Ah enfin je lis cette BD qui bénéficie d'un des meilleurs buzz de ces derniers temps.
Bon alors tout de suite, là, comme ça, je trouve que ce n'est pas très original au niveau du sujet. Des histoires du quotidien, on en a lu, vu, entendu des tonnes, et le premier tome ne sort pas vraiment des sentiers battus. Ensuite, le dessin de Vanyda est quand même un peu hésitant. C'est dommage, d'ailleurs, que les personnages aient un peu tous la même tête. Parce que j'ai lu auparavant L'Année du dragon, dessinée par la même personne, et qu'il y a une réelle différence graphique.
Là où "L'immeuble d'en face" se démarque du tout-venant du roman graphique, c'est bel et bien dans son traitement. Un discours et des situations modernes, plutôt dynamiques, des dialogues plutôt bien sentis, je pense qu'il y a une part de vécu dans ces pages, mais aussi une analyse assez fine de notre société occidentale urbaine. C'est frais, c'est intelligent, c'est très sympathique.
Le meilleur western en bd que je connaisse.
Avec Charlier, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ben ici je trouve qu'il a écrit les meilleurs albums de sa carrière. Les scénarios sont passionnant et c'est remplient de rebondissement qui donne absolument envie de lire la suite. Les personnages sont excellent et particulièrement les méchants qui sont pour la plupart très réussi et inoubliables. Le dessin de Giraud est excellent et j'ai adoré suivre son évolution.
Les tomes 11 à 15 sont pour moi les meilleurs de la série et ceux qui faut lire au moins une fois dans sa vie. Les tomes où Giraud est en solo sont de bonne fracture sauf Arizona Love qui m'a toujours ennuyé malgré un bon début.
Une bonne série d'humour pour toute la famille ! Les enfants rient des aventures d'Astérix pendant que les adultes rient encore plus avec les références et les jeux de mots. Le talent scénaristique de Goscinny, qui est au top de sa forme, est complété à merveille par le dessin d'Uderzo. Les personnages sont attachants et mémorables. J'ai relu la plupart des albums des dizaines de fois sans que je m'ennui.
Concernant les albums d'Uderzo en solo, je trouve qu'ils sont pas si mal que ça. Je considère 'L'odyssée d'Astérix' et 'Chez Rahazade" comme des chef d'oeuvres. Par contre, les trois derniers sont nuls et sont totalement dispensables.
Je suis obligé de poster sur cette série, car pour moi c’est une référence de la science-fiction tous supports confondus.
Bajram nous propose un excellent scénario basé sur un domaine déjà traité à maintes reprises mais pas toujours évident à maîtriser : les voyages temporels. Ici, il met en avant une théorie parfaitement plausible à laquelle il se tient du début à la fin, d’ailleurs dans le dernier tome il nous dévoile des éléments qui montrent qu’il avait cerné l’intégralité de son récit dès le premier tome. Il en ressort donc une parfaite cohérence des 6 albums. Pour compléter cela, il a su parfaitement jouer avec des personnages charismatiques, à la limite de la caricature, les personnalités de chacun étant très bien utilisées et les dialogues, même s’ils sont parfois un peu complexes car techniques, sont très bons. Il a également construit chaque album de manière intéressante : en début, quelques planches présentant le passé d’un des personnages principaux, et un découpage en chapitre où chacun présente une référence biblique dont on découvrira l’origine à la fin de la série.
Dans un style réaliste, le dessin est de mieux en mieux maîtrisé au fil des albums. Les « acteurs » ont de vraies tronches, mais quelques planches sont un peu sombres et les personnages sont difficiles à discerner. Les décors futuristes et spatiaux sont très réussis. Le découpage sert parfaitement les scènes d’action et apporte une bonne lisibilité. Les 2 derniers tomes ont été réalisés entièrement par informatique et ceci donne un côté plus « lisse » au dessin qui certes ne m’a pas dérangé mais peut dérouter.
A posséder absolument !
Je trouve ce manga excellent. Les personnages sont très attachants, particulièrement les personnages masculins (Kenshin, Sanosuke, Aoshi, Anji, Sojiro...). Les méchants sont tous différents, autant physiquement que mentalement. Les combats sont très impressionnants, c'est vrai que des fois c'est un peu un "bazar".
En plus j'adore cet humour, c'est vrai peut-être un peu enfantin mais c'est pour ça que j'aime bien !!!
Bonne relecture pour les fans !!!
Etienne Davodeau se révèle excellent dans l'art de l'écoute de l'autre et l'analyse sociologique.
J'avais lu Les Mauvaises gens il y a un mois environ, et j'avais adoré sa façon de conter cette chronique sociale sur ses parents et l'émergence du syndicalisme dans sa région natale. Un peu plus jeune que lui et ayant grandi à plus de 300 kms de là, j'y retrouvais beaucoup de similitudes sur mon contexte de vie. Avec "Rural !", c'est encore plus poussé : j'ai grandi à 200 mètres d'une ferme ayant comme activité la laitière.
ED a bien observé et retranscrit la vie et le travail à la campagne, à la lecture de cette BD, j'avais des images de mon passé qui remontaient à presque toutes les pages.
Au-delà de l'activité de la ferme à vocation biologique, j'ai découvert la lutte du pot de terre contre le pot de fer : la création d'une autoroute coupant le GAEC en deux. Les témoignages et les faits sont édifiants, mais après coup l'on se dit que c'est partout la même chose...
Le militantisme de cette BD est limité, on assiste plus à une démonstration du fonctionnement d'un système qu'à une démagogie infertile.
Du grand art, un beau documentaire se lisant d'une traite tant les qualités de narration sont bonnes.
La bande dessinée, c'est formidable.
Vous pouvez, avec de la chance, tomber sur des auteurs au talent infini, qu'il soit graphique ou narratif, découvrir des univers torturés, audacieux, compliqués et fascinants.
Serge Lehman et sa "Saison de la Couloeuvre" sont de cette trempe. Je connaissais déjà l'auteur pour avoir lu un ou deux de ses romans, toujours ou presque dans le domaine de la science-fiction, genre que j'affectionne particulièrement. Mais je n'avais pas encore discerné l'étincelle, l'âme qui en font un authentique créateur d'univers, un démiurge dont l'oeuvre passera à la postérité, à l'instar d'un Asimov, d'un Clarke ou d'un Dick, par exemple.
Son passage à la bande dessinée va peut-être me faire changer d'avis. Concomitamment à un Thomas Lestrange qui, à défaut d'être indispensable, se révèle déjà intéressant, voici donc la seconde offensive, intitulée "La Saison de la Couloeuvre". Lehman y met une bonne partie de son talent à inventer des néologismes, des mots-valises vraiment bien pensés. Ainsi la Couloeuvre (il y a 3 mots accolés dans ce néologisme, ami lecteur sauras-tu les retrouver ?) côtoie les fonctionneurs ; d'autres mots apparaissent dans le récit, qui est aussi piqueté de références à d'autres oeuvres ou auteurs. Lehman a su installer un univers cohérent, fascinant, avec des ramifications énormes, que j'espère voir développées par la suite. Plutôt que de nous présenter son univers, il nous propose de le découvrir et de le comprendre au fil de l'histoire. A noter que le résumé de l'éditeur aide d'ailleurs à combler partiellement des interrogations apparues à la fin du premier tome.
J'aurais été à mille lieues de penser qu'un dessinateur comme Jean-Marie Michaud (Le pays miroir, La dernière fée du pays d'Arvor, De Profundis) adhèrerait au projet de Lehman. Son talent d'illustrateur de mondes imaginaires n'est pas à mettre en doute, mais de là à faire des illustrations pleine page, avec des vues architecturales ou naturelles vertigineuses, il y a un pas. Allègrement et intelligemment franchi par le dessinateur, qui se révèle très bon sur ces images. Moins à l'aise en revanche sur les visages des personnages, qu'on a du mal à identifier par moment. Derec a l'air bien vieux pour un Bleu, et Rhéa manque cruellement d'expressions sur certaines cases. Mais pour le reste, rien à dire, Michaud étant très efficace dans son exécution, et je dois dire que le changement subtil qui intervient en cours de route est très bien amené graphiquement parlant.
Bref, une BD avec un univers fascinant, une série et des auteurs à suivre !
« Crisis on infinite earth » est certes un pavé qui a vieilli mais qui reste quand même un achat indispensable, notamment pour les amateurs de l'univers DC et ceux qui veulent comprendre le cross over Identity crisis jusqu'a Infinite crisis.
A lire et à relire.
Effectivement, l’air de rien, cet album est très fort.
L’objectif est clair : proposer une évocation sur les migrations qui ont vu arriver des millions de personnes sur le sol australien (en particulier, mais partout ailleurs en général) depuis un ou deux siècles. Le parti pris de faire une BD muette est en soi une excellente idée, car c’est une histoire universelle, que chacun d’entre nous peut comprendre, puisqu’il appartient soit à un pays ayant reçu beaucoup de migrants, soit à un pays ayant subi l’hémorragie migratoire.
Du coup, cette histoire touche à l’universel. Le héros se retrouve dans un environnement totalement nouveau, avec des créatures inconnues, un langage qu’il mettra du temps à comprendre, allant d’un travail à un autre, avant de trouver celui qui lui conviendra (ou qu’on voudra bien lui donner) ; puis il se fait des amis, envoie de l’argent à sa famille…
C’est finement retranscrit, et la succession des dessins rend bien le temps qui passe, les pensées qui s’envolent… Sur un mode poétique et léger, l’auteur reste fidèle à une réalité brute, lourde, séculaire.
Shaun Tan propose donc une belle parabole sur les migrants et leur vie. A mettre entre toutes les mains.
Plusieurs cycles pour cette série mais rien ne se termine jamais réellement.
Le cycle des cyberneurs est vraiment excellent, un scénario béton servi par d’explosives scènes d’action (du jamais vu pour moi). Le second est plus un cycle de transition répondant aux multiples questions soulevées en fin de premier. L’histoire est tout de même sympa à suivre mais le changement de dessinateur pour le tome 6.2 m’a un peu déçu ; Alizon n’est pas mauvais, mais pour le tome qui bouge le plus, Quet aurait été préférable.
Donc niveau dessin, tant que c’est Quet, rien à redire, un petit temps d’adaptation à son style nerveux, mais finalement c’est un vrai plaisir.
Mais le plus fort dans "Travis" ce sont les personnages : Travis, héros au grand cœur qui laisse petit à petit sa place de vedette à Vlad Nyrki plus charismatique, Pacman, Thundercat. Leurs caractères et attitudes respectives sont vraiment bien forgés, on sent un grand travail de Duval à ce niveau.
Tome 8, début d’un nouveau cycle. Travis devient un peu plus humain, le charisme de Pacman est de retour, Thundercat réapparaît, Vlad flingue à tout vas, l’histoire démarre bien… LA série d’action SF a encore de grandes années devant elle.
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L'Immeuble d'en face
Ah enfin je lis cette BD qui bénéficie d'un des meilleurs buzz de ces derniers temps. Bon alors tout de suite, là, comme ça, je trouve que ce n'est pas très original au niveau du sujet. Des histoires du quotidien, on en a lu, vu, entendu des tonnes, et le premier tome ne sort pas vraiment des sentiers battus. Ensuite, le dessin de Vanyda est quand même un peu hésitant. C'est dommage, d'ailleurs, que les personnages aient un peu tous la même tête. Parce que j'ai lu auparavant L'Année du dragon, dessinée par la même personne, et qu'il y a une réelle différence graphique. Là où "L'immeuble d'en face" se démarque du tout-venant du roman graphique, c'est bel et bien dans son traitement. Un discours et des situations modernes, plutôt dynamiques, des dialogues plutôt bien sentis, je pense qu'il y a une part de vécu dans ces pages, mais aussi une analyse assez fine de notre société occidentale urbaine. C'est frais, c'est intelligent, c'est très sympathique.
Blueberry
Le meilleur western en bd que je connaisse. Avec Charlier, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ben ici je trouve qu'il a écrit les meilleurs albums de sa carrière. Les scénarios sont passionnant et c'est remplient de rebondissement qui donne absolument envie de lire la suite. Les personnages sont excellent et particulièrement les méchants qui sont pour la plupart très réussi et inoubliables. Le dessin de Giraud est excellent et j'ai adoré suivre son évolution. Les tomes 11 à 15 sont pour moi les meilleurs de la série et ceux qui faut lire au moins une fois dans sa vie. Les tomes où Giraud est en solo sont de bonne fracture sauf Arizona Love qui m'a toujours ennuyé malgré un bon début.
Astérix
Une bonne série d'humour pour toute la famille ! Les enfants rient des aventures d'Astérix pendant que les adultes rient encore plus avec les références et les jeux de mots. Le talent scénaristique de Goscinny, qui est au top de sa forme, est complété à merveille par le dessin d'Uderzo. Les personnages sont attachants et mémorables. J'ai relu la plupart des albums des dizaines de fois sans que je m'ennui. Concernant les albums d'Uderzo en solo, je trouve qu'ils sont pas si mal que ça. Je considère 'L'odyssée d'Astérix' et 'Chez Rahazade" comme des chef d'oeuvres. Par contre, les trois derniers sont nuls et sont totalement dispensables.
Universal War One
Je suis obligé de poster sur cette série, car pour moi c’est une référence de la science-fiction tous supports confondus. Bajram nous propose un excellent scénario basé sur un domaine déjà traité à maintes reprises mais pas toujours évident à maîtriser : les voyages temporels. Ici, il met en avant une théorie parfaitement plausible à laquelle il se tient du début à la fin, d’ailleurs dans le dernier tome il nous dévoile des éléments qui montrent qu’il avait cerné l’intégralité de son récit dès le premier tome. Il en ressort donc une parfaite cohérence des 6 albums. Pour compléter cela, il a su parfaitement jouer avec des personnages charismatiques, à la limite de la caricature, les personnalités de chacun étant très bien utilisées et les dialogues, même s’ils sont parfois un peu complexes car techniques, sont très bons. Il a également construit chaque album de manière intéressante : en début, quelques planches présentant le passé d’un des personnages principaux, et un découpage en chapitre où chacun présente une référence biblique dont on découvrira l’origine à la fin de la série. Dans un style réaliste, le dessin est de mieux en mieux maîtrisé au fil des albums. Les « acteurs » ont de vraies tronches, mais quelques planches sont un peu sombres et les personnages sont difficiles à discerner. Les décors futuristes et spatiaux sont très réussis. Le découpage sert parfaitement les scènes d’action et apporte une bonne lisibilité. Les 2 derniers tomes ont été réalisés entièrement par informatique et ceci donne un côté plus « lisse » au dessin qui certes ne m’a pas dérangé mais peut dérouter. A posséder absolument !
Kenshin le Vagabond
Je trouve ce manga excellent. Les personnages sont très attachants, particulièrement les personnages masculins (Kenshin, Sanosuke, Aoshi, Anji, Sojiro...). Les méchants sont tous différents, autant physiquement que mentalement. Les combats sont très impressionnants, c'est vrai que des fois c'est un peu un "bazar". En plus j'adore cet humour, c'est vrai peut-être un peu enfantin mais c'est pour ça que j'aime bien !!! Bonne relecture pour les fans !!!
Rural !
Etienne Davodeau se révèle excellent dans l'art de l'écoute de l'autre et l'analyse sociologique. J'avais lu Les Mauvaises gens il y a un mois environ, et j'avais adoré sa façon de conter cette chronique sociale sur ses parents et l'émergence du syndicalisme dans sa région natale. Un peu plus jeune que lui et ayant grandi à plus de 300 kms de là, j'y retrouvais beaucoup de similitudes sur mon contexte de vie. Avec "Rural !", c'est encore plus poussé : j'ai grandi à 200 mètres d'une ferme ayant comme activité la laitière. ED a bien observé et retranscrit la vie et le travail à la campagne, à la lecture de cette BD, j'avais des images de mon passé qui remontaient à presque toutes les pages. Au-delà de l'activité de la ferme à vocation biologique, j'ai découvert la lutte du pot de terre contre le pot de fer : la création d'une autoroute coupant le GAEC en deux. Les témoignages et les faits sont édifiants, mais après coup l'on se dit que c'est partout la même chose... Le militantisme de cette BD est limité, on assiste plus à une démonstration du fonctionnement d'un système qu'à une démagogie infertile. Du grand art, un beau documentaire se lisant d'une traite tant les qualités de narration sont bonnes.
La Saison de la Couloeuvre
La bande dessinée, c'est formidable. Vous pouvez, avec de la chance, tomber sur des auteurs au talent infini, qu'il soit graphique ou narratif, découvrir des univers torturés, audacieux, compliqués et fascinants. Serge Lehman et sa "Saison de la Couloeuvre" sont de cette trempe. Je connaissais déjà l'auteur pour avoir lu un ou deux de ses romans, toujours ou presque dans le domaine de la science-fiction, genre que j'affectionne particulièrement. Mais je n'avais pas encore discerné l'étincelle, l'âme qui en font un authentique créateur d'univers, un démiurge dont l'oeuvre passera à la postérité, à l'instar d'un Asimov, d'un Clarke ou d'un Dick, par exemple. Son passage à la bande dessinée va peut-être me faire changer d'avis. Concomitamment à un Thomas Lestrange qui, à défaut d'être indispensable, se révèle déjà intéressant, voici donc la seconde offensive, intitulée "La Saison de la Couloeuvre". Lehman y met une bonne partie de son talent à inventer des néologismes, des mots-valises vraiment bien pensés. Ainsi la Couloeuvre (il y a 3 mots accolés dans ce néologisme, ami lecteur sauras-tu les retrouver ?) côtoie les fonctionneurs ; d'autres mots apparaissent dans le récit, qui est aussi piqueté de références à d'autres oeuvres ou auteurs. Lehman a su installer un univers cohérent, fascinant, avec des ramifications énormes, que j'espère voir développées par la suite. Plutôt que de nous présenter son univers, il nous propose de le découvrir et de le comprendre au fil de l'histoire. A noter que le résumé de l'éditeur aide d'ailleurs à combler partiellement des interrogations apparues à la fin du premier tome. J'aurais été à mille lieues de penser qu'un dessinateur comme Jean-Marie Michaud (Le pays miroir, La dernière fée du pays d'Arvor, De Profundis) adhèrerait au projet de Lehman. Son talent d'illustrateur de mondes imaginaires n'est pas à mettre en doute, mais de là à faire des illustrations pleine page, avec des vues architecturales ou naturelles vertigineuses, il y a un pas. Allègrement et intelligemment franchi par le dessinateur, qui se révèle très bon sur ces images. Moins à l'aise en revanche sur les visages des personnages, qu'on a du mal à identifier par moment. Derec a l'air bien vieux pour un Bleu, et Rhéa manque cruellement d'expressions sur certaines cases. Mais pour le reste, rien à dire, Michaud étant très efficace dans son exécution, et je dois dire que le changement subtil qui intervient en cours de route est très bien amené graphiquement parlant. Bref, une BD avec un univers fascinant, une série et des auteurs à suivre !
Crisis on Infinite Earths
« Crisis on infinite earth » est certes un pavé qui a vieilli mais qui reste quand même un achat indispensable, notamment pour les amateurs de l'univers DC et ceux qui veulent comprendre le cross over Identity crisis jusqu'a Infinite crisis. A lire et à relire.
Là où vont nos pères
Effectivement, l’air de rien, cet album est très fort. L’objectif est clair : proposer une évocation sur les migrations qui ont vu arriver des millions de personnes sur le sol australien (en particulier, mais partout ailleurs en général) depuis un ou deux siècles. Le parti pris de faire une BD muette est en soi une excellente idée, car c’est une histoire universelle, que chacun d’entre nous peut comprendre, puisqu’il appartient soit à un pays ayant reçu beaucoup de migrants, soit à un pays ayant subi l’hémorragie migratoire. Du coup, cette histoire touche à l’universel. Le héros se retrouve dans un environnement totalement nouveau, avec des créatures inconnues, un langage qu’il mettra du temps à comprendre, allant d’un travail à un autre, avant de trouver celui qui lui conviendra (ou qu’on voudra bien lui donner) ; puis il se fait des amis, envoie de l’argent à sa famille… C’est finement retranscrit, et la succession des dessins rend bien le temps qui passe, les pensées qui s’envolent… Sur un mode poétique et léger, l’auteur reste fidèle à une réalité brute, lourde, séculaire. Shaun Tan propose donc une belle parabole sur les migrants et leur vie. A mettre entre toutes les mains.
Travis
Plusieurs cycles pour cette série mais rien ne se termine jamais réellement. Le cycle des cyberneurs est vraiment excellent, un scénario béton servi par d’explosives scènes d’action (du jamais vu pour moi). Le second est plus un cycle de transition répondant aux multiples questions soulevées en fin de premier. L’histoire est tout de même sympa à suivre mais le changement de dessinateur pour le tome 6.2 m’a un peu déçu ; Alizon n’est pas mauvais, mais pour le tome qui bouge le plus, Quet aurait été préférable. Donc niveau dessin, tant que c’est Quet, rien à redire, un petit temps d’adaptation à son style nerveux, mais finalement c’est un vrai plaisir. Mais le plus fort dans "Travis" ce sont les personnages : Travis, héros au grand cœur qui laisse petit à petit sa place de vedette à Vlad Nyrki plus charismatique, Pacman, Thundercat. Leurs caractères et attitudes respectives sont vraiment bien forgés, on sent un grand travail de Duval à ce niveau. Tome 8, début d’un nouveau cycle. Travis devient un peu plus humain, le charisme de Pacman est de retour, Thundercat réapparaît, Vlad flingue à tout vas, l’histoire démarre bien… LA série d’action SF a encore de grandes années devant elle.