Une BD atypique véritablement « culte » pour moi par mon scénariste préféré Van Hamm lorsqu’il était au meilleur de sa forme (quel savoir-faire narratif !).
C’est l’une de toutes premières bd adulte que j’ai pu lire en son temps et qui m’a véritablement marqué. Il y a incontestablement quelque chose d’affectif lié à cette trilogie. Ma fidélité pour les séries de Van Hamm ne s’est jamais démentie par la suite. Je pense qu’il a été celui qui a révolutionné le genre en faisant simplement évolué la bd à un autre niveau moins naïf que celle des productions d’antan.
Les thèmes exploités ainsi que le scénario sont d’une réelle maîtrise. C’est une série qui apporte une réflexion sur les dérives de la société et du capitalisme. Nous avons ici un Etat-Providence qui veille sur le bonheur de chacun de tous. Des emplois bien payés permettent aux qualifiés d’éviter les nombreuses manifestations provoquées par le chômage. Les soins de santé sont gratuits pour tous, de la simple pilule contre le mal de tête à la chirurgie la plus complexe. Des vacances minutieusement organisées et distribuées tout au long de l’année empêchent les embouteillages monstres de juillet et les dizaines de morts causées chaque année par les carambolages.
Bref, c’est un bonheur officiel et programmé dans une société idéale. Cependant, le rêve d’une telle société peut très vite se transformer en cauchemar pour peu qu’on se rebelle contre l’ordre établi…
En effet, le scénario démolit tous les idéaux qui font de l’Etat un distributeur de bonheur. Le final (tome 3) où tout se regroupe est époustouflant. Nous avons là une chronique sociale d’anticipation plutôt effrayante. C’est un classique devenu culte qui reste toujours d’actualité malgré le temps qui passe. Je l'ai relu récemment et je peux certifier que cela n'a pas vieilli d'un pouce !
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Bon pour mon premier avis, j'hésitais entre une BD de ma jeunesse et une de mes BDs actuelles. Après avoir découvert ce one shot, je me suis dit qu'il ne pouvait pas en être autrement, ce sera pour cette BD que je déposerai mon premier avis.
En ce qui concerne le dessin il n'y a rien à redire, il est magnifique aussi bien pour les couleurs, que pour les décors.
L'histoire est très bien racontée, certes la fin tombe assez rapidement mais cela nous permet de prolonger le plaisir en imaginant la véritable histoire de Léonard.
J'ai pris mon temps pour lire, pour savourer cette BD et je ne le regrette pas, en espérant qu'il y en ait d'autre car c'était un très bon moment.
Achat que je conseille vivement !
Je n'ai pas mis 5 étoiles (pourquoi d'ailleurs ?), mais cette série est pour moi un vrai bonheur !
Peut-être rebuté par ses dessins flashy et son pitch de base (des ados à pouvoirs de l'univers Marvel se révoltent contre leurs super-vilains de parents), on aurait tort de passer à coté du bijou que se révèle Runaways-Les Fugitifs.
Brian K. Vaughan, scénariste tendance de haute volée du comics mainstream (Pride of Baghdad, Y, Le Dernier Homme, Ex Machina, etc..) nous pond ici peut-être sa série la plus forte.
Car ce n'est de rien d'autre que des affres des adolescents d'aujourd'hui dont nous parle Vaughan, avec beaucoup de pudeur, de retenue et d'empathie. Et le tout accompagné de dialogues percutants, justes et savoureux.
Après une minisérie en trois volumes pétillante à souhait, dont on aurait pu penser qu'elle aurait pu en rester là, c'est tout à l'honneur de Vaughan d'avoir su approfondir le thème et les personnages dans les épisodes suivants, chacun apportant sa pierre à l'ensemble.
En épousant parfaitement le regard des ados, le scénariste se paye même le luxe de ridiculiser les héros emblématiques de la marvel.
Ne bouder pas ce concentré de BD moderne, dynamique, divertissante et réfléchie !
Clap Clap Clap !
Chapeau pour cette adaptation de Dennis Lehane ! Une vraie réussite de la part de De Metter. Un dessin sombre à l'aquarelle qui colle à merveille à l'histoire et à l'ambiance qui en découle.
Si le scénar' de Lehane est une valeur sure, l'adaptation n'en était pas forcément gagnée d'avance. Mais le découpage et la fluidité du récit sont au rendez-vous, et on se laisse embarquer pour cet asile en pleine tempête avec la certitude d'épauler ces deux Marshals... pour finalement se faire complètement débarquer :p
Bref, un vrai coup de coeur pour cette BD, pour moi qui ne suis pas forcément un amateur du genre en BD. Remarque j'avais déjà dis ça avec Blacksad ^^ Je vais finir par devenir un adepte du genre si des opus proposés avec autant de brio se mettent à pulluler.
Nous avons droit à un western très original au scénario de Desberg et au graphisme soigné de Marini. Cette association semble encore une fois très efficace pour notre plus grand bonheur !
Cette bd commence de manière un peu sordide par un double meurtre d’une cruauté sans nom. A noter également qu’il y a une sévère contradiction quant à l’emplacement de la maison où auront lieu ces crimes. Dans un plan, la maison semble isolée en pleine campagne. Puis dans l’autre, elle se situe dans une rue bien fréquentée. Un lecteur averti et soucieux du détail ne pourra être que dérouté. Qu’importe après tout cette faute géographique sans gravité car l’ensemble demeure d’un très bon acabit avec une intrigue qui nous passionne véritablement.
La quête du personnage central dans son enquête est très intéressante car il souhaite à tout prix connaître les raisons du meurtre de son épouse et de sa fille. Il se met à la recherche de la vérité car tout cela le ronge intérieurement. La part du psychologique occupe une place prééminente ce qui renforce la crédibilité de l’œuvre.
C’est une bd qui réserve un grand suspense multipliant quelques fois les fausses pistes et une révélation finale digne de ce nom. Le dessin et les couleurs de Marini sont excellents comme à son habitude (voir Le Scorpion des mêmes auteurs).
Le fait de présenter cette histoire en diptyque paraît tout à fait adapté. Bref, une BD impeccable sur les deux plans que sont le dessin et le scénario parfaitement maîtrisés. J'ai à la fois les deux volumes et la nouvelle version intégrale de cette BD extraordinaire : une de mes lubies de collectionneur en herbe !
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Avec un titre pareil, avec un tel résumé d'histoire et avec un tel personnage livide, insomniaque et tourmenté toutes les nuits par des monstres qui l'ont traumatisé, il y a de quoi imaginer un récit noir, glauque, un peu gothique, en tout cas difficilement convenable pour de jeunes enfants.
Il n'en est rien.
Et à l'inverse, c'est précisément le genre d'album que je ferais lire avec plaisir à mes enfants.
Tout d'abord, le graphisme est de toute beauté. Le trait est simple, lâché, d'inspiration légèrement manga. Les compositions et les angles de vue sont originaux et offrent une belle esthétique et un véritable dynamisme au récit. Et c'est surtout le travail de colorisation qui m'a plu. A la fois sombre et noire comme la nuit, avec des teintes inquiétantes, elle laisse pourtant s'échapper des planches une vraie chaleur et une vraie personnalité.
Le scénario est bon, prenant et doté d'une fin très réjouissante.
Il aborde les peurs du noir et de la nuit avec sérieux et sans ambages. Le jeune héros a vraiment peur, ce n'est pas une peur pour de rire, c'est un peur qui parlera à l'enfant inquiet de s'endormir dans le noir et en qui il saura se reconnaitre même s'il ne l'admet pas. Et comme dans tout bon récit jeunesse, ce héros va se rebeller et se décider à combattre ses peurs et à affronter les ombres, à broyer du noir au sens propre du terme... Mais là où ce scénario se démarque des histoires pour enfants classiques, c'est que rien n'indique que malgré sa résistance acharnée le jeune héros va gagner à la fin... du moins pas de la manière qu'il le croit.
N'ayez crainte, j'ai trouvé la fin vraiment mignonne, intelligente et très plaisante.
Bref, je me suis procuré un vrai moment de plaisir en lisant cette BD pour enfants et je vais m'empresser de la lire à mes enfants.
En cette fin d’année, cet album vient à point nommé. On imagine mal passer Noël sans son florilège de contes. Le plus connu est sans nul doute celui de "Scrooge" écrit par Charles Dickens il y a plus de 150 ans. Etonnant d’ailleurs qu’il n’ait pas fait l’objet d’une adaptation plus tôt tant ce conte s’y prête bien.
L’atmosphère de ce récit retranscrit fort bien celle dégagée par le conte original. On se retrouve ainsi plongé dans l’époque victorienne quelque part à Londres la veille de Noël chez Scrooge. Ce conte merveilleux est riche en émotions et présente la grande qualité de rester d’actualité. Son message est universel et . . . intemporel. Pour le dessin, une nouvelle venue : Estelle Meyrand. La galerie d’images suffira à vous convaincre de la qualité de son trait pastel qui est d’ailleurs fort proche des illustrations originelles de John Leech.
Une réussite, tout simplement . . . Un futur immanquable !
Avec "La bête" Chabouté nous plonge dans un monde de suspense duquel on ne peut ressortir sans connaître le fin mot de l'histoire. Le graphisme est assez beau avec un noir et blanc épuré et son grand format qui met en relief les personnages et leurs expressions, les grandes cases nous immergent immédiatement dans le récit.
Sur ce drame plane une gaieté insolente avec son humour percutant et ses répliques savoureuses, cette histoire est aussi noire que son dessin. La fin n'est pas surprenante en elle-même, ce qui est surprenant c'est de ne pas y avoir pensé et pourtant ce genre ce scénario a déjà été utilisé maintes fois.
A lire, quant à l'achat... le prix est un peu excessif.
Je ne vais pas déroger à la règle de faire un rapprochement entre Kaboul Disco de Nicolas Wild et les oeuvres de Guy Delisle.
En effet, on y trouve de l'autodérision, de l'humour, des situations du quotidien qui pourraient paraître banales si elles ne se déroulaient pas dans un contexte à des années lumières de notre quotidien, des anecdotes sur des expatriés qui ont des comportements hallucinants et assez décalés et un dessin en noir et blanc assez simple (encore que celui de Nicolas Wild soit plus détaillé) mais aussi très efficace.
Plus besoin d'images chocs du 20h ou d'avis d'experts en géopolitique sur l'Afghanistan car après la lecture du 2nd tome de Kaboul Disco, on arrive à mieux appréhender la situation de ce pays en guerre depuis des années. Le constat est bien amer et pessimiste : ce pays est ingérable et n'est pas prêt de retrouver la paix et de devenir une démocratie.
Une bd indispensable pour toute personne souhaitant connaître un peu mieux l'Afghanistan d'aujourd'hui.
Une BD très sympa, qui nous permet de relire avec toujours autant d'enthousiasme l'oeuvre phare d'Alexandre Dumas...
Ce que j'ai aimé par-dessus tout ? L'humour, distillé à forte dose, présent sur de nombreuses pages, parfois involontairement. C'est frais, c'est enlevé, c'est distrayant, bref, du pur divertissement ! Le dessin de Juncker, proche de celui de Brüno, nous propose de belles planches, très dynamiques, j'aime vraiment beaucoup !
J’ai hâte de lire d'autres BD du même auteur.
Note finale : 3,5/5.
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S.O.S. Bonheur
Une BD atypique véritablement « culte » pour moi par mon scénariste préféré Van Hamm lorsqu’il était au meilleur de sa forme (quel savoir-faire narratif !). C’est l’une de toutes premières bd adulte que j’ai pu lire en son temps et qui m’a véritablement marqué. Il y a incontestablement quelque chose d’affectif lié à cette trilogie. Ma fidélité pour les séries de Van Hamm ne s’est jamais démentie par la suite. Je pense qu’il a été celui qui a révolutionné le genre en faisant simplement évolué la bd à un autre niveau moins naïf que celle des productions d’antan. Les thèmes exploités ainsi que le scénario sont d’une réelle maîtrise. C’est une série qui apporte une réflexion sur les dérives de la société et du capitalisme. Nous avons ici un Etat-Providence qui veille sur le bonheur de chacun de tous. Des emplois bien payés permettent aux qualifiés d’éviter les nombreuses manifestations provoquées par le chômage. Les soins de santé sont gratuits pour tous, de la simple pilule contre le mal de tête à la chirurgie la plus complexe. Des vacances minutieusement organisées et distribuées tout au long de l’année empêchent les embouteillages monstres de juillet et les dizaines de morts causées chaque année par les carambolages. Bref, c’est un bonheur officiel et programmé dans une société idéale. Cependant, le rêve d’une telle société peut très vite se transformer en cauchemar pour peu qu’on se rebelle contre l’ordre établi… En effet, le scénario démolit tous les idéaux qui font de l’Etat un distributeur de bonheur. Le final (tome 3) où tout se regroupe est époustouflant. Nous avons là une chronique sociale d’anticipation plutôt effrayante. C’est un classique devenu culte qui reste toujours d’actualité malgré le temps qui passe. Je l'ai relu récemment et je peux certifier que cela n'a pas vieilli d'un pouce ! Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.5/5
Exauce-nous
Bon pour mon premier avis, j'hésitais entre une BD de ma jeunesse et une de mes BDs actuelles. Après avoir découvert ce one shot, je me suis dit qu'il ne pouvait pas en être autrement, ce sera pour cette BD que je déposerai mon premier avis. En ce qui concerne le dessin il n'y a rien à redire, il est magnifique aussi bien pour les couleurs, que pour les décors. L'histoire est très bien racontée, certes la fin tombe assez rapidement mais cela nous permet de prolonger le plaisir en imaginant la véritable histoire de Léonard. J'ai pris mon temps pour lire, pour savourer cette BD et je ne le regrette pas, en espérant qu'il y en ait d'autre car c'était un très bon moment. Achat que je conseille vivement !
Runaways (Les Fugitifs)
Je n'ai pas mis 5 étoiles (pourquoi d'ailleurs ?), mais cette série est pour moi un vrai bonheur ! Peut-être rebuté par ses dessins flashy et son pitch de base (des ados à pouvoirs de l'univers Marvel se révoltent contre leurs super-vilains de parents), on aurait tort de passer à coté du bijou que se révèle Runaways-Les Fugitifs. Brian K. Vaughan, scénariste tendance de haute volée du comics mainstream (Pride of Baghdad, Y, Le Dernier Homme, Ex Machina, etc..) nous pond ici peut-être sa série la plus forte. Car ce n'est de rien d'autre que des affres des adolescents d'aujourd'hui dont nous parle Vaughan, avec beaucoup de pudeur, de retenue et d'empathie. Et le tout accompagné de dialogues percutants, justes et savoureux. Après une minisérie en trois volumes pétillante à souhait, dont on aurait pu penser qu'elle aurait pu en rester là, c'est tout à l'honneur de Vaughan d'avoir su approfondir le thème et les personnages dans les épisodes suivants, chacun apportant sa pierre à l'ensemble. En épousant parfaitement le regard des ados, le scénariste se paye même le luxe de ridiculiser les héros emblématiques de la marvel. Ne bouder pas ce concentré de BD moderne, dynamique, divertissante et réfléchie !
Shutter Island
Clap Clap Clap ! Chapeau pour cette adaptation de Dennis Lehane ! Une vraie réussite de la part de De Metter. Un dessin sombre à l'aquarelle qui colle à merveille à l'histoire et à l'ambiance qui en découle. Si le scénar' de Lehane est une valeur sure, l'adaptation n'en était pas forcément gagnée d'avance. Mais le découpage et la fluidité du récit sont au rendez-vous, et on se laisse embarquer pour cet asile en pleine tempête avec la certitude d'épauler ces deux Marshals... pour finalement se faire complètement débarquer :p Bref, un vrai coup de coeur pour cette BD, pour moi qui ne suis pas forcément un amateur du genre en BD. Remarque j'avais déjà dis ça avec Blacksad ^^ Je vais finir par devenir un adepte du genre si des opus proposés avec autant de brio se mettent à pulluler.
L'Etoile du Désert
Nous avons droit à un western très original au scénario de Desberg et au graphisme soigné de Marini. Cette association semble encore une fois très efficace pour notre plus grand bonheur ! Cette bd commence de manière un peu sordide par un double meurtre d’une cruauté sans nom. A noter également qu’il y a une sévère contradiction quant à l’emplacement de la maison où auront lieu ces crimes. Dans un plan, la maison semble isolée en pleine campagne. Puis dans l’autre, elle se situe dans une rue bien fréquentée. Un lecteur averti et soucieux du détail ne pourra être que dérouté. Qu’importe après tout cette faute géographique sans gravité car l’ensemble demeure d’un très bon acabit avec une intrigue qui nous passionne véritablement. La quête du personnage central dans son enquête est très intéressante car il souhaite à tout prix connaître les raisons du meurtre de son épouse et de sa fille. Il se met à la recherche de la vérité car tout cela le ronge intérieurement. La part du psychologique occupe une place prééminente ce qui renforce la crédibilité de l’œuvre. C’est une bd qui réserve un grand suspense multipliant quelques fois les fausses pistes et une révélation finale digne de ce nom. Le dessin et les couleurs de Marini sont excellents comme à son habitude (voir Le Scorpion des mêmes auteurs). Le fait de présenter cette histoire en diptyque paraît tout à fait adapté. Bref, une BD impeccable sur les deux plans que sont le dessin et le scénario parfaitement maîtrisés. J'ai à la fois les deux volumes et la nouvelle version intégrale de cette BD extraordinaire : une de mes lubies de collectionneur en herbe ! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4.5/5 – Note Globale : 4.5/5
Aristide broie du noir
Avec un titre pareil, avec un tel résumé d'histoire et avec un tel personnage livide, insomniaque et tourmenté toutes les nuits par des monstres qui l'ont traumatisé, il y a de quoi imaginer un récit noir, glauque, un peu gothique, en tout cas difficilement convenable pour de jeunes enfants. Il n'en est rien. Et à l'inverse, c'est précisément le genre d'album que je ferais lire avec plaisir à mes enfants. Tout d'abord, le graphisme est de toute beauté. Le trait est simple, lâché, d'inspiration légèrement manga. Les compositions et les angles de vue sont originaux et offrent une belle esthétique et un véritable dynamisme au récit. Et c'est surtout le travail de colorisation qui m'a plu. A la fois sombre et noire comme la nuit, avec des teintes inquiétantes, elle laisse pourtant s'échapper des planches une vraie chaleur et une vraie personnalité. Le scénario est bon, prenant et doté d'une fin très réjouissante. Il aborde les peurs du noir et de la nuit avec sérieux et sans ambages. Le jeune héros a vraiment peur, ce n'est pas une peur pour de rire, c'est un peur qui parlera à l'enfant inquiet de s'endormir dans le noir et en qui il saura se reconnaitre même s'il ne l'admet pas. Et comme dans tout bon récit jeunesse, ce héros va se rebeller et se décider à combattre ses peurs et à affronter les ombres, à broyer du noir au sens propre du terme... Mais là où ce scénario se démarque des histoires pour enfants classiques, c'est que rien n'indique que malgré sa résistance acharnée le jeune héros va gagner à la fin... du moins pas de la manière qu'il le croit. N'ayez crainte, j'ai trouvé la fin vraiment mignonne, intelligente et très plaisante. Bref, je me suis procuré un vrai moment de plaisir en lisant cette BD pour enfants et je vais m'empresser de la lire à mes enfants.
Scrooge - Un chant de Noël
En cette fin d’année, cet album vient à point nommé. On imagine mal passer Noël sans son florilège de contes. Le plus connu est sans nul doute celui de "Scrooge" écrit par Charles Dickens il y a plus de 150 ans. Etonnant d’ailleurs qu’il n’ait pas fait l’objet d’une adaptation plus tôt tant ce conte s’y prête bien. L’atmosphère de ce récit retranscrit fort bien celle dégagée par le conte original. On se retrouve ainsi plongé dans l’époque victorienne quelque part à Londres la veille de Noël chez Scrooge. Ce conte merveilleux est riche en émotions et présente la grande qualité de rester d’actualité. Son message est universel et . . . intemporel. Pour le dessin, une nouvelle venue : Estelle Meyrand. La galerie d’images suffira à vous convaincre de la qualité de son trait pastel qui est d’ailleurs fort proche des illustrations originelles de John Leech. Une réussite, tout simplement . . . Un futur immanquable !
La Bête
Avec "La bête" Chabouté nous plonge dans un monde de suspense duquel on ne peut ressortir sans connaître le fin mot de l'histoire. Le graphisme est assez beau avec un noir et blanc épuré et son grand format qui met en relief les personnages et leurs expressions, les grandes cases nous immergent immédiatement dans le récit. Sur ce drame plane une gaieté insolente avec son humour percutant et ses répliques savoureuses, cette histoire est aussi noire que son dessin. La fin n'est pas surprenante en elle-même, ce qui est surprenant c'est de ne pas y avoir pensé et pourtant ce genre ce scénario a déjà été utilisé maintes fois. A lire, quant à l'achat... le prix est un peu excessif.
Kaboul Disco
Je ne vais pas déroger à la règle de faire un rapprochement entre Kaboul Disco de Nicolas Wild et les oeuvres de Guy Delisle. En effet, on y trouve de l'autodérision, de l'humour, des situations du quotidien qui pourraient paraître banales si elles ne se déroulaient pas dans un contexte à des années lumières de notre quotidien, des anecdotes sur des expatriés qui ont des comportements hallucinants et assez décalés et un dessin en noir et blanc assez simple (encore que celui de Nicolas Wild soit plus détaillé) mais aussi très efficace. Plus besoin d'images chocs du 20h ou d'avis d'experts en géopolitique sur l'Afghanistan car après la lecture du 2nd tome de Kaboul Disco, on arrive à mieux appréhender la situation de ce pays en guerre depuis des années. Le constat est bien amer et pessimiste : ce pays est ingérable et n'est pas prêt de retrouver la paix et de devenir une démocratie. Une bd indispensable pour toute personne souhaitant connaître un peu mieux l'Afghanistan d'aujourd'hui.
D'Artagnan, journal d'un cadet
Une BD très sympa, qui nous permet de relire avec toujours autant d'enthousiasme l'oeuvre phare d'Alexandre Dumas... Ce que j'ai aimé par-dessus tout ? L'humour, distillé à forte dose, présent sur de nombreuses pages, parfois involontairement. C'est frais, c'est enlevé, c'est distrayant, bref, du pur divertissement ! Le dessin de Juncker, proche de celui de Brüno, nous propose de belles planches, très dynamiques, j'aime vraiment beaucoup ! J’ai hâte de lire d'autres BD du même auteur. Note finale : 3,5/5.