Les derniers avis (8995 avis)

Par Steril
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dol
Dol

Et pan dans la figure ! Après Garduno, en temps de paix, Philippe Squarzoni nous revient en pleine forme pour (nous) taper sur le système libéralo-"socialo"-démocrate et ses fâcheux effets secondaires (ou primaires, c'est selon). Toujours aussi engagé et convaincu (pour ne pas dire fanatique), on sent que l'auteur a la haine, et il nous explique magistralement pourquoi. Tout ça pour aboutir à un bouquin pas franchement agréable à lire, tellement il va nous titiller là où ça fait mal... En lisant le bouquin, je n'ai cessé de penser : "mais putain, dans quel monde de merde on vit, et que fais-je pour que ça change un peu ? Rien, ou si peu...". Certes, comme dans ses précédents ouvrages, l'auteur ne fait pas dans le consensuel, et cherche avant tout à faire passer son message, en usant parfois de procédés scénaristico-stylistiques un peu faciles. Mais dans l'ensemble, je pense que son discours tient parfaitement la route, et que Squarzoni a, plus qu'auparavant, tenu à ce qu'on ne puisse pas lui reprocher de raconter n'importe quoi : j'ai la nette impression qu'il fait preuve de nettement plus de rigueur dans son propos, et c'est tant mieux. Il cède en outre largement la parole à des interlocuteurs auxquels j'accorde tout mon crédit, notamment des membres de la rédaction du Monde diplomatique. Bref, dans l'ensemble, une lecture très instructive, qui brise une foule d'idées préconçues tant rabâchées par les médias, et qui nous ouvre les yeux sur le monde pas joli-joli dans lequel nous vivons. A lire absolument ! P.-S. Pour ceux que ça intéresse, voici la définition de Dol (par mon ami Robert) : Dol : Manœuvres frauduleuses, agissements malhonnêtes tendant à surprendre et tromper quelqu'un en vue de lui faire contracter un engagement qu'il n'aurait pas pris. (et c'est effectivement tout le sujet du bouquin, le dol commis par nos élus, et dont une large part de la population ne peut que pâtir).

01/02/2007 (modifier)
Par Chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Grande ombre
La Grande ombre

Voilà une BD qui commence comme je l'aime. Le scénario est un brin nostalgique, un brin poétique, un brin mystique, un brin mythologique... Un joli mélange qui a permis à ce premier album d'aiguiser ma curiosité et de me donner une réelle envie de lire le second tome... Sur la Terre (?) ou tout au moins un monde qui y ressemble, dans un futur dont il ne nous est rien précisé (mais certaines voitures n'ont plus de roues et avancent par lévitation (ou sur coussin d'air ?)), une mystérieuse ombre envahit tout, tuant tous les êtres vivants sur son avancée... Seule Arcan', une adolescente, semble avoir la clef du mystère. Les anciens dieux greco-romains sont réveillés et se lancent eux aussi dans le combat pour sauver le monde. Le graphisme est tout en douceur, tout en légèreté en ton pastel. Les couleurs bénéficient d'un traitement du meilleur effet. J'apprécie ce style loin d'être tape à l'oeil et tapageur. Le trait est sûr, fin, posé. Vraiment, j'ai été surpris par la qualité générale de l'oeuvre. A suivre.

01/02/2007 (modifier)
Par pol
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Inner City Blues
Inner City Blues

J’ai trouvé que l’histoire était assez simple : une histoire de gangsters et de trafiquants de drogue dans un milieu géré par un syndicat du crime, plutôt original et rigolo, dont les membres sont tous plus véreux les uns que les autres. J’ai trouvé que les dessins étaient assez simples. Le style n’est pas franchement réaliste, mais il colle incroyablement à l’ambiance yéyé-groove-seventies de la BD. Ce graphisme donne un vrai charme à l’ensemble. J’ai trouvé certaines scènes marrantes uniquement grâce au dessin. Simple, oui, mais j’ai trouvé l’ensemble franchement bien. J’ai beaucoup aimé cette histoire vue sous différents points de vue. Chaque tome apporte une autre vision et des éléments nouveaux et c’est bien fait. J’ai vraiment accroché à cette ambiance, j’ai souvent rigolé et je suis particulièrement content de mon achat.

01/02/2007 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vie de Pahé
La Vie de Pahé

Attention... attention... OVNI en vue... mais quel OVNI !... Pahé est un auteur africain que l'éditeur a dégoté. Et il est tombé sur quelqu'un de "bien"... Pahé m'a ici raconté, tout en humour, les périodes marquantes de son existence. C'est vraiment attachant et plein de drôlerie(s). Il narre sa destinée avec de grands yeux d'enfant, ses joies simples ; et m'explique même comment il en est arrivé à "faire de la bande dessinée". Pahé narre et dessine comme il pense ; simplement, avec des mots qui touchent et un trait "d'enfant", simple, parfois rond, qui ne se pose pas la question de savoir où mettre la profondeur de champ. Un album double : fait de lucidité et d'humour comme peuvent en avoir certains auteurs de talent. Et du talent, Pahé, il en a !... Un vrai ambassadeur de cette BD "africaine" que l'on connaît peu, et pourtant pleine de vie et de ressources. 48 pages d'un vrai bonheur...

31/01/2007 (modifier)
Par bab
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Gus
Gus

Christophe Blain est THE auteur que j’ai découvert récemment avec Isaac le pirate et qui m’enchante par ses histoires et ses dessins. Dans "Gus", je me suis régalé. Ces histoires en quelques pages qui se suivent plus ou moins chronologiquement de cowboys filous, brigands et tous aussi fleur bleue les uns que les autres sont un régal. Blain gère à la perfection la dualité des personnages : ces mecs un peu rustres, pas toujours finauds, à la recherche de bons « mauvais coups » pour se faire de l’argent facile et qui en même temps essayent de conduire au mieux leurs vies amoureuses, que ce soient les plans dragues, les séparations, celles dont ils sont amoureux, femmes/enfants,… J’ai trouvé ça beau. Attendrissant même je dirais… Et notamment cette histoire, où pour couvrir la vie conjugale de leur pote, ils vont jusqu'à faire disparaître un gars. C’est énorme. Dans cet album, il y a de l’aventure, de l’amour, de l’amitié, de l’humour… C’est plein de sentiments forts et sincères, loin des stéréotypes du genre dans le western. Bref, c’est riche. Et puis le trait de crayon de Blain illustre parfaitement tout ça, ses visages et postures sont super expressives et ses couleurs superbes. Ca a de la gueule… Une bd que je recommande chaudement.

31/01/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Billy Wild
Billy Wild

Ouille ouille ouille ! Quel dommage que la couverture ne laisse rien voir de l'album ! Car c'est impressionnant : Griffon a un trait exceptionnel. Une maîtrise peut-être absolue du noir et blanc, un sens du découpage plutôt renversant et... Son dessin est vraiment une merveille. Une scène de décompte de victimes d'une fusillade vaut à elle seule le détour. Les cadrages sont variés, le trait extrêmement maîtrisé... Céka disait qu'on l'attendait depuis longtemps cet album, mais c'est vrai que Griffon a dû le peaufiner. C'est un western qu'on n'oublie pas ! Ma note est un peu rabaissée à cause du scénario de Céka. Il est un peu simpliste, un peu trop linéaire, c'est un peu dommage. Mais si le traitement est un peu léger, l'idée de départ est bonne, et plaira sans doute aux fans de western un peu en-dehors des sentiers battus. Un vrai bon premier album, à découvrir !

31/01/2007 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Eclipse
Eclipse

Ah mais quelle nouvelle série nous avons là ! Eclipse possède tous les atouts pour être une belle série de science-fiction, avec tous les éléments du genre, mais aussi de belles incursions dans les sous-genres : planet fantasy, récit de guerre futuriste... Les personnages sont encore un peu difficiles à cerner, ce qui est normal pour un tome d'introduction. Mais il n'empêche qu'on prend beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs quêtes diverses. D'autant plus que le dessin de Sébastien Vastra, s'il n'est pas exceptionnel, est quand même très soigné, accompagné de belles couleurs. Ce n'est pas (encore) au niveau de Sillage, mais c'est un début prometteur. A quand la suite ?

31/01/2007 (modifier)
Par Polette
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Envolée sauvage
L'Envolée sauvage

C'est tout à fait le genre de BD que j'adore. Tout d'abord, le thème est intéressant même s'il est vrai qu'il n'est pas très original. Combien de chef-d'oeuvres, et je ne parle pas de BD, parlent de cette époque ? (La vie est belle, Le vieux fusil, Un sac de bille...) ? L'histoire nous plonge au coeur de la vie de Joseph, cet orphelin juif, à un tournant de sa vie. Il est obligé de fuir sa maison et ses amis pour se cacher, seul. J'ai souvent été émue : lors des adieux déchirants de Joseph à sa "famille", lors des railleries si cruelles des enfants, quand se développe l'amitié entre Joseph et Auguste... Quant au dessin, il sublime l'histoire. J'aime énormément ce type de dessin, façon "dessin animé", avec de magnifiques couleurs adaptées à l'histoire. Les visages sont très expressifs, les cadrages originaux. Au final, une magnifique BD dont j'ai hâte de découvrir la suite. Si la fin est tout aussi belle que le 1er tome, cette série gagnera alors peut-être sa 5ème étoile... A découvrir d'urgence !

31/01/2007 (modifier)
Par Chalybs
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Universal War One
Universal War One

Etait ce bien la peine de ma part de rajouter mon commentaire à cette série incontournable, quand tant de personnes l’a déjà fait ? Enfin, voici cette série en 6 tomes maintenant achevée. Il est l'heure de faire un point. Dés le premier tome, le ton est donné. C’est comme on s’y attend, un tome d’introduction. Il met en place les lieux, la scène, le problème, un peu de background et les personnages. Mais la grande réussite tient au fait qu’on ne s’aperçoit de tout cela. On lit et des les premières pages on est gobé par l’intensité du scénario. On ne comprend pas comment on réussit à partir avec l’équipe Purgatory sans même s’apercevoir que l’on a déjà lu les 48 pages… On referme l’album et on s’aperçoit alors qu’on l’a lu en apnée, tellement l’intensité est élevée. Le second tome est une vraie bombe scénaristique. Bajram nous livre un scénario d'une intensité ahurissante. Les évènements et les faits présentés dans cet opus sont énormes et on se demande comment Bajram va faire pour tenir la distance avec autant de brio. On sent que Bajram a potassé avant de ce lancer dans cette série. Les effets physiques annoncés sont 100% crédibles. Reste à découvrir leur origine et vérifier la cohérence de l'ensemble. Seuls lors des derniers tomes, Bajram passe plus rapidement sur les théories, passant directement à leur effet et implication dans l'histoire. Maintenant, avec du recul, les scientifiques de la flotte sont plutôt des billes car, même si le mur noir est nouveau et surprenant, la physique permettant de le décrire existe déjà. Bajram n'a rien inventé :-). Et comme il le signale lui même, les théories sont pompées chez Einstein. Le tome 3 compose la fin d'une sorte de premier cycle. Ce troisième tome pour ma part en deviendrait presque décevant. La trame ayant déjà été écrite dans les deux premiers… En effet, ici, Bajram utilise un artifice éculé qui déçoit tant le scénario jusqu’à présent été inventif. Et oui, afin de comprendre ce qu’il s’est passé, un mystérieux homme barbu fait son apparition. Et hop, il nous raconte tout ! Trop facile… En revanche, le reste du scénario qui s’imbrique par tranche dans ce récit du passé et du pourquoi de la station orbital est comme le reste bien découpé et surprenant. Je passe vite fait sur le tome 4 qui ne présente aucune nouveauté et continu le travail génial de Bajram. Le tome 5 est plus intimiste. Après la folie de l'action des trois premiers tomes, nous sommes rentrés dans un scénario vraiment élaboré, oscillant entre aventure, polar et thriller de sciences fiction. Nos héros sont confrontés à l'horreur de la folie des hommes. Précipités à cette occasion dans un endroit défiant l'imagination, cela permet à Bajram de nous livrer un début de scénario en huis clos avec nos héros pris dans un drôle de piège. Si la raison est bonne, la solution est toute aussi folle ! Mais cela permet à Bajram de continuer cette série et de constamment relancer l'intérêt. C'est vraiment incroyable le travail scénaristique que Bajram fournit. Chaque tome nous amène au sommet de la folie humaine, au cœur du courage qui réside en chacun de nous, à chaque fois on se dit, ça y est, Bajram ne pourra plus repousser les limites de l'imaginaire, mais, si, chaque fois, Bajram y parvient dans une débauche ahurissante de tension, d'absurdité, d'intimité, d'amour, de haine. Cet album, déborde d'émotion, de fraternité, avec une tension dramatique écrasante. Les vies depuis le début de la série se défont et cet album n'échappe pas à la règle. Est li encore utile d'indiquer que Bajram a manigancé un scénario Spatio-temporel d'une complexité énorme et que le plus impressionnant est que tout cela semble étrangement simple et effroyablement logique à la lecture. Dernier tome ! Difficile de ne pas le regretter. Cette série étant bien au-delà de mes espérances. En même temps, cette fin programmée participe au succès de cette série. Pourvue uniquement que la fin soit à la hauteur de tout le reste. Et là, mission 100% réussie ! Si jusqu'à présent, les héros allaient de l'avant afin d'essayer de réécrire le futur, si le futur, on la compris maintenant est écrit depuis longtemps et n'est pas la somme des actions présentes et passées, mais est la somme des actions se produisant de tout temps, rendant son cours immuable, cette fois ci, leur futur sera dicté par le passé de leur futur, ils ne prendront plus les décisions sans connaissance du futur, mais justement parce que le présent leur présente leur futur du passé. M'enfin si vous n'avez rien compris, c'est normal, il faut lire la BD !!! Un album géant qui clôt cette série non moins géante, la toile du destin tissée par Barja est simplement magistrale, je cherche des superlatifs, mais aucun suffisamment fort ne me vient, je crois que même la somme des superlatifs que je connais je suffirait pas à exprimer mon admiration devant cette logique implacable du scénario. L'hypothèse avancée par Bajram est effrayante s'il venait un jour à avoir raison… Autre point fort de Bajram, c'est d'avoir tout osé dans cette série. Nous avons au départ une flottille de héros groupés dans l'escadrille purgatory. Nous nous attachons à chacun d'eux, mais au fil des tomes, Bajram n'hésitera pas à réaliser les sacrifices qui s'imposeront à l'intensité du drame qui se trame. Des héros des vrais jusqu'à offrir leur vie pour le salut de l’univers. Et, je suis obligé de parler de cette bible de Canaan. Enfin, on comprend, au début sans oser y croire, mais en même temps, alors que le scénario tend à nous faire douter de la fin joyeuse de l'Histoire (avec un H, j'ose), la bible nous amène l'espoir d'un monde nouveau et d'une vie meilleure. Une foi encore, Bajram réussit un exploit, celui d'utiliser un livre religieux, comme cela devrait toujours l'être pour la paix de l'univers. La démesure du scénario est à la démesure de l'Homme. C'est effrayant de réalisme. En revanche, si le dessin est bien foutu, dans le premier tome je lui trouve pas mal de défauts de jeunesse. Le trait est fin, mais manque un peu de détails. En revanche, les angles de vu, la mise en page, les couleurs sont de premier ordre et participe grandement à la réussite de l’histoire. Le dessin n'est pas une prouesse de détails, mais les détails utiles sont là et l'ensemble est précis, le trait fin et bien proportionné. Au fil des tomes, le dessin évoluera, en bien toujours. On sent que Bajram maîtrise son sujet de mieux en mieux, osant des découpages, des mises en pages, des cadrages vraiment sympathiques. Le tait dans son ensemble est fin et agréable. Les couleurs donnent une véritable ambiance très réussie de fin fond de l’espace. On ressent le contraste entre le vide de l'espace et la luminosité des étoiles. On ressent cette immensité de l'univers, on se sent aussi perdu que nos héros. Dans les deux derniers albums l'utilisation de l'ordinateur est pour le coup la bien venue. D'ailleurs, je pense que si je n'avais pas lu les critiques antérieures, je ne m'en serai tout simplement pas aperçu ! Le travail est là encore exempt de tout reproche. Le cadrage, l'encrage, la mise en page sont simplement parfaits. Seul les coupes de cheveux comme bien souvent à l'ordinateur perdent de leur vivant pour prendre un effet "casque".

31/01/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rapide Blanc
Rapide Blanc

Quand j'ai feuilleté par curiosité cet album, je me suis demandé durant quelques secondes si c'était vraiment une BD. Je croyais en effet parcourir un recueil d'illustrations semblables à des affiches publicitaires à la façon du début du 20e siècle, réalisées en utilisant un graphisme proche des animations shockwave, à base d'aplats de couleurs et de formes géométriques et contrastées. Mais quand je l'ai lu pour de bon, Rapide Blanc s'est révélé non seulement être une vraie BD mais en outre un récit prenant et intéressant doté d'une narration et d'un graphisme aussi originaux et réussis l'un que l'autre. Comme dit plus haut, le graphisme est proche du design publicitaire du début du 20e siècle. Les couleurs sont dans des teintes chaudes, marron et orangées. Le style est teinté Art Déco, les compositions sont très esthétiques et agréables à lire comme à regarder. La narration est réalisée à l'aide d'une image unique par page, mais ces images sont souvent très parlantes qu'elles soient muettes ou qu'au contraire elles incluent des textes qui s'assimilent dans leur décor. En effet, certaines images que l'on croit dénuées de texte narratif les présentent en réalité de manière plus ou moins dissimulés ou du moins élégamment inclus dans les éléments de l'image, texte écrit en générique du film pour raconter que le soir les gens allaient au cinéma, narration sous forme d'indication des étages d'un ascenseur pour décrire l'immeuble où la scène va se passer, et autres exemples qu'il vaut mieux voir de soi-même pour bien comprendre. Bref, c'est une BD au graphisme de toute beauté et surtout joliment rétro et original. Quant à l'histoire, c'est celle d'une petite ville artificielle créée dans les années 30 au fin fond du Québec par la société qui allait construire et exploiter le barrage de Rapide-Blanc. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un documentaire mais la narration est fluide et emphasée, transformant les simples faits en une belle épopée des temps modernes, une utopie de ville où tout est pour le mieux. C'est véridique et beau à la fois. Et la simple petite anecdote de ce fameux brochet légendaire, Le Général, suffit à donner une humanité et même un certain humour à ce récit. Les reproches que je pourrais faire cependant sont que le récit traîne un peu en longueur vers le milieu. Quand on a bien compris que la vie dans cette ville était très agréable, on finit par se lasser légèrement de voir que oui, en plus, les habitants pouvaient aussi aller se baigner ou voyager en voiture. En outre, dès le début, on imagine bien quelle sera la fin hélas prévisible de cette aventure humaine. Et finalement, tout le monde n'est peut-être pas prêt à s'acheter une BD au prix relativement élevé qui ne soit qu'un très beau documentaire sur une ville champignon où il faisait bon vivre. Ceci dit, face à la beauté et à l'originalité des planches et de la narration, face à ce récit à la fois intéressant et émouvant sur la fin, j'ai eu un petit coup de coeur et vous en conseille vraiment la lecture.

30/01/2007 (modifier)