Rien à dire de plus : j'ai dévoré ce tome.
De l'action, une vraie trame qui n'est pas bâclée pour cause de manque de pages (comme dans les précédents tomes), une chronologie faite de flashback très facile à suivre et mettant l'histoire bien en place, une ambiance très orientale et agréable (surtout que je ne suis pas fan de mangas)...
Bref, avec les Sept Missionnaires, il s'agit pour moi du meilleur tome de la série.
En quelques mots : contrairement au Le Diable des sept mers, ici on est en présence d'un scénario en béton. Le suspense en crescendo et une fin en apothéose. Des dessins magnifiques. Un des meilleurs on-shots de la BD. Un petit bijou.
Haut dans le ciel, brillent les étoiles... Et, au ras de terre, triment les pauvres mortels.
C'est certainement parce qu'elle brille tout là haut dans le ciel qu'Altaïr n'a point vu les petites lueurs qui, telles des lucioles, illuminent ce manga. Certes, Gals ne vogue point dans les hautes sphères célestes, mais se traîne plutôt dans les fanges terrestres, avec une certaine grâce, ma foi.
La Terre et le Ciel. Tenshi, disent les Japonais, qui ont emprunté le concept aux Chinois.
Dans Gals, il est peut-être plus de Terre que de Ciel, car c'est bien d'ici et maintenant que "cause" cette série, histoire apparemment banale et hautement superficielle d'une petite kogal (parfois aussi écrit kogaru, mot japonais prononcé "kogalou", qui est le phonétique nippon de "kogal").
Néanmoins, c'est un autre concept d'origine chinoise, et plus précisément taoïste, qu'il faudrait invoquer pour évoquer toute la richesse méconnue de Gals : le vide et le plein.
A première vue, Gals est d'une vacuité affligeante. Et c'est aussi, je dois l'admettre, ce qui fit son charme lorsque j'avais besoin de reposer mon esprit de complexes réflexions un peu trop éthérées...
Néanmoins, derrière cette vacuité apparente, se cache un véritable trésor.
Certes, de même que l'on dit que la beauté réside d'abord dans les yeux de celui (ou celle) qui regarde, de même ce trésor résidait d'abord dans le prisme de ma vision toute personnelle.
Ainsi, j'ai fort apprécié la plupart des petites idylles qui construisent la trame de ce manga. C'est mon petit côté "fleur bleue", elles ont su toucher "my heart" (ainsi qu'on le dirait dans Gals ;-p). Oui, l'adoration de Miyu, l'ex-gang girl, envers le policier "tout beau, tout propre" est potentiellement très énervante à nos yeux raffinés d'Européens sophistiqués et hyper-cultivés. Néanmoins, que voilà enfin un peu de fraîcheur qui change de ce cynisme qu'il faudrait afficher en tout lieu, et tout temps, pour sembler perspicace et subtil.
L'admiration (est-ce de l'amour?) que voue "n°2" à Ran Kotobuki frise certes le pathétique, mais la mangaka sait lui tracer un destin qui est touchant, derrière son apparente miévrerie, un peu "brutale", il est vrai...
Quant à la relation entre Rei et une des jeunes filles du groupe, elle est parfois glaçante, souvemment saugrenue et incompréhensible.
A nos yeux d'Européens, du moins.
Car voilà en effet la base du prisme personnel que j'évoquais. À savoir ma connaissance de la civilisation japonaise. Laquelle n'est certes point encyclopédique (loin, très loin de là). Mais, en l'état de ce qu'elle est, telle fut donc mon impression.
Voilà qui explique que je n'ai pas hésité à employer des concepts aussi fort que Ciel et Terre, ou parler de taoïsme. Le vide et le plein... Du plein naît le vide. Et du vide nait le plein. Yin, et Yang...
Si ce n'était donc que les amourettes de Gals, je n'eus point mis un 4/5, un "coup de coeur", et conseillé l'achat de la série.
Mais, derrière l'apparence du "vide" de Ran, se cache le "plein" qui nous dévoile certains problèmes lancinants d'une société. C'est, du moins, ce que j'ai lu dans Gals.
Une sorte de satire sociale, dont le porte-voix est, comme dans toute satyre, une sorte de clown. Un bouffon... Et qui de mieux que le bouffon peut hurler au Roi ce qui cloche en son beau royaume ?
Alors, certes, je ne suis point un spécialiste de la civilisation japonaise et du Japon, et je ne suis non plus dans la tête de la mangaka. Il est donc parfaitement possible que le prisme de cette connaissance qui m'a amené à une analyse "sociologique" de Gals soit parfaitement biaisé.
Mais que je vous expose donc les éléments qui ont fondé ce point de vue :
- Qui est donc Ran Kotobuki ? Une fille qui s'assume comme une cancre, et le revendique haut et fort, en appelant le reste de la société à en faire aussi peu qu'elle-même, et à se moquer autant qu'elle-même de l'avis des autres.
Autrement dit, au pays de l'Excellence (scolaire et nationale) divinisée, et des conventions sociales parfois étouffantes : une quasi-révolutionnaire.
- De même, qui est Rei Otohata ("n°1", le "bô mec") ? Apparemment, un japonais classique au-dessus de tout soupçon, si ce n'est son amour de la mode. En effet, il est travaille très bien en classe, il est donc "populaire". Sauf que... Rei Otohata semble l'incarnation même de l'égoïste achevé et cynique. Non point d'ailleurs égocentrique, car il ne semble pas penser que le monde tourne autour de lui.
Les conventions qui voudraient qu'il fit semblant de s'intéresser aux autres, voire qu'il rassurant sa petite amie par des mots de réconfort ? Il n'en a cure. Si tu n'es pas suffisamment fort(e) pour avoir une relation avec Rei Otohata, alors, passe ton chemin.
Dans un contexte européen, Rei Otohata c'est du mille fois vu. Dans un contexte japonais, il me semble bien que son attitude est aussi "révolutionnaire", du moins anti-conformiste, que celle de Ran. Certes, le Japon évolue, mais tout de même...
D'autant qu'avec son côté bon élève "propre sur soi", et qui ne fait pas de vagues, Rei Otohata est finalement bien plus déstabilisant que la clown de service : Ran. Les sociétés humaines acceptent d'ailleurs bien plus souvent les bouffons, qu'elles placent dans la case "fous", que ceux qui sapent leurs fondements de l'intérieur même du système...
Bref, derrière la pseudo-vacuité assumée, et clamée, de son héroïne, et ses historiettes à l'eau de rose, Gals m'apparaît fort comme une charge contre les carcans "quotidiens" de la société japonaise. Car de quoi nous parlent nombre d'histoires de cette série ? De pression sociale, de cet infernal sentiment d'une écrasante pression que ressentiraient bon nombre de Japonais, qui asphyxie toute initiative, toute personnalité.
Certes, le trait est certainement forcé. Le Japon n'est pas cette fourmilière que décrivaient certains, et le Japon bouge.
Dans le domaine du refus des conventions sociales phagocytantes, Gals est d'ailleurs certainement plus suiviste que précurseur.
Néanmoins, il m'apparaît (si mon analyse est fondée), comme un très intéressant témoin de cette "révolte silencieuse", de ce mouvement en profondeur de la société japonaise vers plus d'individualisme, d'une révolution tranquille qui n'aurait absolument pas pour but de mettre à bas une société que, par ailleurs, on apprécie, mais que l'on souhaite faire évoluer selon ses goûts...
Un témoin d'autant plus intéressant qu'il se masque derrière une histoire apparemment mineure, et ce qui pourrait paraître comme une incongruité : une satyre à l'eau de rose.
Un objet, donc, qui ne trouvera point son havre en toutes mains. Car si vous appréciez les satires, encore faudra-t-il que vous aimiez aussi... l'eau de rose.^^
Dans Sur les Terres d'Horus, c'est à une captivante croisière, qui déborde largement le Dieu Fleuve, qu'Isabelle Dethan nous convie.
Des marais de Pa-Yom, aux déserts brûlants de Nubie, des escarpements rocheux de la Vallée des Rois, aux splendeurs de Pi-Ramsès, le trait d'Isabelle Dethan nous restitue une envoûtante Égypte pharaonique, en ces temps lointains dénommée Kemet — La Terre Noire. Noire dans certaines de ses âmes certes, mais sous le pinceau de notre scribe moderne, cette Égypte aujourd'hui disparue brille d'une myriade d'éclats chatoyants, qui nous donneraient fort envie d'y avoir vécu, ou de pouvoir nous y transporter par le biais de quelque magie possédée par les anciens prêtres de ce fascinant pays.
Alors, certes, l'Égypte qui revit ainsi par les aquarelles lumineuses d'Isabelle Dethan est une Égypte fictive. Et il serait assez illusoire de prendre Sur les Terres d'Horus pour un pur documentaire historique, car l'Histoire connaît des lacunes et des hésitations que les auteurs de fiction n'ont pas, et ne peuvent guère se permettre d'avoir. Il en va ainsi de la cour de pharaon, dont un égyptologue m'avait tranquillement expliqué qu'elle est ce que nous connaissons le plus mal de l'Égypte ancienne, et qu'il faut donc oublier espérer en restituer quoi que ce fut qui soit historique. De la vie de cour de pharaon, nous n'avons que des aperçus. De sa vie intime ou privée, il va de même. Si l'on excepte le harem, mieux connu, en particulier grâce au fameux complot qui eut lieu sous Ramsès III. Mais le harem et la cour, ce sont deux mondes différents.
Ces précautions étant posées, et malgré quelques autres simplifications regrettables (les vêtements, qui sont tous blancs ou presque, alors que les Égyptiens savaient teindre et tisser des vêtements multicolores), la tentative de restauration que propose Isabelle Dethan est bien trop sublime pour qu'on se laisse point emporter par elle en une douce contemplation rêveuse au fil d'un Nil remontant, ou descendant.
Et c'est d'ailleurs à elle que cette oeuvre doit l'essentiel des quatre étoiles que je lui ai attribuées.
Car si les décors sont sublimes, les aventures, elles, sont beaucoup moins convaincantes. La première histoire, centrée autour de Seth, m'a fait craindre le pire quand au réemploi d'un cliché éculé, et par ailleurs totalement faux. Néanmoins, Isabelle Dethan, qui s'était bien documentée, parvient à l'éviter. Cependant, voici encore une sourde conjuration sectaire orchestrée autour de Seth... Pas très original au final. Non plus que dans le lieu où se clôt le premier diptyque, grandiose certes, mais qui est un cliché vu et revu de la littérature d'aventure "dans l'Afrique méconnue" depuis le XIXe siècle.
Le second diptyque est, lui, certes un peu plus original, mais étalée sur deux tomes, cette histoire qui n'en valait qu'un ou un et demi perd en intensité ce qu'elle gagne à peine en profondeur. L'ennui, souvent, se profile à l'orée des pages du quatrième tome...
Cependant, et c'est là ce qui explique finalement les quatre étoiles au lieu des trois, Isabelle Dethan me semble réussir une belle galerie de personnages au fil de ses intrigues. C'est d'ailleurs en eux, dans les relations qui se tissent, se nouent et dénouent, dans l'évolution de leur psychologie, qu'Isabelle Dethan semble avoir porté toute son attention, faisant de ses intrigues policières presque un simple canevas secondaire. Du moins à mes yeux.
Les eut-elle cependant réussi, que cette BD — une des rares de qualité sur l'Égypte — eut incontestablement mérité la note maximale, avec les applaudissements enthousiastes du jury.
Quant à la suite, sise en Babylonie, voilà qui laisse le même jury des plus sceptiques. L'Égypte recélait-elle si peu de trésors qu'il fallut déjà l'abandonner ? Je comprends certes le désir d'Isabelle Dethan d'aller voir ailleurs, néanmoins nous voilà bien loin des Terres d'Horus, et j'eus de loin préféré que la restitution fictive de Kemet fut approfondie, et de nouvelles pistes ouvertes et explorées. Espérons que cela vienne pour de nouveaux tomes.
Après la lecture du 1er tome :
Je suis impressionné par la sincérité qui se dégage de cette BD. Si les auteurs mettent les formes, ils fournissent le fond sans fioritures !!!
Tout m'a plu dans ce premier tome :
- Le titre : impossible de trouver mieux pour résumer en si peu de mots les 2 personnages principaux (qui sont d'ailleurs les scénaristes puisqu'il s'agit d'une autobiographie croisée).
- Le scénario : des petites tranches de vie qui apportent une vision du quotidien des protagonistes. Certaines joyeuses, d'autres crues et difficiles. Mais l'ensemble s'appuyant sur les souvenirs, est fluide et captivant malgré la banalité de certains faits et gestes. La relation entre les 2 personnages évolue avec les décors et les rencontres. Cette BD est vivante.
- Le dessin : au service des scénaristes, il retranscrit simplement et fidèlement le récit. Il est même impressionnant dans son rendu pour les moments graves.
Petit plus perso : les lieux qui me sont familiers et les auteurs qui ont plus ou moins le même âge. Ces facteurs m'ont certainement aidé à mieux entrer dans leur histoire et me rappellent beaucoup de souvenirs.
Vivement le T2.
Coup de cœur pour cette petite (mais imposante) merveille !
Premièrement, la qualité d’édition tient toutes ses promesses. L’objet en tant que tel est magnifique ; un puissant « ouaw ! » précède l’ouverture impatiente de l’album.
L’histoire ensuite m’a, pour ma part, complètement charmé, envouté et transporté dans cette sérénité gentille, dans cette paix communicative, dans cet humour à la fois léger et dosé, dans cette fantaisie si particulière, dans cet univers enfantin mais recherché à la fois… Les personnages sont attachants, et la magie du récit fait le reste !
Les dessins sont à l’image de la construction du récit : simples mais magiques ! Je peux cependant reconnaître que certaines planches et personnages semblent figés. Qu’à cela ne tienne, le charme de l’ensemble opère.
En conclusion, je suis d’ores et déjà impatient de découvrir la suite. Cet album est un condensé (de 457 planches tout de même) de simplicité, de paix, de joie, d’aventure et de fantaisie. N’hésitez pas, plongez dans cet univers ; la lecture de cet album est simplement un moment de détente remarquable !
J'ai découvert Maliki grâce à son site, et franchement je n'ai jamais été déçue.
Il a une facilité à décrire les évènements de la vie quotidienne. J'imagine que les parisiens peuvent préférer cette bd, aux personnes de province, car il y a beaucoup de vécu autour de Paris.
Mais je trouve vraiment qu'il gagne à être connu.
Les dessins sont superbement bien faits... et je ne vais pas être originale pour ceux qui connaissent la bd... mais j'ai un petit faible pour... FEANOR... il est trop chou !!!
La qualité première et principale de ce titre est son réalisme.
C'est vraiment ce qui m'a frappé tout au long de ma lecture. Pas un instant je n'ai trouvé une situation illogique, saugrenue, étrange, décalée. On est dans du réalisme pur, un roman graphique d'excellente facture. Oh bien sûr, il y a quelques moments de comédie un peu burlesque, notamment avec le vieux milicien et le détective, mais cela permet seulement des moments de respiration dans l'atmosphère languide dans laquelle baigne l'histoire. On est dans un huis clos la plupart du temps, mais curieusement on ne se sent jamais à l'étroit dans ces bains, où cette jeune épouse traîne son malaise, la perte de l'être cher. Une perte inexpliquée, puisqu'il s'agit tout simplement d'une disparition.
Les personnages sont bien écrits, bien exploités, et les situations, comme je l'ai déjà dit, sont bien amenées.
Le seul reproche que je pourrais faire au dessin de Toyoda c'est que les trois personnages principaux (hommes et femme) se ressemblent un peu trop... Mais à part ça, c'est très maîtrisé, dans un style réaliste.
Le récit ménage des moments de silence, de captation du temps qui passe, des moments où la douleur de Kanae est palpable, dans ses yeux, dans son attitude, dans les objets qu'elle regarde.
Vraiment c'est une référence du genre, à lire bien évidemment. Le manga fait 300 pages, mais on les dévore sans peine.
Lue dans la foulée de Deus (après l’homme nouveau, l’homme primordial…), cette série part sur des bases plus réalistes mais paradoxalement, elle est plus audacieuse. En effet, Mathieu Gabella -dont je découvre le travail avec La Licorne- n’hésite pas à faire coexister l’histoire de la médecine au XVIième siècle, la célèbre série de tapisseries de la Dame à la Licorne et les chimères de la mythologie, dans un scénario gonflé mais plutôt cohérent et franchement séduisant.
Cette démarche, l’auteur s’en explique en fin d’album dans un sympathique bonus qui nous permet aussi de connaître le point de vue du dessinateur. Bonus qui nous livre également quelques détails biographiques de certains des illustres personnages mis en scène. Heureuse initiative !
Venons-en à l’histoire : Ambroise Paré, chirurgien qui s’illustrera par ses conceptions novatrices se retrouve embarqué dans une aventure mouvementée et fertile en découvertes, au côté de Nostradamus, d’Andrea Vésale (que je ne connaissais pas) de Paracelse, et d’autres encore dans un combat les opposant –pour faire simple !- à l’Eglise .
Le scénario est complexe, Gabella mettant à profit sa connaissance poussée de l’histoire de la médecine, et je trouve originale l’idée d’y introduire la Dame à la licorne, même si pour le moment son symbolisme n’est pas ou peu exploité. Il est complexe, mais reste néanmoins compréhensible, les dialogues (très vivants) amenant progressivement les divers éléments de l’intrigue.
J’ai beaucoup aimé ce mélange de réalisme historique et de fantastique débridé.
En outre, les personnages -Ambroise Paré en tête- sont rendus très vivants par le soin apporté aux dialogues, pleins d’humour, et au dessin de leur visage.
Le dessin justement, je le trouve somptueux. Les paysages sont magnifiques, les décors urbains d’une grande finesse, les cadrages toujours judicieux, et la mise en couleurs est de grande classe. Chaque case où apparaît l’une des fameuses tapisseries est un régal pour les yeux. A cet égard, la planche dans laquelle Nostradamus explique à Paré le rôle de ces tapisseries est tellement belle, que pour un peu elle éclipserait le nom écorché (à plusieurs reprises !! :| ) de Frascator !
J’aime aussi beaucoup les expressions qu’Anthony Jean donne à certains visages, selon les circonstances ; l’exemple que j’ai en tête c’est lorsque Paracelse s’écrie « De quel droit ! Je ne faisais pas partie de votre organisation ! Je la conchiais ! », la mine de Paré disant en aparté « Vous n’êtes pas le seul. » est vraiment excellente !
Quant à l’atelier secret de Léonard de Vinci ! C’est du grand art ! O_ô
Alors voilà, malgré quelques fautes d’accord ( :! ! ) et un nom écorché, 4 étoiles pas volées, vivement la suite !
Un petit lapin qui cherche à en finir par tous les moyens, inventant pour ce faire les stratagèmes les plus saugrenus...
Vraiment une BD très originale, et surtout marrante (si on est fan d'humour grinçant bien entendu) donc à découvrir et faire découvrir !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Sept yakuzas
Rien à dire de plus : j'ai dévoré ce tome. De l'action, une vraie trame qui n'est pas bâclée pour cause de manque de pages (comme dans les précédents tomes), une chronologie faite de flashback très facile à suivre et mettant l'histoire bien en place, une ambiance très orientale et agréable (surtout que je ne suis pas fan de mangas)... Bref, avec les Sept Missionnaires, il s'agit pour moi du meilleur tome de la série.
Lune de guerre
En quelques mots : contrairement au Le Diable des sept mers, ici on est en présence d'un scénario en béton. Le suspense en crescendo et une fin en apothéose. Des dessins magnifiques. Un des meilleurs on-shots de la BD. Un petit bijou.
Gals
Haut dans le ciel, brillent les étoiles... Et, au ras de terre, triment les pauvres mortels. C'est certainement parce qu'elle brille tout là haut dans le ciel qu'Altaïr n'a point vu les petites lueurs qui, telles des lucioles, illuminent ce manga. Certes, Gals ne vogue point dans les hautes sphères célestes, mais se traîne plutôt dans les fanges terrestres, avec une certaine grâce, ma foi. La Terre et le Ciel. Tenshi, disent les Japonais, qui ont emprunté le concept aux Chinois. Dans Gals, il est peut-être plus de Terre que de Ciel, car c'est bien d'ici et maintenant que "cause" cette série, histoire apparemment banale et hautement superficielle d'une petite kogal (parfois aussi écrit kogaru, mot japonais prononcé "kogalou", qui est le phonétique nippon de "kogal"). Néanmoins, c'est un autre concept d'origine chinoise, et plus précisément taoïste, qu'il faudrait invoquer pour évoquer toute la richesse méconnue de Gals : le vide et le plein. A première vue, Gals est d'une vacuité affligeante. Et c'est aussi, je dois l'admettre, ce qui fit son charme lorsque j'avais besoin de reposer mon esprit de complexes réflexions un peu trop éthérées... Néanmoins, derrière cette vacuité apparente, se cache un véritable trésor. Certes, de même que l'on dit que la beauté réside d'abord dans les yeux de celui (ou celle) qui regarde, de même ce trésor résidait d'abord dans le prisme de ma vision toute personnelle. Ainsi, j'ai fort apprécié la plupart des petites idylles qui construisent la trame de ce manga. C'est mon petit côté "fleur bleue", elles ont su toucher "my heart" (ainsi qu'on le dirait dans Gals ;-p). Oui, l'adoration de Miyu, l'ex-gang girl, envers le policier "tout beau, tout propre" est potentiellement très énervante à nos yeux raffinés d'Européens sophistiqués et hyper-cultivés. Néanmoins, que voilà enfin un peu de fraîcheur qui change de ce cynisme qu'il faudrait afficher en tout lieu, et tout temps, pour sembler perspicace et subtil. L'admiration (est-ce de l'amour?) que voue "n°2" à Ran Kotobuki frise certes le pathétique, mais la mangaka sait lui tracer un destin qui est touchant, derrière son apparente miévrerie, un peu "brutale", il est vrai... Quant à la relation entre Rei et une des jeunes filles du groupe, elle est parfois glaçante, souvemment saugrenue et incompréhensible. A nos yeux d'Européens, du moins. Car voilà en effet la base du prisme personnel que j'évoquais. À savoir ma connaissance de la civilisation japonaise. Laquelle n'est certes point encyclopédique (loin, très loin de là). Mais, en l'état de ce qu'elle est, telle fut donc mon impression. Voilà qui explique que je n'ai pas hésité à employer des concepts aussi fort que Ciel et Terre, ou parler de taoïsme. Le vide et le plein... Du plein naît le vide. Et du vide nait le plein. Yin, et Yang... Si ce n'était donc que les amourettes de Gals, je n'eus point mis un 4/5, un "coup de coeur", et conseillé l'achat de la série. Mais, derrière l'apparence du "vide" de Ran, se cache le "plein" qui nous dévoile certains problèmes lancinants d'une société. C'est, du moins, ce que j'ai lu dans Gals. Une sorte de satire sociale, dont le porte-voix est, comme dans toute satyre, une sorte de clown. Un bouffon... Et qui de mieux que le bouffon peut hurler au Roi ce qui cloche en son beau royaume ? Alors, certes, je ne suis point un spécialiste de la civilisation japonaise et du Japon, et je ne suis non plus dans la tête de la mangaka. Il est donc parfaitement possible que le prisme de cette connaissance qui m'a amené à une analyse "sociologique" de Gals soit parfaitement biaisé. Mais que je vous expose donc les éléments qui ont fondé ce point de vue : - Qui est donc Ran Kotobuki ? Une fille qui s'assume comme une cancre, et le revendique haut et fort, en appelant le reste de la société à en faire aussi peu qu'elle-même, et à se moquer autant qu'elle-même de l'avis des autres. Autrement dit, au pays de l'Excellence (scolaire et nationale) divinisée, et des conventions sociales parfois étouffantes : une quasi-révolutionnaire. - De même, qui est Rei Otohata ("n°1", le "bô mec") ? Apparemment, un japonais classique au-dessus de tout soupçon, si ce n'est son amour de la mode. En effet, il est travaille très bien en classe, il est donc "populaire". Sauf que... Rei Otohata semble l'incarnation même de l'égoïste achevé et cynique. Non point d'ailleurs égocentrique, car il ne semble pas penser que le monde tourne autour de lui. Les conventions qui voudraient qu'il fit semblant de s'intéresser aux autres, voire qu'il rassurant sa petite amie par des mots de réconfort ? Il n'en a cure. Si tu n'es pas suffisamment fort(e) pour avoir une relation avec Rei Otohata, alors, passe ton chemin. Dans un contexte européen, Rei Otohata c'est du mille fois vu. Dans un contexte japonais, il me semble bien que son attitude est aussi "révolutionnaire", du moins anti-conformiste, que celle de Ran. Certes, le Japon évolue, mais tout de même... D'autant qu'avec son côté bon élève "propre sur soi", et qui ne fait pas de vagues, Rei Otohata est finalement bien plus déstabilisant que la clown de service : Ran. Les sociétés humaines acceptent d'ailleurs bien plus souvent les bouffons, qu'elles placent dans la case "fous", que ceux qui sapent leurs fondements de l'intérieur même du système... Bref, derrière la pseudo-vacuité assumée, et clamée, de son héroïne, et ses historiettes à l'eau de rose, Gals m'apparaît fort comme une charge contre les carcans "quotidiens" de la société japonaise. Car de quoi nous parlent nombre d'histoires de cette série ? De pression sociale, de cet infernal sentiment d'une écrasante pression que ressentiraient bon nombre de Japonais, qui asphyxie toute initiative, toute personnalité. Certes, le trait est certainement forcé. Le Japon n'est pas cette fourmilière que décrivaient certains, et le Japon bouge. Dans le domaine du refus des conventions sociales phagocytantes, Gals est d'ailleurs certainement plus suiviste que précurseur. Néanmoins, il m'apparaît (si mon analyse est fondée), comme un très intéressant témoin de cette "révolte silencieuse", de ce mouvement en profondeur de la société japonaise vers plus d'individualisme, d'une révolution tranquille qui n'aurait absolument pas pour but de mettre à bas une société que, par ailleurs, on apprécie, mais que l'on souhaite faire évoluer selon ses goûts... Un témoin d'autant plus intéressant qu'il se masque derrière une histoire apparemment mineure, et ce qui pourrait paraître comme une incongruité : une satyre à l'eau de rose. Un objet, donc, qui ne trouvera point son havre en toutes mains. Car si vous appréciez les satires, encore faudra-t-il que vous aimiez aussi... l'eau de rose.^^
Sur les Terres d'Horus
Dans Sur les Terres d'Horus, c'est à une captivante croisière, qui déborde largement le Dieu Fleuve, qu'Isabelle Dethan nous convie. Des marais de Pa-Yom, aux déserts brûlants de Nubie, des escarpements rocheux de la Vallée des Rois, aux splendeurs de Pi-Ramsès, le trait d'Isabelle Dethan nous restitue une envoûtante Égypte pharaonique, en ces temps lointains dénommée Kemet — La Terre Noire. Noire dans certaines de ses âmes certes, mais sous le pinceau de notre scribe moderne, cette Égypte aujourd'hui disparue brille d'une myriade d'éclats chatoyants, qui nous donneraient fort envie d'y avoir vécu, ou de pouvoir nous y transporter par le biais de quelque magie possédée par les anciens prêtres de ce fascinant pays. Alors, certes, l'Égypte qui revit ainsi par les aquarelles lumineuses d'Isabelle Dethan est une Égypte fictive. Et il serait assez illusoire de prendre Sur les Terres d'Horus pour un pur documentaire historique, car l'Histoire connaît des lacunes et des hésitations que les auteurs de fiction n'ont pas, et ne peuvent guère se permettre d'avoir. Il en va ainsi de la cour de pharaon, dont un égyptologue m'avait tranquillement expliqué qu'elle est ce que nous connaissons le plus mal de l'Égypte ancienne, et qu'il faut donc oublier espérer en restituer quoi que ce fut qui soit historique. De la vie de cour de pharaon, nous n'avons que des aperçus. De sa vie intime ou privée, il va de même. Si l'on excepte le harem, mieux connu, en particulier grâce au fameux complot qui eut lieu sous Ramsès III. Mais le harem et la cour, ce sont deux mondes différents. Ces précautions étant posées, et malgré quelques autres simplifications regrettables (les vêtements, qui sont tous blancs ou presque, alors que les Égyptiens savaient teindre et tisser des vêtements multicolores), la tentative de restauration que propose Isabelle Dethan est bien trop sublime pour qu'on se laisse point emporter par elle en une douce contemplation rêveuse au fil d'un Nil remontant, ou descendant. Et c'est d'ailleurs à elle que cette oeuvre doit l'essentiel des quatre étoiles que je lui ai attribuées. Car si les décors sont sublimes, les aventures, elles, sont beaucoup moins convaincantes. La première histoire, centrée autour de Seth, m'a fait craindre le pire quand au réemploi d'un cliché éculé, et par ailleurs totalement faux. Néanmoins, Isabelle Dethan, qui s'était bien documentée, parvient à l'éviter. Cependant, voici encore une sourde conjuration sectaire orchestrée autour de Seth... Pas très original au final. Non plus que dans le lieu où se clôt le premier diptyque, grandiose certes, mais qui est un cliché vu et revu de la littérature d'aventure "dans l'Afrique méconnue" depuis le XIXe siècle. Le second diptyque est, lui, certes un peu plus original, mais étalée sur deux tomes, cette histoire qui n'en valait qu'un ou un et demi perd en intensité ce qu'elle gagne à peine en profondeur. L'ennui, souvent, se profile à l'orée des pages du quatrième tome... Cependant, et c'est là ce qui explique finalement les quatre étoiles au lieu des trois, Isabelle Dethan me semble réussir une belle galerie de personnages au fil de ses intrigues. C'est d'ailleurs en eux, dans les relations qui se tissent, se nouent et dénouent, dans l'évolution de leur psychologie, qu'Isabelle Dethan semble avoir porté toute son attention, faisant de ses intrigues policières presque un simple canevas secondaire. Du moins à mes yeux. Les eut-elle cependant réussi, que cette BD — une des rares de qualité sur l'Égypte — eut incontestablement mérité la note maximale, avec les applaudissements enthousiastes du jury. Quant à la suite, sise en Babylonie, voilà qui laisse le même jury des plus sceptiques. L'Égypte recélait-elle si peu de trésors qu'il fallut déjà l'abandonner ? Je comprends certes le désir d'Isabelle Dethan d'aller voir ailleurs, néanmoins nous voilà bien loin des Terres d'Horus, et j'eus de loin préféré que la restitution fictive de Kemet fut approfondie, et de nouvelles pistes ouvertes et explorées. Espérons que cela vienne pour de nouveaux tomes.
Les Ensembles contraires
Après la lecture du 1er tome : Je suis impressionné par la sincérité qui se dégage de cette BD. Si les auteurs mettent les formes, ils fournissent le fond sans fioritures !!! Tout m'a plu dans ce premier tome : - Le titre : impossible de trouver mieux pour résumer en si peu de mots les 2 personnages principaux (qui sont d'ailleurs les scénaristes puisqu'il s'agit d'une autobiographie croisée). - Le scénario : des petites tranches de vie qui apportent une vision du quotidien des protagonistes. Certaines joyeuses, d'autres crues et difficiles. Mais l'ensemble s'appuyant sur les souvenirs, est fluide et captivant malgré la banalité de certains faits et gestes. La relation entre les 2 personnages évolue avec les décors et les rencontres. Cette BD est vivante. - Le dessin : au service des scénaristes, il retranscrit simplement et fidèlement le récit. Il est même impressionnant dans son rendu pour les moments graves. Petit plus perso : les lieux qui me sont familiers et les auteurs qui ont plus ou moins le même âge. Ces facteurs m'ont certainement aidé à mieux entrer dans leur histoire et me rappellent beaucoup de souvenirs. Vivement le T2.
Château l'Attente
Coup de cœur pour cette petite (mais imposante) merveille ! Premièrement, la qualité d’édition tient toutes ses promesses. L’objet en tant que tel est magnifique ; un puissant « ouaw ! » précède l’ouverture impatiente de l’album. L’histoire ensuite m’a, pour ma part, complètement charmé, envouté et transporté dans cette sérénité gentille, dans cette paix communicative, dans cet humour à la fois léger et dosé, dans cette fantaisie si particulière, dans cet univers enfantin mais recherché à la fois… Les personnages sont attachants, et la magie du récit fait le reste ! Les dessins sont à l’image de la construction du récit : simples mais magiques ! Je peux cependant reconnaître que certaines planches et personnages semblent figés. Qu’à cela ne tienne, le charme de l’ensemble opère. En conclusion, je suis d’ores et déjà impatient de découvrir la suite. Cet album est un condensé (de 457 planches tout de même) de simplicité, de paix, de joie, d’aventure et de fantaisie. N’hésitez pas, plongez dans cet univers ; la lecture de cet album est simplement un moment de détente remarquable !
Maliki
J'ai découvert Maliki grâce à son site, et franchement je n'ai jamais été déçue. Il a une facilité à décrire les évènements de la vie quotidienne. J'imagine que les parisiens peuvent préférer cette bd, aux personnes de province, car il y a beaucoup de vécu autour de Paris. Mais je trouve vraiment qu'il gagne à être connu. Les dessins sont superbement bien faits... et je ne vais pas être originale pour ceux qui connaissent la bd... mais j'ai un petit faible pour... FEANOR... il est trop chou !!!
Undercurrent
La qualité première et principale de ce titre est son réalisme. C'est vraiment ce qui m'a frappé tout au long de ma lecture. Pas un instant je n'ai trouvé une situation illogique, saugrenue, étrange, décalée. On est dans du réalisme pur, un roman graphique d'excellente facture. Oh bien sûr, il y a quelques moments de comédie un peu burlesque, notamment avec le vieux milicien et le détective, mais cela permet seulement des moments de respiration dans l'atmosphère languide dans laquelle baigne l'histoire. On est dans un huis clos la plupart du temps, mais curieusement on ne se sent jamais à l'étroit dans ces bains, où cette jeune épouse traîne son malaise, la perte de l'être cher. Une perte inexpliquée, puisqu'il s'agit tout simplement d'une disparition. Les personnages sont bien écrits, bien exploités, et les situations, comme je l'ai déjà dit, sont bien amenées. Le seul reproche que je pourrais faire au dessin de Toyoda c'est que les trois personnages principaux (hommes et femme) se ressemblent un peu trop... Mais à part ça, c'est très maîtrisé, dans un style réaliste. Le récit ménage des moments de silence, de captation du temps qui passe, des moments où la douleur de Kanae est palpable, dans ses yeux, dans son attitude, dans les objets qu'elle regarde. Vraiment c'est une référence du genre, à lire bien évidemment. Le manga fait 300 pages, mais on les dévore sans peine.
La Licorne
Lue dans la foulée de Deus (après l’homme nouveau, l’homme primordial…), cette série part sur des bases plus réalistes mais paradoxalement, elle est plus audacieuse. En effet, Mathieu Gabella -dont je découvre le travail avec La Licorne- n’hésite pas à faire coexister l’histoire de la médecine au XVIième siècle, la célèbre série de tapisseries de la Dame à la Licorne et les chimères de la mythologie, dans un scénario gonflé mais plutôt cohérent et franchement séduisant. Cette démarche, l’auteur s’en explique en fin d’album dans un sympathique bonus qui nous permet aussi de connaître le point de vue du dessinateur. Bonus qui nous livre également quelques détails biographiques de certains des illustres personnages mis en scène. Heureuse initiative ! Venons-en à l’histoire : Ambroise Paré, chirurgien qui s’illustrera par ses conceptions novatrices se retrouve embarqué dans une aventure mouvementée et fertile en découvertes, au côté de Nostradamus, d’Andrea Vésale (que je ne connaissais pas) de Paracelse, et d’autres encore dans un combat les opposant –pour faire simple !- à l’Eglise . Le scénario est complexe, Gabella mettant à profit sa connaissance poussée de l’histoire de la médecine, et je trouve originale l’idée d’y introduire la Dame à la licorne, même si pour le moment son symbolisme n’est pas ou peu exploité. Il est complexe, mais reste néanmoins compréhensible, les dialogues (très vivants) amenant progressivement les divers éléments de l’intrigue. J’ai beaucoup aimé ce mélange de réalisme historique et de fantastique débridé. En outre, les personnages -Ambroise Paré en tête- sont rendus très vivants par le soin apporté aux dialogues, pleins d’humour, et au dessin de leur visage. Le dessin justement, je le trouve somptueux. Les paysages sont magnifiques, les décors urbains d’une grande finesse, les cadrages toujours judicieux, et la mise en couleurs est de grande classe. Chaque case où apparaît l’une des fameuses tapisseries est un régal pour les yeux. A cet égard, la planche dans laquelle Nostradamus explique à Paré le rôle de ces tapisseries est tellement belle, que pour un peu elle éclipserait le nom écorché (à plusieurs reprises !! :| ) de Frascator ! J’aime aussi beaucoup les expressions qu’Anthony Jean donne à certains visages, selon les circonstances ; l’exemple que j’ai en tête c’est lorsque Paracelse s’écrie « De quel droit ! Je ne faisais pas partie de votre organisation ! Je la conchiais ! », la mine de Paré disant en aparté « Vous n’êtes pas le seul. » est vraiment excellente ! Quant à l’atelier secret de Léonard de Vinci ! C’est du grand art ! O_ô Alors voilà, malgré quelques fautes d’accord ( :! ! ) et un nom écorché, 4 étoiles pas volées, vivement la suite !
Le Coup du lapin
Un petit lapin qui cherche à en finir par tous les moyens, inventant pour ce faire les stratagèmes les plus saugrenus... Vraiment une BD très originale, et surtout marrante (si on est fan d'humour grinçant bien entendu) donc à découvrir et faire découvrir !