Les frères Peru avaient frappé un grand coup dans la BD de genre avec leur trilogie Shaman.
Après avoir filé des coups de main à droite et à gauche et avoir réalisé un Kookaburra Universe, ils reviennent avec une nouvelle série très ambitieuse.
Celle-ci conte les aventures d'un ancien soldat amnésique qui a mené des batailles homériques sur plusieurs dimensions. Les passages d'écrits sacrés placent également la série sur des bases très ambitieuses, avec un background très riche.
Le premier tome est dense, il comporte beaucoup d'éléments, pléthore de personnages, et il est un peu difficile de s'y retrouver. Une relecture de chaque tome, ou même globale quand plusieurs seront sortis, s'imposera afin de bien saisir la cohérence de l'ensemble.
Quant à la partie graphique... Oh my god ! Les frères Peru sont bien parmi les meilleurs dessinateurs du moment. Comment ne pas rester béat d'admiration devant leurs designs techniques, leurs délires architecturaux ? C'est tout bonnement incroyable ! Seul petit bémol : des visages d'humains trop "lises" à mon goût. Jonasfall et Alisha manquent ainsi de personnalité "graphique".
Une série à suivre, espérons que le récit sera à la hauteur du dessin.
Note provisoire : 3,5/5
Comme beaucoup, c'est avec une certaine impatience et appréhension que j'attendais le dernier album d'Alex Alice, qui porte sur un sujet assez difficile d'accès : le mythe de Siegfried.
Mes souvenirs sur cette légende remontent à assez loin, et sont plus tournés vers mes souvenirs cinématographiques (comme le film de Fritz Lang) que vers l'opéra de Wagner.
Malgré la difficulté à laquelle s'est attelé Alex Alice, il faut avouer que ce premier album d'une trilogie est véritablement superbe. Même si les décors sont moins fouillés que dans Le Troisième Testament, Alex Alice, ici seul aux commandes a su faire ressortir une atmosphère particulière propre aux légendes nordiques.
Car, on l'attendait au tournant notre Alex Alice !
Comme il le dit, dans l'excellent dossier qui accompagne cette édition spéciale, ce tome oscille entre Le Livre de la jungle (il a d'ailleurs gommé toutes références aux ours de la légende de Siegfried, en les remplaçant par des loups) et Le Seigneur des Anneaux.
Et ce ne sont pas les seules références que propose Alex Alice dans son adaptation de l'oeuvre wagnérienne puisque certains de ces personnages, et non de moindres, s'inspirent directement de Dark Crystal, un film que j'avais adoré à l'époque.
Mention tout à fait spéciale aux Editions Dargaud qui nous livrent là une magnifique édition spéciale de 150 pages, avec un dossier doté de nombreuses iconographies de grande qualité, illustrant une interview passionnante d'Alex Alice sur sa nouvelle série (Il faut noter que le tome 2 sortira dans les mêmes conditions).
Cet album était l'évènement attendu de la rentrée et l'auteur, tout comme l'éditeur ont été à la hauteur de ce que j'attendais.
Une des bds incontournable de ce trimestre.
Figurez-vous que j’avais commandé un manga porno sans même m’en apercevoir.
Non, ce n’est pas de l’humour, mais plutôt un problème d’indication à la vente. L’ennui, en effet, est que j’ai commandé Evergreen en pensant qu’il s’agissait d’histoires d’amour de jeunes de « notre temps » (mais au Japon). Rien n’indiquait qu’il s’agit d’amour physique, parfaitement et longuement détaillé (de la pornographie, donc). Voir à ce sujet le résumé disponible en ligne, que j’ai repris intégralement dans la partie « Histoire ».
Cela me semble d’ailleurs constituer un véritable problème, car ce genre d’ouvrage doit être placé, fut-ce par des libraires online, dans des catégories précisant son statut. En tout cas, sur les sites où je me rends, de telles catégories existent, et Evergreen ne se trouvait dans aucune d’entre elles (j’ai consulté plusieurs sites avant de me décider d’acheter sur l’un, en l’occurrence Amazon).
Vous imaginez donc ma surprise lorsque je vis arriver Evergreen sous cellophane, avec la mention, apparente « -18 », dans le petit rond de la signalétique télévisuelle.
N’ayant cependant rien contre l’érotisme, ni la pornographie, pour autant qu’elle ne soit pas « chtarbée », j’ai donc lu Evergreen.
Bonne surprise : ce manga porno que j’ai commandé sans savoir qu’il l’était s’est révélé un des meilleurs que j’ai pu lire (je ne dispose d’aucune BD porno, et en vérité, fort peu de manga « hentai », mais sur le net j’en ai lu ou parcouru des hentai, et des graves...). Sans doute parce que le sexe, dans ce manga, se fait sur le mode de l’innocence, comme une chose toute naturelle, certes provoquant parfois une légère gêne chez certains des protagonistes. Pourtant, les relations que développe ce manga porno entre de jeunes adultes ou des ados n’ont rien d’usuelles. On pourrait même parler de relations tabous. Mais je dois avouer que, pour choquant que cela soit, tout cela est amené d’une telle façon, qu’il m’a été difficile de croire à la réalité de telles relations. Je n’y ai vu que prétexte pour pimenter légèrement des scènes de sexe.
Il faut dire que ce genre de relations est aussi évoqué assez fréquemment dans les mangas « classiques », et devient donc beaucoup moins « problématique » dès lors qu’on est un habitué du genre.
Pour ceux qui auraient déjà compris, ou souhaiteraient n’avoir aucune surprise en lisant ce manga ("spoil" à suivre), il s’agit bien évidemment d’inceste frère-sœur, ce que la présentation-résumé de l’éditeur ne laisse aucunement augurer (il est vrai que le terme de « colocataire » est employé dans ce manga, ce qui m’a fait douter, je me demande donc s’ils n’ont pas compris, ou n’ont pas voulu comprendre…).Fin du léger spoil.
Cependant, ce manga se conclut par une longue postface de l’auteur, expliquant qu’il avait tenté d’étudier, à travers ce manga, la « perte de l’innocence ». J’ai d’abord songé qu’il ne s’agissait que d’une façon d’intellectualiser la pornographie, processus qui tient en réalité de la blague ou de l’hypocrisie. Réflexion faite, je ferais finalement crédit à l’auteur de sa sincérité. S’il ne s’agit pas réellement d’une histoire sentimentale illustrée par des scènes pornos, il se pourrait bien qu’Evergreen fut réellement un porno structuré autour d’une véritable histoire sentimentale. Le développement des personnages et de l’histoire est en effet beaucoup plus fin que le tout-venant de la pornographie. Et même la relation « tabou », qu’on pouvait penser être juste une provocation de bas étage, ou un pimentage irréaliste ; si l’on considère qu’elle est fantasmatiquement fort présente au Japon, perd ces aspects dérangeants, pour n’être plus que le développement d’un fantasme assez courant, qu’on porte ici jusqu’à sa conséquence ultime et logique.
Pour autant, Evergreen reste une histoire pornographique : une histoire centrée presque exclusivement sur le sexe, au détriment des autres liens qui peuvent unir des êtres qui se désirent, avec les ô combien magnifiques dialogues raffinés du porno, du genre : « Je peux te la mettre ? Dis, je peux te la mettre ? ». Certes, il est clair qu’en pleine action, ce n’est point forcément le raffinement qui domine, surtout lorsque l’excitation des sens emporte tout sur son passage. Ce bémol étant posé, l’histoire qui enchâsse les nombreuses (et fort bien croquées) scènes de sexe est menée avec finesse, soin, attention, et se révèle d’un niveau largement supérieur, tout à la fois touchante, juste, et sans concession aucune à une morale que l’on sauverait par un quelconque artifice scénaristique, ce qui ne constituerait qu’une ultime hypocrisie. Voilà qui est fort appréciable.
Une bd que j'attendais impatiamment depuis quelque temps, retardee, mais finalement l'attente valait le coup. Pas decu une seule seconde, tant au niveau du dessin que du scenario.
Obion est tout bonnement un genie du dessin, un createur d'atmosphere inegalable, un dieu du pinceau, je ne tarierai pas d'eloges sur son talent que je jalouse et admire.
Le Gouefflec quand a lui nous sert un scenario bien ficele, avec des dialogues riches, sans tomber dans le pedant, ce qui aurait ete facile. Mais tout du long, son ecriture se mele avec genie au dessin fluide d'obion, le tout au service d'une lecture agreable.
Pour moi ce livre a un double interet, car passionne de dessin, je me delecte de chaque page pour decortiquer les moindres traits et details, mais en tant que lecteur j'ai tout simplement passe un moment tres agreable, coupe du monde l'espace d'une heure ou deux (depend de votre vitesse de lecture hein...). Enfin voila, je suis tres difficile quand a mes achats, surtout en ce qui concerne les bd, mais la j'y suis alle les yeux fermes, et encore une fois, je ne peux que vous conseiller d'en faire autant.
Cela valait bien un coup de coeur non?
Une bonne série qui est malheureusement tombée dans l'oubli. C'est rempli d'humour, d'émotion et de réflexion sur la nature de l'homme.
Martin est un marginal, un poète, un rêveur... Il voudrait bien vivre éloigné de la stupidité, la cupidité et l'égoïsme de l'homme. C'est vraiment un héros comme on n'en fait plus ! Le dessin va à merveille avec le récit, sauf dans les derniers albums qui ont un trait trop réaliste pour la série. En plus, c'est moche. Beurk !
Enfant, j'aimais bien le dessin animé et je voulu enfin voir à quoi ressemblait la BD. Surprise, c'est beaucoup plus sombre que le DA.
Les six premiers tomes en tous cas. Certains passages sont à couper le souffle comme la scène finale du méchant dans le tome 3 ! Ce n'est pas le genre de truc que je mettrais dans une histoire pour enfants, mais est-ce bien pour enfants ? Le dessin est très sympathique.
Malheureusement, les auteurs ont changé à partir du tome 7 et on a eu droit à deux tomes d'histoires courtes insipides et à deux autres d'histoire longues sans aucun intérêt.
Je vais rejoindre beaucoup d'internautes mais je trouve que cette série regorge de bonnes idées. Je l'ai relue de nombreuses fois en très peu de temps ce qui est un signe.
Le dessin est de toute évidence assisté par ordinateur : on aime ou pas, ici, je trouve que ça passe.
Ce qui me plaît par dessus tout, c'est le scénar : les années 2050 sont très bien imaginées, on sent que Duval sait de quoi il parle, tout est dans les détails.
On nous propose ici de la science-fiction qui n'a rien de tape à l'oeil, c'est crédible sans être banal, c'est divertissant sans être vulgaire, c'est intelligent sans être pédant.
Je recommande à ceux qui le peuvent encore de se procurer les premières éditions de certains tomes : on y trouve des carnets de croquis et des explications supplémentaires sur l'univers. Histoire d'achever de vous convaincre que le scénariste maîtrise parfaitement son univers.
Chapeau bas les gars !
C'est le troisième ouvrage de BD qui sort cette année sur le sujet après L'Anneau des Nibelungen de Sébastien Ferran et Le Crépuscule des Dieux de Jarry et Djief.
Cette nouvelle adaptation, que l'on sent un peu plus libre que les précédentes, offre une vision personnelle mais très forte de l'histoire de ce héros du nord.
Graphiquement, le style de Alice est reconnaissable pour ceux qui ont lu le Troisième Testament. La particularité ici étant que l'on observera plus de décors naturels que d'architectures gothiques.
Cette édition en avant-première nous fait bénéficier de quelques tuyaux de l'auteur : il nous parle de ses sources littéraires (Tolkien, R. E. Howard...), picturales (Friedrich...), cinématographiques (J. Henson pour Dark Crystal, J. Boorman pour Excalibur, F. Lang pour ses Niebelungen et même Disney...) et forcément musicales avec la Tétralogie de Wagner par où tout commence.
Du travail d'orfèvre !
Voilà une nouvelle belle surprise de cette rentrée. L'auteur de Toxic planet , série d'ailleurs que je n'ai pas lu, nous livre ici un premier tome d'une excellente facture !
Tout dedans fait preuve d'une grande justesse. Pourtant, le sujet abordé par les temps qui court est osé, voir risqué. La religion. Dans les guerres stupides qui se déroulent aujourd'hui, dans les crises que le moindre dessin réussit à provoquer, oser encore caricaturer et rire de la religion est une belle chose. D'autant plus belle lorsqu'elle est réaliser de cette façon.
Nous abordons ainsi l'histoire de Jésus, fils de Dieu, ou non, par un nouveau coté, celui des pères des apôtres qui voient leurs fistons quitter le foyer familial pour suivre un inconnu qui soit disant fait des miracles. L'humour est très bien dosé, j'ai même pouffé de rire par moment, ce qui est extrêmement rare pour moi surtout en lisant une BD.
Le scénario par son coté autre bout de la lorgnette est bien conçu, laissant cependant un vaste champs à la libre interprétation et au détournement des textes d'origine.
Le dessin est tout aussi agréable. Clair, lisible. Le trait lui aussi caricatural se marie (et Joseph ?) parfaitement au ton du scénario et fournit un tout homogène et efficace. Avec tous les auteurs qui aujourd'hui ont un trait trop réel, ou trop édition soleil, le trait personnel de David Ratte est une vraie bouffée d'oxygène.
Bref, ceci est un album qui transforme l'essai haut la main et que je ne peux que recommander vivement.
Je suis fan de Yann et j'ai vraiment adoré cette petite série avec ses personnages attachants (Yoyo est excellent !) et son histoire tout en clins d'oeils historiques (normal avec Yann) et en provo. C'est de la fausse BD pour enfant.
Le dessin de Le Gall est volontairement trompeur et ça fait partie du charme de cette série.
Le scénario est particulièrement réussi dans "Les Sirènes de Wall Street".
Une belle série originale et audacieuse qui aurait mérité une prolongation. Vraiment culte.
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Guerres parallèles
Les frères Peru avaient frappé un grand coup dans la BD de genre avec leur trilogie Shaman. Après avoir filé des coups de main à droite et à gauche et avoir réalisé un Kookaburra Universe, ils reviennent avec une nouvelle série très ambitieuse. Celle-ci conte les aventures d'un ancien soldat amnésique qui a mené des batailles homériques sur plusieurs dimensions. Les passages d'écrits sacrés placent également la série sur des bases très ambitieuses, avec un background très riche. Le premier tome est dense, il comporte beaucoup d'éléments, pléthore de personnages, et il est un peu difficile de s'y retrouver. Une relecture de chaque tome, ou même globale quand plusieurs seront sortis, s'imposera afin de bien saisir la cohérence de l'ensemble. Quant à la partie graphique... Oh my god ! Les frères Peru sont bien parmi les meilleurs dessinateurs du moment. Comment ne pas rester béat d'admiration devant leurs designs techniques, leurs délires architecturaux ? C'est tout bonnement incroyable ! Seul petit bémol : des visages d'humains trop "lises" à mon goût. Jonasfall et Alisha manquent ainsi de personnalité "graphique". Une série à suivre, espérons que le récit sera à la hauteur du dessin. Note provisoire : 3,5/5
Siegfried
Comme beaucoup, c'est avec une certaine impatience et appréhension que j'attendais le dernier album d'Alex Alice, qui porte sur un sujet assez difficile d'accès : le mythe de Siegfried. Mes souvenirs sur cette légende remontent à assez loin, et sont plus tournés vers mes souvenirs cinématographiques (comme le film de Fritz Lang) que vers l'opéra de Wagner. Malgré la difficulté à laquelle s'est attelé Alex Alice, il faut avouer que ce premier album d'une trilogie est véritablement superbe. Même si les décors sont moins fouillés que dans Le Troisième Testament, Alex Alice, ici seul aux commandes a su faire ressortir une atmosphère particulière propre aux légendes nordiques. Car, on l'attendait au tournant notre Alex Alice ! Comme il le dit, dans l'excellent dossier qui accompagne cette édition spéciale, ce tome oscille entre Le Livre de la jungle (il a d'ailleurs gommé toutes références aux ours de la légende de Siegfried, en les remplaçant par des loups) et Le Seigneur des Anneaux. Et ce ne sont pas les seules références que propose Alex Alice dans son adaptation de l'oeuvre wagnérienne puisque certains de ces personnages, et non de moindres, s'inspirent directement de Dark Crystal, un film que j'avais adoré à l'époque. Mention tout à fait spéciale aux Editions Dargaud qui nous livrent là une magnifique édition spéciale de 150 pages, avec un dossier doté de nombreuses iconographies de grande qualité, illustrant une interview passionnante d'Alex Alice sur sa nouvelle série (Il faut noter que le tome 2 sortira dans les mêmes conditions). Cet album était l'évènement attendu de la rentrée et l'auteur, tout comme l'éditeur ont été à la hauteur de ce que j'attendais. Une des bds incontournable de ce trimestre.
Evergreen
Figurez-vous que j’avais commandé un manga porno sans même m’en apercevoir. Non, ce n’est pas de l’humour, mais plutôt un problème d’indication à la vente. L’ennui, en effet, est que j’ai commandé Evergreen en pensant qu’il s’agissait d’histoires d’amour de jeunes de « notre temps » (mais au Japon). Rien n’indiquait qu’il s’agit d’amour physique, parfaitement et longuement détaillé (de la pornographie, donc). Voir à ce sujet le résumé disponible en ligne, que j’ai repris intégralement dans la partie « Histoire ». Cela me semble d’ailleurs constituer un véritable problème, car ce genre d’ouvrage doit être placé, fut-ce par des libraires online, dans des catégories précisant son statut. En tout cas, sur les sites où je me rends, de telles catégories existent, et Evergreen ne se trouvait dans aucune d’entre elles (j’ai consulté plusieurs sites avant de me décider d’acheter sur l’un, en l’occurrence Amazon). Vous imaginez donc ma surprise lorsque je vis arriver Evergreen sous cellophane, avec la mention, apparente « -18 », dans le petit rond de la signalétique télévisuelle. N’ayant cependant rien contre l’érotisme, ni la pornographie, pour autant qu’elle ne soit pas « chtarbée », j’ai donc lu Evergreen. Bonne surprise : ce manga porno que j’ai commandé sans savoir qu’il l’était s’est révélé un des meilleurs que j’ai pu lire (je ne dispose d’aucune BD porno, et en vérité, fort peu de manga « hentai », mais sur le net j’en ai lu ou parcouru des hentai, et des graves...). Sans doute parce que le sexe, dans ce manga, se fait sur le mode de l’innocence, comme une chose toute naturelle, certes provoquant parfois une légère gêne chez certains des protagonistes. Pourtant, les relations que développe ce manga porno entre de jeunes adultes ou des ados n’ont rien d’usuelles. On pourrait même parler de relations tabous. Mais je dois avouer que, pour choquant que cela soit, tout cela est amené d’une telle façon, qu’il m’a été difficile de croire à la réalité de telles relations. Je n’y ai vu que prétexte pour pimenter légèrement des scènes de sexe. Il faut dire que ce genre de relations est aussi évoqué assez fréquemment dans les mangas « classiques », et devient donc beaucoup moins « problématique » dès lors qu’on est un habitué du genre. Pour ceux qui auraient déjà compris, ou souhaiteraient n’avoir aucune surprise en lisant ce manga ("spoil" à suivre), il s’agit bien évidemment d’inceste frère-sœur, ce que la présentation-résumé de l’éditeur ne laisse aucunement augurer (il est vrai que le terme de « colocataire » est employé dans ce manga, ce qui m’a fait douter, je me demande donc s’ils n’ont pas compris, ou n’ont pas voulu comprendre…). Fin du léger spoil. Cependant, ce manga se conclut par une longue postface de l’auteur, expliquant qu’il avait tenté d’étudier, à travers ce manga, la « perte de l’innocence ». J’ai d’abord songé qu’il ne s’agissait que d’une façon d’intellectualiser la pornographie, processus qui tient en réalité de la blague ou de l’hypocrisie. Réflexion faite, je ferais finalement crédit à l’auteur de sa sincérité. S’il ne s’agit pas réellement d’une histoire sentimentale illustrée par des scènes pornos, il se pourrait bien qu’Evergreen fut réellement un porno structuré autour d’une véritable histoire sentimentale. Le développement des personnages et de l’histoire est en effet beaucoup plus fin que le tout-venant de la pornographie. Et même la relation « tabou », qu’on pouvait penser être juste une provocation de bas étage, ou un pimentage irréaliste ; si l’on considère qu’elle est fantasmatiquement fort présente au Japon, perd ces aspects dérangeants, pour n’être plus que le développement d’un fantasme assez courant, qu’on porte ici jusqu’à sa conséquence ultime et logique. Pour autant, Evergreen reste une histoire pornographique : une histoire centrée presque exclusivement sur le sexe, au détriment des autres liens qui peuvent unir des êtres qui se désirent, avec les ô combien magnifiques dialogues raffinés du porno, du genre : « Je peux te la mettre ? Dis, je peux te la mettre ? ». Certes, il est clair qu’en pleine action, ce n’est point forcément le raffinement qui domine, surtout lorsque l’excitation des sens emporte tout sur son passage. Ce bémol étant posé, l’histoire qui enchâsse les nombreuses (et fort bien croquées) scènes de sexe est menée avec finesse, soin, attention, et se révèle d’un niveau largement supérieur, tout à la fois touchante, juste, et sans concession aucune à une morale que l’on sauverait par un quelconque artifice scénaristique, ce qui ne constituerait qu’une ultime hypocrisie. Voilà qui est fort appréciable.
Vilebrequin
Une bd que j'attendais impatiamment depuis quelque temps, retardee, mais finalement l'attente valait le coup. Pas decu une seule seconde, tant au niveau du dessin que du scenario. Obion est tout bonnement un genie du dessin, un createur d'atmosphere inegalable, un dieu du pinceau, je ne tarierai pas d'eloges sur son talent que je jalouse et admire. Le Gouefflec quand a lui nous sert un scenario bien ficele, avec des dialogues riches, sans tomber dans le pedant, ce qui aurait ete facile. Mais tout du long, son ecriture se mele avec genie au dessin fluide d'obion, le tout au service d'une lecture agreable. Pour moi ce livre a un double interet, car passionne de dessin, je me delecte de chaque page pour decortiquer les moindres traits et details, mais en tant que lecteur j'ai tout simplement passe un moment tres agreable, coupe du monde l'espace d'une heure ou deux (depend de votre vitesse de lecture hein...). Enfin voila, je suis tres difficile quand a mes achats, surtout en ce qui concerne les bd, mais la j'y suis alle les yeux fermes, et encore une fois, je ne peux que vous conseiller d'en faire autant. Cela valait bien un coup de coeur non?
Martin Milan
Une bonne série qui est malheureusement tombée dans l'oubli. C'est rempli d'humour, d'émotion et de réflexion sur la nature de l'homme. Martin est un marginal, un poète, un rêveur... Il voudrait bien vivre éloigné de la stupidité, la cupidité et l'égoïsme de l'homme. C'est vraiment un héros comme on n'en fait plus ! Le dessin va à merveille avec le récit, sauf dans les derniers albums qui ont un trait trop réaliste pour la série. En plus, c'est moche. Beurk !
Billy the cat
Enfant, j'aimais bien le dessin animé et je voulu enfin voir à quoi ressemblait la BD. Surprise, c'est beaucoup plus sombre que le DA. Les six premiers tomes en tous cas. Certains passages sont à couper le souffle comme la scène finale du méchant dans le tome 3 ! Ce n'est pas le genre de truc que je mettrais dans une histoire pour enfants, mais est-ce bien pour enfants ? Le dessin est très sympathique. Malheureusement, les auteurs ont changé à partir du tome 7 et on a eu droit à deux tomes d'histoires courtes insipides et à deux autres d'histoire longues sans aucun intérêt.
Travis
Je vais rejoindre beaucoup d'internautes mais je trouve que cette série regorge de bonnes idées. Je l'ai relue de nombreuses fois en très peu de temps ce qui est un signe. Le dessin est de toute évidence assisté par ordinateur : on aime ou pas, ici, je trouve que ça passe. Ce qui me plaît par dessus tout, c'est le scénar : les années 2050 sont très bien imaginées, on sent que Duval sait de quoi il parle, tout est dans les détails. On nous propose ici de la science-fiction qui n'a rien de tape à l'oeil, c'est crédible sans être banal, c'est divertissant sans être vulgaire, c'est intelligent sans être pédant. Je recommande à ceux qui le peuvent encore de se procurer les premières éditions de certains tomes : on y trouve des carnets de croquis et des explications supplémentaires sur l'univers. Histoire d'achever de vous convaincre que le scénariste maîtrise parfaitement son univers. Chapeau bas les gars !
Siegfried
C'est le troisième ouvrage de BD qui sort cette année sur le sujet après L'Anneau des Nibelungen de Sébastien Ferran et Le Crépuscule des Dieux de Jarry et Djief. Cette nouvelle adaptation, que l'on sent un peu plus libre que les précédentes, offre une vision personnelle mais très forte de l'histoire de ce héros du nord. Graphiquement, le style de Alice est reconnaissable pour ceux qui ont lu le Troisième Testament. La particularité ici étant que l'on observera plus de décors naturels que d'architectures gothiques. Cette édition en avant-première nous fait bénéficier de quelques tuyaux de l'auteur : il nous parle de ses sources littéraires (Tolkien, R. E. Howard...), picturales (Friedrich...), cinématographiques (J. Henson pour Dark Crystal, J. Boorman pour Excalibur, F. Lang pour ses Niebelungen et même Disney...) et forcément musicales avec la Tétralogie de Wagner par où tout commence. Du travail d'orfèvre !
Le Voyage des Pères
Voilà une nouvelle belle surprise de cette rentrée. L'auteur de Toxic planet , série d'ailleurs que je n'ai pas lu, nous livre ici un premier tome d'une excellente facture ! Tout dedans fait preuve d'une grande justesse. Pourtant, le sujet abordé par les temps qui court est osé, voir risqué. La religion. Dans les guerres stupides qui se déroulent aujourd'hui, dans les crises que le moindre dessin réussit à provoquer, oser encore caricaturer et rire de la religion est une belle chose. D'autant plus belle lorsqu'elle est réaliser de cette façon. Nous abordons ainsi l'histoire de Jésus, fils de Dieu, ou non, par un nouveau coté, celui des pères des apôtres qui voient leurs fistons quitter le foyer familial pour suivre un inconnu qui soit disant fait des miracles. L'humour est très bien dosé, j'ai même pouffé de rire par moment, ce qui est extrêmement rare pour moi surtout en lisant une BD. Le scénario par son coté autre bout de la lorgnette est bien conçu, laissant cependant un vaste champs à la libre interprétation et au détournement des textes d'origine. Le dessin est tout aussi agréable. Clair, lisible. Le trait lui aussi caricatural se marie (et Joseph ?) parfaitement au ton du scénario et fournit un tout homogène et efficace. Avec tous les auteurs qui aujourd'hui ont un trait trop réel, ou trop édition soleil, le trait personnel de David Ratte est une vraie bouffée d'oxygène. Bref, ceci est un album qui transforme l'essai haut la main et que je ne peux que recommander vivement.
Les Exploits de Yoyo
Je suis fan de Yann et j'ai vraiment adoré cette petite série avec ses personnages attachants (Yoyo est excellent !) et son histoire tout en clins d'oeils historiques (normal avec Yann) et en provo. C'est de la fausse BD pour enfant. Le dessin de Le Gall est volontairement trompeur et ça fait partie du charme de cette série. Le scénario est particulièrement réussi dans "Les Sirènes de Wall Street". Une belle série originale et audacieuse qui aurait mérité une prolongation. Vraiment culte.