Ca, c'est du tout bon !... Ah que oui !...
Le postulat est tout simple, mais ces errances nocturnes du "petit Noël" sont pour moi une oeuvre quasi magistrale de Franquin. Je possède toujours cette histoire, dans un hebdo Spirou "spécial Noël" d'il y a ... très longtemps. Et ce fabuleux souvenir d'enfance m'est revenu ; moi aussi je m'étais parfois imaginé jouer avec ces petites voitures, ces petits trains, ces personnages qui ornent encore de nos jours les panneaux de circulation.
Grâce à son art, Franquin parvient ici à transformer une triste nuit en un univers vraiment féerique. Un véritable moment de pur bonheur ; simple, mais diablement efficace.
J'ai aussi retrouvé cette seconde histoire où le petit Noël, "mis de côté" par d'autres gosses de son âge, sera rattrapé par la magie de la fête de Pâques.
Deux histoires somptueuses dans leur graphisme et narration.
Un vrai souvenir d'enfance qui n'a pas pris une ride.
Deux formidables contes réalisés par un des plus grands.
Ma cote perso : 4,5/5.
Cette série que je viens seulement de découvrir, mais dont j'avais souvent entendu parler, m'a transporté vraiment sur une autre planète, et c'est le cas de le dire vue l'histoire de la BD. L'histoire, c'est vrai, se met en place très doucement mais ce n'est jamais ennuyeux et on a envie de toujours savoir ce qui va se passer pour nos héros, certes un peu "puérils" ces personnages dans leurs réactions mais malgré tout très attachants.
Le dessin m'a paru simple mais pas dénué d'intérêt, il sert bien le récit et est précis et bien mis en forme.
Au final, une série à recommander à tous ceux qui ont le coeur à la rêverie et à l'aventure.
Tout pareil que les deux aviseurs précédents ! Je ne connais pas le roman dont cette bd est adaptée, mais la qualité du résultat amène à penser qu'il s'agit d'une bonne adaptation.
Le récit est plein d'esprit, prenant et mélancolique à la fois. Le dessin très pictural de De Metter met en scène les personnages de manière très vivante. Attention, ce n'est pas non plus d'une beauté graphique abyssale, il faut accepter le caractère "expressionniste" du dessin de De Metter.
Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à entrer dans l'univers de Joann Sfar. Pendant des années j'ai essayé, mais franchement... non. Alors qu'est-ce qui fait que maintenant je donne carrément un coup de coeur à un de ces livres ?
Et bien ce n'est pas directement le sujet de la chronique, mais Klezmer m'a permis d'enfin entrer dans cette univers. Pourquoi je vous parle de ça, "quel est le lien ?" me direz-vous avec justesse. Et bien c'est sa judaïcité (celle de Sfar) qu'il exprime à travers ces deux oeuvres (je ne connais pas encore les autres).
"Le chat du rabbin", c'est d'abord... un chat, curieux et philosophe. C'est aussi le rabbin, avec toutes ses contradictions. C'est Zlabya, c'est son mari, c'est le cousin Malka et son lion et c'est le cheikh Sfar aussi.
C'est peut-être dû à mon parcours personnel dans ma foi, mais j'aime énormément ce rabbin bon vivant pour qui sa fille et sa famille sont tout. J'aime son "intelligence" vis à vis de sa foi et de celle des autres. Et ces caractéristiques se retrouvent dans tant de ces personnages (Le Malka, le cheikh Sfar, l'ashkénaze et sa femme, entre autres) que je ne peux m'empêcher de penser que Joann est moins païen que ne pourrait le laisser supposer d'autres de ces oeuvres.
Je pourrais continuer longtemps sur ce mode-là, mais en conclusion, lisez "Le chat du rabbin", si cela ne vous fait pas de bien à l'âme, cela en fera à votre esprit !
L'avantage de l'âge : j'ai lu, moi, la suite. Et elle ne faisait que s'améliorer d'album en album ! Résultat : je l'ai tant prêtée et reprêtée ma p'tite chatte, qu'un jour elle n'est pas revenue. Bah, c'est le destin des félins ! sourire...
Ne me reste plus qu'à la racheter.
Et pourquoi c'est si bien, me direz-vous ?
Parce que c'est féminin en diable - voilà ce que c'est que d'avoir UNE scénariste, avec des histoires, disons-le, féministes (non, ce n'est pas un gros mot !).
Les scènes d'amour (pardon, moi je ne dis pas "de cul") sont particulièrement réussies, avec une minette qui adore son matou mais ne laisse pas sa part aux chiens, bref : une véritable bible du plaisir.
En prime, le personnage superbe de la copine handicapée qui, elle aussi, fait l'amour ! Bravo au duo d'auteurs !
Lynxette félinophile
Je ne connais pas le travail de Sébastien Ferran, mais je sens que je ne vais pas tarder à me procurer L'Odyssée, qu'il a aussi adaptée. Ici c'est donc le célèbre opéra de Richard Wagner qui nous est proposé, "librement". Un gros point commun entre ces deux mythes : ce sont des histoires où les dieux sont montrés presque comme des humains. Dans l'oeuvre d'Homère, les dieux se querellent comme dans une cour de récréation. Dans celle de Wagner, on voit notamment Wotan (Odin dans la tradition nordique) choisir d'abandonner ses deux enfants nés de l'union avec une mortelle, pour ne pas mettre en péril le couple compliqué qu'il forme avec Fricka (Frigg). Encore un qui a peur de sa mégère de bonne femme.
Ne connaissant pas l'oeuvre de Wagner, je ne saurai juger la liberté d'adaptation que s'est permis Ferran. Je me concentrerai donc sur la BD telle quelle. Celle-ci est plutôt bien faite, l'histoire est assez bien racontée. Le récit est très intéressant, et se lit sans gros problème. Le dessin est plutôt agréable, même s'il est semi-réaliste finalement. Mais quoi de mieux pour une légende ? Je relèverai tout de même qu'il y a moins de soins apportés aux visages, féminins en particulier. C'est un peu dommage.
Je vous recommande le doigt d'honneur d'Albérich à Wotan lorsque celui-ci vient lui réclamer l'Or du Rhin.
Finalement elle est pas mal cette adaptation de légende rhénane. Allez, on lui met un 3,5/5.
Figurec est une société secrète dont l’activité consiste à louer les services de figurants professionnels pour apparaître dans les mariages, les supermarchés, les réunions de famille… Un jeune auteur de théâtre en mal d’inspiration apprend par hasard son existence. Il décide alors de recruter lui-même des figurants pour épater parents et amis et égayer une vie jusque là bien monotone.
Qui n’a pas rêvé un jour d’une vie sur mesure, de pouvoir choisir ses amis, ses relations de travail, d’organiser son propre enterrement ? Si tout cela était possible, que feriez-vous ? On connaissait Fabrice Caro auteur de BD (Le Steak Haché de Damoclès, Talijanska…). On le découvre ici écrivain puisque « Figurec » est l’adaptation d’un roman éponyme sorti chez Gallimard en 2006. Cet album nous propose plusieurs niveaux de lecture. Certains y verront une description sans concession de la solitude, du besoin de reconnaissance, de la superficialité des relations humaines. D’autres, plus paranoïaques, y trouveront une illustration parfaite d’une société où chaque individu est manipulé.
Le découpage de Christian De Metter est tout simplement exceptionnel. La narration est lente et monte en puissance jusqu’au dénouement final. Son style très particulier d’aquarelles en couleur directe rend les personnages très expressifs et semble les saisir dans leur intimité. Les deux auteurs nous livrent ici un thriller haletant, une peinture tragique de notre société individualiste. Bref, un album de très grande qualité.
Là où vont nos pères est sans doute une des plus belles choses que vous proposent les étals de vos librairies, en ce moment. Un récit relativement simple, illustré de main de maître par un dessinateur qui sait donner à chacune de ses images, une force d'évocation assez phénoménale. Si je devais le rapprocher de quelque chose de déjà connu, j’évoquerais Schuiten. Mais là encore, ce serait trop réducteur, car en plus de livrer un dessin parfaitement soigné, Tan s’adonne à un autre art difficile : la bd muette. Il y a des planches qui sont de véritables modèles de narration en bd.
Voilà pour l’aspect formel. Ce qui, maintenant, m’empêche de donner 5 étoiles à ce superbe album, c’est le petit je–ne-sais-quoi de dramaturgie qui manque au scénario et à sa thématique. Je m’explique : on dirait que Tan a voulu avant tout dédramatiser le thème de l’immigration ; s’il évoque les raisons dramatiques qui ont poussé certains à quitter leur pays, il présente l’intégration comme quelque chose de relativement évident à plus ou moins court terme. Il y a là je pense, une certaine vision « culturelle » de l’immigration, une vision typiquement anglo-saxonne. Des pays comme les USA ou l’Australie (d’où Tan est originaire) se sont constitués par les vagues d’immigration successives. Pratiquement chaque habitant est donc un immigré ou un fils d’immigré, chacun a dès lors plus de chance d’être traité à égalité avec les autres. Il n’en est pas de même en France et en Belgique, je pense, où, non seulement l'état est moins accueillant, mais où la discrimination quasi systématique mine les espoirs d’avenir des enfants d'immigrés. Chez Tan, pas de traces de la moindre discrimination, le pays est relativement accueillant, les seules réelles difficultés à s’intégrer sont dues à un dépaysement culturel. C’est là, je pense, une des limites de cette bd.
Un très bel album dont le sujet tourne autour de la vieillesse et notamment la maladie d’Alzheimer. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé en Bd d’œuvre illustrant cette terrible affection avec autant de justesse.
Si la lecture des petits ruisseaux donnerait presque envie de vieillir (je dis bien presque…), il n’en est rien après la lecture de "Rides".
Le sujet est vraiment dramatique et pourtant l’auteur arrive à construire une très belle histoire à la fois pleine d’humour, d’espièglerie et de tendresse.
Le dessin se prête bien à ce récit dont les personnages sont excessivement attachants, et bien que la fin soit écrite par avance, l’auteur arrive tout de même à nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure, mais cela je vous le laisse découvrir.
Un vrai coup de cœur.
Je sais que Ro, Spooky et Alix insistent pour que l'on dépose des avis détaillés mais en même temps il me paraît difficile d'en rajouter étant donné le nombre de posteurs ayant donné la note de 5/5.
J'ai adoré cette série : ses dessins, ses couleurs, ses dialogues et leurs nombreuses références, ses histoires dans l'histoire (il faut avoir l'oeil aux aguets pour déceler toutes les petites blagues disséminées ça et là) et ses personnages attachants (mon coup de coeur va à Eusèbe).
Au final une seule question reste en suspens : A QUAND LA SORTIE DU TOME 8 ????????
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Les Noëls de Franquin
Ca, c'est du tout bon !... Ah que oui !... Le postulat est tout simple, mais ces errances nocturnes du "petit Noël" sont pour moi une oeuvre quasi magistrale de Franquin. Je possède toujours cette histoire, dans un hebdo Spirou "spécial Noël" d'il y a ... très longtemps. Et ce fabuleux souvenir d'enfance m'est revenu ; moi aussi je m'étais parfois imaginé jouer avec ces petites voitures, ces petits trains, ces personnages qui ornent encore de nos jours les panneaux de circulation. Grâce à son art, Franquin parvient ici à transformer une triste nuit en un univers vraiment féerique. Un véritable moment de pur bonheur ; simple, mais diablement efficace. J'ai aussi retrouvé cette seconde histoire où le petit Noël, "mis de côté" par d'autres gosses de son âge, sera rattrapé par la magie de la fête de Pâques. Deux histoires somptueuses dans leur graphisme et narration. Un vrai souvenir d'enfance qui n'a pas pris une ride. Deux formidables contes réalisés par un des plus grands. Ma cote perso : 4,5/5.
Aldébaran
Cette série que je viens seulement de découvrir, mais dont j'avais souvent entendu parler, m'a transporté vraiment sur une autre planète, et c'est le cas de le dire vue l'histoire de la BD. L'histoire, c'est vrai, se met en place très doucement mais ce n'est jamais ennuyeux et on a envie de toujours savoir ce qui va se passer pour nos héros, certes un peu "puérils" ces personnages dans leurs réactions mais malgré tout très attachants. Le dessin m'a paru simple mais pas dénué d'intérêt, il sert bien le récit et est précis et bien mis en forme. Au final, une série à recommander à tous ceux qui ont le coeur à la rêverie et à l'aventure.
Figurec
Tout pareil que les deux aviseurs précédents ! Je ne connais pas le roman dont cette bd est adaptée, mais la qualité du résultat amène à penser qu'il s'agit d'une bonne adaptation. Le récit est plein d'esprit, prenant et mélancolique à la fois. Le dessin très pictural de De Metter met en scène les personnages de manière très vivante. Attention, ce n'est pas non plus d'une beauté graphique abyssale, il faut accepter le caractère "expressionniste" du dessin de De Metter.
Le Chat du Rabbin
Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à entrer dans l'univers de Joann Sfar. Pendant des années j'ai essayé, mais franchement... non. Alors qu'est-ce qui fait que maintenant je donne carrément un coup de coeur à un de ces livres ? Et bien ce n'est pas directement le sujet de la chronique, mais Klezmer m'a permis d'enfin entrer dans cette univers. Pourquoi je vous parle de ça, "quel est le lien ?" me direz-vous avec justesse. Et bien c'est sa judaïcité (celle de Sfar) qu'il exprime à travers ces deux oeuvres (je ne connais pas encore les autres). "Le chat du rabbin", c'est d'abord... un chat, curieux et philosophe. C'est aussi le rabbin, avec toutes ses contradictions. C'est Zlabya, c'est son mari, c'est le cousin Malka et son lion et c'est le cheikh Sfar aussi. C'est peut-être dû à mon parcours personnel dans ma foi, mais j'aime énormément ce rabbin bon vivant pour qui sa fille et sa famille sont tout. J'aime son "intelligence" vis à vis de sa foi et de celle des autres. Et ces caractéristiques se retrouvent dans tant de ces personnages (Le Malka, le cheikh Sfar, l'ashkénaze et sa femme, entre autres) que je ne peux m'empêcher de penser que Joann est moins païen que ne pourrait le laisser supposer d'autres de ces oeuvres. Je pourrais continuer longtemps sur ce mode-là, mais en conclusion, lisez "Le chat du rabbin", si cela ne vous fait pas de bien à l'âme, cela en fera à votre esprit !
Omaha - Danseuse féline
L'avantage de l'âge : j'ai lu, moi, la suite. Et elle ne faisait que s'améliorer d'album en album ! Résultat : je l'ai tant prêtée et reprêtée ma p'tite chatte, qu'un jour elle n'est pas revenue. Bah, c'est le destin des félins ! sourire... Ne me reste plus qu'à la racheter. Et pourquoi c'est si bien, me direz-vous ? Parce que c'est féminin en diable - voilà ce que c'est que d'avoir UNE scénariste, avec des histoires, disons-le, féministes (non, ce n'est pas un gros mot !). Les scènes d'amour (pardon, moi je ne dis pas "de cul") sont particulièrement réussies, avec une minette qui adore son matou mais ne laisse pas sa part aux chiens, bref : une véritable bible du plaisir. En prime, le personnage superbe de la copine handicapée qui, elle aussi, fait l'amour ! Bravo au duo d'auteurs ! Lynxette félinophile
L'Anneau des Nibelungen
Je ne connais pas le travail de Sébastien Ferran, mais je sens que je ne vais pas tarder à me procurer L'Odyssée, qu'il a aussi adaptée. Ici c'est donc le célèbre opéra de Richard Wagner qui nous est proposé, "librement". Un gros point commun entre ces deux mythes : ce sont des histoires où les dieux sont montrés presque comme des humains. Dans l'oeuvre d'Homère, les dieux se querellent comme dans une cour de récréation. Dans celle de Wagner, on voit notamment Wotan (Odin dans la tradition nordique) choisir d'abandonner ses deux enfants nés de l'union avec une mortelle, pour ne pas mettre en péril le couple compliqué qu'il forme avec Fricka (Frigg). Encore un qui a peur de sa mégère de bonne femme. Ne connaissant pas l'oeuvre de Wagner, je ne saurai juger la liberté d'adaptation que s'est permis Ferran. Je me concentrerai donc sur la BD telle quelle. Celle-ci est plutôt bien faite, l'histoire est assez bien racontée. Le récit est très intéressant, et se lit sans gros problème. Le dessin est plutôt agréable, même s'il est semi-réaliste finalement. Mais quoi de mieux pour une légende ? Je relèverai tout de même qu'il y a moins de soins apportés aux visages, féminins en particulier. C'est un peu dommage. Je vous recommande le doigt d'honneur d'Albérich à Wotan lorsque celui-ci vient lui réclamer l'Or du Rhin. Finalement elle est pas mal cette adaptation de légende rhénane. Allez, on lui met un 3,5/5.
Figurec
Figurec est une société secrète dont l’activité consiste à louer les services de figurants professionnels pour apparaître dans les mariages, les supermarchés, les réunions de famille… Un jeune auteur de théâtre en mal d’inspiration apprend par hasard son existence. Il décide alors de recruter lui-même des figurants pour épater parents et amis et égayer une vie jusque là bien monotone. Qui n’a pas rêvé un jour d’une vie sur mesure, de pouvoir choisir ses amis, ses relations de travail, d’organiser son propre enterrement ? Si tout cela était possible, que feriez-vous ? On connaissait Fabrice Caro auteur de BD (Le Steak Haché de Damoclès, Talijanska…). On le découvre ici écrivain puisque « Figurec » est l’adaptation d’un roman éponyme sorti chez Gallimard en 2006. Cet album nous propose plusieurs niveaux de lecture. Certains y verront une description sans concession de la solitude, du besoin de reconnaissance, de la superficialité des relations humaines. D’autres, plus paranoïaques, y trouveront une illustration parfaite d’une société où chaque individu est manipulé. Le découpage de Christian De Metter est tout simplement exceptionnel. La narration est lente et monte en puissance jusqu’au dénouement final. Son style très particulier d’aquarelles en couleur directe rend les personnages très expressifs et semble les saisir dans leur intimité. Les deux auteurs nous livrent ici un thriller haletant, une peinture tragique de notre société individualiste. Bref, un album de très grande qualité.
Là où vont nos pères
Là où vont nos pères est sans doute une des plus belles choses que vous proposent les étals de vos librairies, en ce moment. Un récit relativement simple, illustré de main de maître par un dessinateur qui sait donner à chacune de ses images, une force d'évocation assez phénoménale. Si je devais le rapprocher de quelque chose de déjà connu, j’évoquerais Schuiten. Mais là encore, ce serait trop réducteur, car en plus de livrer un dessin parfaitement soigné, Tan s’adonne à un autre art difficile : la bd muette. Il y a des planches qui sont de véritables modèles de narration en bd. Voilà pour l’aspect formel. Ce qui, maintenant, m’empêche de donner 5 étoiles à ce superbe album, c’est le petit je–ne-sais-quoi de dramaturgie qui manque au scénario et à sa thématique. Je m’explique : on dirait que Tan a voulu avant tout dédramatiser le thème de l’immigration ; s’il évoque les raisons dramatiques qui ont poussé certains à quitter leur pays, il présente l’intégration comme quelque chose de relativement évident à plus ou moins court terme. Il y a là je pense, une certaine vision « culturelle » de l’immigration, une vision typiquement anglo-saxonne. Des pays comme les USA ou l’Australie (d’où Tan est originaire) se sont constitués par les vagues d’immigration successives. Pratiquement chaque habitant est donc un immigré ou un fils d’immigré, chacun a dès lors plus de chance d’être traité à égalité avec les autres. Il n’en est pas de même en France et en Belgique, je pense, où, non seulement l'état est moins accueillant, mais où la discrimination quasi systématique mine les espoirs d’avenir des enfants d'immigrés. Chez Tan, pas de traces de la moindre discrimination, le pays est relativement accueillant, les seules réelles difficultés à s’intégrer sont dues à un dépaysement culturel. C’est là, je pense, une des limites de cette bd.
La Tête en l'air (Rides)
Un très bel album dont le sujet tourne autour de la vieillesse et notamment la maladie d’Alzheimer. Je dois dire que je n’ai pas encore trouvé en Bd d’œuvre illustrant cette terrible affection avec autant de justesse. Si la lecture des petits ruisseaux donnerait presque envie de vieillir (je dis bien presque…), il n’en est rien après la lecture de "Rides". Le sujet est vraiment dramatique et pourtant l’auteur arrive à construire une très belle histoire à la fois pleine d’humour, d’espièglerie et de tendresse. Le dessin se prête bien à ce récit dont les personnages sont excessivement attachants, et bien que la fin soit écrite par avance, l’auteur arrive tout de même à nous faire réfléchir sur le monde qui nous entoure, mais cela je vous le laisse découvrir. Un vrai coup de cœur.
De Cape et de Crocs
Je sais que Ro, Spooky et Alix insistent pour que l'on dépose des avis détaillés mais en même temps il me paraît difficile d'en rajouter étant donné le nombre de posteurs ayant donné la note de 5/5. J'ai adoré cette série : ses dessins, ses couleurs, ses dialogues et leurs nombreuses références, ses histoires dans l'histoire (il faut avoir l'oeil aux aguets pour déceler toutes les petites blagues disséminées ça et là) et ses personnages attachants (mon coup de coeur va à Eusèbe). Au final une seule question reste en suspens : A QUAND LA SORTIE DU TOME 8 ????????