Les derniers avis (9287 avis)

Par Erwelyn
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Batman - The Dark Knight returns
Batman - The Dark Knight returns

Après être resté dans l’ombre une douzaine d’années, Bruce Wayne réendosse le costume de Batman alors que Gotham City est sous l’emprise des mutants, rebelles barbares qui veulent s’approprier la ville par la violence. Plusieurs pistes rendent cette bande-dessinée de Frank Miller incontournable. D’abord une réflexion sur le vieillissement des héros qui semblait inconcevable jusqu’alors. Frank Miller nous propose une ultime mission où Batman s’approchant de la cinquantaine décide de reprendre du service. Toujours hanté par son passé et le serment fait à ses parents mourants de se battre contre le crime, il est prêt à tout pour nettoyer la ville. Même si c’est au prix de quelques courbatures… car à cinquante ans on n’a pas la forme olympique de ses vingt ans ni les réflexes, ni la maîtrise de son corps en souffrance. Et puis on touche un peu à la bouteille. Alors… D’ailleurs, il en va de même pour les autres héros qu’il croise. James Gordon part en toute logique à la retraite, le Joker croupit depuis des années dans un hôpital psychiatrique, Lana Lang est devenue la directrice grassouillette du Daily Planet et Green Arrow est un vieillard manchot et revanchard. Finalement, seul Clark Kent, de par sa nature extraterrestre est resté le plus vigoureux, quoi que. Le deuxième point mis en exergue par Frank Miller est d’ordre psychologique. Les paradoxes de l’espèce humaine sont dénoncés sans caricature aucune. Effectivement, la renommée des (super-)héros, costumés ou non, est constamment vacillante. Au gré de la politique, des évènements économiques, de la hausse ou de la baisse de la criminalité etc., le héros est reconnu comme tel ou au contraire ramené au niveau des criminels qu’il poursuit. Tantôt auréolé, tantôt banni. Tantôt adulé, tantôt rejeté. Les différences que montrent les super-héros sont autant de critères pour créer jalousie, peur ou incertitude. Ainsi, quand Batman réapparaît, la population se scinde en deux, ceux qui se souviennent de ses actes héroïques et qui le soutiennent et ceux qui, dans leur peur de l’inconnu et de la différence, préfèrent le craindre et en font la cible à abattre. (Thème qu’on retrouvera plus tard dans la BD non moins remarquable d’Alan Moore, Watchmen.) De plus, qu’il s’agisse des médias, des hommes politiques ou des héros eux-mêmes, Frank Miller nous gratine son scénario d’ingrédients tel que l’humour, l’ironie et la caricature. Il y a des clins d’œil à l’Histoire des comics comme cette magnifique planche de Batman sur son splendide destrier noir qui nous rappelle qu’un certain Bill Finger (scénariste des premières aventures de Batman*) s’était entre autres choses inspiré de Douglas Fairbanks dans le film Le signe de Zorro. On sourit quand Batman s’étonne que ses vieux fumigènes marchent encore alors qu’ils sont restés durant des années dans son costume à prendre la poussière. Une erreur aussi, ou une espièglerie du Joker (j’avoue ne pas avoir bien saisi) : la désormais peu gracieuse Sélina (alias Catwoman) qui se retrouve ligotée par le Joker et affublée du costume de Wonder Woman. Serait-ce donc le super-lasso de cette dernière qui l’enlace (elle ou Catwoman)? Dans tous les cas, on reconnaîtra une forme appliquée de la réputation (de sadomasochiste) que l’intelligentsia américaine anti-comics donnait à Wonder Woman. Enfin Frank Miller révolutionne l’image de Batman en lui redonnant son statut d’être humain car Batman n’est pas un super-héros. Il n’est qu’un homme, vieillissant, démoralisé, démodé, en proie au doute, qui derrière son costume et son masque ne cache aucun pouvoir particulier, juste quelques super-gadgets de son cru et des fêlures intérieures inguérissables d’où les nombreuses introspections du personnage dans The dark knight returns. Rarement sa personnalité aura été aussi approfondie. Même les différentes adaptations cinématographiques n’ont fait que survoler ce personnage, le plus humain des héros costumés. Dommage. Ainsi donc Frank Miller et ses acolytes Klaus Janson (dessin), Lynn Varley (couleur), avec leur grand art sont restés néanmoins fidèle à l’univers des comics traditionnels notamment visuellement. Mais par tout le reste, dont je vous ai donné un avant goût plus haut, cette bande dessinée est une référence reconnue par tous qu’il faut lire absolument ! *Batman a été créé par Bob Kane (dessin) et Bill Finger (scénario). Il apparaît pour la première fois en 1939 dans Detective Comics n°27

03/07/2008 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Trône d'argile
Le Trône d'argile

Ca fait longtemps que je ne me suis pas autant régalé avec un dessin ! Que c’est beau ! Autant les personnages que les décors, c’est une réussite totale. Il y a un souci du détail incroyable, même les petits moutons au fin fond d’un champ au 3ème plan sont parfaitement représentés. Et que dire des couleurs ? Eh bien qu’elle se marient à merveille avec ce dessin, qu’elles le mettent pleinement en valeur. Les effets d’ombre et de lumière sont magnifiques. Bref j’adore et c’est un vrai coup de cœur de ce côté-là. Parfois l’histoire est un peu dure à suivre car les personnages sont nombreux. Et entre les ducs, les comtes, les princesses, les chevaliers, le tout avec les liens de parentés qui vont bien, - et oui ils sont tous plus ou moins un peu cousins – on peut perdre le fil. Mais en tout cas on n’est jamais complètement perdu. Et on a beau être en plein dans de l’historique, cette BD est tout à fait intéressante. J'ai plus eu l'impression de suivre une belle histoire de chevaliers. Le petit côté romancé dans la manière de mener le récit est vraiment plaisant. Il faudra sans doute plusieurs lectures pour apprécier pleinement cette série à sa juste valeur, et ça tombe bien car il reste encore 5 tomes à paraître… 01/07/2008 : Tome 3 L'histoire est toujours intéressante et prenante, mais je suis un peu déçu. Au niveau du dessin les 2 premiers tomes approchaient de l'excellence à mes yeux. Hélas dans ce 3e tome quelque chose à changer. Quoi je ne sais pas (l'encrage ?) en tout cas c'est moins précis et moins beau. Snif....

08/08/2007 (MAJ le 01/07/2008) (modifier)
Par chris
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Taïga rouge
Taïga rouge

J'ai fini le premier tome "Taiga rousse" de Malherbe et Pierrot et pour un 1er coup d'essai dans le monde de la BD c'est plutôt un coup de maître ! L'histoire tient en haleine, distillant un suspense et des rebondissements bien dosés. La relation entre les deux protagonistes est intéressante et ils sont attachants. Le graphisme est proche d'un Tarek (Le Tsar Fou) et se prête bien à l'histoire, à la brutalité de l'environnement... Vraiment une excellente surprise que ce premier tome de 80 pages ! J'ai hâte de lire le second tome qui sera riche en révélations et qui montrera sans doute l'épanouissement du personnage principale Ferdinand... Aurait-il une petite graine de Gengis Khan en lui ??? ;-) A acheter sans hésiter pour moi ! Bravo aux auteurs !

01/07/2008 (modifier)
Par Popak
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Okko
Okko

J'ai échangé les 4 premiers Les Arcanes du Midi-minuit contre les 4 "Okko". Eh ben, je ne suis pas du tout déçu du deal. Un vrai régal. J'adore cette histoire de samouraï et des ses compagnons dans un Japon-fantasy, en quête de monstres à occire. C'est divertissant et les dessins magnifiques. De l'action, de l'humour, un peu de sagesse japonaise, une bd qui ne se prend pas au sérieux et qui fait passer un très bon moment au lecteur. Vivement la suite...

29/06/2008 (modifier)
Par sodebo
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Zen attitude
La Zen attitude

Bob Bergé arrive habilement à dénouer ici les différents fils du Zen. C’est à tambour battant qu’il nous entraîne vers une conclusion pleine de surprises à la suite d’une histoire qui sait mêler le gag et le délire Humain. Ce nouveau volume est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux personnages, tels cette belle-mère ou cette grand mère passant devant tout le monde pour avoir un pain... (dans la gueule ???) Si vous souhaitez vous faire entraîner dans un tourbillon de gag assez hilarants, si vous voulez en prendre plein les yeux, si vous voulez vous relaxer de plaisir, un seul geste à faire : allumez l'encens et laissez vous porter par la ZEN attitude.

28/06/2008 (modifier)
Par Thomas B
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ice Haven
Ice Haven

Dans la lignée de Chris Ware et de son Jimmy Corrigan (autre lecture excellente à lire de toute urgence), Clowes nous narre la vie de plusieurs protagonistes dans une petite ville américaine des USA somme toute assez tranquille. Ici, point de violence, de drogues, ou d'armes à feu, et pourtant, sous l'apparente tranquillité du dessin et des destins des personnages se cachent une violence et une rage de vivre (plutôt de non vivre) qui bouillonnent de plus en plus fort et farouchement au fil des pages sans finalement ne jamais éclaté à la surface. C'est tout simple, j'ai franchement aimé. Vraiment, grand et beau moment de lecture que je recommande à toutes et à tous.

26/06/2008 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Auto Bio
Auto Bio

Décidément, Cyril Pedrosa est en grande forme en ce moment ! Avant 2007, on le connaissait surtout pour son formidable coup de crayon (dans Ring Circus notamment), mais depuis le très remarqué Trois ombres, on sait qu'il est également un excellent raconteur d'histoire... Mais alors que ce dernier titre lorgnait vers la veine sombre et poétique, il change complètement de registre pour nous fournir avec "Auto Bio" un portrait drôlatique de sa vie quotidienne d'écolo militant ! Changement de registre, mais avec non moins de talent ! Il y a fort longtemps que je n'avais autant ri à la lecture d'une BD d'humour, je dois dire. C'est sans doute dû au fait que les gags parlent à l'écolo boboïsante qui sommeille en moi, mais pas seulement. Pedrosa se moque de lui-même en se présentant comme un écolo convaincu, tiraillé entre ses convictions, sa famille plus extrême que lui-même, et les conséquences que cela à sur le quotidien, quand on doit résister à une envie de saucisses en boîtes, se priver de fromage ou empêcher son propriétaire adorable d'asperger son jardin d'engrais et de désherbant... Pedrosa manie à la perfection le difficile art de l'autodérision, du gag et de la chute. Son dessin est toujours aussi excellent, bien que dépourvu de la recherche esthétique qui faisaient le bonheur du lecteur dans ses précédents ouvrages, mais qui serait hors de propos dans une BD d'humour. Le dessin, la mise en scène, le choix judicieux des couleurs... Tout concourt à la recherche de l'effet comique. J'avoue que je n'attendais pas du tout Pedrosa dans ce registre... la surprise n'en est que meilleure ! Un vrai coup de cœur !

26/06/2008 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Maison dans les blés
La Maison dans les blés

Que c’est beau ! Quel plaisir de découvrir une histoire qui semble avoir été écrite pour soi. Qui semble entrer en résonance avec nos propres doutes, nos questions les plus intimes, nos douleurs les plus cachées… Ca a été le cas pour moi lors de ma lecture de « La Maison dans les blés ». L’histoire de ce gars qui a tout ce dont on peut rêver (famille, argent, gloire) mais qui malgré tout peine à trouver le bonheur m’a beaucoup touché, et je pense que toute personne ayant atteint l’âge de se poser des questions existentielles sur sa vie devrait savoir de quoi je parle. Alors c’est sûr, il faut jouer le jeu. Déjà ce genre de questions existentielles n’est pas la tasse de thé de tout le monde. Ensuite, tout semble trop parfait dans cette rencontre passionnée : le mec est beau, riche et musclé, la jeune fille a un corps de rêve et une mentalité libertine (j’ai transpiré sur certaines scènes très chaudes !), elle est animée d’une sagesse bien improbable pour son âge, elle est très philosophique, le coin est superbe (les amoureux de la nature vont être servis). Bref, on se rapproche plus du conte de fée où tout est parfait que d’une histoire d’amour réaliste je trouve (les animaux dotés de parole renforcent d’ailleurs cette impression). Mais alors si on accroche, quel voyage ! La poésie est omniprésente, les textes sont beaux, le dessin est en parfaite adéquation avec le ton de l’histoire. Il a même quelques touches d’humour de très bon goût (ralala, j’ai littéralement explosé de rire sur la scène du marché). Voilà, une œuvre de toute évidente très personnelle, qui m’a tout simplement bouleversé. Le résumé du site de l’éditeur parle d’ « un ouvrage personnel qui devrait séduire tous ceux qui aiment les histoires d’amour et de désir… » Et là tout est dit. Un grand bravo à l’auteur !

25/06/2008 (modifier)
Couverture de la série Lord
Lord

Les deux auteurs de Sanctuary et Heat nous livrent ici l'adaptation du roman le plus populaire en Chine, Les Trois Royaumes, basés sur des faits historiques. Cette mouture est une adaptation très libre : le héros est par exemple un japonais de l'époque qui décide de conquérir la Chine pour les yeux de sa douce. On y retrouve tout ce qui fait à mes yeux le charme des autres œuvres du duo d'auteurs : aventures, érotisme latent, bravoure et émotion. J'ai eu un peu de mal les 50 premières pages, appréciant nettement plus le Japon moderne que la Chine ancienne. Mais le talent de conteur de Buronson et le trait délicat de Ikegami m'ont vite fait plongé dans l'histoire (et les deux premiers tomes ont été lus d'un seul coup). En bref, ça se dévore, et la fin d'un tome se finit toujours avec un beau cliffhanger. Note sur les deux premiers volumes : entre 4 et 4,5/5 + coup de cœur. Si ça continue comme ça, cela risque même de devenir un 5/5.

25/06/2008 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Là où vont nos pères
Là où vont nos pères

Bon, je suis par habitude assez réfractaire aux prix et autres médailles un peu trop clinquantes qui ont souvent pour moi un arrière goût commercial trop prononcé. Ceci expliquant cela, c'est donc avec assez de réticence et très tardivement (depuis son prix à Angoulème) que j'ai mis le nez dans cette BD après l'avoir achetée pour la bibliothèque où je travaille. En partant de très bas, je suis arrivé très haut, très loin, comme rarement cela m'était arrivé avec une BD depuis bien bien longtemps ! Une pure merveille, un bijou de la BD à mon sens ! Tout tient dans un paradoxe qui fait également sa force : d'un côté, une universalité du décor et des personnages (tout le monde s'y retrouve), renforcée par l'absence de texte. De l'autre, une porte grande ouverte sur l'imaginaire de chacun (cette planche magique uniquement composée d'une myriade de petites cases de nuages !!!). Et tout se tient ! L'absence de texte ne dessert aucunement l'histoire, mais comme je le disais, renforce au contraire l'imaginaire qui nous est distillé ! Et tout ceci se construit autour d'une mise en page très élaborée, et d'un graphisme très réaliste dans un univers fantastique proche du surréalisme. On nage en pleine poésie graphique ! L'histoire enfin. Si le thème de l'immigration n'a en soi rien d'exceptionnel, il est traité avec une rare originalité et simplicité, tout en évitant les pièges et les caricatures. On suit le parcours de cet immigré et de ses difficultés quotidiennes, porté par la force du dessin tout en crayonné en sépia de Shaun Tan. Ne faites donc pas comme moi et pour cette fois fiez vous au Grand Prix qu'Angoulème lui a décerné, et plongez dans cette BD ! Passer à côté serait un crime !

25/06/2008 (modifier)