Une très belle surprise que la découverte de ces "sept cavaliers"! Jacques Tarpant, déjà dessinateur du très correct Pirates, adapte en bande dessinée l'oeuvre de Jean Raspail (que je ne connaissais pas), en collaboration avec ce dernier. L'occasion d'un récit original, envoûtant et prometteur.
Pourtant, de prime abord, le postulat de base peut sembler peu original: dans un monde frappé par une catastrophe de grande ampleur, une troupe de survivants parcourt les ruines d'un monde en reconstruction; c'est en effet un thème très classique visité à maintes reprises, par exemple avec Jeremiah ou Simon du fleuve.
Nous sommes cependant loin, avec "sept cavaliers", de la sempiternelle ritournelle d'un monde futuriste renaissant d'une apocalypse nucléaire. Ce monde rêvé par Jean Raspail séduit par son aspect familier, et pourtant si étranger, si mystérieux. A la manière des "cités obscures", il fait cohabiter "moderne" façon XIXème siècle -chemin de fer (abandonné), télégraphe-, et décor ancien : une ville d'apparence moyenâgeuse, des habits et costumes d'un autre temps...
Les noms de personnages ou de lieux, en un curieux mélange, empruntent à la sémantique latine, germanique, hongroise...
En outre, le graphisme déployé par l'auteur sert à merveille cette ambiance de fin du monde. Le trait un tantinet hésitant, quoique toujours précis et fin, confère de la personnalité au dessin, même si les visages ont tendance à se ressembler. Les couleurs pastels renforcent l'atmosphère crépusculaire du récit.
Car nous sommes bien plongés dans un monde qui semble s'effacer, s'assombrir. L'ambiance, pesante et mélancolique, laisse planer l'ombre d'une mystérieuse menace, impression renforcée par de subtils dialogues pleins de sous-entendus.
En fait, mon unique reproche concernerait le verbiage parfois inutile et lourd, du style:
"_Tu vois mon ami, j'ai l'impression d'avoir déjà rêvé cette aventure, et comme ces lions de mer qui ont parcouru cent milles lieues pour venir mourir sur ce rocher qui semblait les attendre depuis l'éternité, je me sens l'âme d'un explorateur des temps jadis allant s'échouer sur le cap Horn...
_Yeah man rastacool !"
Il n'empêche qu'après avoir ingurgité des tonnes de BDs d'humour au rabais, j'ai vraiment été envoûté par ce récit prometteur; je conseille donc vraiment cette histoire, annoncée en trois tomes.
Intrigue sur fond de montagne (ou plutôt montagne sur fond d'intrigue) avec une ambiance d'introspection des personnages, de réflexion et de recherche sur eux-mêmes, qui iront jusqu'au bout de leur démarche. Très beau scénario et dessins magnifiques.
A lire absolument !
Encore une petite merveille de chez les éditions Futuropolis ! Kris est en passe de devenir un de mes scénaristes préférés !
Bon, c’est vrai qu’il faut aimer les récits qui donnent dans le documentaire pour apprécier « Coupures irlandaises »… ça tombe bien, moi, j’adore ça !
Ce one-shot met en scène deux adolescents de 14 ans, Nicolas et Christophe, qui vont passer deux mois chez des habitants à Belfast en Irlande. Ça se passe au début des années 80 et ces jeunes gens sont loin d’imaginer que l’Irlande est au bord de la guerre civile entre les catholiques et les protestants…
« Coupures irlandaises » est une autobiographie de Nicolas et Christophe reprise par Kris le scénariste de Un homme est mort (dessiné par Etienne Davodeau).
Il est assez surprenant de constater que ces deux hommes ont séjourné à Belfast sans que leurs parents ne soient inquiétés par la situation tendue de l’Irlande… le mini-dossier en fin d’album explique la raison de cette inconscience des parents mais, tout de même, le « Bloody Sunday » (14 morts lors d’une manifestation) a eu lieu en 1972 et depuis cette date, il y a toujours eu des attentats orchestrés par l’IRA…
Ne vous attendez pas à être ressorti de cette lecture en ayant compris pourquoi l’Irlande en est arrivé à cette situation (bien que le mini-dossier en fin d’album se révèle assez complet sur ce sujet).
En fait, ce qui fait l’intérêt de cette bd, c’est que Nicolas va se retrouver dans une famille catholique alors que Christophe va demeurer dans un foyer protestant… c’est ce qui va leur déplaire mais c’est aussi de cette façon que nos deux amis vont découvrir la réalité du quotidien et les divergences entre habitants.
Les auteurs vont donc privilégier l’ambiance régnant à Belfast dans les années 1980 plutôt que de nous faire une leçon d’histoire… ce n’est pas plus mal étant donné que le dessin de Vincent Bailly retransmet bien l’atmosphère tendue de Belfast à cette époque.
Je ne connais pas les bd de Vincent Bailly, il a réalisé Angus Powderhill et Le Coeur de Sang que je n’ai pas encore lues. Apparemment, pour « Coupures irlandaises », Vincent Bailly a changé son style : il a opté pour un dessin où l’encrage est discret, où le contour des personnages et des décors me sont apparus flous.
Ce choix de style m’a un peu perturbé au début car son dessin manque de lisibilité. Par contre, à la fin du livre, je trouve que son graphisme est parfaitement adapté aux scènes de tension.
En fait, à mon avis, dans cette bd, Vincent Bailly étale sa bonne maîtrise de la perspective et sa capacité à choisir avec pertinence la mise en couleurs.
Finalement, j’ai hautement apprécié « Coupures irlandaises » !
En fait, je raffole de ce genre de bd qui nous place dans des situations historiques (pas si lointaines) qui ont été réellement vécues. Je me régale aussi de ces récits du passé qui nous montrent que ce genre de situations peut être assimilé à celles de nos jours et dans d’autres pays.
Juste une précision avant de vous mettre à feuilleter cette bd : ne vous dites pas ce que ce genre d’histoires ne me passionne pas car je n’étais pas né (sous-entendu : les mémoires de grand-papy, grand-mamy, je m’en tape !)… l’histoire montre, par de nombreux exemples, que les blessures du passé peuvent ressurgir à tout moment et qu’il est toujours appréciable d’éviter les mêmes erreurs…
A lire absolument en écoutant du U2 !
Série abandonnée, pas d'option d'achat
Le premier mot qui me vient en pensant à cette bd est "attachant", tous les personnages de Libéra (la planète dépotoir) et en particulier Ti môm et Demi mort, qui lui est spécialement drôle, m'ont conquise immédiatement.
Si j'ai eu un petit souci au tout début du premier tome, ça a été celui du langage de Libéra, qui est tout en phonétique, mais passé ces premières pages on s'y fait et on s'y fait tellement bien qu'enlever ce langage et mettre des paroles normales à la place serait un moins pour cette bd. Ce système de langage est vraiment bien trouvé finalement, on est du coup complètement immergé dans cette planète poubelle et avec ses habitants la façon dont ils y survivent.
Il y a aussi beaucoup d'autres personnages, qui sont aussi intéressants, et je ne vous parle pas du suspens qui est distillé tout doucement au fil des pages. Avec un dessin assez détaillé et des personnages très expressifs. Enfin, c'est un dessin qui colle parfaitement à l'histoire.
Je ne peux que vous conseiller de lire cette bd et de l'acheter, pour ma part j'attends la suite impatiemment, en espérant qu'elle ne se fera pas trop attendre.
J'ai déjà les 4 autres tomes de la série et c'est celui-là que je préfère !
L'histoire est palpitante du début à la fin et les personnages (féminins surtout !) sont vraiment attachant(e)s !!
Et la fin est tout simplement géniale !!!
Bref coup de coeur du moment :o)
Canardo a une particularité étrange. Cette série a deux périodes.
La première est très glauque et excellente. Le dessin de Sokal est un des plus beaux que je connaisses avec des couleurs excellentes. J'adore l'ambiance des premiers tomes, les personnages sont intéressant et leurs psychologies est bien maitrisé, les dialogues sont excellents, Canardo est un des meilleurs personnages de BD jamais créé...Il n'y a rien à jeter dans cette période et j'ai relu ses albums des dizaines et des dizaines de fois avec le même plaisir que lors de ma première lecture. C'est l'une de mes plus gros claques en BD.
Puis la série change à partir du tome 6 qui est un album de transition (et qui selon moi aurait pu servir de conclusion à la série). Canardo est plus présent et on a vite droit à des enquêtes normales dans un monde animalier. Sokal essai de faire de la satire sociale et il n'y a plus l'ambiance glauque. Il y a des albums sympathiques durant cette période, mais ce n'est rien comparé à ce qu'il y avait dans les premiers tomes. Les histoires sont moins marquantes et la qualités est juste pas mal au mieux. Et de plus le dessin est moins bien depuis que Sokal a prit un assistant à partir du tome 10.
Je conseil donc la lecture des 6 premiers tomes et du hors série qui reprends les histoires courtes de Canardo (je conseil l’édition en noir et blanc vu que celle en couleur ne possède pas toutes les histoires pour je ne sais quelle raison !). Pour les autres allez à la bibliothèque et puis ensuite acheter ceux qui vous ont plus.
C'est une BD que j'ai achetée sur un coup de cœur au salon de la BD de Montreuil-Bellay. La couverture a attiré mon œil. J'ai alors commencé à la feuilleter et là je dois reconnaître que j'ai été scotché par les magnifiques dessins d'Olivier Supiot. D'ailleurs il était présent au festival et il m'a fait un dessin magnifique, avec des couleurs splendides. Il a vraiment un sacré coup de crayon !
Dans cette BD, les dessins vous plongent vraiment au cœur d'un vieux bateau. On ressent vraiment toute la lourdeur du navire, la crasse et surtout la rouille. L'équipage est lui aussi vieux et usé (tellement vieux que ce sont des morts) à l'image du cargo et de son capitaine. C'est une atmosphère très prenante qui nous est proposée. Puis tout à coup, le héros rencontre d'autres personnages et on passe à un univers différent. D'un vieux cargo rouillé, on passe à un paquebot luxueux des années folles, avec ses riches passagers insupportables et excentriques. Ce qui me rend encore plus admiratif du travail du dessinateur, ce sont toutes ces ambiances qui s'enchaînent. De la salle des machines à la salle de bal, du pont du paquebot à la passerelle du cargo, chaque planche a son atmosphère et cela se ressent rien qu'en feuilletant l'ouvrage, notamment dans le choix des couleurs. D'après la discussion que j'ai pu avoir avec l'auteur, c'était un de ses buts, créé des univers bien marqués. Personnellement, je trouve l'effet réussi.
Le scénario maintenant (signé Eric Omond). Le bateau est ici une métaphore de la vie de son capitaine. Le cargo n'est pas terminé et il n'a pas de destination. Il est immobile au milieu de nulle part. Les marins sont morts et errent sans but en se moquant de leur supérieur, sans relief, sans ambition et surtout sans volonté. Il n'arrive même plus à se tromper lui-même. C'est une rencontre avec une femme dans une partie du cargo transformée en paquebot qui va lui donner l'illusion qu'il peut s'en sortir. Dit comme ça, ça a l'air incompréhensible. Il faut lire la BD pour saisir la transformation de l'embarcation et ce que cela implique pour le héros.
Cette BD est un voyage intérieur, dans les tourments d'un homme. En tout cas c'est comme ça que je l'ai comprise. O. Supiot m'a dit lors de la dédicace que beaucoup de gens avaient réagi de manières différentes. Un lecteur lui a dit un jour que cette BD lui avait rappelé la période de sa vie où il était alcoolique (ce qui peut se comprendre quand on réfléchit après lecture de la BD). J'ai l'impression que chacun peut trouver dans ce vieux rafiot des éléments de son passé, pour peu qu'il rentre dans l'histoire. C'est là je pense le principal problème. Si on ne rentre pas dans l'univers des auteurs, on passera à côté de ce qui fait la force de la BD.
Pour conclure, je dirais que cette BD mérite que l'on y jette un coup d'œil. Laissez-vous embarquer par ce pauvre hère, vous verrez que l'on ressent son impuissance puis son espoir. Les dessins vous plongent au plus profond de son mal-être, ce cargo est vraiment captivant. Le passage dans l'univers de la femme risque d'en rebuter plus d'un, mais prise dans son ensemble, l'histoire se tient bien. Il est malheureusement assez facile de passer à côté de la BD. Laissez-lui une chance, relisez la. Si vous restez insensible aux souffrances de ce capitaine, il vous restera malgré tout un bel objet, avec des très beaux dessins.
Allez, faites tourner les machines, cap vers...
Je viens de faire la connaissance de Bone et j'en suis ravi. J'ai dévoré littéralement tous les tomes de cette fabuleuse histoire en quelques jours seulement.
J'avais un a priori assez négatif qui m'empêchait finalement de lire cette oeuvre. Sur la couverture, on voit un espèce de fantôme à la Casper... cela m'avait un peu rebuté. Mais à peine avais-je mis mon nez sur les premières pages que j'ai été littéralement fasciné au point de ne plus pouvoir quitter cet univers bien singulier. C'est subtil et intelligent! C'est beau et c'est drôle! Bref, le plaisir est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur.
Bone n'est pas un fantôme mais un petit personnage très sympathique accompagné de deux compagnons: l'un simple d'esprit mais un peu espiègle, l'autre en quête d'affaires juteuses mais très douteuses. Ils se perdent dans une vallée fantastique et va commencer une véritable saga mêlant d'ailleurs plusieurs genres différents: héroïc fantasy, humour, aventure... Mais ce cocktail explosif a finalement très bon goût! C'est un vrai coup de coeur! :)
A noter que Delcourt prévoit une édition couleur à paraître en 2009.
Bone ou l’héroïc-fantasy traitée de manière différente et intelligente. Smith manipule son récit de main de maître, distillant savamment son humour, ses idées, ses trouvailles, ses situations dramatiques… bref, tout ce qui fait une grande histoire ! Car Bone en est une, c’est sûr ! L’auteur met en avant de grands thèmes dans cette épopée : le courage, l’aventure, l’amitié, le sacrifice, l’entente, le don de soi, l'amour,…
L’histoire, beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, met en scène 3 Bone chassés de leur ville. Ils tombent, après moultes péripéties, sur une vieille femme, Mamie Ben, et une jeune fille, Thorn. S’engage alors un combat de grande ampleur, auquel les Bone vont se retrouver mêlés…
Le récit, enchanteur, regorge de petites trouvailles et de gags visuels détonants (l’hiver qui tombe net… dans le tome 1) qui concourent à rendre cette série universelle et sympathique. Tout semble pensé de manière à rendre le récit cohérent et prenant. Pour ma part, il fut difficile d’attendre l’ensemble des tomes (je lis cette série depuis quasiment ses débuts, alors chaque parution d’un nouveau tome était pour moi un jour béni !)
Smith a particulièrement réussi sa galerie de personnages. On s’attache à nos héros principaux et les personnages secondaires prennent souvent une dimension plus intéressante lors de leurs interventions. C’est le cas notamment de ceux qui côtoient le bar de Lucius (ce dernier a bien du courage parfois de les supporter :)).
Ce que j’apprécie, c’est cette lente montée vers une histoire plus sombre et plus dure. Les premiers tomes démarrent en douceur, créant une atmosphère rigolote et détendue, quasiment enfantine. Mais à mesure que l’intrigue se complexifie, l’ambiance de la série devient elle aussi plus "adulte". Les combats font rage, le désespoir s’installe…
Epoustouflant.
C'est grâce au prêt assumé du Combat Ordinaire à ma soeurette qui a adoré l'oeuvre et me l'a rendu avec ce petit one-shot dont j'ignorais jusqu'à la très belle couverture que je me suis retrouvé avec Il fera beau demain sans savoir dans quelles eaux ma lecture allait m'entraîner...
Cette histoire contemporaine de super héros au seul pouvoir "d'arrêter la pluie" sur lui peut paraître incongrue au premier abord mais passé les deux premières pages, je n'ai eu de cesse de terminer ma lecture avant la dernière case.
En effet, au delà du pouvoir d'ailleurs plus ridicule et inutile que véritablement héroïque de notre héros se cache une fable moderne sur la recherche de l'amour, la solitude et la vieillesse sur fond d'un Paris au mois d'août pluvieux ...
Pour ce faire, diverses situations cocasses se mettent en place, Antipluieman aide les personnages âgés à faire leurs courses au sec, dispense des cours de planche à voile au sec et se targue d'être le seul client d'une terrasse de café déserte !!!
Et ELLE arrive, elle c'est une belle jeune fille qui danse pieds nus sous la pluie, arriveront-ils à s'aimer ?
Même si la fin peut être convenue, l'auteur use d'artifices contemporains pour proposer cette fable sur fond de super héros, il fallait le faire pour détourner les codes habituels des comics et les mettre à la sauce européenne...
D'ailleurs ce pouvoir inexpliqué aura son explication dans les toutes dernières pages par une allégorie à un drame passé....
Le tout est très drôle, se lit à vive allure, on y traite de sujets sensibles en filigrane (canicule, chômage, quotidien etc...) et le dessin est tout à fait maîtrisé et à mon goût, il s'agit d'une BD tout à fait respectable que l'on aimera offrir comme ma soeurette l'a fait et que l'on aimera posséder et relire....
Un véritable coup de coeur pour moi annonçant et le printemps et l'été et développant peu de personnages mais tous sont intéressants, de l'éternel baratineur à la vieille dame. Bravo !
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Sept cavaliers
Une très belle surprise que la découverte de ces "sept cavaliers"! Jacques Tarpant, déjà dessinateur du très correct Pirates, adapte en bande dessinée l'oeuvre de Jean Raspail (que je ne connaissais pas), en collaboration avec ce dernier. L'occasion d'un récit original, envoûtant et prometteur. Pourtant, de prime abord, le postulat de base peut sembler peu original: dans un monde frappé par une catastrophe de grande ampleur, une troupe de survivants parcourt les ruines d'un monde en reconstruction; c'est en effet un thème très classique visité à maintes reprises, par exemple avec Jeremiah ou Simon du fleuve. Nous sommes cependant loin, avec "sept cavaliers", de la sempiternelle ritournelle d'un monde futuriste renaissant d'une apocalypse nucléaire. Ce monde rêvé par Jean Raspail séduit par son aspect familier, et pourtant si étranger, si mystérieux. A la manière des "cités obscures", il fait cohabiter "moderne" façon XIXème siècle -chemin de fer (abandonné), télégraphe-, et décor ancien : une ville d'apparence moyenâgeuse, des habits et costumes d'un autre temps... Les noms de personnages ou de lieux, en un curieux mélange, empruntent à la sémantique latine, germanique, hongroise... En outre, le graphisme déployé par l'auteur sert à merveille cette ambiance de fin du monde. Le trait un tantinet hésitant, quoique toujours précis et fin, confère de la personnalité au dessin, même si les visages ont tendance à se ressembler. Les couleurs pastels renforcent l'atmosphère crépusculaire du récit. Car nous sommes bien plongés dans un monde qui semble s'effacer, s'assombrir. L'ambiance, pesante et mélancolique, laisse planer l'ombre d'une mystérieuse menace, impression renforcée par de subtils dialogues pleins de sous-entendus. En fait, mon unique reproche concernerait le verbiage parfois inutile et lourd, du style: "_Tu vois mon ami, j'ai l'impression d'avoir déjà rêvé cette aventure, et comme ces lions de mer qui ont parcouru cent milles lieues pour venir mourir sur ce rocher qui semblait les attendre depuis l'éternité, je me sens l'âme d'un explorateur des temps jadis allant s'échouer sur le cap Horn... _Yeah man rastacool !" Il n'empêche qu'après avoir ingurgité des tonnes de BDs d'humour au rabais, j'ai vraiment été envoûté par ce récit prometteur; je conseille donc vraiment cette histoire, annoncée en trois tomes.
Le Sommet des dieux
Intrigue sur fond de montagne (ou plutôt montagne sur fond d'intrigue) avec une ambiance d'introspection des personnages, de réflexion et de recherche sur eux-mêmes, qui iront jusqu'au bout de leur démarche. Très beau scénario et dessins magnifiques. A lire absolument !
Coupures irlandaises
Encore une petite merveille de chez les éditions Futuropolis ! Kris est en passe de devenir un de mes scénaristes préférés ! Bon, c’est vrai qu’il faut aimer les récits qui donnent dans le documentaire pour apprécier « Coupures irlandaises »… ça tombe bien, moi, j’adore ça ! Ce one-shot met en scène deux adolescents de 14 ans, Nicolas et Christophe, qui vont passer deux mois chez des habitants à Belfast en Irlande. Ça se passe au début des années 80 et ces jeunes gens sont loin d’imaginer que l’Irlande est au bord de la guerre civile entre les catholiques et les protestants… « Coupures irlandaises » est une autobiographie de Nicolas et Christophe reprise par Kris le scénariste de Un homme est mort (dessiné par Etienne Davodeau). Il est assez surprenant de constater que ces deux hommes ont séjourné à Belfast sans que leurs parents ne soient inquiétés par la situation tendue de l’Irlande… le mini-dossier en fin d’album explique la raison de cette inconscience des parents mais, tout de même, le « Bloody Sunday » (14 morts lors d’une manifestation) a eu lieu en 1972 et depuis cette date, il y a toujours eu des attentats orchestrés par l’IRA… Ne vous attendez pas à être ressorti de cette lecture en ayant compris pourquoi l’Irlande en est arrivé à cette situation (bien que le mini-dossier en fin d’album se révèle assez complet sur ce sujet). En fait, ce qui fait l’intérêt de cette bd, c’est que Nicolas va se retrouver dans une famille catholique alors que Christophe va demeurer dans un foyer protestant… c’est ce qui va leur déplaire mais c’est aussi de cette façon que nos deux amis vont découvrir la réalité du quotidien et les divergences entre habitants. Les auteurs vont donc privilégier l’ambiance régnant à Belfast dans les années 1980 plutôt que de nous faire une leçon d’histoire… ce n’est pas plus mal étant donné que le dessin de Vincent Bailly retransmet bien l’atmosphère tendue de Belfast à cette époque. Je ne connais pas les bd de Vincent Bailly, il a réalisé Angus Powderhill et Le Coeur de Sang que je n’ai pas encore lues. Apparemment, pour « Coupures irlandaises », Vincent Bailly a changé son style : il a opté pour un dessin où l’encrage est discret, où le contour des personnages et des décors me sont apparus flous. Ce choix de style m’a un peu perturbé au début car son dessin manque de lisibilité. Par contre, à la fin du livre, je trouve que son graphisme est parfaitement adapté aux scènes de tension. En fait, à mon avis, dans cette bd, Vincent Bailly étale sa bonne maîtrise de la perspective et sa capacité à choisir avec pertinence la mise en couleurs. Finalement, j’ai hautement apprécié « Coupures irlandaises » ! En fait, je raffole de ce genre de bd qui nous place dans des situations historiques (pas si lointaines) qui ont été réellement vécues. Je me régale aussi de ces récits du passé qui nous montrent que ce genre de situations peut être assimilé à celles de nos jours et dans d’autres pays. Juste une précision avant de vous mettre à feuilleter cette bd : ne vous dites pas ce que ce genre d’histoires ne me passionne pas car je n’étais pas né (sous-entendu : les mémoires de grand-papy, grand-mamy, je m’en tape !)… l’histoire montre, par de nombreux exemples, que les blessures du passé peuvent ressurgir à tout moment et qu’il est toujours appréciable d’éviter les mêmes erreurs… A lire absolument en écoutant du U2 !
Libera
Série abandonnée, pas d'option d'achat Le premier mot qui me vient en pensant à cette bd est "attachant", tous les personnages de Libéra (la planète dépotoir) et en particulier Ti môm et Demi mort, qui lui est spécialement drôle, m'ont conquise immédiatement. Si j'ai eu un petit souci au tout début du premier tome, ça a été celui du langage de Libéra, qui est tout en phonétique, mais passé ces premières pages on s'y fait et on s'y fait tellement bien qu'enlever ce langage et mettre des paroles normales à la place serait un moins pour cette bd. Ce système de langage est vraiment bien trouvé finalement, on est du coup complètement immergé dans cette planète poubelle et avec ses habitants la façon dont ils y survivent. Il y a aussi beaucoup d'autres personnages, qui sont aussi intéressants, et je ne vous parle pas du suspens qui est distillé tout doucement au fil des pages. Avec un dessin assez détaillé et des personnages très expressifs. Enfin, c'est un dessin qui colle parfaitement à l'histoire. Je ne peux que vous conseiller de lire cette bd et de l'acheter, pour ma part j'attends la suite impatiemment, en espérant qu'elle ne se fera pas trop attendre.
Sept guerrières
J'ai déjà les 4 autres tomes de la série et c'est celui-là que je préfère ! L'histoire est palpitante du début à la fin et les personnages (féminins surtout !) sont vraiment attachant(e)s !! Et la fin est tout simplement géniale !!! Bref coup de coeur du moment :o)
Canardo
Canardo a une particularité étrange. Cette série a deux périodes. La première est très glauque et excellente. Le dessin de Sokal est un des plus beaux que je connaisses avec des couleurs excellentes. J'adore l'ambiance des premiers tomes, les personnages sont intéressant et leurs psychologies est bien maitrisé, les dialogues sont excellents, Canardo est un des meilleurs personnages de BD jamais créé...Il n'y a rien à jeter dans cette période et j'ai relu ses albums des dizaines et des dizaines de fois avec le même plaisir que lors de ma première lecture. C'est l'une de mes plus gros claques en BD. Puis la série change à partir du tome 6 qui est un album de transition (et qui selon moi aurait pu servir de conclusion à la série). Canardo est plus présent et on a vite droit à des enquêtes normales dans un monde animalier. Sokal essai de faire de la satire sociale et il n'y a plus l'ambiance glauque. Il y a des albums sympathiques durant cette période, mais ce n'est rien comparé à ce qu'il y avait dans les premiers tomes. Les histoires sont moins marquantes et la qualités est juste pas mal au mieux. Et de plus le dessin est moins bien depuis que Sokal a prit un assistant à partir du tome 10. Je conseil donc la lecture des 6 premiers tomes et du hors série qui reprends les histoires courtes de Canardo (je conseil l’édition en noir et blanc vu que celle en couleur ne possède pas toutes les histoires pour je ne sais quelle raison !). Pour les autres allez à la bibliothèque et puis ensuite acheter ceux qui vous ont plus.
Le Dérisoire
C'est une BD que j'ai achetée sur un coup de cœur au salon de la BD de Montreuil-Bellay. La couverture a attiré mon œil. J'ai alors commencé à la feuilleter et là je dois reconnaître que j'ai été scotché par les magnifiques dessins d'Olivier Supiot. D'ailleurs il était présent au festival et il m'a fait un dessin magnifique, avec des couleurs splendides. Il a vraiment un sacré coup de crayon ! Dans cette BD, les dessins vous plongent vraiment au cœur d'un vieux bateau. On ressent vraiment toute la lourdeur du navire, la crasse et surtout la rouille. L'équipage est lui aussi vieux et usé (tellement vieux que ce sont des morts) à l'image du cargo et de son capitaine. C'est une atmosphère très prenante qui nous est proposée. Puis tout à coup, le héros rencontre d'autres personnages et on passe à un univers différent. D'un vieux cargo rouillé, on passe à un paquebot luxueux des années folles, avec ses riches passagers insupportables et excentriques. Ce qui me rend encore plus admiratif du travail du dessinateur, ce sont toutes ces ambiances qui s'enchaînent. De la salle des machines à la salle de bal, du pont du paquebot à la passerelle du cargo, chaque planche a son atmosphère et cela se ressent rien qu'en feuilletant l'ouvrage, notamment dans le choix des couleurs. D'après la discussion que j'ai pu avoir avec l'auteur, c'était un de ses buts, créé des univers bien marqués. Personnellement, je trouve l'effet réussi. Le scénario maintenant (signé Eric Omond). Le bateau est ici une métaphore de la vie de son capitaine. Le cargo n'est pas terminé et il n'a pas de destination. Il est immobile au milieu de nulle part. Les marins sont morts et errent sans but en se moquant de leur supérieur, sans relief, sans ambition et surtout sans volonté. Il n'arrive même plus à se tromper lui-même. C'est une rencontre avec une femme dans une partie du cargo transformée en paquebot qui va lui donner l'illusion qu'il peut s'en sortir. Dit comme ça, ça a l'air incompréhensible. Il faut lire la BD pour saisir la transformation de l'embarcation et ce que cela implique pour le héros. Cette BD est un voyage intérieur, dans les tourments d'un homme. En tout cas c'est comme ça que je l'ai comprise. O. Supiot m'a dit lors de la dédicace que beaucoup de gens avaient réagi de manières différentes. Un lecteur lui a dit un jour que cette BD lui avait rappelé la période de sa vie où il était alcoolique (ce qui peut se comprendre quand on réfléchit après lecture de la BD). J'ai l'impression que chacun peut trouver dans ce vieux rafiot des éléments de son passé, pour peu qu'il rentre dans l'histoire. C'est là je pense le principal problème. Si on ne rentre pas dans l'univers des auteurs, on passera à côté de ce qui fait la force de la BD. Pour conclure, je dirais que cette BD mérite que l'on y jette un coup d'œil. Laissez-vous embarquer par ce pauvre hère, vous verrez que l'on ressent son impuissance puis son espoir. Les dessins vous plongent au plus profond de son mal-être, ce cargo est vraiment captivant. Le passage dans l'univers de la femme risque d'en rebuter plus d'un, mais prise dans son ensemble, l'histoire se tient bien. Il est malheureusement assez facile de passer à côté de la BD. Laissez-lui une chance, relisez la. Si vous restez insensible aux souffrances de ce capitaine, il vous restera malgré tout un bel objet, avec des très beaux dessins. Allez, faites tourner les machines, cap vers...
Bone
Je viens de faire la connaissance de Bone et j'en suis ravi. J'ai dévoré littéralement tous les tomes de cette fabuleuse histoire en quelques jours seulement. J'avais un a priori assez négatif qui m'empêchait finalement de lire cette oeuvre. Sur la couverture, on voit un espèce de fantôme à la Casper... cela m'avait un peu rebuté. Mais à peine avais-je mis mon nez sur les premières pages que j'ai été littéralement fasciné au point de ne plus pouvoir quitter cet univers bien singulier. C'est subtil et intelligent! C'est beau et c'est drôle! Bref, le plaisir est au rendez-vous pour notre plus grand bonheur. Bone n'est pas un fantôme mais un petit personnage très sympathique accompagné de deux compagnons: l'un simple d'esprit mais un peu espiègle, l'autre en quête d'affaires juteuses mais très douteuses. Ils se perdent dans une vallée fantastique et va commencer une véritable saga mêlant d'ailleurs plusieurs genres différents: héroïc fantasy, humour, aventure... Mais ce cocktail explosif a finalement très bon goût! C'est un vrai coup de coeur! :) A noter que Delcourt prévoit une édition couleur à paraître en 2009.
Bone
Bone ou l’héroïc-fantasy traitée de manière différente et intelligente. Smith manipule son récit de main de maître, distillant savamment son humour, ses idées, ses trouvailles, ses situations dramatiques… bref, tout ce qui fait une grande histoire ! Car Bone en est une, c’est sûr ! L’auteur met en avant de grands thèmes dans cette épopée : le courage, l’aventure, l’amitié, le sacrifice, l’entente, le don de soi, l'amour,… L’histoire, beaucoup plus complexe qu’il n’y parait, met en scène 3 Bone chassés de leur ville. Ils tombent, après moultes péripéties, sur une vieille femme, Mamie Ben, et une jeune fille, Thorn. S’engage alors un combat de grande ampleur, auquel les Bone vont se retrouver mêlés… Le récit, enchanteur, regorge de petites trouvailles et de gags visuels détonants (l’hiver qui tombe net… dans le tome 1) qui concourent à rendre cette série universelle et sympathique. Tout semble pensé de manière à rendre le récit cohérent et prenant. Pour ma part, il fut difficile d’attendre l’ensemble des tomes (je lis cette série depuis quasiment ses débuts, alors chaque parution d’un nouveau tome était pour moi un jour béni !) Smith a particulièrement réussi sa galerie de personnages. On s’attache à nos héros principaux et les personnages secondaires prennent souvent une dimension plus intéressante lors de leurs interventions. C’est le cas notamment de ceux qui côtoient le bar de Lucius (ce dernier a bien du courage parfois de les supporter :)). Ce que j’apprécie, c’est cette lente montée vers une histoire plus sombre et plus dure. Les premiers tomes démarrent en douceur, créant une atmosphère rigolote et détendue, quasiment enfantine. Mais à mesure que l’intrigue se complexifie, l’ambiance de la série devient elle aussi plus "adulte". Les combats font rage, le désespoir s’installe… Epoustouflant.
Il fera beau demain
C'est grâce au prêt assumé du Combat Ordinaire à ma soeurette qui a adoré l'oeuvre et me l'a rendu avec ce petit one-shot dont j'ignorais jusqu'à la très belle couverture que je me suis retrouvé avec Il fera beau demain sans savoir dans quelles eaux ma lecture allait m'entraîner... Cette histoire contemporaine de super héros au seul pouvoir "d'arrêter la pluie" sur lui peut paraître incongrue au premier abord mais passé les deux premières pages, je n'ai eu de cesse de terminer ma lecture avant la dernière case. En effet, au delà du pouvoir d'ailleurs plus ridicule et inutile que véritablement héroïque de notre héros se cache une fable moderne sur la recherche de l'amour, la solitude et la vieillesse sur fond d'un Paris au mois d'août pluvieux ... Pour ce faire, diverses situations cocasses se mettent en place, Antipluieman aide les personnages âgés à faire leurs courses au sec, dispense des cours de planche à voile au sec et se targue d'être le seul client d'une terrasse de café déserte !!! Et ELLE arrive, elle c'est une belle jeune fille qui danse pieds nus sous la pluie, arriveront-ils à s'aimer ? Même si la fin peut être convenue, l'auteur use d'artifices contemporains pour proposer cette fable sur fond de super héros, il fallait le faire pour détourner les codes habituels des comics et les mettre à la sauce européenne... D'ailleurs ce pouvoir inexpliqué aura son explication dans les toutes dernières pages par une allégorie à un drame passé.... Le tout est très drôle, se lit à vive allure, on y traite de sujets sensibles en filigrane (canicule, chômage, quotidien etc...) et le dessin est tout à fait maîtrisé et à mon goût, il s'agit d'une BD tout à fait respectable que l'on aimera offrir comme ma soeurette l'a fait et que l'on aimera posséder et relire.... Un véritable coup de coeur pour moi annonçant et le printemps et l'été et développant peu de personnages mais tous sont intéressants, de l'éternel baratineur à la vieille dame. Bravo !