Il y a des gens, comme ça, qui vous touchent à tous les coups. C'est le cas, pour moi, avec Loïc Dauvillier, qui se place presque exclusivement dans le genre "roman graphique".
Encore une fois, avec cette "Nuit des cendres", il propose un récit tout en sensibilité, avec des personnages touchants, écrits avec précision, dont la vie va peut-être basculer en une nuit. Une nuit qui est qualifiée de cendreuse, et on voit là aussi tout le talent de Dauvillier : les cendres sont bien sûr, celles des cigarettes que tous les protagonistes, sauf deux, vont fumer sur le balcon. Ces personnages voient tomber la neige au-dehors, une neige au bagage symbolique fort, puisqu'elle apparaît à un moment où des choses prennent fin, où d'autres renaissent (de leurs cendres, justement), dans l'appartement de Fred et Blandine. Fred et Blandine, dont le comportement intrigue leur entourage, qui tire des plans sur la comète.
La galaxie Dauvillier s'enrichit d'un nouvel astre en la personne de Joël Legars, jusqu'à présent "cantonné" dans la BD jeunesse, et qui montre de belles dispositions avec un style fort expressif.
Seul hic, le prix de cet album, d'une taille inférieure à l'habitude : 13,90 euros.
J’ai relu les 3 premiers tomes, puis j’ai lu le 4ème, et j’ai ressenti des émotions tellement fortes qu’ensuite je me suis retrouvée complètement incapable d’aligner deux mots de suite. C’est donc avec quelques semaines de recul que je livre enfin mon ressenti sur cette série. Seulement, mon avis ne va pas avoir le dixième de la subtilité, de l’intelligence, de l’humour et de la poésie de l’œuvre de Larcenet.
Il y a au sein de chaque planche -j’allais presque dire chaque case- une telle intensité, une telle richesse de sens, que synthétiser en quelques lignes ce qui fait que l’on aime lire -ET relire !- Le Combat ordinaire, est une sacrée gageure.
Certains ont souligné que déjà rien que le titre interpelle et donne à réfléchir, et c’est vrai qu’il est à la fois simple et beau, et qu’il dit tout !
On rit, on pleure, on médite avec Marco, et ça fait du bien, et ça fait mal, aussi.
Larcenet est un artiste parce que d’une vie banale, il sait faire un poème graphique aux mille facettes, à l’image de la vie.
Il réussit le tour de force d’être toujours aussi juste, fort, crédible et touchant, qu’il parle des ouvriers du chantier naval condamné ou bien de la complexité des rapports humains.
Quant au dessin, j’ai peu de choses à en dire, sinon qu’il me plait bien.
Alors, pour résumer ma pensée, le Combat ordinaire c’est… un ensemble de choses qui rendent cette série extrêmement attachante et assez inoubliable :
- de l’humour : "J’ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d’égout…"
- de la profondeur et beaucoup de sensibilité, dans la façon subtile de décrire les relations humaines dans leurs non-dits comme dans leur moments de complicité
- de la poésie : outre les titres, il y a ça et là des passages qu’on savoure, sur lesquels on s’attarde, et puis …
"tout, tout est mieux avec toi que sans"
Note 4,5.
Superbe est le premier mot qui me vient à la bouche ou plutôt sur les touches pour qualifier cette bd. Le dessin en couleurs directes - et quelles couleurs magnifiques ! - est un ravissement pour les yeux, enfin pour mes yeux, car j'entends déjà certains dire que ce n'est pas beau. Il y a un petit côté Bézian dans le trait et les visages, il y aura donc ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas.
C'est donc l'histoire de David, petit gars vif et intelligent, qui monte qui monte sur l'échelle mafieuse, et comme toute échelle elle a ses barreaux défectueux. Il y a beaucoup de violence, de sang qui gicle, de cadavres, mais le tout toujours bien dosé avec cette petite pointe d'exagération qui donne tout son charme à l'histoire.
L'intérêt de ce récit réside tout d'abord dans l'excellent lettrage tout en finesse et humour et dans le parallèle fait avec la légende de David et Goliath, c'est exagérément bon et très intelligent. Une seule chose me chagrine, c'est la fin, encore une fois ouverte, on aimerait savoir ce que va devenir David, "mais ça c'est une autre histoire" comme le dit l'auteur et j'espère que cette histoire sera également écrite.
J'ai réellement apprécié cette bande dessinée qui nous montre l'histoire d'un pays dont on ne sait pas grand chose finalement. Satrapi raconte en parallèle sa propre vie. On la voit vivre les grands bouleversements de son pays comme par exemple la révolution islamique. C'est vraiment émouvant et je n'ai pas réussi à reposer l'intégrale sans l'avoir finie !
Il y a tout de même un truc que je n'ai pas aimé. Dans le tome 3, l'auteure semble se prendre pour la personne la plus intelligente au monde et rabaisse les autres. C'est vraiment une attitude égoïste et cela a un peu gâché le plaisir que j'avais à lire 'Persopolis'. J'aurais mis 5/5 sans ce petit défaut.
1968... On devrait en entendre parler toute l'année.
Cette période fut un véritable bouleversement pour la société dans son ensemble. On a beaucoup parlé des hippies, des communautés "libérées" du Larzac, par exemple. Hervé Tanquerelle emboîte le pas d'Etienne Davodeau et de Manu Larcenet (à des degrés divers, bien sûr) en nous contant le retour à la terre de ses beaux-parents à cette époque.
Loin de toute sensiblerie, en évitant les clichés, il nous permet d'en savoir un peu plus sur cette communauté pas comme les autres, qui a fait du travail le moteur pour faire avancer ses idées. Si l'ouvrage est très agréable à lire, il me semble cependant qu'il manque un petit bout d'âme pour que ce soit un récit vraiment prenant. Peut-être l'absence de militantisme, mais il est vrai que ce n'est pas toujours la solution pour faire admettre une idéologie différente. Le second tome continue dans cette mouvance, avec comme idée directrice de raconter, avec un peu de recul, sans réellement imposer au lecteur un mode de vie un peu particulier. Tanquerelle rajoute des trucs sympas, comme les transformer, son beau-père et lui, en petits personnages pour ne pas perturber la narration outre-mesure. les faire interagir avec la Nolwenn de l'époque aussi. des petits jeux de mise en scène discrets, mais intelligents.
Tanquerelle, toujours dans une mouvance graphique post-sfariste, s'approche parfois du trait de Davodeau pour croquer le milieu rural. J’ai aussi noté des points communs avec Crumb, sur certaines scènes.
Ma note finale est donc de 3,5/5.
L'originalité du dessin et des textes nous donne une mise en page et une mise en scène uniques et épiques ! Encore une fois, Sfar se révèle un auteur à l'imagination débordante, dont le répertoire continuera à nous impressionner. Chapeau !
A déguster, lire et relire !
Ceux qui ont un chat reconnaîtront leur animal mais c'est également excellent pour ceux qui n'en ont pas !
Chapeau !
Mais quand pourra-t-on l'acheter dans les librairies belges ?!
Superbe histoire qui mêle le fantastique (avec la sorcellerie) à un univers un peu inquiétant avec sa panoplie de personnages au fort charisme.
Le dessin peut être rebutant pour certains au départ car assez original (moi personnellement j'ai bien aimé mais c'est affaire de goût).
Néanmoins, on passe vite sur ce détail au regard du scénario qui est vraiment original et bien posé.
La personnalité des villageois est inquiétante donc vraiment prenante. Le récit est axé en arrière plan sur la confrontation entre deux religions (chrétienne et païenne) et il s'agira de faire un choix pour la future maman de l'histoire... D'étranges évènements se produisent tout au long du récit et c'est un vrai régal car on ne s'ennuie pas une seconde !
Une vraie bonne surprise découverte grâce à BDtheque.
Michel Risque est apparu dans diverses publications dans les années 70 avant d’atteindre la célébrité dans le défunt magazine humoristique 'Croc' (1979-1995). Il connut diverses aventures dans les années 80 avant d’être supplanté par un personnage secondaire de la série, Red Ketchup, qui séduira les lecteurs et mit Michel au placard. Il fit un retour dans 'Safarir' après la mort de 'Croc', mais l’expérience est peu concluante et il disparut au bout de 4 numéros. Puis, en 2005, les éditions La Pastèque décidèrent de republier les trois albums parus dans les années 80 aux éditions ‘Croc Albums’ ainsi que deux albums regroupant des aventures restées inédites en album.
Ça, c’est l’aspect historique. Passons à l’aspect artistique. Premièrement, je dois avouer que Michel Risque est la bande dessinée québécoise que j’aime le plus. Je ris toujours aux éclats devant les mésaventures de cet anti-héros. Les histoires ont un aspect feuilleton (les auteurs ayant décidé de faire une aventure sans fin) que j’adore. On croise au fil du temps des personnages qu’on retrouve de temps à autre comme Ludger Risque, l’oncle de Michel qui n’a aucun scrupule à le mettre dans des situations difficiles dans le seul but de faire beaucoup d’argent.
Le dessin est vraiment agréable à lire. Godbout a un style qui se situe entre la ligne claire et un style un peu réaliste. Cela va à merveille avec la série qui accumule les situations loufoques dans un monde pourtant normal. Si jamais vous allez au Québec, essayez de trouver un album de 'Michel Risque'. Je vous le recommande !
Ils avaient été nombreux, les lecteurs du premier tome de la série avortée Après l'Incal, à n'avoir pas été convaincu par cette reprise de l'univers de l'incal. Le scénario trop délirant, l'intrigue peu crédible et son déroulement à mi-chemin entre farce et envolée mystique avaient brisé le charme des deux séries précédentes, Avant l'Incal et L'Incal. Moebius lui-même avait perdu la foi et la motivation d'aller au-delà de ce seul premier tome.
Tant et si bien que, huit ans plus tard, Jodorowsky, ne voulant pas s'avouer vaincu, a décidé de reprendre les choses en main : on prend les mêmes et on recommence. Final Incal présente la même intrigue qu'Après l'Incal mais cette fois de manière complètement retravaillée, avec les défauts en moins et avec une nouvelle densité et une nouvelle crédibilité en plus. Et cette fois, je suis nettement plus convaincu ! Et enfin j'attends la suite avec impatience !
Le dessin de Ladrönn est purement excellent !
S'inspirant forcément du style et des décors de Moebius mais aussi de Janjetov, il offre des planches très travaillées et très belles. Ses personnages sont nettement plus sérieux et manquent un peu de fantaisie, mais le reste du dessin est presque le meilleur à mes yeux de la série des Incal. Les décors sont souvent grandioses et très réalistes.
Qui plus est, la colorisation est vraiment très bonne. L'outil informatique est parfaitement maîtrisé pour offrir des couleurs qu'on croirait peintes, pleines de densité et de force malgré leur palette un peu terne.
C'est très beau et en même temps très efficace.
Quant au scénario, c'est à la fois le même qu'Après l'Incal et un nouveau. Après vérification, on retrouve des scènes quasiment identiques, les scènes les plus réussies de la série précédente. Mais on évite tout ce qui m'était apparu à l'époque comme des défauts. Plus d'ambiance de farce grotesque avec un prez métallique, méchant rigolard et fumeur de cigare, plus de créature métamorphe étrange, plus de retrouvailles peu crédibles avec un Kolbo V qui était sensé avoir disparu depuis Avant l'Incal.
Et même la touche mystique, sans qui les scénarios de Jodorowsky ne seraient plus les mêmes, passe étonnamment bien. Cela grâce à la mise davantage en avant de l'excellent personnage de John Difool, héros/antihéros dont la psychologie à la fois tellement minable et tellement humaine permet de contrebalancer avec délice les envolées illuminées de son créateur, Jodo.
En outre, le récit du premier tome de Final Incal va au-delà de celui d'Après l'Incal, plongeant davantage le lecteur dans une trame faisant appel à toutes les autres séries de l'univers de l'incal et ouvrant la porte à une suite en lien direct avec les derniers évènements de Avant l'Incal. A tel point qu'en fin d'album, j'attends désormais avec impatience la rencontre entre le(s) nouveau(x) Difool, le pirate Kaimann et la belle Luz.
A ceux qui ont aimé L'Incal, Avant l'Incal et le meilleur de Jodorowsky, sachez que voilà enfin une suite à la hauteur de ses ambitions.
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La Nuit des cendres
Il y a des gens, comme ça, qui vous touchent à tous les coups. C'est le cas, pour moi, avec Loïc Dauvillier, qui se place presque exclusivement dans le genre "roman graphique". Encore une fois, avec cette "Nuit des cendres", il propose un récit tout en sensibilité, avec des personnages touchants, écrits avec précision, dont la vie va peut-être basculer en une nuit. Une nuit qui est qualifiée de cendreuse, et on voit là aussi tout le talent de Dauvillier : les cendres sont bien sûr, celles des cigarettes que tous les protagonistes, sauf deux, vont fumer sur le balcon. Ces personnages voient tomber la neige au-dehors, une neige au bagage symbolique fort, puisqu'elle apparaît à un moment où des choses prennent fin, où d'autres renaissent (de leurs cendres, justement), dans l'appartement de Fred et Blandine. Fred et Blandine, dont le comportement intrigue leur entourage, qui tire des plans sur la comète. La galaxie Dauvillier s'enrichit d'un nouvel astre en la personne de Joël Legars, jusqu'à présent "cantonné" dans la BD jeunesse, et qui montre de belles dispositions avec un style fort expressif. Seul hic, le prix de cet album, d'une taille inférieure à l'habitude : 13,90 euros.
Le Combat ordinaire
J’ai relu les 3 premiers tomes, puis j’ai lu le 4ème, et j’ai ressenti des émotions tellement fortes qu’ensuite je me suis retrouvée complètement incapable d’aligner deux mots de suite. C’est donc avec quelques semaines de recul que je livre enfin mon ressenti sur cette série. Seulement, mon avis ne va pas avoir le dixième de la subtilité, de l’intelligence, de l’humour et de la poésie de l’œuvre de Larcenet. Il y a au sein de chaque planche -j’allais presque dire chaque case- une telle intensité, une telle richesse de sens, que synthétiser en quelques lignes ce qui fait que l’on aime lire -ET relire !- Le Combat ordinaire, est une sacrée gageure. Certains ont souligné que déjà rien que le titre interpelle et donne à réfléchir, et c’est vrai qu’il est à la fois simple et beau, et qu’il dit tout ! On rit, on pleure, on médite avec Marco, et ça fait du bien, et ça fait mal, aussi. Larcenet est un artiste parce que d’une vie banale, il sait faire un poème graphique aux mille facettes, à l’image de la vie. Il réussit le tour de force d’être toujours aussi juste, fort, crédible et touchant, qu’il parle des ouvriers du chantier naval condamné ou bien de la complexité des rapports humains. Quant au dessin, j’ai peu de choses à en dire, sinon qu’il me plait bien. Alors, pour résumer ma pensée, le Combat ordinaire c’est… un ensemble de choses qui rendent cette série extrêmement attachante et assez inoubliable : - de l’humour : "J’ai encore pas mal de choses à éclaircir si je ne veux pas être réincarné en plaque d’égout…" - de la profondeur et beaucoup de sensibilité, dans la façon subtile de décrire les relations humaines dans leurs non-dits comme dans leur moments de complicité - de la poésie : outre les titres, il y a ça et là des passages qu’on savoure, sur lesquels on s’attarde, et puis … "tout, tout est mieux avec toi que sans"
King David
Note 4,5. Superbe est le premier mot qui me vient à la bouche ou plutôt sur les touches pour qualifier cette bd. Le dessin en couleurs directes - et quelles couleurs magnifiques ! - est un ravissement pour les yeux, enfin pour mes yeux, car j'entends déjà certains dire que ce n'est pas beau. Il y a un petit côté Bézian dans le trait et les visages, il y aura donc ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas. C'est donc l'histoire de David, petit gars vif et intelligent, qui monte qui monte sur l'échelle mafieuse, et comme toute échelle elle a ses barreaux défectueux. Il y a beaucoup de violence, de sang qui gicle, de cadavres, mais le tout toujours bien dosé avec cette petite pointe d'exagération qui donne tout son charme à l'histoire. L'intérêt de ce récit réside tout d'abord dans l'excellent lettrage tout en finesse et humour et dans le parallèle fait avec la légende de David et Goliath, c'est exagérément bon et très intelligent. Une seule chose me chagrine, c'est la fin, encore une fois ouverte, on aimerait savoir ce que va devenir David, "mais ça c'est une autre histoire" comme le dit l'auteur et j'espère que cette histoire sera également écrite.
Persepolis
J'ai réellement apprécié cette bande dessinée qui nous montre l'histoire d'un pays dont on ne sait pas grand chose finalement. Satrapi raconte en parallèle sa propre vie. On la voit vivre les grands bouleversements de son pays comme par exemple la révolution islamique. C'est vraiment émouvant et je n'ai pas réussi à reposer l'intégrale sans l'avoir finie ! Il y a tout de même un truc que je n'ai pas aimé. Dans le tome 3, l'auteure semble se prendre pour la personne la plus intelligente au monde et rabaisse les autres. C'est vraiment une attitude égoïste et cela a un peu gâché le plaisir que j'avais à lire 'Persopolis'. J'aurais mis 5/5 sans ce petit défaut.
La Communauté
1968... On devrait en entendre parler toute l'année. Cette période fut un véritable bouleversement pour la société dans son ensemble. On a beaucoup parlé des hippies, des communautés "libérées" du Larzac, par exemple. Hervé Tanquerelle emboîte le pas d'Etienne Davodeau et de Manu Larcenet (à des degrés divers, bien sûr) en nous contant le retour à la terre de ses beaux-parents à cette époque. Loin de toute sensiblerie, en évitant les clichés, il nous permet d'en savoir un peu plus sur cette communauté pas comme les autres, qui a fait du travail le moteur pour faire avancer ses idées. Si l'ouvrage est très agréable à lire, il me semble cependant qu'il manque un petit bout d'âme pour que ce soit un récit vraiment prenant. Peut-être l'absence de militantisme, mais il est vrai que ce n'est pas toujours la solution pour faire admettre une idéologie différente. Le second tome continue dans cette mouvance, avec comme idée directrice de raconter, avec un peu de recul, sans réellement imposer au lecteur un mode de vie un peu particulier. Tanquerelle rajoute des trucs sympas, comme les transformer, son beau-père et lui, en petits personnages pour ne pas perturber la narration outre-mesure. les faire interagir avec la Nolwenn de l'époque aussi. des petits jeux de mise en scène discrets, mais intelligents. Tanquerelle, toujours dans une mouvance graphique post-sfariste, s'approche parfois du trait de Davodeau pour croquer le milieu rural. J’ai aussi noté des points communs avec Crumb, sur certaines scènes. Ma note finale est donc de 3,5/5.
Petrus Barbygère
L'originalité du dessin et des textes nous donne une mise en page et une mise en scène uniques et épiques ! Encore une fois, Sfar se révèle un auteur à l'imagination débordante, dont le répertoire continuera à nous impressionner. Chapeau !
KatZ
A déguster, lire et relire ! Ceux qui ont un chat reconnaîtront leur animal mais c'est également excellent pour ceux qui n'en ont pas ! Chapeau ! Mais quand pourra-t-on l'acheter dans les librairies belges ?!
La Belette
Superbe histoire qui mêle le fantastique (avec la sorcellerie) à un univers un peu inquiétant avec sa panoplie de personnages au fort charisme. Le dessin peut être rebutant pour certains au départ car assez original (moi personnellement j'ai bien aimé mais c'est affaire de goût). Néanmoins, on passe vite sur ce détail au regard du scénario qui est vraiment original et bien posé. La personnalité des villageois est inquiétante donc vraiment prenante. Le récit est axé en arrière plan sur la confrontation entre deux religions (chrétienne et païenne) et il s'agira de faire un choix pour la future maman de l'histoire... D'étranges évènements se produisent tout au long du récit et c'est un vrai régal car on ne s'ennuie pas une seconde ! Une vraie bonne surprise découverte grâce à BDtheque.
Michel Risque
Michel Risque est apparu dans diverses publications dans les années 70 avant d’atteindre la célébrité dans le défunt magazine humoristique 'Croc' (1979-1995). Il connut diverses aventures dans les années 80 avant d’être supplanté par un personnage secondaire de la série, Red Ketchup, qui séduira les lecteurs et mit Michel au placard. Il fit un retour dans 'Safarir' après la mort de 'Croc', mais l’expérience est peu concluante et il disparut au bout de 4 numéros. Puis, en 2005, les éditions La Pastèque décidèrent de republier les trois albums parus dans les années 80 aux éditions ‘Croc Albums’ ainsi que deux albums regroupant des aventures restées inédites en album. Ça, c’est l’aspect historique. Passons à l’aspect artistique. Premièrement, je dois avouer que Michel Risque est la bande dessinée québécoise que j’aime le plus. Je ris toujours aux éclats devant les mésaventures de cet anti-héros. Les histoires ont un aspect feuilleton (les auteurs ayant décidé de faire une aventure sans fin) que j’adore. On croise au fil du temps des personnages qu’on retrouve de temps à autre comme Ludger Risque, l’oncle de Michel qui n’a aucun scrupule à le mettre dans des situations difficiles dans le seul but de faire beaucoup d’argent. Le dessin est vraiment agréable à lire. Godbout a un style qui se situe entre la ligne claire et un style un peu réaliste. Cela va à merveille avec la série qui accumule les situations loufoques dans un monde pourtant normal. Si jamais vous allez au Québec, essayez de trouver un album de 'Michel Risque'. Je vous le recommande !
Final Incal
Ils avaient été nombreux, les lecteurs du premier tome de la série avortée Après l'Incal, à n'avoir pas été convaincu par cette reprise de l'univers de l'incal. Le scénario trop délirant, l'intrigue peu crédible et son déroulement à mi-chemin entre farce et envolée mystique avaient brisé le charme des deux séries précédentes, Avant l'Incal et L'Incal. Moebius lui-même avait perdu la foi et la motivation d'aller au-delà de ce seul premier tome. Tant et si bien que, huit ans plus tard, Jodorowsky, ne voulant pas s'avouer vaincu, a décidé de reprendre les choses en main : on prend les mêmes et on recommence. Final Incal présente la même intrigue qu'Après l'Incal mais cette fois de manière complètement retravaillée, avec les défauts en moins et avec une nouvelle densité et une nouvelle crédibilité en plus. Et cette fois, je suis nettement plus convaincu ! Et enfin j'attends la suite avec impatience ! Le dessin de Ladrönn est purement excellent ! S'inspirant forcément du style et des décors de Moebius mais aussi de Janjetov, il offre des planches très travaillées et très belles. Ses personnages sont nettement plus sérieux et manquent un peu de fantaisie, mais le reste du dessin est presque le meilleur à mes yeux de la série des Incal. Les décors sont souvent grandioses et très réalistes. Qui plus est, la colorisation est vraiment très bonne. L'outil informatique est parfaitement maîtrisé pour offrir des couleurs qu'on croirait peintes, pleines de densité et de force malgré leur palette un peu terne. C'est très beau et en même temps très efficace. Quant au scénario, c'est à la fois le même qu'Après l'Incal et un nouveau. Après vérification, on retrouve des scènes quasiment identiques, les scènes les plus réussies de la série précédente. Mais on évite tout ce qui m'était apparu à l'époque comme des défauts. Plus d'ambiance de farce grotesque avec un prez métallique, méchant rigolard et fumeur de cigare, plus de créature métamorphe étrange, plus de retrouvailles peu crédibles avec un Kolbo V qui était sensé avoir disparu depuis Avant l'Incal. Et même la touche mystique, sans qui les scénarios de Jodorowsky ne seraient plus les mêmes, passe étonnamment bien. Cela grâce à la mise davantage en avant de l'excellent personnage de John Difool, héros/antihéros dont la psychologie à la fois tellement minable et tellement humaine permet de contrebalancer avec délice les envolées illuminées de son créateur, Jodo. En outre, le récit du premier tome de Final Incal va au-delà de celui d'Après l'Incal, plongeant davantage le lecteur dans une trame faisant appel à toutes les autres séries de l'univers de l'incal et ouvrant la porte à une suite en lien direct avec les derniers évènements de Avant l'Incal. A tel point qu'en fin d'album, j'attends désormais avec impatience la rencontre entre le(s) nouveau(x) Difool, le pirate Kaimann et la belle Luz. A ceux qui ont aimé L'Incal, Avant l'Incal et le meilleur de Jodorowsky, sachez que voilà enfin une suite à la hauteur de ses ambitions.