Ovni subversif, nouvelle vague de la Bande dessinée moderne, troisième âge d’or, autant de qualificatifs élogieux dénichés ça et là sur la toile, et qui, loin d’être galvaudés, témoignent de l’immense engouement qui croit autour de Mutafukaz. C’est amplement mérité. Avec cette œuvre, Run nous offre un univers personnel totalement fou et unique qui confirme l’évidence de son talent.
Un melting pot extraordinaire. Alternance de styles graphiques, multiplicité inventive des formes narratives, brassage d’influences et de références diverses, audacieux mélange des genres (voir l’excellent avis de Ro pour le détail), une succession de chocs, de claques dans la gueule, aussi bien esthétiques qu’émotionnels. Des personnages originaux, un humour pimenté et décalé pour un scénario explosif, paranoïaque et déjanté qui ne fait pas dans l’économie. On est happé par l’incroyable densité et le tempo échevelé d’un récit démesuré qui va à 2000 à l’heure, vous choppe par le colbac dès la première page et ne vous relâche qu’à la dernière, complètement essoufflée, épuisé, mais ravi. Moi qui suis plutôt réfractaire aux étalages de bastons et aux surenchères gratuites de vannes et d’hémoglobine, là j’avoue, je suis bluffé. Coup de cœur pour un probable futur incontournable.
2x100 pages de pur bonheur.
Jusqu'à il y a quelques mois, la plupart des titres de Taniguchi me laissait indifférent (parmi eux, les Quartier lointain et autres Le Journal de mon père). Son meilleur restait à mes yeux le peu connu Le Chien Blanco. Même si ce dernier est toujours pour moi une de ses plus belles réussites, j'ai depuis revu mon avis sur l'ensemble de son oeuvre. Cet auteur est doué, il n'y a pas à dire.
Je ne pouvais donc pas manquer la sortie de cette série, racontant l'histoire d'un homme et de son contact avec les animaux (tout ce qui m'avait séduit dans Le Chien Blanco, en somme).
Il fallait s'y attendre : j'adore. Le graphisme est toujours splendide, la trame émouvante à souhait, la narration toujours magistralement maîtrisée. On comprend à la fois l'homme et la bête.
Ce premier tome des aventures du naturaliste Seton est certes simple, mais tellement beau.
Etrange cet album. Ca démarre comme un roman graphique, où un homme médiocre raconte sa vie médiocre, la vie de millions de gens. Il n'a pas été épargné par la vie, ce Terry... Son mariage en est même brisé. Et puis soudain, sans crier gare, la machine s'emballe, et l'on assiste à un crime absolument affreux, auquel Terry risque bien d'être mêlé... Si l'histoire n'est pas forcément passionnante (à éviter aux dépressifs), le tournant qu'elle prend intrigue, inquiète, instille le malaise chez le lecteur... Jicépol (c'est son autre nom d'artiste) s'éloigne de son style de Voltige et Ratatouille, pour officier dans une veine plus proche du Larcenet dépressif des Rêveurs. Attention, c'est pessimiste, noir, sans concession, sans espoir probablement.
Je ne connais pas trop le Spirou normal mais :
Spirou étant petit me fait marrer.
1- les personnages sont attachants.
2- Spirou pensant aux filles, c'est trop marrant.
3- les bêtises de Spirou, Vert' et leurs copains me font rire.
Le dessin et les couleurs sont dynamiques, même si les gags laissent parfois à désirer.
Bref, tout pour faire plaisir !!!
Je trouve que le Chat est vraiment une bonne bd.
Il a une façon de penser bien à lui, mais si on y pense on voit que, à chaque fois, il a raison. Je crois que c'est pour ça que j'adore cet humour.
Bon je sais que j'ai donné une bonne note mais elle ne prend pas en compte le dessin car, sur cette bd, c'est ce qu'il faut compter en dernier.
Bénéficiant d'un excellent dessin, nous avons droit à un récit plutôt adulte qui se base sur une hypothèse fantastique pour nous entraîner dans une confrontation d'idées et de tactiques entre deux personnages au-dessus de la norme. Ce cahier magique et ce dieu de la mort que seul le héros peut voir (à la manière d'un Saï de Hikaru no Go si ce n'est que celui-ci est démoniaque quoique neutre dans son comportement) laisse entrevoir une intrigue fantastique un peu légère, mais ce n'est que pour mieux nous plonger dans un récit thriller complexe et mature.
C'est un récit qui aiguise les méninges, doublement.
D'une part car il nous fait réfléchir et nous offre ses propres réflexions sur les implications éthiques et politiques de l'existence d'un cahier capable de faire mourir n'importe qui, n'importe quand et de la manière que l'on décide.
D'autre part car la confrontation intellectuelle entre Light et L pousse assez loin la logique de l'enquêteur et de celui qui doit se cacher tout en manoeuvrant les enquêteurs à sa recherche.
Beaucoup de bonnes idées, des choses auxquelles le lecteur ne pense pas mais qui apparaissent évidentes et intelligentes quand l'auteur nous les raconte. Bref, un scénario intelligent si ce n'est quelques petites facilités très discrètes à certains passages.
En outre, la narration est bonne et parfois assez originale, notamment quand le récit fait quelques retours en arrière pour nous narrer la façon dont Light s'est comporté pour tuer tels ou tels personnes clés.
Un récit extrêmement prenant, un très bon dessin, des idées excellentes.
En tant que lecteur, quand on entame la chose, on se dit "ok, le gars a un bouquin qui lui permet de tuer qui il veut quand il veut où il veut comme il veut, et ok, voilà le super détective qui va tenter de percer à jour le gars au bouquin, ils vont se bagarrer à distance et se poursuivre l'un l'autre". Mais dès la fin du premier tome, les choses se compliquent.
Et à chaque fois qu'on croit avoir cerné complètement l'intrigue, elle se complexifie et devient de plus en plus passionnante. Au fil des tomes, il y a plus de plus en plus de rebondissements et d'intelligence et tout se tient formidablement bien.
Un vrai exercice intellectuel tant au niveau du polar, de la confrontation entre deux esprits géniaux et de la reflexion sur les possibilités et infinies implications de l'existence d'un livre tel que le "death note".
Les Fabuleux Vapeurs Détectives... Voilà un excellent divertissement, dont le titre suranné évoque assez fidèlement l’atmosphère, qui emprunte en grande partie à Jules Verne, un auteur qui, décidément, semble avoir impressionné le monde entier (après tout, la mode de la science-fiction steampunk n’est-elle pas un retour, ou une sorte d’hommage, à la science-fiction pionnière de Jules Verne, et à ce mélange au goût si particulier de technologies audacieuses et de machines à vapeur délicieusement rétros ?).
En vérité, pour savourer ce titre, il faut le considérer comme une bonne série B. Car si son univers emprunte beaucoup au pionnier Jules Verne, son atmosphère lorgne du côté des films noirs américains ou britanniques des années cinquante ou soixante, mais en version légèrement parodique, avec son majordome strict de rigueur, qui n’est pas sans évoquer d’ailleurs Batman. Lequel d’ailleurs se retrouverait presque parodié dans ce titre, car l’univers des super-héros et des super-méchants se mélange à celui des gros robots du manga japonais (les uns et les autres parodiés, car d’un ridicule assumé) pour constituer l’univers des Fabuleux Vapeurs Détectives. Le professeur Folamour de circonstance est aussi convié à la fête, et lui ressort tout à la fois des univers des films des années cinquante, des comics et des mangas. Mais la référence-hommage va aussi jusqu’à incorporer un émule de Lupin, en la personne de « Dupain », lequel, cependant, à la différence de son modèle n’est en rien un gentleman. L’hommage, néanmoins, s’adresse-t-il à Arsène Lupin, ou à Lupin III, un manga fort célèbre au Japon (et lui-même basé sur le mythe d’Arsène Lupin, précisons-le) ?
Par ailleurs, notre jeune héros, se retrouve épaulé d’une assistante, Clochette, qui se trouve être une fort accorte et gironde infirmière. Si, à la lecture de ce titre, je me suis demandé « mais pourquoi diable une infirmière ? », il m’est rapidement souvenu, au vu des charmants plans de Clochette en dessous affriolants, que les infirmières sont pour certains des fantasmes, à l’égal des femmes en uniformes et autres secrétaires en minijupes. Les miens allant du côté des princesses égyptiennes, prêtresses babyloniennes, gymnastes des fresques minoennes, créatures de Fantasy ou héroïnes de SF, il ne m’est pas toujours aisé de percevoir ce genre de fantasmes clichés. Car, il s’agit ici d’un cliché assumé, une autre référence parodique à l’univers du shonen. Intéressant est néanmoins l’opposition entre l’infirmière « blanche » et l’infirmière « noire » (car vêtue de noir), assistante de Dupain, et à lui dévouée corps et âme (surtout de corps, qui se montre dans des dessous tout aussi noirs que ceux de Clochette sont blancs).
Enfin, il faut noter que la narration s’entrecoupe d’extraits de journaux imaginaires, dans le style du XIXe siècle, qui explicitent fort bien l’univers des Fabuleux Vapeurs Détectives. Une trouvaille qui n’a rien d’original, mais est cependant fort agréable et bienvenue.
Tout cela forme donc une série B parodique, fort plaisante à lire et à regarder, mais qui verse cependant, par moments, dans le tragique. Et dont je ne puis que regretter que sa parution française ait été abandonnée.
(Je n'ai encore lu que le tome un)
J'adore ! Vraiment un de mes plus chouettes achats depuis longtemps. Le style est absolument génial et l'histoire rondement menée.
Vraiment du tout grand art. Chapeau aux deux auteurs !
Je ne sais s’il faut réellement connaître l’univers multi-média de .Hack, franchise du géant Bandaï (devenu Namco-Bandaï), pour apprécier ce court manga.
Je le connaissais un peu avant d’aborder la lecture de ces trois tomes, et cette connaissance, indéniablement, m’a servi. Néanmoins, je n’ai jamais joué aux quatre jeux qui forment le cœur du projet .Hack, et je n’ai vu qu’une partie de .Hack Sign, la série télévisée qui précède. Cela ne m’a cependant pas empêché d’apprécier cette histoire gentillette, pleine de bonne volonté, de punch et d’humour.
Certes, ce ne sont pas ces trois mangas qui vont révolutionner le genre, mais qu’importe ? Pour moi, ce manga recèle en lui la bonne proportion de chaque élément, et je n’ai rien contre ce qui est « gentillet », pour autant que je sois touché.
Néanmoins, je ne saurais mettre cinq étoiles à ce manga, bien que je l’aie fort apprécié, car il ne s’agit pas d’une histoire indépendante, mais elle se conçoit au sein d’un ensemble (jeux, animes, livres). Enfin, il n’est pas certain que ceux qui n’auront pas un minimum de connaissances de l’univers des RPG (Role-Playing Games : Jeux de Rôles), et de l’univers assez particulier de .hack ne soient pas un peu perdus. Voilà qui constitue tout de même un sérieux bémol.
Mais, pour moi, cette petite série reste un de mes coups de cœur dans le domaine du manga.
Noter une série est toujours un problème. L’aviser ne l’est pas, car on a tout loisir de développer son point de vue, de nuancer, au sein d’un avis. Mais la note, elle, est sèche, abrupte, peu propice à la nuance pour une série qui s’étale sur une trentaine de tomes.
Alors, comment noter une série que l’on a découverte il y a bien des années, qui se développe sur plus de vingt tomes (qu’on n’a pas tous lus), et qu’on pourrait, éventuellement, vouloir noter avec notre regard contemporain ?
Ainsi, j’ai relu la majeure partie de mes albums de Yoko Tsuno, et je dois avouer qu’ils m’ont moins convaincu qu’à l’époque de leur découverte. Cependant, d’autres qui m’avaient laissé un peu froid (Le Dragon de Hong Kong, Le canon de Kra, par exemple) m’ont beaucoup plus touché. Le regard change, inévitablement. Et, de toute façon, on ne peut redécouvrir avec le même émerveillement une œuvre que l’on connaît presque par cœur.
Finalement, c’est donc cet émerveillement initial que j’ai préféré laisser parler. Peu m’importe la froide raison, et la décrue de cette série qui s’étiole. Yoko Tsuno, pour moi, aura rimé avec émerveillement. Certes point sur tous les albums initiaux, mais sur un nombre suffisant pour qu’à mes yeux elle demeure « Culte! ».
De la série initiale, qui a cessé de me convaincre à partir de l’album treize, j’ai cependant moins apprécié La frontière de la vie, Message pour l’éternité, et même La proie et l’ombre. En vérité, presque toutes les aventures terriennes de Yoko. Mais les aventures vinéennes (ou terro-vinénnes)... Que Leloup ait emprunté à des cycles connus de la SF m’importe peu, puisque à l’époque je ne les connaissais pas, et c’est toujours à peine si je les connais. Ah ! ces belles vinéennes à la peau bleue... Que Leloup considère qu’il écrit pour les filles, s’il le veut, mais il a inventé là un magnifique fantasme pour jeunes ados mâles. Et je ne saurais jamais assez le remercier pour cela.
Dans ce cycle, mention spéciale à La Forge de Vulcain (grandiose), aux Titans, qui me touchent encore par leur humanisme délicat, et à La Lumière d’Ixo, pas forcément hyper-crédible, mais assez magique.
Enfin, pour la bonne bouche, je garderai des aventures terrestres La spirale du temps, terriblement poétique, fort et puissant, et L’orgue du Diable, qui reste un de mes albums préférés, toutes séries confondues. Non seulement le Rhin y est assez magique, mais ceux qui l’ont lu savent qu’on y trouve un certain château, qui porte le nom de Katz.
Alors, est-ce que le nom de ce château m’a marqué parce que je sais qu’il signifie « le château du chat » ? Ou est-ce que le nom de Katz, outre qu’il signifie « chat », m’a marqué justement parce qu’il est le nom du fameux château de l’orgue du Diable ? Je ne sais. En tout cas, il se trouve que j’avais oublié que le Katz est situé sur la rive du Rhin, je le croyais nom du château à péage sis sur une île au milieu du Rhin (et non point le château du diable, de fait). Donc... Quoi qu’il en soit, il m’était difficile de passer sous silence ce lien, à mes yeux évident, entre mon pseudonyme d’icelieu et l’univers de Yoko Tsuno.
Pour finir, j’inviterais tous ceux qui s’intéressent à Yoko Tsuno ou qui souhaitent la découvrir, à acquérir les tomes de son intégrale. Un beau travail éditorial a été fait pour nous en apprendre plus au sujet de cette série, et c’est franchement très intéressant. Vous saurez ainsi pourquoi Vinéa s’appelle Vinéa (je l’avais deviné, mais j’étais heureux qu’on me le confirme, car il arrive souvent qu’on s’imagine des étymologies à tort), comment la série fut créée, et en quoi la dernière planche de La frontière de la vie était prophétique (l’anecdote est marquante).
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Mutafukaz
Ovni subversif, nouvelle vague de la Bande dessinée moderne, troisième âge d’or, autant de qualificatifs élogieux dénichés ça et là sur la toile, et qui, loin d’être galvaudés, témoignent de l’immense engouement qui croit autour de Mutafukaz. C’est amplement mérité. Avec cette œuvre, Run nous offre un univers personnel totalement fou et unique qui confirme l’évidence de son talent. Un melting pot extraordinaire. Alternance de styles graphiques, multiplicité inventive des formes narratives, brassage d’influences et de références diverses, audacieux mélange des genres (voir l’excellent avis de Ro pour le détail), une succession de chocs, de claques dans la gueule, aussi bien esthétiques qu’émotionnels. Des personnages originaux, un humour pimenté et décalé pour un scénario explosif, paranoïaque et déjanté qui ne fait pas dans l’économie. On est happé par l’incroyable densité et le tempo échevelé d’un récit démesuré qui va à 2000 à l’heure, vous choppe par le colbac dès la première page et ne vous relâche qu’à la dernière, complètement essoufflée, épuisé, mais ravi. Moi qui suis plutôt réfractaire aux étalages de bastons et aux surenchères gratuites de vannes et d’hémoglobine, là j’avoue, je suis bluffé. Coup de cœur pour un probable futur incontournable. 2x100 pages de pur bonheur.
Seton, le naturaliste qui voyage
Jusqu'à il y a quelques mois, la plupart des titres de Taniguchi me laissait indifférent (parmi eux, les Quartier lointain et autres Le Journal de mon père). Son meilleur restait à mes yeux le peu connu Le Chien Blanco. Même si ce dernier est toujours pour moi une de ses plus belles réussites, j'ai depuis revu mon avis sur l'ensemble de son oeuvre. Cet auteur est doué, il n'y a pas à dire. Je ne pouvais donc pas manquer la sortie de cette série, racontant l'histoire d'un homme et de son contact avec les animaux (tout ce qui m'avait séduit dans Le Chien Blanco, en somme). Il fallait s'y attendre : j'adore. Le graphisme est toujours splendide, la trame émouvante à souhait, la narration toujours magistralement maîtrisée. On comprend à la fois l'homme et la bête. Ce premier tome des aventures du naturaliste Seton est certes simple, mais tellement beau.
Une Âme à l'amer
Etrange cet album. Ca démarre comme un roman graphique, où un homme médiocre raconte sa vie médiocre, la vie de millions de gens. Il n'a pas été épargné par la vie, ce Terry... Son mariage en est même brisé. Et puis soudain, sans crier gare, la machine s'emballe, et l'on assiste à un crime absolument affreux, auquel Terry risque bien d'être mêlé... Si l'histoire n'est pas forcément passionnante (à éviter aux dépressifs), le tournant qu'elle prend intrigue, inquiète, instille le malaise chez le lecteur... Jicépol (c'est son autre nom d'artiste) s'éloigne de son style de Voltige et Ratatouille, pour officier dans une veine plus proche du Larcenet dépressif des Rêveurs. Attention, c'est pessimiste, noir, sans concession, sans espoir probablement.
Le Petit Spirou
Je ne connais pas trop le Spirou normal mais : Spirou étant petit me fait marrer. 1- les personnages sont attachants. 2- Spirou pensant aux filles, c'est trop marrant. 3- les bêtises de Spirou, Vert' et leurs copains me font rire. Le dessin et les couleurs sont dynamiques, même si les gags laissent parfois à désirer. Bref, tout pour faire plaisir !!!
Le Chat
Je trouve que le Chat est vraiment une bonne bd. Il a une façon de penser bien à lui, mais si on y pense on voit que, à chaque fois, il a raison. Je crois que c'est pour ça que j'adore cet humour. Bon je sais que j'ai donné une bonne note mais elle ne prend pas en compte le dessin car, sur cette bd, c'est ce qu'il faut compter en dernier.
Death Note
Bénéficiant d'un excellent dessin, nous avons droit à un récit plutôt adulte qui se base sur une hypothèse fantastique pour nous entraîner dans une confrontation d'idées et de tactiques entre deux personnages au-dessus de la norme. Ce cahier magique et ce dieu de la mort que seul le héros peut voir (à la manière d'un Saï de Hikaru no Go si ce n'est que celui-ci est démoniaque quoique neutre dans son comportement) laisse entrevoir une intrigue fantastique un peu légère, mais ce n'est que pour mieux nous plonger dans un récit thriller complexe et mature. C'est un récit qui aiguise les méninges, doublement. D'une part car il nous fait réfléchir et nous offre ses propres réflexions sur les implications éthiques et politiques de l'existence d'un cahier capable de faire mourir n'importe qui, n'importe quand et de la manière que l'on décide. D'autre part car la confrontation intellectuelle entre Light et L pousse assez loin la logique de l'enquêteur et de celui qui doit se cacher tout en manoeuvrant les enquêteurs à sa recherche. Beaucoup de bonnes idées, des choses auxquelles le lecteur ne pense pas mais qui apparaissent évidentes et intelligentes quand l'auteur nous les raconte. Bref, un scénario intelligent si ce n'est quelques petites facilités très discrètes à certains passages. En outre, la narration est bonne et parfois assez originale, notamment quand le récit fait quelques retours en arrière pour nous narrer la façon dont Light s'est comporté pour tuer tels ou tels personnes clés. Un récit extrêmement prenant, un très bon dessin, des idées excellentes. En tant que lecteur, quand on entame la chose, on se dit "ok, le gars a un bouquin qui lui permet de tuer qui il veut quand il veut où il veut comme il veut, et ok, voilà le super détective qui va tenter de percer à jour le gars au bouquin, ils vont se bagarrer à distance et se poursuivre l'un l'autre". Mais dès la fin du premier tome, les choses se compliquent. Et à chaque fois qu'on croit avoir cerné complètement l'intrigue, elle se complexifie et devient de plus en plus passionnante. Au fil des tomes, il y a plus de plus en plus de rebondissements et d'intelligence et tout se tient formidablement bien. Un vrai exercice intellectuel tant au niveau du polar, de la confrontation entre deux esprits géniaux et de la reflexion sur les possibilités et infinies implications de l'existence d'un livre tel que le "death note".
Les Fabuleux Vapeur Détectives
Les Fabuleux Vapeurs Détectives... Voilà un excellent divertissement, dont le titre suranné évoque assez fidèlement l’atmosphère, qui emprunte en grande partie à Jules Verne, un auteur qui, décidément, semble avoir impressionné le monde entier (après tout, la mode de la science-fiction steampunk n’est-elle pas un retour, ou une sorte d’hommage, à la science-fiction pionnière de Jules Verne, et à ce mélange au goût si particulier de technologies audacieuses et de machines à vapeur délicieusement rétros ?). En vérité, pour savourer ce titre, il faut le considérer comme une bonne série B. Car si son univers emprunte beaucoup au pionnier Jules Verne, son atmosphère lorgne du côté des films noirs américains ou britanniques des années cinquante ou soixante, mais en version légèrement parodique, avec son majordome strict de rigueur, qui n’est pas sans évoquer d’ailleurs Batman. Lequel d’ailleurs se retrouverait presque parodié dans ce titre, car l’univers des super-héros et des super-méchants se mélange à celui des gros robots du manga japonais (les uns et les autres parodiés, car d’un ridicule assumé) pour constituer l’univers des Fabuleux Vapeurs Détectives. Le professeur Folamour de circonstance est aussi convié à la fête, et lui ressort tout à la fois des univers des films des années cinquante, des comics et des mangas. Mais la référence-hommage va aussi jusqu’à incorporer un émule de Lupin, en la personne de « Dupain », lequel, cependant, à la différence de son modèle n’est en rien un gentleman. L’hommage, néanmoins, s’adresse-t-il à Arsène Lupin, ou à Lupin III, un manga fort célèbre au Japon (et lui-même basé sur le mythe d’Arsène Lupin, précisons-le) ? Par ailleurs, notre jeune héros, se retrouve épaulé d’une assistante, Clochette, qui se trouve être une fort accorte et gironde infirmière. Si, à la lecture de ce titre, je me suis demandé « mais pourquoi diable une infirmière ? », il m’est rapidement souvenu, au vu des charmants plans de Clochette en dessous affriolants, que les infirmières sont pour certains des fantasmes, à l’égal des femmes en uniformes et autres secrétaires en minijupes. Les miens allant du côté des princesses égyptiennes, prêtresses babyloniennes, gymnastes des fresques minoennes, créatures de Fantasy ou héroïnes de SF, il ne m’est pas toujours aisé de percevoir ce genre de fantasmes clichés. Car, il s’agit ici d’un cliché assumé, une autre référence parodique à l’univers du shonen. Intéressant est néanmoins l’opposition entre l’infirmière « blanche » et l’infirmière « noire » (car vêtue de noir), assistante de Dupain, et à lui dévouée corps et âme (surtout de corps, qui se montre dans des dessous tout aussi noirs que ceux de Clochette sont blancs). Enfin, il faut noter que la narration s’entrecoupe d’extraits de journaux imaginaires, dans le style du XIXe siècle, qui explicitent fort bien l’univers des Fabuleux Vapeurs Détectives. Une trouvaille qui n’a rien d’original, mais est cependant fort agréable et bienvenue. Tout cela forme donc une série B parodique, fort plaisante à lire et à regarder, mais qui verse cependant, par moments, dans le tragique. Et dont je ne puis que regretter que sa parution française ait été abandonnée.
Biotope
(Je n'ai encore lu que le tome un) J'adore ! Vraiment un de mes plus chouettes achats depuis longtemps. Le style est absolument génial et l'histoire rondement menée. Vraiment du tout grand art. Chapeau aux deux auteurs !
.Hack
Je ne sais s’il faut réellement connaître l’univers multi-média de .Hack, franchise du géant Bandaï (devenu Namco-Bandaï), pour apprécier ce court manga. Je le connaissais un peu avant d’aborder la lecture de ces trois tomes, et cette connaissance, indéniablement, m’a servi. Néanmoins, je n’ai jamais joué aux quatre jeux qui forment le cœur du projet .Hack, et je n’ai vu qu’une partie de .Hack Sign, la série télévisée qui précède. Cela ne m’a cependant pas empêché d’apprécier cette histoire gentillette, pleine de bonne volonté, de punch et d’humour. Certes, ce ne sont pas ces trois mangas qui vont révolutionner le genre, mais qu’importe ? Pour moi, ce manga recèle en lui la bonne proportion de chaque élément, et je n’ai rien contre ce qui est « gentillet », pour autant que je sois touché. Néanmoins, je ne saurais mettre cinq étoiles à ce manga, bien que je l’aie fort apprécié, car il ne s’agit pas d’une histoire indépendante, mais elle se conçoit au sein d’un ensemble (jeux, animes, livres). Enfin, il n’est pas certain que ceux qui n’auront pas un minimum de connaissances de l’univers des RPG (Role-Playing Games : Jeux de Rôles), et de l’univers assez particulier de .hack ne soient pas un peu perdus. Voilà qui constitue tout de même un sérieux bémol. Mais, pour moi, cette petite série reste un de mes coups de cœur dans le domaine du manga.
Yoko Tsuno
Noter une série est toujours un problème. L’aviser ne l’est pas, car on a tout loisir de développer son point de vue, de nuancer, au sein d’un avis. Mais la note, elle, est sèche, abrupte, peu propice à la nuance pour une série qui s’étale sur une trentaine de tomes. Alors, comment noter une série que l’on a découverte il y a bien des années, qui se développe sur plus de vingt tomes (qu’on n’a pas tous lus), et qu’on pourrait, éventuellement, vouloir noter avec notre regard contemporain ? Ainsi, j’ai relu la majeure partie de mes albums de Yoko Tsuno, et je dois avouer qu’ils m’ont moins convaincu qu’à l’époque de leur découverte. Cependant, d’autres qui m’avaient laissé un peu froid (Le Dragon de Hong Kong, Le canon de Kra, par exemple) m’ont beaucoup plus touché. Le regard change, inévitablement. Et, de toute façon, on ne peut redécouvrir avec le même émerveillement une œuvre que l’on connaît presque par cœur. Finalement, c’est donc cet émerveillement initial que j’ai préféré laisser parler. Peu m’importe la froide raison, et la décrue de cette série qui s’étiole. Yoko Tsuno, pour moi, aura rimé avec émerveillement. Certes point sur tous les albums initiaux, mais sur un nombre suffisant pour qu’à mes yeux elle demeure « Culte! ». De la série initiale, qui a cessé de me convaincre à partir de l’album treize, j’ai cependant moins apprécié La frontière de la vie, Message pour l’éternité, et même La proie et l’ombre. En vérité, presque toutes les aventures terriennes de Yoko. Mais les aventures vinéennes (ou terro-vinénnes)... Que Leloup ait emprunté à des cycles connus de la SF m’importe peu, puisque à l’époque je ne les connaissais pas, et c’est toujours à peine si je les connais. Ah ! ces belles vinéennes à la peau bleue... Que Leloup considère qu’il écrit pour les filles, s’il le veut, mais il a inventé là un magnifique fantasme pour jeunes ados mâles. Et je ne saurais jamais assez le remercier pour cela. Dans ce cycle, mention spéciale à La Forge de Vulcain (grandiose), aux Titans, qui me touchent encore par leur humanisme délicat, et à La Lumière d’Ixo, pas forcément hyper-crédible, mais assez magique. Enfin, pour la bonne bouche, je garderai des aventures terrestres La spirale du temps, terriblement poétique, fort et puissant, et L’orgue du Diable, qui reste un de mes albums préférés, toutes séries confondues. Non seulement le Rhin y est assez magique, mais ceux qui l’ont lu savent qu’on y trouve un certain château, qui porte le nom de Katz. Alors, est-ce que le nom de ce château m’a marqué parce que je sais qu’il signifie « le château du chat » ? Ou est-ce que le nom de Katz, outre qu’il signifie « chat », m’a marqué justement parce qu’il est le nom du fameux château de l’orgue du Diable ? Je ne sais. En tout cas, il se trouve que j’avais oublié que le Katz est situé sur la rive du Rhin, je le croyais nom du château à péage sis sur une île au milieu du Rhin (et non point le château du diable, de fait). Donc... Quoi qu’il en soit, il m’était difficile de passer sous silence ce lien, à mes yeux évident, entre mon pseudonyme d’icelieu et l’univers de Yoko Tsuno. Pour finir, j’inviterais tous ceux qui s’intéressent à Yoko Tsuno ou qui souhaitent la découvrir, à acquérir les tomes de son intégrale. Un beau travail éditorial a été fait pour nous en apprendre plus au sujet de cette série, et c’est franchement très intéressant. Vous saurez ainsi pourquoi Vinéa s’appelle Vinéa (je l’avais deviné, mais j’étais heureux qu’on me le confirme, car il arrive souvent qu’on s’imagine des étymologies à tort), comment la série fut créée, et en quoi la dernière planche de La frontière de la vie était prophétique (l’anecdote est marquante).