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Par Chalybs
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nicolas Eymerich Inquisiteur
Nicolas Eymerich Inquisiteur

Série graphiquement magnifique avec une vraie originalité et personnalité. Les aquarelles de l'auteur sont splendides et chaque planche est un bonheur pour les yeux. L'utilisation de palettes graphiques distinctes entre les époques pose rapidement chaque ambiance et chaque espace-temps. Le trait est quasi inexistant noyé dans la mise en couleur de premier ordre. La mise en scène est sans défaut et les effets spéciaux sont superbement rendus. Un vrai bon travail sûrement énorme dont je raffole. Concernant le scénario, nous avons initialement droit à une page se déroulant dans un présent indéfini pour plonger rapidement dans une histoire basculant tour à tour et à maintes reprises entre le futur encore une fois indéfini et le passé en l'an 1352 à Saragosse en Espagne. Au début, il est difficile de voir le lien entre ces deux époques dont le fil principal tourne autour de Nicolas Eymerich, qui se retrouve rapidement inquisiteur avec une drôle d'histoire de paganisme à résoudre et ce futur où des voyages spatiaux étranges sont maintenus mystérieux jusqu'au bout du premier cycle. L'enquête de l'inquisiteur est parfaitement menée. Le scénario est glauque à souhait nous plongeant dans une ambiance sombre et remplie du souffre de la religion dans une époque tourmentée où les croyances étaient remises en cause. Les personnages ont des vraies personnalités et de vraies gueules qui donne une vraie substance à l'œuvre. Le caractère sec, vicieux et droit dans son style, sombre, renfrogné, cassant, ambitieux du héro Eymerich ne nous permet pas de s'y attacher comme nous en avons l'habitude, par amour ou amitié par procuration. Ici, je n'ai pas réussi à apprécier cette personnalité hors norme, et pourtant la mayonnaise prend très vite à la lecture et il est difficile de lâcher l'histoire avant la dernière page. C'est contradictoire, mais la qualité de la narration comble ce qui est loin du coup, d'être un défaut. Un scénario avec un véritable intérêt om les époques s'emmêlent intelligemment pour progressivement nous laisser entrevoir les possibilités futures. Les éléments introduit dans le premier tome dont certains paraissaient franchement étrange et parfois décalé (notamment toutes les scènes dans le futur) prennent enfin leur sens dans la second tome, même si je trouve que trop d'éléments restent plutôt flous et que cela m'a relativement frustré. Le concept plutôt abstrait des voyages spatio-temporels oblige le lecteur à pas mal de réflexion et ce n'est qu'au prix d'un long questionnement que je pense avoir remis les pièces de cette partie du puzzle en place. J'ai eu du mal à passer le milieu du second tome et puis, d'un coup, tout s'accélère et la fin mélange de fantastique, d'historique, de théologie, de réflexion et d'action ; explose dans un bouquet final magnifique. La lutte du ''bien'' contre le ''mal'' est surprenante mais la vision exposée de l'auteur sur la religion reste cohérente, quoique pouvant en choquer plus d'un ;) Nicolas Eymerich, inquisiteur a l'art et la manière de nous surprendre et son modèle de pensée est complètement hors des sentiers battus. Les discours inquisitoires tant introspectifs que portés sur les prisonniers accusés de sorcellerie apporte une vision de l'église et du jugement des valeurs qui ouvrent des perspectifs inhabituelles. Le retournement de situation final, bien amené, était pour moi imprévisible, augmentant encore l'originalité et la qualité scénaristique de cette série. Ce premier diptyque est une très bonne lecture pleine de qualité. Troisième tome de cette série et début d'un nouveau cycle. Aux oubliettes les vaisseaux extra terrestres et les incantations de divinités anciennes ! Pourtant, le principe reste le même. L'auteur met en parallèle toujours deux époques. Forcément, celle de Nicolas Eymerich, 6 ans après le final du premier cycle et les années 1950 dans le sud des Etats-Unis, lorsque certains groupuscules blancs extrémistes chassaient les noirs issus de l'esclavage. De son coté, Eymerich part sur une nouvelle enquête concernant une sombre secte à laquelle personne ne croit, mais dont les forfaits sont bien réels… Ce troisième tome n'est vraiment pas porté sur l'action, mais bien sur la réflexion et sur la découverte de la ville où se déroule l'intrigue. L'ambiance est toujours aussi lourde que lors du premier cycle. Ici, on joue avec la peur et avec la psychologie des gens. C'est certainement ce qui fait l'une des deux grandes forces de cette série. Et l'inquisiteur général ne fait rien afin d'adoucir cette atmosphère pesante. Son talent est à la hauteur de ses ambitions et de son interprétation de la religion. Il est prêt à tout afin d'arriver à son but, même au plus borderline des actions. Le scénario nous amène dans les bas fonds de la cité et dans les sous sols des châteaux et des monastères. La misère n'est pas toujours là om on l'attend… Au fil des pages se livre une histoire complexe, dont les liens entre l'année 1356 et 1952 ne se tissent que dans les toutes dernières pages. Un scénario intelligent, parfaitement contrôlé. Un troisième tome de la série toujours aussi puissant et toujours aussi prenant mais qui n'est rien comparé au dernier tome de la série. Une vraie montée en puissance. L'histoire atteint ici un paroxysme rare en bande dessinée. Pas de compassion, pas d'indulgence, pas de pitié, pas d'hésitation. Difficile de traduire la force et l'horreur de ce scénario. Le nom de la rose est une fable pour enfant que l'on rangera à coté de Winnie l'ourson... L'enquête de l'inquisiteur nous emmène au plus profond de l'indicible et de l'inavouable. C'est horrible et grandiose à la fois. L'auteur ne se met aucune limite. Même si l'on pressent la fin plusieurs pages à l'avance, même si ce n'est pas la surprise qui nous étreint, c'est la force du dessin et des textes qui nous bouleverse. Les textes sont aussi puissants que le reste du scénario, l'ensemble se lit avec crainte et appréhension. Le dessin dans son style si particulier colle comme un gant à ce scénario. La puissance du trait parfois schématique et de la couleur brillante renforce cette impression de chape terrible qui pèse sur Castres et ses mystères. L'ambiance rendue est sombre et participe à cette étrange sensation de folie et de peur qui s'écoule dans chacune des ruelles, dans chacune des échoppes comme dans les palais et monastères. Dommage presque que l'histoire parallèle moderne s'en trouve diminuée. La folie de Lycurgus Pinks, la grandeur de sa puissance et de son pouvoir, les possibilités qui s'ouvrent à lui sur l'ensemble du genre humain paraissent finalement moins gênant philosophiquement. Le contexte plus luxueux des salons et salles de réunions modernes ne rendent pas le même sentiment de confinement et d'oppression. Même la fin de cataclysme, après le paroxysme de Castres n'a qu'à peine réussi à me toucher. C'est une BD qu'il faut prendre le temps de lire et contrairement à certaines productions actuelles qui se survolent plus qu'elles ne se lisent, nous avons ici une production qui a réellement du corps.

04/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Instits n'aiment pas l'école
Les Instits n'aiment pas l'école

Martin Vidberg… L’instituteur auteur de BD, au style reconnaissable pour ses bonshommes en forme de patate… Une fois de plus, après « le Journal d’un remplaçant », il nous plonge dans le quotidien des enseignants en école primaire. Mais cette fois-ci sous forme d’anecdotes, et non plus centrées sur sa seule personne. Il évoque de nombreux clichés les concernant, lui et ses congénères, au travers de mini-portraits d’enseignants représentant tel ou tel profil. Par exemple, ce n’est pas parce qu’on est instituteur qu’on aime l’école ! C’est assez sympathique comme bouquin, même si je trouve que cela reste un peu trop en surface. Ceci dit, c’est normal, car le public visé est sans conteste les enfants de primaire, qui se posent des questions sur leurs maîtres adorés ou abhorrés.

04/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Hauteville House
Hauteville House

Une lecture fort sympathique. Ce qui m'a plu en premier lieu, c'est le mélange des genres : histoire, uchronie, steampunk. Fred Duval a voulu développer un univers foisonnant, dans l'une des périodes les plus propices à pas mal de fantasmes, c'est à dire la révolution industrielle et la période du second empire. J'ai bien aimé les dirigeables, l'univers développé. Un seul petit regret : que l'on ne voie pas la fameuse demeure de Victor Hugo à Guernesey. Peut-être dans le second cycle ? Les personnages sont un peu insignifiants, tout de même. Comme il y a beaucoup d'action, on n'a pas vraiment le temps de s'attacher à eux, c'est un peu dommage... Le dessin de Thierry Gioux est, quant à lui, un peu léger. Les designs des véhicules sont presque impeccables, mais les personnages sont un peu moins maîtrisés. Au final, ma lecture a été bien agréable, je regrette un peu le manque de maturité du dessin, mais peut-être le prochain cycle sera-t-il plus maîtrisé.

03/11/2008 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Donjon Crépuscule
Donjon Crépuscule

Après la lecture des 5 premiers tomes. On devient vite accro à cet univers : il est riche, cohérent et inventif. La note correspond surtout à l'ensemble, car si l'on prend à part que le dessin, il n'est pas exceptionnel. Mais qu'importe, la lecture des "Donjon" est vraiment plaisante et relaxante. Même le côté obscure est comique pour peu que l'on prenne le recul nécessaire. Plus on lit les "donjons" et plus on les apprécie : il ne sert à rien d'en lire un seul, car toutes les séries s'imbriquent et sont complémentaires. L'idéal serait même de les lire une fois et profiter des sorties de nouveaux tomes pour les relire, ce qui apportera une nouvelle vision de cet univers si riche.

03/11/2008 (modifier)
Par Chéreau
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Cette série réussit l'équilibre qui est pour moi l'aboutissement d'une oeuvre de SF : un univers plein d'audace et d'imagination, riche, profond, dont on sent qu'il va bien au delà de ce que l'auteur veut bien nous en montrer, et des personnages complexes, humains, crédibles, qui se débattent dans cet univers avec les problèmes de tous les humains à toutes les époques. La SF, c'est l'art de décrire, sous l'apparence d'une histoire advenue 'il y a longtemps, très longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine', tout simplement l'ici et maintenant. Le cycle de Cyann atteint cet équilibre avec talent. Bourgeon crée un univers foisonnant et magnifique, où quelques tics SF qui sentent un peu leurs années 80 (les coiffures des personnages notamment) sont largement contrebalancés par l'invention des décors urbains et sauvages. Dans cet univers évoluent des personnages qui n'ont rien de super-héros invincibles et imperméables au doute. Héroïne féministe, Cyann me fait penser, vingt ans avant, à la Kim de Léo dans Aldébaran.

02/11/2008 (modifier)
Par Seb94
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ghost money
Ghost money

J'ai dévoré ce premier tome qui nous plonge dans un récit d'anticipation, d'action et d'espionnage à la recherche de l’argent d’Al-Qaïda. Le dessin et la colorisation sont tout simplement sublimes, chaque page est un régal pour les yeux et mes pupilles en redemandent encore ! Le design général de ce futur proche est une grande réussite visuelle. L'histoire qui s'ouvre à nous apparaît passionnante et pleine de promesses, les différents personnages ont chacun une identité forte et complexe qui demande encore à être dévoilée. La relation entre la jeune Lindsey et la mystérieuse Chamza est plus qu'ambigüe et apporte une note de charme dans ce récit haletant et parfois violent. Une nouvelle série très prometteuse dont j’attends la suite avec impatience !

02/11/2008 (modifier)
Couverture de la série Complainte des landes perdues
Complainte des landes perdues

La Complainte des Landes perdues est une série que j'ai connue lors de mes études, il y a plus de 10 ans. Ce premier cycle se divise en deux parties, de deux tomes chacune. La première simplement formidable : ça ressemble un peu à Thorgal sans le côté "futuriste", mais en mieux (cette dernière série commençait à s'essouffler à l'époque). Les personnages sont travaillés, les méchants bien méchants, et les gentils pas toujours gentils. Le dessin de Rosinski est toujours au top. La seconde partie est un chouia moins passionnante, mais toujours très bien racontée. Une saga que j'apprécie toujours autant, un de piliers de l'Heroic Fantasy "classique".

02/11/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Un gâteau de grand !
Un gâteau de grand !

J'aime aussi le dessin de Mickaël Roux, à la fois très enfantin et très expressif. C'est dans Les Passeurs que je l'ai découvert. On le retrouve ici à l'écriture et au dessin d'une petite histoire bien sympathique, mélangeant cuisine et horreur, horreur puisque tous les éléments culinaires pour réaliser un gâteau semblent se révolter contre la cuisinière. C'est frais, c'est inventif, c'est mis en scène de façon très dynamique, bref c'est vraiment une jolie petite BD jeunesse. En prime on à droit à des "scènes coupées" en fin d'album. Un bon 3,5/5.

31/10/2008 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Amère patrie
Amère patrie

Une BD de plus sur cette époque troublée que fut le début du 20ème siècle, avec la fin (pas encore imminente) de la colonisation et les évènements qui feront basculer l'Europe dans le chaos... Lax nous plonge dans cette période, en nous proposant le parcours de deux jeunes hommes, l'un paysan en France métropolitaine, l'autre vivant au Sénégal, alors encore français. Pas très original tout ça, même si les récits sont bien menés, sans temps mort, et si les personnages sont assez riches. J'aime beaucoup le dessin de Fred Blier, que je trouve un peu léger, dans le premier tiers de l'album, mais qui s'améliore grandement par la suite, notamment avec un traitement des couleurs qui évolue vers plus de clarté. C'est vraiment pas mal, même s'il subsiste encore quelques soucis dans les visages ou les proportions. Une bonne petite série.

28/10/2008 (modifier)
Couverture de la série Mon pépé est un fantôme
Mon pépé est un fantôme

Coup de cœur pour cette nouvelle série jeunesse qui brasse avec bonheur les thèmes pourtant sensibles du deuil et du divorce. Napoléon Tran, petit garçon de 8-9 ans doit faire face à la mort de son grand-père bien aimé, et au divorce de ses parents. Le retour inopiné de son grand-père sous la forme d’un fantôme que seul lui peut voir, va considérablement adoucir son quotidien. On nous sert alors un cocktail pétillant et délicieux : des situations bien vues et pleines d’humour, des dialogues percutants, frais et spontanés notamment entre Napoléon et son pépé, et un dessin moderne et à la mise en couleurs soignée, dont le point fort réside dans les expressions des personnages (les mimiques du pépé sont à ce titre un pur régal). Du point de vue de la narration, on a une histoire sur la durée de l’album, mais découpée en épisodes de longueur variable (2 à 9 pages) qui abordent avec justesse et humour des sujets aussi variés qu’une soirée père-fils, l’adultère et la fidélité, une partie d’échec, le culte des apparences,… Le point fort de ce premier album réside dans la personnalité du pépé absolument inénarrable. Il est malicieux, touchant, complètement accro au jeu des « Chiffres et des lettres », mais aussi amateur de « Desperate housewives », ce qui nous vaut quelques scènes assez savoureuses. On rit, on est ému aussi car la relation entre ce petit bonhomme et son pépé est très touchante, bref, on passe un excellent moment de lecture, et on aimerait bien pouvoir déjà lire la suite.

28/10/2008 (modifier)