Après maintes hésitations (ben non je n'étais pas trop attiré par le milieu des avocats), j'ai fini par me lancer.
J'ai été agréablement séduit. Comme d'autre internautes l'ont souligné, cette saga fait penser aux Maîtres de l'Orge et avec pour ma part un zeste de Largo Winch en plus.
C'est bourré d'intrigue, le premier volume consacré à l'histoire des 2 copains de classe est tout simplement fabuleux.
Le second tome démarre sur une accusation, c'est assez troublant.
Les dessins quant à eux sont impeccables, les expressions des personnages sont bien rendues.
Vivement avril prochain pour la parution du nouvel opus.
J'ai lu cet album hier soir. Il était tard, j'étais fatigué, et pourtant, malgré ses 70 pages bien pesées, je n'ai pas pu arrêter de le lire avant de l'avoir fini.
Je ne vais pas répéter ce qui a déjà été largement dit précédemment. Simplement ajouter que pour moi, cet album présente un trait assez rare et extrêmement précieux : quand on l'a fini et qu'on le referme, on est encore plongé dedans. Ce matin j'y pense encore, et d'ici quelques jours je le relirai.
Car cette histoire a beau pouvoir sembler banale, elle est construite et présentée avec une réelle richesse. De ces richesses qui fleurent le vécu, qui titillent plein de choses chez le lecteur, et qui font ressentir.
Un bon cru, très marquant.
Il y en a des romans graphiques...
Il y en a peu qui sortent du lot. Pourtant, "Effleurés" fait partie de cette catégorie. Première oeuvre, que ce soit pour la scénariste comme pour le dessinateur, cet album se pose comme une belle pierre dans le jardin des spécialistes du genre.
Ici on nous conte l'histoire de deux jeunes gens (enfin, pas trop jeunes non plus, ils ont 28 ans) dont l'amour semble impossible, tellement ils sont différents. Pourtant il se passe un truc entre eux. Mais aussi entre les auteurs et le lecteur. Une sorte de connivence due à une maturité proche de la part des conteurs. Car le récit écrit par Isabelle Bauthian est assez prenant, on ne lâche pas l'album avant de l'avoir terminé. Pourtant, 70 pages c'est un format peu habituel. Mais ce qui fait ressortir le récit du lot, c'est le partir pris de la scénariste. Elle ne prend pas fait et cause pour le style de vie et le caractère de l'un ou l'autre des deux héros, Fleur et Christophe ; non, elle se contente de raconter, de montrer ce que peut donner la rencontre de deux êtres que tout oppose, ou presque. Elle ponctue son récit de quelques piques parfois acides, mais sans méchanceté réelle.
J'avais suivi de relativement loin l'avancement de l'album, étant un habitué du blog d'Isabelle et la connaissant dans la vraie vie, mais voir l'album fini a été un vrai plaisir, surtout en découvrant toute la profondeur de son propos, élément que je n'avais pu juger en n'en voyant que des extraits.
Côté graphisme, celui de Sylvain Limousi est un peu difficile d'accès de prime abord, mais il faut saluer son choix de rester fidèle à son trait "naturel", même si celui-ci évolue au fil de ce premier tome vers un style un peu plus accessible.
Un premier album réussi donc, dont ma note finale sera de 3,5/5, arrondie à 4 pour l'aspect coup de coeur. Deux auteurs à suivre également.
"Soda" quand un flic fait son sermon…
Tome nous raconte les histoires de Soda un flic à la gâchette facile dans la ville de New York. Rien de bien originale jusque là, sauf si ce n’est qu’il se fait passer pour un pasteur aux yeux de sa mère veuve et cardiaque qui habite le même appartement que lui. Il joue se double jeu pour protéger le cœur fragile de cette dernière qui ne supporterai pas le choc d’apprendre que son fils unique fait le même métier que son père mort en service. Ce petit manège apporte son lot de quiproquos, de malentendu et de comique de situation toujours assez drôle malgré les répétitions. Les enquêtes policières sont assez simples à suivre et apporte leur large part d’action à la série. Un point qui est très intéressant, c’est le décalage qui est fait entre le dessin très classique par rapport à certaines scènes de violence qu’on ne voit habituellement pas dans de ce genre de série d’humour. Ces ones shot, dégagent un certain cynisme, ça ne finit pas toujours par un happy end, mais les illustrations contrastent et atténuent pas mal cette noirceur. C’est un genre vraiment à part auquel on se doit de goûter.
Warnant (Tome 1 et 2) a su mettre en place un univers et un dessin très traditionnel, très franco-belge, qui me fait pas mal penser à du Franquin, et Gazzotti (pour tous les tomes suivants) a lui apporté une touche plus moderne (à l’image de Janry avec Spirou) qui est fort sympathique et un peu moins brouillonne.
De Becker (Tome 1 à 6) et Cerise (pour tous les tomes suivant) fournissent une colorisation très classique pour ce genre de dessins, c'est-à-dire peu travaillé (sans tomber dans de vulgaire aplat) mais très efficaces.
Apprendra-t-on un jour pourquoi Soda n’a que trois doigts à la main gauche ?
Voila une nouvelle série qui commence fort, pour moi une des meilleurs bd du moment. Corbeyran nous mijote un fameux scénario vu comment ce tome se termine, on attend la suite avec impatience.
Au niveau du dessin, c'est splendide, les décors sont magnifiques et les couleurs collent parfaitement avec l'univers de cette bd.
Dialogue percutant, bd super rythmée, de l'action et des héros avec un certain charisme.
Que demande le peuple ? La suite bien entendu.
Foncez l'acheter.
Cet album fut une véritable découverte pour moi et c'est avec tristesse que j'ai appris le décès du dessinateur.
Ce couple d'auteurs est digne des grands raconteurs d'histoire, ils ont su profiter des potentiels du média pour nous livrer une très belle bande dessinée d'aventures que je mets au même niveau que "le manchot de la butte rouge" de Rullier et Stanislas (c'est à dire assez haut dans mon panthéon personnel).
Le dessin est au service d'une histoire bien construite et ne s'enferme pas dans le respect du détail historique. Le trait rappelle le travail de C. Blain et ce n'est pas un petit compliment.
Vive la BD québécoise et vivement l'album de G Bouchard "vers les mondes lointains" (titre approximatif), chez Paquet !
Calvin et Hobbes c'est un must !
Quel plaisir de lire et de relire ces petites histoires. C'est une plongée dans le monde de l'enfance avec un regard d'adulte. Toutes les questions et les histoires d'enfants sont formulées avec une pensée d'adulte, ce qui donne des dialogues assez caustiques et sarcastiques par moments. C'est aussi tout simplement la contemplation de cette période de vie.
Si vous souhaiter retrouver de la magie de vos histoires de pirates ou de western, que vous inventiez dans la cour ou dans le jardin, Calvin et Hobbes vous transporteront.
Je suis fan !
"De Gaulle à la plage" entre une libération et une présidence, il a bien le droit à quelques vacances...
Avec cette série de strips d’une demi-page, Ferri nous replonge dans la France du milieu des années 50, De Gaulle s’est retiré de la vie politique pour rédiger ses Mémoires de guerre dans l'attente d'un retour en grâce. C’est dans ce contexte historique que l’auteur nous fait partager les vacances à la plage du Général et de son proche entourage. Les sketches alternent entre références historiques et gags absurdes. C’est vraiment très drôle. Fin mais pas cul serré. Souvent ironique mais pas caustique. Moqueur mais tendre. Cet album ne voue pas une vénération à ce grand homme, mais disons plutôt une véritable affection, avec un scénario qui brille d’originalité dans un genre difficile, le -strip-, qui en est bien souvent dépourvu.
Côté dessin, soyons clair dès le début, je ne suis pas fan du trait de Ferri qui est à l’image de ce que fait son comparse Larcenet mais avec une ligne plus claire et appuyée. Pas ma tasse de thé quoi, mais avec ce format de strips très courts, ça passe très bien et je dois bien avouer que son De Gaulle est remarquablement croqué.
Il n’y pas grand-chose à dire sur les couleurs de Patrice Larcenet. Elles sont simples voire basiques à l’image du dessin. La palette de couleurs est à fois pastel et terne, et use d’un effet filigrane, qui donne aux planches un rendu d’une autre époque qui colle à l’idée disons... -nostalgique- bien que ça ne soit pas forcément le terme le plus adéquat... qui plane sur cet ouvrage.
A noter que Dargaud emballe cette bd dans sa collection Poisson Pilote avec un joli dos toilé jaune qui sied parfaitement à ce récit d’un autre temps. Bref, une réussite de A à Z bien que n’ayant pas accroché aux illustrations dont je reconnais tout de même les qualités.
Je savais que la lecture du "Photographe" ne serait pas innocente. Que ce n'était pas du divertissement, qu'on entrait dans le réel, le témoignage.
La lecture a en effet été prenante. Longue, certainement, puisqu'il y a 3 albums de 70 pages. Mais passionnante. Le témoignage de Didier Lefèvre (qui nous a quittés il y a un an) est tétanisant, il reste une marque indélébile sur ce qu'est l'Afghanistan. Enfin, sur ce qu'il était il y a 20 ans, mais je ne pense pas que la situation se soit beaucoup améliorée depuis. La peur doit toujours retourner le ventre de ceux qui passent les cols, que ce soient pour des raisons humanitaires, commerciales ou autres. Il doit encore y avoir des petites filles aux doigts brûlés qui serrent les dents pour ne pas pleurer. Des chevaux qui meurent à 5 000 m d'altitude, plus d'épuisement que de froid. Des gens qui donnent tout ce qu'ils ont à ces médecins qui viennent de l'autre bout du monde pour les soulager. L'Afghanistan doit toujours être un pays aux paysages magnifiques, aux gens surprenants. L'histoire de Didier Lefèvre donne envie de le connaître, ce pays...
C'est Emmanuel Guibert qui s'est collé à l'adaptation graphique. Au début du récit Lefèvre parle de "Tintin" pour comparer ses pérégrinations. Cette référence m'a frappé, car pour moi le trait de Guibert y puise de nombreuses fois. Il y a du dépouillement dans certaines cases, mais aussi un souci du détail -dans les pierrailles par exemple- qui force le respect.
"Le Photographe" est une bande dessinée qui est aussi un reportage-témoignage poignant, même si je n'arrive pas à trouver de belles formules pour l'exprimer. Lisez-le.
La première BD de cet auteur australien à paraître chez nous, racontant l'histoire d'un homme quittant sa famille pour aller chercher du travail dans un autre pays et subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille.
Chose troublante car inhabituelle : il n'y a aucun texte, tout n'est qu'images.
Ce qui m'a le plus impressionné, c'est le dessin : remarquable en tous points, beau à couper le souffle. L'expression des visages, l'imagination dans les décors de ce nouveau monde (un peu Miyazakien par moment), la façon de nous faire comprendre plein de choses sur cet univers inconnu à l'aide de simples dessins, les couleurs, le découpage, la façon de décrire le temps qui passe : tout, absolument tout, est phénoménal.
Je ne pensais pas qu'une BD "sans paroles" pouvait arriver à me marquer autant.
En ce qui me concerne, il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été primé à Angoulême, peut-être parce qu'il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été édité.
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L'Ordre de Cicéron
Après maintes hésitations (ben non je n'étais pas trop attiré par le milieu des avocats), j'ai fini par me lancer. J'ai été agréablement séduit. Comme d'autre internautes l'ont souligné, cette saga fait penser aux Maîtres de l'Orge et avec pour ma part un zeste de Largo Winch en plus. C'est bourré d'intrigue, le premier volume consacré à l'histoire des 2 copains de classe est tout simplement fabuleux. Le second tome démarre sur une accusation, c'est assez troublant. Les dessins quant à eux sont impeccables, les expressions des personnages sont bien rendues. Vivement avril prochain pour la parution du nouvel opus.
Effleurés
J'ai lu cet album hier soir. Il était tard, j'étais fatigué, et pourtant, malgré ses 70 pages bien pesées, je n'ai pas pu arrêter de le lire avant de l'avoir fini. Je ne vais pas répéter ce qui a déjà été largement dit précédemment. Simplement ajouter que pour moi, cet album présente un trait assez rare et extrêmement précieux : quand on l'a fini et qu'on le referme, on est encore plongé dedans. Ce matin j'y pense encore, et d'ici quelques jours je le relirai. Car cette histoire a beau pouvoir sembler banale, elle est construite et présentée avec une réelle richesse. De ces richesses qui fleurent le vécu, qui titillent plein de choses chez le lecteur, et qui font ressentir. Un bon cru, très marquant.
Effleurés
Il y en a des romans graphiques... Il y en a peu qui sortent du lot. Pourtant, "Effleurés" fait partie de cette catégorie. Première oeuvre, que ce soit pour la scénariste comme pour le dessinateur, cet album se pose comme une belle pierre dans le jardin des spécialistes du genre. Ici on nous conte l'histoire de deux jeunes gens (enfin, pas trop jeunes non plus, ils ont 28 ans) dont l'amour semble impossible, tellement ils sont différents. Pourtant il se passe un truc entre eux. Mais aussi entre les auteurs et le lecteur. Une sorte de connivence due à une maturité proche de la part des conteurs. Car le récit écrit par Isabelle Bauthian est assez prenant, on ne lâche pas l'album avant de l'avoir terminé. Pourtant, 70 pages c'est un format peu habituel. Mais ce qui fait ressortir le récit du lot, c'est le partir pris de la scénariste. Elle ne prend pas fait et cause pour le style de vie et le caractère de l'un ou l'autre des deux héros, Fleur et Christophe ; non, elle se contente de raconter, de montrer ce que peut donner la rencontre de deux êtres que tout oppose, ou presque. Elle ponctue son récit de quelques piques parfois acides, mais sans méchanceté réelle. J'avais suivi de relativement loin l'avancement de l'album, étant un habitué du blog d'Isabelle et la connaissant dans la vraie vie, mais voir l'album fini a été un vrai plaisir, surtout en découvrant toute la profondeur de son propos, élément que je n'avais pu juger en n'en voyant que des extraits. Côté graphisme, celui de Sylvain Limousi est un peu difficile d'accès de prime abord, mais il faut saluer son choix de rester fidèle à son trait "naturel", même si celui-ci évolue au fil de ce premier tome vers un style un peu plus accessible. Un premier album réussi donc, dont ma note finale sera de 3,5/5, arrondie à 4 pour l'aspect coup de coeur. Deux auteurs à suivre également.
Soda
"Soda" quand un flic fait son sermon… Tome nous raconte les histoires de Soda un flic à la gâchette facile dans la ville de New York. Rien de bien originale jusque là, sauf si ce n’est qu’il se fait passer pour un pasteur aux yeux de sa mère veuve et cardiaque qui habite le même appartement que lui. Il joue se double jeu pour protéger le cœur fragile de cette dernière qui ne supporterai pas le choc d’apprendre que son fils unique fait le même métier que son père mort en service. Ce petit manège apporte son lot de quiproquos, de malentendu et de comique de situation toujours assez drôle malgré les répétitions. Les enquêtes policières sont assez simples à suivre et apporte leur large part d’action à la série. Un point qui est très intéressant, c’est le décalage qui est fait entre le dessin très classique par rapport à certaines scènes de violence qu’on ne voit habituellement pas dans de ce genre de série d’humour. Ces ones shot, dégagent un certain cynisme, ça ne finit pas toujours par un happy end, mais les illustrations contrastent et atténuent pas mal cette noirceur. C’est un genre vraiment à part auquel on se doit de goûter. Warnant (Tome 1 et 2) a su mettre en place un univers et un dessin très traditionnel, très franco-belge, qui me fait pas mal penser à du Franquin, et Gazzotti (pour tous les tomes suivants) a lui apporté une touche plus moderne (à l’image de Janry avec Spirou) qui est fort sympathique et un peu moins brouillonne. De Becker (Tome 1 à 6) et Cerise (pour tous les tomes suivant) fournissent une colorisation très classique pour ce genre de dessins, c'est-à-dire peu travaillé (sans tomber dans de vulgaire aplat) mais très efficaces. Apprendra-t-on un jour pourquoi Soda n’a que trois doigts à la main gauche ?
Uchronie[s] - New Byzance
Voila une nouvelle série qui commence fort, pour moi une des meilleurs bd du moment. Corbeyran nous mijote un fameux scénario vu comment ce tome se termine, on attend la suite avec impatience. Au niveau du dessin, c'est splendide, les décors sont magnifiques et les couleurs collent parfaitement avec l'univers de cette bd. Dialogue percutant, bd super rythmée, de l'action et des héros avec un certain charisme. Que demande le peuple ? La suite bien entendu. Foncez l'acheter.
Les Derniers corsaires
Cet album fut une véritable découverte pour moi et c'est avec tristesse que j'ai appris le décès du dessinateur. Ce couple d'auteurs est digne des grands raconteurs d'histoire, ils ont su profiter des potentiels du média pour nous livrer une très belle bande dessinée d'aventures que je mets au même niveau que "le manchot de la butte rouge" de Rullier et Stanislas (c'est à dire assez haut dans mon panthéon personnel). Le dessin est au service d'une histoire bien construite et ne s'enferme pas dans le respect du détail historique. Le trait rappelle le travail de C. Blain et ce n'est pas un petit compliment. Vive la BD québécoise et vivement l'album de G Bouchard "vers les mondes lointains" (titre approximatif), chez Paquet !
Calvin et Hobbes
Calvin et Hobbes c'est un must ! Quel plaisir de lire et de relire ces petites histoires. C'est une plongée dans le monde de l'enfance avec un regard d'adulte. Toutes les questions et les histoires d'enfants sont formulées avec une pensée d'adulte, ce qui donne des dialogues assez caustiques et sarcastiques par moments. C'est aussi tout simplement la contemplation de cette période de vie. Si vous souhaiter retrouver de la magie de vos histoires de pirates ou de western, que vous inventiez dans la cour ou dans le jardin, Calvin et Hobbes vous transporteront. Je suis fan !
De Gaulle à la plage
"De Gaulle à la plage" entre une libération et une présidence, il a bien le droit à quelques vacances... Avec cette série de strips d’une demi-page, Ferri nous replonge dans la France du milieu des années 50, De Gaulle s’est retiré de la vie politique pour rédiger ses Mémoires de guerre dans l'attente d'un retour en grâce. C’est dans ce contexte historique que l’auteur nous fait partager les vacances à la plage du Général et de son proche entourage. Les sketches alternent entre références historiques et gags absurdes. C’est vraiment très drôle. Fin mais pas cul serré. Souvent ironique mais pas caustique. Moqueur mais tendre. Cet album ne voue pas une vénération à ce grand homme, mais disons plutôt une véritable affection, avec un scénario qui brille d’originalité dans un genre difficile, le -strip-, qui en est bien souvent dépourvu. Côté dessin, soyons clair dès le début, je ne suis pas fan du trait de Ferri qui est à l’image de ce que fait son comparse Larcenet mais avec une ligne plus claire et appuyée. Pas ma tasse de thé quoi, mais avec ce format de strips très courts, ça passe très bien et je dois bien avouer que son De Gaulle est remarquablement croqué. Il n’y pas grand-chose à dire sur les couleurs de Patrice Larcenet. Elles sont simples voire basiques à l’image du dessin. La palette de couleurs est à fois pastel et terne, et use d’un effet filigrane, qui donne aux planches un rendu d’une autre époque qui colle à l’idée disons... -nostalgique- bien que ça ne soit pas forcément le terme le plus adéquat... qui plane sur cet ouvrage. A noter que Dargaud emballe cette bd dans sa collection Poisson Pilote avec un joli dos toilé jaune qui sied parfaitement à ce récit d’un autre temps. Bref, une réussite de A à Z bien que n’ayant pas accroché aux illustrations dont je reconnais tout de même les qualités.
Le Photographe
Je savais que la lecture du "Photographe" ne serait pas innocente. Que ce n'était pas du divertissement, qu'on entrait dans le réel, le témoignage. La lecture a en effet été prenante. Longue, certainement, puisqu'il y a 3 albums de 70 pages. Mais passionnante. Le témoignage de Didier Lefèvre (qui nous a quittés il y a un an) est tétanisant, il reste une marque indélébile sur ce qu'est l'Afghanistan. Enfin, sur ce qu'il était il y a 20 ans, mais je ne pense pas que la situation se soit beaucoup améliorée depuis. La peur doit toujours retourner le ventre de ceux qui passent les cols, que ce soient pour des raisons humanitaires, commerciales ou autres. Il doit encore y avoir des petites filles aux doigts brûlés qui serrent les dents pour ne pas pleurer. Des chevaux qui meurent à 5 000 m d'altitude, plus d'épuisement que de froid. Des gens qui donnent tout ce qu'ils ont à ces médecins qui viennent de l'autre bout du monde pour les soulager. L'Afghanistan doit toujours être un pays aux paysages magnifiques, aux gens surprenants. L'histoire de Didier Lefèvre donne envie de le connaître, ce pays... C'est Emmanuel Guibert qui s'est collé à l'adaptation graphique. Au début du récit Lefèvre parle de "Tintin" pour comparer ses pérégrinations. Cette référence m'a frappé, car pour moi le trait de Guibert y puise de nombreuses fois. Il y a du dépouillement dans certaines cases, mais aussi un souci du détail -dans les pierrailles par exemple- qui force le respect. "Le Photographe" est une bande dessinée qui est aussi un reportage-témoignage poignant, même si je n'arrive pas à trouver de belles formules pour l'exprimer. Lisez-le.
Là où vont nos pères
La première BD de cet auteur australien à paraître chez nous, racontant l'histoire d'un homme quittant sa famille pour aller chercher du travail dans un autre pays et subvenir aux besoins de sa femme et de sa fille. Chose troublante car inhabituelle : il n'y a aucun texte, tout n'est qu'images. Ce qui m'a le plus impressionné, c'est le dessin : remarquable en tous points, beau à couper le souffle. L'expression des visages, l'imagination dans les décors de ce nouveau monde (un peu Miyazakien par moment), la façon de nous faire comprendre plein de choses sur cet univers inconnu à l'aide de simples dessins, les couleurs, le découpage, la façon de décrire le temps qui passe : tout, absolument tout, est phénoménal. Je ne pensais pas qu'une BD "sans paroles" pouvait arriver à me marquer autant. En ce qui me concerne, il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été primé à Angoulême, peut-être parce qu'il y avait très très très longtemps qu'un album de cette qualité n'avait pas été édité.