On m’a prêté cette bd il y 6 mois. Je l’ai laissée « mûrir » dans ma bibliothèque…
Et puis il y a une semaine, pour finir la métaphore, je ne l’ai pas cueilli, mais elle m’est tombée dans les mains toute naturellement. A point.
Ces bd dont on dit tellement de bien, elles font peur je trouve, car on se demande si, nous, on ne va pas être déçu.
Un peu à l’instar d'Ex Abrupto (qui est resté elle aussi sur mon étagère à mûrir un moment), je ne me voyais pas plonger dedans à froid, sans un petit travail de préparation pour oublier (un peu) ce qui a été dit dessus, oublier ce : « Tu vas voir ! C’est absolument génial, il FAUT que tu la lises ! » du pote qui te l’a mise entre les mains.
De "Maus", je ne connaissais que la teneur grossière de l’histoire (rien de bien léger dans le thème donc) et le dessin de la couverture (un peu surprenant. Rapport au thème).
Bêtement, je m’attendais vaguement à un parallèle entre la Shoa et des animaux que l’on oppose souvent par nature.
La métaphore s’arrête à opprimant-opprimés.
Oubliez Tom et Jerry.
Art Spiegelman réussit à merveille à livrer un récit à la hauteur de ses attentes (qu’il nous livre lors de ses mises en abîmes), et des miennes accessoirement.
Son récit est d’une finesse remarquable, il réussit à nous faire vivre deux histoires que 50 ans séparent avec une justesse extraordinaire.
La vie de ce fils qui veut tout savoir de la guerre vécue par ses parents pour en faire une bd, avec ses doutes d’artiste quand à la justesse et l’authenticité de son œuvre, ses problèmes de communication avec son père, couplée avec la vie de ce père pendant la guerre alternent avec une précision habile. Pour moi, un témoignage parfait des camps ramené au présent.
Le graphisme employé souligne à la perfection la narration et la métaphore animalière utilisée colle parfaitement au récit.
C’est fin, précis, mettant en avant les horreurs de cette guerre et des camps en ne tombant jamais dans le voyeurisme ou la démonstration gratuite. Les scènes de vie dans les camps d’Auswitch et de Dachau sont vraiment marquantes sans en faire de trop. Il y a des planches où je suis resté plusieurs minutes à cogiter devant, complètement happé par l’ambiance.
Et à y réfléchir, là maintenant, je crois que le fil rouge de "Maus", c’est l’espoir.
L’espoir d’un homme à survivre avec sa femme à la guerre sans se perdre en tant qu’homme, et l’espoir d’un fils à comprendre et communiquer enfin avec son père en narrant les fantômes de son passé.
Pourchassé par les "Tuks", des tueurs extraterrestres, John Diller "agent des Maîtres du Temps" traverse l'espace-temps et saute d'univers en univers. La raison ? Sauver sa peau, bien sûr, mais aussi sauver la Terre menacée par une invasion intergalactique.
"Le Marchand d'Idées" est ce que l'on appelle une "grande saga SF" en 4 Tomes ou bien en intégrale. Les auteurs polyvalents, Cossu et Berthet, ont tout deux fait scénario et dessin.
La première fois que j'ai vu le tome 1 (en édition originale) dans une petite librairie d'occasion, je suis tombé amoureux du style des dessins. Malheureusement, je ne l'ai pas acheté car « coté » et trop coûteux pour un étudiant comme moi, mais j'ai commandé par la suite l'Intégrale.
Waaaah ! Je l'adore cette série des années 80. Loin d’être dépassé, le scénario nous passionne du début à la fin, on plonge carrément dans l’atmosphère de ce monde merveilleux. C’est de la science-fiction prenante qui nous fait rêver. C’est plus adulte et original que du « Star Wars/Stargate » et bien meilleur que des séries actuelles comme Kookaburra par exemple.
A lire absolument ce petit bijou de la SF.
Au commencement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Etant donné le scénariste, on pouvait s’attendre à une grosse documentation historique mais à part ça, on ne peut pas dire que le titre de la série nous mette sur la voie du sujet traité. En plus je suis du genre à rentrer direct dans le vif du sujet donc je me suis fait un plaisir de sauter la préface. J’ai donc été très surpris de voir que le récit se situait en Algérie pendant la guerre d’indépendance. Comme beaucoup le savent, cet horrible conflit est assez rarement abordé par ceux qui l’on fait, reconnue comme guerre depuis seulement 1999, c’est le côté obscur de notre histoire récente.
Frank Giroud nous raconte ici une bête mission de recherche au beau milieu de la rigoureuse, inquiétante mais ô combien magnifique région de Kabylie. Cette mission est un prétexte pour nous laisser entrevoir les relations entre les algériens et les occupants, les différents points de vue et position politique des soldats. Et l’auteur le fait toujours sans aucun jugement, chacun est libre de se faire son idée sur tel ou tel personnages même si certains sont plus facile à haïr que d’autres. Bien sûr la violence est au rendez-vous, choquante mais attendue et inévitable quand on parle de ce sujet. Encore une fois, c’est un côté qu’il aborde avec une certaine sobriété.
Le dessin et les couleurs de Lax, que je découvre ici, servent à merveille le scénario. Au début j’ai trouvé son trait trop fantaisiste par rapport à la gravité du sujet, cette impression s’estompe très rapidement et permet malgré tout de prendre une certaine distance. Quoi qu’il en soit, j’ai découvert là un grand artiste qui, même s’il n’évolue pas dans les eaux de mes lectures habituelles, m’a réellement donné envie de découvrir ses autres ouvrages.
Donc jusqu’ici, j’ai trouvé ça bien fait, intéressant, émouvant aussi. Puis en guise d’épilogue, Frank Giroud nous explique la construction de ce récit sur la base des souvenirs de son père. Il ne fallait pas qu’il en dise plus pour me donner envie de la relire avec un nouveau sentiment beaucoup plus fort, celui que l’on éprouve lorsque l’on apprend le passé de quelqu’un et que l’on comprend mieux ses attitudes ou sa façon d’être en général.
Merci donc à Frank et Michel Giroud pour m’avoir permis de retrouver et de comprendre un parent perdu depuis quelques temps qui, lui, a gardé ces durs souvenirs pour lui jusque dans la tombe. C’est vraiment un bel hommage à ceux qui, d’un côté comme de l’autre, ont subi ce triste passage de notre histoire.
Bonne surprise que cette nouvelle série.
On a droit à une nouvelle histoire d'école formant des super-héros : mutants/sorciers etc., mais je trouve les histoires suffisamment diversifiées et inventives pour éviter l'ennui. Et Florent Maudoux réussit à semer des éléments pour les ressortir de façon assez inattendue, mais relativement logique. Par contre j'aurais aimé un peu plus de jeu sur le côté furtif et ténébreux (au sens physique du terme) d'Ombre de Loup.
Côté dessin, on a là un auteur qui a déjà une assez bonne maîtrise de son graphisme, même si je trouve qu'il manque un peu de caractère.
Une série plutôt intéressante, à lire.
Après lecture du premier Hard Book en VO soit les deux premiers recueils de l'édition française, je peux enfin me prononcer sur le phénomène Walking Dead et affirmer sans fards que nous tenons un fleuron du genre dans ce domaine bien précis qu'est le Survival Horror, thème habituellement réservé aux films et aux jeux vidéo.
Le postulat de départ est connu de tous, Rick, un simple représentant de la loi dans un état d'Amérique plonge dans un profond coma suite à une blessure par balle... Se réveillant seul dans son lit d'hôpital après quelques semaines, ce qui l'attend va dépasser tous ses cauchemars les plus sombres... La terre est devenue un cimetière à ciel ouvert, régurgitant ses morts par milliers, le monde tel qu'il existait n'existe dorénavant plus et tout n'est plus que chaos et désolation... Pire, les morts se mouvent sur terre, privés de leur conscience et nantis d'un instinct cannibale...
Rick n'a d'autre choix que de survivre, retrouver sa famille éparpillée et ... survivre dans un monde où toutes les lois sont abolies, où la loi du talion retrouve ses marques mais Rick est simplement humain et n'a d'autre choix que de subir ou se battre afin de retrouver un semblant d'harmonie et de vie tout simplement...
Voilà tout ce que The Walking Dead raconte, une vie modifiée par des évènements surnaturels qui met en exsangue tout ce qu'il peut y avoir de bon ou de mauvais en l'homme...
Robert Kirkman se veut le scientifique qui jette en pâture ses créatures de papier dans un environnement hostile et se contente d'observer leurs réactions, plus qu'un récit d'horreur c'est un conte sur les rapports humains qu'il nous offre, tel un laboratoire de vivisection. Bien plus fort et sincère qu'une émission de téléréalité, The Walking Dead est une oeuvre sombre, dépressive et terriblement humaine.
Pour desservir ses propos, le noir et blanc est de mise. Cette couleur a pour effet de déshumaniser davantage et de crédibiliser les actions, point de couleurs criardes, décors vides pour mieux se reporter sur les êtres vivants, ici point de superhéros, il ne s'agit pas d'un Comics ordinaire où des êtres fantastiques se mettent sur la tronche, il s'agit de personnages communs tout ce qu'il y a de plus ordinaire apprenant à vivre dans un monde où tout espoir est annihilé par avance...
Ce qu'il y a de savoureux c'est que les séquences de calme avant la tempête sont parfaitement calibrées, laissant grande place aux dialogues tout comme aux cases vides faisant office de réflexion pour le lecteur...
A ce titre la page complète 24 où Rick revient mettre un terme à la non vie du zombie cycliste se passe de tout commentaire et de dialogue, il s'agit d'une poésie morbide laissant grande place à la sensibilité du lecteur, des passages intelligents comme celui ci, the Walking Dead en fourmille comme des passages plus dynamiques où les morts vivants attaquent et déstabilisent le groupe de survivants, relançant l'intérêt et l'histoire jusqu'à la Terre Promise mais de quoi le lendemain sera t-il fait ?
Ainsi au gré des vagues et des enjeux, le récit se tisse prenant le temps de développer les personnages et de s'y attacher, une force que seul le long terme sur une série peut permettre et puisque que Kirkman a longuement défendu la frustration occasionnée suite à la fin des films de Romero, "que se passe t-il après le mot End, que deviennent les personnages ?" on peut s'attendre à une oeuvre de longue haleine justifiée par le devenir des protagonistes dans un monde en péril...
C'est très fort, très déprimant et en même temps très réussi car adulte et terriblement humain...
Le seul regret procuré est que je préférais nettement les dessins de Tony Moore à ceux de Charlie Adlard prenant le relais définitivement dès le second chapitre mais le tout reste de très grande qualité et l'intérêt est ailleurs...
Définitivement conseillé pour tout amateur de récits gore mais aussi et surtout d'études comportementales... The Walking Dead est une oeuvre nécessaire et importante parce que tout simplement universelle.
Beaucoup de commentaires déjà écrits ! L’essentiel a été dit, en résumé pour moi c'est une très très bonne BD dont j'attends la fin avec impatience !
Les personnages sont attachants, l'ambiance de la série est drôle avec quelques passages oniriques mémorables ; plusieurs histoires qui s'entrecroisent dans un univers loufoque ! Et tout au long de la BD plein de clins d'oeil aux autres BD (De Cape et de Crocs, Les Schtroumpfs..) dont le jeu consiste à les trouver !
On en redemande !
« Regarde, Papy !… c’est un blaireau qui a donné sa maison à un renard… C’est joli !… »
« Ah bon ?… montre un peu ?… »
C’est ainsi que, via ma petite fille de 4 ans, j’ai fait la connaissance de Monsieur Blaireau. Et j’ai passé un réel petit moment de douceur, à relire l’histoire à ma « fillotte » ; découvrant ainsi un joli conte bien mis en images.
Monsieur Blaireau ?… une histoire simple qui traite –à sa façon- des familles recomposées. Mais ici, pas de bagarres, crises et/ou disputes éventuelles. Non, tout se fait en douceur, aidé en cela par de grands et petits crayonnés qui attirent l’œil, le font entrer dans ce petit univers magique.
Des mots simples, de « belles images », une histoire simple mais attirante, un graphisme chaleureux et attachant. Un bonheur simple de lecture. Et, de temps en temps, ça fait vraiment du bien.
Et tout ça, c’est une « ‘tite tchotte » qui me l’a fait connaître.
Voilà, je trouve que cette bande dessinée est remarquable ; pour ses couleurs et ses personnages, tout cela est extrêmement bien choisi.
Dès que l'on voit la couverture on est attiré par cette bande dessinée… et une fois que l'on a terminé le premier tome, on se dit "il faut absolument que je connaisse la suite de cette histoire !" C'est d'ailleurs pour cela que j'écris, je ne comprends vraiment pas pourquoi la série s'est arrêtée... c'est vraiment dommage.
J'espère que cette décision n'est pas finale car ce serait vraiment quelque chose de perdu dans l'histoire de la bande dessinée...
Une belle découverte dont sa sortie est injustement passée inaperçue il me semble.
Ce récit, intéressant et original, met en lumière les "véritables" raisons de l’origine de la construction du colosse de Rhodes. Sans être féru de mythologie, j’aime encore assez les histoires qui s’en inspirent. Cette bd emprunte d’ailleurs bon nombre de codes propres aux récits mythologiques (offense aux dieux, jalousie, trahison, amour impossible). Et, cerise sur le gâteau, elle bénéficie d’une narration prenante et de dialogues de qualité. Les dessins ressemblent un peu à du Vanoli, en moins torturé sans doute. Ce graphisme se prête à merveille pour illustrer ce genre d’histoire.
A lire sans tarder !
MAIS C’EST QUOI, CA !?!…
Ma petite fille (4 ans) m’a montré ce livre voici quelques jours… « Regarde, papy, c’est comique… ».. Hein ?… quoi ?… une enfant de 4 ans qui rit d’une BD ????… ben oui… Elle a bien voulu me prêter SON livre. Et je m’y suis plongé avec étonnement, ensuite avec grand intérêt.
C’est tout simple : c’est l’histoire de Croc Croc à l’école des petits squelettes. J’ai plongé dans un récit assez émouvant, dont l’histoire peut être universelle car le texte est quasiment absent, remplacé au profit de dessins façon pleine page. Je suis entré dans un univers créatif, farfelu, plein de drôlesse, poétique à sa façon et –surtout- inventif. C’est surprenant, tendre, familier, morbide (gentiment), touchant… des qualificatifs multiples qui font que l’histoire générale touchera n’importe qui, petit, « djeune » ou grand.
Curieux album aussi de par sa conception : un petit carnet souple, une sorte de calepin qui tient dans une poche. Les petites histoires sont également traitées d’une façon inhabituelle : elles se lisent de haut en bas et non –comme de façon classique- horizontalement.
C’est vraiment accrocheur et « mignon tout plein ». Bien aimé aussi : les cartables portés par ces petits squelettes sont leur propre pierre tombale. In fine : un ouvrage tout à fait à part de la production « habituelle », un OVNI de bien belle facture, accrocheur, attractif, vraiment digne d’intérêt pour tout lecteur tant soit peu curieux de découvrir « autre chose ».
Un vrai coup de cœur.
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On m’a prêté cette bd il y 6 mois. Je l’ai laissée « mûrir » dans ma bibliothèque… Et puis il y a une semaine, pour finir la métaphore, je ne l’ai pas cueilli, mais elle m’est tombée dans les mains toute naturellement. A point. Ces bd dont on dit tellement de bien, elles font peur je trouve, car on se demande si, nous, on ne va pas être déçu. Un peu à l’instar d'Ex Abrupto (qui est resté elle aussi sur mon étagère à mûrir un moment), je ne me voyais pas plonger dedans à froid, sans un petit travail de préparation pour oublier (un peu) ce qui a été dit dessus, oublier ce : « Tu vas voir ! C’est absolument génial, il FAUT que tu la lises ! » du pote qui te l’a mise entre les mains. De "Maus", je ne connaissais que la teneur grossière de l’histoire (rien de bien léger dans le thème donc) et le dessin de la couverture (un peu surprenant. Rapport au thème). Bêtement, je m’attendais vaguement à un parallèle entre la Shoa et des animaux que l’on oppose souvent par nature. La métaphore s’arrête à opprimant-opprimés. Oubliez Tom et Jerry. Art Spiegelman réussit à merveille à livrer un récit à la hauteur de ses attentes (qu’il nous livre lors de ses mises en abîmes), et des miennes accessoirement. Son récit est d’une finesse remarquable, il réussit à nous faire vivre deux histoires que 50 ans séparent avec une justesse extraordinaire. La vie de ce fils qui veut tout savoir de la guerre vécue par ses parents pour en faire une bd, avec ses doutes d’artiste quand à la justesse et l’authenticité de son œuvre, ses problèmes de communication avec son père, couplée avec la vie de ce père pendant la guerre alternent avec une précision habile. Pour moi, un témoignage parfait des camps ramené au présent. Le graphisme employé souligne à la perfection la narration et la métaphore animalière utilisée colle parfaitement au récit. C’est fin, précis, mettant en avant les horreurs de cette guerre et des camps en ne tombant jamais dans le voyeurisme ou la démonstration gratuite. Les scènes de vie dans les camps d’Auswitch et de Dachau sont vraiment marquantes sans en faire de trop. Il y a des planches où je suis resté plusieurs minutes à cogiter devant, complètement happé par l’ambiance. Et à y réfléchir, là maintenant, je crois que le fil rouge de "Maus", c’est l’espoir. L’espoir d’un homme à survivre avec sa femme à la guerre sans se perdre en tant qu’homme, et l’espoir d’un fils à comprendre et communiquer enfin avec son père en narrant les fantômes de son passé.
Le Marchand d'Idées
Pourchassé par les "Tuks", des tueurs extraterrestres, John Diller "agent des Maîtres du Temps" traverse l'espace-temps et saute d'univers en univers. La raison ? Sauver sa peau, bien sûr, mais aussi sauver la Terre menacée par une invasion intergalactique. "Le Marchand d'Idées" est ce que l'on appelle une "grande saga SF" en 4 Tomes ou bien en intégrale. Les auteurs polyvalents, Cossu et Berthet, ont tout deux fait scénario et dessin. La première fois que j'ai vu le tome 1 (en édition originale) dans une petite librairie d'occasion, je suis tombé amoureux du style des dessins. Malheureusement, je ne l'ai pas acheté car « coté » et trop coûteux pour un étudiant comme moi, mais j'ai commandé par la suite l'Intégrale. Waaaah ! Je l'adore cette série des années 80. Loin d’être dépassé, le scénario nous passionne du début à la fin, on plonge carrément dans l’atmosphère de ce monde merveilleux. C’est de la science-fiction prenante qui nous fait rêver. C’est plus adulte et original que du « Star Wars/Stargate » et bien meilleur que des séries actuelles comme Kookaburra par exemple. A lire absolument ce petit bijou de la SF.
Azrayen'
Au commencement, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. Etant donné le scénariste, on pouvait s’attendre à une grosse documentation historique mais à part ça, on ne peut pas dire que le titre de la série nous mette sur la voie du sujet traité. En plus je suis du genre à rentrer direct dans le vif du sujet donc je me suis fait un plaisir de sauter la préface. J’ai donc été très surpris de voir que le récit se situait en Algérie pendant la guerre d’indépendance. Comme beaucoup le savent, cet horrible conflit est assez rarement abordé par ceux qui l’on fait, reconnue comme guerre depuis seulement 1999, c’est le côté obscur de notre histoire récente. Frank Giroud nous raconte ici une bête mission de recherche au beau milieu de la rigoureuse, inquiétante mais ô combien magnifique région de Kabylie. Cette mission est un prétexte pour nous laisser entrevoir les relations entre les algériens et les occupants, les différents points de vue et position politique des soldats. Et l’auteur le fait toujours sans aucun jugement, chacun est libre de se faire son idée sur tel ou tel personnages même si certains sont plus facile à haïr que d’autres. Bien sûr la violence est au rendez-vous, choquante mais attendue et inévitable quand on parle de ce sujet. Encore une fois, c’est un côté qu’il aborde avec une certaine sobriété. Le dessin et les couleurs de Lax, que je découvre ici, servent à merveille le scénario. Au début j’ai trouvé son trait trop fantaisiste par rapport à la gravité du sujet, cette impression s’estompe très rapidement et permet malgré tout de prendre une certaine distance. Quoi qu’il en soit, j’ai découvert là un grand artiste qui, même s’il n’évolue pas dans les eaux de mes lectures habituelles, m’a réellement donné envie de découvrir ses autres ouvrages. Donc jusqu’ici, j’ai trouvé ça bien fait, intéressant, émouvant aussi. Puis en guise d’épilogue, Frank Giroud nous explique la construction de ce récit sur la base des souvenirs de son père. Il ne fallait pas qu’il en dise plus pour me donner envie de la relire avec un nouveau sentiment beaucoup plus fort, celui que l’on éprouve lorsque l’on apprend le passé de quelqu’un et que l’on comprend mieux ses attitudes ou sa façon d’être en général. Merci donc à Frank et Michel Giroud pour m’avoir permis de retrouver et de comprendre un parent perdu depuis quelques temps qui, lui, a gardé ces durs souvenirs pour lui jusque dans la tombe. C’est vraiment un bel hommage à ceux qui, d’un côté comme de l’autre, ont subi ce triste passage de notre histoire.
Freaks' Squeele
Bonne surprise que cette nouvelle série. On a droit à une nouvelle histoire d'école formant des super-héros : mutants/sorciers etc., mais je trouve les histoires suffisamment diversifiées et inventives pour éviter l'ennui. Et Florent Maudoux réussit à semer des éléments pour les ressortir de façon assez inattendue, mais relativement logique. Par contre j'aurais aimé un peu plus de jeu sur le côté furtif et ténébreux (au sens physique du terme) d'Ombre de Loup. Côté dessin, on a là un auteur qui a déjà une assez bonne maîtrise de son graphisme, même si je trouve qu'il manque un peu de caractère. Une série plutôt intéressante, à lire.
Walking Dead
Après lecture du premier Hard Book en VO soit les deux premiers recueils de l'édition française, je peux enfin me prononcer sur le phénomène Walking Dead et affirmer sans fards que nous tenons un fleuron du genre dans ce domaine bien précis qu'est le Survival Horror, thème habituellement réservé aux films et aux jeux vidéo. Le postulat de départ est connu de tous, Rick, un simple représentant de la loi dans un état d'Amérique plonge dans un profond coma suite à une blessure par balle... Se réveillant seul dans son lit d'hôpital après quelques semaines, ce qui l'attend va dépasser tous ses cauchemars les plus sombres... La terre est devenue un cimetière à ciel ouvert, régurgitant ses morts par milliers, le monde tel qu'il existait n'existe dorénavant plus et tout n'est plus que chaos et désolation... Pire, les morts se mouvent sur terre, privés de leur conscience et nantis d'un instinct cannibale... Rick n'a d'autre choix que de survivre, retrouver sa famille éparpillée et ... survivre dans un monde où toutes les lois sont abolies, où la loi du talion retrouve ses marques mais Rick est simplement humain et n'a d'autre choix que de subir ou se battre afin de retrouver un semblant d'harmonie et de vie tout simplement... Voilà tout ce que The Walking Dead raconte, une vie modifiée par des évènements surnaturels qui met en exsangue tout ce qu'il peut y avoir de bon ou de mauvais en l'homme... Robert Kirkman se veut le scientifique qui jette en pâture ses créatures de papier dans un environnement hostile et se contente d'observer leurs réactions, plus qu'un récit d'horreur c'est un conte sur les rapports humains qu'il nous offre, tel un laboratoire de vivisection. Bien plus fort et sincère qu'une émission de téléréalité, The Walking Dead est une oeuvre sombre, dépressive et terriblement humaine. Pour desservir ses propos, le noir et blanc est de mise. Cette couleur a pour effet de déshumaniser davantage et de crédibiliser les actions, point de couleurs criardes, décors vides pour mieux se reporter sur les êtres vivants, ici point de superhéros, il ne s'agit pas d'un Comics ordinaire où des êtres fantastiques se mettent sur la tronche, il s'agit de personnages communs tout ce qu'il y a de plus ordinaire apprenant à vivre dans un monde où tout espoir est annihilé par avance... Ce qu'il y a de savoureux c'est que les séquences de calme avant la tempête sont parfaitement calibrées, laissant grande place aux dialogues tout comme aux cases vides faisant office de réflexion pour le lecteur... A ce titre la page complète 24 où Rick revient mettre un terme à la non vie du zombie cycliste se passe de tout commentaire et de dialogue, il s'agit d'une poésie morbide laissant grande place à la sensibilité du lecteur, des passages intelligents comme celui ci, the Walking Dead en fourmille comme des passages plus dynamiques où les morts vivants attaquent et déstabilisent le groupe de survivants, relançant l'intérêt et l'histoire jusqu'à la Terre Promise mais de quoi le lendemain sera t-il fait ? Ainsi au gré des vagues et des enjeux, le récit se tisse prenant le temps de développer les personnages et de s'y attacher, une force que seul le long terme sur une série peut permettre et puisque que Kirkman a longuement défendu la frustration occasionnée suite à la fin des films de Romero, "que se passe t-il après le mot End, que deviennent les personnages ?" on peut s'attendre à une oeuvre de longue haleine justifiée par le devenir des protagonistes dans un monde en péril... C'est très fort, très déprimant et en même temps très réussi car adulte et terriblement humain... Le seul regret procuré est que je préférais nettement les dessins de Tony Moore à ceux de Charlie Adlard prenant le relais définitivement dès le second chapitre mais le tout reste de très grande qualité et l'intérêt est ailleurs... Définitivement conseillé pour tout amateur de récits gore mais aussi et surtout d'études comportementales... The Walking Dead est une oeuvre nécessaire et importante parce que tout simplement universelle.
La Nef des fous
Beaucoup de commentaires déjà écrits ! L’essentiel a été dit, en résumé pour moi c'est une très très bonne BD dont j'attends la fin avec impatience ! Les personnages sont attachants, l'ambiance de la série est drôle avec quelques passages oniriques mémorables ; plusieurs histoires qui s'entrecroisent dans un univers loufoque ! Et tout au long de la BD plein de clins d'oeil aux autres BD (De Cape et de Crocs, Les Schtroumpfs..) dont le jeu consiste à les trouver ! On en redemande !
Monsieur Blaireau et Madame Renarde
« Regarde, Papy !… c’est un blaireau qui a donné sa maison à un renard… C’est joli !… » « Ah bon ?… montre un peu ?… » C’est ainsi que, via ma petite fille de 4 ans, j’ai fait la connaissance de Monsieur Blaireau. Et j’ai passé un réel petit moment de douceur, à relire l’histoire à ma « fillotte » ; découvrant ainsi un joli conte bien mis en images. Monsieur Blaireau ?… une histoire simple qui traite –à sa façon- des familles recomposées. Mais ici, pas de bagarres, crises et/ou disputes éventuelles. Non, tout se fait en douceur, aidé en cela par de grands et petits crayonnés qui attirent l’œil, le font entrer dans ce petit univers magique. Des mots simples, de « belles images », une histoire simple mais attirante, un graphisme chaleureux et attachant. Un bonheur simple de lecture. Et, de temps en temps, ça fait vraiment du bien. Et tout ça, c’est une « ‘tite tchotte » qui me l’a fait connaître.
La Mémoire du Bamboo
Voilà, je trouve que cette bande dessinée est remarquable ; pour ses couleurs et ses personnages, tout cela est extrêmement bien choisi. Dès que l'on voit la couverture on est attiré par cette bande dessinée… et une fois que l'on a terminé le premier tome, on se dit "il faut absolument que je connaisse la suite de cette histoire !" C'est d'ailleurs pour cela que j'écris, je ne comprends vraiment pas pourquoi la série s'est arrêtée... c'est vraiment dommage. J'espère que cette décision n'est pas finale car ce serait vraiment quelque chose de perdu dans l'histoire de la bande dessinée...
Petit conte léguminesque (ou comment le colosse de Rhodes a été construit)
Une belle découverte dont sa sortie est injustement passée inaperçue il me semble. Ce récit, intéressant et original, met en lumière les "véritables" raisons de l’origine de la construction du colosse de Rhodes. Sans être féru de mythologie, j’aime encore assez les histoires qui s’en inspirent. Cette bd emprunte d’ailleurs bon nombre de codes propres aux récits mythologiques (offense aux dieux, jalousie, trahison, amour impossible). Et, cerise sur le gâteau, elle bénéficie d’une narration prenante et de dialogues de qualité. Les dessins ressemblent un peu à du Vanoli, en moins torturé sans doute. Ce graphisme se prête à merveille pour illustrer ce genre d’histoire. A lire sans tarder !
Croc Croc
MAIS C’EST QUOI, CA !?!… Ma petite fille (4 ans) m’a montré ce livre voici quelques jours… « Regarde, papy, c’est comique… ».. Hein ?… quoi ?… une enfant de 4 ans qui rit d’une BD ????… ben oui… Elle a bien voulu me prêter SON livre. Et je m’y suis plongé avec étonnement, ensuite avec grand intérêt. C’est tout simple : c’est l’histoire de Croc Croc à l’école des petits squelettes. J’ai plongé dans un récit assez émouvant, dont l’histoire peut être universelle car le texte est quasiment absent, remplacé au profit de dessins façon pleine page. Je suis entré dans un univers créatif, farfelu, plein de drôlesse, poétique à sa façon et –surtout- inventif. C’est surprenant, tendre, familier, morbide (gentiment), touchant… des qualificatifs multiples qui font que l’histoire générale touchera n’importe qui, petit, « djeune » ou grand. Curieux album aussi de par sa conception : un petit carnet souple, une sorte de calepin qui tient dans une poche. Les petites histoires sont également traitées d’une façon inhabituelle : elles se lisent de haut en bas et non –comme de façon classique- horizontalement. C’est vraiment accrocheur et « mignon tout plein ». Bien aimé aussi : les cartables portés par ces petits squelettes sont leur propre pierre tombale. In fine : un ouvrage tout à fait à part de la production « habituelle », un OVNI de bien belle facture, accrocheur, attractif, vraiment digne d’intérêt pour tout lecteur tant soit peu curieux de découvrir « autre chose ». Un vrai coup de cœur.