C'est le chef-d’œuvre concernant le Surfer. Moebius nous a fait l'Incal version Marvel ou l'inverse et ça donne un résultat époustouflant de mysticisme et de sobriété à la fois. J'adore.
Bizarrement, si ce bouquin ne m'a pas sensibilisé à Giraud et Moebius (j'y suis venu plus tard...), il m'a vraiment fait basculer dans le monde des comics tout en me rendant très exigeant sur les oeuvres produites (même et surtout en mensuel ou bimestriel...).
Aujourd'hui après Keane et Zinckiewicz dans les 90's on peut s'éclater avec les Ultimates, "Authority" ou Rising Stars : le comics n'a d'intérêt que politique, si le graphisme et le script suivent bien sûr !
Très bonne bd de western...
Les dessins sont très bons, même s'il faut aimer le style, et le scénario bien que certains le considèrent comme classique, est bien mené.
Le héros, qui me fait beaucoup penser à Sean Connery, soit dit en passant, évolue au fil de l'histoire et change du tout au tout du début à la fin.
Bref, si vous aimez les westerns, ou tout simplement les bonnes bd, foncez !
Etonnant. Le ton donné dans les premières planches laisse penser à une chronique ordinaire de la solitude et de la misère affective. Hors, c’est à tout autre chose que nous convie Jason.
Il n’y a aucun temps mort, mais au contraire un bon tempo, et l’on glisse, d’une planche à l’autre, dans une histoire de plus en plus déjantée et surprenante, où l’absurde le dispute au macabre, pour notre plus grand plaisir.
Pas de doute possible, on est bien dans la collection “Sang” d’Atrabile ! :D
A noter que les dialogues sont quasiment absents, mais que cela n’entrave nullement la compréhension. En cela, le pouvoir narratif de son dessin pourtant très sobre est assez euh... éloquent. Bon, il faut dire aussi que le scénario n’est pas d’une grande complexité, mais bon nombre d’auteurs se seraient pourtant sans doute cru obligés d’en mettre.
Jason sait bien préparer ses effets pour mieux ménager le suspense, et la fin... pas forcément celle que l’on attendait, conclue joliment ce drôle d’album.
Un petit bémol, toutefois : ça se lit très très vite. Ma vraie note est plutôt 3.5 pour cette raison.
Oulà, une grande série à ne pas manquer, avec un thème plus fantastique que SF, je trouve, mais bon, c'est à voir.
Les premiers albums sont d'un accès un peu difficile, car on se demande bien où l'auteur veut exactement en venir, puis là série décolle littéralement, car on se rend compte que la série nous mène complètement en bateau... et c'est une sensation assez géniale. Ceci dit, cela reste extrêmement accessible, en tout cas bien plus que les délires ésotériques dans lesquels Andreas a parfois l'habitude de nous conduire (je pense à Rork, notamment).
Amateurs de retournements, d'histoires franchement biscornues, Arq est fait pour vous. Très très bien.
Woaw ! Un premier tome très prenant, qui se penche (après Le Tueur) sur la psychologie et la solitude du tueur à gage.
Ici, les moyens utilisés sont relativement différents. A la différence du héros de Jacamon et Matz, le tueur de "Malone" parle beaucoup à ses contemporains et ne s’adresse pas à nous au travers d’une voix-off. Il est donc soit très bavard (j’ai trouvé le long dialogue du début de très bonne qualité, un peu prise de tête, mais d’une profondeur assez rare), soit totalement silencieux (j’ai aimé aussi le « silence » de cette bd).
Le dessin est de qualité, mais vaut surtout dans son découpage, nerveux et très élaboré. L’intrigue est tout à la fois lente et prenante et échappe à la plupart des clichés narratifs du genre. Pour ma part, un achat et une lecture hautement conseillés.
"Billy Wild" est un western fantastique en noir et blanc. L’histoire met en scène un jeune chasseur de prime « Billy Wild ». Celui-ci a la particularité d’en être à sa 237ème victime ! Comment fait-il pour être aussi invincible ? D’où vient-il ? Telles sont quelques-unes des questions que le bédéphile est invité à découvrir au fur et à mesure de la lecture.
Pour être franc, ça fait bien longtemps que je n’ai pas eu une telle claque devant un dessin en noir et blanc ! Le trait de Griffon est très impressionnant ! Apparemment, ce jeune dessinateur est un spécialiste de la caricature. Ce talent, le lecteur peut le deviner aisément en contemplant les personnages : tous ont des « gueules » terribles et le physique des personnage est déformé exagérément. Il y a dans ce style de Griffon quelque chose de très personnel et d’une remarquable maturité : le trait est fin, les ombres sont bien placées et ne surchargent pas inutilement les cases, les cadrages sont vraiment très réussis, les séquences s’enchaînent comme si on regardait un film (ralentis, gros zooms, grands espaces, on en a plein la vue !).
Bref, il faudra le surveiller ce Griffon ! Je suis sûr qu’il se fera rapidement une place importante dans le monde de la bd.
Quant au scénario, il m’est apparu accrocheur. J’ai été fasciné par Billy Wild et l’énigmatique Linus. Les flash-backs ont permis de m’intéresser au personnage principal. Et surtout, ça flingue à tout va ! ça bouge énormément ! ça gifle ! En gros, je pense qu’il est impossible pour un fan de western de s’ennuyer en lisant cette bd !
Seul hic : la bd coûte 15 euros et le lecteur n’a le droit qu’à une couverture souple, c’est un peu mesquin…
En conclusion, cette bd nous propose un super dessin, des personnages intéressants (et forts en gueule !), un scénario accrocheur et une ambiance digne des meilleurs westerns de Sergio Léone… Vous êtes fans de westerns ?... Alors qu’attendez-vous pour lire "Billy Wild" ? Grouillez-vous !
Voila une série intéressante qui nous plonge avec bonheur dans l’ambiance des romans noirs français des années 50.
Un scénario plaisant mais alors la qualité du dessin et les soucis du détail dans les voitures sont particulièrement bien rendus. Dommage qu’il n’y ait pas d’autres épisodes.
Alain Campion
"Songes" ou Caroline la voluptueuse.
Le scénario de Filippi n’est pas très relevé, tout du moins sur le premier tome, l’auteur s’amuse à mettre son héroïne pulpeuse dans des situations embarrassantes et dangereuses, mais ça n’a pas l’air de la déranger plus que ça. Caroline ! Coquine ! :8 La succession de scénettes rêvées, fantasmées, n’est qu’un prétexte pour nous faire contempler la magnifique plastique de la pin up. Alors voilà, ça c’est dit, après on a deux possibilités ; soit on voit ça comme du gâchis et on est déçu, soit on s’en contente en prenant ça pour du second degré jouant sur les clichés et on en prend plein les mirettes. Moi j’ai opté pour la seconde solution. Et puis il faut aussi ajouter que l’univers mis en place tout autour, ce mélange de futur à vapeur et de fantastique, est plutôt réussi et très intriguant. Et bien sûr il faut aussi voir que ce n’est qu’un tome 1 qui annonce peut être les prémisses de quelque chose de plus conséquent mais pour ça il faut attendre la suite.
Les dessins et les couleurs de Dodson (assisté par Rendon pour la couleur) sont, comme vous l’aurez déjà sûrement compris, l’atout majeur de cette série. Et c’est franchement très joli. L’anatomie de la femme n’a pas de secret pour l’auteur, que de rondeurs et de sensualité. Les prises de vue et les statures sont soigneusement choisies. C’est très volage mais c’est ravissant. A cela, il faut ajouter de bons décors et des machineries astucieusement belles. La mise en couleur pastel ajoute au tout un côté très glamour.
A noter, la magnifique couverture avec son esthétique rétro et kitsch, bien tape à l’œil.
"Lola Bogota" une bombe qui n’a pas sa langue dans sa poche !
La force des scénarii de cette série réside dans le côté déjanté et loufoque très année 70 associé à l’ambiance polar franco-italienne des années 60 mise en place par Brrémaud qui s’est allégrement inspiré des Tontons flingueurs de Lautner. Mais cette force vient aussi et surtout du ton et des dialogues de Chanoinat qui sentent bon le Audiard. Alors bien sûr les aventures de Lola et de ses deux acolytes : trafic de coke, luxure ou attaque de train, ne sont que des prétextes pour respirer cette atmosphère jouissive et décapante, mais ce n’est pas grave parce que c’est bon. J’ai lu les trois histoires dans la foulée tant j’ai été charmé et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de réactions ici sur cette série. Je vous invite à vite corriger ça, car ça vaut vraiment le coup.
Les dessins de Reynès sont excellents, il a un sacré coup de patte pour dessiner les nanas court-vêtues armées de gros calibres mais est aussi très doué dans la caricature de stars du cinoche : Blier, Ventura... dans un style semi-réaliste-cartoonesque bien a lui. Ses cadrages et ses prises de vues sont toujours justes et particulièrement réussis dans les scènes d’action.
Les couleurs de Romanet collent bien aux dessins et à l’ambiance, tantôt sombre tantôt très colorée. Ça reste simple mais pas simpliste.
Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant.
Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère.
J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal.
Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Silver Surfer - Parabole (Moebius)
C'est le chef-d’œuvre concernant le Surfer. Moebius nous a fait l'Incal version Marvel ou l'inverse et ça donne un résultat époustouflant de mysticisme et de sobriété à la fois. J'adore. Bizarrement, si ce bouquin ne m'a pas sensibilisé à Giraud et Moebius (j'y suis venu plus tard...), il m'a vraiment fait basculer dans le monde des comics tout en me rendant très exigeant sur les oeuvres produites (même et surtout en mensuel ou bimestriel...). Aujourd'hui après Keane et Zinckiewicz dans les 90's on peut s'éclater avec les Ultimates, "Authority" ou Rising Stars : le comics n'a d'intérêt que politique, si le graphisme et le script suivent bien sûr !
L'Etoile du Désert
Très bonne bd de western... Les dessins sont très bons, même s'il faut aimer le style, et le scénario bien que certains le considèrent comme classique, est bien mené. Le héros, qui me fait beaucoup penser à Sean Connery, soit dit en passant, évolue au fil de l'histoire et change du tout au tout du début à la fin. Bref, si vous aimez les westerns, ou tout simplement les bonnes bd, foncez !
Des morts et des vivants
Etonnant. Le ton donné dans les premières planches laisse penser à une chronique ordinaire de la solitude et de la misère affective. Hors, c’est à tout autre chose que nous convie Jason. Il n’y a aucun temps mort, mais au contraire un bon tempo, et l’on glisse, d’une planche à l’autre, dans une histoire de plus en plus déjantée et surprenante, où l’absurde le dispute au macabre, pour notre plus grand plaisir. Pas de doute possible, on est bien dans la collection “Sang” d’Atrabile ! :D A noter que les dialogues sont quasiment absents, mais que cela n’entrave nullement la compréhension. En cela, le pouvoir narratif de son dessin pourtant très sobre est assez euh... éloquent. Bon, il faut dire aussi que le scénario n’est pas d’une grande complexité, mais bon nombre d’auteurs se seraient pourtant sans doute cru obligés d’en mettre. Jason sait bien préparer ses effets pour mieux ménager le suspense, et la fin... pas forcément celle que l’on attendait, conclue joliment ce drôle d’album. Un petit bémol, toutefois : ça se lit très très vite. Ma vraie note est plutôt 3.5 pour cette raison.
Arq
Oulà, une grande série à ne pas manquer, avec un thème plus fantastique que SF, je trouve, mais bon, c'est à voir. Les premiers albums sont d'un accès un peu difficile, car on se demande bien où l'auteur veut exactement en venir, puis là série décolle littéralement, car on se rend compte que la série nous mène complètement en bateau... et c'est une sensation assez géniale. Ceci dit, cela reste extrêmement accessible, en tout cas bien plus que les délires ésotériques dans lesquels Andreas a parfois l'habitude de nous conduire (je pense à Rork, notamment). Amateurs de retournements, d'histoires franchement biscornues, Arq est fait pour vous. Très très bien.
Malone
Woaw ! Un premier tome très prenant, qui se penche (après Le Tueur) sur la psychologie et la solitude du tueur à gage. Ici, les moyens utilisés sont relativement différents. A la différence du héros de Jacamon et Matz, le tueur de "Malone" parle beaucoup à ses contemporains et ne s’adresse pas à nous au travers d’une voix-off. Il est donc soit très bavard (j’ai trouvé le long dialogue du début de très bonne qualité, un peu prise de tête, mais d’une profondeur assez rare), soit totalement silencieux (j’ai aimé aussi le « silence » de cette bd). Le dessin est de qualité, mais vaut surtout dans son découpage, nerveux et très élaboré. L’intrigue est tout à la fois lente et prenante et échappe à la plupart des clichés narratifs du genre. Pour ma part, un achat et une lecture hautement conseillés.
Billy Wild
"Billy Wild" est un western fantastique en noir et blanc. L’histoire met en scène un jeune chasseur de prime « Billy Wild ». Celui-ci a la particularité d’en être à sa 237ème victime ! Comment fait-il pour être aussi invincible ? D’où vient-il ? Telles sont quelques-unes des questions que le bédéphile est invité à découvrir au fur et à mesure de la lecture. Pour être franc, ça fait bien longtemps que je n’ai pas eu une telle claque devant un dessin en noir et blanc ! Le trait de Griffon est très impressionnant ! Apparemment, ce jeune dessinateur est un spécialiste de la caricature. Ce talent, le lecteur peut le deviner aisément en contemplant les personnages : tous ont des « gueules » terribles et le physique des personnage est déformé exagérément. Il y a dans ce style de Griffon quelque chose de très personnel et d’une remarquable maturité : le trait est fin, les ombres sont bien placées et ne surchargent pas inutilement les cases, les cadrages sont vraiment très réussis, les séquences s’enchaînent comme si on regardait un film (ralentis, gros zooms, grands espaces, on en a plein la vue !). Bref, il faudra le surveiller ce Griffon ! Je suis sûr qu’il se fera rapidement une place importante dans le monde de la bd. Quant au scénario, il m’est apparu accrocheur. J’ai été fasciné par Billy Wild et l’énigmatique Linus. Les flash-backs ont permis de m’intéresser au personnage principal. Et surtout, ça flingue à tout va ! ça bouge énormément ! ça gifle ! En gros, je pense qu’il est impossible pour un fan de western de s’ennuyer en lisant cette bd ! Seul hic : la bd coûte 15 euros et le lecteur n’a le droit qu’à une couverture souple, c’est un peu mesquin… En conclusion, cette bd nous propose un super dessin, des personnages intéressants (et forts en gueule !), un scénario accrocheur et une ambiance digne des meilleurs westerns de Sergio Léone… Vous êtes fans de westerns ?... Alors qu’attendez-vous pour lire "Billy Wild" ? Grouillez-vous !
Le Marquis
Voila une série intéressante qui nous plonge avec bonheur dans l’ambiance des romans noirs français des années 50. Un scénario plaisant mais alors la qualité du dessin et les soucis du détail dans les voitures sont particulièrement bien rendus. Dommage qu’il n’y ait pas d’autres épisodes. Alain Campion
Songes
"Songes" ou Caroline la voluptueuse. Le scénario de Filippi n’est pas très relevé, tout du moins sur le premier tome, l’auteur s’amuse à mettre son héroïne pulpeuse dans des situations embarrassantes et dangereuses, mais ça n’a pas l’air de la déranger plus que ça. Caroline ! Coquine ! :8 La succession de scénettes rêvées, fantasmées, n’est qu’un prétexte pour nous faire contempler la magnifique plastique de la pin up. Alors voilà, ça c’est dit, après on a deux possibilités ; soit on voit ça comme du gâchis et on est déçu, soit on s’en contente en prenant ça pour du second degré jouant sur les clichés et on en prend plein les mirettes. Moi j’ai opté pour la seconde solution. Et puis il faut aussi ajouter que l’univers mis en place tout autour, ce mélange de futur à vapeur et de fantastique, est plutôt réussi et très intriguant. Et bien sûr il faut aussi voir que ce n’est qu’un tome 1 qui annonce peut être les prémisses de quelque chose de plus conséquent mais pour ça il faut attendre la suite. Les dessins et les couleurs de Dodson (assisté par Rendon pour la couleur) sont, comme vous l’aurez déjà sûrement compris, l’atout majeur de cette série. Et c’est franchement très joli. L’anatomie de la femme n’a pas de secret pour l’auteur, que de rondeurs et de sensualité. Les prises de vue et les statures sont soigneusement choisies. C’est très volage mais c’est ravissant. A cela, il faut ajouter de bons décors et des machineries astucieusement belles. La mise en couleur pastel ajoute au tout un côté très glamour. A noter, la magnifique couverture avec son esthétique rétro et kitsch, bien tape à l’œil.
Lola Bogota
"Lola Bogota" une bombe qui n’a pas sa langue dans sa poche ! La force des scénarii de cette série réside dans le côté déjanté et loufoque très année 70 associé à l’ambiance polar franco-italienne des années 60 mise en place par Brrémaud qui s’est allégrement inspiré des Tontons flingueurs de Lautner. Mais cette force vient aussi et surtout du ton et des dialogues de Chanoinat qui sentent bon le Audiard. Alors bien sûr les aventures de Lola et de ses deux acolytes : trafic de coke, luxure ou attaque de train, ne sont que des prétextes pour respirer cette atmosphère jouissive et décapante, mais ce n’est pas grave parce que c’est bon. J’ai lu les trois histoires dans la foulée tant j’ai été charmé et je ne comprends pas qu’il n’y ait pas plus de réactions ici sur cette série. Je vous invite à vite corriger ça, car ça vaut vraiment le coup. Les dessins de Reynès sont excellents, il a un sacré coup de patte pour dessiner les nanas court-vêtues armées de gros calibres mais est aussi très doué dans la caricature de stars du cinoche : Blier, Ventura... dans un style semi-réaliste-cartoonesque bien a lui. Ses cadrages et ses prises de vues sont toujours justes et particulièrement réussis dans les scènes d’action. Les couleurs de Romanet collent bien aux dessins et à l’ambiance, tantôt sombre tantôt très colorée. Ça reste simple mais pas simpliste.
Mélodie au crépuscule
Mais que c’est beau ! Certes les thèmes abordés sont finalement assez proches de Betty Blues (et de Sumato paraît-il, mais je n’ai pas lu ce dernier), mais qu’importe, c’est toujours aussi poétique et touchant. Amour déçu, amitié, liberté, musique… voyager, sans attache, libre comme le vent… le rêve de tellement de monde… mais un rêve finalement difficilement réalisable, et le retour sur terre n’en est que plus difficile. J’aime ce mélange de beauté onirique et de réalité austère. J’adore les délires graphiques représentant l’effet que la musique de Tchavolo a sur Scipion (le personnage principal)… quelle créativité, ça m’a rappelé le génie de David B. dans L'Ascension du Haut Mal. Je pense que si vous aviez aimé Betty Blues, vous ne serez pas déçu par ce superbe one-shot.