Haaaa!.... La très bonne série que voilà !
Pleyers s'éloigne ici de sa série Jhen et d'un certain académisme graphique proche de celui de Jacques Martin (Alix) dont il a été l'assistant.
Ici, Pleyers a les mains libres.
Et il nous offre une magnifique fresque qui débute au milieu du 15ème siècle.
Son héros ?... Un jeune peintre italien qui quitte son pays pour tenter sa chance à la Cour de Bourgogne. Drôle de héros d'ailleurs, qui est plutôt un observateur de la vie, des faits et gestes des grands de ce temps-là qu'il va côtoyer.
Involontairement, Giovani va se trouver mêlé à complots, intrigues, combats, assauts, amours, alchimie, duels qui remplissent cette série détonante.
Pleyers compose ici des récits "à tiroirs" où plusieurs histoires se mélangent, se séparent, se rejoignent, prennent à nouveau d'autres directions pour encore se réunir.
Pleyers mélange habilement réalité historique et création personnelle. Rois, ducs, chevaliers, clergé, envoûteurs, se rencontrent, s'allient, se déchirent dans une action continue qui nous tient en haleine.
Ca virevolte, bondit, se hache, s'étripe à de nombreux moments. De superbes reconstitutions graphiques nous emmènent dans les châteaux, nous font participer aux repas fastueux... dans des pages qui sont quasi des tableaux.
L'imagerie est belle, fine, rutilante, sous un trait arrivé à maturité. Pleyers m'a littéralement fait plonger dans cette époque qui préfigure la Renaissance ; une époque dans laquelle il est passé maître. Une époque qui a été la nôtre... il y a longtemps.
Malheureusement, trois albums seulement sont "sortis" en dix ans. Prend-il son temps ?... Considère-t-il "Giovani" comme une sorte de "dessert" parmi ses autres séries ?...
Un bémol toutefois : les couvertures de chaque album : AFFREUSES ! Si je n'avais remarqué le nom "Pleyers" sur le premier opus, je ne l'aurais même pas ouvert et encore moins acheté. Les couvertures -pourquoi ?- n'attirent absolument pas l'oeil. Et c'est grand dommage car derrière chacune d'entre-elles se trouve un véritable bijou. Allez comprendre. (à noter que le premier tome a été réédité en 1999 avec un nouveau -et attirant- "premier plat").
"Giovani" ?... Une série qui, je pense, n'est pas fort connue, mais qui mérite -grandement- d'être découverte (du moins pour ceux que cette période de l'Histoire attire).
J'aime beaucoup. Vraiment beaucoup.
La série animée (à laquelle a participé Arthur Qwak) à l'origine de cette BD n'est pas mal du tout. Cependant les "adaptations BD" en tout genre ont tendance à proliférer, ces adaptations tiennent hélas souvent plus du filon commercial supplémentaire à exploiter que de l'oeuvre sincèrement réalisée, je n'étais pas très chaud pour me lancer dans cette lecture.
En plus je trouve la couverture assez laide... Mais mon fils voulait absolument lire cette BD alors... je l'ai acheté et lue après lui.
La surprise est plutôt bonne je dois l'avouer. Cette BD n'est pas une adaptation des épisodes de la série animée originelle, mais propose de nouvelles aventures de nos deux héros, Gwizdo et Lian-Chu, chasseurs de dragons de leurs états.
Ces deux personnages que tout oppose, forment un duo aussi savoureux qu'insolite, tout deux ont leur part d'importance et aucun ne fait office de simple faire valoir. Lian-Chu est discret et brave, son apparence est imposante, son regard rêveur, une force tranquille évidente se dégage de sa personne. Gwizdo est exubérant et bavard, il est petit et faible, c'est un couard qui prend volontiers la poudre d'escampette et il est assez vénal. Ces deux chasseurs de dragons sont toujours en quête d'un "coup fumant" à réaliser. Bien évidemment leurs buts sont différents. Ils ne réfléchissent jamais bien longtemps, Gwizdo en tant que chef autoproclamé est très sensible à l'appât du gain.
Cette première aventure est réussie, le scénario est vraiment simple, juste une mission banale pour les deux mercenaires. Il y a beaucoup de rythme et d'humour mais c'est surtout de ses personnages y compris les secondaires et de son univers que cette série tire sa richesse.
Les bases sont vite posées, une simple phrase introductive "Quelque part dans un autre univers" nous plonge dans ce monde différent, constitué de petites îles parsemées dans les cieux, aux formes et tailles différentes, aux décors fantaisistes et fantasy. Il est plaisant de s'y promener au fil des pages.
Les dialogues ne manquant pas d'esprit sont plaisants, les scènes d'actions sont épiques, on est là pour s'amuser et on s'amuse, ça fuse en tous sens, c'est plutôt réussi.
Chapeau pour les dessins, imaginatifs et drôles, ils respectent le style de la série tout en l'enrichissant fortement de formes plus travaillées, en plus ça bouge! C'est vraiment agréable à regarder, les couleurs sont pétantes. Il faut voir les différents visages, à titre d'exemple, Gwizdo est à lui tout seul un festival de grimaces en tous genres.
Un premier album duquel je n'attendais rien, qui a su me séduire malgré un à priori de départ plutôt négatif. "Chasseurs de Dragons" est une série qui commence de façon fort sympathique. A lire sans hésiter pour ceux qui aiment la fantaisie teintée d'humour et aussi, bien sûr, par les plus jeunes d'entre nous.
JJJ
Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes).
Encore les mêmes personnages dessinés.
Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball.
Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile.
Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien.
S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure.
Tout y est pour en faire un hit en puissance :
- le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails
- des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin
- un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut.
Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980.
Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques.
Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux.
Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir.
Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges.
Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix).
Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge.
Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco.
Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album.
L'auteur :
Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946.
Un excellent auteur de réalisme historique.
Tudieu, quelle magnifique série que voilà !...
Robert Surcouf donne ses premiers coups de rame dans l'hebdo Spirou n° 605 du 17 Novembre 1949. Il y tire sa dernière bordée dans le n° 738 du 5 Juin 1952.
Surcouf ?... Une magnifique fresque, haute en couleurs, qui nous raconte les mille et une aventures de ce personnage hors du commun.
L'histoire ?... Elle est née de la rencontre de deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier et Vic(tor) Hubinon. Hubinon, qui a déjà créé Buck Danny, adore dessiner des bateaux. D'une rencontre avec le scénariste va naître cette véritable saga maritime qui tiendra en haleine les lecteurs pendant plusieurs années.
Comme à son habitude, Charlier, délaissant tout historisme sévère, va se plaire -et nous plaire- à concocter les nombreuses péripéties aventureuses de ce corsaire.
Hubinon, au graphisme élégant et dynamique, concocte une longue histoire où grands combats navals, abordages sanglants, duels sans merci, prises d'assaut ont la part belle. Le tout est "réglé" d'un trait pur, classique, qui attire l'oeil... et le garde.
Les nombreuses scènes de combats sont vues sous différents cadrages ; Hubinon n'ayant pas son pareil pour décrire visuellement la fougue meurtrière des hommes, les abordages sans merci...
Du grand art graphique !...
Surcouf a été -justement- nommé "Le roi des corsaires". Et il est vrai que peu de gens se souviennent du nom d'un autre. Il a vécu une extraordinaire et véridique épopée.
Mille légendes courent encore sur lui, mais aucune n'est aussi belle que la stricte réalité des faits que Charlier et Hubinon ont pris grand plaisir à vous présenter. Si vous n'aimez pas l'histoire, "Surcouf" va vous la faire aimer !..
Surcouf ?... C'est trois éditions originales, brochées, éditées de 1951 à 1953. Cette oeuvre a fait l'objet de plusieurs rééditions.
Surcouf ?... Un superbe triptyque à tenir en belle place dans toute bdthèque.
Excellent. Je dis et maintiens.
Les auteurs :
Au dessin : Victor HUBINON, dessinateur-scénariste belge, né à Angleur le 26 Avril 1924 et décédé à Villemy le 8 Janvier 1979. Un des maîtres de la BD réaliste franco-belge.
On lui doit -entre autres- : "Surcouf", Buck Danny, Blondin et Cirage, Barbe-Rouge, sans oublier les magnifiques biographies dessinées de Mermoz, Stanley...
Au scénario : Jean-Michel CHARLIER, scénariste de nationalité belge (hé oui !), né à Liège le 30 Octobre 1924 et décédé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) le 10 Juillet 1989.
Une véritable "bête" du scénario. Vous mettre le détail de ses créations et participations prendrait plusieurs pages. Je vous en parlerai un jour...
Nous sommes aux Etats-Unis, en Août 1928...
La revue Amazing Stories, qui publie des récits de science-fiction, propose aux lecteurs un roman écrit par Philip Francis Nowlan.
John F. Dille, responsable d'édition, se sent inspiré par cette histoire qui met en scène "Anthony Rogers". Il pense avoir trouvé là un bon filon pour une adaptation en bande-dessinée. Après accord passé avec Nowlan, Dille prend contact avec un de ses meilleurs illustrateurs : Dick Calkins.
Celui-ci change le prénom du héros : "Buck Rogers" est né.
Buck Rogers ?... Il est considéré comme le PREMIER personnage de science-fiction de l'histoire de la Bande Dessinée.
7 Janvier 1929. Le premier "strip" paraît dans le "Courrier Press" d'Evansville. La première aventure éditée dans ce "daily-strip" a pour titre : "Buck Rogers in the Year 2149 A.D."
Et ça va plaire. Beaucoup. Des fusées en forme de suppositoires aux pistolets désintégrateurs, les éléments qui "ornent" cette série vont marquer pendant longtemps cette sorte de "marque" qui en fera le genre.
1947. Suite à un conflit avec Dille, Calkins abandonne la série ; laquelle cartonne pourtant.
1947 à 1949. Murphy Anderson reprend la saga.
1949 à 1951. Celle-ci continue sous la plume de Leon Dworkins.
1951 à 1958. C'est Rick Yager qui, à son tour, s'y met.
1958 à 1959. Retour de Murphy Anderson.
1959 à 1967. Georges Tuska reprend le flambeau.
Et en France ?...
Buck Rogers fait son apparition -sous ce nom- dans l'hebdo "Aventures" à partir du 14 Avril 1936. Il paraît ensuite dans l'hebdo "L'As" dès Juillet 1940. Ces parutions hebdomadaires sont signée Calkins.
Malgré l'engouement du public, il faut attendre 1967 pour qu'une sorte d'album soit édité en francophonie. Un mini album est agrafé, en supplément, dans le Spirou n° 1526 du 13 Juillet 1967. Signé "Tuska" (le dernier à avoir repris la série), il a pour titre "Buck Rogers au 25ème siècle".
Les "vrais" albums :
Le premier, en langue française, un cartonné, est édité chez Horay en 1977. Le graphisme est de Calkins.
1980. Un album broché paraît aux Editions des Deux Coqs d'Or. La même année, un broché également est édité chez SAGE(EDITION).
1882. Un broché paraît chez Junior Production.
C'est tout ?... Ben oui... C'est peu !... Ben oui !... Et c'est grand dommage. "Buck Rogers" est une magnifique série -vieille certainement- mais où l'on trouve déjà tous les poncifs qui feront de la bande dessinée de Science-Fiction ce qu'elle est maintenant.
A noter :
Suite à un regain d'intérêt du public anglo-saxon, le New York Time Syndicate a décidé de relancer cette saga. Scénarisée par Jim Lawrence puis Cary Bates, dessinée par Gray Morrow et ensuite Jack Sparling, elle a (re)débuté dans les pages de ce journal le 9 Septembre 1979.
Rien vu venir en francophonie.
"Buck Rogers" c'est aussi : des adaptations au cinéma et à la télévision dès 1939. En 1979 un long métrage -"Buck Rogers au 25ème siècle"- est sorti sur les écrans.
In fine :
Les albums édités en France sont assez rares à trouver ; parfois sur une bourse aux occasions lors d'un festival BD. Mais si vous aimez la science-fiction, ne les ratez surtout pas : vous passeriez à côté de quelque chose de "grand".
"Buck Rogers" est une série culte. Une vraie. Quoique maintenant oubliée de beaucoup. C'est râlant quelque part...
Les principaux auteurs :
Dick CALKINS, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Grand Rapids (Michigan) en 1898, décédé à Tuckson (Arizona) le 13 Mai 1962.
Outre "Buck Rogers" on lui connaît aussi la série "Red Ryder".
Murphy ANDERSON, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Asheville (Caroline du Nord) en 1926.
A oeuvré sur "Captain Comet", "Adam Strange", "Batman", "Green Lantern". Ce n'est pas "n'importe qui" !
Je les a-d-o-r-e ces agriculteurs !
Ils font d'ailleurs leur première apparition dans le mensuel "Jeunes agriculteurs" (non, je ne l'invente pas !) n° 185 de Mars 1967.
L'hebdo PIlote les accueille en 1968. Ils y rentreront leur dernière botte de foin dans le n° 548 du 7 Mai 1970.
Les "Bottafoin" ?.. Ce sont Pascal et Catherine... et le grand-père Hector.
Une famille d'agriculteurs comme on se plaît à les imaginer.
Pascal (la jeune quarantaine) a l'éternel béret vissé sur la tête, un mégot aux lèvres. Dynamique, exubérant, exultant même c'est la "force vive" du ménage.
Catherine (la bonne trentaine) est la soupape de sécurité de son mari. Calme, douce, elle n'en n'est pas moins la "tête pensante" du couple.
Le grand-père ?... Ben, il suit le mouvement...
Une très belle série, prometteuse, réalisée par un Martial en grande forme, que j'ai dévorée lors de sa parution dans Pilote. C'était en noir et blanc, à raison d'une planche par gag, et ça n'a duré que le temps d'en faire un seul album.
Mais je plongeais avec délices dans ce qu'on appelle maintenant "la France profonde", dans ces tracas quotidiens -mis en "musique" avec une vraie drôlerie- que doivent affronter ces paysans (terme maintenant péjoratif mais qui, au départ, signifiait "gens du pays").
Et c'est pour cela que je les aime. Et c'est pour cela aussi que j'y passe mes vacances, dans cette "France profonde"... la vraie peut-être ?...
Un seul recueil sera édité. Il ne reprend -malheureusement- qu'une partie des aventures de ce "joyeux" couple. Mais il existe. Heureusement. Vous ne le lirez peut-être jamais, car seulement "tiré" à 1000 exemplaires en 1988.
Une chose est sûre : si un éditeur "remet ça", en cartonné, bien exposé en librairies, ça se vendra comme des petits pains.
L'auteur :
Martial DURAND, dit MARTIAL, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à La Roche-sur-Yon le 19 Février 1925.
Connu également pour la série Tony Laflamme.
Un trait clair et précis, exubérant parfois, mais reconnaissable entre mille. Un excellent illustrateur, malheureusement méconnu du grand public.
Une BD d'horreur digne de ce nom !
Loin des histoires emmêlées et rocambolesque du genre tel qu'il est traité actuellement, le scénario de cette BD est simple, linéaire et se laisse suivre avec facilité.
Cela ne veut pas dire que cette histoire n'est ni riche ni fouillée, bien au contraire.
Dés la mise en place, on sent que l'ambiance est assez lourde, on se sent transporté dans le temps, on a l'impression de suivre un vrai bon film d'horreur venu d'une autre époque. Une voiture qui file sur un petit chemin dans les bois, une ambiance rieuse, ce n'est évidemment pas la première histoire débutée ainsi à nous offrir un brutal tournant dramatique, mais il faut reconnaître que quand c'est aussi bien fait qu'ici, quand ça respecte aussi bien le genre, ça force l'admiration.
L'association scénaristique de Steve Niles et Rob Zombie, deux "petits" spécialistes du fantastique à tendance horrifique, fonctionne carrément bien. Dans cette histoire c'est petit à petit que les évènements sombres liés à l'apparition du monstre s'enchaînent, oscillant entre incrédulité et méfiance, les gens qui s'y trouvent confrontés sont saisis d'une angoisse palpable. Une menace mystérieuse, cachée, mais dont l'on sent fortement la présence, plane au-dessus de l'histoire et de temps en temps, cette menace se déchaîne avec force et vigueur, telle un coup de tonnerre massacrant tout sur son passage.
Ce livre ne manque pas de moment intenses, difficile pour moi d'oublier la séquence du rêve de Billy, un vrai cauchemar magistralement mis en scène, d'une force rare. Ce passage s'étale sur seulement deux pages et à mes yeux il justifie à lui seul la lecture de Bigfoot.
L'univers de cette BD est aussi un des points pleinement réussis, dû à cette ambiance redneck parfaitement retranscrite sans pour autant tomber dans la grossière caricature... la touche Rob Zombie ?
Mais rendons à César ce qui lui appartient. Ce monde, pour exister, être crédible et accessoirement nous filer les foies, devait être illustré par un artiste digne de ce nom.
Cet artiste est Richard Corben, Corben que j'apprécie beaucoup et que je trouve bien peu estimé en regard de son immense talent. Son style est si personnel, si particulier, que quand l'on a vu une seule vignette de Corben il est impossible de ne pas reconnaître ses dessins par la suite.
Corben, qui dans cet album se régale de nous infliger les scènes les plus gore, de nous faire cadeau de quelques superbes formes féminines et surtout de nous dessiner un monstre qui effraie vraiment.
Ce Sasquatch est un monument, à la démesure du talent de Corben, tout en muscles tendus jusqu'à saturation, en rage et en bave au lèvres, on a l'impression en regardant les cases de le voir se déplacer, de l'entendre hurler. En plus quand les couleurs sont à la hauteur du travail du maître, ça n'en est que plus extraordinaire.
Un album que j'ai adoré, une histoire qui bien qu'horrible ne condamne pas bêtement le monstre, au contraire une certaine tendresse se dégage parfois de lui. Une histoire qui nous offre une conclusion à la morale fortement empreinte de valeurs écologistes.
Bigfoot est un must, un chef-d'oeuvre auquel il manque juste la patine que donnent les années pour être une BD culte.
JJJ
Deux choses m’ont d’emblée attirée : le sujet, une histoire de sirène, et la couverture, toute en contraste entre les lignes droites du carrelage et les courbes voluptueuses de la sirène. Cependant ce ne fut pas décisif car, de prime abord, le dessin des planches ne me paraissait pas fameux, encore un clone de Christophe Blain, me disais-je. Alors, j’ai reposé l’album sur la pile.
Et puis...
Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau devant l’album, je le feuillette de façon moins superficielle, et là, quelques planches retiennent mon attention : des tableaux dans une galerie d’art, des sirènes, je me dis que cette histoire est peut-être décidément pour moi. En effet, je suis toujours vivement intéressée par une BD qui aborde le thème de la création artistique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de peinture, et par ailleurs, j’aime beaucoup les histoires qui mettent en scène des créatures fantastiques, comme les fées ou les sirènes. J’ai donc craqué.
Et bien m’en a pris ! Certes, je reconnais que si on ne s’intéresse pas du tout à la peinture, il ne reste que l’histoire d’une sirène partie à la découverte d’un univers qui la fascinait : Paris. Mais, c’est frais, la sirène est attachante, il y a quelques scènes aquatiques assez réussies, une histoire originale, qui tient la route, et qui a le mérite de se conclure en un volume, bref, je ne regrette pas du tout mon achat !
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Giovani
Haaaa!.... La très bonne série que voilà ! Pleyers s'éloigne ici de sa série Jhen et d'un certain académisme graphique proche de celui de Jacques Martin (Alix) dont il a été l'assistant. Ici, Pleyers a les mains libres. Et il nous offre une magnifique fresque qui débute au milieu du 15ème siècle. Son héros ?... Un jeune peintre italien qui quitte son pays pour tenter sa chance à la Cour de Bourgogne. Drôle de héros d'ailleurs, qui est plutôt un observateur de la vie, des faits et gestes des grands de ce temps-là qu'il va côtoyer. Involontairement, Giovani va se trouver mêlé à complots, intrigues, combats, assauts, amours, alchimie, duels qui remplissent cette série détonante. Pleyers compose ici des récits "à tiroirs" où plusieurs histoires se mélangent, se séparent, se rejoignent, prennent à nouveau d'autres directions pour encore se réunir. Pleyers mélange habilement réalité historique et création personnelle. Rois, ducs, chevaliers, clergé, envoûteurs, se rencontrent, s'allient, se déchirent dans une action continue qui nous tient en haleine. Ca virevolte, bondit, se hache, s'étripe à de nombreux moments. De superbes reconstitutions graphiques nous emmènent dans les châteaux, nous font participer aux repas fastueux... dans des pages qui sont quasi des tableaux. L'imagerie est belle, fine, rutilante, sous un trait arrivé à maturité. Pleyers m'a littéralement fait plonger dans cette époque qui préfigure la Renaissance ; une époque dans laquelle il est passé maître. Une époque qui a été la nôtre... il y a longtemps. Malheureusement, trois albums seulement sont "sortis" en dix ans. Prend-il son temps ?... Considère-t-il "Giovani" comme une sorte de "dessert" parmi ses autres séries ?... Un bémol toutefois : les couvertures de chaque album : AFFREUSES ! Si je n'avais remarqué le nom "Pleyers" sur le premier opus, je ne l'aurais même pas ouvert et encore moins acheté. Les couvertures -pourquoi ?- n'attirent absolument pas l'oeil. Et c'est grand dommage car derrière chacune d'entre-elles se trouve un véritable bijou. Allez comprendre. (à noter que le premier tome a été réédité en 1999 avec un nouveau -et attirant- "premier plat"). "Giovani" ?... Une série qui, je pense, n'est pas fort connue, mais qui mérite -grandement- d'être découverte (du moins pour ceux que cette période de l'Histoire attire). J'aime beaucoup. Vraiment beaucoup.
Chasseurs de dragons
La série animée (à laquelle a participé Arthur Qwak) à l'origine de cette BD n'est pas mal du tout. Cependant les "adaptations BD" en tout genre ont tendance à proliférer, ces adaptations tiennent hélas souvent plus du filon commercial supplémentaire à exploiter que de l'oeuvre sincèrement réalisée, je n'étais pas très chaud pour me lancer dans cette lecture. En plus je trouve la couverture assez laide... Mais mon fils voulait absolument lire cette BD alors... je l'ai acheté et lue après lui. La surprise est plutôt bonne je dois l'avouer. Cette BD n'est pas une adaptation des épisodes de la série animée originelle, mais propose de nouvelles aventures de nos deux héros, Gwizdo et Lian-Chu, chasseurs de dragons de leurs états. Ces deux personnages que tout oppose, forment un duo aussi savoureux qu'insolite, tout deux ont leur part d'importance et aucun ne fait office de simple faire valoir. Lian-Chu est discret et brave, son apparence est imposante, son regard rêveur, une force tranquille évidente se dégage de sa personne. Gwizdo est exubérant et bavard, il est petit et faible, c'est un couard qui prend volontiers la poudre d'escampette et il est assez vénal. Ces deux chasseurs de dragons sont toujours en quête d'un "coup fumant" à réaliser. Bien évidemment leurs buts sont différents. Ils ne réfléchissent jamais bien longtemps, Gwizdo en tant que chef autoproclamé est très sensible à l'appât du gain. Cette première aventure est réussie, le scénario est vraiment simple, juste une mission banale pour les deux mercenaires. Il y a beaucoup de rythme et d'humour mais c'est surtout de ses personnages y compris les secondaires et de son univers que cette série tire sa richesse. Les bases sont vite posées, une simple phrase introductive "Quelque part dans un autre univers" nous plonge dans ce monde différent, constitué de petites îles parsemées dans les cieux, aux formes et tailles différentes, aux décors fantaisistes et fantasy. Il est plaisant de s'y promener au fil des pages. Les dialogues ne manquant pas d'esprit sont plaisants, les scènes d'actions sont épiques, on est là pour s'amuser et on s'amuse, ça fuse en tous sens, c'est plutôt réussi. Chapeau pour les dessins, imaginatifs et drôles, ils respectent le style de la série tout en l'enrichissant fortement de formes plus travaillées, en plus ça bouge! C'est vraiment agréable à regarder, les couleurs sont pétantes. Il faut voir les différents visages, à titre d'exemple, Gwizdo est à lui tout seul un festival de grimaces en tous genres. Un premier album duquel je n'attendais rien, qui a su me séduire malgré un à priori de départ plutôt négatif. "Chasseurs de Dragons" est une série qui commence de façon fort sympathique. A lire sans hésiter pour ceux qui aiment la fantaisie teintée d'humour et aussi, bien sûr, par les plus jeunes d'entre nous. JJJ
H2
Encore une oeuvre de Adachi. L'une de ses plus longues (34 volumes). Encore les mêmes personnages dessinés. Encore une histoire romantique entre adolescents centrée sur le sport. Et ce sport, c'est encore le Base Ball. Et malgré tout, c'est encore avec un immense plaisir qu'on lit son histoire, pleine de non dits, de sensibilité, de romantisme, d'humour rafraîchissant, et de passages sombres aussi parfois. C'est le début d'une histoire simple, mais qui nous touche encore et toujours là où on est le plus sensible. On a tous un coeur, et l'auteur sait nous le rappeler de manière très subtile. Ce dessinateur/scénariste est un Dieu. Quand on le lit, on oublie tout, et il est dur de quitter ce petit sourire béat que l'on a sur le visage et revenir à notre petit train-train quotidien. S'il y a un auteur de BD qui m'a marqué ces deux dernières années, c'est bien Mitsuru Adachi. Et chacune de ses oeuvres est un enchantement.
Servitude
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure. Tout y est pour en faire un hit en puissance : - le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails - des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin - un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut. Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980. Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques. Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux. Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir. Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges. Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix). Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge. Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco. Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album. L'auteur : Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946. Un excellent auteur de réalisme historique.
Surcouf (Charlier/Hubinon)
Tudieu, quelle magnifique série que voilà !... Robert Surcouf donne ses premiers coups de rame dans l'hebdo Spirou n° 605 du 17 Novembre 1949. Il y tire sa dernière bordée dans le n° 738 du 5 Juin 1952. Surcouf ?... Une magnifique fresque, haute en couleurs, qui nous raconte les mille et une aventures de ce personnage hors du commun. L'histoire ?... Elle est née de la rencontre de deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier et Vic(tor) Hubinon. Hubinon, qui a déjà créé Buck Danny, adore dessiner des bateaux. D'une rencontre avec le scénariste va naître cette véritable saga maritime qui tiendra en haleine les lecteurs pendant plusieurs années. Comme à son habitude, Charlier, délaissant tout historisme sévère, va se plaire -et nous plaire- à concocter les nombreuses péripéties aventureuses de ce corsaire. Hubinon, au graphisme élégant et dynamique, concocte une longue histoire où grands combats navals, abordages sanglants, duels sans merci, prises d'assaut ont la part belle. Le tout est "réglé" d'un trait pur, classique, qui attire l'oeil... et le garde. Les nombreuses scènes de combats sont vues sous différents cadrages ; Hubinon n'ayant pas son pareil pour décrire visuellement la fougue meurtrière des hommes, les abordages sans merci... Du grand art graphique !... Surcouf a été -justement- nommé "Le roi des corsaires". Et il est vrai que peu de gens se souviennent du nom d'un autre. Il a vécu une extraordinaire et véridique épopée. Mille légendes courent encore sur lui, mais aucune n'est aussi belle que la stricte réalité des faits que Charlier et Hubinon ont pris grand plaisir à vous présenter. Si vous n'aimez pas l'histoire, "Surcouf" va vous la faire aimer !.. Surcouf ?... C'est trois éditions originales, brochées, éditées de 1951 à 1953. Cette oeuvre a fait l'objet de plusieurs rééditions. Surcouf ?... Un superbe triptyque à tenir en belle place dans toute bdthèque. Excellent. Je dis et maintiens. Les auteurs : Au dessin : Victor HUBINON, dessinateur-scénariste belge, né à Angleur le 26 Avril 1924 et décédé à Villemy le 8 Janvier 1979. Un des maîtres de la BD réaliste franco-belge. On lui doit -entre autres- : "Surcouf", Buck Danny, Blondin et Cirage, Barbe-Rouge, sans oublier les magnifiques biographies dessinées de Mermoz, Stanley... Au scénario : Jean-Michel CHARLIER, scénariste de nationalité belge (hé oui !), né à Liège le 30 Octobre 1924 et décédé à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) le 10 Juillet 1989. Une véritable "bête" du scénario. Vous mettre le détail de ses créations et participations prendrait plusieurs pages. Je vous en parlerai un jour...
Buck Rogers
Nous sommes aux Etats-Unis, en Août 1928... La revue Amazing Stories, qui publie des récits de science-fiction, propose aux lecteurs un roman écrit par Philip Francis Nowlan. John F. Dille, responsable d'édition, se sent inspiré par cette histoire qui met en scène "Anthony Rogers". Il pense avoir trouvé là un bon filon pour une adaptation en bande-dessinée. Après accord passé avec Nowlan, Dille prend contact avec un de ses meilleurs illustrateurs : Dick Calkins. Celui-ci change le prénom du héros : "Buck Rogers" est né. Buck Rogers ?... Il est considéré comme le PREMIER personnage de science-fiction de l'histoire de la Bande Dessinée. 7 Janvier 1929. Le premier "strip" paraît dans le "Courrier Press" d'Evansville. La première aventure éditée dans ce "daily-strip" a pour titre : "Buck Rogers in the Year 2149 A.D." Et ça va plaire. Beaucoup. Des fusées en forme de suppositoires aux pistolets désintégrateurs, les éléments qui "ornent" cette série vont marquer pendant longtemps cette sorte de "marque" qui en fera le genre. 1947. Suite à un conflit avec Dille, Calkins abandonne la série ; laquelle cartonne pourtant. 1947 à 1949. Murphy Anderson reprend la saga. 1949 à 1951. Celle-ci continue sous la plume de Leon Dworkins. 1951 à 1958. C'est Rick Yager qui, à son tour, s'y met. 1958 à 1959. Retour de Murphy Anderson. 1959 à 1967. Georges Tuska reprend le flambeau. Et en France ?... Buck Rogers fait son apparition -sous ce nom- dans l'hebdo "Aventures" à partir du 14 Avril 1936. Il paraît ensuite dans l'hebdo "L'As" dès Juillet 1940. Ces parutions hebdomadaires sont signée Calkins. Malgré l'engouement du public, il faut attendre 1967 pour qu'une sorte d'album soit édité en francophonie. Un mini album est agrafé, en supplément, dans le Spirou n° 1526 du 13 Juillet 1967. Signé "Tuska" (le dernier à avoir repris la série), il a pour titre "Buck Rogers au 25ème siècle". Les "vrais" albums : Le premier, en langue française, un cartonné, est édité chez Horay en 1977. Le graphisme est de Calkins. 1980. Un album broché paraît aux Editions des Deux Coqs d'Or. La même année, un broché également est édité chez SAGE(EDITION). 1882. Un broché paraît chez Junior Production. C'est tout ?... Ben oui... C'est peu !... Ben oui !... Et c'est grand dommage. "Buck Rogers" est une magnifique série -vieille certainement- mais où l'on trouve déjà tous les poncifs qui feront de la bande dessinée de Science-Fiction ce qu'elle est maintenant. A noter : Suite à un regain d'intérêt du public anglo-saxon, le New York Time Syndicate a décidé de relancer cette saga. Scénarisée par Jim Lawrence puis Cary Bates, dessinée par Gray Morrow et ensuite Jack Sparling, elle a (re)débuté dans les pages de ce journal le 9 Septembre 1979. Rien vu venir en francophonie. "Buck Rogers" c'est aussi : des adaptations au cinéma et à la télévision dès 1939. En 1979 un long métrage -"Buck Rogers au 25ème siècle"- est sorti sur les écrans. In fine : Les albums édités en France sont assez rares à trouver ; parfois sur une bourse aux occasions lors d'un festival BD. Mais si vous aimez la science-fiction, ne les ratez surtout pas : vous passeriez à côté de quelque chose de "grand". "Buck Rogers" est une série culte. Une vraie. Quoique maintenant oubliée de beaucoup. C'est râlant quelque part... Les principaux auteurs : Dick CALKINS, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Grand Rapids (Michigan) en 1898, décédé à Tuckson (Arizona) le 13 Mai 1962. Outre "Buck Rogers" on lui connaît aussi la série "Red Ryder". Murphy ANDERSON, dessinateur-scénariste de nationalité américaine, né à Asheville (Caroline du Nord) en 1926. A oeuvré sur "Captain Comet", "Adam Strange", "Batman", "Green Lantern". Ce n'est pas "n'importe qui" !
La famille Bottafoin
Je les a-d-o-r-e ces agriculteurs ! Ils font d'ailleurs leur première apparition dans le mensuel "Jeunes agriculteurs" (non, je ne l'invente pas !) n° 185 de Mars 1967. L'hebdo PIlote les accueille en 1968. Ils y rentreront leur dernière botte de foin dans le n° 548 du 7 Mai 1970. Les "Bottafoin" ?.. Ce sont Pascal et Catherine... et le grand-père Hector. Une famille d'agriculteurs comme on se plaît à les imaginer. Pascal (la jeune quarantaine) a l'éternel béret vissé sur la tête, un mégot aux lèvres. Dynamique, exubérant, exultant même c'est la "force vive" du ménage. Catherine (la bonne trentaine) est la soupape de sécurité de son mari. Calme, douce, elle n'en n'est pas moins la "tête pensante" du couple. Le grand-père ?... Ben, il suit le mouvement... Une très belle série, prometteuse, réalisée par un Martial en grande forme, que j'ai dévorée lors de sa parution dans Pilote. C'était en noir et blanc, à raison d'une planche par gag, et ça n'a duré que le temps d'en faire un seul album. Mais je plongeais avec délices dans ce qu'on appelle maintenant "la France profonde", dans ces tracas quotidiens -mis en "musique" avec une vraie drôlerie- que doivent affronter ces paysans (terme maintenant péjoratif mais qui, au départ, signifiait "gens du pays"). Et c'est pour cela que je les aime. Et c'est pour cela aussi que j'y passe mes vacances, dans cette "France profonde"... la vraie peut-être ?... Un seul recueil sera édité. Il ne reprend -malheureusement- qu'une partie des aventures de ce "joyeux" couple. Mais il existe. Heureusement. Vous ne le lirez peut-être jamais, car seulement "tiré" à 1000 exemplaires en 1988. Une chose est sûre : si un éditeur "remet ça", en cartonné, bien exposé en librairies, ça se vendra comme des petits pains. L'auteur : Martial DURAND, dit MARTIAL, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à La Roche-sur-Yon le 19 Février 1925. Connu également pour la série Tony Laflamme. Un trait clair et précis, exubérant parfois, mais reconnaissable entre mille. Un excellent illustrateur, malheureusement méconnu du grand public.
Bigfoot
Une BD d'horreur digne de ce nom ! Loin des histoires emmêlées et rocambolesque du genre tel qu'il est traité actuellement, le scénario de cette BD est simple, linéaire et se laisse suivre avec facilité. Cela ne veut pas dire que cette histoire n'est ni riche ni fouillée, bien au contraire. Dés la mise en place, on sent que l'ambiance est assez lourde, on se sent transporté dans le temps, on a l'impression de suivre un vrai bon film d'horreur venu d'une autre époque. Une voiture qui file sur un petit chemin dans les bois, une ambiance rieuse, ce n'est évidemment pas la première histoire débutée ainsi à nous offrir un brutal tournant dramatique, mais il faut reconnaître que quand c'est aussi bien fait qu'ici, quand ça respecte aussi bien le genre, ça force l'admiration. L'association scénaristique de Steve Niles et Rob Zombie, deux "petits" spécialistes du fantastique à tendance horrifique, fonctionne carrément bien. Dans cette histoire c'est petit à petit que les évènements sombres liés à l'apparition du monstre s'enchaînent, oscillant entre incrédulité et méfiance, les gens qui s'y trouvent confrontés sont saisis d'une angoisse palpable. Une menace mystérieuse, cachée, mais dont l'on sent fortement la présence, plane au-dessus de l'histoire et de temps en temps, cette menace se déchaîne avec force et vigueur, telle un coup de tonnerre massacrant tout sur son passage. Ce livre ne manque pas de moment intenses, difficile pour moi d'oublier la séquence du rêve de Billy, un vrai cauchemar magistralement mis en scène, d'une force rare. Ce passage s'étale sur seulement deux pages et à mes yeux il justifie à lui seul la lecture de Bigfoot. L'univers de cette BD est aussi un des points pleinement réussis, dû à cette ambiance redneck parfaitement retranscrite sans pour autant tomber dans la grossière caricature... la touche Rob Zombie ? Mais rendons à César ce qui lui appartient. Ce monde, pour exister, être crédible et accessoirement nous filer les foies, devait être illustré par un artiste digne de ce nom. Cet artiste est Richard Corben, Corben que j'apprécie beaucoup et que je trouve bien peu estimé en regard de son immense talent. Son style est si personnel, si particulier, que quand l'on a vu une seule vignette de Corben il est impossible de ne pas reconnaître ses dessins par la suite. Corben, qui dans cet album se régale de nous infliger les scènes les plus gore, de nous faire cadeau de quelques superbes formes féminines et surtout de nous dessiner un monstre qui effraie vraiment. Ce Sasquatch est un monument, à la démesure du talent de Corben, tout en muscles tendus jusqu'à saturation, en rage et en bave au lèvres, on a l'impression en regardant les cases de le voir se déplacer, de l'entendre hurler. En plus quand les couleurs sont à la hauteur du travail du maître, ça n'en est que plus extraordinaire. Un album que j'ai adoré, une histoire qui bien qu'horrible ne condamne pas bêtement le monstre, au contraire une certaine tendresse se dégage parfois de lui. Une histoire qui nous offre une conclusion à la morale fortement empreinte de valeurs écologistes. Bigfoot est un must, un chef-d'oeuvre auquel il manque juste la patine que donnent les années pour être une BD culte. JJJ
La Sirène des pompiers
Deux choses m’ont d’emblée attirée : le sujet, une histoire de sirène, et la couverture, toute en contraste entre les lignes droites du carrelage et les courbes voluptueuses de la sirène. Cependant ce ne fut pas décisif car, de prime abord, le dessin des planches ne me paraissait pas fameux, encore un clone de Christophe Blain, me disais-je. Alors, j’ai reposé l’album sur la pile. Et puis... Deux jours plus tard, je me retrouve de nouveau devant l’album, je le feuillette de façon moins superficielle, et là, quelques planches retiennent mon attention : des tableaux dans une galerie d’art, des sirènes, je me dis que cette histoire est peut-être décidément pour moi. En effet, je suis toujours vivement intéressée par une BD qui aborde le thème de la création artistique, et particulièrement lorsqu’il s’agit de peinture, et par ailleurs, j’aime beaucoup les histoires qui mettent en scène des créatures fantastiques, comme les fées ou les sirènes. J’ai donc craqué. Et bien m’en a pris ! Certes, je reconnais que si on ne s’intéresse pas du tout à la peinture, il ne reste que l’histoire d’une sirène partie à la découverte d’un univers qui la fascinait : Paris. Mais, c’est frais, la sirène est attachante, il y a quelques scènes aquatiques assez réussies, une histoire originale, qui tient la route, et qui a le mérite de se conclure en un volume, bref, je ne regrette pas du tout mon achat !