Dialogues décapants, situations farfelues et franchement marrantes, histoire se situant dans une famille franchouillarde, etc... "La marie en plastique" est une bd qui m'a énormément plu !
Voici mes avis sur les deux tomes qui composent la série :
Avis sur le tome 1 :
Peu de temps après Les petits ruisseaux, Rabaté signe une chronique familiale au scénario aidé par Prudhomme au dessin cette fois-ci.
« La marie en plastique » est une BD se déroulant dans un petit village. L’histoire démarre par le retour d’Emilie du pèlerinage de Lourdes, cette grand-mère est catholique pratiquante. C’est tout le contraire de son mari Edouard qui est athée et qui a des opinions communistes. Ce vieux couple vive chez la fille d’Emilie qui est marié avec Paul, un mari gentil et bon vivant. Tom et Lisa sont les petits-enfants d’Emilie et Edouard, la fille va d’ailleurs passer sa communion solennelle. Tiens, au fait, la grand-mère a ramené un objet de Lourdes qui va foutre un bon petit bordel au sein de cette famille…
Dans cette BD, j’ai adoré les scènes de ménage entre Emilie et Edouard dont Rabaté s’en sert pour y mettre des dialogues à la fois humoristiques, pertinentes et absurdes ! Il y a dans cette BD un air franchouillard -que j’ai également aimé- rehaussé par sa situation dans un village au fin fond de notre pays et par des personnages bon vivants qui ne diront jamais « non » devant un camembert bien de chez nous et un bon apéro !
L’histoire met donc l’accent sur les personnages et les dialogues entre eux qui en découlent. Le dénouement est très imprévisible, à mille chemins du développement de ce premier tome dont je me demandais quelle était l’intrigue principale.
Je ne suis pas vraiment admiratif du trait de Prudhomme : je le trouve trop brouillon et quelconque. D’ailleurs, la couverture n’est pas à mon avis très attirante. Néanmoins, j’aime sa mise en page et son découpage qui font preuve d’originalités même si parfois j’ai dû faire quelques retours en arrière pour bien saisir des scènes.
Finalement, je vous conseille très fortement la lecture de ce premier tome de « La Marie en plastique ». La situation dans une famille franchouillarde et les dialogues « savoureux » entre le vieux couple me sont apparus vraiment irrésistibles. A découvrir d’urgence !
Note finale : 4/5
Avis sur le deuxième tome :
Suite et fin de cette bd qui met en scène une famille franchouillarde, ce deuxième tome m’est apparu également très agréable à lire.
Le lecteur est invité à suivre le quotidien d’un foyer composé d’un couple avec enfants qui héberge les parents maternels et dont la grand-mère va -à partir d’un objet ramené du pèlerinage de lourdes- provoquer un chamboulement dans la famille et… dans le village.
L’humour utilisé dans ce second tome m’a semblé moins percutant que le premier. Cependant, les personnages sont toujours aussi attachants. Rabaté a réussi avec beaucoup de talents à « m’insérer » dans le quotidien de cette famille comme si j’observais leurs réactions en faisant partie de l’un des leurs !
De nombreux personnages secondaires apparaissent dans cette seconde partie, j’ai énormément aimé le comportement assez cocasse de certains d’entre eux comme l’équipe de football… D’un autre côté, il est vrai aussi que pour apprécier cette bd, le lecteur ne devra pas être trop porté sur la religion… même si l’humour employé ne m’est pas apparu très insultant envers le christianisme, j’ai senti de la part du scénariste beaucoup de (gentilles) sarcasmes et aussi de tendresse envers les croyants.
« La marie en plastique » est finalement une série que j’ai énormément aimée et que je relirai souvent avec grand plaisir. A mon avis, les points forts de cette bd sont la présence de personnages très attachants, l’invitation aux lecteurs à partager le quotidien d’une famille de bons-vivants et les dialogues qui m’ont très souvent pliés en deux.
Note finale : 4/5
Avis sur le premier tome "Nuit blänche" :
Je suis totalement tombé sous le charme de ce road-movie !...
Cette histoire d’une amitié naissante entre un gros bonhomme et un marchand d’aspirateurs est très touchante, très émouvante. Quelques flash-backs sont présents dans cette histoire et permettent aux lecteurs de mieux discerner nos deux personnages principaux. Le récit est situé dans un univers surréaliste mais qui se révèle assez proche de notre société.
Les apparitions fantastiques d’une jeune femme et la présence tout au long du récit d’une atmosphère étrange sont secondaires dans cet album dont l’intérêt principal réside dans le rapport amical entre ces deux personnages.
Paolo Mottura est un auteur italien qui m’est complètement inconnu, son dessin tout en rondeur est très agréable, les décors sont magnifiques, les personnages sont facilement identifiables, bref, j’adore !
C’est le premier album en tant que scénariste de Christophe Bec, c’est une belle réussite et je lui souhaite une bonne continuation ! C’est un de mes coups de cœur de cette année : à découvrir d’urgence !
Vivement le deuxième tome !
Note finale : 4/5
Avis sur le deuxième tome "Cauchemars" :
Magnifique ! Émouvant ! Quelle beauté ! Quelle maîtrise ! Des superlatifs me manquent encore pour désigner ce deuxième tome de Carême. Cet album est aussi magnifique que le premier tome sinon meilleur !
Ce qui m’a frappé dans cet album, ce sont les nombreuses séquences sans parole. Elles sont particulièrement réussies, le dessinateur a arrivé à me transmettre des émotions par le seul jeu des expressions et de l’excellente maîtrise du découpage.
Je tire aussi mon chapeau au scénariste qui, à travers son histoire, se permet de satiriser avec souplesse notre société parfois avec beaucoup d’humour (passages dans l’ascenseur), d’ironie (les assurances et l’administration) ou de sévérité (la haute bourgeoisie et les comportements paranoïaques suite aux attentats).
Avec ce tome, le thème de la générosité apparaît avec toujours en toile de fond l’amitié qui relie désormais durablement nos deux héros. Le rythme de l’histoire se ralentit par rapport au premier tome mais cela ne m’a pas dérangé étant donné le bonheur que j’ai ressenti devant ces scènes muettes. J’ai noté que le chien de Aimé prend de plus en plus de place dans le scénario… il en est de même aussi le côté fantastique du récit.
Le dessin est de Mottura est toujours aussi agréable à regarder, la mise en couleurs baroque apporte une ambiance à la fois étrange et féerique au récit.
Le deuxième tome m’est apparu donc comme la confirmation de la naissance d’une grande série : je le souhaite vivement !
Note finale : 5/5
Avis sur le troisième tome "Léviathän" :
Il est assez étonnant de constater que « Carême » ne me semble pas avoir eu d’énormes succès auprès des bédéphiles. Serait-ce parce qu’il n’y a pas d’héroïne à forte poitrine dans cette série ? Pourtant, pour moi, la BD de Bec & Mottura fait parti des meilleures séries chez les éditions « les humanoïdes associés ». Le troisième tome vient de sortir et je peux vous assurer que l’histoire est toujours aussi passionnante !
Pour ceux ou celles qui ne savent pas, « Carême » est un road-movie fantastique où les auteurs nous invitent à partager le destin de deux personnages : Martinien et Aimé. La trame de l’histoire est essentiellement basée sur la grande amitié entre ces deux hommes.
Dans ce troisième tome, Martinien est devenu riche et Aimé semble enfin avoir trouvé la sérénité malgré sa maladie. Hélas, de sombres présages vont bientôt apparaître et nos deux amis vont devoir à nouveau se battre encore et encore pour retrouver leur tranquillité… en ressortiront-ils indemnes ?
Dans « Léviathan », le scénariste Christophe Bec va, comme dans le tome précédent, glisser quelques remarques satiriques sur les travers de notre société. Ainsi, le monde de l’art et des éditions, le gigantisme et l’inégalité de traitement entre les classes sociales y seront abordés.
Cependant, le sujet principal de la série reste toujours l’amitié… celle entre Aimé et Martinien dont les auteurs nous offriront des superbes séquences pleines d’émotions !
Que serait « Carême » sans Mottura ? Cet auteur est indéniablement le dessinateur pour cette série. J’adore son style tout en rondeur qui me donne l’impression que les bâtiments en fond de décors vivent malgré leur architecture baroque. J’aime aussi les expressions qu’ils donnent à ses personnages (issues de l’école « Walt Disney »…) qui lui permettent de réaliser de magnifiques planches muettes.
La mise en couleurs faite par ordinateur est somptueuse. Les tons employés se marient très bien avec le style baroque de l’univers de « Carême ».
Apparemment, « Léviathan » clôt la série. « Carême » est, à mon avis, l’une des meilleurs BD que possède les éditions « les humanoïdes associés ». A mon avis, la série présente tous les ingrédients pour que les bédéphiles puissent y passer un excellent moment de lecture : un univers original et captivant, une intrigue fantastique intéressante mais qui reste suffisamment discrète pour ne pas déconcerter les lecteurs, un humour léger et bien vu, des personnages très attachants, des séquences riches en émotions et un dessin magnifique ! Alors… que demander de plus ?
Note finale : 4/5
Avis sur les 3 premiers tomes :
En seulement 3 albums, « El Nino » est devenu une de mes séries aventures préférées.
C’est le dessin réaliste de Boro Pavlovic qui m’a convaincu. Son trait est assez gras, ça manque un peu de finesse mais je lui reconnais un certain charme. Je trouve que son style se démarque assez des autres auteurs pour reconnaître au premier coup d’œil que c’est bien « El Nino » qu’on est en train de lire.
Véra, l’héroïne, voyage beaucoup grâce notamment à son métier d’infirmière dans la croix rouge. Suite au décès de son père, elle découvrira qu’elle a un frère et fera tout pour le retrouver. Après un premier tome en Afrique et en plein milieu du pacifique, un deuxième sur les côtes de l’Amérique du Sud, le troisième quitte ce dernier continent vers l’Asie. Les deux premiers tomes m’ont agréablement surpris par la richesse des décors, « L’archipel des Badjos » ne fait pas exception à la règle et sur ce point, il est même plus documenté puisqu’on trouve dans le désordre une statue d’un éléphant dans l’île de Bornéo, les « trois dames » que les lecteurs auront l’occasion de découvrir sa situation géographique et pleins de lieux encore. Ces « déplacements » sont l’occasion aussi pour les lecteurs de se mêler à la vie quotidienne des habitants que Véra rencontre au fur et à mesure de son « périple » pour la recherche de son frère.
Christian Perrissin, le scénariste, a rassemblé une documentation impressionnante pour cette histoire et a parfois été lui-même sur place, cela se ressent à la lecture de la série lorsque Véra rencontre ses habitants des îles du pacifique. Christian Perrissin et « Les humanoïdes associés » ont cherché pendant 2 ans le « bon » dessinateur pour enfin démarrer « El Nino », ils sont finalement bien tombés !
Je suis sous le charme du personnage principal : Véra, c’est une (belle) femme possédant un fort tempérament, qui marche beaucoup à l’instinct et qui est parfois un peu trop naïve. D’ailleurs, un des (rares) points faibles de cette série vient peut-être sur le fait que Véra arrive toujours à se sortir des circonstances assez improbables et dramatiques. Je pense particulièrement à la scène où elle retrouve seule en compagnie d’une « princesse » en plein milieu du pacifique. Mais cela fait partie intégrante des séries d’aventure, Tintin et Milou, Sillage pour ne citer qu’elles ont bien eu leur lot de chances !
L’histoire est assez complexe et le troisième tome pose de nouvelles énigmes notamment par l’apparition d’autres personnages qui ont connu Kolya le frère de Véra. C’est clair qu’on a affaire à une série qui ne se lit pas en un quart d’heure !
« L’archipel des Badjos » est pour moi le meilleur tome de la série grâce notamment à la mise en couleurs de plus en plus belle. Le coloriste et Boro ont réalisé des planches exceptionnelles, je pense notamment aux nombreuses vues sur la jonque sur les pages 21 et 22. Elles valent à elles-seules le coup d’œil ! La mise en page est excellente et le choix des cadrages cohérent, le tout donne une fluidité très bonne à la lecture de cet album.
En conclusion, je recommande vivement cette série à tous ceux qui ont une âme aventurière, « El Nino » vous charmera !
Note finale : 4/5
Avis sur le 4ème tome "Les oubliées de Kra":
« Les oubliées de Kra » est l’album le plus « calme » de la série. Il sert de mise en place pour le prochain tome qui clôt le cycle.
Dans cet album, Véra voyage toujours autant que dans les précédents tomes. Cependant, elle ne se retrouvera pas face à des situations vraiment dramatiques. La BD m’est apparue donc comme un tome de transition où on la voit collecter de nombreuses informations pour essayer de retrouver son frère.
J’aime beaucoup Véra. Généreuse, naturelle, très belle, passionnée, courageuse, cette héroïne est certainement le personnage féminin le plus attachant que j’ai pu découvert jusqu’à maintenant dans la BD.
Le dessin réaliste de Boro Pavlovic est parfaitement adapté à cette BD. Sa mise en page et son découpage m’ont parfois surpris par son originalité avec ses nombreuses cases qui de temps en temps entourent une grande image centrale (plus visibles dans le tome précédent) mais qui ne m’a jamais fait perdre le sens de la lecture.
Sébastien Gérard est certainement un des meilleurs coloristes que je connaisse. J’avais déjà été impressionné par son travail dans « l’archipel des Badjos » (tome 3), il confirme mes bonnes impressions dans cet album. Il est l’un des rares auteurs qui me démontre que l’outil informatique peut donner un très beau travail de colorisation en évitant d’utiliser à l’excès les effets « photoshop ».
« Les oubliées de Kra » est finalement un album magnifiquement illustré (comme dans l’ensemble des albums d’El Nino) qui marque une pause dans la série. Les scènes d’action laissent la place à des séquences où on voit Véra collecter le maximum d’informations pour essayer de retrouver Kolya. Cette BD ne m’est pas apparue comme le meilleur de la série car j’ai eu l’impression qu’il soit le tome de trop d’ « El Nino », sous entendu que la trame de ce cycle aurait pu être plus courte (réalisé en 5 tomes), mais l’album se laisse lire agréablement.
Note finale : 3/5
Avis sur le 5ème tome "Le paria de Célèbes":
Le scénariste a parcouru le monde. Lors de son périple dans le pacifique, il a rencontré des peuples et des faits qui l’ont inspiré pour réaliser cette histoire. Je suis plutôt un bon lecteur de récits d’aventure surtout lorsque les personnages principaux voyagent beaucoup à l’image des péripéties de Corto Maltese. Véra, l’héroïne de « El Nino » se retrouve souvent dans situations abracadabrantes mais qui se révèlent suffisamment réalistes pour que je suive ses aventures avec un grand intérêt. « El Nino » m’a permis de découvrir le peuple du pacifique donnant ainsi un côté exotique à cette histoire et les terribles trafics -toujours d’actualité- des pirates dans la mer de Chine.
Cette série m’a fait découvrir également un dessinateur et un coloriste hors pair. Je me suis procuré la version limitée en noir et blanc du « Parai des Célèbes » et ainsi la comparer avec la version courante en couleurs, il m’est apparu évidemment le travail de Sébastien Gérard apporte plus de lisibilité et d’ambiance au trait réaliste pourtant très bon de Boro Pavlovic. Ce duo formé dès le 3ème tome (« L’archipel des Badjos ») se complètent à merveille et rendent « magique » la lecture de la série grâce à leurs talents graphiques.
« Le paria des Célèbes » clôt le premier cycle d’ « El Nino » d’une manière qui me fut très satisfaisante, ce tome final apporte suffisamment d’éléments de réponses pour ne pas frustrer lecteur en le « forçant » à lire le prochain cycle. C’est un aspect que j’apprécie énormément car de nombreuses séries ont souvent tendance à jouer les rallonges dès qu’elles rencontrent un grand succès commercial…
Pour peu que vous ayez une âme aventurière, « El Nino » est une série suffisamment intéressante pour que vous la feuilletiez. De plus, le trait de Boro Pavlovic complété par un grand coloriste (Sébastien Gérard) est vraiment excellent et rend la lecture d’« El Nino » très agréable… alors, que demander de plus ?
Note finale : 5/5
Je suis sous le charme.
Oui oui, sous le charme de cette série qui passe probablement largement inaperçue.
Pourtant elle est plutôt pas mal, avec un récit qui oscille entre thriller et burlesque, comme l'a souligné Ro. L'histoire révèle un auteur à la fois érudit et talentueux. Son récit bénéficie d'une mise en scène inspirée et intrigante. Dès les premières planches j'ai été pris par l'histoire, pour dévorer les deux albums à la suite. Le trait de Riche, qui me fait penser à celui du dessinateur du "Tueur", est finalement assez clair, alors que je le trouvais un chouïa immature en début de lecture. Voilà une bonne petite série, sans prétention mais qui est à la fois efficace et agréable.
Note finale : 3,5/5.
Oh la superbe oeuvre que voilà ! Avec toute la lassitude que mes si nombreuses lectures ont pu m'apporter, avec toute la difficulté qu'une BD puisse avoir à me convaincre tant j'en scrute tous les éventuels défauts, j'ai trouvé le premier tome de Siegfried quasiment parfait en tout point. Et il ne fait nul doute pour moi que si les tomes suivants à paraître sont du même niveau que ce tome de démarrage, nous aurons là une série incontestablement culte.
Siegfried rend à mes yeux à la perfection la force de l'opéra Wagnérien, de ce mythe rude et grandiose qui en a inspiré tant d'autres dans notre culture moderne imprégnée d'heroic-fantasy et de l'influence de Tolkien.
C'est avec cette lecture que je réalise que je connaissais très mal la légende de l'Anneau des Nibelungen. J'en gardais le souvenir d'un mythe complexe et un peu désuet. Mais la narration de cette BD est brillante, parfaitement fluide, sans ambiguïté, propre et belle. Elle permet de rendre le récit parfaitement clair tout en lui conservant une part de mystère, d'obscurité et de solennel. Il y a une véritable force dans la façon dont cette histoire est narrée.
Force qui répond à la superbe du dessin. Les planches sont tout simplement grandioses, toutes plus esthétiques et travaillées les unes que les autres. Du grand art !
Et là où je craignais une adaptation trop froide, trop rébarbative, l'auteur a su, avec le personnage du forgeron Mime dont le faciès très expressif tient un peu du cartoon, donner un petit peu de légèreté à l'histoire tout en lui gardant son sérieux.
Difficile d'admettre que ce soit la même personne, Alex Alice, qui soit en mesure de produire un tel dessin et une narration aussi réussie, aussi bon scénariste que dessinateur, même si ici le scénario n'est que l'adaptation très réussie d'une oeuvre existante.
Admirable !
Comment peut-on aviser cette série et dire que l'on connait l'assassin à la fin du premier tome?? C'est comme prétendre avoir tout compris du film "Usual suspect" sans avoir vu le dernier quart d'heure... Grotesque. Moi qui ai lu l'intégralité, je peut vous assurer qu'après les 6 premiers tomes vous ne saurez toujours pas (vraiment) qui tue, pourquoi, qui tire les ficelles et à chaque fois que j'ai des convictions, l'auteur me montre à quel point je me trompe. Je suis manipulé par l'auteur! Du grand art.
Au fur et à mesure que l'oeuvre avance, l'auteur nous en apprend plus sur les personnages, en fait apparaitre quelques nouveaux sortis de l'ombre et le rythme des meurtres ralentit, mais pas celui des trahisons...
Cette oeuvre est un thrilleur, un slasher même pour être précis puisque les meurtres sont commis à l'arme blanche. Je m'attends donc à trouver tous les éléments d'un thrilleur: sexe, manipulation, meurtre, ambiance oppressante... Bref tous les éléments que l'on peut trouver dans un "Basic instinct" par exemple. Critiquer la présence de sexe dans un thrilleur serait comme critiquer la présence d'un ballon sur un terrain de football.
Tous ces éléments sont magnifiquement mis en scène par un graphisme somptueux. Ce manga est vraiment très beau, très détaillé et cela participe grandement à l'ambiance oppressante de l'oeuvre. Un petit bémol dans les premiers tomes les visages semblent parfois "plats" et les perspectives, notamment en intérieur, un poil trop fuyantes, mais cela s'améliore ensuite.
Au niveau de l'histoire : après 6 tomes, tout ce que je savais c'est que je ne savais rien. L'auteur réussi parfaitement à faire douter le lecteur et tout se tiens (hormis l'absence policière inexplicable). Je n'ai jamais eu l'impression de lire une oeuvre qui se construisait au fur et à mesure mais au contraire de suivre une trame bien définie et qui, en toute logique, conduit à une apothéose à la fin du tome 9.
Attention toutefois, la violence de certains meurtres, quelques libertés avec la moralité et surtout la bestialité de certains sévices sexuels sont à déconseiller même à certains adultes..
Mon manga préféré, à moi et ... à ma femme!!!
Tout d'abord parceque c'est l'un des plus beau que j'ai pu lire, les graphismes sont superbes, les personages sont tres distincts graphiquement (comme sur le plan du caractère d'ailleurs) et les décors sont tout simplement somptueux.
Ce shonen reprend certes un certain nombre de points vus et revus (un étudiant, une "pension", plein de filles autour, un peu de "ecchi" très soft) Mais il vaut surtout par la qualité des dessins et par une histoire originale entre une fille (Aoi) imprégnée et enracinée dans la tradition japonaise et un garçon (Kaoru) plus en adéquation avec son temps et plus "nature". Beaucoup d'autres filles toutes plus ou moins amoureuses de Kaoru vont venir se joindre à eux. Leur role dans l'histoire et purement ludique puisqu'elles ne sont là que pour l'humour et le fan service. A l'exeption de Tina, une fille mi-américaine mi-japonaise au rôle et au caractère extrêmement bien travaillés.
Les personnages secondaires sont sympathiques et apportent l'humour et la décontraction entre les passages plus sérieux de cet "amour impossible". l'équilibre entre les chapitres qui ne font pas avancer l'histoire mais servent à mieux connaitre les personnages et les liens qui les unissent et les passages plus intimistes sur le triangle amoureux est vraiment trés réussi.
A mon goût, l'apogée dramatique de cette oeuvre est atteinte dès le 14ième tome. Cela rend les tomes suivants un peu moins captivants. D'autant plus que lors de ces ultimes tomes, les sentiments et le dénouement de l'histoire occupent toute la place, l'équilibre dont je parlait précédemment est donc rompu pour marquer la fin du temps de l'innocence et de l'insouscience. Du coup, sans cet humour, les derniers tomes semblent un peu longs, mais restent tout de même très agréables à lire.
On peut, peut-être, reprocher aux personnages de ce manga d'être parfois un peu caricaturaux (sauf Tina) mais l'histoire d'amour qui nous est présentée ici est 100 fois plus touchante que le burlesque Love Hina.
"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel.
Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec.
J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne.
L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre.
Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal.
Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur.
Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste.
« Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.
Quelle bonne surprise ! J'avais emprunté la série à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre. À la lecture, j'ai trouvé cela excellent. C'est sans aucun doute le meilleur Shojo que j'ai lu (je considère La Rose de Versailles plus comme un manga historique qu'un Shojo). Le titre laisse présager un manga axé sur la magie, mais c'est plutôt un élément secondaire.
Ce qui est surtout présent dans "Magie Intérieure" est l'exclusion des autres appelé ijime au Japon et qui était tabou il y a encore quelques années. On voit donc Haruko évoluer dans un monde où on ne sait pas ce que pensent vraiment les autres. Je pense que c'est d'ailleurs la force de ce manga. Tout le long, j'ai été impatient de savoir si tel personnage mentait ou était vraiment sincère. L'atmosphère y est donc imprégnée d'un certain malaise malgré un dessin qui fait croire à un énième manga du style de Fruits Basket.
Il y a évidemment une histoire d'amour comme dans tout manga pour filles, mais je ne la trouve pas du tout chiante et je considère même que cela ajoute au malaise déjà présent dans le manga.
Si l'on s'en tient aux résumés des livres et aux couvertures de chaque tome, Emma peut ressembler à une banale histoire à l'eau de rose, comme il y en a tant dans les Shojo mangas.
En fait... il n'en est rien.
Emma est une oeuvre mature, avec une sensibilité extraordinaire, et une sensualité indéniable (mais disséminée ça et là, de manière vraiment très subtile). Passé le dessin assez particulier des visages, on aperçoit très vite l'étendue des talents de la scénariste/dessinatrice, Kaoru Mori : tout n'est que nuance, non-dits, moues, regards.
Une histoire d'une banalité étonnante, mais qui captive à un point inimaginable grâce au formidable talent de conteuse de son auteur : le ton des discussions, des sentiments (joies, regrets...) est d'une justesse incroyable. De mémoire, je n'ai que très rarement lu des expressions aussi convaincantes dans le monde de la BD.
De plus, l'époque victorienne retranscrite est d'une précision remarquable (dans ses décors et ses castes).
Si je devais résumer, je dirais que ça ressemble à une oeuvre de Mitsuru Adachi, mais presque exclusivement réservée aux grands (notamment à cause de son manque d'humour).
Emma est une oeuvre tout simplement extraordinaire.
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La Marie en plastique
Dialogues décapants, situations farfelues et franchement marrantes, histoire se situant dans une famille franchouillarde, etc... "La marie en plastique" est une bd qui m'a énormément plu ! Voici mes avis sur les deux tomes qui composent la série : Avis sur le tome 1 : Peu de temps après Les petits ruisseaux, Rabaté signe une chronique familiale au scénario aidé par Prudhomme au dessin cette fois-ci. « La marie en plastique » est une BD se déroulant dans un petit village. L’histoire démarre par le retour d’Emilie du pèlerinage de Lourdes, cette grand-mère est catholique pratiquante. C’est tout le contraire de son mari Edouard qui est athée et qui a des opinions communistes. Ce vieux couple vive chez la fille d’Emilie qui est marié avec Paul, un mari gentil et bon vivant. Tom et Lisa sont les petits-enfants d’Emilie et Edouard, la fille va d’ailleurs passer sa communion solennelle. Tiens, au fait, la grand-mère a ramené un objet de Lourdes qui va foutre un bon petit bordel au sein de cette famille… Dans cette BD, j’ai adoré les scènes de ménage entre Emilie et Edouard dont Rabaté s’en sert pour y mettre des dialogues à la fois humoristiques, pertinentes et absurdes ! Il y a dans cette BD un air franchouillard -que j’ai également aimé- rehaussé par sa situation dans un village au fin fond de notre pays et par des personnages bon vivants qui ne diront jamais « non » devant un camembert bien de chez nous et un bon apéro ! L’histoire met donc l’accent sur les personnages et les dialogues entre eux qui en découlent. Le dénouement est très imprévisible, à mille chemins du développement de ce premier tome dont je me demandais quelle était l’intrigue principale. Je ne suis pas vraiment admiratif du trait de Prudhomme : je le trouve trop brouillon et quelconque. D’ailleurs, la couverture n’est pas à mon avis très attirante. Néanmoins, j’aime sa mise en page et son découpage qui font preuve d’originalités même si parfois j’ai dû faire quelques retours en arrière pour bien saisir des scènes. Finalement, je vous conseille très fortement la lecture de ce premier tome de « La Marie en plastique ». La situation dans une famille franchouillarde et les dialogues « savoureux » entre le vieux couple me sont apparus vraiment irrésistibles. A découvrir d’urgence ! Note finale : 4/5 Avis sur le deuxième tome : Suite et fin de cette bd qui met en scène une famille franchouillarde, ce deuxième tome m’est apparu également très agréable à lire. Le lecteur est invité à suivre le quotidien d’un foyer composé d’un couple avec enfants qui héberge les parents maternels et dont la grand-mère va -à partir d’un objet ramené du pèlerinage de lourdes- provoquer un chamboulement dans la famille et… dans le village. L’humour utilisé dans ce second tome m’a semblé moins percutant que le premier. Cependant, les personnages sont toujours aussi attachants. Rabaté a réussi avec beaucoup de talents à « m’insérer » dans le quotidien de cette famille comme si j’observais leurs réactions en faisant partie de l’un des leurs ! De nombreux personnages secondaires apparaissent dans cette seconde partie, j’ai énormément aimé le comportement assez cocasse de certains d’entre eux comme l’équipe de football… D’un autre côté, il est vrai aussi que pour apprécier cette bd, le lecteur ne devra pas être trop porté sur la religion… même si l’humour employé ne m’est pas apparu très insultant envers le christianisme, j’ai senti de la part du scénariste beaucoup de (gentilles) sarcasmes et aussi de tendresse envers les croyants. « La marie en plastique » est finalement une série que j’ai énormément aimée et que je relirai souvent avec grand plaisir. A mon avis, les points forts de cette bd sont la présence de personnages très attachants, l’invitation aux lecteurs à partager le quotidien d’une famille de bons-vivants et les dialogues qui m’ont très souvent pliés en deux. Note finale : 4/5
Carême
Avis sur le premier tome "Nuit blänche" : Je suis totalement tombé sous le charme de ce road-movie !... Cette histoire d’une amitié naissante entre un gros bonhomme et un marchand d’aspirateurs est très touchante, très émouvante. Quelques flash-backs sont présents dans cette histoire et permettent aux lecteurs de mieux discerner nos deux personnages principaux. Le récit est situé dans un univers surréaliste mais qui se révèle assez proche de notre société. Les apparitions fantastiques d’une jeune femme et la présence tout au long du récit d’une atmosphère étrange sont secondaires dans cet album dont l’intérêt principal réside dans le rapport amical entre ces deux personnages. Paolo Mottura est un auteur italien qui m’est complètement inconnu, son dessin tout en rondeur est très agréable, les décors sont magnifiques, les personnages sont facilement identifiables, bref, j’adore ! C’est le premier album en tant que scénariste de Christophe Bec, c’est une belle réussite et je lui souhaite une bonne continuation ! C’est un de mes coups de cœur de cette année : à découvrir d’urgence ! Vivement le deuxième tome ! Note finale : 4/5 Avis sur le deuxième tome "Cauchemars" : Magnifique ! Émouvant ! Quelle beauté ! Quelle maîtrise ! Des superlatifs me manquent encore pour désigner ce deuxième tome de Carême. Cet album est aussi magnifique que le premier tome sinon meilleur ! Ce qui m’a frappé dans cet album, ce sont les nombreuses séquences sans parole. Elles sont particulièrement réussies, le dessinateur a arrivé à me transmettre des émotions par le seul jeu des expressions et de l’excellente maîtrise du découpage. Je tire aussi mon chapeau au scénariste qui, à travers son histoire, se permet de satiriser avec souplesse notre société parfois avec beaucoup d’humour (passages dans l’ascenseur), d’ironie (les assurances et l’administration) ou de sévérité (la haute bourgeoisie et les comportements paranoïaques suite aux attentats). Avec ce tome, le thème de la générosité apparaît avec toujours en toile de fond l’amitié qui relie désormais durablement nos deux héros. Le rythme de l’histoire se ralentit par rapport au premier tome mais cela ne m’a pas dérangé étant donné le bonheur que j’ai ressenti devant ces scènes muettes. J’ai noté que le chien de Aimé prend de plus en plus de place dans le scénario… il en est de même aussi le côté fantastique du récit. Le dessin est de Mottura est toujours aussi agréable à regarder, la mise en couleurs baroque apporte une ambiance à la fois étrange et féerique au récit. Le deuxième tome m’est apparu donc comme la confirmation de la naissance d’une grande série : je le souhaite vivement ! Note finale : 5/5 Avis sur le troisième tome "Léviathän" : Il est assez étonnant de constater que « Carême » ne me semble pas avoir eu d’énormes succès auprès des bédéphiles. Serait-ce parce qu’il n’y a pas d’héroïne à forte poitrine dans cette série ? Pourtant, pour moi, la BD de Bec & Mottura fait parti des meilleures séries chez les éditions « les humanoïdes associés ». Le troisième tome vient de sortir et je peux vous assurer que l’histoire est toujours aussi passionnante ! Pour ceux ou celles qui ne savent pas, « Carême » est un road-movie fantastique où les auteurs nous invitent à partager le destin de deux personnages : Martinien et Aimé. La trame de l’histoire est essentiellement basée sur la grande amitié entre ces deux hommes. Dans ce troisième tome, Martinien est devenu riche et Aimé semble enfin avoir trouvé la sérénité malgré sa maladie. Hélas, de sombres présages vont bientôt apparaître et nos deux amis vont devoir à nouveau se battre encore et encore pour retrouver leur tranquillité… en ressortiront-ils indemnes ? Dans « Léviathan », le scénariste Christophe Bec va, comme dans le tome précédent, glisser quelques remarques satiriques sur les travers de notre société. Ainsi, le monde de l’art et des éditions, le gigantisme et l’inégalité de traitement entre les classes sociales y seront abordés. Cependant, le sujet principal de la série reste toujours l’amitié… celle entre Aimé et Martinien dont les auteurs nous offriront des superbes séquences pleines d’émotions ! Que serait « Carême » sans Mottura ? Cet auteur est indéniablement le dessinateur pour cette série. J’adore son style tout en rondeur qui me donne l’impression que les bâtiments en fond de décors vivent malgré leur architecture baroque. J’aime aussi les expressions qu’ils donnent à ses personnages (issues de l’école « Walt Disney »…) qui lui permettent de réaliser de magnifiques planches muettes. La mise en couleurs faite par ordinateur est somptueuse. Les tons employés se marient très bien avec le style baroque de l’univers de « Carême ». Apparemment, « Léviathan » clôt la série. « Carême » est, à mon avis, l’une des meilleurs BD que possède les éditions « les humanoïdes associés ». A mon avis, la série présente tous les ingrédients pour que les bédéphiles puissent y passer un excellent moment de lecture : un univers original et captivant, une intrigue fantastique intéressante mais qui reste suffisamment discrète pour ne pas déconcerter les lecteurs, un humour léger et bien vu, des personnages très attachants, des séquences riches en émotions et un dessin magnifique ! Alors… que demander de plus ? Note finale : 4/5
El Niño
Avis sur les 3 premiers tomes : En seulement 3 albums, « El Nino » est devenu une de mes séries aventures préférées. C’est le dessin réaliste de Boro Pavlovic qui m’a convaincu. Son trait est assez gras, ça manque un peu de finesse mais je lui reconnais un certain charme. Je trouve que son style se démarque assez des autres auteurs pour reconnaître au premier coup d’œil que c’est bien « El Nino » qu’on est en train de lire. Véra, l’héroïne, voyage beaucoup grâce notamment à son métier d’infirmière dans la croix rouge. Suite au décès de son père, elle découvrira qu’elle a un frère et fera tout pour le retrouver. Après un premier tome en Afrique et en plein milieu du pacifique, un deuxième sur les côtes de l’Amérique du Sud, le troisième quitte ce dernier continent vers l’Asie. Les deux premiers tomes m’ont agréablement surpris par la richesse des décors, « L’archipel des Badjos » ne fait pas exception à la règle et sur ce point, il est même plus documenté puisqu’on trouve dans le désordre une statue d’un éléphant dans l’île de Bornéo, les « trois dames » que les lecteurs auront l’occasion de découvrir sa situation géographique et pleins de lieux encore. Ces « déplacements » sont l’occasion aussi pour les lecteurs de se mêler à la vie quotidienne des habitants que Véra rencontre au fur et à mesure de son « périple » pour la recherche de son frère. Christian Perrissin, le scénariste, a rassemblé une documentation impressionnante pour cette histoire et a parfois été lui-même sur place, cela se ressent à la lecture de la série lorsque Véra rencontre ses habitants des îles du pacifique. Christian Perrissin et « Les humanoïdes associés » ont cherché pendant 2 ans le « bon » dessinateur pour enfin démarrer « El Nino », ils sont finalement bien tombés ! Je suis sous le charme du personnage principal : Véra, c’est une (belle) femme possédant un fort tempérament, qui marche beaucoup à l’instinct et qui est parfois un peu trop naïve. D’ailleurs, un des (rares) points faibles de cette série vient peut-être sur le fait que Véra arrive toujours à se sortir des circonstances assez improbables et dramatiques. Je pense particulièrement à la scène où elle retrouve seule en compagnie d’une « princesse » en plein milieu du pacifique. Mais cela fait partie intégrante des séries d’aventure, Tintin et Milou, Sillage pour ne citer qu’elles ont bien eu leur lot de chances ! L’histoire est assez complexe et le troisième tome pose de nouvelles énigmes notamment par l’apparition d’autres personnages qui ont connu Kolya le frère de Véra. C’est clair qu’on a affaire à une série qui ne se lit pas en un quart d’heure ! « L’archipel des Badjos » est pour moi le meilleur tome de la série grâce notamment à la mise en couleurs de plus en plus belle. Le coloriste et Boro ont réalisé des planches exceptionnelles, je pense notamment aux nombreuses vues sur la jonque sur les pages 21 et 22. Elles valent à elles-seules le coup d’œil ! La mise en page est excellente et le choix des cadrages cohérent, le tout donne une fluidité très bonne à la lecture de cet album. En conclusion, je recommande vivement cette série à tous ceux qui ont une âme aventurière, « El Nino » vous charmera ! Note finale : 4/5 Avis sur le 4ème tome "Les oubliées de Kra": « Les oubliées de Kra » est l’album le plus « calme » de la série. Il sert de mise en place pour le prochain tome qui clôt le cycle. Dans cet album, Véra voyage toujours autant que dans les précédents tomes. Cependant, elle ne se retrouvera pas face à des situations vraiment dramatiques. La BD m’est apparue donc comme un tome de transition où on la voit collecter de nombreuses informations pour essayer de retrouver son frère. J’aime beaucoup Véra. Généreuse, naturelle, très belle, passionnée, courageuse, cette héroïne est certainement le personnage féminin le plus attachant que j’ai pu découvert jusqu’à maintenant dans la BD. Le dessin réaliste de Boro Pavlovic est parfaitement adapté à cette BD. Sa mise en page et son découpage m’ont parfois surpris par son originalité avec ses nombreuses cases qui de temps en temps entourent une grande image centrale (plus visibles dans le tome précédent) mais qui ne m’a jamais fait perdre le sens de la lecture. Sébastien Gérard est certainement un des meilleurs coloristes que je connaisse. J’avais déjà été impressionné par son travail dans « l’archipel des Badjos » (tome 3), il confirme mes bonnes impressions dans cet album. Il est l’un des rares auteurs qui me démontre que l’outil informatique peut donner un très beau travail de colorisation en évitant d’utiliser à l’excès les effets « photoshop ». « Les oubliées de Kra » est finalement un album magnifiquement illustré (comme dans l’ensemble des albums d’El Nino) qui marque une pause dans la série. Les scènes d’action laissent la place à des séquences où on voit Véra collecter le maximum d’informations pour essayer de retrouver Kolya. Cette BD ne m’est pas apparue comme le meilleur de la série car j’ai eu l’impression qu’il soit le tome de trop d’ « El Nino », sous entendu que la trame de ce cycle aurait pu être plus courte (réalisé en 5 tomes), mais l’album se laisse lire agréablement. Note finale : 3/5 Avis sur le 5ème tome "Le paria de Célèbes": Le scénariste a parcouru le monde. Lors de son périple dans le pacifique, il a rencontré des peuples et des faits qui l’ont inspiré pour réaliser cette histoire. Je suis plutôt un bon lecteur de récits d’aventure surtout lorsque les personnages principaux voyagent beaucoup à l’image des péripéties de Corto Maltese. Véra, l’héroïne de « El Nino » se retrouve souvent dans situations abracadabrantes mais qui se révèlent suffisamment réalistes pour que je suive ses aventures avec un grand intérêt. « El Nino » m’a permis de découvrir le peuple du pacifique donnant ainsi un côté exotique à cette histoire et les terribles trafics -toujours d’actualité- des pirates dans la mer de Chine. Cette série m’a fait découvrir également un dessinateur et un coloriste hors pair. Je me suis procuré la version limitée en noir et blanc du « Parai des Célèbes » et ainsi la comparer avec la version courante en couleurs, il m’est apparu évidemment le travail de Sébastien Gérard apporte plus de lisibilité et d’ambiance au trait réaliste pourtant très bon de Boro Pavlovic. Ce duo formé dès le 3ème tome (« L’archipel des Badjos ») se complètent à merveille et rendent « magique » la lecture de la série grâce à leurs talents graphiques. « Le paria des Célèbes » clôt le premier cycle d’ « El Nino » d’une manière qui me fut très satisfaisante, ce tome final apporte suffisamment d’éléments de réponses pour ne pas frustrer lecteur en le « forçant » à lire le prochain cycle. C’est un aspect que j’apprécie énormément car de nombreuses séries ont souvent tendance à jouer les rallonges dès qu’elles rencontrent un grand succès commercial… Pour peu que vous ayez une âme aventurière, « El Nino » est une série suffisamment intéressante pour que vous la feuilletiez. De plus, le trait de Boro Pavlovic complété par un grand coloriste (Sébastien Gérard) est vraiment excellent et rend la lecture d’« El Nino » très agréable… alors, que demander de plus ? Note finale : 5/5
L'Association des Cas Particuliers
Je suis sous le charme. Oui oui, sous le charme de cette série qui passe probablement largement inaperçue. Pourtant elle est plutôt pas mal, avec un récit qui oscille entre thriller et burlesque, comme l'a souligné Ro. L'histoire révèle un auteur à la fois érudit et talentueux. Son récit bénéficie d'une mise en scène inspirée et intrigante. Dès les premières planches j'ai été pris par l'histoire, pour dévorer les deux albums à la suite. Le trait de Riche, qui me fait penser à celui du dessinateur du "Tueur", est finalement assez clair, alors que je le trouvais un chouïa immature en début de lecture. Voilà une bonne petite série, sans prétention mais qui est à la fois efficace et agréable. Note finale : 3,5/5.
Siegfried
Oh la superbe oeuvre que voilà ! Avec toute la lassitude que mes si nombreuses lectures ont pu m'apporter, avec toute la difficulté qu'une BD puisse avoir à me convaincre tant j'en scrute tous les éventuels défauts, j'ai trouvé le premier tome de Siegfried quasiment parfait en tout point. Et il ne fait nul doute pour moi que si les tomes suivants à paraître sont du même niveau que ce tome de démarrage, nous aurons là une série incontestablement culte. Siegfried rend à mes yeux à la perfection la force de l'opéra Wagnérien, de ce mythe rude et grandiose qui en a inspiré tant d'autres dans notre culture moderne imprégnée d'heroic-fantasy et de l'influence de Tolkien. C'est avec cette lecture que je réalise que je connaissais très mal la légende de l'Anneau des Nibelungen. J'en gardais le souvenir d'un mythe complexe et un peu désuet. Mais la narration de cette BD est brillante, parfaitement fluide, sans ambiguïté, propre et belle. Elle permet de rendre le récit parfaitement clair tout en lui conservant une part de mystère, d'obscurité et de solennel. Il y a une véritable force dans la façon dont cette histoire est narrée. Force qui répond à la superbe du dessin. Les planches sont tout simplement grandioses, toutes plus esthétiques et travaillées les unes que les autres. Du grand art ! Et là où je craignais une adaptation trop froide, trop rébarbative, l'auteur a su, avec le personnage du forgeron Mime dont le faciès très expressif tient un peu du cartoon, donner un petit peu de légèreté à l'histoire tout en lui gardant son sérieux. Difficile d'admettre que ce soit la même personne, Alex Alice, qui soit en mesure de produire un tel dessin et une narration aussi réussie, aussi bon scénariste que dessinateur, même si ici le scénario n'est que l'adaptation très réussie d'une oeuvre existante. Admirable !
Blood Rain
Comment peut-on aviser cette série et dire que l'on connait l'assassin à la fin du premier tome?? C'est comme prétendre avoir tout compris du film "Usual suspect" sans avoir vu le dernier quart d'heure... Grotesque. Moi qui ai lu l'intégralité, je peut vous assurer qu'après les 6 premiers tomes vous ne saurez toujours pas (vraiment) qui tue, pourquoi, qui tire les ficelles et à chaque fois que j'ai des convictions, l'auteur me montre à quel point je me trompe. Je suis manipulé par l'auteur! Du grand art. Au fur et à mesure que l'oeuvre avance, l'auteur nous en apprend plus sur les personnages, en fait apparaitre quelques nouveaux sortis de l'ombre et le rythme des meurtres ralentit, mais pas celui des trahisons... Cette oeuvre est un thrilleur, un slasher même pour être précis puisque les meurtres sont commis à l'arme blanche. Je m'attends donc à trouver tous les éléments d'un thrilleur: sexe, manipulation, meurtre, ambiance oppressante... Bref tous les éléments que l'on peut trouver dans un "Basic instinct" par exemple. Critiquer la présence de sexe dans un thrilleur serait comme critiquer la présence d'un ballon sur un terrain de football. Tous ces éléments sont magnifiquement mis en scène par un graphisme somptueux. Ce manga est vraiment très beau, très détaillé et cela participe grandement à l'ambiance oppressante de l'oeuvre. Un petit bémol dans les premiers tomes les visages semblent parfois "plats" et les perspectives, notamment en intérieur, un poil trop fuyantes, mais cela s'améliore ensuite. Au niveau de l'histoire : après 6 tomes, tout ce que je savais c'est que je ne savais rien. L'auteur réussi parfaitement à faire douter le lecteur et tout se tiens (hormis l'absence policière inexplicable). Je n'ai jamais eu l'impression de lire une oeuvre qui se construisait au fur et à mesure mais au contraire de suivre une trame bien définie et qui, en toute logique, conduit à une apothéose à la fin du tome 9. Attention toutefois, la violence de certains meurtres, quelques libertés avec la moralité et surtout la bestialité de certains sévices sexuels sont à déconseiller même à certains adultes..
Bleu indigo - Ai yori aoshi
Mon manga préféré, à moi et ... à ma femme!!! Tout d'abord parceque c'est l'un des plus beau que j'ai pu lire, les graphismes sont superbes, les personages sont tres distincts graphiquement (comme sur le plan du caractère d'ailleurs) et les décors sont tout simplement somptueux. Ce shonen reprend certes un certain nombre de points vus et revus (un étudiant, une "pension", plein de filles autour, un peu de "ecchi" très soft) Mais il vaut surtout par la qualité des dessins et par une histoire originale entre une fille (Aoi) imprégnée et enracinée dans la tradition japonaise et un garçon (Kaoru) plus en adéquation avec son temps et plus "nature". Beaucoup d'autres filles toutes plus ou moins amoureuses de Kaoru vont venir se joindre à eux. Leur role dans l'histoire et purement ludique puisqu'elles ne sont là que pour l'humour et le fan service. A l'exeption de Tina, une fille mi-américaine mi-japonaise au rôle et au caractère extrêmement bien travaillés. Les personnages secondaires sont sympathiques et apportent l'humour et la décontraction entre les passages plus sérieux de cet "amour impossible". l'équilibre entre les chapitres qui ne font pas avancer l'histoire mais servent à mieux connaitre les personnages et les liens qui les unissent et les passages plus intimistes sur le triangle amoureux est vraiment trés réussi. A mon goût, l'apogée dramatique de cette oeuvre est atteinte dès le 14ième tome. Cela rend les tomes suivants un peu moins captivants. D'autant plus que lors de ces ultimes tomes, les sentiments et le dénouement de l'histoire occupent toute la place, l'équilibre dont je parlait précédemment est donc rompu pour marquer la fin du temps de l'innocence et de l'insouscience. Du coup, sans cet humour, les derniers tomes semblent un peu longs, mais restent tout de même très agréables à lire. On peut, peut-être, reprocher aux personnages de ce manga d'être parfois un peu caricaturaux (sauf Tina) mais l'histoire d'amour qui nous est présentée ici est 100 fois plus touchante que le burlesque Love Hina.
Desolation Jones
"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel. Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec. J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne. L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre. Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal. Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur. Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste. « Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.
Magie Intérieure !
Quelle bonne surprise ! J'avais emprunté la série à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre. À la lecture, j'ai trouvé cela excellent. C'est sans aucun doute le meilleur Shojo que j'ai lu (je considère La Rose de Versailles plus comme un manga historique qu'un Shojo). Le titre laisse présager un manga axé sur la magie, mais c'est plutôt un élément secondaire. Ce qui est surtout présent dans "Magie Intérieure" est l'exclusion des autres appelé ijime au Japon et qui était tabou il y a encore quelques années. On voit donc Haruko évoluer dans un monde où on ne sait pas ce que pensent vraiment les autres. Je pense que c'est d'ailleurs la force de ce manga. Tout le long, j'ai été impatient de savoir si tel personnage mentait ou était vraiment sincère. L'atmosphère y est donc imprégnée d'un certain malaise malgré un dessin qui fait croire à un énième manga du style de Fruits Basket. Il y a évidemment une histoire d'amour comme dans tout manga pour filles, mais je ne la trouve pas du tout chiante et je considère même que cela ajoute au malaise déjà présent dans le manga.
Emma (Mori)
Si l'on s'en tient aux résumés des livres et aux couvertures de chaque tome, Emma peut ressembler à une banale histoire à l'eau de rose, comme il y en a tant dans les Shojo mangas. En fait... il n'en est rien. Emma est une oeuvre mature, avec une sensibilité extraordinaire, et une sensualité indéniable (mais disséminée ça et là, de manière vraiment très subtile). Passé le dessin assez particulier des visages, on aperçoit très vite l'étendue des talents de la scénariste/dessinatrice, Kaoru Mori : tout n'est que nuance, non-dits, moues, regards. Une histoire d'une banalité étonnante, mais qui captive à un point inimaginable grâce au formidable talent de conteuse de son auteur : le ton des discussions, des sentiments (joies, regrets...) est d'une justesse incroyable. De mémoire, je n'ai que très rarement lu des expressions aussi convaincantes dans le monde de la BD. De plus, l'époque victorienne retranscrite est d'une précision remarquable (dans ses décors et ses castes). Si je devais résumer, je dirais que ça ressemble à une oeuvre de Mitsuru Adachi, mais presque exclusivement réservée aux grands (notamment à cause de son manque d'humour). Emma est une oeuvre tout simplement extraordinaire.