On attend avec impatience la suite de la série Sambre, et finalement on voit débarquer une série dérivée ou plutôt une série qui va nous conter les origines de « La guerre des yeux ». Ayant adoré la série originelle, et ayant été conquis par le graphisme de cet album au premier coup d’œil, je n’ai donc pas hésité à l’acheter.
J’ai été complètement conquis par le résultat graphique qu’ont réussi à réaliser les 2 jeunes auteurs. Tout en conservant l’esprit de Sambre, principalement avec des couleurs chaudes et envoûtantes, ils y ont apporté leur « patte » qui nous donne un résultat magnifique. Les personnages sont parfaitement dessinés, les décors et les costumes sont très détaillés et semblent sortir de la réalité. L’atmosphère qui se dégage de chaque planche est réussie et correspond à l’univers Sambre.
Ma crainte principale se basait sur le scénario, à savoir si la réalisation d’une série dérivée allait apporter quelque chose. Je dois dire que je trouve intéressant de pouvoir apprendre quelle est l’origine de « La guerre des yeux » mais également d’en connaître davantage sur le père de Bernard. Il fallait également que l’atmosphère Sambre soit présente et pour moi, c’est le cas : mystère, sensualité, romantisme, tragédie, tous ces éléments sont présents.
Je n’attendais pas cette série, mais je dois avouer que c’est une de mes meilleures lectures de l’année qui ne dénature pas l’œuvre originale et qui s’inscrit parfaitement dans son univers.
Coup de coeur sans hésiter! D'accord sur l'ensemble des 2 avis précédent. Mais deux critiques négatives à faire tout de même et je commencerai par ça.
D'abord le dessin qui s'adapte de temps en temps aux situations mais qui a dérangé ma lecture. J'adore celui du début du livre (cfr. galerie). Du Pedrosa tout craché. Magnifique!! Pour moi il aurait pu continuer comme ça sur toute la ligne, du début à la fin. Soit!
Ensuite, l'histoire de la traversée est beaucoup trop longue à mon goût. Elle ne m'a rien apporté. Serais-je passé à côté de quelque chose ? J'ai eu l'impression d'une histoire dans l'histoire.
C'est pourquoi ma note n'ira pas jusqu'au maximum. Pourtant ce livre m'a transporté et m'a tendrement ému. J'aime Cyril, son noir et blanc, sa narration, ses personnages, QUELLES COURBES!!!!!!
Un bon gros pavé, qui démarre avec une auto présentation de chacun des personnages succincte et insolite. Néanmoins, j’y suis régulièrement retourné, au cours de ma lecture, afin de mieux les fixer dans mon esprit.
Ces personnages, justement, sont de jeunes adultes qui se cherchent et luttent pour trouver leur place dans une société qui en laisse peu aux rêveurs comme Sherman l’écrivain en herbe, Ed qui dessine des super héros, ou Jane elle aussi dessinatrice, dans un autre registre, ou qui l’ont déjà trouvée, comme Dorothy ou Stephen.
Cette galerie de personnages évolue au fil des mois, des galères, des rencontres, et c’est avec un intérêt croissant que j’ai suivi le cours de leurs vies. Les dialogues sont vraiment plein d’humour et il m’est souvent arrivé d’éclater de rire, et plus souvent encore de sourire.
Avec “De mal en pis” Alex Robinson ne propose pas d’aventures trépidantes, de courses poursuites ou d’enquête à suspense. Non, rien de tout cela, mais seulement la vie comme elle vient (comme dirait Lewis) mais avec beaucoup de talent. Comme dans certains mangas qui prennent leur temps (à rallonge diraient certains) le quotidien nous est dépeint dans ces petits détails qui le ponctuent et lui donnent toute sa saveur. C’est ce que j’appelle une lecture “confortable”, dans laquelle on a plaisir à s’installer, c’est à la fois très dense, et très facile à lire, parce que l’auteur alterne avec maestria les passages chargés d’émotion avec des scènes plus légères ; et pour moi, 600 pages, ce fut trop court.
L’histoire est découpée en chapitres, précédés chaque fois d’une question, posée à chacun des personnages, et à laquelle je me suis amusée à essayer de répondre. C’est original et ça permet d’envisager chaque personnage sous un nouveau jour, ou de se conforter dans l’idée que l’on s’en est fait. De fait, ils sont presque tous plutôt attachants, ma préférence allant à Stephen. J’avoue par contre avoir été exaspérée par l’alcoolique et manipulatrice Dorothy.
De façon générale, j’ai bien aimé le dessin, assez sobre mais très expressif ; exactement ce qui convenait pour ce type d’histoire, essentiellement basée sur les relations entre les personnages. Les expressions des visages, en particulier, sont soignées et ne sont pas pour rien dans le fait que l’on s’attache rapidement à eux.
J’avais remarqué moi aussi cette planche reproduite à l’identique, mais je ne l’interprète pas de la même façon. Par contre moi aussi j’ai trouvé cela original et bien vu.
En revanche, j’ai nettement moins accroché aux passages concernant l’histoire des dessinateurs de comics de super héros. Cela dit, c’est instructif et j’imagine qu’il y a des fans de comics que ça a pu intéresser.
A la fois chronique sociale et sentimentale, “De mal en pis” est un album vraiment passionnant, dont les personnages vous accompagnent longtemps après l’avoir lu, et que l’on dévore goulûment !
J’ai d’ailleurs été étonnée d’apprendre qu’il s’agissait d’une première oeuvre, tant j’y ai senti de maturité à la fois dans la narration et dans le dessin. Comme quoi, parfois, quand Angoul'aime et le prime, ça le vaut bien ! ;)
Je vais suivre de près cet auteur, désormais.
Très beau diptyque, pour un 200 ème avis j'aurai pu tomber sur pire !!!
Gibrat s'avère être un auteur complet et talentueux.
Le scénario, mélange de beaucoup de thèmes, est mené de mains de maître. La vie d'un village lors de la seconde guerre avec ses personnages antagonistes auquels se créer une histoire d'amour et des amitiés, ressemble à un reportage tant celà parait documenté et réaliste.
La lecture de ces deux tomes se fait en totale immersion, on est rapidement happé par l'histoire et l'on n'en sort qu'à la fin, heureux d'avoir découvert une si belle histoire.
Le dessin est superbe, en couleurs directes. Le seul défaut trouvé est pourtant sur cette partie (défaut d'impression ?) : j'ai trouvé étrange le fait que les pommettes et le bout des nez des personnages soient souvent rouges... comme si tout le monde carburait au gibolin à longueur de journée.
A lire absolument, surtout par les plus jeunes afin de connaître un peu mieux une période qu'ils n'ont pas connu.
Un premier tome qui sent la série "culte". Une bédé réjouissante, pas prise de tête, bourrée de finesse... que demander de plus ! Ah, oui, un joli dessin et de jolies couleurs en plus. Certes, on ne peut nier qu'il flotte un petit parfum de De Cape et de Crocs dans les aventures de Célestin, mais c'est justement le parfum que j'adore.
Une excellente découverte, en espérant juste que le second tome soit à la hauteur du premier.
Je vous conseille de ne pas trop vous arrêter sur les avis relatifs à "Trois Ombres" (notamment l'avis qui précède le mien, et en révèle trop à mon goût), mais de passer directement à la lecture de cette bédé formidable. Parler de son scénario, une histoire qui sonne très juste, touche droit au coeur et ne laissera personne indifférent, serait priver les lecteurs qui se plongeront pour la première fois dans ce très bel album du grand plaisir de la découverte. Je n'en dirai donc pas plus, sinon que ces "Trois Ombres" résonnent terriblement en moi. Bien qu'il s'agisse d'un récit fortement ancré dans l'imaginaire, on sent tout un vécu derrière. Le dessin est en accord parfait avec l'histoire, vraiment splendide.
Enfin ! Voici mon gros coup de cœur de cette année ! J’ai nommé : « Le voyage des pères » !
David Ratte, l’auteur de cette nouvelle série, nous présente un récit fort original et très humoristique. L’histoire se déroule au premier siècle avant Jésus-Christ et met en scène des hommes qui cherchent après leurs fils (d’une trentaine d’années tout de même !). Ces derniers sont partis accompagner un certain messie dont le nom est… Jésus…
Dès les premières pages, le ton est donné : ce sera une série amusante ! Hilarante par ses situations (Ah la fameuse visite chez le « guerrier » !) et aussi par ses dialogues assez crus et savoureux comme cet extrait de voix off repris en quatrième de couverture : « Je ne sais pas ce que ce type, ce Jésus, a bien pu leur raconter. Toujours est-il que quand il est parti, ils l'ont tous suivi comme un seul homme. Avec Zébédée on en est resté comme deux ronds de flan. »
Ces passages humoristiques sont entrecoupés de séquences riches en émotions notamment à travers les moments de solitude de l’un des pères et de certains commentaires des jeunes femmes.
J’adore les personnages de cette série ! Bon, on a le droit sans surprise au héros principal râleur et au bon cœur mais aussi, à plein de protagonistes attachants aux caractères bien trempés !
La mise en page aérée est très plaisante à contempler, la mise en couleurs également avec ses tons pastels. A propos de cette dernière, il est assez curieux de constater que les arrières-plans ne disposent pas d’encrage.
Finalement, « Le voyage des pères » est une bd au scénario original, très agréable à feuilleter et pleine de fraîcheur. J’attends avec impatience le prochain tome !
Et hop ! Encore un excellent album des éditions Futuropolis !
Depuis sa renaissance en 2004, cet éditeur nous propose des titres qui sont la plupart du temps en « décalage » par rapport aux autres bd qui apparaissent sur les bacs des librairies. A mon avis, le catalogue des éditions Futuropolis peut se résumer en deux catégories assez distinctes : une avec des bd plus ou moins d’actualité et engagées comme Un homme est mort, La Mémoire dans les poches ou Le sourire du clown, et l’autre qui nous présente des albums assez décalés et poétiques comme La Volupté, Le Dernier modèle ou le Journal d'un fantôme. "La ligne de fuite" fait incontestablement partie de cette deuxième catégorie.
Les auteurs, Christophe Dabitch et Benjamin Flao, nous proposent une bd qui mélange la fiction et la réalité. L’histoire met en scène un jeune poète amateur, Adrien, à la recherche d’Arthur Rimbaud.
Je ne vous dévoilerai pas le début de ce récit qui met en place des personnages et des situations qui ont réellement existé à la fin du XIXème siècle comme le rappelle le mini dossier de fin d’album. Ainsi, le lecteur découvrira le peintre Verlaine et un journal relativement connu à cette époque qui fera scandale.
J’ai énormément apprécié les moments assez farfelus et de solitude du personnage principal (Adrien). Le lecteur peut le voir douter, se laisser aller dans ses délires, exploser de joie en récitant les vers de Rimbaud, se faire arnaquer (surtout dans les transports en commun…)… Bref, les auteurs présentent un (anti ?)héros très attachant et très vivant qui nous emmène avec grande curiosité et le sourire aux lèvres dans ses péripéties (et surtout ses rêveries) assez dingues, et qui me réconcilie avec la poésie (j’avais horreur de cette « matière » qu’on nous imposait en classe…). Il faut dire aussi que j’adore le traitement graphique de "La ligne de fuite"…
Je ne sais pas vraiment si le scénariste était ami avec Benjamin Flao et par conséquent si le dessin fut confié « naturellement » à ce dernier ou si Christophe Dabitch a eu l’immense chance de se voir proposer ce dessinateur pour concevoir cette bd, toujours est-il que ce style convient parfaitement à cette histoire. Comment peut-il en être autrement lorsque le lecteur s’aperçoit que le traitement graphique est en majeure partie fait en aquarelle ? Cette technique est, à mon avis, le procédé attitré lorsqu’il s’agit de mettre des illustrations qui accompagnent un poème et ce bougre de Flao l’exploite parfaitement en y faisant varier les ambiances ! (Allez voir les pleines pages !).
Le coup de crayon de Benjamin est magnifique ! Il est plein de dynamisme ! J’ai également apprécié la variété des cadrages et les longs passages de silence où les expressions des personnages, bien rendues par l’auteur, suffisent amplement à nous donner des frissons.
"La ligne de fuite" est une bd qui m’a réconcilié avec la poésie, genre littéraire que je détestais pendant ma période collégienne (j’en avais marre de réciter ces « choses » !). Le coup de génie de cet album fut de m’avoir fait m'intéresser au personnage et aux vers d’Arthur Rimbaud en mettant en scène des faits réels de cette période. Le dessin réalisé par Benjamin Floa est magnifique et m’a beaucoup motivé à feuilleter cette bd.
Bien que je sois une brêle en poésie et en rédaction (au vu des commentaires de certains forumeurs à propos de mes avis), je le dis haut et fort après avoir lu « la ligne de fuite » : la poésie, c’est bien !
Cette série ne compte encore qu'un seul tome. Le scénariste m'a admis que les ventes n'avaient pas été à la hauteur des espérances mais que rien n'était définitif. Je ne regrette pas pour autant mon achat tant l'album est digne d'intérêt.
Pour un tome d’ouverture, Nadir offre vraiment beaucoup de choses. Plusieurs embuscades et une bataille homérique avant la mi-album… Le lecteur n’est pas trompé sur la marchandise, ça bastonne !
La 2ème partie laisse les massacres de coté pour nous permettre de suivre le déclin de l’ancien guerrier à travers des contrées dures et violentes. J'ai aimé le ton sombre, réaliste et sans concessions lorsqu’il s’agit de décrire le déchéance de Kriff. On est loin de l’esprit enfantin des "Lanfeust". Nadir est un récit sérieux où le second degré n’a pas beaucoup de place.
Le scénario aborde des thématiques intéressante telles que la vanité des honneurs, la fragilité des acquis et celle de la destinée humaine en général.
Graphiquement, c’est pour moi une réussite. Josic offre des planches captivantes en mélangeant les techniques et en mariant habilement encrage et colorisation informatique. J’ai dû stopper la lecture plusieurs fois pour contempler certaines cases. Le dessinateur a mis ses pinceaux au service de la trame en alourdissant judicieusement l’atmosphère durant la chute progressive du héros.
Si on ajoute la très belle couverture et le charisme de Kriff, qui rappelle le Léonidas de 300, on obtient une série bien lancée et qui promet.
Mais cet album n'est pas exempt de défauts :
Déjà, pour faire tenir autant d'éléments sur 46 pages, Dragan a dû opérer quelques coupes dans le scénario et les transitions sont assez abruptes. Rien de bien méchant cependant.
Les batailles peuvent paraître un tantinet brouillonnes, le dessinateur ayant privilégié une approche large. Il balaye le champ de bataille grâce à des extraits évocateurs mais choisis sans réel souci de continuité.
Enfin le dessin ne sera pas du goût de tous. On remarque quelques défauts au niveau des proportions anatomiques.
Je recommande.
Koma est un chef-d’œuvre du 9ème Art. Je n’ai que trop attendu pour en aviser, différant si souvent l’échéance, anxieux à l’idée de le malmener par mon verbe hésitant. Cette série chère à mon cœur, est une perle de tendresse et d’humour au-dessus de tout vocable. Et c’est donc fébrile, envahi d’appréhension que je vais tâcher de vous convaincre, sinon de vous insuffler un peu de mon enthousiasme.
Gamine facétieuse, Addidas vit dans une agglomération morose, mégapole aux mille cheminées touchant le ciel. Pour son père, âme en peine inconsolable depuis le décès de son épouse, elle est l’unique trésor d’une vie austère. Mais la petite est malade. Vaillante, en dépit de ses brefs comas inexpliqués et impromptus, elle assiste très souvent papa dans son labeur de ramoneur. C’est tellement plus facile de nettoyer les étroits boyaux avec sa taille. Malheureusement, lors d’une expédition solitaire plutôt chahutée, Addidas dégringole dans un conduit souterrain, victime d’un nouvel évanouissement. Égarée dans les profondeurs de la terre, elle va faire une rencontre étrange. Un colosse bleu, créature impressionnante mais terrifiée, banni par ses pairs parce qu’il n’a pas réussi à préserver l’intégrité mécanique de sa «machine». Une bien mystérieuse machine…
Dans un surprenant patchwork de genres, Pierre Wazem et Frederik Peeters imaginent une fable originale, une allégorie moderne et urbaine d’une Alice au pays des merveilles pour les grands. Du steampunk au fantastique en passant par l’anticipation, on vagabonde de péripéties en surprises, de rencontres en étonnements, de découvertes en ravissements. Un scénario riche et mouvementé, empreint de loufoque et d’absurde, mais qui n’en demeure pas moins bien ficelé et tout à fait cohérent. On le devine parfois teinté d'une forme d’improvisation, un «sans filet» excitant manifestement maîtrisé par des auteurs qui empruntent à tout moment les sentiers d’idées nouvelles et soudaines et nous régalent de leur géniale inspiration.
Si le fond est résolument lourd et pessimiste (mal inconnu, monde aux accents totalitaire, phénomènes angoissants…), son traitement est lui tout en subtilité. Plein de sensibilité, de poésie et non dénué d’humour, il dégage un ton frais, une sensation de légèreté. Grâce, en autre, à la présence d’Addidas, cette gentille petite fille rêveuse un peu désabusée et tellement attachante. Elle est si craquante avec ses grands yeux et son sourire ravageur, avec ses répliques irrésistibles emplies d’une belle naïveté enfantine et d’une maturité étonnante, une délicieuse répartie qui fait très souvent mouche. Accompagnée de personnages secondaires aux caractères fouillés, ils décontractent cette atmosphère plutôt pesante, gratifiant le récit d’un parfait équilibre.
Hormis le côté divertissement simple, cette bande dessinée propose également un angle de lecture plus interrogateur. Une dimension tour à tour critique, philosophique ou introspective. Notamment, ce monstre, clone antinomique et personnification du mal-être inconscient d’Addidas. Ou ces «ballades» dans les méandres lugubres du sous-sol, inquiétante métaphore de ses comas répétés. Ou encore ces réflexions sous-jacentes sur l’enfance, la différence ou la mort. Un enchantement pour l’esprit.
Graphiquement, le bonheur est également au rendez-vous. La ligne est simple et pure. Et si elle privilégie une expressivité à couper le souffle, elle n’en reste pas moins belle. La colorisation, alternant ombres, teintes «coucher de soleil» ou variations plus vives, fleure cette aventure onirique d'une dernière fragrance, une mélancolie douce et enivrante. La touche finale d’une œuvre en tous points admirable.
Même après ce dégobillage volubile, il manquera toujours des mots pour exprimer tout ce que m’inspire ce petit bijou. Alors je clos en remerciant les auteurs d'avoir su si brillamment émerveiller mes yeux, réveiller mon imaginaire d’adulte, et faire vibrer mon cœur d’enfant.
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La Guerre des Sambre - Hugo & Iris
On attend avec impatience la suite de la série Sambre, et finalement on voit débarquer une série dérivée ou plutôt une série qui va nous conter les origines de « La guerre des yeux ». Ayant adoré la série originelle, et ayant été conquis par le graphisme de cet album au premier coup d’œil, je n’ai donc pas hésité à l’acheter. J’ai été complètement conquis par le résultat graphique qu’ont réussi à réaliser les 2 jeunes auteurs. Tout en conservant l’esprit de Sambre, principalement avec des couleurs chaudes et envoûtantes, ils y ont apporté leur « patte » qui nous donne un résultat magnifique. Les personnages sont parfaitement dessinés, les décors et les costumes sont très détaillés et semblent sortir de la réalité. L’atmosphère qui se dégage de chaque planche est réussie et correspond à l’univers Sambre. Ma crainte principale se basait sur le scénario, à savoir si la réalisation d’une série dérivée allait apporter quelque chose. Je dois dire que je trouve intéressant de pouvoir apprendre quelle est l’origine de « La guerre des yeux » mais également d’en connaître davantage sur le père de Bernard. Il fallait également que l’atmosphère Sambre soit présente et pour moi, c’est le cas : mystère, sensualité, romantisme, tragédie, tous ces éléments sont présents. Je n’attendais pas cette série, mais je dois avouer que c’est une de mes meilleures lectures de l’année qui ne dénature pas l’œuvre originale et qui s’inscrit parfaitement dans son univers.
Trois ombres
Coup de coeur sans hésiter! D'accord sur l'ensemble des 2 avis précédent. Mais deux critiques négatives à faire tout de même et je commencerai par ça. D'abord le dessin qui s'adapte de temps en temps aux situations mais qui a dérangé ma lecture. J'adore celui du début du livre (cfr. galerie). Du Pedrosa tout craché. Magnifique!! Pour moi il aurait pu continuer comme ça sur toute la ligne, du début à la fin. Soit! Ensuite, l'histoire de la traversée est beaucoup trop longue à mon goût. Elle ne m'a rien apporté. Serais-je passé à côté de quelque chose ? J'ai eu l'impression d'une histoire dans l'histoire. C'est pourquoi ma note n'ira pas jusqu'au maximum. Pourtant ce livre m'a transporté et m'a tendrement ému. J'aime Cyril, son noir et blanc, sa narration, ses personnages, QUELLES COURBES!!!!!!
De mal en pis
Un bon gros pavé, qui démarre avec une auto présentation de chacun des personnages succincte et insolite. Néanmoins, j’y suis régulièrement retourné, au cours de ma lecture, afin de mieux les fixer dans mon esprit. Ces personnages, justement, sont de jeunes adultes qui se cherchent et luttent pour trouver leur place dans une société qui en laisse peu aux rêveurs comme Sherman l’écrivain en herbe, Ed qui dessine des super héros, ou Jane elle aussi dessinatrice, dans un autre registre, ou qui l’ont déjà trouvée, comme Dorothy ou Stephen. Cette galerie de personnages évolue au fil des mois, des galères, des rencontres, et c’est avec un intérêt croissant que j’ai suivi le cours de leurs vies. Les dialogues sont vraiment plein d’humour et il m’est souvent arrivé d’éclater de rire, et plus souvent encore de sourire. Avec “De mal en pis” Alex Robinson ne propose pas d’aventures trépidantes, de courses poursuites ou d’enquête à suspense. Non, rien de tout cela, mais seulement la vie comme elle vient (comme dirait Lewis) mais avec beaucoup de talent. Comme dans certains mangas qui prennent leur temps (à rallonge diraient certains) le quotidien nous est dépeint dans ces petits détails qui le ponctuent et lui donnent toute sa saveur. C’est ce que j’appelle une lecture “confortable”, dans laquelle on a plaisir à s’installer, c’est à la fois très dense, et très facile à lire, parce que l’auteur alterne avec maestria les passages chargés d’émotion avec des scènes plus légères ; et pour moi, 600 pages, ce fut trop court. L’histoire est découpée en chapitres, précédés chaque fois d’une question, posée à chacun des personnages, et à laquelle je me suis amusée à essayer de répondre. C’est original et ça permet d’envisager chaque personnage sous un nouveau jour, ou de se conforter dans l’idée que l’on s’en est fait. De fait, ils sont presque tous plutôt attachants, ma préférence allant à Stephen. J’avoue par contre avoir été exaspérée par l’alcoolique et manipulatrice Dorothy. De façon générale, j’ai bien aimé le dessin, assez sobre mais très expressif ; exactement ce qui convenait pour ce type d’histoire, essentiellement basée sur les relations entre les personnages. Les expressions des visages, en particulier, sont soignées et ne sont pas pour rien dans le fait que l’on s’attache rapidement à eux. J’avais remarqué moi aussi cette planche reproduite à l’identique, mais je ne l’interprète pas de la même façon. Par contre moi aussi j’ai trouvé cela original et bien vu. En revanche, j’ai nettement moins accroché aux passages concernant l’histoire des dessinateurs de comics de super héros. Cela dit, c’est instructif et j’imagine qu’il y a des fans de comics que ça a pu intéresser. A la fois chronique sociale et sentimentale, “De mal en pis” est un album vraiment passionnant, dont les personnages vous accompagnent longtemps après l’avoir lu, et que l’on dévore goulûment ! J’ai d’ailleurs été étonnée d’apprendre qu’il s’agissait d’une première oeuvre, tant j’y ai senti de maturité à la fois dans la narration et dans le dessin. Comme quoi, parfois, quand Angoul'aime et le prime, ça le vaut bien ! ;) Je vais suivre de près cet auteur, désormais.
Le Sursis
Très beau diptyque, pour un 200 ème avis j'aurai pu tomber sur pire !!! Gibrat s'avère être un auteur complet et talentueux. Le scénario, mélange de beaucoup de thèmes, est mené de mains de maître. La vie d'un village lors de la seconde guerre avec ses personnages antagonistes auquels se créer une histoire d'amour et des amitiés, ressemble à un reportage tant celà parait documenté et réaliste. La lecture de ces deux tomes se fait en totale immersion, on est rapidement happé par l'histoire et l'on n'en sort qu'à la fin, heureux d'avoir découvert une si belle histoire. Le dessin est superbe, en couleurs directes. Le seul défaut trouvé est pourtant sur cette partie (défaut d'impression ?) : j'ai trouvé étrange le fait que les pommettes et le bout des nez des personnages soient souvent rouges... comme si tout le monde carburait au gibolin à longueur de journée. A lire absolument, surtout par les plus jeunes afin de connaître un peu mieux une période qu'ils n'ont pas connu.
Célestin Gobe-la-lune
Un premier tome qui sent la série "culte". Une bédé réjouissante, pas prise de tête, bourrée de finesse... que demander de plus ! Ah, oui, un joli dessin et de jolies couleurs en plus. Certes, on ne peut nier qu'il flotte un petit parfum de De Cape et de Crocs dans les aventures de Célestin, mais c'est justement le parfum que j'adore. Une excellente découverte, en espérant juste que le second tome soit à la hauteur du premier.
Trois ombres
Je vous conseille de ne pas trop vous arrêter sur les avis relatifs à "Trois Ombres" (notamment l'avis qui précède le mien, et en révèle trop à mon goût), mais de passer directement à la lecture de cette bédé formidable. Parler de son scénario, une histoire qui sonne très juste, touche droit au coeur et ne laissera personne indifférent, serait priver les lecteurs qui se plongeront pour la première fois dans ce très bel album du grand plaisir de la découverte. Je n'en dirai donc pas plus, sinon que ces "Trois Ombres" résonnent terriblement en moi. Bien qu'il s'agisse d'un récit fortement ancré dans l'imaginaire, on sent tout un vécu derrière. Le dessin est en accord parfait avec l'histoire, vraiment splendide.
Le Voyage des Pères
Enfin ! Voici mon gros coup de cœur de cette année ! J’ai nommé : « Le voyage des pères » ! David Ratte, l’auteur de cette nouvelle série, nous présente un récit fort original et très humoristique. L’histoire se déroule au premier siècle avant Jésus-Christ et met en scène des hommes qui cherchent après leurs fils (d’une trentaine d’années tout de même !). Ces derniers sont partis accompagner un certain messie dont le nom est… Jésus… Dès les premières pages, le ton est donné : ce sera une série amusante ! Hilarante par ses situations (Ah la fameuse visite chez le « guerrier » !) et aussi par ses dialogues assez crus et savoureux comme cet extrait de voix off repris en quatrième de couverture : « Je ne sais pas ce que ce type, ce Jésus, a bien pu leur raconter. Toujours est-il que quand il est parti, ils l'ont tous suivi comme un seul homme. Avec Zébédée on en est resté comme deux ronds de flan. » Ces passages humoristiques sont entrecoupés de séquences riches en émotions notamment à travers les moments de solitude de l’un des pères et de certains commentaires des jeunes femmes. J’adore les personnages de cette série ! Bon, on a le droit sans surprise au héros principal râleur et au bon cœur mais aussi, à plein de protagonistes attachants aux caractères bien trempés ! La mise en page aérée est très plaisante à contempler, la mise en couleurs également avec ses tons pastels. A propos de cette dernière, il est assez curieux de constater que les arrières-plans ne disposent pas d’encrage. Finalement, « Le voyage des pères » est une bd au scénario original, très agréable à feuilleter et pleine de fraîcheur. J’attends avec impatience le prochain tome !
La Ligne de fuite
Et hop ! Encore un excellent album des éditions Futuropolis ! Depuis sa renaissance en 2004, cet éditeur nous propose des titres qui sont la plupart du temps en « décalage » par rapport aux autres bd qui apparaissent sur les bacs des librairies. A mon avis, le catalogue des éditions Futuropolis peut se résumer en deux catégories assez distinctes : une avec des bd plus ou moins d’actualité et engagées comme Un homme est mort, La Mémoire dans les poches ou Le sourire du clown, et l’autre qui nous présente des albums assez décalés et poétiques comme La Volupté, Le Dernier modèle ou le Journal d'un fantôme. "La ligne de fuite" fait incontestablement partie de cette deuxième catégorie. Les auteurs, Christophe Dabitch et Benjamin Flao, nous proposent une bd qui mélange la fiction et la réalité. L’histoire met en scène un jeune poète amateur, Adrien, à la recherche d’Arthur Rimbaud. Je ne vous dévoilerai pas le début de ce récit qui met en place des personnages et des situations qui ont réellement existé à la fin du XIXème siècle comme le rappelle le mini dossier de fin d’album. Ainsi, le lecteur découvrira le peintre Verlaine et un journal relativement connu à cette époque qui fera scandale. J’ai énormément apprécié les moments assez farfelus et de solitude du personnage principal (Adrien). Le lecteur peut le voir douter, se laisser aller dans ses délires, exploser de joie en récitant les vers de Rimbaud, se faire arnaquer (surtout dans les transports en commun…)… Bref, les auteurs présentent un (anti ?)héros très attachant et très vivant qui nous emmène avec grande curiosité et le sourire aux lèvres dans ses péripéties (et surtout ses rêveries) assez dingues, et qui me réconcilie avec la poésie (j’avais horreur de cette « matière » qu’on nous imposait en classe…). Il faut dire aussi que j’adore le traitement graphique de "La ligne de fuite"… Je ne sais pas vraiment si le scénariste était ami avec Benjamin Flao et par conséquent si le dessin fut confié « naturellement » à ce dernier ou si Christophe Dabitch a eu l’immense chance de se voir proposer ce dessinateur pour concevoir cette bd, toujours est-il que ce style convient parfaitement à cette histoire. Comment peut-il en être autrement lorsque le lecteur s’aperçoit que le traitement graphique est en majeure partie fait en aquarelle ? Cette technique est, à mon avis, le procédé attitré lorsqu’il s’agit de mettre des illustrations qui accompagnent un poème et ce bougre de Flao l’exploite parfaitement en y faisant varier les ambiances ! (Allez voir les pleines pages !). Le coup de crayon de Benjamin est magnifique ! Il est plein de dynamisme ! J’ai également apprécié la variété des cadrages et les longs passages de silence où les expressions des personnages, bien rendues par l’auteur, suffisent amplement à nous donner des frissons. "La ligne de fuite" est une bd qui m’a réconcilié avec la poésie, genre littéraire que je détestais pendant ma période collégienne (j’en avais marre de réciter ces « choses » !). Le coup de génie de cet album fut de m’avoir fait m'intéresser au personnage et aux vers d’Arthur Rimbaud en mettant en scène des faits réels de cette période. Le dessin réalisé par Benjamin Floa est magnifique et m’a beaucoup motivé à feuilleter cette bd. Bien que je sois une brêle en poésie et en rédaction (au vu des commentaires de certains forumeurs à propos de mes avis), je le dis haut et fort après avoir lu « la ligne de fuite » : la poésie, c’est bien !
La Chute du Dragon Noir
Cette série ne compte encore qu'un seul tome. Le scénariste m'a admis que les ventes n'avaient pas été à la hauteur des espérances mais que rien n'était définitif. Je ne regrette pas pour autant mon achat tant l'album est digne d'intérêt. Pour un tome d’ouverture, Nadir offre vraiment beaucoup de choses. Plusieurs embuscades et une bataille homérique avant la mi-album… Le lecteur n’est pas trompé sur la marchandise, ça bastonne ! La 2ème partie laisse les massacres de coté pour nous permettre de suivre le déclin de l’ancien guerrier à travers des contrées dures et violentes. J'ai aimé le ton sombre, réaliste et sans concessions lorsqu’il s’agit de décrire le déchéance de Kriff. On est loin de l’esprit enfantin des "Lanfeust". Nadir est un récit sérieux où le second degré n’a pas beaucoup de place. Le scénario aborde des thématiques intéressante telles que la vanité des honneurs, la fragilité des acquis et celle de la destinée humaine en général. Graphiquement, c’est pour moi une réussite. Josic offre des planches captivantes en mélangeant les techniques et en mariant habilement encrage et colorisation informatique. J’ai dû stopper la lecture plusieurs fois pour contempler certaines cases. Le dessinateur a mis ses pinceaux au service de la trame en alourdissant judicieusement l’atmosphère durant la chute progressive du héros. Si on ajoute la très belle couverture et le charisme de Kriff, qui rappelle le Léonidas de 300, on obtient une série bien lancée et qui promet. Mais cet album n'est pas exempt de défauts : Déjà, pour faire tenir autant d'éléments sur 46 pages, Dragan a dû opérer quelques coupes dans le scénario et les transitions sont assez abruptes. Rien de bien méchant cependant. Les batailles peuvent paraître un tantinet brouillonnes, le dessinateur ayant privilégié une approche large. Il balaye le champ de bataille grâce à des extraits évocateurs mais choisis sans réel souci de continuité. Enfin le dessin ne sera pas du goût de tous. On remarque quelques défauts au niveau des proportions anatomiques. Je recommande.
Koma
Koma est un chef-d’œuvre du 9ème Art. Je n’ai que trop attendu pour en aviser, différant si souvent l’échéance, anxieux à l’idée de le malmener par mon verbe hésitant. Cette série chère à mon cœur, est une perle de tendresse et d’humour au-dessus de tout vocable. Et c’est donc fébrile, envahi d’appréhension que je vais tâcher de vous convaincre, sinon de vous insuffler un peu de mon enthousiasme. Gamine facétieuse, Addidas vit dans une agglomération morose, mégapole aux mille cheminées touchant le ciel. Pour son père, âme en peine inconsolable depuis le décès de son épouse, elle est l’unique trésor d’une vie austère. Mais la petite est malade. Vaillante, en dépit de ses brefs comas inexpliqués et impromptus, elle assiste très souvent papa dans son labeur de ramoneur. C’est tellement plus facile de nettoyer les étroits boyaux avec sa taille. Malheureusement, lors d’une expédition solitaire plutôt chahutée, Addidas dégringole dans un conduit souterrain, victime d’un nouvel évanouissement. Égarée dans les profondeurs de la terre, elle va faire une rencontre étrange. Un colosse bleu, créature impressionnante mais terrifiée, banni par ses pairs parce qu’il n’a pas réussi à préserver l’intégrité mécanique de sa «machine». Une bien mystérieuse machine… Dans un surprenant patchwork de genres, Pierre Wazem et Frederik Peeters imaginent une fable originale, une allégorie moderne et urbaine d’une Alice au pays des merveilles pour les grands. Du steampunk au fantastique en passant par l’anticipation, on vagabonde de péripéties en surprises, de rencontres en étonnements, de découvertes en ravissements. Un scénario riche et mouvementé, empreint de loufoque et d’absurde, mais qui n’en demeure pas moins bien ficelé et tout à fait cohérent. On le devine parfois teinté d'une forme d’improvisation, un «sans filet» excitant manifestement maîtrisé par des auteurs qui empruntent à tout moment les sentiers d’idées nouvelles et soudaines et nous régalent de leur géniale inspiration. Si le fond est résolument lourd et pessimiste (mal inconnu, monde aux accents totalitaire, phénomènes angoissants…), son traitement est lui tout en subtilité. Plein de sensibilité, de poésie et non dénué d’humour, il dégage un ton frais, une sensation de légèreté. Grâce, en autre, à la présence d’Addidas, cette gentille petite fille rêveuse un peu désabusée et tellement attachante. Elle est si craquante avec ses grands yeux et son sourire ravageur, avec ses répliques irrésistibles emplies d’une belle naïveté enfantine et d’une maturité étonnante, une délicieuse répartie qui fait très souvent mouche. Accompagnée de personnages secondaires aux caractères fouillés, ils décontractent cette atmosphère plutôt pesante, gratifiant le récit d’un parfait équilibre. Hormis le côté divertissement simple, cette bande dessinée propose également un angle de lecture plus interrogateur. Une dimension tour à tour critique, philosophique ou introspective. Notamment, ce monstre, clone antinomique et personnification du mal-être inconscient d’Addidas. Ou ces «ballades» dans les méandres lugubres du sous-sol, inquiétante métaphore de ses comas répétés. Ou encore ces réflexions sous-jacentes sur l’enfance, la différence ou la mort. Un enchantement pour l’esprit. Graphiquement, le bonheur est également au rendez-vous. La ligne est simple et pure. Et si elle privilégie une expressivité à couper le souffle, elle n’en reste pas moins belle. La colorisation, alternant ombres, teintes «coucher de soleil» ou variations plus vives, fleure cette aventure onirique d'une dernière fragrance, une mélancolie douce et enivrante. La touche finale d’une œuvre en tous points admirable. Même après ce dégobillage volubile, il manquera toujours des mots pour exprimer tout ce que m’inspire ce petit bijou. Alors je clos en remerciant les auteurs d'avoir su si brillamment émerveiller mes yeux, réveiller mon imaginaire d’adulte, et faire vibrer mon cœur d’enfant.