Après cette période de fin d’année, comment puis-je oublier cette bd qui m’avait beaucoup marqué il y a –ouh là !- une bonne dizaine d’années !
Je ne possède pas « Santa Claus », que j’avais lu chez un de mes amis de cette époque, mais je me souviens encore bien de cette histoire.
En lisant cet album, le lecteur découvre d’abord un monde féerique où le futur père Noël évolue parmi des gnomes, des nymphes et autres créatures issues des contes nordiques. C’est en parvenant à l’âge adulte que Santa Claus va construire sa légende malgré les coups bas des forces maléfiques.
J’ai adoré cette version de la vie de Santa Claus, l’histoire est magique et m’a redonné le plaisir de suivre les péripéties de ce personnage dont son image est -à mon avis- énormément ternie par la folie commerciale.
Autant le dire tout de suite : « Santa Claus » n’est pas destinée uniquement aux enfants surtout si vous aimez les contes.
Le récit est construit intelligemment et le lecteur trouve la plupart des explications sur le destin du père Noël et les mythes liés à ce personnage. Bref, la lecture m’est apparue très prenante, m’a fait rêver et surtout donner envie de perdurer cette tradition du 25 décembre.
Graphiquement, j’aime beaucoup le trait de Michael G. Plooq : ses personnages sont très expressifs, ses créatures imaginaires sont superbement illustrées et ses décors sont suffisamment détaillés.
Et surtout, il y a cette mise en couleurs qui m’est apparue parfaitement adaptée au récit. L’emploi de l’aquarelle avec ses tons pastels et parfois vifs rend agréable la lecture de cette bd, il retransmet bien l’atmosphère féerique de l’histoire.
J’adore également la façon dont l’auteur a mis en page son récit : peu de cases sont présentes sur une page, cela permet d’aérer son dessin et de nous présenter de somptueuses planches.
Si vous cherchez une bd sur le père Noël à amener aux enfants, n’hésitez pas à leur offrir « Santa Claus » ! L’album regroupe toutes les explications qui font le mythe de ce personnages : sa façon dont il est né, son évolution parmi les humains et plein d’autres choses que même un adulte (pour peu qu’il aime lui aussi les contes) prendra du plaisir à découvrir ! De plus, le dessin de Michael G. Plooq m’est apparu parfaitement adapté au récit et retransmet bien son ambiance féerique. Dans le genre, « Santa Claus : la légende du père Noël » est un must !
Voilà une série qui m'est chère. Je l'ai découverte lors du Salon du Livre de la Défense en 2001, lors d'une dédicace. Et j'ai plongé. Le récit parait opaque, où ce scénariste veut-il nous mener? On referme le premier tome charmé et dérouté. Charmé par le graphisme, l'univers entrevu, l'intrigue qui semble tentaculaire, et dérouté par ces personnages étranges et cette même intrigue.
Le 2e tome poursuit sur cette ligne, on se captive et on se perd un peu encore.
Enfin, le dernier tome, l'apothéose, les aboutissants sont atteints les personnalités révélées, le style toujours accrocheur.
Depuis, c'est une des seules BDs que je lis et relis avec un même plaisir. Avec le recul, l'oeuvre aurait sûrement gagné à être publiée d'un trait, en un seul volume, mais difficile pour une BD de se vendre ainsi, en intégrale. L'histoire étant difficilement développable en un court volume de 50 pages. J'imaginerai bien un roman issu de cet univers, un peu rêveur que je suis.
Bill est un agent très spécial qui se prend pour James Bond mais foire absolument toutes ses missions.
C'est extrêmement drôle et pas du tout vulgaire. Il y a des clins d'oeil dans tous les sens à des événements historiques, des séries télévisées, des films...
Le dessin parait un peu brouillon au début mais sert parfaitement les histoires.
A mon avis, complètement indispensable pour découvrir le monde extravagant de Larcenet.
Toute la bêtise humaine réunie en un seul personnage !!!
C'est le tour de force de Chabouté sur cet excellent opus.
La lecture s'avère jubilatoire, tant le retour de bâton est puissant.
J'avais déjà lu cette BD il y a un bout de temps, et je ressens à nouveau le même plaisir de lecture aujourd'hui.
Au delà de l'aspect excessif, j'aime le courage et l'engagement de Chabouté qui doit certainement y apporter des faits de son vécu.
En complément de l'humour noir omniprésent, il y a une bonne dose de dénonciation des dérives du système actuel et surtout une mise en avant de l'imbécillité latente de nos congénères.
Chapeau bas pour cet exercice de style.
C’est un album coup de cœur.
J’ai lu peu de choses de Fred (rien serait le terme plus approprié). Et pourtant... Quelle claque !
Pour illustrer le Journal de Jules Renard, Fred choisit comme cadre à son récit une promenade bucolique mettant en scène Mr Renard accompagné d’un corbeau (tiens, tiens). Notre paire disserte longuement sur les choses de la vie. Les citations sont légion. On pourrait même dire que les dialogues ne sont que citations : des paroles sombres, profondes et ô combien justes et d’actualité. On a l’impression que Maître Corbeau n’est présent que pour relancer Mr Renard dans ses pensées. Cette balade est aussi l’occasion de faire des rencontres plus ou moins incongrues. On peut résumer cet album en une succession de pensées, idées qui ont fait la renommée de Jules Renard. Le final est particulièrement réussi et ponctue de belle manière ce récit consacré au journal de celui qui a écrit "Poil de carotte".
Le dessin n’est pas en reste. Fred surprend par la diversité des plans (larges ou resserrés). Les cadrages sont également variés : à de pleines pages se succèdent des pages avec une multitude de petites cases. Certains plans sont découpés en plusieurs cases. D’autres cases sont reprises en "négatif" pour mieux faire ressortir les pensées de l’écrivain. Bref, le traitement graphique est en phase avec le scénario et constitue ainsi un exemple pour tout dessinateur, de l’apprenti au "confirmé".
Un album injustement méconnu.
J'adore cette bd !
Tout d'abord le principe. Choisir un genre tel que l'heroic fantasy pour développer le thème du fanatisme religieux (qui rappelle malheureusement des fanatismes tout à fait réels et actuels...), c'est courageux et novateur. Cela prouve que l'heroic fantasy peut être plus qu'une pompe à fric pour éditeur peu scrupuleux. Comme Lupus, qui à mon sens donne des lettres de noblesse au support SF.
Mais au-delà du background, l'histoire de ce hors caste, raisonnable, plutôt athée, broyé par la logique infernale d'un pouvoir religieux fanatique, a tout pour émouvoir. Un peu comme si ce pauvre tanneur était hors du temps, étranger dans un monde tout acquis à la croyance dominante. Quel est son crime? Par un malheureux concours de circonstance, il peut prouver que la religion qui sert de base à sa civilisation n'est qu'une sinistre farce. Enfin, c'est une image, car il en faudrait plus que ça, à mon avis, pour ébranler une religion comptant plusieurs millions d'adeptes (voir l'histoire d'Adam et Eve, ou le saint suaire, j'en passe et des meilleures). Mais ce n'est pas important, l'ensemble est très bien traité, avec beaucoup de finesse, sans plaidoyer acerbe contre les religions en général.
Et puis le dessin est là pour servir parfaitement le propos, fluide, presque naïf, mais très travaillé. Beau, quoi !
Eh bien moi j'aime beaucoup ce que fait Fabcaro. J'avais déjà bien apprécié Le Steak Haché de Damoclès, pour son humour, son évocation décalée, ses petites faiblesses, mais aussi le dessin bien sympa de Fabcaro.
"Droit dans le mûr" se situe dans la même veine autobiographique. L'auteur y évoque, avec beaucoup d'humour, mais surtout un humour bon enfant, la crise de la trentaine, avec son cortège de petites défaites, de concessions à ses anciennes convictions, ses doutes, ses phobies même. Du glissement du tutoiement au vouvoiement quand on lui adresse la parole, des kilos superflus, de l'achat d'une maison, de la découverte de la vie active (ou du moins de l'obligation d'y rentrer à partir de 30 ans), l'auteur décline le sujet à l'infini, ou presque. Mais il ne se répète pas, traite tout ça avec un humour ravageur, et je dois bien l'avouer, même si ça a l'air d'un argument de VRP, je me suis entièrement reconnu dans certaines séquences, mais je ne vous dirai pas lesquelles.
Bref, un vrai coup de coeur pour cet auteur qui continue à tracer un sillon sympathique, et la confirmation d'un vrai talent à mon sens.
Voilà une belle surprise de fin d'année.
Siegfried est l'adaptation toute personnelle de l'opéra de Richard Wagner par Alex Alice. Il n'est pas évident de comprendre, puis de rendre compte de sa compréhension d'un opéra aussi long. Alex Alice semble avoir attendu le temps nécessaire à la bonne maturation pour nous livrer un album très réussi.
Coté scénario, nous baignons dans les légendes nordiques. Nous retrouvons donc les Nibelungs et Odin qui joue de la foudre. Toutes les pièces de l'histoire sont parfaitement apportées et introduites. Sans temps mort, même si certains passages plus introspectifs ou mélodramatiques ralentissent le rythme, nous ne sommes jamais en train de nous plaindre d'un quelconque défaut. Tout s'enchaine et s'emmêle logiquement. Le ton est juste. Alex Alice après avoir œuvré comme simple dessinateur sur la série Le Troisième Testament prend ici un très bon départ dans la catégorie scénariste ET dessinateur.
Coté dessin, j'ai longtemps hésité à dissocier le scénario et le dessin tant l'un semble ne pas survivre sans l'autre. Le scénario et les baisses de régime citées précédemment sont en fait compensés par la beauté du dessin dans ces instants. Le trait tirant régulièrement sur le cartoonesque, principalement dans les expressions des visages, est très juste. Les mouvements, les cadrages, les positions tout est d'excellente facture. Les couleurs dans les tons bleutés (cf la couverture !) rendent très bien l'ambiance de nuits enneigées des terres nordiques.
En se penchant un peu plus sur le dessin, il est incroyable de s'apercevoir que les décors ne sont en fait jamais détaillés, mais que la technique utilisée donne une vraie impression de profondeur et de complexité. Un dessin dynamique, précis, magnifié par des couleurs contrastées et chatoyantes.
Un excellent premier tome.
"Adèle Blanc-Sec" est une bonne série sous forme de feuilleton de Tardi.
J'aime beaucoup la galerie de personnages loufoques, inquiétants et surtout pathétiques qui défile dans cette séroe (Dugommier, Dieuleveult, Caponi, Brindavoine, etc.). Certains reviennent ou meurent tout simplement. J'aime beaucoup l'atmosphère que dégage le scénario. Le dessin est magnifique. Tardi dessine magnifiquement Paris.
Malgré certaines baisses de régime (le tome 6 notamment), cette série est excellente. Je le conseille aux fans de feuilletons !
Après mure réflexion, je passe ma coté à 5 étoiles. C'est l'une de mes premières claques en bande dessinée et j'aime cet univers.
Si les avis positifs incitent à acquérir cette série, je dois bien avouer que j’ai été vraiment étonné de la qualité générale de ce qui nous est proposé.
Il est à noter que mon avis concerne l’édition intégrale des Editions Emmanuel Proust, regroupant les trois tomes initiaux ainsi qu’un important supplément.
La conception graphique est originale et ne ressemble en rien à ce que je connaissais des dessins du 9ème Art. C’est particulier et je pense que c’est, dans le cas présent, une "arme" à double tranchant. C’est tellement singulier que soit on accroche fortement ou assez pour entamer la lecture, soit on est rebuté et on abandonne l’idée d’achat. Il est donc conseiller de vérifier ses affinités, soit dans la galerie proposée dans ce site, soit sur le site des Editions Emmanuel Proust : www.epeditions.fr.
Les couleurs offrent un très bons rendus, compte tenu de la toile de fond utilisée : la seconde guerre mondiale.
Venons-en à l’atout principal de cette BD : son scénario. Sur ce point-là, chapeau bas à l’auteur qui nous offre une histoire passionnante d’espionnage au sein du parti nazi d’Adolf Hitler. C’est documenté et les trois parties du récit recouvrent l’ensemble de l’histoire de la seconde guerre mondiale, de la propagande et montée du parti nazi à la chute du troisième Reich, en passant par Yalta, la solution finale et d’autres opérations de cette époque. Sincèrement, pour qui s’intéresse à ces terribles événements, c’est un ouvrage excellent et le plaisir de lecture est réellement présent.
Enfin, et c’est aussi pour cela que j’attribue cette note à l’album, (en édition intégrale pour rappel) l’édition propose, à la clôture du récit, un dossier sur le personnage principal, un dossier que l’on peut qualifier de rappel historique des faits et des protagonistes, des informations sur les références bibliographiques, sur la filmographie, sur les documentaires et sur des sites internet. L’album se termine avec toute une série de planches graphiques supplémentaires.
Je trouve que l’auteur et la maison d’édition sont allés plus loin dans la conception de l’album et c’est ce genre d’ouvrage qui fait, selon moi, évoluer la BD. Allez, premier coup de coeur!
En résumé, compte tenu du prix demandé, nous ne sommes vraiment pas volés et si vous accrochez aux dessins et couleurs, si les histoires d’espionnage vous plaisent, foncez, et sans hésiter !
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Santa Claus
Après cette période de fin d’année, comment puis-je oublier cette bd qui m’avait beaucoup marqué il y a –ouh là !- une bonne dizaine d’années ! Je ne possède pas « Santa Claus », que j’avais lu chez un de mes amis de cette époque, mais je me souviens encore bien de cette histoire. En lisant cet album, le lecteur découvre d’abord un monde féerique où le futur père Noël évolue parmi des gnomes, des nymphes et autres créatures issues des contes nordiques. C’est en parvenant à l’âge adulte que Santa Claus va construire sa légende malgré les coups bas des forces maléfiques. J’ai adoré cette version de la vie de Santa Claus, l’histoire est magique et m’a redonné le plaisir de suivre les péripéties de ce personnage dont son image est -à mon avis- énormément ternie par la folie commerciale. Autant le dire tout de suite : « Santa Claus » n’est pas destinée uniquement aux enfants surtout si vous aimez les contes. Le récit est construit intelligemment et le lecteur trouve la plupart des explications sur le destin du père Noël et les mythes liés à ce personnage. Bref, la lecture m’est apparue très prenante, m’a fait rêver et surtout donner envie de perdurer cette tradition du 25 décembre. Graphiquement, j’aime beaucoup le trait de Michael G. Plooq : ses personnages sont très expressifs, ses créatures imaginaires sont superbement illustrées et ses décors sont suffisamment détaillés. Et surtout, il y a cette mise en couleurs qui m’est apparue parfaitement adaptée au récit. L’emploi de l’aquarelle avec ses tons pastels et parfois vifs rend agréable la lecture de cette bd, il retransmet bien l’atmosphère féerique de l’histoire. J’adore également la façon dont l’auteur a mis en page son récit : peu de cases sont présentes sur une page, cela permet d’aérer son dessin et de nous présenter de somptueuses planches. Si vous cherchez une bd sur le père Noël à amener aux enfants, n’hésitez pas à leur offrir « Santa Claus » ! L’album regroupe toutes les explications qui font le mythe de ce personnages : sa façon dont il est né, son évolution parmi les humains et plein d’autres choses que même un adulte (pour peu qu’il aime lui aussi les contes) prendra du plaisir à découvrir ! De plus, le dessin de Michael G. Plooq m’est apparu parfaitement adapté au récit et retransmet bien son ambiance féerique. Dans le genre, « Santa Claus : la légende du père Noël » est un must !
Kaarib
Voilà une série qui m'est chère. Je l'ai découverte lors du Salon du Livre de la Défense en 2001, lors d'une dédicace. Et j'ai plongé. Le récit parait opaque, où ce scénariste veut-il nous mener? On referme le premier tome charmé et dérouté. Charmé par le graphisme, l'univers entrevu, l'intrigue qui semble tentaculaire, et dérouté par ces personnages étranges et cette même intrigue. Le 2e tome poursuit sur cette ligne, on se captive et on se perd un peu encore. Enfin, le dernier tome, l'apothéose, les aboutissants sont atteints les personnalités révélées, le style toujours accrocheur. Depuis, c'est une des seules BDs que je lis et relis avec un même plaisir. Avec le recul, l'oeuvre aurait sûrement gagné à être publiée d'un trait, en un seul volume, mais difficile pour une BD de se vendre ainsi, en intégrale. L'histoire étant difficilement développable en un court volume de 50 pages. J'imaginerai bien un roman issu de cet univers, un peu rêveur que je suis.
Bill Baroud
Bill est un agent très spécial qui se prend pour James Bond mais foire absolument toutes ses missions. C'est extrêmement drôle et pas du tout vulgaire. Il y a des clins d'oeil dans tous les sens à des événements historiques, des séries télévisées, des films... Le dessin parait un peu brouillon au début mais sert parfaitement les histoires. A mon avis, complètement indispensable pour découvrir le monde extravagant de Larcenet.
Pleine lune
Toute la bêtise humaine réunie en un seul personnage !!! C'est le tour de force de Chabouté sur cet excellent opus. La lecture s'avère jubilatoire, tant le retour de bâton est puissant. J'avais déjà lu cette BD il y a un bout de temps, et je ressens à nouveau le même plaisir de lecture aujourd'hui. Au delà de l'aspect excessif, j'aime le courage et l'engagement de Chabouté qui doit certainement y apporter des faits de son vécu. En complément de l'humour noir omniprésent, il y a une bonne dose de dénonciation des dérives du système actuel et surtout une mise en avant de l'imbécillité latente de nos congénères. Chapeau bas pour cet exercice de style.
Le Journal de Jules Renard lu par Fred
C’est un album coup de cœur. J’ai lu peu de choses de Fred (rien serait le terme plus approprié). Et pourtant... Quelle claque ! Pour illustrer le Journal de Jules Renard, Fred choisit comme cadre à son récit une promenade bucolique mettant en scène Mr Renard accompagné d’un corbeau (tiens, tiens). Notre paire disserte longuement sur les choses de la vie. Les citations sont légion. On pourrait même dire que les dialogues ne sont que citations : des paroles sombres, profondes et ô combien justes et d’actualité. On a l’impression que Maître Corbeau n’est présent que pour relancer Mr Renard dans ses pensées. Cette balade est aussi l’occasion de faire des rencontres plus ou moins incongrues. On peut résumer cet album en une succession de pensées, idées qui ont fait la renommée de Jules Renard. Le final est particulièrement réussi et ponctue de belle manière ce récit consacré au journal de celui qui a écrit "Poil de carotte". Le dessin n’est pas en reste. Fred surprend par la diversité des plans (larges ou resserrés). Les cadrages sont également variés : à de pleines pages se succèdent des pages avec une multitude de petites cases. Certains plans sont découpés en plusieurs cases. D’autres cases sont reprises en "négatif" pour mieux faire ressortir les pensées de l’écrivain. Bref, le traitement graphique est en phase avec le scénario et constitue ainsi un exemple pour tout dessinateur, de l’apprenti au "confirmé". Un album injustement méconnu.
Alim le tanneur
J'adore cette bd ! Tout d'abord le principe. Choisir un genre tel que l'heroic fantasy pour développer le thème du fanatisme religieux (qui rappelle malheureusement des fanatismes tout à fait réels et actuels...), c'est courageux et novateur. Cela prouve que l'heroic fantasy peut être plus qu'une pompe à fric pour éditeur peu scrupuleux. Comme Lupus, qui à mon sens donne des lettres de noblesse au support SF. Mais au-delà du background, l'histoire de ce hors caste, raisonnable, plutôt athée, broyé par la logique infernale d'un pouvoir religieux fanatique, a tout pour émouvoir. Un peu comme si ce pauvre tanneur était hors du temps, étranger dans un monde tout acquis à la croyance dominante. Quel est son crime? Par un malheureux concours de circonstance, il peut prouver que la religion qui sert de base à sa civilisation n'est qu'une sinistre farce. Enfin, c'est une image, car il en faudrait plus que ça, à mon avis, pour ébranler une religion comptant plusieurs millions d'adeptes (voir l'histoire d'Adam et Eve, ou le saint suaire, j'en passe et des meilleures). Mais ce n'est pas important, l'ensemble est très bien traité, avec beaucoup de finesse, sans plaidoyer acerbe contre les religions en général. Et puis le dessin est là pour servir parfaitement le propos, fluide, presque naïf, mais très travaillé. Beau, quoi !
Droit dans le mûr
Eh bien moi j'aime beaucoup ce que fait Fabcaro. J'avais déjà bien apprécié Le Steak Haché de Damoclès, pour son humour, son évocation décalée, ses petites faiblesses, mais aussi le dessin bien sympa de Fabcaro. "Droit dans le mûr" se situe dans la même veine autobiographique. L'auteur y évoque, avec beaucoup d'humour, mais surtout un humour bon enfant, la crise de la trentaine, avec son cortège de petites défaites, de concessions à ses anciennes convictions, ses doutes, ses phobies même. Du glissement du tutoiement au vouvoiement quand on lui adresse la parole, des kilos superflus, de l'achat d'une maison, de la découverte de la vie active (ou du moins de l'obligation d'y rentrer à partir de 30 ans), l'auteur décline le sujet à l'infini, ou presque. Mais il ne se répète pas, traite tout ça avec un humour ravageur, et je dois bien l'avouer, même si ça a l'air d'un argument de VRP, je me suis entièrement reconnu dans certaines séquences, mais je ne vous dirai pas lesquelles. Bref, un vrai coup de coeur pour cet auteur qui continue à tracer un sillon sympathique, et la confirmation d'un vrai talent à mon sens.
Siegfried
Voilà une belle surprise de fin d'année. Siegfried est l'adaptation toute personnelle de l'opéra de Richard Wagner par Alex Alice. Il n'est pas évident de comprendre, puis de rendre compte de sa compréhension d'un opéra aussi long. Alex Alice semble avoir attendu le temps nécessaire à la bonne maturation pour nous livrer un album très réussi. Coté scénario, nous baignons dans les légendes nordiques. Nous retrouvons donc les Nibelungs et Odin qui joue de la foudre. Toutes les pièces de l'histoire sont parfaitement apportées et introduites. Sans temps mort, même si certains passages plus introspectifs ou mélodramatiques ralentissent le rythme, nous ne sommes jamais en train de nous plaindre d'un quelconque défaut. Tout s'enchaine et s'emmêle logiquement. Le ton est juste. Alex Alice après avoir œuvré comme simple dessinateur sur la série Le Troisième Testament prend ici un très bon départ dans la catégorie scénariste ET dessinateur. Coté dessin, j'ai longtemps hésité à dissocier le scénario et le dessin tant l'un semble ne pas survivre sans l'autre. Le scénario et les baisses de régime citées précédemment sont en fait compensés par la beauté du dessin dans ces instants. Le trait tirant régulièrement sur le cartoonesque, principalement dans les expressions des visages, est très juste. Les mouvements, les cadrages, les positions tout est d'excellente facture. Les couleurs dans les tons bleutés (cf la couverture !) rendent très bien l'ambiance de nuits enneigées des terres nordiques. En se penchant un peu plus sur le dessin, il est incroyable de s'apercevoir que les décors ne sont en fait jamais détaillés, mais que la technique utilisée donne une vraie impression de profondeur et de complexité. Un dessin dynamique, précis, magnifié par des couleurs contrastées et chatoyantes. Un excellent premier tome.
Adèle Blanc-Sec
"Adèle Blanc-Sec" est une bonne série sous forme de feuilleton de Tardi. J'aime beaucoup la galerie de personnages loufoques, inquiétants et surtout pathétiques qui défile dans cette séroe (Dugommier, Dieuleveult, Caponi, Brindavoine, etc.). Certains reviennent ou meurent tout simplement. J'aime beaucoup l'atmosphère que dégage le scénario. Le dessin est magnifique. Tardi dessine magnifiquement Paris. Malgré certaines baisses de régime (le tome 6 notamment), cette série est excellente. Je le conseille aux fans de feuilletons ! Après mure réflexion, je passe ma coté à 5 étoiles. C'est l'une de mes premières claques en bande dessinée et j'aime cet univers.
Sir Arthur Benton
Si les avis positifs incitent à acquérir cette série, je dois bien avouer que j’ai été vraiment étonné de la qualité générale de ce qui nous est proposé. Il est à noter que mon avis concerne l’édition intégrale des Editions Emmanuel Proust, regroupant les trois tomes initiaux ainsi qu’un important supplément. La conception graphique est originale et ne ressemble en rien à ce que je connaissais des dessins du 9ème Art. C’est particulier et je pense que c’est, dans le cas présent, une "arme" à double tranchant. C’est tellement singulier que soit on accroche fortement ou assez pour entamer la lecture, soit on est rebuté et on abandonne l’idée d’achat. Il est donc conseiller de vérifier ses affinités, soit dans la galerie proposée dans ce site, soit sur le site des Editions Emmanuel Proust : www.epeditions.fr. Les couleurs offrent un très bons rendus, compte tenu de la toile de fond utilisée : la seconde guerre mondiale. Venons-en à l’atout principal de cette BD : son scénario. Sur ce point-là, chapeau bas à l’auteur qui nous offre une histoire passionnante d’espionnage au sein du parti nazi d’Adolf Hitler. C’est documenté et les trois parties du récit recouvrent l’ensemble de l’histoire de la seconde guerre mondiale, de la propagande et montée du parti nazi à la chute du troisième Reich, en passant par Yalta, la solution finale et d’autres opérations de cette époque. Sincèrement, pour qui s’intéresse à ces terribles événements, c’est un ouvrage excellent et le plaisir de lecture est réellement présent. Enfin, et c’est aussi pour cela que j’attribue cette note à l’album, (en édition intégrale pour rappel) l’édition propose, à la clôture du récit, un dossier sur le personnage principal, un dossier que l’on peut qualifier de rappel historique des faits et des protagonistes, des informations sur les références bibliographiques, sur la filmographie, sur les documentaires et sur des sites internet. L’album se termine avec toute une série de planches graphiques supplémentaires. Je trouve que l’auteur et la maison d’édition sont allés plus loin dans la conception de l’album et c’est ce genre d’ouvrage qui fait, selon moi, évoluer la BD. Allez, premier coup de coeur! En résumé, compte tenu du prix demandé, nous ne sommes vraiment pas volés et si vous accrochez aux dessins et couleurs, si les histoires d’espionnage vous plaisent, foncez, et sans hésiter !