Les derniers avis (8988 avis)

Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Yapou, bétail humain
Yapou, bétail humain

Attention, lecture à ne pas mettre entre toutes les mains ! Yapou, bétail humain a d'abord été un roman de Shozo Numa, un véritable phénomène littéraire (traduit en France par les Editions Désordres) qui a profondément bouleversé la littérature japonaise, et peut-être mondiale. De prime abord, cela ressemble à un manga pervers, où des courbes féminines sont gracieusement exposées, et où l'homme est rabaissé à l'état d'animal servile. C'est presque ça, mais pas seulement. Pour exprimer clairement ma pensée, rien de tel que de citer l'exégèse de l'éditeur du roman : Reprenant la tradition de Jonathan Swift et du voyage fictif, cette dystopie délirante, marquée par une feinte érudition et de constantes adresses au lecteur, représente la quintessence littéraire de la détestation de soi des Japonais traumatisés par l’Histoire. Yapou décrit un monde total, traversé par un humour noir et grinçant, où tout, de l’organisation sociale aux gadgets technologiques, en passant par le système philosophique et idéologique, est scrupuleusement répertorié. Grand texte du masochisme, hanté par les notions d’impérialisme, de suprématie raciale, d’eugénisme, de domination sexuelle, Yapou a été honni par le Japon d’après-guerre. Dans le monde d’où vient Pauline, qui a été colonisé il y a très longtemps par les hommes, les Japonais sont rabaissés au rang de sex-toys et de meubles vivants. Sa confrontation avec la société occidentale des années 1960 va provoquer un choc culturel immense. Il y a trois parties distinctes dans le premier tome. Tout d'abord une scène d'introduction des deux protagonistes humains, que j'ai trouvée assez étrange, le personnage féminin prônant un discours dédaigneux, presque haineux, envers ses semblables, le personnage japonais étant totalement soumis à sa fiancée. La deuxième partie se passe dans le vaisseau spatial de Pauline, où l'on découvre à la fois son caractère très particulier, mais aussi l'utilité de son yapou, et une partie de son histoire sentimentale. Une scène volontairement érotique, mais dans laquelle on ne dévoile quasiment rien. La troisième partie survient après le crash du vaisseau, et se compose essentiellement d'une très longue apostrophe au lecteur, afin de lui expliquer (avec des redondances parfois) le sentiment de la jeune extraterrestre. Chacune des trois parties a éveillé en moi un malaise sourd, diffus, mais qui s'est fait jour à la relecture, à la réflexion et à la lecture de certains commentaires relatifs au roman. Le but de Numa, à l'instar d'un certain Marquis de Sade 200 ans plus tôt et sous d'autres cieux, est clair : éveiller les consciences par le biais d'un sujet "choquant". Ici c'est aussi le sexe qui est le prétexte à cette démonstration, destinée aux Nippons. Car d'après l'auteur, ceux-ci souffrent encore d'un énorme complexe de culpabilité et d'infériorité à la suite de la défaite de la seconde guerre mondiale... Une véritable psychanalyse, un électrochoc probablement sans précédent dans l'histoire littéraire du Soleil levant. Le malaise est aussi venu de la scène de "transformation" du yapou en meuble vivant. C'est carrément dérangeant, et les relents d'eugénisme qui s'en dégagent ne sont pas sans éveiller quelques échos dans l'actualité... Alors bien sûr, pour nous Occidentaux, l'impact est bien moindre. Parce que nous ne souffrons pas de ce complexe d'infériorité, au contraire. Parce que nous vivons dans une société bien-pensante, où l'onanisme est honteux (contrairement au monde de Pauline), où l'asservissement de l'autre est puni (en principe) par la loi. Où des systèmes féodaux ou matriarcaux ne sont pas très répandus. Globalement j'ai donc été dérangé par la lecture de ce premier tome, mais aussi intéressé, intrigué. Un peu agacé aussi, parce que dans la longue troisième partie dont je parlais précédemment, il y a un long passage explicatif concernant les sentiments de l'extraterrestre, mais aussi de Clara, et de Rinichi. Malgré l'aspect huis-clos de l'histoire, ce passage introspectif devient vite ennuyeux et lourd. Il eût été plus judicieux, de la part des auteurs, de faire un pavé explicatif sous forme de note entre deux chapitres ou encore en fin de tome. Parce que du coup, les personnages sont figés pendant un long moment, on se croirait presque dans un épisode d'Olive et Tom, quand un personnage tire au but... Mais cette erreur narrative ne doit pas cacher l'intérêt philosophique et sociologique de l'histoire, qui est réel, et devrait intéresser pas mal de lecteurs adultes... A noter une incongruité de la part de l'éditeur, puisque la couverture "avant", comportant le titre, le nom des auteurs, se retrouve du côté "européen" du volume. Erreur de l'imprimeur ou fantaisie éditoriale ? Le débat est ouvert...

02/09/2007 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les P'tits diables (Tom et Nina)
Les P'tits diables (Tom et Nina)

Alors là, un vrai coup de cœur pour cette série. Le dessin n'est pas très beau (il n’y a pas beaucoup de décors), il fait penser un peu a Zep : bref il colle bien à la bd. Mais c’est au niveau de l’humour que j’adore "Les P’tits diables". Déjà quand ou commence a lire cette bd, ça nous fait penser a Tom-Tom et Nana, Calvin et Hobbes, Kid Paddle ou encore au début de"Cosmonautes du futur". Puis tout au long de l’album, j’ai souri AU MOINS à TOUS les gags, et j’ai ri à la moitié (ce qui est vraiment rare pour moi, pour une bd d’humour à gags). Autre chose, j’ai relu l’album après 2 mois (souvent ce n’est pas avant 5 mois) et j’ai eu le même plaisir qu‘a la première lecture. Je trouve les histoires fraîches et les personnages vraiment bien : Tom fan d’un super héros qui veut détruire sa sœur et ses copines (il croit que ce sont des aliens) ; Nina qui fait des vraies crasses à son frère car elle est plus grande et plus intelligente (comme inventer des règles au Monopoly) ; Et les parents qui sont débordés, qui n’en peuvent plus. Voila une très bonne série : j’adore.

02/09/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Adam au Chromaland
Adam au Chromaland

Un jeune garçon qui se retrouve projeté dans un monde imaginaire pour le sauver d'un grand danger, voilà une intrigue qui n'a rien de bien novateur à première vue. Mais quand ce monde est d'une véritable originalité, quand le récit est raconté avec brio et humour et quand le dessin est largement à la hauteur de ses ambitions, cela donne le début d'une excellente BD. Un véritable coup de coeur en ce qui me concerne ! Imaginez un univers qui soit celui de l'imagination. Y vivent toutes les chimères imaginées un jour par les hommes vivants ou l'imaginaire des grands artistes qui perdurent dans l'esprit des vivants. Divisées en royaumes de l'imaginaire de chacun, elles se côtoient, se croisent, s'influencent. L'imaginaire de Magritte relié à ceux de Monet, de Van Gogh et d'innombrables artistes, peintres, écrivains, cinéastes, etc... Dans chacun de ces imaginaires, les décors et les êtres vivants sont à l'image des créations de leurs auteurs mais aussi de tous ceux qui les ont influencés. Transposé en images dans Adam au Chromaland, cela donne un patchwork coloré, beau et fouillis à la fois, ensemble d'innombrables références visuelles et artistiques. Le dessin de Di Giammarino est tout à fait à la hauteur de la tâche. Son trait fait légèrement penser à celui d'Eduardo Risso ou d'Horacio Domingues, une touche d'ambiance latine associée à une maîtrise et un trait lisse proche du comics. La colorisation, informatique et légèrement froide à la manière d'un Beltran, offre des tons pastels très variés pour une ambiance colorée, comme le veut le nom du royaume : Chromaland. Et au fil des pages, on s'amuse à repérer dans chaque planche toutes les clins d'oeil aux oeuvres de peintres, de sculpteurs, de cinéastes et autres écrivains. C'est d'ailleurs avec bonheur que l'on découvre en fin d'album la liste des titres et auteurs de chacune de ces références artistiques. Quant au récit, il est à double niveau. L'intrigue de base semble destinée à un lectorat assez jeune. Un petit garçon débrouillard et imaginatif qui va sauver le Royaume Imaginaire, rien de bien nouveau. Mais cette simple intrigue est très bien racontée permettant à un adulte de la lire sans jamais s'ennuyer. Et le même lecteur adulte pourra ensuite profiter du second niveau de lecture, de ces très nombreuses références artistiques bien sûr mais aussi d'un véritable humour qui se dégage des planches. L'histoire ne se prend pas totalement au sérieux et les gags sont nombreux quoique discrets. J'ai notamment été plié de rire en voyant cette Madonne de peinture classique jouer les nounous avec tous les petits Jésus que les autres Saintes-Vierges du musée lui avaient laissés en garde. Un vrai plaisir de lecture et un vrai plaisir pour les yeux. Les amateurs de peinture, d'imaginaire, d'humour et de récit d'aventure fantastique seront ravis. Et si les tomes suivants pouvaient rester sur le même niveau de qualité, nous aurions peut-être bien là un futur immanquable. Hélas, suite aux soucis financiers des Humanos, les droits ont été rendus aux auteurs et nul ne saurait dire si la suite paraitra un jour et chez quel éditeur...

30/08/2007 (modifier)
Par Don Lope
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Football Football
Football Football

J'ai dévoré les strips de Bouzard dans Libé lors de la dernière coupe du monde. Aussi quand j'ai appris que le bougre produisait également pour un mensuel footbalistique et que le tout serait regroupé en album (riche idée de Dargaud !), je fus pris d'une frénétique impatience. Et je ne suis pas déçu, voilà un des albums les plus drôles qui m'ait été donné de lire et, de très loin, le plus réussi des albums humoristiques dits "sportifs". Alors c'est sûr, comme le dit Alix, qu'il vaut mieux connaître un petit peu le foot pour vraiment apprécier la totalité de ces pages. Pas forcément besoin d'être un accro complet qui ne pense qu'au ballon rond toute la journée mais il vaut mieux avoir un minimum de connaissances sur la coupe Intertoto, les interviews de vestiaire d'après-match ou la sélection des 23 de Raymond Domenech. Et si c'est le cas, voilà un condensé de pur bonheur, au style assez minimaliste et très agréable, dont l'humour fait systématiquement mouche, ce qui est assez rare pour être souligné. J'étais parti pour mettre 4 étoiles mais au diable l'avarice : non cette BD n'est peut-être pas une révolution dans le 9ème art mais pour m'avoir permis de me fendre la poire 2 fois en 2 jours (il est rarissime que je lise deux fois une BD en aussi peu de temps), je lui mets la note maximale. Immanquable dans le genre, j'encourage tout le monde à la lire. A noter qu'il existe plusieurs couvertures (verte, jaune, rouge, bleue) mais l'intérieur reste identique.

27/08/2007 (modifier)
Par ManuB
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Il y avait une fois
Il y avait une fois

Voici la première série pour laquelle je poste. C'est ma femme qui a acheté spontanément cette BD. On avait déjà pu lire les premières pages sur le site Delcourt, et on avait senti un possible "nouveau Garulfo", même si Garulfo est une BD à part. Toujours est-il que cette nouvelle série amène une vraie fraîcheur dans le monde de la BD, d'autant plus qu'elle est réalisée par des auteurs féminins, ce qui est assez rare. Entièrement basée sur les contes qui nous bercent depuis notre plus tendre enfance, ce premier album les parodie avec beaucoup de réussite. De "la Belle au bois dormant" à ''Alice au pays des merveilles'' en passant par "le Petit Chaperon rouge", tout est présent et traité avec humour. On pourra également noter d'autres allusions diverses toujours humoristiques ("que la force soit avec vous"). Pour ce qui est du dessin, il accompagne parfaitement cet album qui ne se prend pas au sérieux. Le tout est déjà bien maîtrisé et a un style très vivant. La mise en couleur (informatique) donne un côté "éclatant" aux dessins et renforce le côté "conte". Cette série s'annonce riche et risque de plaire à de nombreux lecteurs. Je ne saurais que la conseiller.

27/08/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nova
Nova

Un petit coup de coeur pour cette nouvelle série. Certes, elle ne brille pas par son originalité (mêler traditions antiques et mondes futurs, ça ne vous dit rien ?), mais elle a un petit quelque chose en plus. Ce qui est marrant, c'est que le projet avait été proposé à Soleil "pour rigoler". A croire que tout peut être publié chez eux. Non que je dénigre ladite série, car elle a de belles qualités. Graphiques d'abord. Sans m'attacher -dans un premier temps- à l'histoire, c'est le dessin qui m'a plu. Jaouen Salaün, dont visiblement c'est le premier album, fait déjà montre d'une belle maîtrise. Des designs de robots très corrects, largement inspirés par des mangas comme Apple Seed, au milieu de décors qui, à défaut d'être somptueux, sont plutôt réussis. Les personnages humains ne sont pas trop mal faits, mais ils manquent encore de maturité dans leurs traits. J'ai remarqué par exemple une grosse difficulté à représenter les mains. Jaouen aurait dû les planquer un peu plus, le temps d'améliorer sa technique... Quant à l'histoire, elle est quand même très classique. Une adolescente, fille du roi, qui décide de fuir pour rejoindre les rebelles. Elle rencontre un jeune de son âge, qui représente son alter ego chez ceux-ci. C'est assez distrayant, à défaut d'être prenant. Le premier tome est assez dynamique, il se passe pas mal de choses, reste à voir sur la durée...

27/08/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Silver Surfer - L'intégrale (Le Surfer d'Argent)
Silver Surfer - L'intégrale (Le Surfer d'Argent)

Souvenirs souvenirs... J'ai découvert ce fantastique personnage en 1967/68... Etonnant pour l'époque : une sorte d'anti-héros argenté glissant dans les airs sur un surf de même teinte ! Fallait y penser. Stan Lee l'a fait. Le Surfer ?... c'est l'histoire de Galactus, un être qui règne sur de nombreuses galaxies. Décidant d'étendre son empire, il jette son dévolu sur une petite planète : Zenn-La. Il consent pourtant à épargner ce monde à condition qu'un de ses habitants, Norrin Radd, se prête à devenir son ambassadeur. Le marché est conclu. Norrin est recouvert d'une enveloppe argentée destinée à le protéger des rayons cosmiques. Il se voit attribuer une planche de surf pour moyen de locomotion. Condamné à un exil perpétuel, Norrin va pourtant s'empresser de combattre le mal sous toutes ses formes plutôt que de céder aux idées d'expansion de Galactus. A ses débuts, ce héros va connaître un énorme succès. Différent des "musclors" habituels, le Surfer d'Argent est un être pathétique magnifiquement dessiné -à ses débuts en 1966- par Jack Kirby ; ce sous les scénarios de Stan Lee. Suite au succès du personnage, la "Marvel Comics" va créer un périodique homonyme dès 1968 (de magnifiques "grands pockets" brochés qui garnissent encore un coin d'une de mes étagères). Dès cette année, le dessin sera repris par John Buscema (Hulk, Captain Marvel, Thor, Les Quatre Fantastiques, Conan...), excusez du peu !... Interrompue en 1970, cette série reprendra en 1982. A noter un magnifique album broché, réalisé en 1990 et paru chez Casterman. Un album dont le scénario est toujours de Stan Lee mais, et surtout, dont le graphisme a été réalisé par Moebius/Giraud. Superbe... et très rare !... C'est vrai que ce personnage est peu connu de nos jours, mais vous pourrez le (re)trouver chez un vide-grenier ou sur une brocante dans de vieux "Fantask" ou "Strange" du début des années 70. J'en possède pas mal, de ces opus ; et même si le tout a un peu vieilli, c'est souvent avec un réel plaisir que j'en pagine quelques-uns... Le "Surfer d'argent" ?... Immanquable pour les vrais amateurs de la SF "de papa". Je cote 9/10. Et c'est plutôt rare de ma part.

26/08/2007 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Desolation Jones
Desolation Jones

Je l'écris sans détour, Desolation Jones est à ce jour la meilleure série écrite par Warren Ellis. Créateur de séries novatrices comme The Authority, d'oeuvres trash et déjantées comme Transmetropolitan, Warren Ellis est l'un des scénaristes de comics les plus en vue du moment. Et nous, amis lecteurs, avons la chance que soit traduit en France sa toute dernière création chez Wildstorm : Desolation Jones. Made in England est le titre de ce premier tome, un premier tome de six épisodes formant une histoire complète. Et cette histoire est un choc ! Une histoire violente et sombre dépeignant une société tristement proche de la nôtre, une histoire très décadente et politique, largement empreinte du cynisme de son auteur. Ellis n'était jamais allé si loin dans son délire paranoïaque illustrant le monde qui nous entoure, ses oeuvres précédentes noyaient souvent le propos sous des tonnes de gags et de situations incongrues, ou parfois semblaient impersonnelles. Avec Desolation, Ellis nous montre enfin l'étendue de son talent que l'on avait jusqu'ici seulement pressenti. Mais au delà de l'esprit critique de l'auteur, suintant de cette lecture il y a aussi une histoire, l'histoire d'un homme nommé Michael Jones... Michael Jones est le premier cobaye à avoir survécu au "Desolation test", une expérience secrète mise sur pied par le gouvernement britannique, dont on ne sait pas grand chose. Jones est aujourd'hui plus un Zombie qu'un homme, son esprit est mort, il ne ressent aucune émotion. Son corps est couvert d'immondes cicatrices et de contusions, sa peau grisâtre ne saurait supporter la lumière du soleil. Ce que l'on sait du passé de Jones ? Rien... ou presque, il était agent du MI6 et probablement alcoolique avant l'expérience. Aujourd'hui Michael Jones, comme bien d'autres agents "génétiquement modifiés" est assigné à L.A., une ville où la crasse et la dépravation côtoient le luxe le plus exorbitant. Un jour, un certain colonel Nigh demande à Jones de retrouver des films pornographiques très très particuliers, l'intrigue se met en place, l'histoire commence... Tout va à 100 à l'heure dans cette histoire, Jones dérouille et défouraille tandis qu'en tournant les pages le lecteur en redemande, le mystère s'épaissit, l'intrigue rebondit tous azimuts, les révélations pleuvent au même rythme que les nouvelles questions se posent... Arrivé à la fin de cette lecture enivrante, j'en redemandais déjà, alors j'ai relu et j'ai de nouveau adoré, j'ai trouvé de nouvelles subtilités, j'ai apprécié la vraie richesse qu'offre cette BD. C'est J.H. Williams III, le collaborateur d'Alan Moore sur Promethea, qui se charge de dessiner Jones et toute la faune psychotique environnante. Williams assure, son trait aussi précis qu'aiguisé convient parfaitement à cette ambiance sale et dure. Le visage décharné de Jones est impressionnant ! L'agencement des cases est extraordinaire de variété, le choix des vues détonne. Une vraie démonstration de découpage séquentiel. Les couleurs très contrastés varient du très sombre à l'extrêmement saturé, avec quelques inserts de cases en noir et blancs, ce qui enrichit de façon considérable la force graphique de cette BD. J'ai dévoré ce tome avec avidité, j'attends la suite avec autant d'avidité. À découvrir d'urgence ! JJJ

25/08/2007 (modifier)
Par Popak
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Corto Maltese
Corto Maltese

Je visite le site BD-Theque depuis deux ans et demi. Jusqu'à ce jour je n'avais pas osé m'exprimer. Mais pour "Corto Maltese", j'ai pris mon courage à deux mains et me permets ces quelques lignes. Je précise qu'avant de me lancer dans la lecture de "Corto Maltese", j'avais été prévenu par mon entourage bdphile (bdphobe Pratt !) : dessins et graphisme ringards, rythme lent, BD contemplative, utilisation du noir et blanc. Bref, j'avais plein de préjugés. J'ai tout de même acheté au hasard "La maison dorée de Samarkand" (pas le meilleur selon le vendeur). Et là, quelle surprise, j'ai été fasciné par cette histoire. Tout d'abord, du point de vue historique : Pratt maîtrise parfaitement son sujet et nous plonge en plein Empire Ottoman en décomposition et jusqu'aux confins de la Perse ; seul bémol : connaître un minimum l'histoire du début de 20ème siècle. La BD fait plus de 150 pages mais on ne s'ennuie pas une seconde. Le rythme de narration est soutenu, les dessins et le graphisme splendides. Les personnages magnifiques. Dire que celui de Raspoutine est génial est à peine exagéré. L'humour de Corto puis celui beaucoup plus tranchant de Raspoutine nous fait sourire à chaque coin de page. Les dialogues percutants avec plusieurs degrés d'interprétation (surtout en ce qui concerne Corto). J'ai été tout simplement subjugué par cette bd. Vraiment immanquable. Sans hésiter, je donne la note maximale de 5/5.

24/08/2007 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Dessin
Le Dessin

On reconnaît tout de suite la touche MAM en ouvrant ce one shot. Le dessin brut en noir et blanc sans nuances grisées est un régal. J'adore l'approche conceptuelle de cette BD, le scénario est incroyable et original. Tout se tient sans défaut, je me demande parfois comment MAM fait pour amener ses démonstrations illustrées avec autant de maestria. Il est difficile de parler de cette BD, il faut simplement la lire pour la juger. Ce que j'ai fait hier et pour moi c'est purement 5/5.

24/08/2007 (modifier)