Les gags de Plunk sont dessinés de manière sommaire, ils sont muets, l’album est lu en 3 minutes… mais qu’est-ce que c’est bon. Plunk est sans doute une des meilleures choses qui soit arrivées au journal de Spirou ces dernières années. De l’humour drôle, c’est toujours préférable, hilarant, c’est encore mieux. J’adore cet humour absurde et dérisoire. Pour moi la meilleure nouvelle série humoristique depuis Kinky & Cosy, au moins…
Bon, hum, hum.
Voilà j'ai été aussitôt séduit par cet album. La lecture en image est très bien orchestrée grâce à une mise en scène claire et au trait de dessin fluide, on se laisse vite charmer par les personnages qui au fil de la lecture deviennent de plus en plus attachant.
Connaissant bien le roman de Mark Twain je peux dire que cet album reste très fidèle au livre tout en y amenant une touche de fraîcheur due entre autre aux couleurs et aux ambiances qui nous rappellent un peu de doux souvenirs madeleinesques.
Voilà, en 598 mots; un album à découvrir.
Vu les avis précédents ma note pourrait sembler excessive... il n'en n'est rien !! J'ai a-do-ré cette série.
Le dessin tout d'abord. Il est vrai que les personnages sont assez souvent difficiles à reconnaître selon les cases ou les planches. Cependant, comme j'arrive assez aisément à reconnaître les quelques personnages absolument fondamentaux, je n'ai pas été perturbé dans ma lecture. Quand on reconnaît le commandant ou June, peu importe de ne pas savoir qui est ce type là... mais oui vous savez le 9ème machiniste en second du 36ème pont euh ou alors le torpilleur numéro 47 :) , bref ça n'est pas grave à mes yeux car seuls quelques personnages sont importants et eux je les identifie !
Pour le reste j'aime le trait de Bec. Ses planches ont une réelle profondeur. Les décors sont somptueux et l'usage des ombres et du noir absolument parfait. Toute l'ambiance fantastique du récit prend vie à merveille et ce d'autant plus que la colorisation est réussie.
Côté scénario, je reconnais bien là la patte de Dorison, le scénariste déjà brillant du Troisième Testament chez Glénat. L'atmosphère qui se dégage du récit est incroyable. Le lecteur est dans le sous-marin et tremble à chaque coup de théâtre ! Et des coups de théâtre il y en a !
On avance pas à pas dans le sanctuaire, on réalise petit à petit à la fois l'importance et l'horreur de la découverte de ce lieu maudit. On est oppressé, on est captivé, du grand art !
Le premier tome est hallucinant ! Les deux suivants un peu moins mais ils tiennent tout à fait la route.
Sanctuaire est sans conteste ma série fantastique préférée ! J'ai l'impression de regarder un film quand je la lis !
Cultissime donc mais une question demeure : June a-t-il été dessiné sur le modèle de Johnny Depp ? La ressemblance est troublante ! Peut être en prévision une future adaptation cinématographique ? Qui sait ?
Pilules bleues est un récit autobiographique de Frederik Peeters et même plus : un travail de réflexion sur lui-même et sur sa relation entre sa compagne, son fils et lui.
Peeters rencontre une femme qui a déjà un enfant d'un premier mariage. Ils se plaisent et sortent ensemble comme tout le monde. Mais un jour, cette jeune femme lui apprend une terrible nouvelle bien lourde de conséquences dans la société qui est la nôtre : elle et son fils sont séropositifs... Sa réaction, celle des autres, sa compréhension de la maladie, sa peur de l'annoncer à ses parents et bien d'autres choses sont livrées dans ce magnifique album plein d'humanité et d'intelligence.
Pas une seule fois on ne tombe dans le mélodrame. Tout son ressenti nous est livré avec beaucoup de sensibilité, parfois d'humour et même de légèreté. De nos jours, à grand coup de campagnes publicitaires, on nous informe sur cette maladie. Je croyais tout savoir et bien non ! J'ai appris des choses et ne serait-ce que pour cela je remercie Monsieur Peeters.
J'ai été terriblement touché par cet album et même par moment ému. Jamais une BD ne m'a paru aussi humaine et profonde.
Par son dessin et par son honnêteté je pense que Frederik Peeters s'est mis à nu... pour lui-même, pour prendre du recul sur ce qui lui arrivait mais aussi pour nous montrer la vie au quotidien lorsque les pilules bleues en font partie...
Jusqu'à ce que je découvre Gus, le style de Christophe Blain m'a toujours laissé plutôt froid... Idiot et aveugle que je suis ! Comment ai-je pu passer à côté de cette énergie, ce sens de la mise en scène... Et quelles couleurs ! La luminosité qui se dégage des planches est assez impressionnante.
Au niveau de l'histoire, Gus démarre plutôt fort, et, malgré le nombre de pages, on ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce premier tome. L'intrigue sait se faire discrète, laissant aux personnages le soin d'exister pleinement, ce qui est bien souvent une très bonne chose.
J'ai donc eu une très bonne surprise avec Gus. Pour l'anecdote j'ai acheté cette BD à quelques jours d'intervalle du Big Foot de Nicolas Dumontheuil et contrairement a ce que je pensais, la claque n'est pas venue d'où je l'attendais...
Je conseille cette BD sans la moindre ambiguïté, Gus offre un vrai beau moment de lecture. Far West !
JJJ
Tout comme Quentin, j'ai été également fort impressionné par cette BD de Nicolas Presl. Pour un premier album, j'ai envie de dire que c'est incroyable et je suis vraiment étonné qu'il n'y ait pas eu plus d'avis à son propos.
Tout d'abord, il est bon de signaler que cette BD est muette. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de ce type de BD (malgré quelques exceptions telles que Le front de Juncker et l'excellentissime Smart monkey de Whinshluss). Pourtant, le résultat est d'une rare efficacité. Pas besoin de mots, l’auteur réussi son pari en nous faisant voyager dans une histoire revisitant le mythe d’Oedipe.
Pour couronner le tout, Nicolas Presl nous offre un dessin exceptionnel. Probablement influencé par Picasso, l'auteur nous distille des planches dignes de Guernica et qui se révèlent particulièrement adaptées à l’histoire. Une vraie réussite graphique qui comblera les amateurs d'arts.
Bref, un auteur que je pense suivre avec un certain intérêt...
Ah ça c'est du vrai fantastique ma bonne dame !
Du solide, de l'approfondi, comme on en faisait dans le temps, du fantastique lentement mûri, façonné par des mains d'artisan rougies par le travail, avec des bouts d'angoisse, de mystère et de suspense dedans.
Adapté d'un classique oublié de Jacques Spitz, ce diptyque s'annonce comme très intéressant. Jean-Michel Ponzio a récemment été remarqué pour une autre série prometteuse, Le Complexe du chimpanzé, pour une histoire où le temps prend une place prépondérante. C'est le cas également ici, puis que le personnage principal peut, à la suite d'une injection non désirée, voir ce que vont devenir les denrées et les êtres périssables à court terme, puis à terme tout court, c'est à dire à leur disparition. Un sujet fort, très bien traité dans l'ouvrage de Spitz, et bien adapté par Ponzio, dans une version "moderne".
Curieusement, j'ai pensé à un manga lorsque j'ai lu cet album ; il s'agit de Homunculus, où un SDF peut, à la suite d'une opération chirurgicale, voir les gens d'une autre façon, plus métaphorique.
Au départ je ne suis pas fan du style graphique de Ponzio. Ce réalisme photographique, légèrement retouché, qui s'intègre dans une bande dessinée, me gêne quelque peu. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pu lire Zéro Absolu, Christophe Bec ayant un style assez proche. Mais je dois avouer que pour un récit de ce calibre, et surtout pour servir une histoire parlant de la distorsion de la réalité -et des sensations visuelles en particulier-, ce décalage en devient presque indispensable, et du coup entièrement légitime.
On s'embarque très vite sur les pas de ce pauvre Jean Poldensky, qui perd peu à peu pied avec la réalité...
Si vous aimez le fantastique, les univers légèrement décalés, je pense que vous ne serez pas déçu(e)(s).
Jolie découverte.
Loïc Dauvillier va se faire un nom dans le roman graphique...
En effet ce nouvel album, sorti en début d'année chez un petit éditeur qui promet, est un petit bijou de sensibilité, tout en évitant les écueils du genre, ce qui est en soi une énorme performance.
"Ce qu'il en reste" nous emmène dans les souvenirs d'une jeune fille, et surtout les souvenirs de sa relation avec Théo, un écrivain pantouflard et bordélique. Loin de sublimer les instants magiques, loin d'exagérer les passages romantiques, c'est simplement la vie, et ses petits tracas, ses petits travers, qui nous est présentée à travers cet album. Dauvillier a trouvé en Jérôme d'Aviau (connu comme bloggeur sous le pseudo de poipoipanda) l'illustrateur idéal, car c'est un dessinateur rapide, nerveux, mais qui sait tout de même capter les expressions et les émotions pour les retranscrire de manière juste.
A voir comment sera la seconde partie du diptyque, mais ce premier tome est très bon.
Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ?
Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle.
Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste.
Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse…
Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.
Ce one shot est tout simplement la meilleure BD de western que j'ai lue à ce jour.
L'histoire est originale sur la forme mais pas forcément sur le fond. J'aime le fait que les personnages aient des comportements "actuels" et décalés même si l'on frôle parfois la caricature. Le vice prend le dessus sur le physique.
La lecture se révèle être savoureuse, l'on ne s'ennuie à aucun moment, la densité de l'ensemble reste pourtant légère et on ne peut plus digeste.
En prenant un peu de recul, je trouve un côté Tarantino dans ce scénario. Le dessin semble être relativement classique mais fait admirablement bien son travail.
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Plunk
Les gags de Plunk sont dessinés de manière sommaire, ils sont muets, l’album est lu en 3 minutes… mais qu’est-ce que c’est bon. Plunk est sans doute une des meilleures choses qui soit arrivées au journal de Spirou ces dernières années. De l’humour drôle, c’est toujours préférable, hilarant, c’est encore mieux. J’adore cet humour absurde et dérisoire. Pour moi la meilleure nouvelle série humoristique depuis Kinky & Cosy, au moins…
Les Aventures de Tom Sawyer de Mark Twain
Bon, hum, hum. Voilà j'ai été aussitôt séduit par cet album. La lecture en image est très bien orchestrée grâce à une mise en scène claire et au trait de dessin fluide, on se laisse vite charmer par les personnages qui au fil de la lecture deviennent de plus en plus attachant. Connaissant bien le roman de Mark Twain je peux dire que cet album reste très fidèle au livre tout en y amenant une touche de fraîcheur due entre autre aux couleurs et aux ambiances qui nous rappellent un peu de doux souvenirs madeleinesques. Voilà, en 598 mots; un album à découvrir.
Sanctuaire
Vu les avis précédents ma note pourrait sembler excessive... il n'en n'est rien !! J'ai a-do-ré cette série. Le dessin tout d'abord. Il est vrai que les personnages sont assez souvent difficiles à reconnaître selon les cases ou les planches. Cependant, comme j'arrive assez aisément à reconnaître les quelques personnages absolument fondamentaux, je n'ai pas été perturbé dans ma lecture. Quand on reconnaît le commandant ou June, peu importe de ne pas savoir qui est ce type là... mais oui vous savez le 9ème machiniste en second du 36ème pont euh ou alors le torpilleur numéro 47 :) , bref ça n'est pas grave à mes yeux car seuls quelques personnages sont importants et eux je les identifie ! Pour le reste j'aime le trait de Bec. Ses planches ont une réelle profondeur. Les décors sont somptueux et l'usage des ombres et du noir absolument parfait. Toute l'ambiance fantastique du récit prend vie à merveille et ce d'autant plus que la colorisation est réussie. Côté scénario, je reconnais bien là la patte de Dorison, le scénariste déjà brillant du Troisième Testament chez Glénat. L'atmosphère qui se dégage du récit est incroyable. Le lecteur est dans le sous-marin et tremble à chaque coup de théâtre ! Et des coups de théâtre il y en a ! On avance pas à pas dans le sanctuaire, on réalise petit à petit à la fois l'importance et l'horreur de la découverte de ce lieu maudit. On est oppressé, on est captivé, du grand art ! Le premier tome est hallucinant ! Les deux suivants un peu moins mais ils tiennent tout à fait la route. Sanctuaire est sans conteste ma série fantastique préférée ! J'ai l'impression de regarder un film quand je la lis ! Cultissime donc mais une question demeure : June a-t-il été dessiné sur le modèle de Johnny Depp ? La ressemblance est troublante ! Peut être en prévision une future adaptation cinématographique ? Qui sait ?
Pilules bleues
Pilules bleues est un récit autobiographique de Frederik Peeters et même plus : un travail de réflexion sur lui-même et sur sa relation entre sa compagne, son fils et lui. Peeters rencontre une femme qui a déjà un enfant d'un premier mariage. Ils se plaisent et sortent ensemble comme tout le monde. Mais un jour, cette jeune femme lui apprend une terrible nouvelle bien lourde de conséquences dans la société qui est la nôtre : elle et son fils sont séropositifs... Sa réaction, celle des autres, sa compréhension de la maladie, sa peur de l'annoncer à ses parents et bien d'autres choses sont livrées dans ce magnifique album plein d'humanité et d'intelligence. Pas une seule fois on ne tombe dans le mélodrame. Tout son ressenti nous est livré avec beaucoup de sensibilité, parfois d'humour et même de légèreté. De nos jours, à grand coup de campagnes publicitaires, on nous informe sur cette maladie. Je croyais tout savoir et bien non ! J'ai appris des choses et ne serait-ce que pour cela je remercie Monsieur Peeters. J'ai été terriblement touché par cet album et même par moment ému. Jamais une BD ne m'a paru aussi humaine et profonde. Par son dessin et par son honnêteté je pense que Frederik Peeters s'est mis à nu... pour lui-même, pour prendre du recul sur ce qui lui arrivait mais aussi pour nous montrer la vie au quotidien lorsque les pilules bleues en font partie...
Gus
Jusqu'à ce que je découvre Gus, le style de Christophe Blain m'a toujours laissé plutôt froid... Idiot et aveugle que je suis ! Comment ai-je pu passer à côté de cette énergie, ce sens de la mise en scène... Et quelles couleurs ! La luminosité qui se dégage des planches est assez impressionnante. Au niveau de l'histoire, Gus démarre plutôt fort, et, malgré le nombre de pages, on ne s'ennuie pas une seconde en lisant ce premier tome. L'intrigue sait se faire discrète, laissant aux personnages le soin d'exister pleinement, ce qui est bien souvent une très bonne chose. J'ai donc eu une très bonne surprise avec Gus. Pour l'anecdote j'ai acheté cette BD à quelques jours d'intervalle du Big Foot de Nicolas Dumontheuil et contrairement a ce que je pensais, la claque n'est pas venue d'où je l'attendais... Je conseille cette BD sans la moindre ambiguïté, Gus offre un vrai beau moment de lecture. Far West ! JJJ
Priape
Tout comme Quentin, j'ai été également fort impressionné par cette BD de Nicolas Presl. Pour un premier album, j'ai envie de dire que c'est incroyable et je suis vraiment étonné qu'il n'y ait pas eu plus d'avis à son propos. Tout d'abord, il est bon de signaler que cette BD est muette. Je dois avouer que je ne suis pas un grand fan de ce type de BD (malgré quelques exceptions telles que Le front de Juncker et l'excellentissime Smart monkey de Whinshluss). Pourtant, le résultat est d'une rare efficacité. Pas besoin de mots, l’auteur réussi son pari en nous faisant voyager dans une histoire revisitant le mythe d’Oedipe. Pour couronner le tout, Nicolas Presl nous offre un dessin exceptionnel. Probablement influencé par Picasso, l'auteur nous distille des planches dignes de Guernica et qui se révèlent particulièrement adaptées à l’histoire. Une vraie réussite graphique qui comblera les amateurs d'arts. Bref, un auteur que je pense suivre avec un certain intérêt...
Dernier exil
Ah ça c'est du vrai fantastique ma bonne dame ! Du solide, de l'approfondi, comme on en faisait dans le temps, du fantastique lentement mûri, façonné par des mains d'artisan rougies par le travail, avec des bouts d'angoisse, de mystère et de suspense dedans. Adapté d'un classique oublié de Jacques Spitz, ce diptyque s'annonce comme très intéressant. Jean-Michel Ponzio a récemment été remarqué pour une autre série prometteuse, Le Complexe du chimpanzé, pour une histoire où le temps prend une place prépondérante. C'est le cas également ici, puis que le personnage principal peut, à la suite d'une injection non désirée, voir ce que vont devenir les denrées et les êtres périssables à court terme, puis à terme tout court, c'est à dire à leur disparition. Un sujet fort, très bien traité dans l'ouvrage de Spitz, et bien adapté par Ponzio, dans une version "moderne". Curieusement, j'ai pensé à un manga lorsque j'ai lu cet album ; il s'agit de Homunculus, où un SDF peut, à la suite d'une opération chirurgicale, voir les gens d'une autre façon, plus métaphorique. Au départ je ne suis pas fan du style graphique de Ponzio. Ce réalisme photographique, légèrement retouché, qui s'intègre dans une bande dessinée, me gêne quelque peu. C'est d'ailleurs pour cela que je n'ai pu lire Zéro Absolu, Christophe Bec ayant un style assez proche. Mais je dois avouer que pour un récit de ce calibre, et surtout pour servir une histoire parlant de la distorsion de la réalité -et des sensations visuelles en particulier-, ce décalage en devient presque indispensable, et du coup entièrement légitime. On s'embarque très vite sur les pas de ce pauvre Jean Poldensky, qui perd peu à peu pied avec la réalité... Si vous aimez le fantastique, les univers légèrement décalés, je pense que vous ne serez pas déçu(e)(s).
Ce qu'il en reste
Jolie découverte. Loïc Dauvillier va se faire un nom dans le roman graphique... En effet ce nouvel album, sorti en début d'année chez un petit éditeur qui promet, est un petit bijou de sensibilité, tout en évitant les écueils du genre, ce qui est en soi une énorme performance. "Ce qu'il en reste" nous emmène dans les souvenirs d'une jeune fille, et surtout les souvenirs de sa relation avec Théo, un écrivain pantouflard et bordélique. Loin de sublimer les instants magiques, loin d'exagérer les passages romantiques, c'est simplement la vie, et ses petits tracas, ses petits travers, qui nous est présentée à travers cet album. Dauvillier a trouvé en Jérôme d'Aviau (connu comme bloggeur sous le pseudo de poipoipanda) l'illustrateur idéal, car c'est un dessinateur rapide, nerveux, mais qui sait tout de même capter les expressions et les émotions pour les retranscrire de manière juste. A voir comment sera la seconde partie du diptyque, mais ce premier tome est très bon.
Le Dernier modèle
Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ? Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle. Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste. Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse… Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.
Trio Grande - Adios Palomita
Ce one shot est tout simplement la meilleure BD de western que j'ai lue à ce jour. L'histoire est originale sur la forme mais pas forcément sur le fond. J'aime le fait que les personnages aient des comportements "actuels" et décalés même si l'on frôle parfois la caricature. Le vice prend le dessus sur le physique. La lecture se révèle être savoureuse, l'on ne s'ennuie à aucun moment, la densité de l'ensemble reste pourtant légère et on ne peut plus digeste. En prenant un peu de recul, je trouve un côté Tarantino dans ce scénario. Le dessin semble être relativement classique mais fait admirablement bien son travail. Un vrai coup de coeur.