d’albums ! Ici cela se sent et explique sans doute la fluidité du récit. L’intrigue est difficile à résumer, et elle a sans doute dû être pas mal improvisée par ces deux auteurs. C’est un récit assez poétique, un genre que j’apprécie vraiment. Poésie des textes déjà. Mais aussi des images. En effet, le dessin de Mattotti est vraiment très chouette. Très simple, très fluide, plein de trouvailles graphiques. Une grande légèreté, mais aussi une grande force. C’est parfois nerveux, hachuré, et souvent porté par les courbes. Un bestiaire original, mais surtout de superbes planches muettes, dans lesquelles Mattotti donne libre court à son talent, alternant cases quasi minimalistes et cases très chargées. Un gros coup de cœur visuel !