J’ai été littéralement bluffé par cet album. On passe un très agréable moment, lors de sa lecture. Vehlmann est, sans nul doute, un des scénaristes actuels les plus doués de sa génération. Son histoire est construite comme un roman initiatique qui touche au conte, à la poésie et même à la philosophie. La recherche du conte parfait nous conduit dans une aventure tout à fait sympathique et particulièrement originale. Les personnages sont très bien caractérisés et parfaitement attachants.
L’univers que les auteurs ont choisi ; celui des mille et une nuits, celui du calife de Bagdad ; est tout à fait propice à ce genre d’histoires. La recherche du conte parfait, à travers le monde, par les 5 personnages, donne lieu à des découvertes et des voyages passionnants, voire drôles par moment et toujours très inventifs. Les univers approchés sont originaux, il y a de vraies créations totalement jubilatoires, comme ces oiseaux conteurs ou cet inquiétant homme en rouge qui est censé ne jamais quitter notre esprit.
Par contre, le dessin de Duchazeau, même s’il est très stylisé, ne me plaît que moyennement. Je le trouve trop peu lisible. C’est le seul point faible de cet album qui aurait bien mérité une mention culte, s’il n’y avait pas eu ce dernier point.
Que certains auteurs amateurs sans talent (je ne cite pas de noms pour ne pas faire de pub à "Lovely Goretta") aient réussi, grâce à un effet de mode, à transformer en vrais livres les platitudes mal dessinées qu'ils affichent sur leur page internet pour que des inconnus viennent y déposer un "kikoolol tro for ta bd, é tu lach 1 komentèr sur mon skyblog toa ossi m1tnan steuplé ?", est un phénomène assez fâcheux. Néanmoins, quand c'est une pointure comme Lewis Trondheim qui décide de se mettre au format "blog", le résultat est assez savoureux et, pour le coup, mérite largement de devenir une série de vrais livres.
Est-ce que ça vaut le coup d'acheter le livre quand on a déjà lu toutes les planches sur le blog jour après jour ? Je dirais oui. Moi, ça m'a fait autant marrer quand j'ai lu le livre que la première fois que j'ai lu "Les Petits Riens" sur le net. En plus, sur le site les planches disparaissent au fur et à mesure, ce qui justifie d'autant plus l'achat.
Pour ce qui est du contenu, ben, c'est du Trondheim pur jus, qui ne décevra pas plus qu'il ne surprendra ses fans. Fidèle à lui-même, Lewis fait ce qu'il sait si bien faire : raconter des petites anecdotes, la plupart du temps assez rigolotes, parfois inquiétantes ou tristes, sur sa petite vie d'auteur de BD. Évidemment, ça ressemble à ses Carnet de bord, à Approximativement, même un peu à Désoeuvré. Évidemment, si vous cherchez plutôt une grande aventure épique, vous ne serez pas forcément subjugué par des histoires de t-shirt sous une chemise à manches courtes ou de bout de barre chocolat-fruits secs qui tombe par terre. Et si vous aimez les Romans Graphiques sérieux et profonds qui font vachement réfléchir sur le sens de la vie et délivrent de puissants messages sur l'amour (qui est triste) et le racisme (qui est mal), vous n'allez pas forcément rigoler quand Lewis et Joann collent exprès du PQ sous leur chaussure pour faire un gag à deux balles dans un festival BD, ou quand Lewis bourré fait du sabre-laser en jouant du piano pour montrer à ses potes qu'il est plus fort que Dark Vador.
Par contre, ben, si vous aimez bien les couillonnades habituelles de Lewis-le-parano, Lewis-l'hypocondriaque, Lewis-le-gamin, Lewis-le-rigolo, pas d'hésitation, ce petit album (et ceux qui suivront) a sa place dans votre collection.
Jessica Abel...
Un nom qu'il va falloir retenir. Car son premier ouvrage publié en France est un joli "coup". A l'heure où le président américain a l'intention de faire dresser un mur entre son pays et le Mexique, l'éclairage que donne l'auteur de la vie au sud du Rio Grande, et surtout de la façon dont les Américains y sont perçus, nous permet d'appréhender certains enjeux internationaux.
"La Perdida", est, comme son nom l'indique, l'histoire d'une jeune fille qui a voulu se perdre dans la culture mexicaine, et s'y retrouve encore plus isolée qu'elle ne le pensait. Pire, elle aboutit à un point de non-retour, au milieu d'une sombre affaire due à des incompréhensions et des jalousies inter-communautaires.
L'histoire racontée par Jessiaca Abel est touchante, sinon poignante, et l'on a besoin de deux ou trois lectures pour saisir toute la complexité de son propos. Son trait, qui rappelle celui de Craig Thompson (influence revendiquée par l'éditeur), est très expressif, contrairement à ce qu'on eût pu croire au simple feuilletage de l'album.
Une nouvelle découverte, avec un bel album à la clé.
Ah ! Le dieu Franquin, après avoir exercé son talent dans le genre « humour » dans Gaston Lagaffe, il excelle dans « l’humour noir » dans justement « Idées Noires ».
J’ai lu la série dans les 2 albums différents.
Le dessin sublime (qui se rapproche beaucoup de Gaston Lagaffe) et l’idée de dessiner avec des ombres noires sont vraiment bien.
A chaque gag je me suis marré, du plus c** comme le gars qui est dans un labyrinthe et à qui on emmène un léopard (ou autre félin), au plus réfléchi comme celui qui se fait déchiqueter les jambes par une tronçonneuse.
On se pète les côtes de rire à chaque page.
J’ai bien aimé les petits « Il ne faut pas confondre… » en haut de chaque gag.
Une des meilleures séries de Fluide Glacial.
Les Cinq Conteurs de Bagdad est une BD originale, pleine d’humour et de poésie, dont l’histoire m’a vraiment enchanté. C’est fin, c’est intelligent, mais sans verser dans le prétentieux ou l’intello… La fin est chouette, et parvient à surprendre malgré le fait qu’une voyante la prédit au tout début de l’histoire… fort non ?
En plus comme le dessin est très joli, et que l’histoire se termine en un tome, je ne peux que vous conseiller ce petit bijou que je pense relire assez souvent… Un coup de cœur !
Belle découverte que ce Simon Andriveau.
Avec "Le Grand siècle", il fait directement son entrée dans la catégorie des auteurs à suivre de près.
Car c'est une série promise à un grand avenir, pour peu que le public suive. Andriveau a décidé de s'attaquer à l'un des plus grands mystères de l'Histoire de France, celui du Masque de Fer. Ni plus ni moins. Et malgré l'apparition de celui-ci seulement dans le dernier tiers du tome 1, cette option rajoute un supplément d'intérêt à cette histoire de poursuite champêtre dont on avait du mal, au départ, à saisir les implications. Enfin je dis du mal, mais ça se lisait déjà assez bien, Andriveau utilisant une trame assez linéaire, saupoudrée de moments d'humour bienvenus.
Quant à son dessin, il est déjà très mature, avec cependant des couleurs un peu sombres par moments. Mais on sent plusieurs influences, comme celle d'Uderzo et celle de Frezzato.
Une série à suivre de près, comme je l'ai dit.
Coup de coeur pour cette BD, ou plutôt coup au coeur. Car l'émotion suinte de cet album et vient toucher avec force le lecteur tant il ressent la perte du père de l'auteur comme si c'était le sien.
Cette BD ne marquera sans doute pas par son dessin. Ce sont d'ailleurs des planches composées d'une seule image avec généralement un petit texte ou une phrase accompagnatrice. Ces images sont tracées comme des croquis au crayon fin, des petits personnages pas très jolis et quelques formes hachurées autour d'eux. Mais il se dégage une vraie âme de ce dessin, et le visage de la narratrice hurlant sa tristesse touchera directement le coeur du lecteur.
Divisé en quatre chapitres, cet album se lit assez vite mais rend avec force l'émotion engendrée par la perte d'un parent, par le manque, l'absence, l'insupportable tristesse. Et pourtant ce n'est pas noir. C'est une longue plainte déchirante qui sert d'exorcisme et permet de mettre à plat sa douleur pour mieux rebondir et voir la vie qui continue.
Très touché par ma lecture, et je pense que j'en aurais été bouleversé si j'avais vraiment perdu mon père ou ma mère.
Eh bien moi j'ai adoré "Mélodie au crépuscule". Pour plusieurs raisons.
D'abord parce que la collection Blandice est une collection vraiment intéressante, qui propose des oeuvres de tout premier plan (du moins en ce qui concerne ce que j'en ai lu jusqu'à présent).
Ensuite parce que Renaud Dillies est un auteur que j'apprécie beaucoup, que Sumato et Betty Blues sont vraiment des oeuvres qui m'ont touché. En plus c'est un garçon vraiment charmant, qui parle avec une joie communicative de ses deux passion : la BD et la musique. Il a la chance de pratiquer les deux, et avec un bonheur semblable, apparemment (sauf qu'il n'a pas, à ma connaissance, sorti de disque).
D'autre part, son dessin a évolué depuis Betty Blues ; il est plus épuré, mieux maîtrisé, comporte moins de scories. En plus Renaud multiplie dans ce bouquin les audaces visuelles, les cadrages entreprenants, les montages saugrenus mais originaux. Et cela malgré un gaufrier très classique, qu'il utilise de façon très inventive.
Pour continuer, son histoire conjugue le rêve et la réalité, à mi-chemin entre le conte et le roman graphique. Certes, c'est encore une histoire d'amour déçu, il utilise les mêmes recettes que dans les deux oeuvres précédemment citées. Mais c'est tellement poétique qu'on se laisse rapidement bercer par la musique de Django Reinhardt, auquel l'album est implicitement dédié.
Pour finir, Renaud Dillies est un auteur à suivre, encore et encore.
Incroyable BD, tant de choses ressortent de sa lecture. La complémentarité texte et dessin est parfaite. Comme tout le monde, j'ai été touché par ce récit. Il en ressort une sincérité et une vérité difficile à avouer. Le sujet, généralement tabou, est bien retranscrit dans un contexte plus général. Les différentes phases chronologiques sont bien pensées et permettent une compréhension optimale de cette histoire autobiographique. L'objectivité est de mise, Olivier Ka relate simplement les faits sans en rajouter, avec une certaine pudeur toute relative. Je tiens à féliciter également Alfred, pour la dimension qu'apportent ses dessins au scénario.
Nous sommes en présence d'une oeuvre intemporelle. Sa lecture ne peut laisser de marbre !!! La BD culte par excellence. Bravo Messieurs.
Quand j'étais enfant (dans les années septante), Bob et Bobette était aussi connue et appréciée que Tintin. Il y a des albums qui méritent vraiment d'être classés parmi les chefs d'oeuvre de la bande dessinée. Même parmi les albums plus récents, il y a de bonnes choses. Je ne pense pas qu'une série nulle aurait pu survivre pendant 60 ans. L'éditeur n'a jamais beaucoup investi afin de conquérir le marché francophone et c'est dommage.
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Les Cinq Conteurs de Bagdad
J’ai été littéralement bluffé par cet album. On passe un très agréable moment, lors de sa lecture. Vehlmann est, sans nul doute, un des scénaristes actuels les plus doués de sa génération. Son histoire est construite comme un roman initiatique qui touche au conte, à la poésie et même à la philosophie. La recherche du conte parfait nous conduit dans une aventure tout à fait sympathique et particulièrement originale. Les personnages sont très bien caractérisés et parfaitement attachants. L’univers que les auteurs ont choisi ; celui des mille et une nuits, celui du calife de Bagdad ; est tout à fait propice à ce genre d’histoires. La recherche du conte parfait, à travers le monde, par les 5 personnages, donne lieu à des découvertes et des voyages passionnants, voire drôles par moment et toujours très inventifs. Les univers approchés sont originaux, il y a de vraies créations totalement jubilatoires, comme ces oiseaux conteurs ou cet inquiétant homme en rouge qui est censé ne jamais quitter notre esprit. Par contre, le dessin de Duchazeau, même s’il est très stylisé, ne me plaît que moyennement. Je le trouve trop peu lisible. C’est le seul point faible de cet album qui aurait bien mérité une mention culte, s’il n’y avait pas eu ce dernier point.
Les Petits Riens
Que certains auteurs amateurs sans talent (je ne cite pas de noms pour ne pas faire de pub à "Lovely Goretta") aient réussi, grâce à un effet de mode, à transformer en vrais livres les platitudes mal dessinées qu'ils affichent sur leur page internet pour que des inconnus viennent y déposer un "kikoolol tro for ta bd, é tu lach 1 komentèr sur mon skyblog toa ossi m1tnan steuplé ?", est un phénomène assez fâcheux. Néanmoins, quand c'est une pointure comme Lewis Trondheim qui décide de se mettre au format "blog", le résultat est assez savoureux et, pour le coup, mérite largement de devenir une série de vrais livres. Est-ce que ça vaut le coup d'acheter le livre quand on a déjà lu toutes les planches sur le blog jour après jour ? Je dirais oui. Moi, ça m'a fait autant marrer quand j'ai lu le livre que la première fois que j'ai lu "Les Petits Riens" sur le net. En plus, sur le site les planches disparaissent au fur et à mesure, ce qui justifie d'autant plus l'achat. Pour ce qui est du contenu, ben, c'est du Trondheim pur jus, qui ne décevra pas plus qu'il ne surprendra ses fans. Fidèle à lui-même, Lewis fait ce qu'il sait si bien faire : raconter des petites anecdotes, la plupart du temps assez rigolotes, parfois inquiétantes ou tristes, sur sa petite vie d'auteur de BD. Évidemment, ça ressemble à ses Carnet de bord, à Approximativement, même un peu à Désoeuvré. Évidemment, si vous cherchez plutôt une grande aventure épique, vous ne serez pas forcément subjugué par des histoires de t-shirt sous une chemise à manches courtes ou de bout de barre chocolat-fruits secs qui tombe par terre. Et si vous aimez les Romans Graphiques sérieux et profonds qui font vachement réfléchir sur le sens de la vie et délivrent de puissants messages sur l'amour (qui est triste) et le racisme (qui est mal), vous n'allez pas forcément rigoler quand Lewis et Joann collent exprès du PQ sous leur chaussure pour faire un gag à deux balles dans un festival BD, ou quand Lewis bourré fait du sabre-laser en jouant du piano pour montrer à ses potes qu'il est plus fort que Dark Vador. Par contre, ben, si vous aimez bien les couillonnades habituelles de Lewis-le-parano, Lewis-l'hypocondriaque, Lewis-le-gamin, Lewis-le-rigolo, pas d'hésitation, ce petit album (et ceux qui suivront) a sa place dans votre collection.
La perdida
Jessica Abel... Un nom qu'il va falloir retenir. Car son premier ouvrage publié en France est un joli "coup". A l'heure où le président américain a l'intention de faire dresser un mur entre son pays et le Mexique, l'éclairage que donne l'auteur de la vie au sud du Rio Grande, et surtout de la façon dont les Américains y sont perçus, nous permet d'appréhender certains enjeux internationaux. "La Perdida", est, comme son nom l'indique, l'histoire d'une jeune fille qui a voulu se perdre dans la culture mexicaine, et s'y retrouve encore plus isolée qu'elle ne le pensait. Pire, elle aboutit à un point de non-retour, au milieu d'une sombre affaire due à des incompréhensions et des jalousies inter-communautaires. L'histoire racontée par Jessiaca Abel est touchante, sinon poignante, et l'on a besoin de deux ou trois lectures pour saisir toute la complexité de son propos. Son trait, qui rappelle celui de Craig Thompson (influence revendiquée par l'éditeur), est très expressif, contrairement à ce qu'on eût pu croire au simple feuilletage de l'album. Une nouvelle découverte, avec un bel album à la clé.
Idées Noires
Ah ! Le dieu Franquin, après avoir exercé son talent dans le genre « humour » dans Gaston Lagaffe, il excelle dans « l’humour noir » dans justement « Idées Noires ». J’ai lu la série dans les 2 albums différents. Le dessin sublime (qui se rapproche beaucoup de Gaston Lagaffe) et l’idée de dessiner avec des ombres noires sont vraiment bien. A chaque gag je me suis marré, du plus c** comme le gars qui est dans un labyrinthe et à qui on emmène un léopard (ou autre félin), au plus réfléchi comme celui qui se fait déchiqueter les jambes par une tronçonneuse. On se pète les côtes de rire à chaque page. J’ai bien aimé les petits « Il ne faut pas confondre… » en haut de chaque gag. Une des meilleures séries de Fluide Glacial.
Les Cinq Conteurs de Bagdad
Les Cinq Conteurs de Bagdad est une BD originale, pleine d’humour et de poésie, dont l’histoire m’a vraiment enchanté. C’est fin, c’est intelligent, mais sans verser dans le prétentieux ou l’intello… La fin est chouette, et parvient à surprendre malgré le fait qu’une voyante la prédit au tout début de l’histoire… fort non ? En plus comme le dessin est très joli, et que l’histoire se termine en un tome, je ne peux que vous conseiller ce petit bijou que je pense relire assez souvent… Un coup de cœur !
Le Grand Siècle
Belle découverte que ce Simon Andriveau. Avec "Le Grand siècle", il fait directement son entrée dans la catégorie des auteurs à suivre de près. Car c'est une série promise à un grand avenir, pour peu que le public suive. Andriveau a décidé de s'attaquer à l'un des plus grands mystères de l'Histoire de France, celui du Masque de Fer. Ni plus ni moins. Et malgré l'apparition de celui-ci seulement dans le dernier tiers du tome 1, cette option rajoute un supplément d'intérêt à cette histoire de poursuite champêtre dont on avait du mal, au départ, à saisir les implications. Enfin je dis du mal, mais ça se lisait déjà assez bien, Andriveau utilisant une trame assez linéaire, saupoudrée de moments d'humour bienvenus. Quant à son dessin, il est déjà très mature, avec cependant des couleurs un peu sombres par moments. Mais on sent plusieurs influences, comme celle d'Uderzo et celle de Frezzato. Une série à suivre de près, comme je l'ai dit.
Papa
Coup de coeur pour cette BD, ou plutôt coup au coeur. Car l'émotion suinte de cet album et vient toucher avec force le lecteur tant il ressent la perte du père de l'auteur comme si c'était le sien. Cette BD ne marquera sans doute pas par son dessin. Ce sont d'ailleurs des planches composées d'une seule image avec généralement un petit texte ou une phrase accompagnatrice. Ces images sont tracées comme des croquis au crayon fin, des petits personnages pas très jolis et quelques formes hachurées autour d'eux. Mais il se dégage une vraie âme de ce dessin, et le visage de la narratrice hurlant sa tristesse touchera directement le coeur du lecteur. Divisé en quatre chapitres, cet album se lit assez vite mais rend avec force l'émotion engendrée par la perte d'un parent, par le manque, l'absence, l'insupportable tristesse. Et pourtant ce n'est pas noir. C'est une longue plainte déchirante qui sert d'exorcisme et permet de mettre à plat sa douleur pour mieux rebondir et voir la vie qui continue. Très touché par ma lecture, et je pense que j'en aurais été bouleversé si j'avais vraiment perdu mon père ou ma mère.
Mélodie au crépuscule
Eh bien moi j'ai adoré "Mélodie au crépuscule". Pour plusieurs raisons. D'abord parce que la collection Blandice est une collection vraiment intéressante, qui propose des oeuvres de tout premier plan (du moins en ce qui concerne ce que j'en ai lu jusqu'à présent). Ensuite parce que Renaud Dillies est un auteur que j'apprécie beaucoup, que Sumato et Betty Blues sont vraiment des oeuvres qui m'ont touché. En plus c'est un garçon vraiment charmant, qui parle avec une joie communicative de ses deux passion : la BD et la musique. Il a la chance de pratiquer les deux, et avec un bonheur semblable, apparemment (sauf qu'il n'a pas, à ma connaissance, sorti de disque). D'autre part, son dessin a évolué depuis Betty Blues ; il est plus épuré, mieux maîtrisé, comporte moins de scories. En plus Renaud multiplie dans ce bouquin les audaces visuelles, les cadrages entreprenants, les montages saugrenus mais originaux. Et cela malgré un gaufrier très classique, qu'il utilise de façon très inventive. Pour continuer, son histoire conjugue le rêve et la réalité, à mi-chemin entre le conte et le roman graphique. Certes, c'est encore une histoire d'amour déçu, il utilise les mêmes recettes que dans les deux oeuvres précédemment citées. Mais c'est tellement poétique qu'on se laisse rapidement bercer par la musique de Django Reinhardt, auquel l'album est implicitement dédié. Pour finir, Renaud Dillies est un auteur à suivre, encore et encore.
Pourquoi j'ai tué Pierre
Incroyable BD, tant de choses ressortent de sa lecture. La complémentarité texte et dessin est parfaite. Comme tout le monde, j'ai été touché par ce récit. Il en ressort une sincérité et une vérité difficile à avouer. Le sujet, généralement tabou, est bien retranscrit dans un contexte plus général. Les différentes phases chronologiques sont bien pensées et permettent une compréhension optimale de cette histoire autobiographique. L'objectivité est de mise, Olivier Ka relate simplement les faits sans en rajouter, avec une certaine pudeur toute relative. Je tiens à féliciter également Alfred, pour la dimension qu'apportent ses dessins au scénario. Nous sommes en présence d'une oeuvre intemporelle. Sa lecture ne peut laisser de marbre !!! La BD culte par excellence. Bravo Messieurs.
Bob et Bobette
Quand j'étais enfant (dans les années septante), Bob et Bobette était aussi connue et appréciée que Tintin. Il y a des albums qui méritent vraiment d'être classés parmi les chefs d'oeuvre de la bande dessinée. Même parmi les albums plus récents, il y a de bonnes choses. Je ne pense pas qu'une série nulle aurait pu survivre pendant 60 ans. L'éditeur n'a jamais beaucoup investi afin de conquérir le marché francophone et c'est dommage.