Les derniers avis (9515 avis)

Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Et si...
Et si...

Mais que c’est bien fait que tout ceci. Vraiment. C’est d’abord un plongeon de quelques dizaines d’années en arrière au cœur des coteaux, dans un village qui sent bon la France dite « profonde », et où la vie s’écoulait au rythme des saisons. L’histoire, elle, tourne autour d’un secret de famille que deux enfants vont tout faire pour connaître. Mais on est loin d’un drame éventuel. Marie Jaffredo joue ici la carte de l’optimisme et des bons sentiments, ce qui confère à son scénario une toute autre approche. On suit avec un vrai plaisir le parcours de Jeannot et Mounette qui vont plonger à leur façon dans le passé de leurs grands-parents, le remuer pour trouver la vérité. A sa façon, l’histoire est assez simple MAIS : il y a le dessin. J’ai vraiment été touché par le style graphique qui m’a rappelé de vieilles cartes-vues des années d’après guerre ; un trait doux qui caresse les gens et les choses. Qui plus est, les cases sont parfois de vrais petits tableaux à elles-seules grâce aux tons chauds de la palette de couleurs utilisée. Une BD qui ne « mange pas de pain », c’est vrai, qui se lit comme passaient les jours dans cet arrière-pays d’alors. Une BD qui fleure bon le terroir et qui se déguste plans après plans, page après page… comme un très bon vin dont on apprécie chaque gorgée. Mais ici, c’est sans modération… Un vrai coup de cœur…

17/10/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Célestin Gobe-la-lune
Célestin Gobe-la-lune

Célestin Gobe-la-lune est une bd charmante, poétique et entraînante qui surprend au premier abord par un graphisme peu attrayant dans le premier tome. Le trait y est gras et les couleurs un peu "sales", tout l'attrait réside finalement dans les visages qui eux, sont excellents. Quant au deuxième tome, il change du tout au tout, le trait est bien plus fin, les détails foisonnent, les couleurs explosent et les visages gagnent encore en expressivité, et que dire de la gestuelle des personnages, vive et pleine d'entrain ; un festin visuel. Célestin est un être passionné, délicat, rêveur, poète… ah ! Célestin… charmeur fou et coureur de jupons ; rien ne l'arrête, ni sa condition modeste ni son fond de culotte râpé. Pour atteindre son rêve de grandeur et être enfin reconnu comme appartenant à la noblesse, dont il croit être issu, il ne reculera devant rien ni personne. L'histoire se densifie dans le second opus, où trahisons et complots font leur apparition pour notre plus grand bonheur. Malheureusement on ne peut en dire plus sans faire de révélations malencontreuses… alors à vous de découvrir cette superbe série que nous offrent Lupano et Corboz.

17/10/2008 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tout seul
Tout seul

Encore une fois, Chabouté nous livre un très très bel album. Comme souvent, l’auteur fait de l’homme, et plus particulièrement de ses différences, le sujet principal de son récit. Avec "tout seul", il signe un one shot très "cinématographique" qui s’attarde sur le quotidien d’un homme isolé du reste du monde sur son phare. En 340 et quelques pages, Chabouté parvient à captiver l’attention du lecteur alors qu’il ne se passe pourtant pas grand-chose. Les vignettes se succèdent les unes aux autres à l’image d’une bobine de film déployée sur toute sa longueur. Cela crée une atmosphère particulière qui fait du lecteur un acteur silencieux mais à part entière. On a l’impression d’y être, d’accompagner cette personne seule. Cette bd pourrait très simplement se résumer en un 44 planches. Pourtant aucune vignette n’est de trop car chacune d’entre elles participe à l’ambiance générale. Retranscrire la solitude sans lasser est en effet un exercice difficile pourtant brillement rendu grâce au talent de Chabouté. Bref, voici un livre qui se vit . . .

16/10/2008 (modifier)
Par Thaugor
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tout seul
Tout seul

C'est vraiment du bonheur de lire les œuvres de Chabouté que j'aime beaucoup. Tout seul présente une personne qui est seule (comme l'indique le titre) dans un phare. Pour passer le temps, il se sert de son imagination et essaie de deviner comment est le monde "extérieur". Chabouté retranscrit parfaitement la solitude par ses dessins noir et blanc (qui se prête très bien à ce cas), et les expressions de visage du personnage permettent de comprendre ce qu'il ressent sans besoin de texte. Le fait d'avoir très peu de texte et de jouer sur des dessins qui s'enchaînent les uns aux autres (un peu comme un film) accélère la vitesse de lecture et donne de la dynamique, ce qui fait que cette bd se lit très rapidement et sans aucun ennui. Le scénario est bien mené jusqu'au bout, car le lecteur apprend petit à petit le sujet, plonge au fur et à mesure dans la peau du personnage, pour arriver au final à le comprendre et voir différemment par ses yeux. Le procédé est vraiment bien réussi et nous amène à réfléchir sur les petits bonheurs journaliers.

16/10/2008 (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Tombelle
La Tombelle

Série abandonnée, pas d'option d'achat Très belle bd dans un univers totalement steampunk avec objet ses volants et ses automates. La colorisation est très informatisée et parfaitement bien réalisée, avec des couleurs alliant le plus souvent les rouges, les bleus et les gris, un peu comme les petits soldats de plombs du siècle dernier. Les visages des personnages valent aussi le détour, chacun a sa personnalité et il n'y en pas deux qui se ressemblent, même un peu. A noter que c'est la première réalisation Famchon et c'est une vraie réussite. Le scénario est plutôt original, Clément Largonne, chroniqueur de spectacles, en voulant aider un gamin des rues à s'en sortir se retrouve au cœur d'aventures bien étranges et plutôt extraordinaires. L'histoire est vraiment très prenante et se lit avec beaucoup de plaisir, tous les événements s'enchaînent avec facilité, et on s'attache facilement aux personnages. La seule critique que je pourrais émettre est que le tome deux se fait vraiment attendre...

15/10/2008 (modifier)
Par Eckmül
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Exauce-nous
Exauce-nous

Difficile de donner son avis sans redire les mêmes choses que mes camarades. Essayons quand même. Franchement, les dessins sont d'une beauté. Ces couleurs pastel et claires nous changent de la colorisation par ordinateur. Vraiment un coup de chapeau à Bihel. Pour ce qui est de l'histoire, il est vrai qu'elle est dégoulinante de bons sentiments mais bon cela nous change un petit peu des tueurs et de la violence de certaines BD. Contrairement à certains, je trouve qu'on peut hésiter sur la fin de l'histoire pendant la lecture, en plus il y a plusieurs interprétations possibles sur certains points. Bref, sans originalité, c'est mon coup de coeur de la rentrée tout comme beaucoup de lecteurs et de libraires qui mettent la BD bien en évidence dans leur librairie.

15/10/2008 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sillage
Sillage

Ca fait longtemps que je connais cette série et pourtant je ne l’avais jamais lu. Pourquoi ? Parce qu’il était évident pour moi que c’était une série de SF destinée au 10-12 ans…Ah les préjugés… je me suis finalement lancé et il n’a fallu qu’un tome pour me convaincre. L’univers de Sillage est admirable. Les extra-terrestres se comportent vraiment comme nous les humains et c’est Navis, la petite humaine, qui a des allures d’ET dans ce monde. Cette inversion des rôles est incroyablement réussie. Dans les différents tomes Morvan transpose les problèmes de notre société (la corruption, l’exclusion, le terrorisme, la guerre, …) dans la colonie de sillage. C’est avec subtilité qu’il mêle ces thèmes aux aventures de Navis, et les différentes histoires n’en sont que meilleures ! Pour magnifier tout ça le dessin est génial. Chaque planche est superbe et les couleurs, un peu flash, sont parfaitement choisies pour embellir l’ensemble ! Il aurait vraiment été dommage de m’arrêter à mes préjugés et j’ai été conquis par cette série. J'hésite entre 4 et 5/5. Disons que les 7 premiers tomes sont superbes à tout point de vue et mérite la note maximale. La suite est plus inégale : les tome 8 et 10 sont plutôt raté. Le 11 ne retrouve pas non plus le niveau initial, Navis a bien changée et même en plein milieu de l'espace Morvan arrive à placer son récit au Japon... j'accroche moins.

01/08/2006 (MAJ le 13/10/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mattéo
Mattéo

Dans ce premier opus, Gibrat nous étale encore une fois tout son talent visuel et narratif, sur un de ses thèmes préférés, la guerre, mais l'autre cette fois-ci, la première, la Grande Guerre comme on l'appelle, grande ? Quelle ironie ! Comme une insulte à la vie humaine… Gibrat nous expose un moment de la guerre des tranchées qui mérita si bien sa réputation de boucherie. Avec Mattéo, sympathique jeune homme qui par amour pour sa belle et surtout pour ne pas lui déplaire se retrouve dans cet enfer où la boue et le sang se mêlent si bien l'un à l'autre. Les dialogues sont pour la plupart introspectifs, on se retrouve dans l'intimité de Mattéo, dans ses doutes et ses angoisses. La narration dépasse aisément le niveau du Le Sursis déjà excellent, chaque bulle vaut son pesant d'or, les réflexions sur la guerre sont percutantes, parfois métaphoriques, toujours justes, elles vous touchent au cœur et vous remuent les tripes. Quelques pointes d'humour viennent alléger par moments tout cet effroyable drame. La fin de ce premier tome est assez surprenante, l'attente du deuxième tome va sembler interminable. Graphiquement ? C'est Gibrat égal à lui-même, beau, élégant, énergique, en un mot sublime…

11/10/2008 (modifier)
Par Sejy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Roi des Mouches
Le Roi des Mouches

Je flotte, ahuri. Prisonnier de la bulle nihiliste et lumineuse que Mezzo et Pirus ont créée pour moi. Je vagabonde entre les états d’âme. Béat, repus du plaisir, que dis-je, de la jouissance qu’offre cet exutoire par procuration, ce révélateur de mon immoralité bien trop dissimulée. Je suis troublé qu’elle me soit si froidement dévoilée. Un peu nauséeux aussi, dérangé quand l’obscénité me montre ce que je ne veux pas voir et qu’elle piétine les frontières de mes convenances. Mais je me reprends, et soudain embrasé, je ne veux plus que crier, éructer à la face du monde toute la fascination que m’inspire cette œuvre baroque. Ce grand-huit psychique m’effraie et me secoue parfois jusqu’à l’écoeurement, pourtant je n’ai qu’une envie : recommencer. Goûter encore et encore cette fresque intimiste, acide et désenchantée. Retrouver mes nouveaux amis, ces antihéros du mal-être, et tel un voyeur insatiable, épier leurs existences tellement pitoyables qu’elles en deviendraient touchantes. Je me glisse insidieusement dans ces quotidiens qui se croisent et s’entrechoquent, car je crois que j’aime ces gens qui s’exposent au travers de leurs dérives. Leurs parties de jambes en l’air dissolues, fornications si mécaniques qu’elles en trivialisent l’acte sexuel. Leurs fantasmes alcoolisés, leurs défonces répétitives et toutes ces visions morbides, autant d’échappatoires et d’aveux de faiblesse. J’aime leur impudeur physique et psychologique et cette férocité crue, presque sensuelle. Coincés dans leurs corps et dans leurs têtes, rongés par la banalité, la médiocrité et l’ennui, ils ne font que hurler leur désir de vivre. Ces humains existent. Il ne peut en être autrement. D'ailleurs, ils me parlent. À leur tour, chacun dans un chapitre, dans une tranche de vie, ils se racontent, m’expliquent ce qu’ils font et à quoi ils pensent. Sans émotion. La plume acerbe et le pinceau précis ne sont que des témoins froids et distants de leurs dérapages. Aucune apologie, aucun parti pris, aucune complaisance. La narration, envoutante, se veut volontairement statique. Les cadrages, hors du commun, sont impersonnels. La ligne sombre, très "pop-art", et ses couleurs sourdes affichent une beauté détachée, glacée. Tout concourt à la désincarnation, à renvoyer l’image de misérables insectes qui s’agitent dans une confusion frénétique et malsaine et s’échinent à fuir ce bocal sordide. La haine, la dépravation, l’hypocrisie, le fatalisme, la lâcheté, la violence, la perversité, le cynisme, l'indigence, etc.… L’exhalaison de toute cette merde morale est devenue mon oxygène, ces excréments de l’âme, je m’en nourris, je m’en délecte comme d'un nectar. Je suis le nouveau Grégor et enfin je me métamorphose, maintenant je fais partie du peuple des mouches. Vous avez aimé Les lois de l’attraction de B.Ellis et le Short cuts de R.Altman ? Le style de Charles Burns vous plait ? Daniel Clowes est, selon vous, le plus grand des sociologues ? Alors lisez Le roi des mouches ! Un électrochoc ! Un chef-d’œuvre !

10/10/2008 (modifier)
Par Clèm's
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Notes
Notes

Je ne connaissais pas le blog (j'aime pas les blogs). J'ai vu cet album pour la première fois dans un périodique (Libé ou Charlie Hebdo...) pis à la fnac, où j'y ai jeté un coup d'oeil, pis deux, pis trois, pis... Les gens me regardaient en biais, c'était jouissif ! J'ai rarement autant rigolé ! Et puis je l'ai acheté. Je ne connaissais pas Boulet avant sinon pour sa série Womoks (Et maintenant que j'y songe le caporal Russel est certainement une auto-caricature) qui m'avait bien plu, mais là j'ai réellement découvert un auteur de BD dans toute sa splendeur (Enfin "splendeur"... Vous m'avez compris, hein ? - J'adore le chapitre sur les tableaux de Wilfrid, le genre d'enclume qu'on porte toute sa vie ! ^^). Ce qui m'a surtout coupé c'est sa maîtrise de la narration (rendant des scènes, somme toute assez banales, désopilantes) en cases et de différents styles de dessins même sur un support comme l'internet. Le Voyage en Corée, "Ordi Pourri veut viiiivre !" et la vie d'édition de J. sont aussi des petites merveilles d'humour et de nostalgie délicatement surannée (Vive les magasins de Séoul !). Un ouvrage drôle et de qualité. A lire !

10/10/2008 (modifier)