J'avais entendu parler du fameux blog d'une grosse, encore un phénomène internet.
J'étais allé voir, et j'avais bien aimé le ton décalé, sans concession, mais aussi rempli d'humour de Gally.
Et puis les éditions Diantre !, chez qui elle a publié récemment Sale morveuse !, ont emporté le morceau pour la publier. Pour notre plus grand plaisir.
Pourquoi parler de plaisir si on est devant un album disponible gratuitement sur internet ? Parce que ce n'est justement pas le cas ! plus de la moitié des planches sont inédites, et l'on a droit en bonus à 3 pages réalisées par le compagnon de Gally, Obion (qui travaille sur "Donjon" après avoir réalisé Le Déserteur, par exemple). L'ensemble des planches est réalisé en trois couleurs : noir, blanc, et rose. mais ce n'est pas un rose sirupeux, qui eût pu donner des envies de vomir au lectorat. Non, c'est un rose assez atténué, très agréable.
Gally nous raconte donc ses soucis de poids, et c'est souvent assez drôle, mais aussi plutôt attendrissant par moments. Surtout ses anecdotes ont le goût du vécu (comme par exemple la peur viscérale du regard des autres), même si à mon avis elle extrapole certaines situations. C'est fin, intelligent, et on ne s'ennuie pas du tout à la lecture, puisque l'auteur a un style très sûr, clair, et fortement lisible.
A déguster à toute heure.
J’ai découvert "Du plomb dans la tête" un peu par hasard... Les petites intégrales Casterman me font de l’œil. Je feuillette celle-ci. Je ne suis pas plus emballé que ça par le graphisme, mais le titre finalement assez anodin, attire tout de même mon attention. Et je ne sais pas pourquoi, chose que je fais rarement en librairie, je lis assidument les dix premières pages. Le ton est tout de suite donné : deux tueurs professionnels discutent pompes à deux milles dollars et merde de chien, le dialogue est décalé, les répliques sont cinglantes et assez jouissives. On dirait du Tarantino, et moi, le -tarantinesque- j’adore ça, bref j’achète...
... Et je ne regrette pas car le scénario de Matz est excellent, tout à fait dans le ton de ma première impression et vraiment bien ficelé. Au-delà de cette ambiance Pulp fiction, on a droit à un bon polar noir rondement mené, et des personnages stéréotypés mais c’est le genre qui veut ça. Flingueurs philosophes de bas étages, flics plus ou moins intègres, politiciens véreux, et journalistes ambitieux, voilà la brochette de personnages qui peuplent cette histoire qui ne donne pas dans le politiquement correct.
J’ai eu un peu peur au milieu du tome 2, aux vues de la tournure des évènements. Fausse alerte, la série négocie un virage avec l’association contre-nature de circonstance de deux personnages, mais finalement l’intrigue y gagne en intérêt.
Côté illustration, comme je l’ai déjà évoqué au début, je ne suis pas spécialement séduit par le dessin réaliste de Wilson. Je trouve son encrage trop épais. En revanche, son découpage est vraiment efficace, très énergique avec une lisibilité très agréable.
Mais finalement, ce que j’aime le moins, ce sont les couleurs numériques de Blythe : trop brillantes et lisses, pas assez rugueuses à mon goût. Ce n’est pas moche mais très quelconque, ça manque de caractère pour un tel récit.
Après la lecture du tome 1, j’avais été un peu déçu et mis seulement 3/5. La narration et ses différents Flashes-back m’avait un peu gêné. J’avais conclu mon avis par : Une première impression mitigée mais qui évoluera sans aucun doute (en mieux ou en pire) avec la suite, que j’attends quand même avec impatience.
Avec la sortie du tome 2, j’en ai profité pour relire le tome 1 et le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai un avis bien plus enthousiaste ! J’ai vraiment accroché. Plus de gêne avec les flashes-back, j’ai mieux compris l’histoire, j’ai bien cerné tous les personnages et l’intrigue se révèle super prenante. Il y a effectivement un coté Tarantino dans cette série.
Le dessin et la colorisation frappent par leur originalité, bref que du bon. Il ne faut parfois pas s’arrêter à une première impression.
"La caste des Méta-Barons" de pères en fils...
J’ai pris un grand plaisir à suive cette saga galactique d’aventures épiques en suivant l’arbre généalogique des Méta-Barons chapitre par chapitre ; et ce, en dépit de tous les défauts assez flagrants de la narration de l’histoire scénarisé par Jodorowsky: trop bavard, des dialogues poussifs, des personnages caricaturaux, une mise en scène théâtrale, des retournements de situation et des coups du sort faciles. Mais cependant, oui, j’ai adoré, si bien que je me suis fait l’intégrale des 8 tomes en une après-midi. La plupart de ces points m’aurait normalement un peu refroidit ; mais ici, ils font parti d’un tout qui donne vie à un ton et un univers à part auxquels on ne reste pas indifférent. Les aventures ne sont pas particulièrement palpitantes mais la chute de chaque tome appelle viscéralement la suite. Pour moi, c’est une série à part dont la force réside principalement dans l’univers mis en place et cet espèce de lyrisme singulier auquel on adhère ou pas. Bref, une série pas facile à conseiller même si elle mérite amplement qu’on s’y intéresse au moins pour se faire une opinion.
Côté dessin, le travail de Gimenez est très chouette, et ses couleurs sont magnifiques. Il a un style réaliste avec un trait très fin et une palette de couleurs froides qui sied parfaitement à l’ambiance de la série. Ces personnages sont sévères voire quelques fois grimaçants, mais ça va de paire avec le côté poussif du scénario. Les différents bestiaires, technologies et mondes sont bien pensés et très réussis. Autant le scénar peut porter à discutions, autant les illustrations mettront tout le monde d’accord, car même si on n’est pas fan du style, on ne peut que constater ses qualités.
Vraiment bien comme série, c'est pour moi ma meilleure découverte de l'année ! Le scénario est vraiment original, mêlant un part historique et mythologique avec de la science-fiction, le tout bien imaginé et cohérent. Les héros sont très vite attachants, qu'ils soient côté "clair" ou côté "obscur" et leurs personnalités évoluent et sont bien développées.
J'ai dévoré cette série tant on a envie de connaitre la suite, et ma première réaction lorsque j'ai eu fini, c'est de trouver d'autres œuvres de Mangin... Sur les 6 volumes, on ne se lasse pas en avançant et à chaque fois on apprend et comprend mieux le monde décrit.
Les dessins sont superbes, j'aime bien le découpage des cases et l'utilisation des couleurs. Je conseille donc l'achat, c'est un tout qui en fait une série culte.
Au départ, adapter une histoire aussi connue que celle de Peter Pan peut sembler un pari risqué. Loisel a parfaitement réussi cet exercice, il s’est appuyé sur la trame de l’histoire, il s’est remarquablement approprié les personnages et il les fait évoluer à sa façon pour nous livrer un petit bijou.
Cette histoire m’a particulièrement touché. Parce que j’ai lu une superbe histoire d’aventure, une histoire qui a fait rêver le grand enfant que je suis. Un peu comme Peter qui refuse de grandir, j’ai moi aussi voyagé dans le monde imaginaire, j’ai combattu les pirates et le Capitaine Crochet, j’ai rigolé dans les bons moments, et j’ai été ému quand il se passe des évènements tragiques.
Parce que tout n’est pas rose bonbon. Si cette histoire a pu me transporter tel un gamin à qui on lirait le conte, cette histoire a également un côté bien plus adulte, très noir. Elle est parfois cruelle, très cruelle même.
Une superbe série que j’avais déjà lue par le passé et que je n’avais pourtant pas autant aimée. On dira que cette seconde lecture m’a permis d’apprécier ce chef d’œuvre à sa juste valeur !
Pour être franc, les "derniers" Adachi en date m'avaient peu convaincu. Hanté par le souvenir des différents mais superbes Touch et Short Program, j'avais été par exemple peu satisfait de Katsu, qui reste au fond une oeuvre (pour l'auteur) assez plate et sans grande envergure, ou audace.
Où était donc passée toute la finesse et la subtilité d'Adachi ? Dans Cross Game.
Je m'attarderai surtout sur le premier tome, n'ayant malheureusement pu lire que le début du second.
Cette oeuvre renoue tout de suite avec l’excellence Adachienne, avec de surcroît quelque chose en plus, qui la démarque indubitablement: Non content de retrouver la narration adroite et fine du maître (peut être plus que d’habitude d’ailleurs), l'histoire offre une situation initiale originale et d’une richesse hallucinante, qui laisse d'entrée le lecteur rêveur pour la suite: Dès les premières pages, on ressent un grand potentiel sur plusieurs personnages, pas forcément les plus mis en avant, et l'on sent comme un malaise dans la relation principale, que quelque chose "doit" se passer. Le lecteur s'imagine sans en prendre conscience énormément de scénarios entre nos très jeunes héros, se doutant bien qu’une ellipse devrait passer par là pour rendre l’ensemble plus mature (?), et paf, l’auteur nous prend à revers et nous crève le coeur. Enorme.
La suite est comme souvent dans ce genre de situation traité avec beaucoup de pudeur, et montre qu’Adachi, si l’on avait finit par l’oublier, n’est pas invariablement synonyme de légèreté, comme il l’avait déjà montré par le passé. Cross Game, sans renier aucunement le style de son auteur, reste une des séries les plus "dures" qu'il ait faites, et l'une des plus prometteuses.
Qu'est ce que j'ai pu avoir peur d'entreprendre la lecture d'un tel pavé de 600 pages et de surcroît en noir et blanc ! Quelques avis me faisaient frémir d'avance car je suis un lecteur très attaché aux qualités esthétiques d'une oeuvre et plutôt grand public. Oui, cette bd avait alors tous les inconvénients pour me déplaire. Je sais qu'on ne doit pas juger une oeuvre avant de l'avoir lu.
Une vieille connaissance, grand amateur de bd, qui m'avait jadis initié à des lectures plus adultes que les Tintin et autres Astérix, m'avait lancé une espèce de défi: "tu ne seras jamais un véritable collectionneur de bd si tu ne possèdes pas From Hell !" Bigre ! Qu'avait 'elle de spéciale pour susciter une telle admiration ? Je n'en suis pourtant pas à mes premières lectures ! Voilà que je me précipite pour l'acheter dès le lendemain puis je l'a fais trôner dans ma nouvelle bibliothèque flambante neuve (ou dois-je dire son extension). Les mois passent... Je délivre près de 200 avis sur ce site. Tout est bon pour lire autre chose. Mais je suis blasé par toutes ces lectures qui ne m'apportent que rarement des satisfactions. Les avis négatifs se multiplient à une vitesse grand V.
Un beau jour, car ma bibliothèque d'entreprise étant indisponible pour cause de rénovation, je me lance enfin dans l'aventure Greetings from Hellville. Je commence cette lecture tant redoutée et repoussée... Mais, c'est le coup de foudre immédiat malgré une première partie très difficile dans son approche. Je ressens véritablement la quintessence de ce que la bd peut offrir de meilleur. C'est à la fois sublime et intelligent ! Il faut dire que je désespérais de retrouver une oeuvre culte. Alan Moore devient pour moi l'un de mes meilleurs scénaristes ayant déjà noté Le Culte des Ténèbres son oeuvre Watchmen.
L'histoire est non seulement très originale mais elle est illustrée par un style graphique très intéressant. Je me suis mis à aimer ce dessin car il nous permet de faire preuve d'imagination pour relier toutes les scènes entre elles. Je ne pensais pas que je pouvais atteindre ce stade un jour. J'ai ressenti une véritable fascination visuelle par ce trait d'une extrême délicatesse qui parvient à restituer la beauté ou la laideur naturelle du vivant. Il faut simplement en retirer la substantielle dimension. Ce n'est pas à la portée de tout le monde.
Greetings from Hellville est le passage obligé pour tout lecteur qui aime passionnément un tant soi peu la bande dessinée. Pour moi et c'est purement subjectif (quoique !), il y a eu un avant et il y aura un après Greetings from Hellville. C'est un véritable rite d'initiation pour un lecteur. J'espère pouvoir me relever car une telle qualité scénaristique ne se rencontre pratiquement jamais. C'est un véritable chef d'oeuvre qui m'a transporté dans un univers au-delà des limites. C'est terriblement jubilatoire ! ::
La trame imaginée par l'auteur est réellement captivante. Les décors sont habilement suggérés par des variations d'ambiance. Ce récit regorge de trouvailles intelligentes.
Greetings from Hellville apporte une nouvelle résonance aux règles de base qui bâtit les fondements mêmes du genre policier. Etant titulaire entre autre d'un DEA de sciences criminelles, j'ai pu grandement apprécier cette enquête difficile, les fausses pistes qui se sont multipliées, l'autopsie de la vie de ce tueur intemporel.
Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d'esprit à la fermeture de cet album : culte ! :)
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
La qualité est toujours au rendez-vous chez Chabouté. "Purgatoire" est un merveilleux triptyque : que du bonheur à sa lecture !
On retrouve les thèmes favoris de l'auteur : la dénonciation d'un système hypra-individualiste, de l'Eglise qui s'est écartée de son chemin, de la politique et de ses sombres magouilles...
J'ai trouvé que "Purgatoire" était juste un cran au-dessus des autres oeuvres de l'auteur car c'est une véritable compilation. Il ne manque toutefois pas grand chose pour que cela soit un chef d'oeuvre !
Nous avons un jeune héros sur lequel s'abattent tous les malheurs du monde. On le plaint véritablement. Au second tome, on s'aperçoit que ce n'était pas un ange non plus. Le dernier livre est une rédemption. Nous avons un auteur qui sait conjuguer toutes les nuances de l'âme humaine. Oui, j'en redemande si c'est toujours à ce niveau là ! :)
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Rouge de Chine du même auteur avait déjà attiré mon attention. "Koblenz" fait encore mieux ! Il y a toujours le thème du lien entre réalité et fantastique qu'on retrouve mais poussé un petit peu plus loin dans son traitement.
J'ai bien aimé que les informations soient distillées à travers les différents tomes autour du héros : le personnage énigmatique de Koblenz qui offre ses services en échange d'années de vie. Tout n'est pas révélé tout de suite ce qui agrémente la lecture (voir notamment le lien entre le second et quatrième tome).
Le premier tome qui traite du désespoir d'une ombre est une parfaite réussite. Le thème de l'industrialisation massive d'une société capitaliste qui fait des sacrifices est parfaitement traité. Le traitement du récit fait penser un peu au film Sleepy Hollow de Tim Burton. L'ambiance est parfaitement rendue.
Le second tome, qui nous entraîne sur les traces d'une civilisation totalement disparue et qui n'acceptait pas sa fin inéluctable est une merveille. Carthage contre Rome. Ce récit est très dépaysant par rapport au premier.
Le troisième tome nous entraîne dans le Japon de l'ère Meiji où il y a ce fameux combat entre la tradition et le passé des derniers samouraïs rebelles et la modernité pro-occidentale voulu par l'Empereur. Géniale idée que d'introduire ce robot samouraï. J'ai adoré l'ensemble de ce récit.
Le dernier tome est le plus sombre. Il traite du terrorisme et de l'anarchisme poussé à l'extrême. On découvre également le choix peu moral qu'effectue Clara, l'assistante amoureuse. Le côté sombre de nos héros... En même temps, on découvre que le gentil bon père de famille peut être le pire des extrémistes. Tout cela n'est pas fameux pour le genre humain. C'est une véritable critique appuyée de la part de l'auteur.
Au final, je peux dire que Koblenz est une Bd pas comme les autres. Le dessin est très réussi de même que l'audace des cases. Les dialogues sont fins et on sent vraiment une tendre complicité entre nos deux héros. Je conseille très vivement cette lecture. Un vrai coup de coeur ! :)
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
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Mon Gras et moi
J'avais entendu parler du fameux blog d'une grosse, encore un phénomène internet. J'étais allé voir, et j'avais bien aimé le ton décalé, sans concession, mais aussi rempli d'humour de Gally. Et puis les éditions Diantre !, chez qui elle a publié récemment Sale morveuse !, ont emporté le morceau pour la publier. Pour notre plus grand plaisir. Pourquoi parler de plaisir si on est devant un album disponible gratuitement sur internet ? Parce que ce n'est justement pas le cas ! plus de la moitié des planches sont inédites, et l'on a droit en bonus à 3 pages réalisées par le compagnon de Gally, Obion (qui travaille sur "Donjon" après avoir réalisé Le Déserteur, par exemple). L'ensemble des planches est réalisé en trois couleurs : noir, blanc, et rose. mais ce n'est pas un rose sirupeux, qui eût pu donner des envies de vomir au lectorat. Non, c'est un rose assez atténué, très agréable. Gally nous raconte donc ses soucis de poids, et c'est souvent assez drôle, mais aussi plutôt attendrissant par moments. Surtout ses anecdotes ont le goût du vécu (comme par exemple la peur viscérale du regard des autres), même si à mon avis elle extrapole certaines situations. C'est fin, intelligent, et on ne s'ennuie pas du tout à la lecture, puisque l'auteur a un style très sûr, clair, et fortement lisible. A déguster à toute heure.
Du plomb dans la tête
J’ai découvert "Du plomb dans la tête" un peu par hasard... Les petites intégrales Casterman me font de l’œil. Je feuillette celle-ci. Je ne suis pas plus emballé que ça par le graphisme, mais le titre finalement assez anodin, attire tout de même mon attention. Et je ne sais pas pourquoi, chose que je fais rarement en librairie, je lis assidument les dix premières pages. Le ton est tout de suite donné : deux tueurs professionnels discutent pompes à deux milles dollars et merde de chien, le dialogue est décalé, les répliques sont cinglantes et assez jouissives. On dirait du Tarantino, et moi, le -tarantinesque- j’adore ça, bref j’achète... ... Et je ne regrette pas car le scénario de Matz est excellent, tout à fait dans le ton de ma première impression et vraiment bien ficelé. Au-delà de cette ambiance Pulp fiction, on a droit à un bon polar noir rondement mené, et des personnages stéréotypés mais c’est le genre qui veut ça. Flingueurs philosophes de bas étages, flics plus ou moins intègres, politiciens véreux, et journalistes ambitieux, voilà la brochette de personnages qui peuplent cette histoire qui ne donne pas dans le politiquement correct. J’ai eu un peu peur au milieu du tome 2, aux vues de la tournure des évènements. Fausse alerte, la série négocie un virage avec l’association contre-nature de circonstance de deux personnages, mais finalement l’intrigue y gagne en intérêt. Côté illustration, comme je l’ai déjà évoqué au début, je ne suis pas spécialement séduit par le dessin réaliste de Wilson. Je trouve son encrage trop épais. En revanche, son découpage est vraiment efficace, très énergique avec une lisibilité très agréable. Mais finalement, ce que j’aime le moins, ce sont les couleurs numériques de Blythe : trop brillantes et lisses, pas assez rugueuses à mon goût. Ce n’est pas moche mais très quelconque, ça manque de caractère pour un tel récit.
Jazz Maynard
Après la lecture du tome 1, j’avais été un peu déçu et mis seulement 3/5. La narration et ses différents Flashes-back m’avait un peu gêné. J’avais conclu mon avis par : Une première impression mitigée mais qui évoluera sans aucun doute (en mieux ou en pire) avec la suite, que j’attends quand même avec impatience. Avec la sortie du tome 2, j’en ai profité pour relire le tome 1 et le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai un avis bien plus enthousiaste ! J’ai vraiment accroché. Plus de gêne avec les flashes-back, j’ai mieux compris l’histoire, j’ai bien cerné tous les personnages et l’intrigue se révèle super prenante. Il y a effectivement un coté Tarantino dans cette série. Le dessin et la colorisation frappent par leur originalité, bref que du bon. Il ne faut parfois pas s’arrêter à une première impression.
La Caste des Méta-barons
"La caste des Méta-Barons" de pères en fils... J’ai pris un grand plaisir à suive cette saga galactique d’aventures épiques en suivant l’arbre généalogique des Méta-Barons chapitre par chapitre ; et ce, en dépit de tous les défauts assez flagrants de la narration de l’histoire scénarisé par Jodorowsky: trop bavard, des dialogues poussifs, des personnages caricaturaux, une mise en scène théâtrale, des retournements de situation et des coups du sort faciles. Mais cependant, oui, j’ai adoré, si bien que je me suis fait l’intégrale des 8 tomes en une après-midi. La plupart de ces points m’aurait normalement un peu refroidit ; mais ici, ils font parti d’un tout qui donne vie à un ton et un univers à part auxquels on ne reste pas indifférent. Les aventures ne sont pas particulièrement palpitantes mais la chute de chaque tome appelle viscéralement la suite. Pour moi, c’est une série à part dont la force réside principalement dans l’univers mis en place et cet espèce de lyrisme singulier auquel on adhère ou pas. Bref, une série pas facile à conseiller même si elle mérite amplement qu’on s’y intéresse au moins pour se faire une opinion. Côté dessin, le travail de Gimenez est très chouette, et ses couleurs sont magnifiques. Il a un style réaliste avec un trait très fin et une palette de couleurs froides qui sied parfaitement à l’ambiance de la série. Ces personnages sont sévères voire quelques fois grimaçants, mais ça va de paire avec le côté poussif du scénario. Les différents bestiaires, technologies et mondes sont bien pensés et très réussis. Autant le scénar peut porter à discutions, autant les illustrations mettront tout le monde d’accord, car même si on n’est pas fan du style, on ne peut que constater ses qualités.
Le Fléau des Dieux
Vraiment bien comme série, c'est pour moi ma meilleure découverte de l'année ! Le scénario est vraiment original, mêlant un part historique et mythologique avec de la science-fiction, le tout bien imaginé et cohérent. Les héros sont très vite attachants, qu'ils soient côté "clair" ou côté "obscur" et leurs personnalités évoluent et sont bien développées. J'ai dévoré cette série tant on a envie de connaitre la suite, et ma première réaction lorsque j'ai eu fini, c'est de trouver d'autres œuvres de Mangin... Sur les 6 volumes, on ne se lasse pas en avançant et à chaque fois on apprend et comprend mieux le monde décrit. Les dessins sont superbes, j'aime bien le découpage des cases et l'utilisation des couleurs. Je conseille donc l'achat, c'est un tout qui en fait une série culte.
Peter Pan
Au départ, adapter une histoire aussi connue que celle de Peter Pan peut sembler un pari risqué. Loisel a parfaitement réussi cet exercice, il s’est appuyé sur la trame de l’histoire, il s’est remarquablement approprié les personnages et il les fait évoluer à sa façon pour nous livrer un petit bijou. Cette histoire m’a particulièrement touché. Parce que j’ai lu une superbe histoire d’aventure, une histoire qui a fait rêver le grand enfant que je suis. Un peu comme Peter qui refuse de grandir, j’ai moi aussi voyagé dans le monde imaginaire, j’ai combattu les pirates et le Capitaine Crochet, j’ai rigolé dans les bons moments, et j’ai été ému quand il se passe des évènements tragiques. Parce que tout n’est pas rose bonbon. Si cette histoire a pu me transporter tel un gamin à qui on lirait le conte, cette histoire a également un côté bien plus adulte, très noir. Elle est parfois cruelle, très cruelle même. Une superbe série que j’avais déjà lue par le passé et que je n’avais pourtant pas autant aimée. On dira que cette seconde lecture m’a permis d’apprécier ce chef d’œuvre à sa juste valeur !
Cross Game
Pour être franc, les "derniers" Adachi en date m'avaient peu convaincu. Hanté par le souvenir des différents mais superbes Touch et Short Program, j'avais été par exemple peu satisfait de Katsu, qui reste au fond une oeuvre (pour l'auteur) assez plate et sans grande envergure, ou audace. Où était donc passée toute la finesse et la subtilité d'Adachi ? Dans Cross Game. Je m'attarderai surtout sur le premier tome, n'ayant malheureusement pu lire que le début du second. Cette oeuvre renoue tout de suite avec l’excellence Adachienne, avec de surcroît quelque chose en plus, qui la démarque indubitablement: Non content de retrouver la narration adroite et fine du maître (peut être plus que d’habitude d’ailleurs), l'histoire offre une situation initiale originale et d’une richesse hallucinante, qui laisse d'entrée le lecteur rêveur pour la suite: Dès les premières pages, on ressent un grand potentiel sur plusieurs personnages, pas forcément les plus mis en avant, et l'on sent comme un malaise dans la relation principale, que quelque chose "doit" se passer. Le lecteur s'imagine sans en prendre conscience énormément de scénarios entre nos très jeunes héros, se doutant bien qu’une ellipse devrait passer par là pour rendre l’ensemble plus mature (?), et paf, l’auteur nous prend à revers et nous crève le coeur. Enorme. La suite est comme souvent dans ce genre de situation traité avec beaucoup de pudeur, et montre qu’Adachi, si l’on avait finit par l’oublier, n’est pas invariablement synonyme de légèreté, comme il l’avait déjà montré par le passé. Cross Game, sans renier aucunement le style de son auteur, reste une des séries les plus "dures" qu'il ait faites, et l'une des plus prometteuses.
From Hell
Qu'est ce que j'ai pu avoir peur d'entreprendre la lecture d'un tel pavé de 600 pages et de surcroît en noir et blanc ! Quelques avis me faisaient frémir d'avance car je suis un lecteur très attaché aux qualités esthétiques d'une oeuvre et plutôt grand public. Oui, cette bd avait alors tous les inconvénients pour me déplaire. Je sais qu'on ne doit pas juger une oeuvre avant de l'avoir lu. Une vieille connaissance, grand amateur de bd, qui m'avait jadis initié à des lectures plus adultes que les Tintin et autres Astérix, m'avait lancé une espèce de défi: "tu ne seras jamais un véritable collectionneur de bd si tu ne possèdes pas From Hell !" Bigre ! Qu'avait 'elle de spéciale pour susciter une telle admiration ? Je n'en suis pourtant pas à mes premières lectures ! Voilà que je me précipite pour l'acheter dès le lendemain puis je l'a fais trôner dans ma nouvelle bibliothèque flambante neuve (ou dois-je dire son extension). Les mois passent... Je délivre près de 200 avis sur ce site. Tout est bon pour lire autre chose. Mais je suis blasé par toutes ces lectures qui ne m'apportent que rarement des satisfactions. Les avis négatifs se multiplient à une vitesse grand V. Un beau jour, car ma bibliothèque d'entreprise étant indisponible pour cause de rénovation, je me lance enfin dans l'aventure Greetings from Hellville. Je commence cette lecture tant redoutée et repoussée... Mais, c'est le coup de foudre immédiat malgré une première partie très difficile dans son approche. Je ressens véritablement la quintessence de ce que la bd peut offrir de meilleur. C'est à la fois sublime et intelligent ! Il faut dire que je désespérais de retrouver une oeuvre culte. Alan Moore devient pour moi l'un de mes meilleurs scénaristes ayant déjà noté Le Culte des Ténèbres son oeuvre Watchmen. L'histoire est non seulement très originale mais elle est illustrée par un style graphique très intéressant. Je me suis mis à aimer ce dessin car il nous permet de faire preuve d'imagination pour relier toutes les scènes entre elles. Je ne pensais pas que je pouvais atteindre ce stade un jour. J'ai ressenti une véritable fascination visuelle par ce trait d'une extrême délicatesse qui parvient à restituer la beauté ou la laideur naturelle du vivant. Il faut simplement en retirer la substantielle dimension. Ce n'est pas à la portée de tout le monde. Greetings from Hellville est le passage obligé pour tout lecteur qui aime passionnément un tant soi peu la bande dessinée. Pour moi et c'est purement subjectif (quoique !), il y a eu un avant et il y aura un après Greetings from Hellville. C'est un véritable rite d'initiation pour un lecteur. J'espère pouvoir me relever car une telle qualité scénaristique ne se rencontre pratiquement jamais. C'est un véritable chef d'oeuvre qui m'a transporté dans un univers au-delà des limites. C'est terriblement jubilatoire ! :: La trame imaginée par l'auteur est réellement captivante. Les décors sont habilement suggérés par des variations d'ambiance. Ce récit regorge de trouvailles intelligentes. Greetings from Hellville apporte une nouvelle résonance aux règles de base qui bâtit les fondements mêmes du genre policier. Etant titulaire entre autre d'un DEA de sciences criminelles, j'ai pu grandement apprécier cette enquête difficile, les fausses pistes qui se sont multipliées, l'autopsie de la vie de ce tueur intemporel. Un seul mot réussit finalement à bien résumer mon état d'esprit à la fermeture de cet album : culte ! :) Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 5/5 - Note Globale: 4.5/5
Purgatoire
La qualité est toujours au rendez-vous chez Chabouté. "Purgatoire" est un merveilleux triptyque : que du bonheur à sa lecture ! On retrouve les thèmes favoris de l'auteur : la dénonciation d'un système hypra-individualiste, de l'Eglise qui s'est écartée de son chemin, de la politique et de ses sombres magouilles... J'ai trouvé que "Purgatoire" était juste un cran au-dessus des autres oeuvres de l'auteur car c'est une véritable compilation. Il ne manque toutefois pas grand chose pour que cela soit un chef d'oeuvre ! Nous avons un jeune héros sur lequel s'abattent tous les malheurs du monde. On le plaint véritablement. Au second tome, on s'aperçoit que ce n'était pas un ange non plus. Le dernier livre est une rédemption. Nous avons un auteur qui sait conjuguer toutes les nuances de l'âme humaine. Oui, j'en redemande si c'est toujours à ce niveau là ! :) Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Koblenz
Rouge de Chine du même auteur avait déjà attiré mon attention. "Koblenz" fait encore mieux ! Il y a toujours le thème du lien entre réalité et fantastique qu'on retrouve mais poussé un petit peu plus loin dans son traitement. J'ai bien aimé que les informations soient distillées à travers les différents tomes autour du héros : le personnage énigmatique de Koblenz qui offre ses services en échange d'années de vie. Tout n'est pas révélé tout de suite ce qui agrémente la lecture (voir notamment le lien entre le second et quatrième tome). Le premier tome qui traite du désespoir d'une ombre est une parfaite réussite. Le thème de l'industrialisation massive d'une société capitaliste qui fait des sacrifices est parfaitement traité. Le traitement du récit fait penser un peu au film Sleepy Hollow de Tim Burton. L'ambiance est parfaitement rendue. Le second tome, qui nous entraîne sur les traces d'une civilisation totalement disparue et qui n'acceptait pas sa fin inéluctable est une merveille. Carthage contre Rome. Ce récit est très dépaysant par rapport au premier. Le troisième tome nous entraîne dans le Japon de l'ère Meiji où il y a ce fameux combat entre la tradition et le passé des derniers samouraïs rebelles et la modernité pro-occidentale voulu par l'Empereur. Géniale idée que d'introduire ce robot samouraï. J'ai adoré l'ensemble de ce récit. Le dernier tome est le plus sombre. Il traite du terrorisme et de l'anarchisme poussé à l'extrême. On découvre également le choix peu moral qu'effectue Clara, l'assistante amoureuse. Le côté sombre de nos héros... En même temps, on découvre que le gentil bon père de famille peut être le pire des extrémistes. Tout cela n'est pas fameux pour le genre humain. C'est une véritable critique appuyée de la part de l'auteur. Au final, je peux dire que Koblenz est une Bd pas comme les autres. Le dessin est très réussi de même que l'audace des cases. Les dialogues sont fins et on sent vraiment une tendre complicité entre nos deux héros. Je conseille très vivement cette lecture. Un vrai coup de coeur ! :) Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5