Je suis sous le charme.
Oui oui, sous le charme de cette série qui passe probablement largement inaperçue.
Pourtant elle est plutôt pas mal, avec un récit qui oscille entre thriller et burlesque, comme l'a souligné Ro. L'histoire révèle un auteur à la fois érudit et talentueux. Son récit bénéficie d'une mise en scène inspirée et intrigante. Dès les premières planches j'ai été pris par l'histoire, pour dévorer les deux albums à la suite. Le trait de Riche, qui me fait penser à celui du dessinateur du "Tueur", est finalement assez clair, alors que je le trouvais un chouïa immature en début de lecture. Voilà une bonne petite série, sans prétention mais qui est à la fois efficace et agréable.
Note finale : 3,5/5.
Oh la superbe oeuvre que voilà ! Avec toute la lassitude que mes si nombreuses lectures ont pu m'apporter, avec toute la difficulté qu'une BD puisse avoir à me convaincre tant j'en scrute tous les éventuels défauts, j'ai trouvé le premier tome de Siegfried quasiment parfait en tout point. Et il ne fait nul doute pour moi que si les tomes suivants à paraître sont du même niveau que ce tome de démarrage, nous aurons là une série incontestablement culte.
Siegfried rend à mes yeux à la perfection la force de l'opéra Wagnérien, de ce mythe rude et grandiose qui en a inspiré tant d'autres dans notre culture moderne imprégnée d'heroic-fantasy et de l'influence de Tolkien.
C'est avec cette lecture que je réalise que je connaissais très mal la légende de l'Anneau des Nibelungen. J'en gardais le souvenir d'un mythe complexe et un peu désuet. Mais la narration de cette BD est brillante, parfaitement fluide, sans ambiguïté, propre et belle. Elle permet de rendre le récit parfaitement clair tout en lui conservant une part de mystère, d'obscurité et de solennel. Il y a une véritable force dans la façon dont cette histoire est narrée.
Force qui répond à la superbe du dessin. Les planches sont tout simplement grandioses, toutes plus esthétiques et travaillées les unes que les autres. Du grand art !
Et là où je craignais une adaptation trop froide, trop rébarbative, l'auteur a su, avec le personnage du forgeron Mime dont le faciès très expressif tient un peu du cartoon, donner un petit peu de légèreté à l'histoire tout en lui gardant son sérieux.
Difficile d'admettre que ce soit la même personne, Alex Alice, qui soit en mesure de produire un tel dessin et une narration aussi réussie, aussi bon scénariste que dessinateur, même si ici le scénario n'est que l'adaptation très réussie d'une oeuvre existante.
Admirable !
Comment peut-on aviser cette série et dire que l'on connait l'assassin à la fin du premier tome?? C'est comme prétendre avoir tout compris du film "Usual suspect" sans avoir vu le dernier quart d'heure... Grotesque. Moi qui ai lu l'intégralité, je peut vous assurer qu'après les 6 premiers tomes vous ne saurez toujours pas (vraiment) qui tue, pourquoi, qui tire les ficelles et à chaque fois que j'ai des convictions, l'auteur me montre à quel point je me trompe. Je suis manipulé par l'auteur! Du grand art.
Au fur et à mesure que l'oeuvre avance, l'auteur nous en apprend plus sur les personnages, en fait apparaitre quelques nouveaux sortis de l'ombre et le rythme des meurtres ralentit, mais pas celui des trahisons...
Cette oeuvre est un thrilleur, un slasher même pour être précis puisque les meurtres sont commis à l'arme blanche. Je m'attends donc à trouver tous les éléments d'un thrilleur: sexe, manipulation, meurtre, ambiance oppressante... Bref tous les éléments que l'on peut trouver dans un "Basic instinct" par exemple. Critiquer la présence de sexe dans un thrilleur serait comme critiquer la présence d'un ballon sur un terrain de football.
Tous ces éléments sont magnifiquement mis en scène par un graphisme somptueux. Ce manga est vraiment très beau, très détaillé et cela participe grandement à l'ambiance oppressante de l'oeuvre. Un petit bémol dans les premiers tomes les visages semblent parfois "plats" et les perspectives, notamment en intérieur, un poil trop fuyantes, mais cela s'améliore ensuite.
Au niveau de l'histoire : après 6 tomes, tout ce que je savais c'est que je ne savais rien. L'auteur réussi parfaitement à faire douter le lecteur et tout se tiens (hormis l'absence policière inexplicable). Je n'ai jamais eu l'impression de lire une oeuvre qui se construisait au fur et à mesure mais au contraire de suivre une trame bien définie et qui, en toute logique, conduit à une apothéose à la fin du tome 9.
Attention toutefois, la violence de certains meurtres, quelques libertés avec la moralité et surtout la bestialité de certains sévices sexuels sont à déconseiller même à certains adultes..
Mon manga préféré, à moi et ... à ma femme!!!
Tout d'abord parceque c'est l'un des plus beau que j'ai pu lire, les graphismes sont superbes, les personages sont tres distincts graphiquement (comme sur le plan du caractère d'ailleurs) et les décors sont tout simplement somptueux.
Ce shonen reprend certes un certain nombre de points vus et revus (un étudiant, une "pension", plein de filles autour, un peu de "ecchi" très soft) Mais il vaut surtout par la qualité des dessins et par une histoire originale entre une fille (Aoi) imprégnée et enracinée dans la tradition japonaise et un garçon (Kaoru) plus en adéquation avec son temps et plus "nature". Beaucoup d'autres filles toutes plus ou moins amoureuses de Kaoru vont venir se joindre à eux. Leur role dans l'histoire et purement ludique puisqu'elles ne sont là que pour l'humour et le fan service. A l'exeption de Tina, une fille mi-américaine mi-japonaise au rôle et au caractère extrêmement bien travaillés.
Les personnages secondaires sont sympathiques et apportent l'humour et la décontraction entre les passages plus sérieux de cet "amour impossible". l'équilibre entre les chapitres qui ne font pas avancer l'histoire mais servent à mieux connaitre les personnages et les liens qui les unissent et les passages plus intimistes sur le triangle amoureux est vraiment trés réussi.
A mon goût, l'apogée dramatique de cette oeuvre est atteinte dès le 14ième tome. Cela rend les tomes suivants un peu moins captivants. D'autant plus que lors de ces ultimes tomes, les sentiments et le dénouement de l'histoire occupent toute la place, l'équilibre dont je parlait précédemment est donc rompu pour marquer la fin du temps de l'innocence et de l'insouscience. Du coup, sans cet humour, les derniers tomes semblent un peu longs, mais restent tout de même très agréables à lire.
On peut, peut-être, reprocher aux personnages de ce manga d'être parfois un peu caricaturaux (sauf Tina) mais l'histoire d'amour qui nous est présentée ici est 100 fois plus touchante que le burlesque Love Hina.
"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel.
Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec.
J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne.
L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre.
Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal.
Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur.
Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste.
« Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.
Quelle bonne surprise ! J'avais emprunté la série à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre. À la lecture, j'ai trouvé cela excellent. C'est sans aucun doute le meilleur Shojo que j'ai lu (je considère La Rose de Versailles plus comme un manga historique qu'un Shojo). Le titre laisse présager un manga axé sur la magie, mais c'est plutôt un élément secondaire.
Ce qui est surtout présent dans "Magie Intérieure" est l'exclusion des autres appelé ijime au Japon et qui était tabou il y a encore quelques années. On voit donc Haruko évoluer dans un monde où on ne sait pas ce que pensent vraiment les autres. Je pense que c'est d'ailleurs la force de ce manga. Tout le long, j'ai été impatient de savoir si tel personnage mentait ou était vraiment sincère. L'atmosphère y est donc imprégnée d'un certain malaise malgré un dessin qui fait croire à un énième manga du style de Fruits Basket.
Il y a évidemment une histoire d'amour comme dans tout manga pour filles, mais je ne la trouve pas du tout chiante et je considère même que cela ajoute au malaise déjà présent dans le manga.
Si l'on s'en tient aux résumés des livres et aux couvertures de chaque tome, Emma peut ressembler à une banale histoire à l'eau de rose, comme il y en a tant dans les Shojo mangas.
En fait... il n'en est rien.
Emma est une oeuvre mature, avec une sensibilité extraordinaire, et une sensualité indéniable (mais disséminée ça et là, de manière vraiment très subtile). Passé le dessin assez particulier des visages, on aperçoit très vite l'étendue des talents de la scénariste/dessinatrice, Kaoru Mori : tout n'est que nuance, non-dits, moues, regards.
Une histoire d'une banalité étonnante, mais qui captive à un point inimaginable grâce au formidable talent de conteuse de son auteur : le ton des discussions, des sentiments (joies, regrets...) est d'une justesse incroyable. De mémoire, je n'ai que très rarement lu des expressions aussi convaincantes dans le monde de la BD.
De plus, l'époque victorienne retranscrite est d'une précision remarquable (dans ses décors et ses castes).
Si je devais résumer, je dirais que ça ressemble à une oeuvre de Mitsuru Adachi, mais presque exclusivement réservée aux grands (notamment à cause de son manque d'humour).
Emma est une oeuvre tout simplement extraordinaire.
Une histoire simple, teintée de second degré, ce qui n'est pas forcément courant pour un ouvrage qui s'adresse d'abord (a priori) aux enfants. Testé sur les grands, comme sur les petits : c'est efficace et tout le monde y prend plaisir. Le dessin est agréable et le héros de l'histoire attire immanquablement la sympathie.
En pleine dépression, Franquin nous livre cette oeuvre cruelle et cynique sur le monde. Les gags sont d'une noirceur et d'une qualité inégalée. Le maître est au sommet de son art dans ses planches et les dessins sont magnifiques. Je me suis bien marré en voyant la fin tragique de plusieurs personnages dont plusieurs le méritaient. Une bd que je conseille à tous les fans d'humour noir !
Comme l'ont souligné certains de mes devanciers, ce récit est d'une grande noirceur, d'une noirceur que l'on pourrait dire absolue, même.
Car dans le monde de Figurec, rien n'est vrai. Chacun, même vos proches, joue un rôle. Au sens propre. L'histoire écrite par Fabrice Caro vous happe dans sa spirale, et ne vous lâche plus. C'est une implacable machine à broyer les âmes et les espoirs.
Pourtant celui qui oeuvre sous le diminutif de Fabcaro a l'habitude de raconter des histoires plus légères. C'est son côté obscur qui parle à travers "Figurec". Vraiment, j'ai trouvé cette histoire très prenante, et sa conclusion... énorme !
D'origine je ne suis pas très fan du trait de Christian de Metter. Mais il a l'art de nous faire sonder l'âme humaine, que l'histoire soit de son fait ou non, pour en arracher ce qu'il y a de plus intime. Souvenez-vous du "Curé", d'Emma (à lire absolument), ou encore du Le Sang des Valentines. Ses héros ont tous en commun un destin tragique, mais une vie tragique également.
Fortement conseillé.
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Je suis sous le charme. Oui oui, sous le charme de cette série qui passe probablement largement inaperçue. Pourtant elle est plutôt pas mal, avec un récit qui oscille entre thriller et burlesque, comme l'a souligné Ro. L'histoire révèle un auteur à la fois érudit et talentueux. Son récit bénéficie d'une mise en scène inspirée et intrigante. Dès les premières planches j'ai été pris par l'histoire, pour dévorer les deux albums à la suite. Le trait de Riche, qui me fait penser à celui du dessinateur du "Tueur", est finalement assez clair, alors que je le trouvais un chouïa immature en début de lecture. Voilà une bonne petite série, sans prétention mais qui est à la fois efficace et agréable. Note finale : 3,5/5.
Siegfried
Oh la superbe oeuvre que voilà ! Avec toute la lassitude que mes si nombreuses lectures ont pu m'apporter, avec toute la difficulté qu'une BD puisse avoir à me convaincre tant j'en scrute tous les éventuels défauts, j'ai trouvé le premier tome de Siegfried quasiment parfait en tout point. Et il ne fait nul doute pour moi que si les tomes suivants à paraître sont du même niveau que ce tome de démarrage, nous aurons là une série incontestablement culte. Siegfried rend à mes yeux à la perfection la force de l'opéra Wagnérien, de ce mythe rude et grandiose qui en a inspiré tant d'autres dans notre culture moderne imprégnée d'heroic-fantasy et de l'influence de Tolkien. C'est avec cette lecture que je réalise que je connaissais très mal la légende de l'Anneau des Nibelungen. J'en gardais le souvenir d'un mythe complexe et un peu désuet. Mais la narration de cette BD est brillante, parfaitement fluide, sans ambiguïté, propre et belle. Elle permet de rendre le récit parfaitement clair tout en lui conservant une part de mystère, d'obscurité et de solennel. Il y a une véritable force dans la façon dont cette histoire est narrée. Force qui répond à la superbe du dessin. Les planches sont tout simplement grandioses, toutes plus esthétiques et travaillées les unes que les autres. Du grand art ! Et là où je craignais une adaptation trop froide, trop rébarbative, l'auteur a su, avec le personnage du forgeron Mime dont le faciès très expressif tient un peu du cartoon, donner un petit peu de légèreté à l'histoire tout en lui gardant son sérieux. Difficile d'admettre que ce soit la même personne, Alex Alice, qui soit en mesure de produire un tel dessin et une narration aussi réussie, aussi bon scénariste que dessinateur, même si ici le scénario n'est que l'adaptation très réussie d'une oeuvre existante. Admirable !
Blood Rain
Comment peut-on aviser cette série et dire que l'on connait l'assassin à la fin du premier tome?? C'est comme prétendre avoir tout compris du film "Usual suspect" sans avoir vu le dernier quart d'heure... Grotesque. Moi qui ai lu l'intégralité, je peut vous assurer qu'après les 6 premiers tomes vous ne saurez toujours pas (vraiment) qui tue, pourquoi, qui tire les ficelles et à chaque fois que j'ai des convictions, l'auteur me montre à quel point je me trompe. Je suis manipulé par l'auteur! Du grand art. Au fur et à mesure que l'oeuvre avance, l'auteur nous en apprend plus sur les personnages, en fait apparaitre quelques nouveaux sortis de l'ombre et le rythme des meurtres ralentit, mais pas celui des trahisons... Cette oeuvre est un thrilleur, un slasher même pour être précis puisque les meurtres sont commis à l'arme blanche. Je m'attends donc à trouver tous les éléments d'un thrilleur: sexe, manipulation, meurtre, ambiance oppressante... Bref tous les éléments que l'on peut trouver dans un "Basic instinct" par exemple. Critiquer la présence de sexe dans un thrilleur serait comme critiquer la présence d'un ballon sur un terrain de football. Tous ces éléments sont magnifiquement mis en scène par un graphisme somptueux. Ce manga est vraiment très beau, très détaillé et cela participe grandement à l'ambiance oppressante de l'oeuvre. Un petit bémol dans les premiers tomes les visages semblent parfois "plats" et les perspectives, notamment en intérieur, un poil trop fuyantes, mais cela s'améliore ensuite. Au niveau de l'histoire : après 6 tomes, tout ce que je savais c'est que je ne savais rien. L'auteur réussi parfaitement à faire douter le lecteur et tout se tiens (hormis l'absence policière inexplicable). Je n'ai jamais eu l'impression de lire une oeuvre qui se construisait au fur et à mesure mais au contraire de suivre une trame bien définie et qui, en toute logique, conduit à une apothéose à la fin du tome 9. Attention toutefois, la violence de certains meurtres, quelques libertés avec la moralité et surtout la bestialité de certains sévices sexuels sont à déconseiller même à certains adultes..
Bleu indigo - Ai yori aoshi
Mon manga préféré, à moi et ... à ma femme!!! Tout d'abord parceque c'est l'un des plus beau que j'ai pu lire, les graphismes sont superbes, les personages sont tres distincts graphiquement (comme sur le plan du caractère d'ailleurs) et les décors sont tout simplement somptueux. Ce shonen reprend certes un certain nombre de points vus et revus (un étudiant, une "pension", plein de filles autour, un peu de "ecchi" très soft) Mais il vaut surtout par la qualité des dessins et par une histoire originale entre une fille (Aoi) imprégnée et enracinée dans la tradition japonaise et un garçon (Kaoru) plus en adéquation avec son temps et plus "nature". Beaucoup d'autres filles toutes plus ou moins amoureuses de Kaoru vont venir se joindre à eux. Leur role dans l'histoire et purement ludique puisqu'elles ne sont là que pour l'humour et le fan service. A l'exeption de Tina, une fille mi-américaine mi-japonaise au rôle et au caractère extrêmement bien travaillés. Les personnages secondaires sont sympathiques et apportent l'humour et la décontraction entre les passages plus sérieux de cet "amour impossible". l'équilibre entre les chapitres qui ne font pas avancer l'histoire mais servent à mieux connaitre les personnages et les liens qui les unissent et les passages plus intimistes sur le triangle amoureux est vraiment trés réussi. A mon goût, l'apogée dramatique de cette oeuvre est atteinte dès le 14ième tome. Cela rend les tomes suivants un peu moins captivants. D'autant plus que lors de ces ultimes tomes, les sentiments et le dénouement de l'histoire occupent toute la place, l'équilibre dont je parlait précédemment est donc rompu pour marquer la fin du temps de l'innocence et de l'insouscience. Du coup, sans cet humour, les derniers tomes semblent un peu longs, mais restent tout de même très agréables à lire. On peut, peut-être, reprocher aux personnages de ce manga d'être parfois un peu caricaturaux (sauf Tina) mais l'histoire d'amour qui nous est présentée ici est 100 fois plus touchante que le burlesque Love Hina.
Desolation Jones
"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel. Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec. J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne. L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre. Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal. Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur. Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste. « Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.
Magie Intérieure !
Quelle bonne surprise ! J'avais emprunté la série à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre. À la lecture, j'ai trouvé cela excellent. C'est sans aucun doute le meilleur Shojo que j'ai lu (je considère La Rose de Versailles plus comme un manga historique qu'un Shojo). Le titre laisse présager un manga axé sur la magie, mais c'est plutôt un élément secondaire. Ce qui est surtout présent dans "Magie Intérieure" est l'exclusion des autres appelé ijime au Japon et qui était tabou il y a encore quelques années. On voit donc Haruko évoluer dans un monde où on ne sait pas ce que pensent vraiment les autres. Je pense que c'est d'ailleurs la force de ce manga. Tout le long, j'ai été impatient de savoir si tel personnage mentait ou était vraiment sincère. L'atmosphère y est donc imprégnée d'un certain malaise malgré un dessin qui fait croire à un énième manga du style de Fruits Basket. Il y a évidemment une histoire d'amour comme dans tout manga pour filles, mais je ne la trouve pas du tout chiante et je considère même que cela ajoute au malaise déjà présent dans le manga.
Emma (Mori)
Si l'on s'en tient aux résumés des livres et aux couvertures de chaque tome, Emma peut ressembler à une banale histoire à l'eau de rose, comme il y en a tant dans les Shojo mangas. En fait... il n'en est rien. Emma est une oeuvre mature, avec une sensibilité extraordinaire, et une sensualité indéniable (mais disséminée ça et là, de manière vraiment très subtile). Passé le dessin assez particulier des visages, on aperçoit très vite l'étendue des talents de la scénariste/dessinatrice, Kaoru Mori : tout n'est que nuance, non-dits, moues, regards. Une histoire d'une banalité étonnante, mais qui captive à un point inimaginable grâce au formidable talent de conteuse de son auteur : le ton des discussions, des sentiments (joies, regrets...) est d'une justesse incroyable. De mémoire, je n'ai que très rarement lu des expressions aussi convaincantes dans le monde de la BD. De plus, l'époque victorienne retranscrite est d'une précision remarquable (dans ses décors et ses castes). Si je devais résumer, je dirais que ça ressemble à une oeuvre de Mitsuru Adachi, mais presque exclusivement réservée aux grands (notamment à cause de son manque d'humour). Emma est une oeuvre tout simplement extraordinaire.
Courgette
Une histoire simple, teintée de second degré, ce qui n'est pas forcément courant pour un ouvrage qui s'adresse d'abord (a priori) aux enfants. Testé sur les grands, comme sur les petits : c'est efficace et tout le monde y prend plaisir. Le dessin est agréable et le héros de l'histoire attire immanquablement la sympathie.
Idées Noires
En pleine dépression, Franquin nous livre cette oeuvre cruelle et cynique sur le monde. Les gags sont d'une noirceur et d'une qualité inégalée. Le maître est au sommet de son art dans ses planches et les dessins sont magnifiques. Je me suis bien marré en voyant la fin tragique de plusieurs personnages dont plusieurs le méritaient. Une bd que je conseille à tous les fans d'humour noir !
Figurec
Comme l'ont souligné certains de mes devanciers, ce récit est d'une grande noirceur, d'une noirceur que l'on pourrait dire absolue, même. Car dans le monde de Figurec, rien n'est vrai. Chacun, même vos proches, joue un rôle. Au sens propre. L'histoire écrite par Fabrice Caro vous happe dans sa spirale, et ne vous lâche plus. C'est une implacable machine à broyer les âmes et les espoirs. Pourtant celui qui oeuvre sous le diminutif de Fabcaro a l'habitude de raconter des histoires plus légères. C'est son côté obscur qui parle à travers "Figurec". Vraiment, j'ai trouvé cette histoire très prenante, et sa conclusion... énorme ! D'origine je ne suis pas très fan du trait de Christian de Metter. Mais il a l'art de nous faire sonder l'âme humaine, que l'histoire soit de son fait ou non, pour en arracher ce qu'il y a de plus intime. Souvenez-vous du "Curé", d'Emma (à lire absolument), ou encore du Le Sang des Valentines. Ses héros ont tous en commun un destin tragique, mais une vie tragique également. Fortement conseillé.