Ce n'est qu'en fermant le livre que j'ai remarqué que "Là où vont nos pères" était publié dans la collection "long courrier" de Dargaud, tant cette bande dessinée tranche avec la production actuelle (et le style Dargaud). Ce type d'ouvrage se rapproche au niveau graphique plus de la collection Mirages de Delcourt, à l'image d'un Fritz Haber de David Vandermeulen que d'une série de Dargaud.
En effet, il s'agit ici d'une bande dessinée muette, mais qui, de par son étonnante palette de vignettes peut se passer de dialogue.
"Là où vont nos pères" aurait pu être un portrait triste et poignant de l'immigration, mais non. L'auteur, Shaun Tan, a choisi une toute autre voie, qui oscille sans cesse entre Chaplin (Modern times, ou encore L'émigrant) et un monde à la Kafka, où tout nous est inconnu : alphabet, animaux, transports, langage etc.
Si j'ai été, dans un premier temps, assez désorienté par le scénario, j'avoue qu'il faut une seconde lecture pour bien appréhender la richesse de l'histoire. Mais c'est vrai que le scénario est peut-être étouffé par la beauté des illustrations, d'ailleurs, je n'ai eu de cesse de contempler les superbes pages à plusieurs reprises depuis que j'ai acheté cette bande dessinée.
Ce livre est une fable, fable sur l'émigration, fable universelle et magnifiquement illustrée, et surtout qui ne sombre pas dans le misérabilisme mais au contraire dans l'optimisme et la joie de vivre.
C'est beau, souvent sombre et angoissant, mais résolument tourné vers l'avenir, vers l'espoir (comme le montre la dernière page).
Cette bd c'est le rêve américain sans le Crack de 29.
Un petit ovni vient de débarquer ce mois-ci chez votre libraire... achetez-le.
Encore une fois, les Italiens me séduisent par la qualité de leurs univers.
Ici c'est un univers aérien, avec aucune terre, qui nous est présenté. On a une belle métaphore de la vie des marins pêcheurs au travers de ces aviateurs qui partent et ne reviennent parfois pas. On a un univers qui emprunte (un peu, moins que ce que je pensais et finalement ce n'est pas plus mal) à Miyazaki, amoureux des mécaniques célestes, ou plutôt des drôles d'oiseaux pilotés par de merveilleux fous volants.
La narration est un peu hachée, puisqu'on saute entre deux époques -voire trois- sans prévenir. Nous avons donc en parallèle une présentation un peu succincte de l'univers, mais aussi une intrigue en filigrane concernant Testaccio. Ceci dit les défauts ne sont pas suffisamment gros pour gêner la lecture, d'autant plus que le dessin de Di Giandomenico est assez agréable, et que les couleurs, bizarrement, se font plus vives à partir du dernier tiers du tome 1.
Une série qui, si elle est bien menée, pourrait devenir un classique.
L'histoire est parfaitement improbable mais prend le temps de s'installer et de laisser respirer les personnages, deux abîmés de la vie qui tombent amis comme on tombe amoureux.
Les dessins sont superbes et l'univers a beau ressembler à notre monde, s'y ajoute une étrangeté diffuse (sans doute aidée par la présence d'une mystérieuse fantôme).
Deux tomes déjà sortis. J'attends la suite avec impatience.
Après un enthousiasmant tome 1, "Miss Pas Touche" vient de trouver une conclusion à sa hauteur dans un tome deux non moins réussi.
Miss Pas Touche, c'est pour moi une des meilleures surprises de l'année 2006 (et début 2007 :) ). Une histoire enlevée, extrêmement bien racontée, et qui se lit et se relit sans lassitude avec un grand sourire aux lèvres.
Je trouve que les auteurs ont su éviter de nombreux écueils, notamment vis à vis du monde du bordel : on aurait facilement pu tomber dans le vulgaire ou le racoleur, mais il n'en est rien. Le dessin rend à merveille la diversité des corps féminins et confère beaucoup de personnalité et d'expressivité aux personnages.
Une grande réussite, pour une BD facile d'accès qui se dévore.
Edit après sortie du tome 3 : mouaiche, pas convaincue pour le coup que la série méritait une suite. Pas emballée par ce tome, dont la suite me semble extremement prévisible (on verra quand le tome 4 sera sorti si je me faisais des idées)
Pour moi, c'est un vrai coup de cœur : j'ai flashé pour le titre puis pour le dessin (rondouillard et tendre) et enfin pour les histoires.
Les personnages sont attachants, les histoires simples, poétiques, avec quelques bagarres d'enfants comme dans la vie des écoles de notre enfance (sans violence gratuite) ;
enfin c'est l'effet que ça m'a fait !
Cette BD ramène un peu de fraîcheur dans le genre, tout en abordant les soucis que peuvent rencontrer les enfants en grandissant ; pas de vulgaire, pas de sang, rien de bétifiant : un vrai bonheur que ce Jojo !
Belle et épaisse BD au grand format, c'est sa couverture sobre et élégante qui m'a attiré. Et je n'ai vraiment pas été déçu !
L'ensemble du récit de Là où vont nos pères est muet. Cela permet d'autant plus de profiter du graphisme de toute beauté et de son message universel.
Le dessin, alternant petites vignettes et plus grandes images toutes en teintes sépia ou grises, est semblable à ces vieilles photos délavées. Réaliste, très soigné, il est beau sur chaque case. Et surtout il y a ces grandes images en une planche, voire en une double page... A chacune de ces planches, j'ai eu le même sentiment percutant : "Wouaaah !"
Wouah ! C'est beau ! Comme de beaux tableaux, comme des belles gravures du début du siècle, comme de superbes photos d'un monde imaginaire !
Cette BD est un recueil d'oeuvres d'art et ne serait-ce que pour cela, elle vaut déjà son achat.
Mais le scénario n'est pas en reste car il est simple mais également de toute beauté.
Il raconte le départ d'un père de famille, obligé de quitter son pays natal et d'émigrer pour chercher fortune et tenter d'apporter un jour une vie meilleure à sa femme et sa fille. Abandonnant une cité prolétaire assombrie de noires fumées reptiliennes, il traverse l'océan pour arriver... non pas en Amérique mais dans une Amérique Imaginaire, un monde presque féerique tant il est différent, un monde étrange et surtout étranger, où tout est différent pour notre héros. La nourriture, les animaux, les transports, la langue, l'écriture, tout est aussi nouveau pour le héros que pour le lecteur qui découvre avec lui ce monde bizarre et neuf.
Ce pays surprenant est bien sûr une métaphore des Etats-Unis, mais présentée avec brio de manière à montrer à quel point un immigré peut se retrouver perdu dans un tel environnement étranger à tout ce qu'il connaît. Comme il est dur de s'y intégrer, de trouver où loger, de trouver un travail...
Et pourtant dans ce pays, il va trouver des gens comme lui, d'autres immigrés qui ont tous leurs histoires à raconter, leurs vies à partager.
La narration totalement muette fonctionne très bien. Seul petit reproche, certains moments sont un peu moins faciles à suivre, rendus ardus par la même incompréhension du Nouveau Monde que le héros doit affronter.
Là où vont nos pères est à mes yeux l'antithèse de la BD La Jungle de Kuper. Cette dernière présentait l'immigration et le travail aux USA comme un lente déchéance vers un destin de plus en plus sordide. Ici, c'est tout l'inverse, l'effarement du début menant à une fascination pour ce nouveau monde aussi étrange que fabuleux et lumineux.
Et pour me plaire encore davantage, c'est une histoire qui finit bien, comme je les aime.
Un beau coup de coeur pour cette superbe BD !
Je suis une passionnée de BD, mais jusqu'ici, je n'avais pas de "BD préférée". Monster Allergy a littéralement changé le cours de mon existence. Pour moi, dans mon cœur, c'est la plus belle BD du monde.
Les couleurs sont absolument superbes et on voit que chaque trait de crayon a été fait avec dévouement. Les textes sont rigolos et les personnages attachants. Je conseille à tous les terriens de lire ce chef d’œuvre de la BD italienne !!!
Comment résister à cette petite BD avec ses personnages principaux tout aussi attachants les uns que les autres ?
Certains diront que c’est chiant à lire car il n’y a rien qui fasse peur, pas de meurtre, pas d’arme, pas de blonde à forte poitrine. Non, il n’y a rien de tout ça. Il y a là tout simplement la vie de tous les jours. Simple, sans artifice, une histoire passionnante en elle-même avec une identification aux personnages toute aussi aisée.
Non seulement tout ceci est raconté naturellement mais en plus, c’est graphiquement réussi. On a l’impression d’être à la fois dans du franco/belge mais également dans un manga.
J’ai immédiatement accroché sur la couverture mais quand j’ai feuilleté le premier tome, j’ai craqué. Le second, paru il y a peu, est une réussite également. On voit une évolution dans les dessins mais c’est bien sûr pour plus de bonheur :)
Alors bien sûr commençons par le début, cette histoire est bien évidemment la suite d'une autre disponible sur CD-rom et pour comprendre ce premier volume il faut bien évidemment avoir lu (et vu) le premier épisode des aventures d'Hyleyn... (allez sur sinkhashop vous trouverez le CD-rom en vente, il inclut le début de l'histoire qui explique tout et don cet épisode mais en version CD )
Ensuite pour ce qui est de mon avis, moi qui ai lu le début de l'histoire je peux vous dire qu'il n'a rien de décevant, les graphiques sont tout simplement magnifiques et vraiment bien travaillés, et ensuite l'histoire est intéressante (pour ceux qui aiment la science-fiction) et différente de ce que l'on a l'habitude de lire... après dire que les graphiques sont moches, c'est exagérer, que l'on apprécie pas je veux bien le comprendre mais de là à dire que c'est moche... bref là n'est pas la question!
Pour ce qui est de ce tome si vous voulez l'acheter et connaître l'histoire je vous conseille d'acheter en premier lieu le CD-rom sur lequel se trouve le premier épisode de sinkha. Dans ce premier épisode est posé le décor, les explications, les personnages, l'histoire, où débute-elle, etc. Bref si on a pas lu et vu le premier épisode de sinkha forcément quand on se retrouve plongé dans cette histoire avec la BD on est totalement perdu...
Mais à mon avis cette histoire en vaut vraiment le coup il faut simplement être dans le bain, dans l'ambiance et pour ça (je me répète mais bon) la lecture du CD-rom est indispensable!!!
Sur ce moi je vais m'acheter la suite parce que j'aime tout simplement cette histoire, voilà pour mon avis détaillé et mes conseils...
Voilà une série en tome comme on en croise rarement. Une sorte d'astéroïde de la BD. Pardon du Comics.
Pour commencer, je suis tombé à genoux devant le style graphique de ces deux tomes. C'est superbe, plus proche du graphisme d'art que du dessin de BD. C'est un Artiste avec un grand "A" qui a œuvré et c'est merveilleux.
Les références de Kent Williams aux pinceaux sont Schiele, Klimt, Bacon…C'est dire si l'inspiration va chercher loin.
Et le contraste de cette claque graphique est accentué avec certaines coupures où l'on revient ''à la réalité'' avec l'histoire de ce roi qui meurt lentement. Le dessin devient alors enfantin créant une coupure, mais bizarrement dans le contexte de cette BD, ce coté simpliste prend un envers triste et mélancolique. Le coté enfantin des représentations des êtres vivants par de simples traits devenant alors des expressions des fantômes et des cadavres vivants, seuls et tristes.
Le trait est net, sûr, énergique, parfois même violent. Le dessin colle admirablement à l'histoire.
Une force de caractère rare. Et malgré ce style complètement atypique, la BD reste claire et limpide de bout en bout. Contrairement à La Hyene de Corbeyran et Stéphane Thanneur où le style graphique était lui aussi complètement novateur, mais m'avait perdu, dérouté et avait brisé le charme possible de la BD, "Blood" est une merveille de réalisation graphique.
L'histoire pour sa part est surprenante, lancinante. D'un rythme assez lent, les auteurs en profitent pour nous piéger et nous attirer, nous absorber dans cette histoire d'amour hors du temps. Pendant longtemps, tous les personnages restent énigmatiques, sans nom et le dessin symboliste aide grandement à inspirer et injecter cette pointe de mystère ensorcelant.
La manière de conter est lancinante, envoûtante, s'armant de lourds silences, de longs moments de solitude, régulière et oppressante comme une armée en marche au son des grands tambours, terriblement effrayant mais en même temps tellement fascinant…
Ce n'est pas une histoire de BD classique, le style de narration se rapproche des grands textes bibliques ou mythologiques. Une façon supplémentaire d'appuyer sur la corde des grands rêves humains et aussi et surtout de ses craintes.
Si le titre de la BD peut laisser penser un instant que ce titre sera sanguinolent, à ma grande surprise, il n'en est rien. Non, il s'agit ici de la recherche initiatique d'un homme perdu, la recherche de son moi intérieur grâce à son moi extérieur.
Le monde des vampires parait bien loin…mais est tellement oppressant !
A essayer absolument.
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Là où vont nos pères
Ce n'est qu'en fermant le livre que j'ai remarqué que "Là où vont nos pères" était publié dans la collection "long courrier" de Dargaud, tant cette bande dessinée tranche avec la production actuelle (et le style Dargaud). Ce type d'ouvrage se rapproche au niveau graphique plus de la collection Mirages de Delcourt, à l'image d'un Fritz Haber de David Vandermeulen que d'une série de Dargaud. En effet, il s'agit ici d'une bande dessinée muette, mais qui, de par son étonnante palette de vignettes peut se passer de dialogue. "Là où vont nos pères" aurait pu être un portrait triste et poignant de l'immigration, mais non. L'auteur, Shaun Tan, a choisi une toute autre voie, qui oscille sans cesse entre Chaplin (Modern times, ou encore L'émigrant) et un monde à la Kafka, où tout nous est inconnu : alphabet, animaux, transports, langage etc. Si j'ai été, dans un premier temps, assez désorienté par le scénario, j'avoue qu'il faut une seconde lecture pour bien appréhender la richesse de l'histoire. Mais c'est vrai que le scénario est peut-être étouffé par la beauté des illustrations, d'ailleurs, je n'ai eu de cesse de contempler les superbes pages à plusieurs reprises depuis que j'ai acheté cette bande dessinée. Ce livre est une fable, fable sur l'émigration, fable universelle et magnifiquement illustrée, et surtout qui ne sombre pas dans le misérabilisme mais au contraire dans l'optimisme et la joie de vivre. C'est beau, souvent sombre et angoissant, mais résolument tourné vers l'avenir, vers l'espoir (comme le montre la dernière page). Cette bd c'est le rêve américain sans le Crack de 29. Un petit ovni vient de débarquer ce mois-ci chez votre libraire... achetez-le.
La Lande des aviateurs
Encore une fois, les Italiens me séduisent par la qualité de leurs univers. Ici c'est un univers aérien, avec aucune terre, qui nous est présenté. On a une belle métaphore de la vie des marins pêcheurs au travers de ces aviateurs qui partent et ne reviennent parfois pas. On a un univers qui emprunte (un peu, moins que ce que je pensais et finalement ce n'est pas plus mal) à Miyazaki, amoureux des mécaniques célestes, ou plutôt des drôles d'oiseaux pilotés par de merveilleux fous volants. La narration est un peu hachée, puisqu'on saute entre deux époques -voire trois- sans prévenir. Nous avons donc en parallèle une présentation un peu succincte de l'univers, mais aussi une intrigue en filigrane concernant Testaccio. Ceci dit les défauts ne sont pas suffisamment gros pour gêner la lecture, d'autant plus que le dessin de Di Giandomenico est assez agréable, et que les couleurs, bizarrement, se font plus vives à partir du dernier tiers du tome 1. Une série qui, si elle est bien menée, pourrait devenir un classique.
Carême
L'histoire est parfaitement improbable mais prend le temps de s'installer et de laisser respirer les personnages, deux abîmés de la vie qui tombent amis comme on tombe amoureux. Les dessins sont superbes et l'univers a beau ressembler à notre monde, s'y ajoute une étrangeté diffuse (sans doute aidée par la présence d'une mystérieuse fantôme). Deux tomes déjà sortis. J'attends la suite avec impatience.
Miss Pas Touche
Après un enthousiasmant tome 1, "Miss Pas Touche" vient de trouver une conclusion à sa hauteur dans un tome deux non moins réussi. Miss Pas Touche, c'est pour moi une des meilleures surprises de l'année 2006 (et début 2007 :) ). Une histoire enlevée, extrêmement bien racontée, et qui se lit et se relit sans lassitude avec un grand sourire aux lèvres. Je trouve que les auteurs ont su éviter de nombreux écueils, notamment vis à vis du monde du bordel : on aurait facilement pu tomber dans le vulgaire ou le racoleur, mais il n'en est rien. Le dessin rend à merveille la diversité des corps féminins et confère beaucoup de personnalité et d'expressivité aux personnages. Une grande réussite, pour une BD facile d'accès qui se dévore. Edit après sortie du tome 3 : mouaiche, pas convaincue pour le coup que la série méritait une suite. Pas emballée par ce tome, dont la suite me semble extremement prévisible (on verra quand le tome 4 sera sorti si je me faisais des idées)
Jojo
Pour moi, c'est un vrai coup de cœur : j'ai flashé pour le titre puis pour le dessin (rondouillard et tendre) et enfin pour les histoires. Les personnages sont attachants, les histoires simples, poétiques, avec quelques bagarres d'enfants comme dans la vie des écoles de notre enfance (sans violence gratuite) ; enfin c'est l'effet que ça m'a fait ! Cette BD ramène un peu de fraîcheur dans le genre, tout en abordant les soucis que peuvent rencontrer les enfants en grandissant ; pas de vulgaire, pas de sang, rien de bétifiant : un vrai bonheur que ce Jojo !
Là où vont nos pères
Belle et épaisse BD au grand format, c'est sa couverture sobre et élégante qui m'a attiré. Et je n'ai vraiment pas été déçu ! L'ensemble du récit de Là où vont nos pères est muet. Cela permet d'autant plus de profiter du graphisme de toute beauté et de son message universel. Le dessin, alternant petites vignettes et plus grandes images toutes en teintes sépia ou grises, est semblable à ces vieilles photos délavées. Réaliste, très soigné, il est beau sur chaque case. Et surtout il y a ces grandes images en une planche, voire en une double page... A chacune de ces planches, j'ai eu le même sentiment percutant : "Wouaaah !" Wouah ! C'est beau ! Comme de beaux tableaux, comme des belles gravures du début du siècle, comme de superbes photos d'un monde imaginaire ! Cette BD est un recueil d'oeuvres d'art et ne serait-ce que pour cela, elle vaut déjà son achat. Mais le scénario n'est pas en reste car il est simple mais également de toute beauté. Il raconte le départ d'un père de famille, obligé de quitter son pays natal et d'émigrer pour chercher fortune et tenter d'apporter un jour une vie meilleure à sa femme et sa fille. Abandonnant une cité prolétaire assombrie de noires fumées reptiliennes, il traverse l'océan pour arriver... non pas en Amérique mais dans une Amérique Imaginaire, un monde presque féerique tant il est différent, un monde étrange et surtout étranger, où tout est différent pour notre héros. La nourriture, les animaux, les transports, la langue, l'écriture, tout est aussi nouveau pour le héros que pour le lecteur qui découvre avec lui ce monde bizarre et neuf. Ce pays surprenant est bien sûr une métaphore des Etats-Unis, mais présentée avec brio de manière à montrer à quel point un immigré peut se retrouver perdu dans un tel environnement étranger à tout ce qu'il connaît. Comme il est dur de s'y intégrer, de trouver où loger, de trouver un travail... Et pourtant dans ce pays, il va trouver des gens comme lui, d'autres immigrés qui ont tous leurs histoires à raconter, leurs vies à partager. La narration totalement muette fonctionne très bien. Seul petit reproche, certains moments sont un peu moins faciles à suivre, rendus ardus par la même incompréhension du Nouveau Monde que le héros doit affronter. Là où vont nos pères est à mes yeux l'antithèse de la BD La Jungle de Kuper. Cette dernière présentait l'immigration et le travail aux USA comme un lente déchéance vers un destin de plus en plus sordide. Ici, c'est tout l'inverse, l'effarement du début menant à une fascination pour ce nouveau monde aussi étrange que fabuleux et lumineux. Et pour me plaire encore davantage, c'est une histoire qui finit bien, comme je les aime. Un beau coup de coeur pour cette superbe BD !
Monster Allergy
Je suis une passionnée de BD, mais jusqu'ici, je n'avais pas de "BD préférée". Monster Allergy a littéralement changé le cours de mon existence. Pour moi, dans mon cœur, c'est la plus belle BD du monde. Les couleurs sont absolument superbes et on voit que chaque trait de crayon a été fait avec dévouement. Les textes sont rigolos et les personnages attachants. Je conseille à tous les terriens de lire ce chef d’œuvre de la BD italienne !!!
L'Immeuble d'en face
Comment résister à cette petite BD avec ses personnages principaux tout aussi attachants les uns que les autres ? Certains diront que c’est chiant à lire car il n’y a rien qui fasse peur, pas de meurtre, pas d’arme, pas de blonde à forte poitrine. Non, il n’y a rien de tout ça. Il y a là tout simplement la vie de tous les jours. Simple, sans artifice, une histoire passionnante en elle-même avec une identification aux personnages toute aussi aisée. Non seulement tout ceci est raconté naturellement mais en plus, c’est graphiquement réussi. On a l’impression d’être à la fois dans du franco/belge mais également dans un manga. J’ai immédiatement accroché sur la couverture mais quand j’ai feuilleté le premier tome, j’ai craqué. Le second, paru il y a peu, est une réussite également. On voit une évolution dans les dessins mais c’est bien sûr pour plus de bonheur :)
Sinkha
Alors bien sûr commençons par le début, cette histoire est bien évidemment la suite d'une autre disponible sur CD-rom et pour comprendre ce premier volume il faut bien évidemment avoir lu (et vu) le premier épisode des aventures d'Hyleyn... (allez sur sinkhashop vous trouverez le CD-rom en vente, il inclut le début de l'histoire qui explique tout et don cet épisode mais en version CD ) Ensuite pour ce qui est de mon avis, moi qui ai lu le début de l'histoire je peux vous dire qu'il n'a rien de décevant, les graphiques sont tout simplement magnifiques et vraiment bien travaillés, et ensuite l'histoire est intéressante (pour ceux qui aiment la science-fiction) et différente de ce que l'on a l'habitude de lire... après dire que les graphiques sont moches, c'est exagérer, que l'on apprécie pas je veux bien le comprendre mais de là à dire que c'est moche... bref là n'est pas la question! Pour ce qui est de ce tome si vous voulez l'acheter et connaître l'histoire je vous conseille d'acheter en premier lieu le CD-rom sur lequel se trouve le premier épisode de sinkha. Dans ce premier épisode est posé le décor, les explications, les personnages, l'histoire, où débute-elle, etc. Bref si on a pas lu et vu le premier épisode de sinkha forcément quand on se retrouve plongé dans cette histoire avec la BD on est totalement perdu... Mais à mon avis cette histoire en vaut vraiment le coup il faut simplement être dans le bain, dans l'ambiance et pour ça (je me répète mais bon) la lecture du CD-rom est indispensable!!! Sur ce moi je vais m'acheter la suite parce que j'aime tout simplement cette histoire, voilà pour mon avis détaillé et mes conseils...
Blood
Voilà une série en tome comme on en croise rarement. Une sorte d'astéroïde de la BD. Pardon du Comics. Pour commencer, je suis tombé à genoux devant le style graphique de ces deux tomes. C'est superbe, plus proche du graphisme d'art que du dessin de BD. C'est un Artiste avec un grand "A" qui a œuvré et c'est merveilleux. Les références de Kent Williams aux pinceaux sont Schiele, Klimt, Bacon…C'est dire si l'inspiration va chercher loin. Et le contraste de cette claque graphique est accentué avec certaines coupures où l'on revient ''à la réalité'' avec l'histoire de ce roi qui meurt lentement. Le dessin devient alors enfantin créant une coupure, mais bizarrement dans le contexte de cette BD, ce coté simpliste prend un envers triste et mélancolique. Le coté enfantin des représentations des êtres vivants par de simples traits devenant alors des expressions des fantômes et des cadavres vivants, seuls et tristes. Le trait est net, sûr, énergique, parfois même violent. Le dessin colle admirablement à l'histoire. Une force de caractère rare. Et malgré ce style complètement atypique, la BD reste claire et limpide de bout en bout. Contrairement à La Hyene de Corbeyran et Stéphane Thanneur où le style graphique était lui aussi complètement novateur, mais m'avait perdu, dérouté et avait brisé le charme possible de la BD, "Blood" est une merveille de réalisation graphique. L'histoire pour sa part est surprenante, lancinante. D'un rythme assez lent, les auteurs en profitent pour nous piéger et nous attirer, nous absorber dans cette histoire d'amour hors du temps. Pendant longtemps, tous les personnages restent énigmatiques, sans nom et le dessin symboliste aide grandement à inspirer et injecter cette pointe de mystère ensorcelant. La manière de conter est lancinante, envoûtante, s'armant de lourds silences, de longs moments de solitude, régulière et oppressante comme une armée en marche au son des grands tambours, terriblement effrayant mais en même temps tellement fascinant… Ce n'est pas une histoire de BD classique, le style de narration se rapproche des grands textes bibliques ou mythologiques. Une façon supplémentaire d'appuyer sur la corde des grands rêves humains et aussi et surtout de ses craintes. Si le titre de la BD peut laisser penser un instant que ce titre sera sanguinolent, à ma grande surprise, il n'en est rien. Non, il s'agit ici de la recherche initiatique d'un homme perdu, la recherche de son moi intérieur grâce à son moi extérieur. Le monde des vampires parait bien loin…mais est tellement oppressant ! A essayer absolument.