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Couverture de la série Le Camp-Volant
Le Camp-Volant

« le Camp-Volant » regroupe les petites légendes que la grand-mère de l’artiste lui racontait dans sa jeunesse. Hausman a eu l’intelligence (et le talent) de les relier en une seule et unique histoire dont le personnage central fait à la fois office de sujet et de verbe. De sujet, car toute l’intrigue du présent récit tourne autour de sa personnalité. De verbe, car il n’est pas en reste pour raconter lui-même histoires et légendes. J’ai retrouvé avec grand plaisir énormément de mon patrimoine imaginaire dans ces multiples scénettes. Celles-ci débordent de fantaisie tout en faisant partie de notre mémoire collective. On peut certes reprocher l’aspect somme toute assez décousu du script mais je trouve que René Hausman s’en sort plutôt bien, lui qui d’habitude n’excelle pas dans l’art du scénario. L’album se lit d’une traite sans qu’une transition trop abrupte ne nous coupe de ce récit. Cependant, il n’y a pas de réelle intrigue et cela pourra déstabiliser certains lecteurs. Au niveau graphique, et bien … on est proche du chef-d’œuvre, à condition d’aimer ce trait si singulier (ce qui est mon cas). Entre dessin d’illustration pour enfant et bande dessinée adulte, René Hausman s’est inventé un style qui n’appartient qu’à lui, et que je trouve magnifique tant je peux longuement m’attarder sur ses planches. La mise en forme est réfléchie et un simple repas de famille donne lieu à une image d’Epinal au graphisme caricatural et sans concession. Un phénomène que je n’arrive pas à m’expliquer est que les personnages féminins de l’artiste ont beau souvent être potelés et posséder un appendice nasal proche du groin, elles n’en possèdent pas moins un certain charme (singulier, cela va sans dire). Au final, René Hausman a réussi un album qui transpire de la magie des histoires d’autrefois. C’est là le plus bel hommage qu’il pouvait rendre à la merveilleuse conteuse que dut être sa grand-mère, la joliment prénommée Philomène. Peut-être trop local pour plaire à tous, cet album peut cependant compter sur ma personne pour le défendre avec acharnement.

12/05/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Alzeor Mondraggo
Alzeor Mondraggo

Alzéor ? C'est un de mes personnages de bd préférés, avec une personnalité proche de celle de Célestin Gobe-la-lune et un physique très ressemblant aussi. Il est vif, drôle, beau parleur, charmeur, amoureux, un peu égoïste parfois, doté d'une gestuelle tout en légèreté, un vrai chevalier. Son compagnon Obie est tout son contraire, petit, rondouillard et généreux, mais tout aussi drôle et amoureux. Et que dire de Udd que l'on ne fait qu'entendre, c'est peut-être ce qui fait tout son charme, mais j'aurais aimé d'autres aventures de ces personnages si attachants, où l'on aurait pu faire enfin la connaissance de Udd. Cette façon de mêler chevalerie médiévale, fantastique et science-fiction est surprenante et savamment traitée, sans parler des jeux de mots tous excellents et d'une originalité folle. Makyo ? Encore un scénariste qui a sur moi des effets bizarres, soit j'adore soit je n'aime pas du tout. Caryn ? Ah ! Quel joli dessin il nous offre, coloré, chaud, vivant, mouvementé, juste, foisonnant de détails, sublime, enchanteur… visuellement captivant. Ah ! Quelle expressivité dans les visages ! A quand une nouvelle série ? La lectrice que je suis ? Arrivée à la fin des trois tomes j'ai eu un petit pincement au cœur… c'était déjà fini…

11/05/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Saint Kilda
Saint Kilda

Belle petite nouveauté ce Saint-Kilda. Elle nous permet de découvrir cet archipel qui a réellement vécu à l’écart du monde jusqu’en 1930, date à laquelle la population a été évacuée à sa demande, face à la rudesse des éléments. Comptant un patrimoine architectural remontant à la préhistoire, l’île principale, Hirta, est devenue une réserve naturelle pour les oiseaux sauvages, et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Son cadre enchanteur en fait l’un des endroits les plus beaux du Royaume-Uni. Si vous souhaitez en savoir plus je vous incite à aller faire un tour sur la page dédiée sur Wikipedia, très complète. Mais revenons à nos moutons (je vous rappelle que nous sommes en Ecosse). Un site comme celui-ci, très isolé, est propice à de nombreux fantasmes d’auteurs, et Pascal Bertho, auteur de séries assez diverses mais semble-t-il attiré par la mer et les sociétés anciennes (dans le désordre je citerai Aëla, Sept pirates notamment), s’est donc penché sur cet archipel mystérieux. Un récit d’aventure, avec un jeune étranger en guise de fil conducteur, c’est assez classique, mais toujours efficace lorsque c’est bien raconté. Et c’est indéniablement le cas ici, car malgré l’indolence du récit sur une bonne partie du premier tome, on n’arrive pas à s’en défaire, on a envie de lire la suite. Et puis il y a des choses à découvrir sur Saint-Kilda, des choses pas très reluisantes… Je trouve qu’une partie du mystère est dévoilée un peu vite, mais étant donné que le récit sera bouclé en deux tomes, cela se justifie. Le patrimoine historique de l’archipel n’est pas trop exploité, ce qui me chagrine un peu, car j'aurais aimé en apprendre un peu plus. La seconde partie voit les habitants de l'île prendre les choses en main, et le rythme narratif s'affole un peu plus. La fin n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais, et du coup j'ai envie de relire le diptyque pour bien m'en imprégner. C’est Chandre, qui a réalisé trois tomes de la série Agatha Christie, qui est aux pinceaux, et il nous offre de très belles pages en couleurs directes, dans un style réaliste assez réjouissant. J’aime bien quand les couleurs sont chaudes. Ça tombe bien, Darius est roux, nous sommes en Ecosse (donc l’herbe est d’un vert pétant), et la couleur naturelle est remarquable sous ces latitudes. Dans le second tome les ambiances sont un peu plus marquées, en particulier avec un brouillard tenace qui cache bien des choses (et permet au dessinateur de réaliser une couverture aussi intrigante que réussie). Du bon boulot, sans conteste. Une lecture agréable, intéressante et très divertissante. Une parenthèse réussie sur un endroit coupé du monde.

11/05/2009 (modifier)
Couverture de la série Pinocchio (Winshluss)
Pinocchio (Winshluss)

Il était une fois, dans un pays lointain un vieux monsieur qui se sentait bien seul. Il rêvait d’avoir un fils. Il créa alors une marionnette qui miraculeusement vint à la vie. Cet évènement fabuleux rendit sa vie merveilleuse et le marionnettiste et sa marionnette vécurent heureux ensemble comme père et fils jusqu’à la fin de leurs jours... Comme c’est beau ! Comme c’est mignon ! Oui sauf que là, Pinocchio est un robot sans âme, Gepetto un inventeur avide qui souhaite vendre ses marionnettes à l’armée comme arme absolue, Monstro un poisson radioactif, et Jiminy un cafard loser vivant dans la tête de Pinocchio ! Non vous ne rêvez pas, Winschluss nous livre ici une bande dessinée trash à souhait en revisitant le récit que bon nombre d’entre nous on découvert grâce à Walt Disney. C’est une bouillie d’humour, un schmilblick de situations cocasses, un cocktail de blagues grasses, un concentré de violence gratuite, un patchouli d’hilarité... c’est tout simplement grandiose !! Winschluss a réussi un pari fou en adaptant de cette façon un conte si connu. Pas une seule fois le scénario ne tombe dans le prévisible et ce même quand vous connaissez l’histoire originale... c’est fort, très fort ! Le début peut paraître déroutant. Certains évènements nous sont présentés sans guère d’explication. Mais ce n’est que partie remise ! Winschluss a construit son one shot en différentes histoires qui se coupent et s’entrecoupent pour livrer au final un scénario d’une parfaite homogénéité malgré une complexité apparente. Du tout grand art ! Peut être même le point fort de l’œuvre. Graphiquement, c’est impressionnant. Winschluss varie les couleurs, les tons, le trait et le style à chaque nouvelle ambiance. Ainsi quand l’histoire est centrée sur Pinocchio, le dessin sera différent des passages nous montrant Jiminy ! C’est original et parfaitement amené. Le dessin est toujours en accord avec le scénario. Même si le style n’entre pas toujours dans mes canons de beauté, au fond, ça n’a pas tellement d’importance. Tel Picasso, Winschluss adapte son trait à l’ambiance qu’il a besoin de décrire. S’ajoute à cela une édition splendide à la couverture cartonnée solide et au papier bien épais. Trop cher me direz-vous ? Et bien non... La qualité a un prix, le talent n’en a pas. Jamais je n’avais vu un auteur exploiter aussi bien le support qu’offre le neuvième art. Un prix du meilleur album 2009 à Angoulême totalement mérité. Un 5/5 parfaitement justifié.

07/05/2009 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Saison de la Couloeuvre
La Saison de la Couloeuvre

3...2...1... Larguez ! Et on débarque ! (Un peu comme Derec Finn le héros que nous allons suivre au fil de cette BD). On ouvre tout grand les mirettes, et les sens en alerte, on s'imprègne peu à peu du nouvel univers qui nous imposé. Et ça en jette ! Oouahou ! J'adore le trait, la richesse des détails, la sobriété des couleurs travaillées dans un camaïeu de bleu/gris. Et petit à petit, la trame se tisse, complexe, intrigante, on est tenu en haleine et on en veut encore... jusqu'à une explosion de couleurs qui renforce encore la qualité de ce premier tome et nous fait frôler la pâmoison (comment ça j'en fais trop ???) ! Bref un pur bonheur, tant graphique (Bravo à Jean-Marie Michaud !), d'imagination et de scénario qui font de cette BD une oeuvre magnifique ! Voici une pure série SF plus que prometteuse, en espérant que la suite soit aussi talentueuse ! Saluons ici également le merveilleux travail de Serge Lehman qui en passant ici au scénario de BD, ajoute une corde à son arc, et confirme son talent de créateur d'univers de science-fiction. Amateurs de SF, n'hésitez pas ! Une étoile est en formation ! *** Lecture du tome 2 *** Et bien après une petite frayeur en découvrant la couverture de ce second tome (Bouark !), l'essai semble transformé ! Que du bonheur ! Même si le jeu sur la couleur n'a plus l'effet surprise du premier opus, il reste maîtrisé et très bien pensé. Et on a de nouveau le droit à des découpages et des planches magnifiques voire époustouflantes ! Mais chut, je vous laisse le découvrir... Pour ce qui est de l'histoire, des réponses tombent... mais d'autres questions pointent... Une scène bluffante avec un toboggan surprise... et une clôture de cycle qui se fera attendre. De la grande SF comme je l'aime !

03/12/2008 (MAJ le 07/05/2009) (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chemins de Fer
Chemins de Fer

Une belle découverte que voici ! Cyrille est un auteur à suivre, je l’ai déjà dit (voir mon avis sur A la lettre près). J’apprécie son graphisme qui reste au stade de crayonnés poussés. Il a su développer un style bien à lui qui se démarque des productions de masse. Le découpage est un peu déconcertant de prime abord mais une seconde lecture révèle tout le talent de l’auteur. En effet, il passe d’une séquence à l’autre sans aucune transition. Pourtant, le fil conducteur est bien présent (cette fameuse malle) et l’imbrication des séquences les unes avec les autres finissent par y trouver un sens. Déroutant, je vous le disais. Mais une fois ce style narratif assimilé, on savoure pleinement ce récit, à la fois drôle, ironique et absurde. Bref, un mélange des genres plutôt réussi. Petit bémol : son prix, sans nul doute justifié par la qualité de l’objet mais qui n’est pas à la portée de toutes les bourses. Dommage, . . .

07/05/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série A la lettre près
A la lettre près

Ayant acheté cette bd dès sa sortie, c’est seulement maintenant que je la lis. Sans pouvoir situer l’auteur, je reconnais dans ses dessins un petit air familier. Un rapide coup d’œil sur BDT et je me rends compte qu’il a réalisé Chemins de Fer que j’ai lu récemment (et que j’ai bien apprécié). Comme quoi, quand un style plait . . . Avec cet album, Cyrille Pomès matérialise une idée qui m’a longtemps travaillé. Et si, pour une fois, le récit débutait par sa fin et se terminait par son commencement ? Idée à la fois saugrenue, loufoque et séduisante mais pas facile à mettre en œuvre. Cyrille l’a concrétisé avec brio ! J’apprécie beaucoup sa narration sous forme de courts chapitres et ses dialogues acidulés. Il arrive à insuffler une atmosphère très particulière qui se retrouve un peu d’ailleurs dans Chemins de Fer. Cet album retrace le parcours d’un homme qui a couché sur papier ses idéaux étant ado. Cette lettre refait surface 23 ans après. C’est l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie, tant sentimentale que professionnelle. Un récit réfléchit et superbement mis en images. Une réussite. Alors oui, pour ces raisons, cet album est culte à mes yeux. Un auteur à suivre de près . . .

07/05/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série James Dieu
James Dieu

J'ai acheté cette série juste parce que c'est du Pontarolo et que son style graphique me plaît au-delà du raisonnable. Les pages dégagent de la chaleur, les couleurs brûlantes semblent être sorties tout droit d'un brasier. Les traits particuliers des personnages et des perspectives un peu arrondies, comme vues au travers d'un prisme, donnent une originalité unique aux dessins de cet auteur. Le scénario est quant à lui magistral, on peut s'attendre à une histoire donnant juste dans l'absurde : dieu, sous l'apparence d'Elvis et vivant dans une cannette de coca ! La première chose qui nous vient à l'esprit est de penser que c'est un grand n'importe quoi, mais le coup est porté et la curiosité prend le dessus, où veut donc en venir l'auteur ? L'histoire met quelques planches à se mettre en place et jusque-là rien d'extraordinaire…, mais par la suite la surprise est totale. L'auteur nous offre une critique caustique et parfois acerbe de la société américaine - et de la société en général, - ainsi que de celle de dieu (sans majuscule, pourquoi en aurait-il une ?) dans son meilleur rôle, celui d'ivrogne égoïste qui ne s'intéresse qu'à son verre de whisky et aux femmes bien charpentées. Tout une myriade de personnages plus improbables les uns que les autres vont se retrouver autour de James et embarqués dans des aventures rocambolesques empreintes de tragédie, d'humour, de tristesse, de mort et de miracles douteux. Je ne sais pas si je survivrai à l'attente de la suite.

07/05/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Joker
Joker

Après l’excellent Batman - Rire et Mourir de Alan Moore, Brian Azzarello s’intéresse à son tour au mythique super méchant de Gotham. Il nous dresse un portrait « au jour le jour » du Joker, raconté par un de ses hommes de main. Il n’y a presque pas de scenario (Joker sort de prison et se venge des criminels qui ont empiété sur son territoire pendant son absence), pas de vraie fin… il s’agit presque d’un « roman graphique », d’un reportage sur la vie quotidienne du Joker, ses amis, ses soirées, ses massacres horribles, ses coups de blues… Cela donne une profondeur que peu de « super méchants » peuvent se vanter d’avoir, et de la crédibilité aux actes répugnants de ce personnage qui choisit de se vautrer dans la folie plutôt que de faire face à la vie. D’autres super méchants de Gotham font leur apparition, ainsi que le grand Batman lui-même en toute fin de BD… mais très brièvement, et de façon presque anecdotique. Non, le vrai héro de cette BD, c’est le Joker. Le dessin de Lee Bermejo est superbe, très moderne, et colle parfaitement à la violence et l’hystérie ambiante. Une œuvre indispensable pour les amateurs de Gotham.

05/05/2009 (modifier)
Par LeFaucon
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Même pas peeur...
Même pas peeur...

J'ai bien aimé le tome 1. La seule réserve que j'émettrais, la plupart des gags étaient déjà connus et exploités par les différentes BD du même genre : Joe Bar Team, Moto râleuses et "Sam Speed". C'est vrai Joe Bar Team est LA référence dans le domaine motard, les gags toujours aussi drôles et d'actualité, mais par contre les motos dessinées commencent à faire "anciennes". Alors que dans Même pas peeur (ainsi que Moto râleuses), on y voit des motos d'aujourd'hui :) Concernant le tome 2. Les motos toujours aussi récentes, avec un souci du détail vraiment poussé. On a vraiment plaisir à regarder les dessins. Concernant le vocabulaire et les blagues, personnellement je n'ai eu aucun souci pour les comprendre et les apprécier (mais c'est vrai... je suis motard). Pour information, pour aider les non-initiés à l'univers de la moto, SATO a mis un dictionnaire au début de la BD. Mais c'est vrai, rien ne vaut le vécu pour comprendre toute la subtilité de certains gags.

04/05/2009 (modifier)