Difficile de donner son avis sans redire les mêmes choses que mes camarades. Essayons quand même.
Franchement, les dessins sont d'une beauté. Ces couleurs pastel et claires nous changent de la colorisation par ordinateur. Vraiment un coup de chapeau à Bihel.
Pour ce qui est de l'histoire, il est vrai qu'elle est dégoulinante de bons sentiments mais bon cela nous change un petit peu des tueurs et de la violence de certaines BD. Contrairement à certains, je trouve qu'on peut hésiter sur la fin de l'histoire pendant la lecture, en plus il y a plusieurs interprétations possibles sur certains points.
Bref, sans originalité, c'est mon coup de coeur de la rentrée tout comme beaucoup de lecteurs et de libraires qui mettent la BD bien en évidence dans leur librairie.
Ca fait longtemps que je connais cette série et pourtant je ne l’avais jamais lu. Pourquoi ? Parce qu’il était évident pour moi que c’était une série de SF destinée au 10-12 ans…Ah les préjugés… je me suis finalement lancé et il n’a fallu qu’un tome pour me convaincre.
L’univers de Sillage est admirable. Les extra-terrestres se comportent vraiment comme nous les humains et c’est Navis, la petite humaine, qui a des allures d’ET dans ce monde. Cette inversion des rôles est incroyablement réussie.
Dans les différents tomes Morvan transpose les problèmes de notre société (la corruption, l’exclusion, le terrorisme, la guerre, …) dans la colonie de sillage. C’est avec subtilité qu’il mêle ces thèmes aux aventures de Navis, et les différentes histoires n’en sont que meilleures !
Pour magnifier tout ça le dessin est génial. Chaque planche est superbe et les couleurs, un peu flash, sont parfaitement choisies pour embellir l’ensemble ! Il aurait vraiment été dommage de m’arrêter à mes préjugés et j’ai été conquis par cette série.
J'hésite entre 4 et 5/5. Disons que les 7 premiers tomes sont superbes à tout point de vue et mérite la note maximale.
La suite est plus inégale : les tome 8 et 10 sont plutôt raté. Le 11 ne retrouve pas non plus le niveau initial, Navis a bien changée et même en plein milieu de l'espace Morvan arrive à placer son récit au Japon... j'accroche moins.
Dans ce premier opus, Gibrat nous étale encore une fois tout son talent visuel et narratif, sur un de ses thèmes préférés, la guerre, mais l'autre cette fois-ci, la première, la Grande Guerre comme on l'appelle, grande ? Quelle ironie ! Comme une insulte à la vie humaine… Gibrat nous expose un moment de la guerre des tranchées qui mérita si bien sa réputation de boucherie.
Avec Mattéo, sympathique jeune homme qui par amour pour sa belle et surtout pour ne pas lui déplaire se retrouve dans cet enfer où la boue et le sang se mêlent si bien l'un à l'autre.
Les dialogues sont pour la plupart introspectifs, on se retrouve dans l'intimité de Mattéo, dans ses doutes et ses angoisses. La narration dépasse aisément le niveau du Le Sursis déjà excellent, chaque bulle vaut son pesant d'or, les réflexions sur la guerre sont percutantes, parfois métaphoriques, toujours justes, elles vous touchent au cœur et vous remuent les tripes.
Quelques pointes d'humour viennent alléger par moments tout cet effroyable drame.
La fin de ce premier tome est assez surprenante, l'attente du deuxième tome va sembler interminable.
Graphiquement ? C'est Gibrat égal à lui-même, beau, élégant, énergique, en un mot sublime…
Je flotte, ahuri. Prisonnier de la bulle nihiliste et lumineuse que Mezzo et Pirus ont créée pour moi. Je vagabonde entre les états d’âme. Béat, repus du plaisir, que dis-je, de la jouissance qu’offre cet exutoire par procuration, ce révélateur de mon immoralité bien trop dissimulée. Je suis troublé qu’elle me soit si froidement dévoilée. Un peu nauséeux aussi, dérangé quand l’obscénité me montre ce que je ne veux pas voir et qu’elle piétine les frontières de mes convenances. Mais je me reprends, et soudain embrasé, je ne veux plus que crier, éructer à la face du monde toute la fascination que m’inspire cette œuvre baroque. Ce grand-huit psychique m’effraie et me secoue parfois jusqu’à l’écoeurement, pourtant je n’ai qu’une envie : recommencer.
Goûter encore et encore cette fresque intimiste, acide et désenchantée. Retrouver mes nouveaux amis, ces antihéros du mal-être, et tel un voyeur insatiable, épier leurs existences tellement pitoyables qu’elles en deviendraient touchantes. Je me glisse insidieusement dans ces quotidiens qui se croisent et s’entrechoquent, car je crois que j’aime ces gens qui s’exposent au travers de leurs dérives. Leurs parties de jambes en l’air dissolues, fornications si mécaniques qu’elles en trivialisent l’acte sexuel. Leurs fantasmes alcoolisés, leurs défonces répétitives et toutes ces visions morbides, autant d’échappatoires et d’aveux de faiblesse. J’aime leur impudeur physique et psychologique et cette férocité crue, presque sensuelle. Coincés dans leurs corps et dans leurs têtes, rongés par la banalité, la médiocrité et l’ennui, ils ne font que hurler leur désir de vivre.
Ces humains existent. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, ils me parlent. À leur tour, chacun dans un chapitre, dans une tranche de vie, ils se racontent, m’expliquent ce qu’ils font et à quoi ils pensent. Sans émotion. La plume acerbe et le pinceau précis ne sont que des témoins froids et distants de leurs dérapages. Aucune apologie, aucun parti pris, aucune complaisance. La narration, envoutante, se veut volontairement statique. Les cadrages, hors du commun, sont impersonnels. La ligne sombre, très "pop-art", et ses couleurs sourdes affichent une beauté détachée, glacée. Tout concourt à la désincarnation, à renvoyer l’image de misérables insectes qui s’agitent dans une confusion frénétique et malsaine et s’échinent à fuir ce bocal sordide.
La haine, la dépravation, l’hypocrisie, le fatalisme, la lâcheté, la violence, la perversité, le cynisme, l'indigence, etc.… L’exhalaison de toute cette merde morale est devenue mon oxygène, ces excréments de l’âme, je m’en nourris, je m’en délecte comme d'un nectar. Je suis le nouveau Grégor et enfin je me métamorphose, maintenant je fais partie du peuple des mouches.
Vous avez aimé Les lois de l’attraction de B.Ellis et le Short cuts de R.Altman ? Le style de Charles Burns vous plait ? Daniel Clowes est, selon vous, le plus grand des sociologues ? Alors lisez Le roi des mouches !
Un électrochoc ! Un chef-d’œuvre !
Je ne connaissais pas le blog (j'aime pas les blogs). J'ai vu cet album pour la première fois dans un périodique (Libé ou Charlie Hebdo...) pis à la fnac, où j'y ai jeté un coup d'oeil, pis deux, pis trois, pis... Les gens me regardaient en biais, c'était jouissif ! J'ai rarement autant rigolé !
Et puis je l'ai acheté.
Je ne connaissais pas Boulet avant sinon pour sa série Womoks (Et maintenant que j'y songe le caporal Russel est certainement une auto-caricature) qui m'avait bien plu, mais là j'ai réellement découvert un auteur de BD dans toute sa splendeur (Enfin "splendeur"... Vous m'avez compris, hein ? - J'adore le chapitre sur les tableaux de Wilfrid, le genre d'enclume qu'on porte toute sa vie ! ^^). Ce qui m'a surtout coupé c'est sa maîtrise de la narration (rendant des scènes, somme toute assez banales, désopilantes) en cases et de différents styles de dessins même sur un support comme l'internet.
Le Voyage en Corée, "Ordi Pourri veut viiiivre !" et la vie d'édition de J. sont aussi des petites merveilles d'humour et de nostalgie délicatement surannée (Vive les magasins de Séoul !).
Un ouvrage drôle et de qualité. A lire !
Ah quelle belle série que celle-là !
Christophe Bec surprend en concoctant un récit bien éloigné de ses préoccupations habituelles : ici pas de monstre reclus depuis des millénaires, pas de mystère insondable, pas de militaires qui défouraillent à tout va, pas de fantômes qui fichent les jetons.
Non nous avons là une histoire d'amitié, simple, intemporelle, universelle peut-être. Et cette intemporalité peut se lire dans la difficulté de situer le récit dans une époque, une difficulté due au mélange audacieux au niveau des designs. Comme l'ont souligné nombre de mes camarades, le point fort de la série est le dessin. Audacieux, original, envoûtant, il propose un embarquement immédiat dans un monde de toute beauté. Mottura est un auteur à suivre.
Je l'ai dit, c'est une histoire d'amitié simple, sans chichis ni effets superficiels. C'est très bien écrit, ça se lit d'une traite, vraiment c'est un classique.
A lire, forcément.
Voici une histoire qui commence peut-être un moins fort que L'Esprit de Warren (du même auteur) mais qui, par contre, monte terriblement en puissance tout au long des différents recueils.
Pour tout dire, le premier tome ne m’avait pas spécialement emballé... Je ne m’attendais donc ni à une histoire passionnante ni a des personnages aussi bien cernés et attrayants.
Par contre j’ai eu bien du mal à me détacher de la suite !
Sa force majeure réside dans la multiplication des genres et des émotions en gardant un très bon rythme, dans chaque propos entamé.
Tous les thèmes abordés sont passionnants :
Thriller, thriller politique, critique sociale, éducation, sens moral.
Cette histoire joue avec le bien et le mal de façon admirable, et offre une réflexion sur notre société actuelle !
Les personnages ne sont pas en reste, nombreux et très prenants, ils sont véritablement un des points forts de cette narration.
Inattendue, la fin est bonne, pas forcément à ma convenance, mais je dois l’avouer en parfaite adéquation avec l'histoire.
Extrémisme, bons sentiments, inconscience, utopie, mafia, folie collective et individuelles, tout y est !
Et ces différents éléments font bon ménage ensemble. Amenés, amalgamés dans et par les personnages. Néanmoins on sent bien que l'auteur fait la part des choses et garde une certaine distanciation.
Le tout, évidemment, sert formidablement bien le récit !
On nous laisse, et on nous donne à réfléchir, tout en ne nous prenant pas pour des décérébrés, un vrai plaisir !
Scénario (coefficient 2) : 16/20
Dessin : 10/20
Univers, atmosphère : 14/20
Développements et psychologie des personnages : 16/20
(14.4/20)
Complètement décalée cette BD, les couleurs sont très vivantes, comme d'habitude avec Macedo ! Le Brésilien cosmique ! Ca parle également, comme dans pratiquement toutes les BD de Macedo, de discours sectaire illuminé, qui fait très science-fiction.
Le scénario est impeccable, les dessins ne peuvent pas plaire à tout le monde. C'est kitsch, extraordinairement kitsch, bizarre parfois ! A voir si ce n'est que pour les planches et les couleurs magnifiques !
Cette BD est aussi paru dans le Metal Hurlant n°16, à partir de celui-ci, jusqu'au N°30 je crois, ha, métal hurlant, une fabuleuse histoire qui est parti malheureusement trop tôt, comparé à son frère Heavy Metal qui existe encore !
Très bourrin, on ne se lasse pas de cette bd, extrêmement bourrin et violent et surtout très sanglant, des moments de drames, c'est touchant, mais toutes les questions peuvent se poser dans cette série ! Attention, c'est parfois choquant...
C'est au départ un dragon mi-humain, mi-dragon, qui est retrouvé et interrogé, il est amnésique, comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Pourquoi dragon ? Et humain aussi ? Pourquoi va t-il être flic ? Quel âge a t-il ? Va t-il avoir un but dans sa vie ?
Tout ça vous le saurez si vous lisez Savage Dragon ! Achetez-le, il n'est franchement pas cher !
Avalé d'un trait, super ! Excellent climat d'angoisse, d'intrigue, un bon thriller qui laisse présager une excellente suite ! Cette série va cartonner dans mes notes !
C'est l'histoire d'un adolescent casanier, amoureux d'une fille qui ne l'aime pas et qui a déjà un copain, il se fait tabasser, humilier... Aussi un gars qui a 55 ans environ, retraité je crois, il n'a pas pu sauver son fils dans la guerre des gangs. L'histoire d'une jeune femme maman qui en a marre d'avoir trop d'aventures et d'enfants avec des maris qu'elle quitte au fur et à mesure, ces maris la battaient. L'histoire d'un quadragénaire cadre qui gagne bien sa vie, pourtant il est pris dans la folie des jeux de casinos et de paris.
Tous ne se connaissent pas, jamais vu, et vont se croiser, se décroiser, et se recroiser, car tous ont reçu une lettre avec 10 000$ et une récompense d'un million s'ils abattent une personne ! Quelqu'un se cache derrière ce jeux, on ne s'est pas qui ! Et vous, vous seriez prêt à faire quoi pour 1 million de $ ?
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Difficile de donner son avis sans redire les mêmes choses que mes camarades. Essayons quand même. Franchement, les dessins sont d'une beauté. Ces couleurs pastel et claires nous changent de la colorisation par ordinateur. Vraiment un coup de chapeau à Bihel. Pour ce qui est de l'histoire, il est vrai qu'elle est dégoulinante de bons sentiments mais bon cela nous change un petit peu des tueurs et de la violence de certaines BD. Contrairement à certains, je trouve qu'on peut hésiter sur la fin de l'histoire pendant la lecture, en plus il y a plusieurs interprétations possibles sur certains points. Bref, sans originalité, c'est mon coup de coeur de la rentrée tout comme beaucoup de lecteurs et de libraires qui mettent la BD bien en évidence dans leur librairie.
Sillage
Ca fait longtemps que je connais cette série et pourtant je ne l’avais jamais lu. Pourquoi ? Parce qu’il était évident pour moi que c’était une série de SF destinée au 10-12 ans…Ah les préjugés… je me suis finalement lancé et il n’a fallu qu’un tome pour me convaincre. L’univers de Sillage est admirable. Les extra-terrestres se comportent vraiment comme nous les humains et c’est Navis, la petite humaine, qui a des allures d’ET dans ce monde. Cette inversion des rôles est incroyablement réussie. Dans les différents tomes Morvan transpose les problèmes de notre société (la corruption, l’exclusion, le terrorisme, la guerre, …) dans la colonie de sillage. C’est avec subtilité qu’il mêle ces thèmes aux aventures de Navis, et les différentes histoires n’en sont que meilleures ! Pour magnifier tout ça le dessin est génial. Chaque planche est superbe et les couleurs, un peu flash, sont parfaitement choisies pour embellir l’ensemble ! Il aurait vraiment été dommage de m’arrêter à mes préjugés et j’ai été conquis par cette série. J'hésite entre 4 et 5/5. Disons que les 7 premiers tomes sont superbes à tout point de vue et mérite la note maximale. La suite est plus inégale : les tome 8 et 10 sont plutôt raté. Le 11 ne retrouve pas non plus le niveau initial, Navis a bien changée et même en plein milieu de l'espace Morvan arrive à placer son récit au Japon... j'accroche moins.
Mattéo
Dans ce premier opus, Gibrat nous étale encore une fois tout son talent visuel et narratif, sur un de ses thèmes préférés, la guerre, mais l'autre cette fois-ci, la première, la Grande Guerre comme on l'appelle, grande ? Quelle ironie ! Comme une insulte à la vie humaine… Gibrat nous expose un moment de la guerre des tranchées qui mérita si bien sa réputation de boucherie. Avec Mattéo, sympathique jeune homme qui par amour pour sa belle et surtout pour ne pas lui déplaire se retrouve dans cet enfer où la boue et le sang se mêlent si bien l'un à l'autre. Les dialogues sont pour la plupart introspectifs, on se retrouve dans l'intimité de Mattéo, dans ses doutes et ses angoisses. La narration dépasse aisément le niveau du Le Sursis déjà excellent, chaque bulle vaut son pesant d'or, les réflexions sur la guerre sont percutantes, parfois métaphoriques, toujours justes, elles vous touchent au cœur et vous remuent les tripes. Quelques pointes d'humour viennent alléger par moments tout cet effroyable drame. La fin de ce premier tome est assez surprenante, l'attente du deuxième tome va sembler interminable. Graphiquement ? C'est Gibrat égal à lui-même, beau, élégant, énergique, en un mot sublime…
Le Roi des Mouches
Je flotte, ahuri. Prisonnier de la bulle nihiliste et lumineuse que Mezzo et Pirus ont créée pour moi. Je vagabonde entre les états d’âme. Béat, repus du plaisir, que dis-je, de la jouissance qu’offre cet exutoire par procuration, ce révélateur de mon immoralité bien trop dissimulée. Je suis troublé qu’elle me soit si froidement dévoilée. Un peu nauséeux aussi, dérangé quand l’obscénité me montre ce que je ne veux pas voir et qu’elle piétine les frontières de mes convenances. Mais je me reprends, et soudain embrasé, je ne veux plus que crier, éructer à la face du monde toute la fascination que m’inspire cette œuvre baroque. Ce grand-huit psychique m’effraie et me secoue parfois jusqu’à l’écoeurement, pourtant je n’ai qu’une envie : recommencer. Goûter encore et encore cette fresque intimiste, acide et désenchantée. Retrouver mes nouveaux amis, ces antihéros du mal-être, et tel un voyeur insatiable, épier leurs existences tellement pitoyables qu’elles en deviendraient touchantes. Je me glisse insidieusement dans ces quotidiens qui se croisent et s’entrechoquent, car je crois que j’aime ces gens qui s’exposent au travers de leurs dérives. Leurs parties de jambes en l’air dissolues, fornications si mécaniques qu’elles en trivialisent l’acte sexuel. Leurs fantasmes alcoolisés, leurs défonces répétitives et toutes ces visions morbides, autant d’échappatoires et d’aveux de faiblesse. J’aime leur impudeur physique et psychologique et cette férocité crue, presque sensuelle. Coincés dans leurs corps et dans leurs têtes, rongés par la banalité, la médiocrité et l’ennui, ils ne font que hurler leur désir de vivre. Ces humains existent. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, ils me parlent. À leur tour, chacun dans un chapitre, dans une tranche de vie, ils se racontent, m’expliquent ce qu’ils font et à quoi ils pensent. Sans émotion. La plume acerbe et le pinceau précis ne sont que des témoins froids et distants de leurs dérapages. Aucune apologie, aucun parti pris, aucune complaisance. La narration, envoutante, se veut volontairement statique. Les cadrages, hors du commun, sont impersonnels. La ligne sombre, très "pop-art", et ses couleurs sourdes affichent une beauté détachée, glacée. Tout concourt à la désincarnation, à renvoyer l’image de misérables insectes qui s’agitent dans une confusion frénétique et malsaine et s’échinent à fuir ce bocal sordide. La haine, la dépravation, l’hypocrisie, le fatalisme, la lâcheté, la violence, la perversité, le cynisme, l'indigence, etc.… L’exhalaison de toute cette merde morale est devenue mon oxygène, ces excréments de l’âme, je m’en nourris, je m’en délecte comme d'un nectar. Je suis le nouveau Grégor et enfin je me métamorphose, maintenant je fais partie du peuple des mouches. Vous avez aimé Les lois de l’attraction de B.Ellis et le Short cuts de R.Altman ? Le style de Charles Burns vous plait ? Daniel Clowes est, selon vous, le plus grand des sociologues ? Alors lisez Le roi des mouches ! Un électrochoc ! Un chef-d’œuvre !
Notes
Je ne connaissais pas le blog (j'aime pas les blogs). J'ai vu cet album pour la première fois dans un périodique (Libé ou Charlie Hebdo...) pis à la fnac, où j'y ai jeté un coup d'oeil, pis deux, pis trois, pis... Les gens me regardaient en biais, c'était jouissif ! J'ai rarement autant rigolé ! Et puis je l'ai acheté. Je ne connaissais pas Boulet avant sinon pour sa série Womoks (Et maintenant que j'y songe le caporal Russel est certainement une auto-caricature) qui m'avait bien plu, mais là j'ai réellement découvert un auteur de BD dans toute sa splendeur (Enfin "splendeur"... Vous m'avez compris, hein ? - J'adore le chapitre sur les tableaux de Wilfrid, le genre d'enclume qu'on porte toute sa vie ! ^^). Ce qui m'a surtout coupé c'est sa maîtrise de la narration (rendant des scènes, somme toute assez banales, désopilantes) en cases et de différents styles de dessins même sur un support comme l'internet. Le Voyage en Corée, "Ordi Pourri veut viiiivre !" et la vie d'édition de J. sont aussi des petites merveilles d'humour et de nostalgie délicatement surannée (Vive les magasins de Séoul !). Un ouvrage drôle et de qualité. A lire !
Carême
Ah quelle belle série que celle-là ! Christophe Bec surprend en concoctant un récit bien éloigné de ses préoccupations habituelles : ici pas de monstre reclus depuis des millénaires, pas de mystère insondable, pas de militaires qui défouraillent à tout va, pas de fantômes qui fichent les jetons. Non nous avons là une histoire d'amitié, simple, intemporelle, universelle peut-être. Et cette intemporalité peut se lire dans la difficulté de situer le récit dans une époque, une difficulté due au mélange audacieux au niveau des designs. Comme l'ont souligné nombre de mes camarades, le point fort de la série est le dessin. Audacieux, original, envoûtant, il propose un embarquement immédiat dans un monde de toute beauté. Mottura est un auteur à suivre. Je l'ai dit, c'est une histoire d'amitié simple, sans chichis ni effets superficiels. C'est très bien écrit, ça se lit d'une traite, vraiment c'est un classique. A lire, forcément.
Le Pouvoir des innocents
Voici une histoire qui commence peut-être un moins fort que L'Esprit de Warren (du même auteur) mais qui, par contre, monte terriblement en puissance tout au long des différents recueils. Pour tout dire, le premier tome ne m’avait pas spécialement emballé... Je ne m’attendais donc ni à une histoire passionnante ni a des personnages aussi bien cernés et attrayants. Par contre j’ai eu bien du mal à me détacher de la suite ! Sa force majeure réside dans la multiplication des genres et des émotions en gardant un très bon rythme, dans chaque propos entamé. Tous les thèmes abordés sont passionnants : Thriller, thriller politique, critique sociale, éducation, sens moral. Cette histoire joue avec le bien et le mal de façon admirable, et offre une réflexion sur notre société actuelle ! Les personnages ne sont pas en reste, nombreux et très prenants, ils sont véritablement un des points forts de cette narration. Inattendue, la fin est bonne, pas forcément à ma convenance, mais je dois l’avouer en parfaite adéquation avec l'histoire. Extrémisme, bons sentiments, inconscience, utopie, mafia, folie collective et individuelles, tout y est ! Et ces différents éléments font bon ménage ensemble. Amenés, amalgamés dans et par les personnages. Néanmoins on sent bien que l'auteur fait la part des choses et garde une certaine distanciation. Le tout, évidemment, sert formidablement bien le récit ! On nous laisse, et on nous donne à réfléchir, tout en ne nous prenant pas pour des décérébrés, un vrai plaisir ! Scénario (coefficient 2) : 16/20 Dessin : 10/20 Univers, atmosphère : 14/20 Développements et psychologie des personnages : 16/20 (14.4/20)
Telechamp
Complètement décalée cette BD, les couleurs sont très vivantes, comme d'habitude avec Macedo ! Le Brésilien cosmique ! Ca parle également, comme dans pratiquement toutes les BD de Macedo, de discours sectaire illuminé, qui fait très science-fiction. Le scénario est impeccable, les dessins ne peuvent pas plaire à tout le monde. C'est kitsch, extraordinairement kitsch, bizarre parfois ! A voir si ce n'est que pour les planches et les couleurs magnifiques ! Cette BD est aussi paru dans le Metal Hurlant n°16, à partir de celui-ci, jusqu'au N°30 je crois, ha, métal hurlant, une fabuleuse histoire qui est parti malheureusement trop tôt, comparé à son frère Heavy Metal qui existe encore !
Savage Dragon
Très bourrin, on ne se lasse pas de cette bd, extrêmement bourrin et violent et surtout très sanglant, des moments de drames, c'est touchant, mais toutes les questions peuvent se poser dans cette série ! Attention, c'est parfois choquant... C'est au départ un dragon mi-humain, mi-dragon, qui est retrouvé et interrogé, il est amnésique, comment est-il arrivé là ? Qui est-il ? Pourquoi dragon ? Et humain aussi ? Pourquoi va t-il être flic ? Quel âge a t-il ? Va t-il avoir un but dans sa vie ? Tout ça vous le saurez si vous lisez Savage Dragon ! Achetez-le, il n'est franchement pas cher !
Enchaînés
Avalé d'un trait, super ! Excellent climat d'angoisse, d'intrigue, un bon thriller qui laisse présager une excellente suite ! Cette série va cartonner dans mes notes ! C'est l'histoire d'un adolescent casanier, amoureux d'une fille qui ne l'aime pas et qui a déjà un copain, il se fait tabasser, humilier... Aussi un gars qui a 55 ans environ, retraité je crois, il n'a pas pu sauver son fils dans la guerre des gangs. L'histoire d'une jeune femme maman qui en a marre d'avoir trop d'aventures et d'enfants avec des maris qu'elle quitte au fur et à mesure, ces maris la battaient. L'histoire d'un quadragénaire cadre qui gagne bien sa vie, pourtant il est pris dans la folie des jeux de casinos et de paris. Tous ne se connaissent pas, jamais vu, et vont se croiser, se décroiser, et se recroiser, car tous ont reçu une lettre avec 10 000$ et une récompense d'un million s'ils abattent une personne ! Quelqu'un se cache derrière ce jeux, on ne s'est pas qui ! Et vous, vous seriez prêt à faire quoi pour 1 million de $ ?