Le Bal est une série divisée en 4 actes gravitant autour du vampirisme. Elle est publiée dans la collection "Libre Court" des Temporalistes réunis. Cette collection, à l’image du label "Comix" des éditions Le Cycliste, a été créée dans le but de permettre à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas.
Cette série est une belle surprise graphique ! Le trait élégant et posé de Jérôme Gantelet dépeint un univers riche et onirique : celui de la nuit. On peut y déceler des influences diverses : un peu de Boiscommun (pour les décors) et un mélange de Griffo et d’Yslaire pour les personnages (féminins surtout) et de Breccia (pour le vampire). Mais le récit n’est pas en reste. On sent que c’est un projet qui a été lentement mûri avant d’être couché sur papier. Le résultat ? Un récit cohérent et amené avec une certaine intelligence. De plus, cette série bénéficie d’une composition théâtrale, tant dans son découpage (en actes) que dans sa trame narrative. Cette chasse au vampire est l’occasion pour l’auteur de confronter des idéologies (paranormal et chrétienté) et de titiller les limites de la folie. Il entame aussi une réflexion intéressante sur Nospheratu qui a du mal à assumer son statut de vampire.
Bref, voici vraiment une belle série. A noter que l’éditeur propose la série entière (frais de port compris) pour 20€ (c'est par ici que ça se passe). Une raison de plus pour la découvrir !
Jhen Roque est un tailleur de pierres, au préalable connu sous le nom de Xan Larc, et qui vit au début du 15ème siècle.
Cette série est une de mes préférées, vraiment. Une des rares séries dont j'achète les albums dès qu'ils paraissent ; albums qui ne m'ont jamais déçu.
Drôle d'histoire, quand même, que celle de Jhen...
Il paraît, sous le nom de Xan, dans l'hebdo Tintin n° 33, 33ème année, du 15 Août 1978.
Aux commandes : Jacques Martin et Jean Pleyers. Sous ce nom, deux albums paraîtront chez Le Lombard. Cet éditeur tardant à sortir la suite des aventures, nos deux auteurs passent alors chez Casterman et nomment alors leur héros du nom de Jhen.
Qu'importe pour moi ces démêlés ; le principal, c'est la série !
Jhen ?... Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (période que j'affectionne, qui plus est), avec ses cortèges d'horreurs, ses combats pour la (sur)vie de la plus grande frange de la population de l'époque. C'est la pleine féodalité, avec ses chevaliers, ses soldats, ses manants, ses ribaudes, ses sièges et prises de châteaux, ses attaques, ses combats, ses alliances, ses trahisons...
Exploitant une très importante documentation, Martin scénarise solidement, habilement, ajoutant maints faits et détails historiques. Ces histoires -robustes- sont servies par le magnifique dessin baroque et détaillé de Pleyers.
Jhen ?... C'est une immense fable sur la richesse, la puissance, la gloire, l'alchimie, la vie et la mort ; une superbe saga qui me replonge avec une vraie joie en "ce temps-là"... De tailleur de pierres, Jhen n'aura cesse -au long des épisodes- de combattre pour sa survie, de côtoyer "grands" et bas peuple, manants, ribaudes, soldats désoeuvrés, mercenaires, écorcheurs de toutes nations, mais -et surtout- gérer comme il peut les "nuits sombres" du connétable de France qu'est alors Gilles de Rais (le fameux Barbe-Noire).
Jhen ?... Une magnifique fresque qui retrace -avec moult détails- une partie de l'Histoire de France ; une époque où la vie ne valait pas grand chose, et où l'Eglise et les banquiers dirigeaient déjà -d'une certaine façon- les rois, princes et "décideurs" d'alors.
Une toute grande série, réellement, qui me "scotche" à chaque nouvel opus.
Vraiment excellent. Et un réel coup de coeur.
Ma cote : 4,5/5. Très rare de ma part.
Cette BD m'a été conseillée par un revendeur. J'étais un peu perplexe : je ne trouvais rien d'extraordinaire au dessin et le concept de dernier homme me laissait perplexe. Mais jusqu'à présent j'avais toujours reçu de bons conseils...
La lecture des 2 tomes de cette série a été une claque. Le scénario est très intelligent : être le dernier homme n'est pas de tout repos.
Le plus frustrant dans cette série : il n'y a que 2 tomes qui soient sortis en français. J'ai dévoré les deux tomes d'une traite. J'attendais avec une impatience plus que certaine une éventuelle suite qui n'est jamais sortie. Pour combler ma frustration, je vais devoir me procurer la version américaine ; quel dommage !
Je ne conseille donc pas l'achat de cette BD.
J’avais adoré Fille perdue de Nabiel Kanan, je me suis donc naturellement procuré sa nouvelle BD parue chez La Boite à Bulles… et quelle claque !
Les noyés est un excellent thriller, entre rêve et réalité, très noir et superbement écrit. Au début l’histoire semble composée de plusieurs petites histoires indépendantes, mais qui deviennent de plus en plus intriquées, pour finalement n’en former qu’une. Le final est inattendu et superbement amené, et conclut sur une note revancharde et mélancolique.
Une œuvre poétique, touchante, entraînante, cruelle … que tout amateur du genre se doit de lire. Un coup de cœur !
Etonnante histoire, là. Plusieurs personnages d’un même quartier et de différents milieux sociaux vont et viennent, se rencontrent, se fâchent, s’aiment, se déçoivent… L’ensemble paraît gai. Les couleurs sont vives, le style du dessin naïf, les dialogues truculents, de multiples rebondissements… l’ambiance de fête à l’africaine, quoi !
Mais ne nous trompons pas. Il y a derrière tout cela une profonde lutte, ou espérance selon les cas, de chaque personnage contre son destin imposé/supposé. Certains évènements sont même dramatiques. Et pourtant, la vie continue. On se résigne, en trichant un peu peut-être, à être heureux avec ce que l’on a.
C’est là, je trouve, la grande réussite de cette BD.
Une mention spéciale aussi à l’humour omniprésent. Un régal.
Ce sont peut-être des petits riens pour l’auteur mais pour moi, ce sont vraiment de vrais bonheurs de lecture. Trondheim a réalisé ces histoires en une planche à partir de ses observations, anecdotes qu’il a réunies dans un carnet et que l'on peut admirer sur son blog quotidiennement.
Il faut un sacré coup d’œil pour raconter ses petites histoires ! A partir de pas grand-chose, Trondheim a réussi le coup de force de me faire arracher quelques fous rires et parfois quelques appréhensions devant la réalité du quotidien. J’avoue avoir été, par exemple, sensible et surpris par l’attachement de Trondheim sur les arcs-en-ciel. De même, son séjour à la Réunion et ses pitreries avec son compère Joann Sfar à Angoulême me sont apparus irrésistibles de drôlerie.
« Les petits riens » est le premier album de Trondheim dans lequel il réalise lui-même la mise en couleurs. Le résultat m’est apparu franchement enthousiasmant. L’auteur a utilisé des tons à l’aquarelle parfaitement adaptés à l’ambiance de chacune de ses petites «aventures». Son trait est très mature à l’image de ses séances de dédicaces où il réalise très rapidement des « crobars » sans passer par l’étape du crayonné.
Le format poche de ce livre est parfaitement adapté pour l’emmener facilement dans un sac à doc et le papier est d’excellente qualité. Cependant, je déplore que les couvertures ne soient pas mieux protégées contre les salissures, un film plastiqué comme ceux des mangas aurait été le bienvenu.
« Les petits riens » m’est apparue finalement comme une BD autobiographique très distrayante basée principalement sur des anecdotes très sympathiques. L’album est actuellement mon livre de chevet. Au vu de son blog, Trondheim continue toujours à réaliser des planches basées sur son quotidien qu’on risque fort de les revoir dans un nouvel album des « petits riens » : chiche !!!!
Mélangeant comics et bd européenne, Run nous livre ici un premier tome plein de promesses!
J'ai trouvé cette BD passionnante à plus d'un titre, avec une bonne dose d'humour !
On nage dans le fantastique, de par la singularité des personnages (voir la tête de Vinz, clin d'oeil au Ghost rider), mais aussi de par l'orientation que prend l'histoire, tout cela baignant dans une atmosphère de mégapole, résultant du mélange des plus mauvais cotés de Los Angeles et Tijuana...
J'attends impatiemment la suite...
J’ai été particulièrement touché par le côté profondément humain de l’histoire où l’on suit les joies et les peines du petit Zola qui navigue entre désespoir et l’envie malgré tout d’avancer dans la vie et de s’occuper d’autrui.
Ainsi, De Thuin aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité des thèmes variés qui s’imbriquent les uns dans les autres pour former ce récit d’une grande richesse : différents entre frères, la réaction face à la maladie d’un proche, la dépression, la perte d’emploi, la difficulté pour un auteur de bd d’être publié, la difficulté d’être un super héros . . .
A voir le dessin, on serait tenté de se dire De Thuin fait du Trondheim. Mais à y regarder de plus près, seul l’univers animalier est commun. En fait, rien ne ressemble plus à du De Thuin que du De Thuin ! Son trait simple traduit avec beaucoup de justesse l’état d’esprit de la série.
Bref, voici une superbe petite bd publiée à compte d’auteur, pas beaucoup plus chère qu’un Mimolette de l’Association et en couleur sivouplé !
MAJ 02/05/07
Ca y est, je viens de lire l'épilogue qui conclu cette belle série en 6 tomes! Cet épilogue se situe 10 ans après les événements du tome 5. Zola est toujours un petit dessinateur qui végète. Un critique souhaite lancer une nouvelle rubrique dans son magazine bd et décide de mettre sur le devant de la scène des auteurs injustement méconnus. Ce sera le point de départ pour un retour 10 ans en arrière, lorsque Zola se prenait pour le roi des bourdons . . . Cet épilogue revient sur la vie trouble de Zola, notamment par le témoignage de son frère. C'est un bel album qui donne une "fin" à une série aussi surprenante que réussie!
Etant un fan inconditionnel de l'aviation (ancienne, surtout), j'avais été très enthousiasmé par la parution de Le Dernier Envol, même si je lui regrettais parfois des colorisations et un traitement graphique des personnages un peu approximatifs.
Cette fois-ci, le dessinateur s'est grandement amélioré, je trouve que le rendu des volumes des avions est excellent, le souci du détail aéronautique est bluffant (tant du point de vue des impacts de munitions, des vues des moteurs, des cockpits, ou des cardans), les effets de lumière sont magnifiques, même si les personnages peut-être un peu caricaturaux.
Le récit est ponctué de divers clins d'oeil au monde de l'aéronautique, dont une 7° case page 17 à travers le titre de l'affiche d'un film, qui reprend le graphisme (et le titre en anglais) de la précédente BD du dessinateur.
Voici une bande dessinée qui, pour une raison encore mystérieuse, faisait partie de ma pile "bd en attente". Peut-être que devant le flot d'éloges inondant ce récit (certains le voient comme prix possible au prochain festival d'Angoulême), j'avais peur, soit d'être déçu, soit frustré de n'avoir pas su dénicher plus tôt cette fabuleuse pépite.
Ayant eu pourtant connaissance de la trame du livre, j'ai été littéralement bluffé par la maîtrise du sujet. Une approche calme, méthodique presque chirurgicale de la pédophilie.
Il est des livres qui nous prennent à la gorge, "pourquoi, j'ai tué Pierre" en fait évidemment partie.
Le récit d'Olivier Ka est poignant, et encore plus que l'acte lui même, répugnant, ce sont les dernières pages du récit qui m'ont bouleversé (en fait les 30 dernières pages). A l'image d'Alfred, dans le récit, on reste sans voix. Cette voix off, tout au long de ces dernières superbes pages de paysage, raisonne encore dans ma tête tant le drame y est à la fois présent et pesant.
Dans le film "Adèle H." de François Truffault, la dernière phrase était (si ma mémoire est bonne) : "je n'ai plus de haine, non, j'ai dépassé la haine". Je pense que l'on peut appliquer cette phrase à la conclusion de ce bouleversant livre.
L'illustration d'Alfred est à la hauteur du récit, et je ne peux que saluer cette association d'auteurs.
Un livre à mettre à la portée de tous et qui, j'espère, trouvera sa juste place dans les bibliothèques.
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Le Bal
Le Bal est une série divisée en 4 actes gravitant autour du vampirisme. Elle est publiée dans la collection "Libre Court" des Temporalistes réunis. Cette collection, à l’image du label "Comix" des éditions Le Cycliste, a été créée dans le but de permettre à de jeunes auteurs de faire leurs premiers pas. Cette série est une belle surprise graphique ! Le trait élégant et posé de Jérôme Gantelet dépeint un univers riche et onirique : celui de la nuit. On peut y déceler des influences diverses : un peu de Boiscommun (pour les décors) et un mélange de Griffo et d’Yslaire pour les personnages (féminins surtout) et de Breccia (pour le vampire). Mais le récit n’est pas en reste. On sent que c’est un projet qui a été lentement mûri avant d’être couché sur papier. Le résultat ? Un récit cohérent et amené avec une certaine intelligence. De plus, cette série bénéficie d’une composition théâtrale, tant dans son découpage (en actes) que dans sa trame narrative. Cette chasse au vampire est l’occasion pour l’auteur de confronter des idéologies (paranormal et chrétienté) et de titiller les limites de la folie. Il entame aussi une réflexion intéressante sur Nospheratu qui a du mal à assumer son statut de vampire. Bref, voici vraiment une belle série. A noter que l’éditeur propose la série entière (frais de port compris) pour 20€ (c'est par ici que ça se passe). Une raison de plus pour la découvrir !
Jhen (Xan)
Jhen Roque est un tailleur de pierres, au préalable connu sous le nom de Xan Larc, et qui vit au début du 15ème siècle. Cette série est une de mes préférées, vraiment. Une des rares séries dont j'achète les albums dès qu'ils paraissent ; albums qui ne m'ont jamais déçu. Drôle d'histoire, quand même, que celle de Jhen... Il paraît, sous le nom de Xan, dans l'hebdo Tintin n° 33, 33ème année, du 15 Août 1978. Aux commandes : Jacques Martin et Jean Pleyers. Sous ce nom, deux albums paraîtront chez Le Lombard. Cet éditeur tardant à sortir la suite des aventures, nos deux auteurs passent alors chez Casterman et nomment alors leur héros du nom de Jhen. Qu'importe pour moi ces démêlés ; le principal, c'est la série ! Jhen ?... Nous sommes en pleine Guerre de Cent Ans (période que j'affectionne, qui plus est), avec ses cortèges d'horreurs, ses combats pour la (sur)vie de la plus grande frange de la population de l'époque. C'est la pleine féodalité, avec ses chevaliers, ses soldats, ses manants, ses ribaudes, ses sièges et prises de châteaux, ses attaques, ses combats, ses alliances, ses trahisons... Exploitant une très importante documentation, Martin scénarise solidement, habilement, ajoutant maints faits et détails historiques. Ces histoires -robustes- sont servies par le magnifique dessin baroque et détaillé de Pleyers. Jhen ?... C'est une immense fable sur la richesse, la puissance, la gloire, l'alchimie, la vie et la mort ; une superbe saga qui me replonge avec une vraie joie en "ce temps-là"... De tailleur de pierres, Jhen n'aura cesse -au long des épisodes- de combattre pour sa survie, de côtoyer "grands" et bas peuple, manants, ribaudes, soldats désoeuvrés, mercenaires, écorcheurs de toutes nations, mais -et surtout- gérer comme il peut les "nuits sombres" du connétable de France qu'est alors Gilles de Rais (le fameux Barbe-Noire). Jhen ?... Une magnifique fresque qui retrace -avec moult détails- une partie de l'Histoire de France ; une époque où la vie ne valait pas grand chose, et où l'Eglise et les banquiers dirigeaient déjà -d'une certaine façon- les rois, princes et "décideurs" d'alors. Une toute grande série, réellement, qui me "scotche" à chaque nouvel opus. Vraiment excellent. Et un réel coup de coeur. Ma cote : 4,5/5. Très rare de ma part.
Y Le Dernier Homme
Cette BD m'a été conseillée par un revendeur. J'étais un peu perplexe : je ne trouvais rien d'extraordinaire au dessin et le concept de dernier homme me laissait perplexe. Mais jusqu'à présent j'avais toujours reçu de bons conseils... La lecture des 2 tomes de cette série a été une claque. Le scénario est très intelligent : être le dernier homme n'est pas de tout repos. Le plus frustrant dans cette série : il n'y a que 2 tomes qui soient sortis en français. J'ai dévoré les deux tomes d'une traite. J'attendais avec une impatience plus que certaine une éventuelle suite qui n'est jamais sortie. Pour combler ma frustration, je vais devoir me procurer la version américaine ; quel dommage ! Je ne conseille donc pas l'achat de cette BD.
Les Noyés
J’avais adoré Fille perdue de Nabiel Kanan, je me suis donc naturellement procuré sa nouvelle BD parue chez La Boite à Bulles… et quelle claque ! Les noyés est un excellent thriller, entre rêve et réalité, très noir et superbement écrit. Au début l’histoire semble composée de plusieurs petites histoires indépendantes, mais qui deviennent de plus en plus intriquées, pour finalement n’en former qu’une. Le final est inattendu et superbement amené, et conclut sur une note revancharde et mélancolique. Une œuvre poétique, touchante, entraînante, cruelle … que tout amateur du genre se doit de lire. Un coup de cœur !
Aya de Yopougon
Etonnante histoire, là. Plusieurs personnages d’un même quartier et de différents milieux sociaux vont et viennent, se rencontrent, se fâchent, s’aiment, se déçoivent… L’ensemble paraît gai. Les couleurs sont vives, le style du dessin naïf, les dialogues truculents, de multiples rebondissements… l’ambiance de fête à l’africaine, quoi ! Mais ne nous trompons pas. Il y a derrière tout cela une profonde lutte, ou espérance selon les cas, de chaque personnage contre son destin imposé/supposé. Certains évènements sont même dramatiques. Et pourtant, la vie continue. On se résigne, en trichant un peu peut-être, à être heureux avec ce que l’on a. C’est là, je trouve, la grande réussite de cette BD. Une mention spéciale aussi à l’humour omniprésent. Un régal.
Les Petits Riens
Ce sont peut-être des petits riens pour l’auteur mais pour moi, ce sont vraiment de vrais bonheurs de lecture. Trondheim a réalisé ces histoires en une planche à partir de ses observations, anecdotes qu’il a réunies dans un carnet et que l'on peut admirer sur son blog quotidiennement. Il faut un sacré coup d’œil pour raconter ses petites histoires ! A partir de pas grand-chose, Trondheim a réussi le coup de force de me faire arracher quelques fous rires et parfois quelques appréhensions devant la réalité du quotidien. J’avoue avoir été, par exemple, sensible et surpris par l’attachement de Trondheim sur les arcs-en-ciel. De même, son séjour à la Réunion et ses pitreries avec son compère Joann Sfar à Angoulême me sont apparus irrésistibles de drôlerie. « Les petits riens » est le premier album de Trondheim dans lequel il réalise lui-même la mise en couleurs. Le résultat m’est apparu franchement enthousiasmant. L’auteur a utilisé des tons à l’aquarelle parfaitement adaptés à l’ambiance de chacune de ses petites «aventures». Son trait est très mature à l’image de ses séances de dédicaces où il réalise très rapidement des « crobars » sans passer par l’étape du crayonné. Le format poche de ce livre est parfaitement adapté pour l’emmener facilement dans un sac à doc et le papier est d’excellente qualité. Cependant, je déplore que les couvertures ne soient pas mieux protégées contre les salissures, un film plastiqué comme ceux des mangas aurait été le bienvenu. « Les petits riens » m’est apparue finalement comme une BD autobiographique très distrayante basée principalement sur des anecdotes très sympathiques. L’album est actuellement mon livre de chevet. Au vu de son blog, Trondheim continue toujours à réaliser des planches basées sur son quotidien qu’on risque fort de les revoir dans un nouvel album des « petits riens » : chiche !!!!
Mutafukaz
Mélangeant comics et bd européenne, Run nous livre ici un premier tome plein de promesses! J'ai trouvé cette BD passionnante à plus d'un titre, avec une bonne dose d'humour ! On nage dans le fantastique, de par la singularité des personnages (voir la tête de Vinz, clin d'oeil au Ghost rider), mais aussi de par l'orientation que prend l'histoire, tout cela baignant dans une atmosphère de mégapole, résultant du mélange des plus mauvais cotés de Los Angeles et Tijuana... J'attends impatiemment la suite...
Le Roi des bourdons
J’ai été particulièrement touché par le côté profondément humain de l’histoire où l’on suit les joies et les peines du petit Zola qui navigue entre désespoir et l’envie malgré tout d’avancer dans la vie et de s’occuper d’autrui. Ainsi, De Thuin aborde avec beaucoup de justesse et de sensibilité des thèmes variés qui s’imbriquent les uns dans les autres pour former ce récit d’une grande richesse : différents entre frères, la réaction face à la maladie d’un proche, la dépression, la perte d’emploi, la difficulté pour un auteur de bd d’être publié, la difficulté d’être un super héros . . . A voir le dessin, on serait tenté de se dire De Thuin fait du Trondheim. Mais à y regarder de plus près, seul l’univers animalier est commun. En fait, rien ne ressemble plus à du De Thuin que du De Thuin ! Son trait simple traduit avec beaucoup de justesse l’état d’esprit de la série. Bref, voici une superbe petite bd publiée à compte d’auteur, pas beaucoup plus chère qu’un Mimolette de l’Association et en couleur sivouplé ! MAJ 02/05/07 Ca y est, je viens de lire l'épilogue qui conclu cette belle série en 6 tomes! Cet épilogue se situe 10 ans après les événements du tome 5. Zola est toujours un petit dessinateur qui végète. Un critique souhaite lancer une nouvelle rubrique dans son magazine bd et décide de mettre sur le devant de la scène des auteurs injustement méconnus. Ce sera le point de départ pour un retour 10 ans en arrière, lorsque Zola se prenait pour le roi des bourdons . . . Cet épilogue revient sur la vie trouble de Zola, notamment par le témoignage de son frère. C'est un bel album qui donne une "fin" à une série aussi surprenante que réussie!
Au-delà des nuages
Etant un fan inconditionnel de l'aviation (ancienne, surtout), j'avais été très enthousiasmé par la parution de Le Dernier Envol, même si je lui regrettais parfois des colorisations et un traitement graphique des personnages un peu approximatifs. Cette fois-ci, le dessinateur s'est grandement amélioré, je trouve que le rendu des volumes des avions est excellent, le souci du détail aéronautique est bluffant (tant du point de vue des impacts de munitions, des vues des moteurs, des cockpits, ou des cardans), les effets de lumière sont magnifiques, même si les personnages peut-être un peu caricaturaux. Le récit est ponctué de divers clins d'oeil au monde de l'aéronautique, dont une 7° case page 17 à travers le titre de l'affiche d'un film, qui reprend le graphisme (et le titre en anglais) de la précédente BD du dessinateur.
Pourquoi j'ai tué Pierre
Voici une bande dessinée qui, pour une raison encore mystérieuse, faisait partie de ma pile "bd en attente". Peut-être que devant le flot d'éloges inondant ce récit (certains le voient comme prix possible au prochain festival d'Angoulême), j'avais peur, soit d'être déçu, soit frustré de n'avoir pas su dénicher plus tôt cette fabuleuse pépite. Ayant eu pourtant connaissance de la trame du livre, j'ai été littéralement bluffé par la maîtrise du sujet. Une approche calme, méthodique presque chirurgicale de la pédophilie. Il est des livres qui nous prennent à la gorge, "pourquoi, j'ai tué Pierre" en fait évidemment partie. Le récit d'Olivier Ka est poignant, et encore plus que l'acte lui même, répugnant, ce sont les dernières pages du récit qui m'ont bouleversé (en fait les 30 dernières pages). A l'image d'Alfred, dans le récit, on reste sans voix. Cette voix off, tout au long de ces dernières superbes pages de paysage, raisonne encore dans ma tête tant le drame y est à la fois présent et pesant. Dans le film "Adèle H." de François Truffault, la dernière phrase était (si ma mémoire est bonne) : "je n'ai plus de haine, non, j'ai dépassé la haine". Je pense que l'on peut appliquer cette phrase à la conclusion de ce bouleversant livre. L'illustration d'Alfred est à la hauteur du récit, et je ne peux que saluer cette association d'auteurs. Un livre à mettre à la portée de tous et qui, j'espère, trouvera sa juste place dans les bibliothèques.