Figurez-vous que j’ai des origines Bulgares (et oui), et que du coup j’ai passé pas mal de temps dans ce bastion communiste dans ma jeunesse. Alors j’en ai des tas en stock, des anecdotes sur les files d’attente de 100 mètres pour acheter du sucre et du lait, sur les boutiques spéciales « touristes de l’ouest » vendant des produits de vils capitalistes (Coca Cola, Kinder Surprise…) avec vérification du passeport à l’entrée, et sur les coupures de courant ou d’eau courante (sympa de ne pas pouvoir tirer la chasse d’eau en plein été après un gros caca qui fouette). Bref, tout ça pour dire que ma lecture de Pyongyang m’a rappelé bien des souvenirs.
Et contrairement aux apparences (sujet un peu politique, nombre de pages conséquents), Pyongyang n’est pas du tout une BD austère ou fastidieuse à lire… bien au contraire ! Les déboires de l’auteur sont contés avec beaucoup d’humour, et j’ai très souvent rigolé de vive voix ! Il est absolument fascinant de découvrir les absurdités de ce pays au travers les yeux de « l’un des nôtres ».
Bon, vous pourrez toujours rétorquer que l’auteur ne s’est pas vraiment foulé… le dessin est tout bête, et l’histoire n’est qu’une liste d’anecdotes. C’est vrai que je pourrais presque sortir une BD nommée « Sofia » qui raconterait mes aventures en Bulgarie. Mais qu’importe, Pyongyang est une BD jubilatoire, fascinante et surtout très drôle, que je recommande à tout le monde…
Une fois de plus, Gregory Mardon nous offre, ici, un album de toute beauté, chose à laquelle l'auteur nous avait déjà habitués auparavant.
En lisant cette bd, j'ai eu l'impression de revivre un peu mon enfance tellement la justesse et le réalisme sont au rendez-vous.
Jean-Pierre et Cyril, les personnages principaux, nous font vivre des aventures qui ont un je ne sais quoi de familier. Les parfums de ma jeunesse me sont soudain revenus, pour mon plus grand bonheur.
Avec cet album, on partage les joies et les angoisses de ces gamins, on participe a leur découverte et on sourit à leurs bêtises.
Le scénario est pourtant très basique. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire, mais on le laisse bercer au fil des pages par le ton sensible et non dénué de poésie du récit.
Niveau dessin, Mardon nous offre un graphisme réaliste, idéal pour ce genre d'histoire.
Cette "Leçon de Choses" est écrite avec pertinence, intelligence et sensibilité, une recette qui nous offre un album de toute beauté.
A conseiller et à lire !
Ca fait un bail que je n’avais pas pris mon pied comme ça avec un album de David B.
"Le jardin armé" est un de ses meilleurs albums, tout simplement. Il contient trois contes entre histoire, mythe et légendes, trois récits pleins de sang et de fureur, de fanatisme religieux et de coutumes barbares. En même temps, on sent poindre une pensée presque philosophique et des petits bouts de métaphysiques par-ci par-là, sans oublier l'humour et l'ironie nécessaire à ce genre de récit s'il ne veut pas tomber dans le pompeux.
Graphiquement, c'est très beau, très travaillé, avec ce style qui n'appartient qu'à David B. : corps désarticulés, effets d'aplats, perspectives écrasées. Un très très bel album. Presque culte... une relecture suffira peut-être à remonter ma note...
Eh bien franchement je viens de lire cet album. Etant fan de la série d'origine, j'étais un peu inquiet. Mais alors là, je me suis éclaté comme un fou ! Vraiment c'est super réussi !
Les dessins sont très cartoons et servent très bien l'univers de Krän en gag.
J'ai adoré le gag où Kunu se prend une claque par une grosse dame dans une taverne ! Et les répliques sont du pur Hérenguel ! "J'vais t'optimiser le coefficient de pénétration dans ta face !"
Vraiment vivement le tome deux !
"Pourquoi j'ai tué Pierre", c'est tout simplement la BD de l'année. Rien de moins.
Olivier Ka relate ici une histoire très humaine, faisant place respectivement au bonheur, à la joie mais aussi à la peur et la détresse. On vit avec force l'histoire d'Olivier, par le biais d'une narration impeccable qui nous emmène dans les méandres de la vie d'un homme à qui l'on a volé une partie de son enfance, et dont le traumatisme ne ressurgira que bien plus tard pour être plus dur et inacceptable encore.
Le sujet (la pédophilie, donc) est traité sans sentimentalisme forcé ni sans tomber dans le pathos larmoyant. "Pourquoi j'ai tué Pierre" est un témoignage bouleversant par sa justesse et son recul, par la maturité de cet enfant qui va bien trop tôt et malgré lui grandir pour faire face à un monde adulte qui sait être sombre et injuste.
Le dessin d'Alfred est superbe. Nous retrouvons son style si personnel (et donc si parfait pour illustrer la lourde histoire d'Olivier), allié à une mise en couleur réalisée à base d'aplats et dont le rendu est très fort. Les teintes du coloriste ont d'ailleurs un grand rôle dans cette narration si particulière et si belle...
Il est très difficile d'écrire un avis objectif sur cette perle, tant le sujet, personnel, saura toucher à différents degrés son lectorat. Ne retenez qu'une chose : cet album est indispensable, au même titre qu'un Pilules bleues ou qu'un Maus. Il est des albums dont on ne peut se défaire, et qui resteront sur notre table de chevet à jamais : "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie.
Olivier Ka, Alfred, je vous remercie.
Un des meilleurs "Batman" tout simplement !
Tout d'abord le dessin ; c'est parfois trop sombre mais quel travail, quel souci du détail dans cette technique difficile. Personnellement je trouve ça magnifique, et comme dans les bd que j'adore le style du dessin rejoint la ligne scénaristique.
Je m'explique, on a affaire a une histoire compliquée, touchant un sujet qui n'a jamais été abordé dans une bd, alors oui il faut "lutter" pour tout comprendre, et même parfois pour bien saisir qui parle ; on est pas dans un "Tintin" où tout est simple, on est dans une lecture au couteau...
L'histoire ensuite : le thème est sombre, ça vous l'aurez compris. La progression est très bien faite, on a plein de rebondissements.
Enfin bref, une excellente bd adulte qui fait réfléchir... Ca fait du bien.
Adorant les histoires concernant les pirates, les chasses au trésor, etc., je me suis lancé sans hésiter dans "Ratafia".
Et bien honnêtement, j'ai adoré cette bd. Les dessins sont simples mais plaisants, le scénario aussi mais que dire des dialogues... L'humour est omniprésent, bourré de jeux de mots (je trouve celui sur les pirates de l'Eire excellent et hilarant).
Les personnages sont complètement loufoques et attachants (j'adore Romuald).
J'ai déjà hâte de lire le deuxième tome de cette série dont je conseille évidemment l'achat.
Raaah, tout ce que je vais dire sera déjà dit dans les autres avis, mais ce n’est pas grave.
Alors Gaston c'est le culte du culte : à chaque fois que je peux (re)lire un nouvel album (ou un ancien) je le fais.
Alors les gags sont (presque) à chaque fois tordants, les dessins sont sublimes, ils se rapprochent plus d’Idées Noires, que de Spirou et Fantasio (le dessin est moins beau que Spirou, mais ça le rend encore plus drôle). De toute manière, c'est du Franquin, et les couleurs plutôt sombres, le rendent encore mieux.
Dans Gaston, il y a des expressions cultes comme :
« M’enfin ! », et le fameux « ROGNTUDJUU !!!! ».
Les personnages sont attachants (aussi bien Fantasio que Prunelle, Lebrac, Mr. De Mesmaeker, Jules-de-chez-Smith-en-face, le chat fou, Mademoiselle Jeanne, la Mouette, et enfin, Longtarin).
Le problème des répétitions est presque évité (mais bon c’est tellement bon que quand il y a une répétition, on se fait bien un deuxième gags).
J’aime bien aussi (ce qui est propre à Franquin et en particulier à "Gaston") ce que j’appelle des gags à périodes, j’explique : c’est une idée qui dure sur plusieurs gags comme le Gaston latex, les parcmètres, les noix, les cactus, l’orangeade pied-bœuf, etc, etc…
Voila en résumé : j’adore.
Ah ! Enfin une série de SF qui tient ses promesses !
Enfin, disons plutôt que j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir. De prime abord, on a l'impression de se retrouver dans un énième ersatz de Star Wars, une sorte de récit à part racontant les aventures du petit-cousin de Greedo. Il est vrai que le style graphique de Sean Wang fait curieusement penser à certaines bandes dérivées de l'univers "créé" par George Lucas.
Et pourtant "Runners" n'y ressemble pas beaucoup. Ca se situe dans un univers assez proche, avec des personnages ayant d'étranges pouvoirs, à peine entrevus dans ce tome 1... Mais point d'embrouillamini politico-commercial dans cet univers, point de discours philosophique, juste l'histoire d'un équipage de convoyeurs qui se retrouve -probablement- au coeur d'un gigantesque et surprenant trafic. Enfin, surprenant si comme moi, vous êtes un peu rouillé(e) côté SF, car il est fort probable que Wang ait piqué des trucs à droite et à gauche.
"Runners" ne brille pas par son originalité, donc, mais plutôt par son traitement. C'est frais, enlevé, c'est plein d'humour (mais pas trop non plus), et le dessin est vraiment joli, dans une marge semi-réaliste assez traditionnelle du comics américain. Mais curieusement, ainsi qu'il l'avoue lui-même en postface, Sean Wang a essayé d'intégrer des caractéristiques manga et franco-belges à ses bandes. Dans quel but ? Une meilleure lisibilité hors du public anglo-saxon ? Si c'est ça, le pari est réussi, car son dessin est très agréable, et ses designs plus que corrects.
Ma note se situe plutôt vers 3,5/5, mais comme cette série a l'air de passer inaperçue malgré l'excellent travail fait par Kymera, je donne un coup de pouce. Achat conseillé si vous aimez le style.
Pour les curieux, à noter que les élèves de la Dave School ont réalisé un petit film d'animation qui reprend une partie du premier chapitre. Il est visible ici.
Je ne connaissais pas Boiscommun. Je viens de tomber amoureux de son dessin.
J'ai lu la version aux éditions le cycliste.
En fait, dans cet album qui se lit en 10 minutes maxi, dans cette BD qui tient plus de la fable que d'une aventure, il est vraiment difficile de dissocier le dessin de l'histoire.
Personnellement, en lisant cet album, le contenu m'est allé droit au cœur. Je ne connaissais pas le sujet de cette BD, choisie comme tant d'autre au hasard, principalement guidé par la qualité graphique en feuilletant les pages, et par le titre qui va bien avec ce mois d'octobre. Mon contexte actuel m'a aidé à m'ouvrir facilement au message.
J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur nous livrait le fond de son âme, il ressort de cette lecture une pure expression de vérité et de vécu. Une sorte d'exorcisme de ces propres doutes et craintes.
De ces 26 courtes pages j'ai eu une impression étrange d'une puissance triste émanant de la narration, de la mise en page, des couleurs, du trait de dessin.
Il y a une mélancolie qui happe notre âme et on a l'impression qu'il se met à pleuvoir dans notre intérieur.
Bref, je suis conquis par cette historiette Un vrai bout de rêve qui fait tout afin de nous aider à voir le bout du tunnel et à prendre la vie du bon coté.
La fête des morts, prend alors son sens initial où il est hors de question de louer les morts en se lamentant, mais où l'on se rend compte justement que la vie est trop courte, trop insignifiante, trop aléatoire pour continuer à pleurer. Cela va à l'encontre de notre éducation, c'est dur à accepter, mais c'est ça aussi, la magie de la vie, la magie de la lune et des étoiles. Cette fois ci, la nuit est notre amie et notre alliée et finalement, la pluie s'arrête et derrière les nuages, la lumière de la lune vient illuminer ce monde qui paraissait si sombre.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Pyongyang
Figurez-vous que j’ai des origines Bulgares (et oui), et que du coup j’ai passé pas mal de temps dans ce bastion communiste dans ma jeunesse. Alors j’en ai des tas en stock, des anecdotes sur les files d’attente de 100 mètres pour acheter du sucre et du lait, sur les boutiques spéciales « touristes de l’ouest » vendant des produits de vils capitalistes (Coca Cola, Kinder Surprise…) avec vérification du passeport à l’entrée, et sur les coupures de courant ou d’eau courante (sympa de ne pas pouvoir tirer la chasse d’eau en plein été après un gros caca qui fouette). Bref, tout ça pour dire que ma lecture de Pyongyang m’a rappelé bien des souvenirs. Et contrairement aux apparences (sujet un peu politique, nombre de pages conséquents), Pyongyang n’est pas du tout une BD austère ou fastidieuse à lire… bien au contraire ! Les déboires de l’auteur sont contés avec beaucoup d’humour, et j’ai très souvent rigolé de vive voix ! Il est absolument fascinant de découvrir les absurdités de ce pays au travers les yeux de « l’un des nôtres ». Bon, vous pourrez toujours rétorquer que l’auteur ne s’est pas vraiment foulé… le dessin est tout bête, et l’histoire n’est qu’une liste d’anecdotes. C’est vrai que je pourrais presque sortir une BD nommée « Sofia » qui raconterait mes aventures en Bulgarie. Mais qu’importe, Pyongyang est une BD jubilatoire, fascinante et surtout très drôle, que je recommande à tout le monde…
Leçon de choses
Une fois de plus, Gregory Mardon nous offre, ici, un album de toute beauté, chose à laquelle l'auteur nous avait déjà habitués auparavant. En lisant cette bd, j'ai eu l'impression de revivre un peu mon enfance tellement la justesse et le réalisme sont au rendez-vous. Jean-Pierre et Cyril, les personnages principaux, nous font vivre des aventures qui ont un je ne sais quoi de familier. Les parfums de ma jeunesse me sont soudain revenus, pour mon plus grand bonheur. Avec cet album, on partage les joies et les angoisses de ces gamins, on participe a leur découverte et on sourit à leurs bêtises. Le scénario est pourtant très basique. Il ne s'y passe rien d'extraordinaire, mais on le laisse bercer au fil des pages par le ton sensible et non dénué de poésie du récit. Niveau dessin, Mardon nous offre un graphisme réaliste, idéal pour ce genre d'histoire. Cette "Leçon de Choses" est écrite avec pertinence, intelligence et sensibilité, une recette qui nous offre un album de toute beauté. A conseiller et à lire !
Le Jardin armé et autres histoires
Ca fait un bail que je n’avais pas pris mon pied comme ça avec un album de David B. "Le jardin armé" est un de ses meilleurs albums, tout simplement. Il contient trois contes entre histoire, mythe et légendes, trois récits pleins de sang et de fureur, de fanatisme religieux et de coutumes barbares. En même temps, on sent poindre une pensée presque philosophique et des petits bouts de métaphysiques par-ci par-là, sans oublier l'humour et l'ironie nécessaire à ce genre de récit s'il ne veut pas tomber dans le pompeux. Graphiquement, c'est très beau, très travaillé, avec ce style qui n'appartient qu'à David B. : corps désarticulés, effets d'aplats, perspectives écrasées. Un très très bel album. Presque culte... une relecture suffira peut-être à remonter ma note...
Krän Univers
Eh bien franchement je viens de lire cet album. Etant fan de la série d'origine, j'étais un peu inquiet. Mais alors là, je me suis éclaté comme un fou ! Vraiment c'est super réussi ! Les dessins sont très cartoons et servent très bien l'univers de Krän en gag. J'ai adoré le gag où Kunu se prend une claque par une grosse dame dans une taverne ! Et les répliques sont du pur Hérenguel ! "J'vais t'optimiser le coefficient de pénétration dans ta face !" Vraiment vivement le tome deux !
Pourquoi j'ai tué Pierre
"Pourquoi j'ai tué Pierre", c'est tout simplement la BD de l'année. Rien de moins. Olivier Ka relate ici une histoire très humaine, faisant place respectivement au bonheur, à la joie mais aussi à la peur et la détresse. On vit avec force l'histoire d'Olivier, par le biais d'une narration impeccable qui nous emmène dans les méandres de la vie d'un homme à qui l'on a volé une partie de son enfance, et dont le traumatisme ne ressurgira que bien plus tard pour être plus dur et inacceptable encore. Le sujet (la pédophilie, donc) est traité sans sentimentalisme forcé ni sans tomber dans le pathos larmoyant. "Pourquoi j'ai tué Pierre" est un témoignage bouleversant par sa justesse et son recul, par la maturité de cet enfant qui va bien trop tôt et malgré lui grandir pour faire face à un monde adulte qui sait être sombre et injuste. Le dessin d'Alfred est superbe. Nous retrouvons son style si personnel (et donc si parfait pour illustrer la lourde histoire d'Olivier), allié à une mise en couleur réalisée à base d'aplats et dont le rendu est très fort. Les teintes du coloriste ont d'ailleurs un grand rôle dans cette narration si particulière et si belle... Il est très difficile d'écrire un avis objectif sur cette perle, tant le sujet, personnel, saura toucher à différents degrés son lectorat. Ne retenez qu'une chose : cet album est indispensable, au même titre qu'un Pilules bleues ou qu'un Maus. Il est des albums dont on ne peut se défaire, et qui resteront sur notre table de chevet à jamais : "Pourquoi j'ai tué Pierre" en fait partie. Olivier Ka, Alfred, je vous remercie.
Batman - Des cris dans la nuit
Un des meilleurs "Batman" tout simplement ! Tout d'abord le dessin ; c'est parfois trop sombre mais quel travail, quel souci du détail dans cette technique difficile. Personnellement je trouve ça magnifique, et comme dans les bd que j'adore le style du dessin rejoint la ligne scénaristique. Je m'explique, on a affaire a une histoire compliquée, touchant un sujet qui n'a jamais été abordé dans une bd, alors oui il faut "lutter" pour tout comprendre, et même parfois pour bien saisir qui parle ; on est pas dans un "Tintin" où tout est simple, on est dans une lecture au couteau... L'histoire ensuite : le thème est sombre, ça vous l'aurez compris. La progression est très bien faite, on a plein de rebondissements. Enfin bref, une excellente bd adulte qui fait réfléchir... Ca fait du bien.
Ratafia
Adorant les histoires concernant les pirates, les chasses au trésor, etc., je me suis lancé sans hésiter dans "Ratafia". Et bien honnêtement, j'ai adoré cette bd. Les dessins sont simples mais plaisants, le scénario aussi mais que dire des dialogues... L'humour est omniprésent, bourré de jeux de mots (je trouve celui sur les pirates de l'Eire excellent et hilarant). Les personnages sont complètement loufoques et attachants (j'adore Romuald). J'ai déjà hâte de lire le deuxième tome de cette série dont je conseille évidemment l'achat.
Gaston Lagaffe
Raaah, tout ce que je vais dire sera déjà dit dans les autres avis, mais ce n’est pas grave. Alors Gaston c'est le culte du culte : à chaque fois que je peux (re)lire un nouvel album (ou un ancien) je le fais. Alors les gags sont (presque) à chaque fois tordants, les dessins sont sublimes, ils se rapprochent plus d’Idées Noires, que de Spirou et Fantasio (le dessin est moins beau que Spirou, mais ça le rend encore plus drôle). De toute manière, c'est du Franquin, et les couleurs plutôt sombres, le rendent encore mieux. Dans Gaston, il y a des expressions cultes comme : « M’enfin ! », et le fameux « ROGNTUDJUU !!!! ». Les personnages sont attachants (aussi bien Fantasio que Prunelle, Lebrac, Mr. De Mesmaeker, Jules-de-chez-Smith-en-face, le chat fou, Mademoiselle Jeanne, la Mouette, et enfin, Longtarin). Le problème des répétitions est presque évité (mais bon c’est tellement bon que quand il y a une répétition, on se fait bien un deuxième gags). J’aime bien aussi (ce qui est propre à Franquin et en particulier à "Gaston") ce que j’appelle des gags à périodes, j’explique : c’est une idée qui dure sur plusieurs gags comme le Gaston latex, les parcmètres, les noix, les cactus, l’orangeade pied-bœuf, etc, etc… Voila en résumé : j’adore.
Runners
Ah ! Enfin une série de SF qui tient ses promesses ! Enfin, disons plutôt que j'ai pris beaucoup de plaisir à la découvrir. De prime abord, on a l'impression de se retrouver dans un énième ersatz de Star Wars, une sorte de récit à part racontant les aventures du petit-cousin de Greedo. Il est vrai que le style graphique de Sean Wang fait curieusement penser à certaines bandes dérivées de l'univers "créé" par George Lucas. Et pourtant "Runners" n'y ressemble pas beaucoup. Ca se situe dans un univers assez proche, avec des personnages ayant d'étranges pouvoirs, à peine entrevus dans ce tome 1... Mais point d'embrouillamini politico-commercial dans cet univers, point de discours philosophique, juste l'histoire d'un équipage de convoyeurs qui se retrouve -probablement- au coeur d'un gigantesque et surprenant trafic. Enfin, surprenant si comme moi, vous êtes un peu rouillé(e) côté SF, car il est fort probable que Wang ait piqué des trucs à droite et à gauche. "Runners" ne brille pas par son originalité, donc, mais plutôt par son traitement. C'est frais, enlevé, c'est plein d'humour (mais pas trop non plus), et le dessin est vraiment joli, dans une marge semi-réaliste assez traditionnelle du comics américain. Mais curieusement, ainsi qu'il l'avoue lui-même en postface, Sean Wang a essayé d'intégrer des caractéristiques manga et franco-belges à ses bandes. Dans quel but ? Une meilleure lisibilité hors du public anglo-saxon ? Si c'est ça, le pari est réussi, car son dessin est très agréable, et ses designs plus que corrects. Ma note se situe plutôt vers 3,5/5, mais comme cette série a l'air de passer inaperçue malgré l'excellent travail fait par Kymera, je donne un coup de pouce. Achat conseillé si vous aimez le style. Pour les curieux, à noter que les élèves de la Dave School ont réalisé un petit film d'animation qui reprend une partie du premier chapitre. Il est visible ici.
Halloween
Je ne connaissais pas Boiscommun. Je viens de tomber amoureux de son dessin. J'ai lu la version aux éditions le cycliste. En fait, dans cet album qui se lit en 10 minutes maxi, dans cette BD qui tient plus de la fable que d'une aventure, il est vraiment difficile de dissocier le dessin de l'histoire. Personnellement, en lisant cet album, le contenu m'est allé droit au cœur. Je ne connaissais pas le sujet de cette BD, choisie comme tant d'autre au hasard, principalement guidé par la qualité graphique en feuilletant les pages, et par le titre qui va bien avec ce mois d'octobre. Mon contexte actuel m'a aidé à m'ouvrir facilement au message. J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur nous livrait le fond de son âme, il ressort de cette lecture une pure expression de vérité et de vécu. Une sorte d'exorcisme de ces propres doutes et craintes. De ces 26 courtes pages j'ai eu une impression étrange d'une puissance triste émanant de la narration, de la mise en page, des couleurs, du trait de dessin. Il y a une mélancolie qui happe notre âme et on a l'impression qu'il se met à pleuvoir dans notre intérieur. Bref, je suis conquis par cette historiette Un vrai bout de rêve qui fait tout afin de nous aider à voir le bout du tunnel et à prendre la vie du bon coté. La fête des morts, prend alors son sens initial où il est hors de question de louer les morts en se lamentant, mais où l'on se rend compte justement que la vie est trop courte, trop insignifiante, trop aléatoire pour continuer à pleurer. Cela va à l'encontre de notre éducation, c'est dur à accepter, mais c'est ça aussi, la magie de la vie, la magie de la lune et des étoiles. Cette fois ci, la nuit est notre amie et notre alliée et finalement, la pluie s'arrête et derrière les nuages, la lumière de la lune vient illuminer ce monde qui paraissait si sombre.