Profitant de la sortie du tome 8, je me suis lancé dans une relecture intégrale de cette série, avec l’idée d’une critique pour Bdthèque à la clé, prévoyant à la louche et de mémoire, un petit 4 étoiles des familles, caractéristique d’une très bonne mais pas transcendante série.
Et vlan, je me suis fait transcender (d'où le coup de coeur rétroactif).
Car cette fois-ci, la lecture en continu m'a permis une immersion totale dans ce monument de gothique baroque. Avec cette vue d’ensemble, j’ai pu prendre conscience de certains points qui m’avaient échappés (et beaucoup de références mythologiques ou historiques me manquent encore), comme la structuration immuable de chaque tome : une ouverture en flash Back avec doubles regards croisés, des intrigues ou sous intrigues identifiables par leurs "couleurs" et la coupure finale au beau milieu d’une scène d’action intense. Je sais aussi désormais quels sont les tomes clés auxquels se référer pour bien comprendre l’univers monde de Requiem (en particulier le tome 4 qui fournit une cartographie de Résurrection, et qui établit clairement les enjeux et agendas de chacun). Et surtout, j'ai compris que pour apprécier cette BD pleinement, et en particulier le dessin de Ledroit, il faut du temps devant soi (il m’a fallu une dizaine de jours pour en arriver correctement à bout).
Je n’ai jamais fait mystère ici de mon goût pour les œuvres de Pat Mills (au moins une quarantaine de séries collectionnées avec fébrilité depuis la traduction française de Slaìne en 1989), et avec des BD d’une telle qualité, cela n’est pas prêt de s’arrêter.
Et pourtant, je devrais être lassé, car on retrouve dans Requiem des thèmes qu’il n’a jamais cessé d’exploiter depuis la création en 1977 du magazine de SF emblématique britannique 2000 AD (dont il a co-créé la star Judge Dredd). On retrouve donc pêle-mêle ses cibles habituelles que sont les communautés scientifiques, religieuses, militaires et policières, communautés dont il n’a de cesse de pointer les hypocrisies (heureusement souvent avec humour). On est aussi en terrain familier lorsqu’il s’agit d'assister à la confrontation entre des personnages savoureusement réincarnés et d’opposer fanatisme et paganisme ainsi qu’ordre et chaos (Sha, Nemesis). On peut d’ailleurs découvrir la version bêta de Résurrection (appartenant à un sous genre de SF de mondes inversés) dans les chroniques du Khaos de sa série les ABC Warriors (et beaucoup des principes de vie de nos vampires trouvent leur germe dans les traditions celtiques exposées dans Slaìne).
Pat Mills est quelqu’un de visiblement obsessionnel, qui n’hésite jamais à se servir de ses scénarii comme exutoire à sa haine et son dégoût. Cela donne donc des œuvres souvent très violentes, librement et sexuellement explicites, voire même à la limite du dérangeant (ceux qui auront lu Le Fardeau de l’Homme Noir me comprendront peut être). Ses personnages se retrouvent donc logiquement à vomir des litanies de haines et égrener des chapelets d’insultes à longueur de page, avec un cynisme et une crudité qui en deviennent presque poétiques dans leur inélégance. Pat Mills est de ces artistes au style frontal, qui appellent un chat un chat sans détours ni métaphores, à l’instar d’un Paul Verhoeven pour le média cinématographique. Ce sont donc des gens rares.
Cette part d’ombre de l’auteur est dans Requiem contrebalancée par un foisonnement d’idées et une richesse créative qui déborde à chaque page (et qui explique les chemins de traverses empruntés par une histoire qui ne cesse de s’étendre, mais qui s’en plaindra ?). Et c’est principalement ce point qui est magique dans cette série et qui m’amène sans arrière-pensée à monter à 5 étoiles.
Bien sûr, le travail d’Olivier Ledroit n’est pas étranger à cette impression d’émerveillement (euphémisme sachant qu’il est responsable d’au moins 50 % des trouvailles géniales de cet univers inversé). On peut même parler de symbiose entre les 2 auteurs (renforcée par une équipe éditoriale solide – Jacques Collin à la traduction et Anne Drano au lettrage - présente depuis le début).
Même si le style de dessin n’est pas le critère qui prime pour moi dans une BD, j’ai d’abord été épaté par le travail d’Olivier Ledroit, et ce sentiment s’est mué en admiration respectueuse depuis cette relecture (il est le Peter Jackson du neuvième art !). Tout m’impressionne désormais : les études de caractère minutieuses effectuées sur les personnages, l’incroyable bestiaire de créatures fantasmagoriques, les décors fourmillant de détails, les objets et diverses armes (les deux pages consacrées à l’épée ceinture du tome 8 vaut à elle seule l’achat de l’ouvrage), les nombreux effets panoramiques apportés par des cadrages originaux (mais toujours parfaitement lisibles) et l’association judicieuse de la palette de couleurs aux différentes castes peuplant Résurrection. Un travail de Titan qui mérite bien l’attente de nombreux mois entre chaque tome. Le dessinateur assume en toute clarté ses sources d’inspirations et hommages (art book à l’appui), en n'hésitant pas à puiser dans les autres médias que sont la peinture bien sûr, mais aussi le cinéma (on peut sans trop s’avancer citer la mise en scène de Sergio Leone, avec ses alternance de plan larges et de gros plans oculaires). Je ne m’étendrais pas plus sur le talent évident du bonhomme (nous possédons un diamant en France, il faut le crier haut et fort !), je citerais juste ce passage unique dans le tome 7, où pour accentuer l’importance d’une scène (la première régénération physique de Requiem), Ledroit oblige le lecteur à un acte physique, celui d’orienter une double page dans le sens vertical. Et quelle double page ! Pour rallonger la chute vertigineuse du héros, celle-ci a lieue selon une diagonale, se finissant par une renaissance par le siège radicalement iconoclaste (en une page se bouclant sur elle même). Bluffant !(*)
Enfin, cette BD qui pourrait avoir la lourdeur et la pesanteur inhérentes au genre romantico-gothique contemporain, ne se prend que rarement au sérieux et n’hésite jamais à glisser une touche d’humour décalée au milieu de cet enfer apocalyptique (le clin d’œil à "Il était une fois dans l’Ouest" du tome 8 et ses « manteaux » dans lesquels il y avait « cent culs », « cent culs » qui se sont fait « bottés »).
Alors en résumé, si pour vous une BD doit se lire en 10 minutes, sans efforts, et sans que les auteurs ne jouent trop rapidement avec les limites de votre imagination, alors passez votre chemin. Si vous trouvez le bleu Klein trop bleu, n’aimez pas les dessins trop fouillés et n’êtes rassurés que lorsqu’il y a 9 ou 12 cases par page, bien alignées et sans qu’aucune bulle ne déborde, alors passez aussi votre chemin.
Dans le cas contraire, prenez votre temps, et régalez-vous !
(*) J'ai appris récement (et pu constater de visu) grâce au site de Popi, que cette double page est en plus une démarcation de "l'enfer" de Jérome Bosh.
Pourquoi ce titre ???
Il est vraiment réducteur voire inadapté.
En effet cette BD regroupe 7 petites histoires relativement intelligentes et nullement vulgaires.
On dirait des contes de La Fontaine mais en version africaine.
Les morales sont étonnantes et pourtant si logiques. Ces contes ont pour contexte l'Afrique mais pourraient presque se dérouler dans n'importe quel pays car dans le fond ils sont universels.
Le dessin est agréable et efficace. Les couleurs sont bien choisies et mettent en valeur la partie graphique.
Les petites histoires (ou contes) ne sont pas toutes de qualité équivalente mais le niveau moyen est bon. Je n'ai été déçu par aucune d'elle.
C'est frais, dépaysant et brillant, j'en conseille vivement la lecture.
Ne vous focalisez pas sur le titre qui a dû faire passer pas mal de lecteurs à côté de cet opus.
J’ai beaucoup aimé ce livre. J’avais déjà lu Quartier lointain mais là, quand j'ai fini ce manga, je me suis sentie bizarre. Je sais de quoi je parle, je viens de le terminer. Un sentiment de bien être sans doute. Je ne connaissais pas encore il y a deux semaines et voilà que j'ai déjà lu quatre mangas de Jiro Taniguchi.
Je trouve les dessins très beaux et les idées étonnantes. Avant je n'aimais pas lire des BD en noir et blanc mais là, j'ai accroché. On s'accroche vraiment aux personnages. Parfois, il est vrai que les dialogues montrent une certaine réticence auprès des femmes comme dans Le Journal de mon père mais "un Ciel Radieux" est pour l'instant mon préféré. On comprend vite les sentiments des personnages. Il n'y a pas besoin de voir les personnages s'embrasser ou je ne sais quoi pour comprendre qu'ils s'aiment. Les textes et leurs attitudes dégagent tout ce qui est sous-entendu. Je ne donnerai pas la note maximale car, j'ai tout de même l'impression que le scénario s'emmêle un peu les pinceaux. On ne sait pas toujours qui parle avec la double conscience du personnage principal. Voilà c'est tout ce que je peux en dire. Je ne regrette pas l'achat et si ce n'était pas si cher, j'en achèterais plus.
Personnellement, Les Nombrils, c'est MA BD culte !
Je suis vraiment fan de Karine, Jenny et Vicky, le ton de cette BD est léger et je rigole facilement.
Apres, il est vrai qu'elle est destinée surtout à un secteur de lecteur : Les filles entre 11 et 16 ans je dirais. Ce qui n'empêche pas les autres de l'aimer quand même.
Le tome 1 est plutôt une suite de petites blagues et l'histoire n'y est pas encore vraiment installée. C'est dans le tome 3 qu'elle commence à devenir plus passionnante avec l'arrivée de nouveaux personnages et certains secrets dévoilés.
Et comme j'ai pu lire les premières pages du tome 4 (qui n'est pas encore sorti) je préviens que tout ceux qui ont adoré le tome 3 vont tomber fan du tome 4 ! ! !
Je préviens tout de même que c'est une BD de détente.
Avec un devise telle que "Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière", une BD telle que celle-ci ne pouvait que me plaire !
D'autant qu'à un scénario des plus original et absurde concocté par Joann Sfar, répond une mise en image d'Emmanuel Guibert des plus époustouflante ! C'est beau, léger, aérien ! Un vrai petit bijou emprunt de poésie, d'humour et d'absurde que n'aurait pas renié un Ionesco.
Alors si comme moi vous aimez vous faire surprendre, n'hésitez plus, cet OVNI de la BD est pour vous !
Poukram, j'avoue je suis sous le charme ! De cette série, mais bien sûr aussi sous celui de l'imprévisible, de la pétulante et plantureuse Nävis !
Car Morvan et Buchet ont su nous concocter une série qui tient la route en longueur (10 ans déjà que je suis "la petiote" depuis ses débuts !) et évoluer en parallèle de la vie trépidante de Nävis. 10 ans, 11 tomes : une cadence de parution aussi soutenue que les aventures de notre héroïne... au détriment de certains tomes il est vrai. Car si le niveau d'ensemble de la série est indéniablement très bon, certains épisodes sont en dessous, quand d'autres sortent carrément du lot. Mention spéciale pour ce qui me concerne à "Engrenages", "Q.H.I." et "Infiltrations", alors que "Nature humaine" et ''Retour de flammes'' m'ont largement déçu.
La force de cette série tient bien sûr à l'aura que dégage le personnage de Nävis. Un sale caractère, une certaine naïveté, une moralité qui lui est propre, un sens profond de la justice et de l'amitié, bref, un savant mélange bien dosé qui rend l'identification au personnage aisée. Ensuite le fil conducteur de la série lié à la quête d'autres représentants de l'espèce humaine, n'est in fine qu'un prétexte aux péripéties de notre héroïne. Car chaque tome peut se lire indépendamment, et aborde un sujet de fond particulier (terrorisme, nature humaine, place de la femme dans la société, etc.) qui fait souvent écho à notre actualité.
Enfin, la vraie réussite de ce personnage tient à son humanité : une fois dans l'espèce humaine, un doute permanent, et des erreurs parfois dramatiques qui la poursuivent tout au long de sa vie. Car en 10 ans, Nävis grandit et murit (quoique...:p), et cet aspect est aussi des plus intéressants à suivre !
Côté dessin, houawou ! la classe ! Buchet a vraiment su trouver un trait, un art de la composition et du découpage qui mettent les aventures de Nävis pleinement en valeur ! De l'originalité jusque dans les détails du quotidien qui rendent l'univers de Sillage pleinement cohérent, et enfin des couleurs qui collent parfaitement : en somme rien à redire !
Au final, "Sillage" nous donne un Space-Opera qui reste incontournable pour les amateurs du genre en SF, de par sa qualité graphique et la force de son personnage principal.
Une pure merveille ! Si vous aimez le métal et que vous n'avez pas peur de l'humour bien trash, alors jetez-vous dessus.
Imaginez :
Notre héros, Negishi, est passionné de pop Suédoise, fan d'Amélie Poulain (même dans la version japonaise du manga), et globalement dingue de tout ce qui est mièvre. Et bien notre pauvre héros s'est retrouvé, par on ne sait quelles circonstances, frontman d'un groupe de Death Metal satanique et décadent au sein duquel il joue le rôle de Krauser II, démon empereur de l'enfer. Habillé et maquillé dans un style qui n'est pas sans rappeler Kiss ou Seikima II (pour les connaisseurs), notre fan de pop se retrouve à vociférer des paroles à base de meurtre et de viol.
Tout l'intérêt du manga et la plupart des situations comiques viennent de la dualité Negishi/Krauser II, l'une des personnalités prenant le dessus sur l'autre à des moments pas toujours opportuns.
Alors oui, le langage est très cru, certaines situations aussi, mais ce manga ne s'adresse pas aux âmes sensibles et c'est ça qui est bon.
Ce manga fait un carton en ce moment au japon avec une série d'OAV et un film live déjà sorti, et ce n'est pas pour rien !
Comment un coup de coeur peut-il avoir une note pareille ? Disons le tout de suite, cette série, construite sur la base de diptyques, souffre d’un énorme déséquilibre dans le scénario, très très inégal.
Les deux premiers albums nous offrent une enquête policière de haut vol. Si dans un premier temps on suit les deux enquêteurs sans excitation particulière c’est parce que les auteurs nous emmènent où bon leur semble. On mène l’enquête, on dresse le profil de l’assassin et force est de constater… que je suis un bien faible enquêteur ! Quelle claque pour mon ego ! Merci donc à Seiter de m’avoir fait revivre une sensation que je n’avais plus vécue depuis Usual Suspect. Je me suis vu « obligé » de vite relire les deux albums en question pour comprendre comment, moi le détective de salon, j’avais pu me laisser à ce point trimbaler comme une bleusaille. Pour ces raisons et cette impression très personnelle je qualifie ces deux albums de cultes. La touche indispensable de toute collection qui se respecte ! 5/5 sans hésitation.
La suite de la série n’est pas du tout, mais alors pas du tout du même niveau. La part du fantastique augmente considérablement à l’image de ce qui se passe dans la Croix de Cazenac, ce qui a déjà de quoi en déconcerter plus d’un. Là plus possible de jouer au détective puisque le surnaturel me prive du plaisir ressenti lors deux premiers opus et c’est bien dommage. A mes yeux le charme est rompu car le public visé n’est plus le même ce qui fait considérablement baisser la note (ça me gène même de mettre un petit 2/5, d'où mon coup de coeur paradoxal, mais plus la série s'allongera plus on s'approchera du fatidique et terrifiant 1/5).
La seule constante, encore que, se situe dans le dessin. Celui-ci, ainsi que la colorisation, colle parfaitement à l’ambiance voulue et à l’époque victorienne théâtre de l’aventure. Les traits longilignes étaient un pari risqué qui remporte mon adhésion.
Un sublime dessin pour une superbe histoire, que demander de plus ? Qu'on nous l'offre peut-être ? Andreae fait partie de mes dessinateurs préférés, j'étais déjà tombée sous le charme de Terre mécanique et je récidive avec La Confrérie du crabe, dont le graphisme est peut-être encore meilleur. Des couleurs directes divinement belles, des décors grandioses très réussis et des personnages aux visages différents et originaux.
En règle générale je n'aime pas les sujets qui utilisent des enfants (ou adultes) en nous servant leurs pires malheurs, mais la direction fantastique très prononcée que prend le scénario au tome 2 m'a fait accrocher à cette bd, et ce avec beaucoup de plaisir. On y trouve des vampires, des loups-garous, un clin d'œil à Frankenstein, un monde des morts qui m'a un peu rappelé Requiem, Chevalier Vampire mais en moins sanguinaire. Que du bon les amis, que du bon…
Les enfants ont tendance à avoir un langage un peu trop adulte, je me suis consolée sachant que justement les enfants malades sont plus précoces que les autres. Il y a pas mal d'humour, surtout dans le tome deux. Une scène se passe dans le noir total et s'étale sur une planche entière avec juste des dialogues et le découpage des cases, c'est vraiment cocasse on a même l'impression d'y être.
Autant le premier tome m'avait laissé assez indifférente, n'y voyant qu'une sorte de voyeurisme envers ces gamins, autant ce deuxième opus m'a tout de suite plu ; le ton est plus jovial et l'histoire nous propose d'autres personnages intéressants et ne se cantonne pas à nos petits protagonistes.
Tome 3
Le premier tome ne m’avait pas emballée, le second m’avait ravie et ce dernier m’a complètement déçue. Tout d’abord parce que je m’attendais à cette fin en espérant d’être surprise et que Gallié nous propose autre chose, un contre-pied absolu par exemple, lâchant le monde du cancer en tant que maladie pour aller vers quelque chose de vraiment surprenant. Hélas, on est bien dans le rêve d’un gamin qui est sur une table d’opération, c’est banal, excessivement banal. De plus on n’échappe pas au sempiternel phrasé : c’est en toi que tu trouveras la force de t’en sortir ! Je déteste ce genre de discours.
Par ailleurs, tous les monstres, vampires et autres loups-garous ont disparu, je me demande bien ce qu’ils sont finalement venu faire dans cette histoire, on aurait pu allègrement passer du premier au troisième tome et sauter le second, qui au vu le final a du mal à s’intégrer dans le récit. A mes yeux c’est juste du remplissage, certes du très beau remplissage, puisque le visuel est magnifique. Et encore que ce dernier tome est presque un poil en-dessous, il y a moins de détails et les couleurs parfois sont aussi un peu moins travaillées.
Allez, je m’emporte, je mets 5/5, même si cette BD ne mérite sans doute pas le qualificatif de « culte ». Mais depuis le temps que je répète dans mes avis que j’adore le travail de Nancy Pena, et que je trouve ses BDs irrésistibles, il fallait que ça sorte ! Voilà !
« Tea Party » est dans la lignée de l’excellent Le Chat du kimono (il s’agit d’ailleurs plus ou moins d’une suite, mais qui se lit comme une histoire à part). On y retrouve le même dessin en noir et blanc magnifique, et l’histoire est encore plus aboutie ! Elle est passionnante, remplie d’humour, et teintée d’un onirisme rendant l’ensemble attachant et poétique au possible. Elle est aussi plus facile à suivre que celle du chat du Kimono, dont la narration pouvait perdre les lecteurs moins attentifs.
Une superbe occasion de découvrir le travail de Nancy. Jetez-vous sur « Tea party » et profitez-en pour acheter Le Chat du kimono au passage !
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Requiem - Chevalier Vampire
Profitant de la sortie du tome 8, je me suis lancé dans une relecture intégrale de cette série, avec l’idée d’une critique pour Bdthèque à la clé, prévoyant à la louche et de mémoire, un petit 4 étoiles des familles, caractéristique d’une très bonne mais pas transcendante série. Et vlan, je me suis fait transcender (d'où le coup de coeur rétroactif). Car cette fois-ci, la lecture en continu m'a permis une immersion totale dans ce monument de gothique baroque. Avec cette vue d’ensemble, j’ai pu prendre conscience de certains points qui m’avaient échappés (et beaucoup de références mythologiques ou historiques me manquent encore), comme la structuration immuable de chaque tome : une ouverture en flash Back avec doubles regards croisés, des intrigues ou sous intrigues identifiables par leurs "couleurs" et la coupure finale au beau milieu d’une scène d’action intense. Je sais aussi désormais quels sont les tomes clés auxquels se référer pour bien comprendre l’univers monde de Requiem (en particulier le tome 4 qui fournit une cartographie de Résurrection, et qui établit clairement les enjeux et agendas de chacun). Et surtout, j'ai compris que pour apprécier cette BD pleinement, et en particulier le dessin de Ledroit, il faut du temps devant soi (il m’a fallu une dizaine de jours pour en arriver correctement à bout). Je n’ai jamais fait mystère ici de mon goût pour les œuvres de Pat Mills (au moins une quarantaine de séries collectionnées avec fébrilité depuis la traduction française de Slaìne en 1989), et avec des BD d’une telle qualité, cela n’est pas prêt de s’arrêter. Et pourtant, je devrais être lassé, car on retrouve dans Requiem des thèmes qu’il n’a jamais cessé d’exploiter depuis la création en 1977 du magazine de SF emblématique britannique 2000 AD (dont il a co-créé la star Judge Dredd). On retrouve donc pêle-mêle ses cibles habituelles que sont les communautés scientifiques, religieuses, militaires et policières, communautés dont il n’a de cesse de pointer les hypocrisies (heureusement souvent avec humour). On est aussi en terrain familier lorsqu’il s’agit d'assister à la confrontation entre des personnages savoureusement réincarnés et d’opposer fanatisme et paganisme ainsi qu’ordre et chaos (Sha, Nemesis). On peut d’ailleurs découvrir la version bêta de Résurrection (appartenant à un sous genre de SF de mondes inversés) dans les chroniques du Khaos de sa série les ABC Warriors (et beaucoup des principes de vie de nos vampires trouvent leur germe dans les traditions celtiques exposées dans Slaìne). Pat Mills est quelqu’un de visiblement obsessionnel, qui n’hésite jamais à se servir de ses scénarii comme exutoire à sa haine et son dégoût. Cela donne donc des œuvres souvent très violentes, librement et sexuellement explicites, voire même à la limite du dérangeant (ceux qui auront lu Le Fardeau de l’Homme Noir me comprendront peut être). Ses personnages se retrouvent donc logiquement à vomir des litanies de haines et égrener des chapelets d’insultes à longueur de page, avec un cynisme et une crudité qui en deviennent presque poétiques dans leur inélégance. Pat Mills est de ces artistes au style frontal, qui appellent un chat un chat sans détours ni métaphores, à l’instar d’un Paul Verhoeven pour le média cinématographique. Ce sont donc des gens rares. Cette part d’ombre de l’auteur est dans Requiem contrebalancée par un foisonnement d’idées et une richesse créative qui déborde à chaque page (et qui explique les chemins de traverses empruntés par une histoire qui ne cesse de s’étendre, mais qui s’en plaindra ?). Et c’est principalement ce point qui est magique dans cette série et qui m’amène sans arrière-pensée à monter à 5 étoiles. Bien sûr, le travail d’Olivier Ledroit n’est pas étranger à cette impression d’émerveillement (euphémisme sachant qu’il est responsable d’au moins 50 % des trouvailles géniales de cet univers inversé). On peut même parler de symbiose entre les 2 auteurs (renforcée par une équipe éditoriale solide – Jacques Collin à la traduction et Anne Drano au lettrage - présente depuis le début). Même si le style de dessin n’est pas le critère qui prime pour moi dans une BD, j’ai d’abord été épaté par le travail d’Olivier Ledroit, et ce sentiment s’est mué en admiration respectueuse depuis cette relecture (il est le Peter Jackson du neuvième art !). Tout m’impressionne désormais : les études de caractère minutieuses effectuées sur les personnages, l’incroyable bestiaire de créatures fantasmagoriques, les décors fourmillant de détails, les objets et diverses armes (les deux pages consacrées à l’épée ceinture du tome 8 vaut à elle seule l’achat de l’ouvrage), les nombreux effets panoramiques apportés par des cadrages originaux (mais toujours parfaitement lisibles) et l’association judicieuse de la palette de couleurs aux différentes castes peuplant Résurrection. Un travail de Titan qui mérite bien l’attente de nombreux mois entre chaque tome. Le dessinateur assume en toute clarté ses sources d’inspirations et hommages (art book à l’appui), en n'hésitant pas à puiser dans les autres médias que sont la peinture bien sûr, mais aussi le cinéma (on peut sans trop s’avancer citer la mise en scène de Sergio Leone, avec ses alternance de plan larges et de gros plans oculaires). Je ne m’étendrais pas plus sur le talent évident du bonhomme (nous possédons un diamant en France, il faut le crier haut et fort !), je citerais juste ce passage unique dans le tome 7, où pour accentuer l’importance d’une scène (la première régénération physique de Requiem), Ledroit oblige le lecteur à un acte physique, celui d’orienter une double page dans le sens vertical. Et quelle double page ! Pour rallonger la chute vertigineuse du héros, celle-ci a lieue selon une diagonale, se finissant par une renaissance par le siège radicalement iconoclaste (en une page se bouclant sur elle même). Bluffant !(*) Enfin, cette BD qui pourrait avoir la lourdeur et la pesanteur inhérentes au genre romantico-gothique contemporain, ne se prend que rarement au sérieux et n’hésite jamais à glisser une touche d’humour décalée au milieu de cet enfer apocalyptique (le clin d’œil à "Il était une fois dans l’Ouest" du tome 8 et ses « manteaux » dans lesquels il y avait « cent culs », « cent culs » qui se sont fait « bottés »). Alors en résumé, si pour vous une BD doit se lire en 10 minutes, sans efforts, et sans que les auteurs ne jouent trop rapidement avec les limites de votre imagination, alors passez votre chemin. Si vous trouvez le bleu Klein trop bleu, n’aimez pas les dessins trop fouillés et n’êtes rassurés que lorsqu’il y a 9 ou 12 cases par page, bien alignées et sans qu’aucune bulle ne déborde, alors passez aussi votre chemin. Dans le cas contraire, prenez votre temps, et régalez-vous ! (*) J'ai appris récement (et pu constater de visu) grâce au site de Popi, que cette double page est en plus une démarcation de "l'enfer" de Jérome Bosh.
Dieu qui pue, Dieu qui pète
Pourquoi ce titre ??? Il est vraiment réducteur voire inadapté. En effet cette BD regroupe 7 petites histoires relativement intelligentes et nullement vulgaires. On dirait des contes de La Fontaine mais en version africaine. Les morales sont étonnantes et pourtant si logiques. Ces contes ont pour contexte l'Afrique mais pourraient presque se dérouler dans n'importe quel pays car dans le fond ils sont universels. Le dessin est agréable et efficace. Les couleurs sont bien choisies et mettent en valeur la partie graphique. Les petites histoires (ou contes) ne sont pas toutes de qualité équivalente mais le niveau moyen est bon. Je n'ai été déçu par aucune d'elle. C'est frais, dépaysant et brillant, j'en conseille vivement la lecture. Ne vous focalisez pas sur le titre qui a dû faire passer pas mal de lecteurs à côté de cet opus.
Un ciel radieux
J’ai beaucoup aimé ce livre. J’avais déjà lu Quartier lointain mais là, quand j'ai fini ce manga, je me suis sentie bizarre. Je sais de quoi je parle, je viens de le terminer. Un sentiment de bien être sans doute. Je ne connaissais pas encore il y a deux semaines et voilà que j'ai déjà lu quatre mangas de Jiro Taniguchi. Je trouve les dessins très beaux et les idées étonnantes. Avant je n'aimais pas lire des BD en noir et blanc mais là, j'ai accroché. On s'accroche vraiment aux personnages. Parfois, il est vrai que les dialogues montrent une certaine réticence auprès des femmes comme dans Le Journal de mon père mais "un Ciel Radieux" est pour l'instant mon préféré. On comprend vite les sentiments des personnages. Il n'y a pas besoin de voir les personnages s'embrasser ou je ne sais quoi pour comprendre qu'ils s'aiment. Les textes et leurs attitudes dégagent tout ce qui est sous-entendu. Je ne donnerai pas la note maximale car, j'ai tout de même l'impression que le scénario s'emmêle un peu les pinceaux. On ne sait pas toujours qui parle avec la double conscience du personnage principal. Voilà c'est tout ce que je peux en dire. Je ne regrette pas l'achat et si ce n'était pas si cher, j'en achèterais plus.
Les Nombrils
Personnellement, Les Nombrils, c'est MA BD culte ! Je suis vraiment fan de Karine, Jenny et Vicky, le ton de cette BD est léger et je rigole facilement. Apres, il est vrai qu'elle est destinée surtout à un secteur de lecteur : Les filles entre 11 et 16 ans je dirais. Ce qui n'empêche pas les autres de l'aimer quand même. Le tome 1 est plutôt une suite de petites blagues et l'histoire n'y est pas encore vraiment installée. C'est dans le tome 3 qu'elle commence à devenir plus passionnante avec l'arrivée de nouveaux personnages et certains secrets dévoilés. Et comme j'ai pu lire les premières pages du tome 4 (qui n'est pas encore sorti) je préviens que tout ceux qui ont adoré le tome 3 vont tomber fan du tome 4 ! ! ! Je préviens tout de même que c'est une BD de détente.
La Fille du professeur
Avec un devise telle que "Heureux les fêlés car ils laissent passer la lumière", une BD telle que celle-ci ne pouvait que me plaire ! D'autant qu'à un scénario des plus original et absurde concocté par Joann Sfar, répond une mise en image d'Emmanuel Guibert des plus époustouflante ! C'est beau, léger, aérien ! Un vrai petit bijou emprunt de poésie, d'humour et d'absurde que n'aurait pas renié un Ionesco. Alors si comme moi vous aimez vous faire surprendre, n'hésitez plus, cet OVNI de la BD est pour vous !
Sillage
Poukram, j'avoue je suis sous le charme ! De cette série, mais bien sûr aussi sous celui de l'imprévisible, de la pétulante et plantureuse Nävis ! Car Morvan et Buchet ont su nous concocter une série qui tient la route en longueur (10 ans déjà que je suis "la petiote" depuis ses débuts !) et évoluer en parallèle de la vie trépidante de Nävis. 10 ans, 11 tomes : une cadence de parution aussi soutenue que les aventures de notre héroïne... au détriment de certains tomes il est vrai. Car si le niveau d'ensemble de la série est indéniablement très bon, certains épisodes sont en dessous, quand d'autres sortent carrément du lot. Mention spéciale pour ce qui me concerne à "Engrenages", "Q.H.I." et "Infiltrations", alors que "Nature humaine" et ''Retour de flammes'' m'ont largement déçu. La force de cette série tient bien sûr à l'aura que dégage le personnage de Nävis. Un sale caractère, une certaine naïveté, une moralité qui lui est propre, un sens profond de la justice et de l'amitié, bref, un savant mélange bien dosé qui rend l'identification au personnage aisée. Ensuite le fil conducteur de la série lié à la quête d'autres représentants de l'espèce humaine, n'est in fine qu'un prétexte aux péripéties de notre héroïne. Car chaque tome peut se lire indépendamment, et aborde un sujet de fond particulier (terrorisme, nature humaine, place de la femme dans la société, etc.) qui fait souvent écho à notre actualité. Enfin, la vraie réussite de ce personnage tient à son humanité : une fois dans l'espèce humaine, un doute permanent, et des erreurs parfois dramatiques qui la poursuivent tout au long de sa vie. Car en 10 ans, Nävis grandit et murit (quoique...:p), et cet aspect est aussi des plus intéressants à suivre ! Côté dessin, houawou ! la classe ! Buchet a vraiment su trouver un trait, un art de la composition et du découpage qui mettent les aventures de Nävis pleinement en valeur ! De l'originalité jusque dans les détails du quotidien qui rendent l'univers de Sillage pleinement cohérent, et enfin des couleurs qui collent parfaitement : en somme rien à redire ! Au final, "Sillage" nous donne un Space-Opera qui reste incontournable pour les amateurs du genre en SF, de par sa qualité graphique et la force de son personnage principal.
Detroit Metal City
Une pure merveille ! Si vous aimez le métal et que vous n'avez pas peur de l'humour bien trash, alors jetez-vous dessus. Imaginez : Notre héros, Negishi, est passionné de pop Suédoise, fan d'Amélie Poulain (même dans la version japonaise du manga), et globalement dingue de tout ce qui est mièvre. Et bien notre pauvre héros s'est retrouvé, par on ne sait quelles circonstances, frontman d'un groupe de Death Metal satanique et décadent au sein duquel il joue le rôle de Krauser II, démon empereur de l'enfer. Habillé et maquillé dans un style qui n'est pas sans rappeler Kiss ou Seikima II (pour les connaisseurs), notre fan de pop se retrouve à vociférer des paroles à base de meurtre et de viol. Tout l'intérêt du manga et la plupart des situations comiques viennent de la dualité Negishi/Krauser II, l'une des personnalités prenant le dessus sur l'autre à des moments pas toujours opportuns. Alors oui, le langage est très cru, certaines situations aussi, mais ce manga ne s'adresse pas aux âmes sensibles et c'est ça qui est bon. Ce manga fait un carton en ce moment au japon avec une série d'OAV et un film live déjà sorti, et ce n'est pas pour rien !
Fog
Comment un coup de coeur peut-il avoir une note pareille ? Disons le tout de suite, cette série, construite sur la base de diptyques, souffre d’un énorme déséquilibre dans le scénario, très très inégal. Les deux premiers albums nous offrent une enquête policière de haut vol. Si dans un premier temps on suit les deux enquêteurs sans excitation particulière c’est parce que les auteurs nous emmènent où bon leur semble. On mène l’enquête, on dresse le profil de l’assassin et force est de constater… que je suis un bien faible enquêteur ! Quelle claque pour mon ego ! Merci donc à Seiter de m’avoir fait revivre une sensation que je n’avais plus vécue depuis Usual Suspect. Je me suis vu « obligé » de vite relire les deux albums en question pour comprendre comment, moi le détective de salon, j’avais pu me laisser à ce point trimbaler comme une bleusaille. Pour ces raisons et cette impression très personnelle je qualifie ces deux albums de cultes. La touche indispensable de toute collection qui se respecte ! 5/5 sans hésitation. La suite de la série n’est pas du tout, mais alors pas du tout du même niveau. La part du fantastique augmente considérablement à l’image de ce qui se passe dans la Croix de Cazenac, ce qui a déjà de quoi en déconcerter plus d’un. Là plus possible de jouer au détective puisque le surnaturel me prive du plaisir ressenti lors deux premiers opus et c’est bien dommage. A mes yeux le charme est rompu car le public visé n’est plus le même ce qui fait considérablement baisser la note (ça me gène même de mettre un petit 2/5, d'où mon coup de coeur paradoxal, mais plus la série s'allongera plus on s'approchera du fatidique et terrifiant 1/5). La seule constante, encore que, se situe dans le dessin. Celui-ci, ainsi que la colorisation, colle parfaitement à l’ambiance voulue et à l’époque victorienne théâtre de l’aventure. Les traits longilignes étaient un pari risqué qui remporte mon adhésion.
La Confrérie du crabe
Un sublime dessin pour une superbe histoire, que demander de plus ? Qu'on nous l'offre peut-être ? Andreae fait partie de mes dessinateurs préférés, j'étais déjà tombée sous le charme de Terre mécanique et je récidive avec La Confrérie du crabe, dont le graphisme est peut-être encore meilleur. Des couleurs directes divinement belles, des décors grandioses très réussis et des personnages aux visages différents et originaux. En règle générale je n'aime pas les sujets qui utilisent des enfants (ou adultes) en nous servant leurs pires malheurs, mais la direction fantastique très prononcée que prend le scénario au tome 2 m'a fait accrocher à cette bd, et ce avec beaucoup de plaisir. On y trouve des vampires, des loups-garous, un clin d'œil à Frankenstein, un monde des morts qui m'a un peu rappelé Requiem, Chevalier Vampire mais en moins sanguinaire. Que du bon les amis, que du bon… Les enfants ont tendance à avoir un langage un peu trop adulte, je me suis consolée sachant que justement les enfants malades sont plus précoces que les autres. Il y a pas mal d'humour, surtout dans le tome deux. Une scène se passe dans le noir total et s'étale sur une planche entière avec juste des dialogues et le découpage des cases, c'est vraiment cocasse on a même l'impression d'y être. Autant le premier tome m'avait laissé assez indifférente, n'y voyant qu'une sorte de voyeurisme envers ces gamins, autant ce deuxième opus m'a tout de suite plu ; le ton est plus jovial et l'histoire nous propose d'autres personnages intéressants et ne se cantonne pas à nos petits protagonistes. Tome 3 Le premier tome ne m’avait pas emballée, le second m’avait ravie et ce dernier m’a complètement déçue. Tout d’abord parce que je m’attendais à cette fin en espérant d’être surprise et que Gallié nous propose autre chose, un contre-pied absolu par exemple, lâchant le monde du cancer en tant que maladie pour aller vers quelque chose de vraiment surprenant. Hélas, on est bien dans le rêve d’un gamin qui est sur une table d’opération, c’est banal, excessivement banal. De plus on n’échappe pas au sempiternel phrasé : c’est en toi que tu trouveras la force de t’en sortir ! Je déteste ce genre de discours. Par ailleurs, tous les monstres, vampires et autres loups-garous ont disparu, je me demande bien ce qu’ils sont finalement venu faire dans cette histoire, on aurait pu allègrement passer du premier au troisième tome et sauter le second, qui au vu le final a du mal à s’intégrer dans le récit. A mes yeux c’est juste du remplissage, certes du très beau remplissage, puisque le visuel est magnifique. Et encore que ce dernier tome est presque un poil en-dessous, il y a moins de détails et les couleurs parfois sont aussi un peu moins travaillées.
Tea Party
Allez, je m’emporte, je mets 5/5, même si cette BD ne mérite sans doute pas le qualificatif de « culte ». Mais depuis le temps que je répète dans mes avis que j’adore le travail de Nancy Pena, et que je trouve ses BDs irrésistibles, il fallait que ça sorte ! Voilà ! « Tea Party » est dans la lignée de l’excellent Le Chat du kimono (il s’agit d’ailleurs plus ou moins d’une suite, mais qui se lit comme une histoire à part). On y retrouve le même dessin en noir et blanc magnifique, et l’histoire est encore plus aboutie ! Elle est passionnante, remplie d’humour, et teintée d’un onirisme rendant l’ensemble attachant et poétique au possible. Elle est aussi plus facile à suivre que celle du chat du Kimono, dont la narration pouvait perdre les lecteurs moins attentifs. Une superbe occasion de découvrir le travail de Nancy. Jetez-vous sur « Tea party » et profitez-en pour acheter Le Chat du kimono au passage !