Ouille ouille ouille !
Quel dommage que la couverture ne laisse rien voir de l'album ! Car c'est impressionnant : Griffon a un trait exceptionnel. Une maîtrise peut-être absolue du noir et blanc, un sens du découpage plutôt renversant et... Son dessin est vraiment une merveille. Une scène de décompte de victimes d'une fusillade vaut à elle seule le détour. Les cadrages sont variés, le trait extrêmement maîtrisé... Céka disait qu'on l'attendait depuis longtemps cet album, mais c'est vrai que Griffon a dû le peaufiner. C'est un western qu'on n'oublie pas !
Ma note est un peu rabaissée à cause du scénario de Céka. Il est un peu simpliste, un peu trop linéaire, c'est un peu dommage. Mais si le traitement est un peu léger, l'idée de départ est bonne, et plaira sans doute aux fans de western un peu en-dehors des sentiers battus.
Un vrai bon premier album, à découvrir !
Ah mais quelle nouvelle série nous avons là !
Eclipse possède tous les atouts pour être une belle série de science-fiction, avec tous les éléments du genre, mais aussi de belles incursions dans les sous-genres : planet fantasy, récit de guerre futuriste... Les personnages sont encore un peu difficiles à cerner, ce qui est normal pour un tome d'introduction. Mais il n'empêche qu'on prend beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs quêtes diverses. D'autant plus que le dessin de Sébastien Vastra, s'il n'est pas exceptionnel, est quand même très soigné, accompagné de belles couleurs. Ce n'est pas (encore) au niveau de Sillage, mais c'est un début prometteur.
A quand la suite ?
C'est tout à fait le genre de BD que j'adore.
Tout d'abord, le thème est intéressant même s'il est vrai qu'il n'est pas très original. Combien de chef-d'oeuvres, et je ne parle pas de BD, parlent de cette époque ? (La vie est belle, Le vieux fusil, Un sac de bille...) ?
L'histoire nous plonge au coeur de la vie de Joseph, cet orphelin juif, à un tournant de sa vie. Il est obligé de fuir sa maison et ses amis pour se cacher, seul. J'ai souvent été émue : lors des adieux déchirants de Joseph à sa "famille", lors des railleries si cruelles des enfants, quand se développe l'amitié entre Joseph et Auguste...
Quant au dessin, il sublime l'histoire. J'aime énormément ce type de dessin, façon "dessin animé", avec de magnifiques couleurs adaptées à l'histoire. Les visages sont très expressifs, les cadrages originaux.
Au final, une magnifique BD dont j'ai hâte de découvrir la suite. Si la fin est tout aussi belle que le 1er tome, cette série gagnera alors peut-être sa 5ème étoile...
A découvrir d'urgence !
Etait ce bien la peine de ma part de rajouter mon commentaire à cette série incontournable, quand tant de personnes l’a déjà fait ?
Enfin, voici cette série en 6 tomes maintenant achevée. Il est l'heure de faire un point.
Dés le premier tome, le ton est donné. C’est comme on s’y attend, un tome d’introduction. Il met en place les lieux, la scène, le problème, un peu de background et les personnages.
Mais la grande réussite tient au fait qu’on ne s’aperçoit de tout cela. On lit et des les premières pages on est gobé par l’intensité du scénario. On ne comprend pas comment on réussit à partir avec l’équipe Purgatory sans même s’apercevoir que l’on a déjà lu les 48 pages…
On referme l’album et on s’aperçoit alors qu’on l’a lu en apnée, tellement l’intensité est élevée.
Le second tome est une vraie bombe scénaristique. Bajram nous livre un scénario d'une intensité ahurissante. Les évènements et les faits présentés dans cet opus sont énormes et on se demande comment Bajram va faire pour tenir la distance avec autant de brio.
On sent que Bajram a potassé avant de ce lancer dans cette série. Les effets physiques annoncés sont 100% crédibles. Reste à découvrir leur origine et vérifier la cohérence de l'ensemble. Seuls lors des derniers tomes, Bajram passe plus rapidement sur les théories, passant directement à leur effet et implication dans l'histoire.
Maintenant, avec du recul, les scientifiques de la flotte sont plutôt des billes car, même si le mur noir est nouveau et surprenant, la physique permettant de le décrire existe déjà. Bajram n'a rien inventé :-). Et comme il le signale lui même, les théories sont pompées chez Einstein.
Le tome 3 compose la fin d'une sorte de premier cycle.
Ce troisième tome pour ma part en deviendrait presque décevant. La trame ayant déjà été écrite dans les deux premiers…
En effet, ici, Bajram utilise un artifice éculé qui déçoit tant le scénario jusqu’à présent été inventif. Et oui, afin de comprendre ce qu’il s’est passé, un mystérieux homme barbu fait son apparition. Et hop, il nous raconte tout ! Trop facile…
En revanche, le reste du scénario qui s’imbrique par tranche dans ce récit du passé et du pourquoi de la station orbital est comme le reste bien découpé et surprenant.
Je passe vite fait sur le tome 4 qui ne présente aucune nouveauté et continu le travail génial de Bajram.
Le tome 5 est plus intimiste.
Après la folie de l'action des trois premiers tomes, nous sommes rentrés dans un scénario vraiment élaboré, oscillant entre aventure, polar et thriller de sciences fiction. Nos héros sont confrontés à l'horreur de la folie des hommes. Précipités à cette occasion dans un endroit défiant l'imagination, cela permet à Bajram de nous livrer un début de scénario en huis clos avec nos héros pris dans un drôle de piège. Si la raison est bonne, la solution est toute aussi folle ! Mais cela permet à Bajram de continuer cette série et de constamment relancer l'intérêt. C'est vraiment incroyable le travail scénaristique que Bajram fournit. Chaque tome nous amène au sommet de la folie humaine, au cœur du courage qui réside en chacun de nous, à chaque fois on se dit, ça y est, Bajram ne pourra plus repousser les limites de l'imaginaire, mais, si, chaque fois, Bajram y parvient dans une débauche ahurissante de tension, d'absurdité, d'intimité, d'amour, de haine.
Cet album, déborde d'émotion, de fraternité, avec une tension dramatique écrasante. Les vies depuis le début de la série se défont et cet album n'échappe pas à la règle.
Est li encore utile d'indiquer que Bajram a manigancé un scénario Spatio-temporel d'une complexité énorme et que le plus impressionnant est que tout cela semble étrangement simple et effroyablement logique à la lecture.
Dernier tome ! Difficile de ne pas le regretter. Cette série étant bien au-delà de mes espérances. En même temps, cette fin programmée participe au succès de cette série. Pourvue uniquement que la fin soit à la hauteur de tout le reste. Et là, mission 100% réussie !
Si jusqu'à présent, les héros allaient de l'avant afin d'essayer de réécrire le futur, si le futur, on la compris maintenant est écrit depuis longtemps et n'est pas la somme des actions présentes et passées, mais est la somme des actions se produisant de tout temps, rendant son cours immuable, cette fois ci, leur futur sera dicté par le passé de leur futur, ils ne prendront plus les décisions sans connaissance du futur, mais justement parce que le présent leur présente leur futur du passé. M'enfin si vous n'avez rien compris, c'est normal, il faut lire la BD !!!
Un album géant qui clôt cette série non moins géante, la toile du destin tissée par Barja est simplement magistrale, je cherche des superlatifs, mais aucun suffisamment fort ne me vient, je crois que même la somme des superlatifs que je connais je suffirait pas à exprimer mon admiration devant cette logique implacable du scénario.
L'hypothèse avancée par Bajram est effrayante s'il venait un jour à avoir raison…
Autre point fort de Bajram, c'est d'avoir tout osé dans cette série. Nous avons au départ une flottille de héros groupés dans l'escadrille purgatory. Nous nous attachons à chacun d'eux, mais au fil des tomes, Bajram n'hésitera pas à réaliser les sacrifices qui s'imposeront à l'intensité du drame qui se trame. Des héros des vrais jusqu'à offrir leur vie pour le salut de l’univers.
Et, je suis obligé de parler de cette bible de Canaan. Enfin, on comprend, au début sans oser y croire, mais en même temps, alors que le scénario tend à nous faire douter de la fin joyeuse de l'Histoire (avec un H, j'ose), la bible nous amène l'espoir d'un monde nouveau et d'une vie meilleure. Une foi encore, Bajram réussit un exploit, celui d'utiliser un livre religieux, comme cela devrait toujours l'être pour la paix de l'univers.
La démesure du scénario est à la démesure de l'Homme. C'est effrayant de réalisme.
En revanche, si le dessin est bien foutu, dans le premier tome je lui trouve pas mal de défauts de jeunesse. Le trait est fin, mais manque un peu de détails. En revanche, les angles de vu, la mise en page, les couleurs sont de premier ordre et participe grandement à la réussite de l’histoire.
Le dessin n'est pas une prouesse de détails, mais les détails utiles sont là et l'ensemble est précis, le trait fin et bien proportionné.
Au fil des tomes, le dessin évoluera, en bien toujours. On sent que Bajram maîtrise son sujet de mieux en mieux, osant des découpages, des mises en pages, des cadrages vraiment sympathiques.
Le tait dans son ensemble est fin et agréable. Les couleurs donnent une véritable ambiance très réussie de fin fond de l’espace. On ressent le contraste entre le vide de l'espace et la luminosité des étoiles. On ressent cette immensité de l'univers, on se sent aussi perdu que nos héros.
Dans les deux derniers albums l'utilisation de l'ordinateur est pour le coup la bien venue. D'ailleurs, je pense que si je n'avais pas lu les critiques antérieures, je ne m'en serai tout simplement pas aperçu ! Le travail est là encore exempt de tout reproche. Le cadrage, l'encrage, la mise en page sont simplement parfaits. Seul les coupes de cheveux comme bien souvent à l'ordinateur perdent de leur vivant pour prendre un effet "casque".
Quand j'ai feuilleté par curiosité cet album, je me suis demandé durant quelques secondes si c'était vraiment une BD. Je croyais en effet parcourir un recueil d'illustrations semblables à des affiches publicitaires à la façon du début du 20e siècle, réalisées en utilisant un graphisme proche des animations shockwave, à base d'aplats de couleurs et de formes géométriques et contrastées.
Mais quand je l'ai lu pour de bon, Rapide Blanc s'est révélé non seulement être une vraie BD mais en outre un récit prenant et intéressant doté d'une narration et d'un graphisme aussi originaux et réussis l'un que l'autre.
Comme dit plus haut, le graphisme est proche du design publicitaire du début du 20e siècle. Les couleurs sont dans des teintes chaudes, marron et orangées. Le style est teinté Art Déco, les compositions sont très esthétiques et agréables à lire comme à regarder.
La narration est réalisée à l'aide d'une image unique par page, mais ces images sont souvent très parlantes qu'elles soient muettes ou qu'au contraire elles incluent des textes qui s'assimilent dans leur décor. En effet, certaines images que l'on croit dénuées de texte narratif les présentent en réalité de manière plus ou moins dissimulés ou du moins élégamment inclus dans les éléments de l'image, texte écrit en générique du film pour raconter que le soir les gens allaient au cinéma, narration sous forme d'indication des étages d'un ascenseur pour décrire l'immeuble où la scène va se passer, et autres exemples qu'il vaut mieux voir de soi-même pour bien comprendre.
Bref, c'est une BD au graphisme de toute beauté et surtout joliment rétro et original.
Quant à l'histoire, c'est celle d'une petite ville artificielle créée dans les années 30 au fin fond du Québec par la société qui allait construire et exploiter le barrage de Rapide-Blanc. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un documentaire mais la narration est fluide et emphasée, transformant les simples faits en une belle épopée des temps modernes, une utopie de ville où tout est pour le mieux. C'est véridique et beau à la fois. Et la simple petite anecdote de ce fameux brochet légendaire, Le Général, suffit à donner une humanité et même un certain humour à ce récit.
Les reproches que je pourrais faire cependant sont que le récit traîne un peu en longueur vers le milieu. Quand on a bien compris que la vie dans cette ville était très agréable, on finit par se lasser légèrement de voir que oui, en plus, les habitants pouvaient aussi aller se baigner ou voyager en voiture. En outre, dès le début, on imagine bien quelle sera la fin hélas prévisible de cette aventure humaine. Et finalement, tout le monde n'est peut-être pas prêt à s'acheter une BD au prix relativement élevé qui ne soit qu'un très beau documentaire sur une ville champignon où il faisait bon vivre.
Ceci dit, face à la beauté et à l'originalité des planches et de la narration, face à ce récit à la fois intéressant et émouvant sur la fin, j'ai eu un petit coup de coeur et vous en conseille vraiment la lecture.
Attention, voilà une BD qui va marquer l'histoire du genre.
Encore une fois, Nancy Peña réinvente le conte, à partir de motifs simples, pour nous emmener dans un tourbillon de poésie, de grâce et de passion. Le point de départ ? Alice au pays des merveilles, probablement, un puisard symbolique où pas mal d'auteurs sont déjà venus s'abreuver pour livrer de nombreux chefs-d'oeuvres. Mais elle a également su mêler inextricablement des légendes japonaises avec une trame propre à l'époque victorienne. Le motif du canevas est décidément un élément-phare de l'oeuvre de Nancy Peña.
Son histoire est envoûtante, et nous emmène sur des rivages inconnus, enivrants, charmants.
Son utilisation du noir et blanc est vraiment exceptionnelle pour illustrer ce conte étrange, car par moments on ne sait distinguer la réalité du décor, l'action réelle du motif d'un kimono...
Mais attention, car "le Chat du kimono" ne peut se saisir dès la première tentative. Il est espiègle, malin, et très complexe. Plusieurs lectures seront sans doute nécessaires pour en saisir toute la saveur (en civet ?).
De la pure poésie.
J'ai rencontré les auteurs à Tourcoing, en Novembre 2004.
Darvil ?... Un sacré coup de patte !... Marseillais, il offre un dessin réaliste, méticuleux, détaillé, résultante d'une très bonne documentation.
Eriamel ?... Alors là, quel conteur !... Féru d'histoire médiévale, ce normand a étudié l'épopée du Viking Hasting et a d'abord scénarisé "Moi, Svein, Compagnon d'Hasting" (3 tomes en 2004) dessiné -aussi- par Darvil.
"L'Epte" ?... c'est tout à la fois Histoire et divertissement.
Le héros ?... c'est elle, la rivière. D'album en album, elle m'a narré ses souvenirs... souvenirs de douceur de vivre, de drames, de guerres, de batailles féroces, de faits d'armes qui vont changer la face de certains états ; alors qu'elle... elle court toujours dans ses méandres, nonchalante, entre ses rives fleuries et herbues, ses saules qui y laissent traîner leurs branches... comme pour la caresser...
Une magnifique série (toujours en cours, bien que les 2 tomes datent de 1997 et 2003), qui marque les tous premiers pas de ce qu'on appellera "le Moyen Age".
Très bien fait. Vraiment. Un vrai coup de coeur.
Bon, essayons d'être impartial... moi qui adore Téhy et ma passion étant l'infographie ...
Alors... cette BD est ... magnifique!
On est évidement, au premier coup d’œil, attiré par la superbe couverture de Lalie… à vous de juger. Pour moi je n’aurai pas acheté cette BD uniquement sur la couverture s’il n’y avait pas eu le nom d’un des meilleurs scénariste : Téhy
Comme d’habitude, Téhy arrive à faire passer tant d’émotions en si peu de pages. Attention, L’Ange & le Dragon se rapproche plus de Fée et tendres Automates que de Yiu ! On retrouve donc le thème de l’amour éternel où, là encore, le prix à payer sera … une malédiction. Pauvre Hanaé Rose.
Coté « coup de crayon » … est bien … y a pas de crayon. Tout le projet est de sortir les deux BD entièrement réalisées en image de synthèse. Bien sur il y en à qui écriront au scandale ! Je répondrais à ces personnes : prenez 2 minutes et ouvrez cet album. C’est simplement une merveille : le cadrage, le mouvement, les ombres. Qu’Hanaé Rose est belle ! C’est simple je pense que les 2 planches centrales dans la serre aux roses sont les plus belles que j’ai pu voir depuis bien longtemps.
Alors pourquoi pas 5/5 pour ce chef d’œuvre. Simplement je veux voir le deuxième album avant de juger ! Que l’on ait pas la même déconvenue qu’avec le tome 3 de Fée et tendres Automates et de son changement de dessinateur ou du style de Freaks Agency et le s’abordage de la série.
Sans réserve, achetez, lisez et appréciez. Dépêchez vous vous n’avez que 6 minutes !
Jam
Culte, le mot est faible ! Remarquable comme toujours, la collaboration Loeb/Sale (Haunted Knight, Dark Victory) nous livre une des meilleures aventures du Chevalier Masqué. Située au début de la "carrière" de Batman, l'intrigue se déroule au cœur de la mafia locale où un serial killer rôde les jours de fête…
Voilà un thriller palpitant à la hauteur du personnage de Batman, à des années lumières des supers héros en collants, où tout se déroule dans la pénombre, dévoilant la noirceur chacun. Le trio Batman/Gordon/Dent nous interroge sur la dualité héros/vilain et nous rappelle que le côté obscur de la Force n'est jamais bien loin…
Les dessins de Tim Sale sont remarquables et dépeignent l'univers sombre de Batman avec brio. La scène du tribunal marque la naissance d'un des meilleurs vilains de l'univers des comics et pose l'éternelle question de la double vie.
Incontournable pour tous les fans de Batman ! À compléter avec la série "Dark Victory" et le plus récemment sorti "Catwoman à Rome".
Album jeunesse aux superbes planches, Le Roman de Renart reprend avec réussite les fables médiévales de Renart, ce rusé Goupil dont l'intelligence se moque des stupides hommes et du gros loup Ysengrin.
Les dessins de Thierry Martin sont excellents. Un trait souple, un encrage harmonieux, des compositions exquises, toutes les cases sont belles mais certaines sont vraiment superbes. J'adore ce dessin, qui me rappelle d'ailleurs un peu celui de Nancy Peña.
Les histoires courtes qui composent cette BD ont la simplicité et le bon sens des histoires paysannes. Une narration fluide et légère permet d'éviter la lourdeur de certaines histoires médiévales qui auraient pu mal vieillir. Agréables à lire, elles sont amusantes pour le lecteur adulte et captivantes pour les enfants (testé et approuvé par ma fille de 4 ans).
Une saine lecture, un vrai plaisir à lire comme à regarder.
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Billy Wild
Ouille ouille ouille ! Quel dommage que la couverture ne laisse rien voir de l'album ! Car c'est impressionnant : Griffon a un trait exceptionnel. Une maîtrise peut-être absolue du noir et blanc, un sens du découpage plutôt renversant et... Son dessin est vraiment une merveille. Une scène de décompte de victimes d'une fusillade vaut à elle seule le détour. Les cadrages sont variés, le trait extrêmement maîtrisé... Céka disait qu'on l'attendait depuis longtemps cet album, mais c'est vrai que Griffon a dû le peaufiner. C'est un western qu'on n'oublie pas ! Ma note est un peu rabaissée à cause du scénario de Céka. Il est un peu simpliste, un peu trop linéaire, c'est un peu dommage. Mais si le traitement est un peu léger, l'idée de départ est bonne, et plaira sans doute aux fans de western un peu en-dehors des sentiers battus. Un vrai bon premier album, à découvrir !
Eclipse
Ah mais quelle nouvelle série nous avons là ! Eclipse possède tous les atouts pour être une belle série de science-fiction, avec tous les éléments du genre, mais aussi de belles incursions dans les sous-genres : planet fantasy, récit de guerre futuriste... Les personnages sont encore un peu difficiles à cerner, ce qui est normal pour un tome d'introduction. Mais il n'empêche qu'on prend beaucoup de plaisir à les suivre dans leurs quêtes diverses. D'autant plus que le dessin de Sébastien Vastra, s'il n'est pas exceptionnel, est quand même très soigné, accompagné de belles couleurs. Ce n'est pas (encore) au niveau de Sillage, mais c'est un début prometteur. A quand la suite ?
L'Envolée sauvage
C'est tout à fait le genre de BD que j'adore. Tout d'abord, le thème est intéressant même s'il est vrai qu'il n'est pas très original. Combien de chef-d'oeuvres, et je ne parle pas de BD, parlent de cette époque ? (La vie est belle, Le vieux fusil, Un sac de bille...) ? L'histoire nous plonge au coeur de la vie de Joseph, cet orphelin juif, à un tournant de sa vie. Il est obligé de fuir sa maison et ses amis pour se cacher, seul. J'ai souvent été émue : lors des adieux déchirants de Joseph à sa "famille", lors des railleries si cruelles des enfants, quand se développe l'amitié entre Joseph et Auguste... Quant au dessin, il sublime l'histoire. J'aime énormément ce type de dessin, façon "dessin animé", avec de magnifiques couleurs adaptées à l'histoire. Les visages sont très expressifs, les cadrages originaux. Au final, une magnifique BD dont j'ai hâte de découvrir la suite. Si la fin est tout aussi belle que le 1er tome, cette série gagnera alors peut-être sa 5ème étoile... A découvrir d'urgence !
Universal War One
Etait ce bien la peine de ma part de rajouter mon commentaire à cette série incontournable, quand tant de personnes l’a déjà fait ? Enfin, voici cette série en 6 tomes maintenant achevée. Il est l'heure de faire un point. Dés le premier tome, le ton est donné. C’est comme on s’y attend, un tome d’introduction. Il met en place les lieux, la scène, le problème, un peu de background et les personnages. Mais la grande réussite tient au fait qu’on ne s’aperçoit de tout cela. On lit et des les premières pages on est gobé par l’intensité du scénario. On ne comprend pas comment on réussit à partir avec l’équipe Purgatory sans même s’apercevoir que l’on a déjà lu les 48 pages… On referme l’album et on s’aperçoit alors qu’on l’a lu en apnée, tellement l’intensité est élevée. Le second tome est une vraie bombe scénaristique. Bajram nous livre un scénario d'une intensité ahurissante. Les évènements et les faits présentés dans cet opus sont énormes et on se demande comment Bajram va faire pour tenir la distance avec autant de brio. On sent que Bajram a potassé avant de ce lancer dans cette série. Les effets physiques annoncés sont 100% crédibles. Reste à découvrir leur origine et vérifier la cohérence de l'ensemble. Seuls lors des derniers tomes, Bajram passe plus rapidement sur les théories, passant directement à leur effet et implication dans l'histoire. Maintenant, avec du recul, les scientifiques de la flotte sont plutôt des billes car, même si le mur noir est nouveau et surprenant, la physique permettant de le décrire existe déjà. Bajram n'a rien inventé :-). Et comme il le signale lui même, les théories sont pompées chez Einstein. Le tome 3 compose la fin d'une sorte de premier cycle. Ce troisième tome pour ma part en deviendrait presque décevant. La trame ayant déjà été écrite dans les deux premiers… En effet, ici, Bajram utilise un artifice éculé qui déçoit tant le scénario jusqu’à présent été inventif. Et oui, afin de comprendre ce qu’il s’est passé, un mystérieux homme barbu fait son apparition. Et hop, il nous raconte tout ! Trop facile… En revanche, le reste du scénario qui s’imbrique par tranche dans ce récit du passé et du pourquoi de la station orbital est comme le reste bien découpé et surprenant. Je passe vite fait sur le tome 4 qui ne présente aucune nouveauté et continu le travail génial de Bajram. Le tome 5 est plus intimiste. Après la folie de l'action des trois premiers tomes, nous sommes rentrés dans un scénario vraiment élaboré, oscillant entre aventure, polar et thriller de sciences fiction. Nos héros sont confrontés à l'horreur de la folie des hommes. Précipités à cette occasion dans un endroit défiant l'imagination, cela permet à Bajram de nous livrer un début de scénario en huis clos avec nos héros pris dans un drôle de piège. Si la raison est bonne, la solution est toute aussi folle ! Mais cela permet à Bajram de continuer cette série et de constamment relancer l'intérêt. C'est vraiment incroyable le travail scénaristique que Bajram fournit. Chaque tome nous amène au sommet de la folie humaine, au cœur du courage qui réside en chacun de nous, à chaque fois on se dit, ça y est, Bajram ne pourra plus repousser les limites de l'imaginaire, mais, si, chaque fois, Bajram y parvient dans une débauche ahurissante de tension, d'absurdité, d'intimité, d'amour, de haine. Cet album, déborde d'émotion, de fraternité, avec une tension dramatique écrasante. Les vies depuis le début de la série se défont et cet album n'échappe pas à la règle. Est li encore utile d'indiquer que Bajram a manigancé un scénario Spatio-temporel d'une complexité énorme et que le plus impressionnant est que tout cela semble étrangement simple et effroyablement logique à la lecture. Dernier tome ! Difficile de ne pas le regretter. Cette série étant bien au-delà de mes espérances. En même temps, cette fin programmée participe au succès de cette série. Pourvue uniquement que la fin soit à la hauteur de tout le reste. Et là, mission 100% réussie ! Si jusqu'à présent, les héros allaient de l'avant afin d'essayer de réécrire le futur, si le futur, on la compris maintenant est écrit depuis longtemps et n'est pas la somme des actions présentes et passées, mais est la somme des actions se produisant de tout temps, rendant son cours immuable, cette fois ci, leur futur sera dicté par le passé de leur futur, ils ne prendront plus les décisions sans connaissance du futur, mais justement parce que le présent leur présente leur futur du passé. M'enfin si vous n'avez rien compris, c'est normal, il faut lire la BD !!! Un album géant qui clôt cette série non moins géante, la toile du destin tissée par Barja est simplement magistrale, je cherche des superlatifs, mais aucun suffisamment fort ne me vient, je crois que même la somme des superlatifs que je connais je suffirait pas à exprimer mon admiration devant cette logique implacable du scénario. L'hypothèse avancée par Bajram est effrayante s'il venait un jour à avoir raison… Autre point fort de Bajram, c'est d'avoir tout osé dans cette série. Nous avons au départ une flottille de héros groupés dans l'escadrille purgatory. Nous nous attachons à chacun d'eux, mais au fil des tomes, Bajram n'hésitera pas à réaliser les sacrifices qui s'imposeront à l'intensité du drame qui se trame. Des héros des vrais jusqu'à offrir leur vie pour le salut de l’univers. Et, je suis obligé de parler de cette bible de Canaan. Enfin, on comprend, au début sans oser y croire, mais en même temps, alors que le scénario tend à nous faire douter de la fin joyeuse de l'Histoire (avec un H, j'ose), la bible nous amène l'espoir d'un monde nouveau et d'une vie meilleure. Une foi encore, Bajram réussit un exploit, celui d'utiliser un livre religieux, comme cela devrait toujours l'être pour la paix de l'univers. La démesure du scénario est à la démesure de l'Homme. C'est effrayant de réalisme. En revanche, si le dessin est bien foutu, dans le premier tome je lui trouve pas mal de défauts de jeunesse. Le trait est fin, mais manque un peu de détails. En revanche, les angles de vu, la mise en page, les couleurs sont de premier ordre et participe grandement à la réussite de l’histoire. Le dessin n'est pas une prouesse de détails, mais les détails utiles sont là et l'ensemble est précis, le trait fin et bien proportionné. Au fil des tomes, le dessin évoluera, en bien toujours. On sent que Bajram maîtrise son sujet de mieux en mieux, osant des découpages, des mises en pages, des cadrages vraiment sympathiques. Le tait dans son ensemble est fin et agréable. Les couleurs donnent une véritable ambiance très réussie de fin fond de l’espace. On ressent le contraste entre le vide de l'espace et la luminosité des étoiles. On ressent cette immensité de l'univers, on se sent aussi perdu que nos héros. Dans les deux derniers albums l'utilisation de l'ordinateur est pour le coup la bien venue. D'ailleurs, je pense que si je n'avais pas lu les critiques antérieures, je ne m'en serai tout simplement pas aperçu ! Le travail est là encore exempt de tout reproche. Le cadrage, l'encrage, la mise en page sont simplement parfaits. Seul les coupes de cheveux comme bien souvent à l'ordinateur perdent de leur vivant pour prendre un effet "casque".
Rapide Blanc
Quand j'ai feuilleté par curiosité cet album, je me suis demandé durant quelques secondes si c'était vraiment une BD. Je croyais en effet parcourir un recueil d'illustrations semblables à des affiches publicitaires à la façon du début du 20e siècle, réalisées en utilisant un graphisme proche des animations shockwave, à base d'aplats de couleurs et de formes géométriques et contrastées. Mais quand je l'ai lu pour de bon, Rapide Blanc s'est révélé non seulement être une vraie BD mais en outre un récit prenant et intéressant doté d'une narration et d'un graphisme aussi originaux et réussis l'un que l'autre. Comme dit plus haut, le graphisme est proche du design publicitaire du début du 20e siècle. Les couleurs sont dans des teintes chaudes, marron et orangées. Le style est teinté Art Déco, les compositions sont très esthétiques et agréables à lire comme à regarder. La narration est réalisée à l'aide d'une image unique par page, mais ces images sont souvent très parlantes qu'elles soient muettes ou qu'au contraire elles incluent des textes qui s'assimilent dans leur décor. En effet, certaines images que l'on croit dénuées de texte narratif les présentent en réalité de manière plus ou moins dissimulés ou du moins élégamment inclus dans les éléments de l'image, texte écrit en générique du film pour raconter que le soir les gens allaient au cinéma, narration sous forme d'indication des étages d'un ascenseur pour décrire l'immeuble où la scène va se passer, et autres exemples qu'il vaut mieux voir de soi-même pour bien comprendre. Bref, c'est une BD au graphisme de toute beauté et surtout joliment rétro et original. Quant à l'histoire, c'est celle d'une petite ville artificielle créée dans les années 30 au fin fond du Québec par la société qui allait construire et exploiter le barrage de Rapide-Blanc. Ce n'est finalement rien d'autre qu'un documentaire mais la narration est fluide et emphasée, transformant les simples faits en une belle épopée des temps modernes, une utopie de ville où tout est pour le mieux. C'est véridique et beau à la fois. Et la simple petite anecdote de ce fameux brochet légendaire, Le Général, suffit à donner une humanité et même un certain humour à ce récit. Les reproches que je pourrais faire cependant sont que le récit traîne un peu en longueur vers le milieu. Quand on a bien compris que la vie dans cette ville était très agréable, on finit par se lasser légèrement de voir que oui, en plus, les habitants pouvaient aussi aller se baigner ou voyager en voiture. En outre, dès le début, on imagine bien quelle sera la fin hélas prévisible de cette aventure humaine. Et finalement, tout le monde n'est peut-être pas prêt à s'acheter une BD au prix relativement élevé qui ne soit qu'un très beau documentaire sur une ville champignon où il faisait bon vivre. Ceci dit, face à la beauté et à l'originalité des planches et de la narration, face à ce récit à la fois intéressant et émouvant sur la fin, j'ai eu un petit coup de coeur et vous en conseille vraiment la lecture.
Le chat du kimono
Attention, voilà une BD qui va marquer l'histoire du genre. Encore une fois, Nancy Peña réinvente le conte, à partir de motifs simples, pour nous emmener dans un tourbillon de poésie, de grâce et de passion. Le point de départ ? Alice au pays des merveilles, probablement, un puisard symbolique où pas mal d'auteurs sont déjà venus s'abreuver pour livrer de nombreux chefs-d'oeuvres. Mais elle a également su mêler inextricablement des légendes japonaises avec une trame propre à l'époque victorienne. Le motif du canevas est décidément un élément-phare de l'oeuvre de Nancy Peña. Son histoire est envoûtante, et nous emmène sur des rivages inconnus, enivrants, charmants. Son utilisation du noir et blanc est vraiment exceptionnelle pour illustrer ce conte étrange, car par moments on ne sait distinguer la réalité du décor, l'action réelle du motif d'un kimono... Mais attention, car "le Chat du kimono" ne peut se saisir dès la première tentative. Il est espiègle, malin, et très complexe. Plusieurs lectures seront sans doute nécessaires pour en saisir toute la saveur (en civet ?). De la pure poésie.
Normannia - L'Epte, des Vikings aux Plantagenêts
J'ai rencontré les auteurs à Tourcoing, en Novembre 2004. Darvil ?... Un sacré coup de patte !... Marseillais, il offre un dessin réaliste, méticuleux, détaillé, résultante d'une très bonne documentation. Eriamel ?... Alors là, quel conteur !... Féru d'histoire médiévale, ce normand a étudié l'épopée du Viking Hasting et a d'abord scénarisé "Moi, Svein, Compagnon d'Hasting" (3 tomes en 2004) dessiné -aussi- par Darvil. "L'Epte" ?... c'est tout à la fois Histoire et divertissement. Le héros ?... c'est elle, la rivière. D'album en album, elle m'a narré ses souvenirs... souvenirs de douceur de vivre, de drames, de guerres, de batailles féroces, de faits d'armes qui vont changer la face de certains états ; alors qu'elle... elle court toujours dans ses méandres, nonchalante, entre ses rives fleuries et herbues, ses saules qui y laissent traîner leurs branches... comme pour la caresser... Une magnifique série (toujours en cours, bien que les 2 tomes datent de 1997 et 2003), qui marque les tous premiers pas de ce qu'on appellera "le Moyen Age". Très bien fait. Vraiment. Un vrai coup de coeur.
L'Ange & le Dragon
Bon, essayons d'être impartial... moi qui adore Téhy et ma passion étant l'infographie ... Alors... cette BD est ... magnifique! On est évidement, au premier coup d’œil, attiré par la superbe couverture de Lalie… à vous de juger. Pour moi je n’aurai pas acheté cette BD uniquement sur la couverture s’il n’y avait pas eu le nom d’un des meilleurs scénariste : Téhy Comme d’habitude, Téhy arrive à faire passer tant d’émotions en si peu de pages. Attention, L’Ange & le Dragon se rapproche plus de Fée et tendres Automates que de Yiu ! On retrouve donc le thème de l’amour éternel où, là encore, le prix à payer sera … une malédiction. Pauvre Hanaé Rose. Coté « coup de crayon » … est bien … y a pas de crayon. Tout le projet est de sortir les deux BD entièrement réalisées en image de synthèse. Bien sur il y en à qui écriront au scandale ! Je répondrais à ces personnes : prenez 2 minutes et ouvrez cet album. C’est simplement une merveille : le cadrage, le mouvement, les ombres. Qu’Hanaé Rose est belle ! C’est simple je pense que les 2 planches centrales dans la serre aux roses sont les plus belles que j’ai pu voir depuis bien longtemps. Alors pourquoi pas 5/5 pour ce chef d’œuvre. Simplement je veux voir le deuxième album avant de juger ! Que l’on ait pas la même déconvenue qu’avec le tome 3 de Fée et tendres Automates et de son changement de dessinateur ou du style de Freaks Agency et le s’abordage de la série. Sans réserve, achetez, lisez et appréciez. Dépêchez vous vous n’avez que 6 minutes ! Jam
Batman - Un long Halloween
Culte, le mot est faible ! Remarquable comme toujours, la collaboration Loeb/Sale (Haunted Knight, Dark Victory) nous livre une des meilleures aventures du Chevalier Masqué. Située au début de la "carrière" de Batman, l'intrigue se déroule au cœur de la mafia locale où un serial killer rôde les jours de fête… Voilà un thriller palpitant à la hauteur du personnage de Batman, à des années lumières des supers héros en collants, où tout se déroule dans la pénombre, dévoilant la noirceur chacun. Le trio Batman/Gordon/Dent nous interroge sur la dualité héros/vilain et nous rappelle que le côté obscur de la Force n'est jamais bien loin… Les dessins de Tim Sale sont remarquables et dépeignent l'univers sombre de Batman avec brio. La scène du tribunal marque la naissance d'un des meilleurs vilains de l'univers des comics et pose l'éternelle question de la double vie. Incontournable pour tous les fans de Batman ! À compléter avec la série "Dark Victory" et le plus récemment sorti "Catwoman à Rome".
Le Roman de Renart
Album jeunesse aux superbes planches, Le Roman de Renart reprend avec réussite les fables médiévales de Renart, ce rusé Goupil dont l'intelligence se moque des stupides hommes et du gros loup Ysengrin. Les dessins de Thierry Martin sont excellents. Un trait souple, un encrage harmonieux, des compositions exquises, toutes les cases sont belles mais certaines sont vraiment superbes. J'adore ce dessin, qui me rappelle d'ailleurs un peu celui de Nancy Peña. Les histoires courtes qui composent cette BD ont la simplicité et le bon sens des histoires paysannes. Une narration fluide et légère permet d'éviter la lourdeur de certaines histoires médiévales qui auraient pu mal vieillir. Agréables à lire, elles sont amusantes pour le lecteur adulte et captivantes pour les enfants (testé et approuvé par ma fille de 4 ans). Une saine lecture, un vrai plaisir à lire comme à regarder.