Attention, Dumontheuil s'attaque au genre du western... Et en grand fan de l'auteur de Qui a tué l'idiot ?, j'ai été quelque peu surpris, déconcerté par cette série pour finalement l'adorer.
Pourquoi déconcerté ? Tout d'abord, alors qu'il est réputé pour faire partir ces histoires dans tous les sens sans contrainte de pages, Dumontheuil va ici découper son récit en courts chapitres d'environ 3 planches. De plus, passé maître dans l'art de l'absurde, l'auteur freine un peu ses ardeurs dans cet album (le récit étant librement inspiré d'un roman). Si l'absurde est toujours présent, l'histoire reste cohérente ce qui pourra convenir aux lecteurs un peu frileux de l'absurdité.
Pourquoi j'ai adoré ? Et bien parce que c'est Dumontheuil... Faut que je développe ? Bon ok. Tout d'abord, le ton de l'album est irrésistible. La narration par le biais d'une voix off omniprésente est tout simplement sublime. Les mots et expressions utilisés nous mettent vraiment dans l'ambiance western (j'imaginais un bon vieux cow-boy avec sa chique en train de me raconter l'histoire). Ensuite, les dessins de Dumontheuil sont plus fouillés que dans ces précédents albums n'usant pas de couleurs directes. Mais surtout, Dumontheuil a fait appel à une coloriste, Isabelle Merlet qui va donner un ton et embellir l'album (comparé à La femme floue, le résultat est bien plus chaleureux).
L'histoire souffre parfois de quelques longueurs, abusant parfois de quelques flash back qui ne font pas avancer la trame principale. Mais dans la mesure où ceux-ci sont souvent drôles et bien exploités, on en tient pas trop rigueur. L'ensemble est donc assez jouissif, drôle et maîtrisé. Un très bon Dumontheuil.
J'ai lu cette BD sans savoir du tout à quoi m'attendre. J'aime beaucoup son graphisme frais et lisible alors je partais sur un bon a priori.
Pourtant j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car les premières pages de ce premier tome sont muettes et je n'y accrochais pas encore trop. Mais c'est ensuite, quand les dialogues sont arrivés que j'ai vraiment accroché.
Cette histoire de pirate est fraîche et toute simple, c'est presque uniquement un prétexte à la déconnade. Et c'est bourré de jeux de mots, des jeux de mots qui m'ont fait me plier de rire tant ils paraissent légers et fins alors même que certains paraîtraient vraiment lourds dans d'autres BDs moins réussies. "Le Titien est mort..." "Oh ! Pauvre bête !"
J'ai donc vraiment lu cette BD avec un large sourire et un vrai rire franc à bien des pages.
Certains passages m'ont cependant moins accroché comme les trop nombreuses pages concernant les "dos fixes" mais je garde néanmoins un très agréable souvenir de ma lecture.
Petit addendum après la lecture du tome 5 car cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant éclaté de rire à la lecture d'un album. Les jeux de mots sont parfois cons mais ils sont pour la plupart vraiment hilarants. Et j'ai beaucoup aimé cette visite du Japon pleine de clins d'oeil et de références à l'univers de la BD.
Selon moi, Osamu Tezuka est au sommet de son art dans les longues sagas et 'Demain les Oiseaux' confirme ce que je pense. Nous avons droit à un long one-shot (environ 320 pages) racontant comment des oiseaux ont pris le pouvoir sur Terre et ensuite ce qu'ils ont fait avec le pouvoir.
On peut donc diviser l'histoire en deux parties. La première nous montre la réaction de certains humains face à l'invasion des oiseaux. J'ai bien aimé, mais ce n'est rien comparé à la deuxième partie. Tezuka raconte de manière brillante la civilisation des oiseaux qui n'est qu'une autre version de la civilisation humaine. On a droit à la version oiseau de Jésus, à un far-west, une ségrégation entre oiseaux, etc. La fin est vraiment pessimiste, comme la plupart des autres histoires de l'album d'ailleurs. Tezuka montre tous les travers des humains et la plupart des personnages 'bons' meurent.
Ce one shot est une petite perle à tous les niveaux.
Le dessin est de qualité avec un trait fin et une colorisation aux nuances excellentes.
Bizarrement, la couverture est bien moins belle que les pages intérieures !!!!
Il ne faut donc pas se fier à elle.
Le scénario est maîtrisé de bout en bout, on ne s'ennuie pas une minute. Les 128 pages sont avalées d'une traite tant l'immersion est complète.
L'histoire est relativement dure et violente (à tous points de vue).
Elle prend aux tripes. On se demande qu'est-ce qui sera épargné au pauvre héros.
Je suis surpris d'être le premier à aviser sur cette BD qui mériterait d'être connue et surtout lue.
Je suis sûr qu'elle fera le bonheur de beaucoup d'autres BDphiles et ce sans les ruiner car elle n'est qu'au prix de 10 euros pour 128 pages.
Wouah! Tanatos m'a réellement surpris à plus d'un titre. Je n'ai jamais rien lu de pareil ce qui est bon signe quant à l'originalité. Cela mélange la grande histoire avec une enquête policière sur fond d'uchronie. Or, loin d'être indigeste, ce cocktail s'associe très bien pour le plus grand plaisir du lecteur. Par ailleurs, on n'est pas très loin d'une nouvelle forme de comics.
Tanatos renoue avec l'esprit des Fantômas... On a un mégalomane masqué fort intelligent qui vole la vedette au gentil inspecteur qui tente de déjouer sa machination. Pour l'instant, ce dernier fait pâle figure. Bref, les héros semblent inexistants. Enfin un méchant digne de ce nom qui a droit non seulement au titre d'une série mais qui gagne! Je préviens d'avance que ses réflexions pourront le cas échéant en énerver plus d'un (du genre "ah!ah!ah! Je suis l'incarnation du génie du mal! Mon plan en 5 actes fonctionne parfaitement bien!"). C'est trop kitch mais c'est super ! ;)
Les dessins sont une véritable réussite. Un magnifique trait, des cases somptueuses jusque dans les décors, une mise en page et des couleurs parfaites... C'est vraiment beau ! J'apporte juste un petit bémol concernant les visages qui se ressemblent un peu. Juste un mot pour dire que Jean-Yves Delitte qui a été récemment auréolé du titre de « Peintre officiel de la Marine », c'est dire!
Côté scénario, c'est un coup de maître que de rendre presque crédible une thèse sur les véritables causes de la première guerre mondiale. Bien sûr, il y a de l'exagération dans certaines scènes et des dialogues un peu convenus, mais cela concourt au charme de cette série où l'inventivité ne manque pas à l'appel. Le récit est d'ailleurs sombre et mouvementée. L'utilisation de l'Histoire et d'hommes politiques célèbres comme Jaurès est vraiment habile.
Cet univers steampunk me fascine. Je suivrai avec la plus grande attention la parution d'un nouveau diptyque. Cette série est réellement basée sur un concept fort original. Néanmoins, elle va beaucoup plus loin. En effet, vous connaissez beaucoup des séries portant le nom d'un méchant qui réussi tous ses coups et qui sort toujours gagnant?
Le 3ème tome qui nous plonge sur les véritables raisons du naufrage du paquebot le Lusitania est globalement moins bon que les deux précédents. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai été peut-être plus sensible au dialogue un peu répétitif. Nous avons droit en effet toutes les deux pages à "qu'est ce qu'il est machiavélique ce Tanatos!" comme pour inspiré un climat de terreur qui ne reste que verbal après tout. Cependant, cette série reste au-dessus du lot grâce à une véritable maîtrise aussi bien graphique que scénaristique.
Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5
Oouahou !
Je connaissais Chabouté jusqu'ici au travers de Zoé. J'avais déjà trouvé ça très bien, même si ça sentait un peu le Comes réchauffé par moment. Mais voilà, là, avec « Tout seul », on prend de l'altitude, et un grand bol d'air marin pour se retrouver perché sur un phare au milieu de nulle part.
Tout seul, cet être singulier et différent qui vit depuis toujours seul dans ce phare sans aucun contact avec quiconque, tire sa conception du monde de son imagination et du dictionnaire qui lui tient lieu de "compagnon". Car c'est là-bas que se livrera ce combat des plus difficile, celui qu'on livre contre soi même, contre l'inconnu et la construction du monde que l'on s'est faite.
Un vrai bijou de simplicité tant par le dessin que le scenario, et qui réussit le pari de l'universalité. Les quelques paroles qu'échangent les personnages sont à la limite superflu, tant tout se tient et nous embarque tranquillement. Un grand bravo aux quelques planches surréalistes tirées de l'imagination de Tout-Seul et de son "compagnon", mais je préfère vous laisser le plaisir de les découvrir par vous même...
Après la lecture du premier tome.
Cette série est prévue en 2 tomes.
Une véritable claque, le dessin est une pure merveille !!!
Le dessin est détaillé, précis et superbement mis en couleur.
Sur ce point, c'est tout simplement parfait.
Le scénario est prenant, mais il reste trop tôt pour se prononcer car il ne s'agit que du tome introductif.
Pourtant, ça va vite, très vite. Il y a beaucoup d'informations à digérer et bien sûr beaucoup de questions qui n'attendent que des réponses.
A découvrir les yeux fermés.
Avec un second tome du même calibre, c'est le 5/5 assuré.
Voici un premier tome remarquable pour cette nouvelle saga de Fabien Nury et de Sylvain Vallée.
Fabien Nury (W.E.S.T, Le Maître de Benson Gate, Les Brigades du Tigre et de Je suis légion) dans ce premier tome, joue adroitement à entrelacer les différentes époques et destins de son personnage principal Joseph Joanovici. En effet, ces différentes époques, toile de fond de ce premier opus, sont retranscrites par des flash back fluides et bien construits au fur et à mesure des événements, chose qui n'est sincèrement pas évidente dans ce type de récit, surtout quand on voit la vie de M. Joseph. Dans l'ensemble de l'album, on ressent l'inspiration cinématographique des grandes fresques des films de S. Leone, "Il était une fois en Amérique", et du "Parrain" de F.F. Coppola. D'abord le découpage des scènes, l'évolution des événements qui se font crescendo, les séquences qui donnent le rythme de cette histoire palpitante et enfin les dialogues qui sont très bien maîtrisés. Tout cet ensemble, mit bout à bout, nous captive du début à la fin, sans être une seule fois indigeste, et nous fait saliver sur la suite de ce destin exceptionnel.
Le graphisme semi réaliste de Sylvain Vallée est d'une grande maîtrise dans ce volume. On retrouve, pour les personnages, le trait qu'il a employé dans ses affiches des scènes cultes du cinéma comme "Les tontons flingueurs", "Un taxi pour Tobrouk" ou "La traversée de Paris". Des visages aux joues bien rondes, des oreilles décollées, des mentons imposants, des fronts larges, des yeux malins, qu'on reconnaît quelque soit la période de l'histoire et ce sans tomber dans le grotesque de la caricature. De la même manière son travail est tout aussi remarquable sur les décors et les costumes. En bref, il a su adapter son dessin en fonction des événements du scénario. Concernant ses cadrages rien à redire, ils sont simples et fluides, ce qui facilite la compréhension des actions et correspondent bien au récit.
Une bd au grand format captivante, avec ses grandes cases et ses protagonistes hauts en couleurs on rentre de plein pied dans cette aventure assez noire. Certes elle n'a rien ni de novateur, mais son entrain et ses personnages aux gueules cassées si particulières en font une lecture originale.
Tony Sandoval a donc un style graphique assez atypique, avec une déformation volontaire des visages, où les expressions prennent une dimension exagérée accentuant ainsi le ressenti des personnages. N'étant pas une fervente adepte des couleurs informatisées je les ai trouvées ici vraiment jolies et bien adaptées, et bien qu'elles soient en contradiction avec le manque de chance des personnages, cela ne fait qu'ajouter de l'originalité au récit.
L'histoire est bien menée et la narration est savoureuse. On ne s'ennuie pas un seul instant car on est totalement embarqué dans la fuite de nos deux compères - auxquels on s'attache immédiatement - en espérant à chaque instant qu'ils s'en sortiront… mais rien n'est moins sûr…
Garrigue est réellement une très bonne surprise. Tout commence par une simple panne d’essence sur une route de la Provence. Le regard croisé de deux hommes va conduire au drame. Le lecteur commence alors à s’interroger pour savoir ce qui se passe. Une dizaine d’années après, à l’occasion de l’enterrement d’un ami, Martial, un ancien gendarme à la retraite à seulement 45 ans, découvre des documents cachés chez le défunt. Il n’aura de cesse de découvrir le mystère qui entoure ces documents où un nom surgit du passé, un nom qui lui rappelle quelque chose…
Ce pourrait être un bon polar comme les autres s’il n’y avait pas quelque chose de plus qui fait la différence. Est-ce le fait que les relations entre les personnages, une bande d’amis, soient particulièrement soignées ? Est-ce peut-être le chaud parfum de la garrigue qui réussi à installer une atmosphère très pesante ? Corbeyran signe là à mon humble avis sa meilleure œuvre. Il est parvenu au sommet de son art en arrivant à distiller savamment le suspens. Quelle maîtrise dans le scénario ! C’est tout à fait remarquable !
J’ai apprécié que ces personnages ne soient pas caricaturés comme le sont souvent ceux du Sud. L’alternance entre les trois époques rend l’histoire encore plus savoureuse. Que dire également sur le talent du dessinateur à savoir Berlion. Il est arrivé à restituer à merveille les expressions au visage des différents protagonistes. Mêmes les planches muettes arrivent à faire passer un message très fort (par exemple les non-dits de Sylvie). Que j’aime ce réalisme des traits, que j’aime cette bande dessinée moderne qui arrive à propulser le 9ème art au dessus des limbes du statisme.
Ce diptyque est à posséder absolument. Il est question également de rédemption de l’âme humaine et des choix qu’on peut faire dans sa vie. J’ai adoré la fin comme jamais.
Objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce polar tant sur le plan scénaristique que sur celui du graphisme et de sa merveilleuse colorisation. Il manque peut-être finalement quelque chose pour le faire basculer dans une oeuvre culte.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
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Attention, Dumontheuil s'attaque au genre du western... Et en grand fan de l'auteur de Qui a tué l'idiot ?, j'ai été quelque peu surpris, déconcerté par cette série pour finalement l'adorer. Pourquoi déconcerté ? Tout d'abord, alors qu'il est réputé pour faire partir ces histoires dans tous les sens sans contrainte de pages, Dumontheuil va ici découper son récit en courts chapitres d'environ 3 planches. De plus, passé maître dans l'art de l'absurde, l'auteur freine un peu ses ardeurs dans cet album (le récit étant librement inspiré d'un roman). Si l'absurde est toujours présent, l'histoire reste cohérente ce qui pourra convenir aux lecteurs un peu frileux de l'absurdité. Pourquoi j'ai adoré ? Et bien parce que c'est Dumontheuil... Faut que je développe ? Bon ok. Tout d'abord, le ton de l'album est irrésistible. La narration par le biais d'une voix off omniprésente est tout simplement sublime. Les mots et expressions utilisés nous mettent vraiment dans l'ambiance western (j'imaginais un bon vieux cow-boy avec sa chique en train de me raconter l'histoire). Ensuite, les dessins de Dumontheuil sont plus fouillés que dans ces précédents albums n'usant pas de couleurs directes. Mais surtout, Dumontheuil a fait appel à une coloriste, Isabelle Merlet qui va donner un ton et embellir l'album (comparé à La femme floue, le résultat est bien plus chaleureux). L'histoire souffre parfois de quelques longueurs, abusant parfois de quelques flash back qui ne font pas avancer la trame principale. Mais dans la mesure où ceux-ci sont souvent drôles et bien exploités, on en tient pas trop rigueur. L'ensemble est donc assez jouissif, drôle et maîtrisé. Un très bon Dumontheuil.
Ratafia
J'ai lu cette BD sans savoir du tout à quoi m'attendre. J'aime beaucoup son graphisme frais et lisible alors je partais sur un bon a priori. Pourtant j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car les premières pages de ce premier tome sont muettes et je n'y accrochais pas encore trop. Mais c'est ensuite, quand les dialogues sont arrivés que j'ai vraiment accroché. Cette histoire de pirate est fraîche et toute simple, c'est presque uniquement un prétexte à la déconnade. Et c'est bourré de jeux de mots, des jeux de mots qui m'ont fait me plier de rire tant ils paraissent légers et fins alors même que certains paraîtraient vraiment lourds dans d'autres BDs moins réussies. "Le Titien est mort..." "Oh ! Pauvre bête !" J'ai donc vraiment lu cette BD avec un large sourire et un vrai rire franc à bien des pages. Certains passages m'ont cependant moins accroché comme les trop nombreuses pages concernant les "dos fixes" mais je garde néanmoins un très agréable souvenir de ma lecture. Petit addendum après la lecture du tome 5 car cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant éclaté de rire à la lecture d'un album. Les jeux de mots sont parfois cons mais ils sont pour la plupart vraiment hilarants. Et j'ai beaucoup aimé cette visite du Japon pleine de clins d'oeil et de références à l'univers de la BD.
Demain les Oiseaux
Selon moi, Osamu Tezuka est au sommet de son art dans les longues sagas et 'Demain les Oiseaux' confirme ce que je pense. Nous avons droit à un long one-shot (environ 320 pages) racontant comment des oiseaux ont pris le pouvoir sur Terre et ensuite ce qu'ils ont fait avec le pouvoir. On peut donc diviser l'histoire en deux parties. La première nous montre la réaction de certains humains face à l'invasion des oiseaux. J'ai bien aimé, mais ce n'est rien comparé à la deuxième partie. Tezuka raconte de manière brillante la civilisation des oiseaux qui n'est qu'une autre version de la civilisation humaine. On a droit à la version oiseau de Jésus, à un far-west, une ségrégation entre oiseaux, etc. La fin est vraiment pessimiste, comme la plupart des autres histoires de l'album d'ailleurs. Tezuka montre tous les travers des humains et la plupart des personnages 'bons' meurent.
La Rage au poing
Ce one shot est une petite perle à tous les niveaux. Le dessin est de qualité avec un trait fin et une colorisation aux nuances excellentes. Bizarrement, la couverture est bien moins belle que les pages intérieures !!!! Il ne faut donc pas se fier à elle. Le scénario est maîtrisé de bout en bout, on ne s'ennuie pas une minute. Les 128 pages sont avalées d'une traite tant l'immersion est complète. L'histoire est relativement dure et violente (à tous points de vue). Elle prend aux tripes. On se demande qu'est-ce qui sera épargné au pauvre héros. Je suis surpris d'être le premier à aviser sur cette BD qui mériterait d'être connue et surtout lue. Je suis sûr qu'elle fera le bonheur de beaucoup d'autres BDphiles et ce sans les ruiner car elle n'est qu'au prix de 10 euros pour 128 pages.
Tanatos
Wouah! Tanatos m'a réellement surpris à plus d'un titre. Je n'ai jamais rien lu de pareil ce qui est bon signe quant à l'originalité. Cela mélange la grande histoire avec une enquête policière sur fond d'uchronie. Or, loin d'être indigeste, ce cocktail s'associe très bien pour le plus grand plaisir du lecteur. Par ailleurs, on n'est pas très loin d'une nouvelle forme de comics. Tanatos renoue avec l'esprit des Fantômas... On a un mégalomane masqué fort intelligent qui vole la vedette au gentil inspecteur qui tente de déjouer sa machination. Pour l'instant, ce dernier fait pâle figure. Bref, les héros semblent inexistants. Enfin un méchant digne de ce nom qui a droit non seulement au titre d'une série mais qui gagne! Je préviens d'avance que ses réflexions pourront le cas échéant en énerver plus d'un (du genre "ah!ah!ah! Je suis l'incarnation du génie du mal! Mon plan en 5 actes fonctionne parfaitement bien!"). C'est trop kitch mais c'est super ! ;) Les dessins sont une véritable réussite. Un magnifique trait, des cases somptueuses jusque dans les décors, une mise en page et des couleurs parfaites... C'est vraiment beau ! J'apporte juste un petit bémol concernant les visages qui se ressemblent un peu. Juste un mot pour dire que Jean-Yves Delitte qui a été récemment auréolé du titre de « Peintre officiel de la Marine », c'est dire! Côté scénario, c'est un coup de maître que de rendre presque crédible une thèse sur les véritables causes de la première guerre mondiale. Bien sûr, il y a de l'exagération dans certaines scènes et des dialogues un peu convenus, mais cela concourt au charme de cette série où l'inventivité ne manque pas à l'appel. Le récit est d'ailleurs sombre et mouvementée. L'utilisation de l'Histoire et d'hommes politiques célèbres comme Jaurès est vraiment habile. Cet univers steampunk me fascine. Je suivrai avec la plus grande attention la parution d'un nouveau diptyque. Cette série est réellement basée sur un concept fort original. Néanmoins, elle va beaucoup plus loin. En effet, vous connaissez beaucoup des séries portant le nom d'un méchant qui réussi tous ses coups et qui sort toujours gagnant? Le 3ème tome qui nous plonge sur les véritables raisons du naufrage du paquebot le Lusitania est globalement moins bon que les deux précédents. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai été peut-être plus sensible au dialogue un peu répétitif. Nous avons droit en effet toutes les deux pages à "qu'est ce qu'il est machiavélique ce Tanatos!" comme pour inspiré un climat de terreur qui ne reste que verbal après tout. Cependant, cette série reste au-dessus du lot grâce à une véritable maîtrise aussi bien graphique que scénaristique. Note Dessin: 4.5/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4.25/5
Tout seul
Oouahou ! Je connaissais Chabouté jusqu'ici au travers de Zoé. J'avais déjà trouvé ça très bien, même si ça sentait un peu le Comes réchauffé par moment. Mais voilà, là, avec « Tout seul », on prend de l'altitude, et un grand bol d'air marin pour se retrouver perché sur un phare au milieu de nulle part. Tout seul, cet être singulier et différent qui vit depuis toujours seul dans ce phare sans aucun contact avec quiconque, tire sa conception du monde de son imagination et du dictionnaire qui lui tient lieu de "compagnon". Car c'est là-bas que se livrera ce combat des plus difficile, celui qu'on livre contre soi même, contre l'inconnu et la construction du monde que l'on s'est faite. Un vrai bijou de simplicité tant par le dessin que le scenario, et qui réussit le pari de l'universalité. Les quelques paroles qu'échangent les personnages sont à la limite superflu, tant tout se tient et nous embarque tranquillement. Un grand bravo aux quelques planches surréalistes tirées de l'imagination de Tout-Seul et de son "compagnon", mais je préfère vous laisser le plaisir de les découvrir par vous même...
Clockwerx
Après la lecture du premier tome. Cette série est prévue en 2 tomes. Une véritable claque, le dessin est une pure merveille !!! Le dessin est détaillé, précis et superbement mis en couleur. Sur ce point, c'est tout simplement parfait. Le scénario est prenant, mais il reste trop tôt pour se prononcer car il ne s'agit que du tome introductif. Pourtant, ça va vite, très vite. Il y a beaucoup d'informations à digérer et bien sûr beaucoup de questions qui n'attendent que des réponses. A découvrir les yeux fermés. Avec un second tome du même calibre, c'est le 5/5 assuré.
Il était une fois en France
Voici un premier tome remarquable pour cette nouvelle saga de Fabien Nury et de Sylvain Vallée. Fabien Nury (W.E.S.T, Le Maître de Benson Gate, Les Brigades du Tigre et de Je suis légion) dans ce premier tome, joue adroitement à entrelacer les différentes époques et destins de son personnage principal Joseph Joanovici. En effet, ces différentes époques, toile de fond de ce premier opus, sont retranscrites par des flash back fluides et bien construits au fur et à mesure des événements, chose qui n'est sincèrement pas évidente dans ce type de récit, surtout quand on voit la vie de M. Joseph. Dans l'ensemble de l'album, on ressent l'inspiration cinématographique des grandes fresques des films de S. Leone, "Il était une fois en Amérique", et du "Parrain" de F.F. Coppola. D'abord le découpage des scènes, l'évolution des événements qui se font crescendo, les séquences qui donnent le rythme de cette histoire palpitante et enfin les dialogues qui sont très bien maîtrisés. Tout cet ensemble, mit bout à bout, nous captive du début à la fin, sans être une seule fois indigeste, et nous fait saliver sur la suite de ce destin exceptionnel. Le graphisme semi réaliste de Sylvain Vallée est d'une grande maîtrise dans ce volume. On retrouve, pour les personnages, le trait qu'il a employé dans ses affiches des scènes cultes du cinéma comme "Les tontons flingueurs", "Un taxi pour Tobrouk" ou "La traversée de Paris". Des visages aux joues bien rondes, des oreilles décollées, des mentons imposants, des fronts larges, des yeux malins, qu'on reconnaît quelque soit la période de l'histoire et ce sans tomber dans le grotesque de la caricature. De la même manière son travail est tout aussi remarquable sur les décors et les costumes. En bref, il a su adapter son dessin en fonction des événements du scénario. Concernant ses cadrages rien à redire, ils sont simples et fluides, ce qui facilite la compréhension des actions et correspondent bien au récit.
Vieille Amérique
Une bd au grand format captivante, avec ses grandes cases et ses protagonistes hauts en couleurs on rentre de plein pied dans cette aventure assez noire. Certes elle n'a rien ni de novateur, mais son entrain et ses personnages aux gueules cassées si particulières en font une lecture originale. Tony Sandoval a donc un style graphique assez atypique, avec une déformation volontaire des visages, où les expressions prennent une dimension exagérée accentuant ainsi le ressenti des personnages. N'étant pas une fervente adepte des couleurs informatisées je les ai trouvées ici vraiment jolies et bien adaptées, et bien qu'elles soient en contradiction avec le manque de chance des personnages, cela ne fait qu'ajouter de l'originalité au récit. L'histoire est bien menée et la narration est savoureuse. On ne s'ennuie pas un seul instant car on est totalement embarqué dans la fuite de nos deux compères - auxquels on s'attache immédiatement - en espérant à chaque instant qu'ils s'en sortiront… mais rien n'est moins sûr…
Garrigue
Garrigue est réellement une très bonne surprise. Tout commence par une simple panne d’essence sur une route de la Provence. Le regard croisé de deux hommes va conduire au drame. Le lecteur commence alors à s’interroger pour savoir ce qui se passe. Une dizaine d’années après, à l’occasion de l’enterrement d’un ami, Martial, un ancien gendarme à la retraite à seulement 45 ans, découvre des documents cachés chez le défunt. Il n’aura de cesse de découvrir le mystère qui entoure ces documents où un nom surgit du passé, un nom qui lui rappelle quelque chose… Ce pourrait être un bon polar comme les autres s’il n’y avait pas quelque chose de plus qui fait la différence. Est-ce le fait que les relations entre les personnages, une bande d’amis, soient particulièrement soignées ? Est-ce peut-être le chaud parfum de la garrigue qui réussi à installer une atmosphère très pesante ? Corbeyran signe là à mon humble avis sa meilleure œuvre. Il est parvenu au sommet de son art en arrivant à distiller savamment le suspens. Quelle maîtrise dans le scénario ! C’est tout à fait remarquable ! J’ai apprécié que ces personnages ne soient pas caricaturés comme le sont souvent ceux du Sud. L’alternance entre les trois époques rend l’histoire encore plus savoureuse. Que dire également sur le talent du dessinateur à savoir Berlion. Il est arrivé à restituer à merveille les expressions au visage des différents protagonistes. Mêmes les planches muettes arrivent à faire passer un message très fort (par exemple les non-dits de Sylvie). Que j’aime ce réalisme des traits, que j’aime cette bande dessinée moderne qui arrive à propulser le 9ème art au dessus des limbes du statisme. Ce diptyque est à posséder absolument. Il est question également de rédemption de l’âme humaine et des choix qu’on peut faire dans sa vie. J’ai adoré la fin comme jamais. Objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce polar tant sur le plan scénaristique que sur celui du graphisme et de sa merveilleuse colorisation. Il manque peut-être finalement quelque chose pour le faire basculer dans une oeuvre culte. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5