Très très bon album pour débuter cette nouvelle série. Ca restera à confirmer évidemment !!! Toutes les bases sont réunies pour en faire un best seller !!! Je me prononcerai plus dès la lecture du second tome en espérant avoir l'envie de monter la note...
Après lecture du second tome : il est dans la continuité du premier tome, très dense et vraiment intessant tant au niveau scénario qu'au niveau graphisme. Le premier diptyque est une réussite.
J'ai vraiment apprécié la profondeur des personnages et l'imagination du scénariste qui ne plagie pas trop d'autres séries et permet à celle ci de s'inscrire comme une bonne série et non une copie.
04/11/2010 : MAJ suite à la lecture de la seconde mission (T3 et T4)
Je maintiens la note à 4/5, cette série se maintient en qualité et semble même en avoir en réserve. Elle est devenue un classique SF
Comment se fait il que je sois passé à côté de ce bijou. Heureusement qu'il y a BDT et que j'y avais repéré cette série. Le dessin est somptueux, le scénario est original et efficace mais reste sobre dans sa construction. Difficile d'attendre la sortie du 3ème tome quand tant de questions restent sans réponse au bout de la lecture de ces 2 très bons tomes. Je recommande chaudement.
Après lecture du tome 3 : petite déception quand au scénario, j'en attendais beaucoup plus, fini l'originalité, une cloture classique et des attentes veines...
L'ensemble reste très bon mais je passe la note de 5 à 4.
Etonnante BD, le plaisir de lire est immense, la fin du tome est même frustrante car l'on souhaite connaître la suite... Il faudra patienter. La première impression est très positive, le dessin est minimaliste mais l'on s'en accommode, les personnages sont relevés et l'histoire bien en place. En effet le scénario est vif et subtil. En bref, un petit concentré de bonheur.
Après lecture du tome 2 :
Ce diptyque est un pur concentré de bonheur, le tome 2 est un cran en dessous du tome 1, peut être à cause du scénario qui aurait pu être finalement moins "asceptisé".
En tout cas, cette série est une réelle bonne surprise.
Comme Kaël j'ai pensé à Ségur dès que j'ai vu les dessins, et également un peu à Fructus, deux références en terme d'illustration.
Ce genre de dessins, on adhère ou pas. Personnellement, je trouve cette série superbe. Au niveau scénario, c'est bon, de grands thèmes contemporains sont retranscrits dans cet univers : présence de castes, voire de racisme...
Les personnages soumis à des règlements radicaux et sectaires, sont bruts de décoffrage à l'image de leur environnement. C'est une bd qui demande un peu de réflexion et qui ne doit pas être lue au premier degré.
Beaucoup de bonnes choses sont présentes dans l'histoire, il suffit de ne pas passer à côté...
Après la lecture des 4 tomes, je maintiens ma note même si on ressent une accélération dans le tome 4 afin de cloturer un peu rapidement la série certainement pour des raisons commerciales.
Voilà une BD hors du temps comme je les aime.
Contrairement à ce que beaucoup ont dit, ce sont les tomes 1 à 4 qui forment une première histoire complète. Mais la numérotation commençant à 0, ce sont donc en fait, les tomes 2 à 5…(Il faut suivre).
Le tome 0 est traditionnel dans la manière de compter japonaise, et ce tome correspond à une sorte d'introduction, de présentation du héros et de la mentalité zen et de l'esprit Budo qui hante l'intégralité de l'œuvre.
Tout au long de l'histoire souffle l'esprit du Bushido, aucune violence gratuite, simplement de l'honneur et la naïveté d'un samouraï un peu trop imbu de lui-même.
Le premier tome est donc plein de poésie où on nous réapprend le respect par un jeu de petites fables japonaises.
Il n'y a jamais de grande action mais pourtant jamais l'on ne s'ennuie.
Une ambiance médiévale japonaise sûrement très proche de la réalité. Pas de fantastique.
Les dessins quant à eux sont un peu ternes, le trait un peu maladroit, mais cela va parfaitement avec l'esprit de la BD qui se focalise plus sur l'esprit que sur le physique.
Une histoire à elle seule, mais un préambule afin de placer les luttes à venir.
Les tomes 1 à 4 (donc les 2ème, 3ème 4ème et 5ème tome de la série) forment donc une histoire complète.
Elle raconte la vie de Kogaratsu au service de son seigneur.
On y rencontre entre autre le conflit entre tradition de la voie du katana des samouraïs, et déjà l'apport de la modernité avec les pistolets, nous permet une fois encore de réfléchir sur la condition humaine, ses dérives et "ses progrès".
En même temps, si vous voulez juste lire une excellente BD pour vous divertir, vous pouvez aussi !
On sent bien toute la complexité de la culture japonaise de cette époque et la difficulté de Kogaratsu à trouver son chemin entre tradition et liberté...
Les traîtrises qui s'affichent, les alliés que l'on découvre, les jeux de pouvoirs sont magnifiquement maîtrisés par le scénariste.
Attention ! Le tome 4 clos de manière magistrale ce cycle. Vraiment, il faut le lire.
Ensuite, les albums alternent entre bon, très bon et excellentissime.
Le tome 5, est sûrement le moins intéressant depuis le début de la série. Relancer Kogaratsu après un premier cycle aussi fabuleux n'est pas aisé.
Ce tome est un one shot, il peut se lire indépendamment de tous les autres.
Mais je n'ai pas retrouvé l'esprit chevaleresque des précédents, l'honneur du Bushido est moins bien utilisé et présenté, on revient vers un héros conventionnel et une histoire que l'on aurait pu appliquer à beaucoup de mythologie.
Le tome 6
Aaaaaah ! Je retrouve l'esprit Bushido qui m'a fait aimer Kogaratsu !
L'honneur des samouraïs, l'honneur à la japonaise, le sens du devoir, le respect de ses maîtres... Tant de vertus de nos jours oubliées et que je regrette.
Cette BD par son ambiance nous transporte facilement dans ces années féodales du Japon, quand la transmission d'un dojo devenait une affaire d'état.
Les dessins entre technique européenne et japonaise avec un trait fin et précis, bien particulier permettent d'identifier la série Kogaratsu sans problème.
Un rythme savamment jaugé entre l'action et l'exécution, la sortie d'un sabre à la vitesse de l'éclair, plus suggéré que dessiné, les longues pauses, et les longs silences qui permettent aux hommes de réfléchir au de s'imposer uniquement par leur aura.
L'histoire prend ici une allure d'enquête policière dans laquelle le maître se joue des enfants et pour laquelle plusieurs dénouements et solutions sont possibles.
Le tome 7
Ici, ce n'est plus réellement le Bushido qui est mis en avant, mais nous partons à la découverte des Kamis, les Dieux japonais. Nous rentrons dans les luttes intestines entre temples, entre ceux qui sont proches des dieux, les Nichirens, et les autres, les Yamas Bushis, qui ne sont qu'une branche mineure des Nichirens.
Tout cela démarre bien mal, mais l'honneur et le Karma des personnages reprennent le dessus, offrant un final à la hauteur de la série Kogaratsu.
Un bon album. Mais pas le meilleur.
Le tome 8
Kogaratsu a acquis de la sagesse et de l'expérience. Du jeune Samouraï fou de ses débuts, le voilà homme de confiance du Daymio ! Il a bien progressé, le bougre !
Le voilà dans une histoire, enquête policière au pays du soleil levant.
Il est surprenant de retrouver notre héros dans un tel contexte, et j'ai toujours un peu de mal à me faire à l'idée que les histoires ne sont plus maintenant centrées sur le Bushido et le respect des seigneurs et maîtres.
Mais l'histoire est bien ficelée : ambitions politiques, trahison et au final, toujours le Bushido et le code d'honneur qui reprennent le dessus.
Quelques phrases, quelques images toujours bien senties, avec cette philosophie de la vie que l'on retrouve dans toute la série.
J'aime cette ambiance, cette époque, cette éthique et ce respect.Le tome 9
De la même manière que le budoka recherchera toute sa vie la perfection du geste, la simplicité de l'attaque, ou de la défense. De la même manière que cette simplicité créera l'efficacité, Bosse a atteint son but.
Le scénario est d'une pureté incroyable, simplissime, direct, parfait.
Ce tome se lit vite, l'action est quasi inexistante, tout est dans la manière d'aborder les choses. Très peu de paroles.
Tout est dans le destin des gens, dans leur Karma, dans leurs convictions.
La force dégagée par ce scénario et par la mise en page de Michetz m'a laissé comme un imbécile. Depuis les quatre premiers tomes que je pensais impossibles à égaler, les deux auteurs de cette BD signent ici un chef d'œuvre à mes yeux.
Tout est beau, tout est en harmonie. La tradition, le respect, les croyances, les convictions, le bushido. Tout ce qui fait la force et la beauté de cette époque, de ces hommes.
Chacun s’accroche à son Karma, à sa voie qu’importe où cela le mène.
Kogaratsu fait plus que jamais preuve de maturité, peut-être les auteurs, depuis le premier tome, ont-ils aussi mûri, savaient-ils qu’un jour ils approcheraient la sagesse des maîtres ?
Félicitation.
Cet album est la preuve absolue qu’un scénario n’est pas qu’une succession de rebondissements tous plus improbables les uns que les autres, qu’un scénario n’est pas réussi parce qu’il est complexe à comprendre, changeant de chemin à chaque page.
Non, ici c’est tout le contraire à force de s’ancrer, de s’enraciner dans son Karma, le scénario atteint la plénitude des grands.
Une ode à la paix intérieure pour semer la paix extérieure.
Le tome 10
Un nouveau très bon tome de cette série.
Nous retrouvons tous les ingrédients qui font le succès et la beauté de cet univers.
Pour la première fois, Kogaratsu est chargé de protéger un Namban, un occidental.
Un peintre qui recherche le rouge ultime, la couleur parfaite entre le blanc et le noir.
La sagesse va à la perfection à Kogaratsu qui, par sa philosophie toute japonaise, va aller au conflit avec la philosophie occidentale.
Finalement, les deux cultures finiront par s'accepter, mais sans sympathiser, ni forcément se comprendre. Les deux univers, les deux cultures sont trop profondément différentes.
La beauté de l'ouvrage, avec en prime à la fin les esquisses réalisées par le peintre avec ses commentaires, nous donne une nouvelle vision de ce Namban qui a finit par atteindre son but.
Je ne dirais pas que cette histoire est faite de bruit et de fureur, mais plutôt au contraire de sagesse et de fureur. Ce qui caractérise parfaitement cette culture de la mort parfaite, de cette frappe unique qui contraste avec ces grands conflits armés entre les seigneurs japonais qui, comme dans toute guerre, envoyaient leurs fidèles se faire découper sans se soucier de leurs misérables vies...
Le tome 11
Premièrement, au niveau scénario, c'est dans la pure continuité des aventures de Kogaratsu. A tel point que cet album est la suite du tome n°5.
Le scénario, moins basé sur la philosophie que sur l'action se tient, bien qu'il reste assez simple et n'apporte rien de nouveau à la série. Alors que l'histoire commence sur une trahison, évidemment, l'honneur et les préceptes du Bushido, ne permettront peut-être pas de sauver sa vie, mais au moins de sauver son âme. Et là encore, le mélange prend facilement, le mélange entre les différents ingrédients donne une BD un peu hors du temps, en tout cas, bien différente de la majorité des productions actuelles.
On sent encore l'école classique. Pas de fantastique dans cet univers. Uniquement de la morale, de l'esprit, typique du Japon médiéval.
Par moments, certains pourront d'ailleurs sûrement trouver tout cela un peu mièvre.
Désolé ! Mon post est long, mais, pour cette série qui est chère à mon cœur, j'aurais eu du mal à en parler dans un ensemble trop complexe pour être limité à la description uniforme d'une série magique
Marrant tous ces avis qui s'appuient sur Sanctuaire pour parler de leur appréciation de la BD. Je dois être le seul à ne pas l'avoir encore lu, et ce sera peut-être ma dernière lecture dans le genre, au train où ça va.
Bref, j'ai abordé "Bunker" avec un regard "vierge", et du coup sans m'attendre à quoi que ce soit. J'ai trouvé, allez savoir pourquoi, la présentation des différents protagonistes, un poil prétentieuse, voire superfétatoire. Parce que si cette introduction n'existait pas, la lecture n'en serait pas affectée plus que ça. Mais cela ne m'a pas gêné ma lecture, qui fut, je dois le reconnaître, plus qu'agréable. J'y ai trouvé pas mal d'éléments que j'apprécie dans le "survival" : des personnages intéressants (pas forcément très recommandables), une ambiance inquiétante, une histoire bien construite, des dessins à la fois clairs et précis.
Il y a tout ça dans "Bunker", et j'attends la suite avec impatience.
Une jolie BD, qui sort un peu des sentiers battus.
Alors bien sûr, une histoire d'amour à l'époque nazie, il y en a eu énormément, et on en trouve quelques-unes en bande dessinée, évidemment. Tiens, je citerai 1945, par exemple.
Mais ce qui fait la force d'"Amours fragiles", c'est l'intensité des personnages, l'étrange facilité du lecteur pour s'identifier à eux.
Pourtant l'histoire est illustrée par un dessin très ligne claire, sans réel génie, mais avec beaucoup de maîtrise. Il est d'ailleurs à noter que le dessin de Beuriot a beaucoup évolué entre les deux tomes. Il en ressort encore plus lisible, et le plaisir de lecture est augmenté dans le second tome.
Mais malgré toutes ces qualités, "Amours fragiles" n'a pas pour moi, du moins pour l'heure, l'étoffe d'un chef-d'oeuvre. J'ai trouvé ça plaisant, bien raconté, assez prenant. Mais ça ne m'a pas pris aux tripes. C'est pourquoi ma note est un peu en deçà de celles de mes camarades, se rapprochant plutôt d'un 3,5/5.
Raaa qu’est ce que c’est beau…
Une promenade poétique, une réflexion sur la vie, la mort, et surtout l’amour : cette première rencontre, ce moment où les mains s’effleurent pour la 1ere fois, les longues conversations passionnées, les premiers baisers… mais aussi la douleur d’une désillusion, d’une rupture.
Le dessin est superbe, en noir et blanc avec des touches de rouge pour les éclairs de passion. La narration est lente et remplie de poésie. Les cadrages et le découpage sont originaux et donnent un coté vraiment attachant à ce qui aurait autrement pu n’être qu’une énième histoire d’amour.
A ne pas manquer.
Guérineau a eu une superbe idée, celle de se lancer dans le Western. Il nous montre là une nouvelle facette de son talent, loin de l'univers des Stryges auquel nous l'associons le plus souvent.
Dans cette version "noir et blanc", son dessin explose, à tel point que je n'envisage même pas l'achat de la version courante (je demande pardon par avance au coloriste) de peur d'être déçu.
Et comment passer à côté d'une telle bande dessinée, qui loin de revisiter les canons du genre, au contraire, en épouse les grands thèmes :
L'incipit, muette, m'a fait songer aux grands Westerns portés à l'écran, tels Il était une fois dans l'Ouest ; le shérif est le clone de Wild Bill Hickock ; le saloon transformé en bordel est plus vrai que nature ; et enfin même les auteurs n'ont pas oublié le duel final.
Bref dans le genre "comment faire du neuf avec du vieux", les auteurs ont pleinement réussi ce pari.
Un des albums incontournables de cette année.
Si Ludovic Debeurme m’avait bouleversé avec Lucille, “Le Grand Autre” m’a laissé carrément sans voix. Comme dans Lucille, on retrouve deux adolescents mal dans leur peau, en proie aux pires démons (anorexie, haine de soi, soif de reconnaissance sociale, incompréhension des parents, cruauté, difficultés de communiquer avec les autres) qui cherchent la salvation dans une relation amoureuse fusionnelle. Mais alors que Lucille restait dans le domaine réel, “Le Grand Autre” est narré dans l’univers personnel de Louis et c’est à travers son regard que l’on perçoit la réalité et qu’on touche peut-être à la véritable essence des gens dans toute leur laideur, mal-être et souffrance. Son handicap, ses phobies, ses angoisses, ses joies, ses rapports sociaux, tout est traité à travers le prisme de son monde intérieur. Un monde dans lequel Louis tente de se redéfinir par le rêve mais qui ne lui permet pourtant pas, malgré tout, d’échapper aux violences de la société, fussent-elle magnifiées par une transformation symbolique ou onirique. Le traitement symbolique du sujet permet à l’auteur de dévoiler dans cet album toute sa créativité et toute sa virtuosité. Les dessins de Debeurme sont des petits bijoux, certains d’entre eux dégageant une force inouïe.
Le tout donne un album très personnel, très dérangeant (qui me fait un peu penser à Comme un gant de velours pris dans la fonte, de Daniel Clowes, mais en beaucoup plus fort car on sent que l’auteur nourrit une grande empathie vis-à-vis de son personnage), unique en son genre, inclassable, bref, assurément un chef d’oeuvre. Avec cet album qui confirme ses talents et repousse encore plus loin les limites de son génie, Ludovic Debeurme entre directement au panthéon des plus grands auteurs de BD.
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Orbital
Très très bon album pour débuter cette nouvelle série. Ca restera à confirmer évidemment !!! Toutes les bases sont réunies pour en faire un best seller !!! Je me prononcerai plus dès la lecture du second tome en espérant avoir l'envie de monter la note... Après lecture du second tome : il est dans la continuité du premier tome, très dense et vraiment intessant tant au niveau scénario qu'au niveau graphisme. Le premier diptyque est une réussite. J'ai vraiment apprécié la profondeur des personnages et l'imagination du scénariste qui ne plagie pas trop d'autres séries et permet à celle ci de s'inscrire comme une bonne série et non une copie. 04/11/2010 : MAJ suite à la lecture de la seconde mission (T3 et T4) Je maintiens la note à 4/5, cette série se maintient en qualité et semble même en avoir en réserve. Elle est devenue un classique SF
L'Auberge du Bout du Monde
Comment se fait il que je sois passé à côté de ce bijou. Heureusement qu'il y a BDT et que j'y avais repéré cette série. Le dessin est somptueux, le scénario est original et efficace mais reste sobre dans sa construction. Difficile d'attendre la sortie du 3ème tome quand tant de questions restent sans réponse au bout de la lecture de ces 2 très bons tomes. Je recommande chaudement. Après lecture du tome 3 : petite déception quand au scénario, j'en attendais beaucoup plus, fini l'originalité, une cloture classique et des attentes veines... L'ensemble reste très bon mais je passe la note de 5 à 4.
Biotope
Etonnante BD, le plaisir de lire est immense, la fin du tome est même frustrante car l'on souhaite connaître la suite... Il faudra patienter. La première impression est très positive, le dessin est minimaliste mais l'on s'en accommode, les personnages sont relevés et l'histoire bien en place. En effet le scénario est vif et subtil. En bref, un petit concentré de bonheur. Après lecture du tome 2 : Ce diptyque est un pur concentré de bonheur, le tome 2 est un cran en dessous du tome 1, peut être à cause du scénario qui aurait pu être finalement moins "asceptisé". En tout cas, cette série est une réelle bonne surprise.
Les Ames d'Hélios
Comme Kaël j'ai pensé à Ségur dès que j'ai vu les dessins, et également un peu à Fructus, deux références en terme d'illustration. Ce genre de dessins, on adhère ou pas. Personnellement, je trouve cette série superbe. Au niveau scénario, c'est bon, de grands thèmes contemporains sont retranscrits dans cet univers : présence de castes, voire de racisme... Les personnages soumis à des règlements radicaux et sectaires, sont bruts de décoffrage à l'image de leur environnement. C'est une bd qui demande un peu de réflexion et qui ne doit pas être lue au premier degré. Beaucoup de bonnes choses sont présentes dans l'histoire, il suffit de ne pas passer à côté... Après la lecture des 4 tomes, je maintiens ma note même si on ressent une accélération dans le tome 4 afin de cloturer un peu rapidement la série certainement pour des raisons commerciales.
Kogaratsu
Voilà une BD hors du temps comme je les aime. Contrairement à ce que beaucoup ont dit, ce sont les tomes 1 à 4 qui forment une première histoire complète. Mais la numérotation commençant à 0, ce sont donc en fait, les tomes 2 à 5…(Il faut suivre). Le tome 0 est traditionnel dans la manière de compter japonaise, et ce tome correspond à une sorte d'introduction, de présentation du héros et de la mentalité zen et de l'esprit Budo qui hante l'intégralité de l'œuvre. Tout au long de l'histoire souffle l'esprit du Bushido, aucune violence gratuite, simplement de l'honneur et la naïveté d'un samouraï un peu trop imbu de lui-même. Le premier tome est donc plein de poésie où on nous réapprend le respect par un jeu de petites fables japonaises. Il n'y a jamais de grande action mais pourtant jamais l'on ne s'ennuie. Une ambiance médiévale japonaise sûrement très proche de la réalité. Pas de fantastique. Les dessins quant à eux sont un peu ternes, le trait un peu maladroit, mais cela va parfaitement avec l'esprit de la BD qui se focalise plus sur l'esprit que sur le physique. Une histoire à elle seule, mais un préambule afin de placer les luttes à venir. Les tomes 1 à 4 (donc les 2ème, 3ème 4ème et 5ème tome de la série) forment donc une histoire complète. Elle raconte la vie de Kogaratsu au service de son seigneur. On y rencontre entre autre le conflit entre tradition de la voie du katana des samouraïs, et déjà l'apport de la modernité avec les pistolets, nous permet une fois encore de réfléchir sur la condition humaine, ses dérives et "ses progrès". En même temps, si vous voulez juste lire une excellente BD pour vous divertir, vous pouvez aussi ! On sent bien toute la complexité de la culture japonaise de cette époque et la difficulté de Kogaratsu à trouver son chemin entre tradition et liberté... Les traîtrises qui s'affichent, les alliés que l'on découvre, les jeux de pouvoirs sont magnifiquement maîtrisés par le scénariste. Attention ! Le tome 4 clos de manière magistrale ce cycle. Vraiment, il faut le lire. Ensuite, les albums alternent entre bon, très bon et excellentissime. Le tome 5, est sûrement le moins intéressant depuis le début de la série. Relancer Kogaratsu après un premier cycle aussi fabuleux n'est pas aisé. Ce tome est un one shot, il peut se lire indépendamment de tous les autres. Mais je n'ai pas retrouvé l'esprit chevaleresque des précédents, l'honneur du Bushido est moins bien utilisé et présenté, on revient vers un héros conventionnel et une histoire que l'on aurait pu appliquer à beaucoup de mythologie. Le tome 6 Aaaaaah ! Je retrouve l'esprit Bushido qui m'a fait aimer Kogaratsu ! L'honneur des samouraïs, l'honneur à la japonaise, le sens du devoir, le respect de ses maîtres... Tant de vertus de nos jours oubliées et que je regrette. Cette BD par son ambiance nous transporte facilement dans ces années féodales du Japon, quand la transmission d'un dojo devenait une affaire d'état. Les dessins entre technique européenne et japonaise avec un trait fin et précis, bien particulier permettent d'identifier la série Kogaratsu sans problème. Un rythme savamment jaugé entre l'action et l'exécution, la sortie d'un sabre à la vitesse de l'éclair, plus suggéré que dessiné, les longues pauses, et les longs silences qui permettent aux hommes de réfléchir au de s'imposer uniquement par leur aura. L'histoire prend ici une allure d'enquête policière dans laquelle le maître se joue des enfants et pour laquelle plusieurs dénouements et solutions sont possibles. Le tome 7 Ici, ce n'est plus réellement le Bushido qui est mis en avant, mais nous partons à la découverte des Kamis, les Dieux japonais. Nous rentrons dans les luttes intestines entre temples, entre ceux qui sont proches des dieux, les Nichirens, et les autres, les Yamas Bushis, qui ne sont qu'une branche mineure des Nichirens. Tout cela démarre bien mal, mais l'honneur et le Karma des personnages reprennent le dessus, offrant un final à la hauteur de la série Kogaratsu. Un bon album. Mais pas le meilleur. Le tome 8 Kogaratsu a acquis de la sagesse et de l'expérience. Du jeune Samouraï fou de ses débuts, le voilà homme de confiance du Daymio ! Il a bien progressé, le bougre ! Le voilà dans une histoire, enquête policière au pays du soleil levant. Il est surprenant de retrouver notre héros dans un tel contexte, et j'ai toujours un peu de mal à me faire à l'idée que les histoires ne sont plus maintenant centrées sur le Bushido et le respect des seigneurs et maîtres. Mais l'histoire est bien ficelée : ambitions politiques, trahison et au final, toujours le Bushido et le code d'honneur qui reprennent le dessus. Quelques phrases, quelques images toujours bien senties, avec cette philosophie de la vie que l'on retrouve dans toute la série. J'aime cette ambiance, cette époque, cette éthique et ce respect. Le tome 9 De la même manière que le budoka recherchera toute sa vie la perfection du geste, la simplicité de l'attaque, ou de la défense. De la même manière que cette simplicité créera l'efficacité, Bosse a atteint son but. Le scénario est d'une pureté incroyable, simplissime, direct, parfait. Ce tome se lit vite, l'action est quasi inexistante, tout est dans la manière d'aborder les choses. Très peu de paroles. Tout est dans le destin des gens, dans leur Karma, dans leurs convictions. La force dégagée par ce scénario et par la mise en page de Michetz m'a laissé comme un imbécile. Depuis les quatre premiers tomes que je pensais impossibles à égaler, les deux auteurs de cette BD signent ici un chef d'œuvre à mes yeux. Tout est beau, tout est en harmonie. La tradition, le respect, les croyances, les convictions, le bushido. Tout ce qui fait la force et la beauté de cette époque, de ces hommes. Chacun s’accroche à son Karma, à sa voie qu’importe où cela le mène. Kogaratsu fait plus que jamais preuve de maturité, peut-être les auteurs, depuis le premier tome, ont-ils aussi mûri, savaient-ils qu’un jour ils approcheraient la sagesse des maîtres ? Félicitation. Cet album est la preuve absolue qu’un scénario n’est pas qu’une succession de rebondissements tous plus improbables les uns que les autres, qu’un scénario n’est pas réussi parce qu’il est complexe à comprendre, changeant de chemin à chaque page. Non, ici c’est tout le contraire à force de s’ancrer, de s’enraciner dans son Karma, le scénario atteint la plénitude des grands. Une ode à la paix intérieure pour semer la paix extérieure. Le tome 10 Un nouveau très bon tome de cette série. Nous retrouvons tous les ingrédients qui font le succès et la beauté de cet univers. Pour la première fois, Kogaratsu est chargé de protéger un Namban, un occidental. Un peintre qui recherche le rouge ultime, la couleur parfaite entre le blanc et le noir. La sagesse va à la perfection à Kogaratsu qui, par sa philosophie toute japonaise, va aller au conflit avec la philosophie occidentale. Finalement, les deux cultures finiront par s'accepter, mais sans sympathiser, ni forcément se comprendre. Les deux univers, les deux cultures sont trop profondément différentes. La beauté de l'ouvrage, avec en prime à la fin les esquisses réalisées par le peintre avec ses commentaires, nous donne une nouvelle vision de ce Namban qui a finit par atteindre son but. Je ne dirais pas que cette histoire est faite de bruit et de fureur, mais plutôt au contraire de sagesse et de fureur. Ce qui caractérise parfaitement cette culture de la mort parfaite, de cette frappe unique qui contraste avec ces grands conflits armés entre les seigneurs japonais qui, comme dans toute guerre, envoyaient leurs fidèles se faire découper sans se soucier de leurs misérables vies... Le tome 11 Premièrement, au niveau scénario, c'est dans la pure continuité des aventures de Kogaratsu. A tel point que cet album est la suite du tome n°5. Le scénario, moins basé sur la philosophie que sur l'action se tient, bien qu'il reste assez simple et n'apporte rien de nouveau à la série. Alors que l'histoire commence sur une trahison, évidemment, l'honneur et les préceptes du Bushido, ne permettront peut-être pas de sauver sa vie, mais au moins de sauver son âme. Et là encore, le mélange prend facilement, le mélange entre les différents ingrédients donne une BD un peu hors du temps, en tout cas, bien différente de la majorité des productions actuelles. On sent encore l'école classique. Pas de fantastique dans cet univers. Uniquement de la morale, de l'esprit, typique du Japon médiéval. Par moments, certains pourront d'ailleurs sûrement trouver tout cela un peu mièvre. Désolé ! Mon post est long, mais, pour cette série qui est chère à mon cœur, j'aurais eu du mal à en parler dans un ensemble trop complexe pour être limité à la description uniforme d'une série magique
Bunker
Marrant tous ces avis qui s'appuient sur Sanctuaire pour parler de leur appréciation de la BD. Je dois être le seul à ne pas l'avoir encore lu, et ce sera peut-être ma dernière lecture dans le genre, au train où ça va. Bref, j'ai abordé "Bunker" avec un regard "vierge", et du coup sans m'attendre à quoi que ce soit. J'ai trouvé, allez savoir pourquoi, la présentation des différents protagonistes, un poil prétentieuse, voire superfétatoire. Parce que si cette introduction n'existait pas, la lecture n'en serait pas affectée plus que ça. Mais cela ne m'a pas gêné ma lecture, qui fut, je dois le reconnaître, plus qu'agréable. J'y ai trouvé pas mal d'éléments que j'apprécie dans le "survival" : des personnages intéressants (pas forcément très recommandables), une ambiance inquiétante, une histoire bien construite, des dessins à la fois clairs et précis. Il y a tout ça dans "Bunker", et j'attends la suite avec impatience.
Amours fragiles
Une jolie BD, qui sort un peu des sentiers battus. Alors bien sûr, une histoire d'amour à l'époque nazie, il y en a eu énormément, et on en trouve quelques-unes en bande dessinée, évidemment. Tiens, je citerai 1945, par exemple. Mais ce qui fait la force d'"Amours fragiles", c'est l'intensité des personnages, l'étrange facilité du lecteur pour s'identifier à eux. Pourtant l'histoire est illustrée par un dessin très ligne claire, sans réel génie, mais avec beaucoup de maîtrise. Il est d'ailleurs à noter que le dessin de Beuriot a beaucoup évolué entre les deux tomes. Il en ressort encore plus lisible, et le plaisir de lecture est augmenté dans le second tome. Mais malgré toutes ces qualités, "Amours fragiles" n'a pas pour moi, du moins pour l'heure, l'étoffe d'un chef-d'oeuvre. J'ai trouvé ça plaisant, bien raconté, assez prenant. Mais ça ne m'a pas pris aux tripes. C'est pourquoi ma note est un peu en deçà de celles de mes camarades, se rapprochant plutôt d'un 3,5/5.
Litost
Raaa qu’est ce que c’est beau… Une promenade poétique, une réflexion sur la vie, la mort, et surtout l’amour : cette première rencontre, ce moment où les mains s’effleurent pour la 1ere fois, les longues conversations passionnées, les premiers baisers… mais aussi la douleur d’une désillusion, d’une rupture. Le dessin est superbe, en noir et blanc avec des touches de rouge pour les éclairs de passion. La narration est lente et remplie de poésie. Les cadrages et le découpage sont originaux et donnent un coté vraiment attachant à ce qui aurait autrement pu n’être qu’une énième histoire d’amour. A ne pas manquer.
Après la nuit
Guérineau a eu une superbe idée, celle de se lancer dans le Western. Il nous montre là une nouvelle facette de son talent, loin de l'univers des Stryges auquel nous l'associons le plus souvent. Dans cette version "noir et blanc", son dessin explose, à tel point que je n'envisage même pas l'achat de la version courante (je demande pardon par avance au coloriste) de peur d'être déçu. Et comment passer à côté d'une telle bande dessinée, qui loin de revisiter les canons du genre, au contraire, en épouse les grands thèmes : L'incipit, muette, m'a fait songer aux grands Westerns portés à l'écran, tels Il était une fois dans l'Ouest ; le shérif est le clone de Wild Bill Hickock ; le saloon transformé en bordel est plus vrai que nature ; et enfin même les auteurs n'ont pas oublié le duel final. Bref dans le genre "comment faire du neuf avec du vieux", les auteurs ont pleinement réussi ce pari. Un des albums incontournables de cette année.
Le Grand Autre
Si Ludovic Debeurme m’avait bouleversé avec Lucille, “Le Grand Autre” m’a laissé carrément sans voix. Comme dans Lucille, on retrouve deux adolescents mal dans leur peau, en proie aux pires démons (anorexie, haine de soi, soif de reconnaissance sociale, incompréhension des parents, cruauté, difficultés de communiquer avec les autres) qui cherchent la salvation dans une relation amoureuse fusionnelle. Mais alors que Lucille restait dans le domaine réel, “Le Grand Autre” est narré dans l’univers personnel de Louis et c’est à travers son regard que l’on perçoit la réalité et qu’on touche peut-être à la véritable essence des gens dans toute leur laideur, mal-être et souffrance. Son handicap, ses phobies, ses angoisses, ses joies, ses rapports sociaux, tout est traité à travers le prisme de son monde intérieur. Un monde dans lequel Louis tente de se redéfinir par le rêve mais qui ne lui permet pourtant pas, malgré tout, d’échapper aux violences de la société, fussent-elle magnifiées par une transformation symbolique ou onirique. Le traitement symbolique du sujet permet à l’auteur de dévoiler dans cet album toute sa créativité et toute sa virtuosité. Les dessins de Debeurme sont des petits bijoux, certains d’entre eux dégageant une force inouïe. Le tout donne un album très personnel, très dérangeant (qui me fait un peu penser à Comme un gant de velours pris dans la fonte, de Daniel Clowes, mais en beaucoup plus fort car on sent que l’auteur nourrit une grande empathie vis-à-vis de son personnage), unique en son genre, inclassable, bref, assurément un chef d’oeuvre. Avec cet album qui confirme ses talents et repousse encore plus loin les limites de son génie, Ludovic Debeurme entre directement au panthéon des plus grands auteurs de BD.